Mardi 7 août : Saint Gaëtan de Thienne

Avec saint Gaëtan de Thienne, nous fêtons un saint qui participa à la grande réforme du clergé au 16° siècle.

Saint Gaëtan naquit à Vincence en Italie à la fin du 15° siècle. Dés l’enfance brilla en lui une grande sainteté, il étudia le droit et fut nommé prélat à Rome. Il y fut ordonné prêtre en 1517, mais là, se retirant de la cour pontificale, bien décadente à cette époque, il s’occupa des malades et des moribonds dans les hôpitaux qu’il avait lui-même fondé. Cet ardent apôtre était surnommé, de son vivant, le « chasseur d’âmes ». Avec Jean-Pierre Caraffa, le futur pape Paul IV, il fonda la congrégation des clercs réguliers, appelés Théatins, qui devaient donner l’exemple d’une authentique vie apostolique, et ne devait vivre que d’aumônes spontanément offertes par les fidèles. Exemple de pénitence, de prière, surtout envers l’Eucharistie, il mourut à Naples le 7 août 1547, la ville de Rome le compte parmi ses saints favoris.

Les textes de la Messe de ce saint nous donnent en exemple son incroyable abandon à la Providence : Il ne vivait que d’aumônes ! Mais que cherchaient ces saints qui refusaient de s’occuper de l’argent et ne voulaient surtout pas en gagner ? Sont-ils de doux rêveurs, ou pire, des parasites de la société ? Non, ils croyaient que Dieu accompagne ceux qui croient en lui et ils voulaient que la puissance de Dieu brille pour tous à travers leurs pauvres vies… Rien ne nous empêche de prendre ce chemin… Que saint Gaëtan guérisse notre matérialisme et nous donne la confiance en Dieu !

Pratique : A défaut de pauvreté, choisissons la simplicité pour notre vie.

Lundi 6 août : Fête de la Transfiguration de Notre Seigneur Jésus-Christ

Nous fêtons aujourd’hui un épisode de l’Evangile raconté au chapitre 17° de saint Matthieu : Jésus monte sur une haute montagne, et en un instant est transfiguré devant les trois apôtres qui l’avaient accompagné…

Beaucoup d’hommes ont croisés le Seigneur sur cette terre. Certains étaient indifférents, d’autres vaguement intéressés, d’autres enfin ont compris que derrière l’apparence humaine se trouvait le Fils de Dieu, et Dieu Lui-même dans tout l’éclat de sa gloire. Ici, les apôtres comprennent le grand mystère en un instant, quand ils voient de leurs yeux la figure humaine de Jésus se changer et laisser transparaître la gloire qui Lui est propre. Devant ce reflet du paradis, saint Pierre s’enthousiasme même : Seigneur il nous est bon d’être ici ! Faisons trois tentes! …

Tout comme pour les apôtres, Notre Seigneur parsème parfois nos vies de moments de grâces particuliers où la lumière du paradis semble se laisser deviner… C’est ce qu’Il expliqua en personne à saint Marie-Madeleine de Pazzi qui lui demandait comment était le Paradis. Il lui disait que les plus grandes joies de cette terre sont comme un verre d’eau fraiche au milieu d’une journée torride. Mais qu’elles n’étaient qu’un reflet de l’immense joie du ciel, qui ressemblerait bien plutôt à une piscine rafraichissante dans laquelle on serait plongé… Restons fermes dans la foi, et dans l’espérance au milieu des ombres de cette vie !

Pratique : Penser quelques instants au ciel qui nous attend

Dimanche 5 août : 11° dimanche après la Pentecôte

Il y a un mal terrible qui ronge ce monde : c’est la résignation. On se résigne que les gens ne soient plus chrétiens, que les jeunes et les couples ne respectent plus la morale chrétienne,  qu’il y ait des haines sur toute la planète. C’est ainsi ! dira-t-on, et il vaut mieux vivre avec philosophie et tranquillité ce qu’on ne peut pas changer… Désolé de vous contredire et d’essayer de vous sortir de votre torpeur facile, mais si le sourd-muet avait pensé comme vous, il n’aurait jamais été guéri !!

Chrétiens reprenons -nous ! Savons-nous que depuis la venue et la victoire de Notre Seigneur sur la terre, nous avons le devoir d’être résolument optimistes ! En guérissant ce pauvre bougre, Jésus nous indique que ce monde chargé d’infirmité laissera un jour sa place à un monde nouveau, guéri et resplendissant, où il n’y aura plus de haine, plus de blessures et plus de pleurs. C’est dans le Paradis que tout cela se réalisera en plénitude, mais dés ici-bas nous pouvons en vivre quelque chose, travailler à en prendre le chemin. Encore faut-il aller trouver Jésus, le faire le compagnon de notre route, le confident intime de nos espoirs, lui demander de nous guérir…

Comme le disait un vieux Calvaire flamand de 1632 : Je suis la Lumière, et vous ne me voyez pas. Je suis la Route, et vous ne me suivez pas. Je suis la Vérité, et vous ne me croyez pas. Je suis la Vie, et vous ne me cherchez pas. Je suis le Maître, et vous ne m’écoutez pas. Je suis votre grand Ami, et vous ne m’aimez pas. Je suis votre Dieu, et vous ne me priez pas. Si vous êtes malheureux, ne me le reprochez pas !

Pratique : Décider, une bonne fois pour toutes, de donner une bonne place à la prière dans sa vie.

Samedi 4 août : Saint Dominique

Le mois d’août nous donne encore un saint exceptionnel à fêter aujourd’hui ! Saint Dominique naquit en 1170 à Calahorra en Espagne, descendant de la noble famille des Gusman. Pendant sa grossesse, sa mère avait eu un songe étrange : Il lui avait semblé donner naissance à un petit chien extraordinaire tenant une torche dans sa gueule et qui embrasait tout l’univers ! Dominique étudia la littérature et la théologie et ses excellents résultats lui firent devenir chanoine régulier de la cathédrale d’Osma. Mais au cours d’un voyage en France où il accompagnait son évêque, il remarqua les ravages de l’hérésie cathare dans le sud de la France. Il fonda alors un ordre de religieuses consacrées à la prière et la contemplation, notamment à partir de jeunes filles cathares converties. Puis il fonda un ordre masculin consacré à la prédication de la vérité, et qui devait être aussi pauvre que les prédicants cathares. A peine fondé il demanda aux premiers dominicains de se répandre dans le monde, et ce pari, qui semblait fou, fit naître rapidement dans toute la chrétienté des couvents dominicains firent un bien considérable. Saint Dominique est réputé pour sa chasteté parfaite et son amour des âmes. On raconte de lui qu’il se levait souvent pendant la nuit et priait en disant : Seigneur, que vont devenir les pécheurs ? Il mourut, chargé de mérites à Bologne le 6 août 1221.

Que nos pauvres pays auraient besoin de tels hommes apostoliques au temps où l’indifférence est si grande et la foi si contestée ! Sachons apporter notre pierre à l’édifice de l’Eglise, là où le Seigneur nous a placé…

Pratique : Parlons de la beauté de Dieu par notre bouche, et surtout l’exemple de notre vie !

Vendredi 3 août : De la férie

Terminons aujourd’hui les soutiens pour la vie spirituelle par notre dernier conseil : avoir de bonnes amitiés !

Tous les saints racontent avoir beaucoup progressé grâce aux bons exemples qu’ils ont reçus. Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus écrivait qu’elle comprenait quelque chose de l’amour de Dieu en regardant le visage de son père pendant les sermons. Le saint Curé d’Ars avait été ordonné prêtre grâce au curé d’Ecully, M. Balley, qui le gardera deux ans comme vicaire. Le saint curé dira de lui qu’il avait été un ami et un maître. Saint Vincent de Paul arrivé à Paris avec des idées de réussite sociale se confessera au Cardinal de Bérulle qui l’orientera doucement vers le souci des âmes… Notre expérience personnelle nous montre aussi combien nous sommes influençables et différents selon l’environnement dans lequel nous vivons… On ne choisit pas sa famille, selon la formule consacrée, mais alors, choisissons notre entourage et nos amis pour qu’ils nous poussent vers la droiture et la sainteté !

Pratique : (re)lisons la vie d’un saint que nous aimons.

Jeudi 2 août : saint Alphonse-Marie de Ligori

Avec saint Alphonse, nous fêtons encore un immense saint qui a marqué toute l’Église. Saint Alphonse naquit à Naples, en 1696. Il fut un enfant modèle pour la piété et la générosité, et aussi dans l’étude puisqu’il devint docteur en droit à l’âge de 15 ans ! Devenu avocat, il renonça vite à sa charge pour se consacrer au service de Dieu en devenant prêtre. Il était un prêtre de feu, tout tourné vers les âmes. On lit dans sa vie qu’il allait dans la quartier les plus pauvres de Naples, convertissait des grands pécheurs et leur demandait après de faire le catéchisme à tout leur entourage. Il répandit ainsi dans tout Naples des apôtres d’un genre nouveau ! Il fonda ensuite, en 1732, la congrégation du très saint Rédempteur (on les appelle aussi les Rédemptoristes) pour l’évangélisation des pauvres, cette congrégation fit un bien énorme partout où elle se répandit. Il écrivit de nombreux livres de piété très simples mais tout à fait exceptionnels, qu’il aurait souhaité répandre dans tous les foyers ! Saint Alphonse impressionnait ses contemporains par son immense piété, surtout envers la Passion du Christ, l’Eucharistie et la Vierge Marie. Il fut nommé évêque de saint Agathe des Goths en Italie, et se dépensa pour son diocèse, et il fonda aussi à cette occasion les sœurs Rédemptoristines, mais il connut aussi, comme souvent les saints, de grandes persécutions. Il mourut le 1er août 1787, âgé de 90 ans, et fut canonisé 42 ans plus tard, et même nommé docteur de l’Église pour son œuvre sur la morale chrétienne.

Il me semble que toute personne qui voudrait aimer sincèrement le Seigneur devrait lire l’un où l’autre des ouvrages de saint Alphonse. Il serait certainement touché par le souffle incroyable qui animait cet apôtre !

Pratique : lire quelques pages de saint Alphonse

Mercredi 1er août : de la férie, mémoire de saint Pierre aux liens.

Même si ce n’est aujourd’hui qu’une mémoire, parlons de la fête de saint Pierre aux liens.

Dans le récit des Actes, chapitre 12, versets 1 à 11, nous lisons que saint Pierre fut particulièrement protégé de Dieu, grâce à la prière soutenue de l’Église, et qu’il reçut la visite d’un ange qui le libéra de ses chaines. Ces chaines, comme bien d’autres souvenirs apostoliques, ont sans doute été conservées par les chrétiens, et au 4° siècle l’impératrice Eudoxie reçut en présent, lors d’une visite à Jérusalem, les chaines qui avaient attaché saint Pierre. Elle les porta au Pape à Rome et celui-ci, d’après le bréviaire, aurait montré d’autres chaines portées par saint Pierre au cours d’une captivité romaine et les deux chaines se seraient alors parfaitement unies en une seule ! On peut encore voir de nos jours cette chaine à Rome, dans la basilique saint Pierre aux liens, entre le Forum et la basilique sainte Marie Majeure, basilique construite au début du 5° siècle pour abriter cette précieuse relique.

Saint Augustin, dans un sermon qui nous est donné à lire au bréviaire, rappelle que si l’ombre de saint Pierre, d’après le récit de la Bible, suffisait à guérir les malades, combien plus devraient nous être précieuses les chaines qui l’avaient attaché ! L’objet de la fête d’aujourd’hui – remarquons le bien – n’est pas précisément ces chaines, mais bien la libération de ces chaines ! Et c’est l’occasion de demander à saint Pierre de nous libérer de nos propres chaines. Chaines universelles de la paresse, de l’orgueil, de l’égoïsme, chaines modernes de la télévision, d’Internet, du téléphone portable, du monde du divertissement et de l’oubli de Dieu ; chaines o combien plus redoutables que toutes les chaines matérielles !!

Pratique : Un sacrifice contre une mauvaise habitude.

Mardi 31 juillet : Saint Ignace de Loyola

Avec saint Ignace, nous fêtons le saint principal de la contre-réforme catholique, celui qui a été suscité par Dieu pour s’opposer au protestantisme naissant qui ravageait l’Europe et qui aura une influence considérable sur toute la vie de l’Eglise.

Il naquit en 1491 à Loyola en Espagne. D’abord page à la cour du roi d’Espagne, il embrassa rapidement la carrière militaire sans être particulièrement pieux. A la suite d’une blessure reçue à Pampelune, il passe sa convalescence à lire, et s’aperçoit alors que les ouvrages pieux l’enthousiasment et lui laisse la paix dans l’âme tandis que les ouvrages profanes de chevalerie et autres romans après une brève exaltation le laissent triste. Il se convertira profondément au Seigneur pendant cette convalescence et se retirera à Manrèse dans la pénitence, la solitude et la prière. Il recevra là de grandes lumière de Dieu et rédigera ses fameux exercices spirituels, caractérisés par un grand équilibre, et un discernement très fin des différents esprit qui mènent les hommes. Il reprend des études, devient prêtre et fonde avec quelques compagnons, la compagnie de Jésus (les Jésuites dira-t-on) à Montmartre à Paris. Ces religieux devaient faire un quatrième vœu : être prêts à se rendre en mission partout ou la Pape les enverrait. L’influence de la compagnie de Jésus fut profonde dans toute l’Église, tant pour la piété du peuple chrétien, que l’éducation de la jeunesse, l’arrêt de la diffusion du Protestantisme, et les missions. Le Pape François a été jésuite avant d’être Pape ! Ignace mourut à Rome le 31 juillet 1556.

Il y aurait tant à retenir de saint Ignace ! Rappelons simplement aujourd’hui l’importance de faire régulièrement une retraite spirituelle profonde comme celle que rédigea saint Ignace… Ferveur assurée, là encore!!

Pratique : Un moment de silence dans la journée… et une retraite à programmer dans notre année…

Lundi 30 juillet : De la férie

Nous continuons l’examen des soutiens de la vie spirituelle avec la direction spirituelle.

Un directeur spirituel est un conseiller qui nous guide et nous aide pour grandir dans l’amour de Dieu. C’est une pratique classique dans l’Église catholique. Cher fils, je t’enseigne que tu t’accoutumes à te confesser souvent, et que tu choisisses toujours des confesseurs qui soient de sainte vie et suffisamment lettrés, par lesquels tu sois enseigné des choses que tu dois éviter et des choses que tu dois faire… écrivait ainsi St Louis dans son testament à son fils…

Les raisons d’en avoir un sont multiples : D’abord pour éviter l’illusion si fréquente sur soi-même… Ainsi saint Bernard osait écrire que celui qui se guidait tout seul était mené par un âne ! Il y a besoin de discernement. Ensuite parce que la formation spirituelle de notre époque est généralement bien défaillante, un guide n’est pas de trop. Enfin parce que nous avons toujours besoin d’enthousiasme sur le chemin spirituel, et un directeur spirituel peut nous en donner. Le choix d’un directeur spirituel n’est pas difficile : Qu’on en choisisse un avec qui l’on s’ouvre facilement et qui nous fasse vraiment progresser. Cette dernière remarque nous indique d’ailleurs le vrai enjeu du choix ou non d’un directeur spirituel : Dans le fond, voulons-nous vraiment progresser ?

Pratique : Réfléchir à la possibilité d’avoir un conseiller spirituel.

Dimanche 29 juillet : 10° dimanche après la Pentecôte

Jésus dit a ceux qui se croyaient justes et méprisaient les autres…

Dans l’Évangile d’aujourd’hui, notre Seigneur met en scène deux personnages : le pharisien strict observant de la Loi et le publicain pécheur public, et là, contre toute attente, c’est le publicain qui est loué ! Ces paroles ont du bien choquer quand elles ont été prononcées…

Les saints, eux, dans leur sagesse, savaient bien que le jugement de Dieu n’était pas celui des hommes, et ils craignaient… Ainsi sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus se troublaient en pensant aux pauvres actions quotidiennes de sa vie de carmélite, et il fallut l’intervention de la bienheureuse Anne de Jésus, pendant son sommeil pour la rassurer : Oui Dieu est très content de vos sacrifices ! Le saint curé d’Ars voulait, quand à lui, quitter la paroisse d’Ars. Il voyait parfaitement le bien qui s’y faisait et entendait les louanges des gens de piété, mais il n’avait pas confiance… En effet, il n’avait jamais lu, dans les vies de saints qu’il parcourrait assidument, qu’un curé soit devenu saint, et il craignait le jugement de Dieu. Là aussi le Seigneur finit par lui faire comprendre que tout allait bien ainsi. Mon intention n’est pas de nous faire craindre, nous qui craignons peut-être trop peu le jugement du Seigneur sur nous… Non, je préfère vous répéter le conseil du Seigneur dans l’Evangile : ne jugez pas ! Si nous savons être miséricordieux et pleins de charité dans nos jugements, alors le Seigneur nous accueillera, il l’a promis !

Pratique : Veillons à notre jugement