Lundi 3 août : De la férie

Seigneur, notre maître, que votre nom est admirable dans toute la terre. Car votre magnificence s’élève au dessus des cieux. Tiré de la liturgie du jour

Terminons aujourd’hui notre série sur l’art chrétien.

Au cas où il se trouveraient, dans les lecteurs de ce mot, des artistes qui voudraient se dévouer au service de l’Eglise, voici quelques indications qu’elle vous donne… Toute vraie œuvre d’art est belle, mais n’a pas forcément vocation à entrer dans une église ! Un magnifique paysage d’un peintre anglais réjouira les amateurs de nature, mais cet art profane, magnifique en lui même, n’est justement pas fait pour l’église. Il faut que le sujet traité soit un sujet religieux ! Mais même un sujet religieux ne convient pas toujours. Pour devenir un art sacré, propre à l’église, l’œuvre d’art doit essayer d’exprimer la foi de l’Eglise. Si l’on représente un Christ en Croix désespéré de son châtiment, c’est une œuvre religieuse mais qui ne rend pas compte de la foi et du mystère d’un Dieu qui offre sa vie pour les hommes… Pour faire de l’art sacré on doit donc connaître ces mystères de la foi, il faut aussi passer du temps à méditer le mystère (c’est vrai pour tout art, mais tout particulièrement pour l’art sacré) et enfin porter tous ses frères humains avec leurs doutes et leurs combats devant la lumière qu’on a saisi. Entrez un jour de soleil dans la sainte Chapelle à Paris, et, dans le jeu extraordinaire des couleurs des vitraux, vous aurez l’impression très nette du Paradis. Regardez le tableau de l’Angelus de Millet (un des plus populaire de l’histoire de France) et vous saurez ce qu’était la piété simple du temps passé. Ecoutez un peu de chant grégorien de la Messe des défunts et vous saisirez immédiatement la paix que l’Eglise voudrait vous transmettre. Quel chantier magnifique pour les courageux… trop peu nombreux, à mon avis !

Pratique : Méditer quelques instants devant une œuvre d’art