Dimanche 1er juin : Dimanche après l’Ascension

…le Paraclet que Je vous enverrai de la part du Père, l’Esprit de vérité… Tiré de l’Evangile du jour.

Ce dimanche après l’Ascension était appelé au Moyen-âge le dimanche des roses. En effet, c’était l’époque des premières roses, et existait alors la coutume d’en répandre dans les églises, comme hommage au Seigneur. A Rome, en ce jour, on jetait des pétales de roses depuis la coupole du Panthéon, pendant que le Pape prêchait et annonçait la venue du Saint-Esprit !

Dans les matines du jour, saint Augustin nous donne ce conseil : Que nos pensées soient là où il (Jésus) est, et ici-bas ce sera le repos. Quel fin psychologue, doublé d’un grand saint ! Il avait remarqué une loi humaine toute simple. Quand on pense aux choses matérielles, on se rabaisse, cela nous alourdit et nous tourne vers cette terre et la tristesse. Mais quand on pense aux chose du Ciel, alors la joie nous remplit immédiatement ! Pensons donc à ces si beaux mystères du Ciel ! Pensons à Jésus trônant dans le paradis. Pensons à notre arrivée à nous dans ce paradis. Pensons aux anges et les saints qui nous accueillerons avec des cris de joie, nous l’espérons, parceque nous aurons essayé d’être fidèles. Pensons à la vue, si belle de la sainte Vierge Marie. Pensons à tout ce monde lumineux, rempli de joie ! Tout cela fait tant de bien… Pensons aussi à l’Esprit-Saint qui va bientôt descendre dans les âmes qui Lui seront ouvertes. Comment il va répandre l’amour, le don de soi, l’esprit de prière… Comment ne pas désirer ce Paraclet, ce « consolateur » si bienfaisant ? Profitons bien des quelques jours qui nous séparent de la Pentecôte pour prier plus intensément…

Pratique: Prions plus fortement cette semaine en demandant le Saint-Esprit

Samedi 31 mai : Fête de Marie, Reine

La reine se tient à sa droite, en vêtements tissus d’or… Tiré du graduel de la fête de Marie Reine.

Les apparitions de Fatima en 1917 avaient vraiment frappé les esprits du 20° siècle… Voir la Vierge Marie faire danser le soleil par un rayon venu de ses mains, rappelait à la vieille chrétienté un titre parmi les plus anciens de Marie : Elle est Reine ! Alors, par l’encyclique ad cœli reginam, du 11 octobre 1954, le Pape Pie XII institua cette fête de Marie Reine qui devait se célébrer chaque 31 mai. Cette dévotion dont on garde la trace dans des prières antiques comme les litanies de la sainte Vierge, les hymnes à Marie (Regina coeli, ave regina coelorum, salve regina) et tant d’autres, était donc un nouveau cri d’amour pour celle qui était souvent venue visiter notre terre. Mais au fait, que signifie-t-elle vraiment ?

Que Marie a puissance sur toute la création depuis la terre jusqu’aux anges en passant par les hommes ? Certainement ! Que la dignité de la mère de Dieu devrait lui valoir le respect et l’affection de tous ? Sans aucun doute ! Que Marie veille sur tous les hommes comme une bonne souveraine ? Oui, cela encore ! Pour toutes ces raisons, Marie est Reine… Autrefois, dans les lieux où les miracles de Marie s’étaient multipliés, on couronnait les statues. C’était un signe de remerciement, d’affection, de dévouement envers Elle. On peut le reproduire personnellement : Cela s’appelle se consacrer à Marie. De l’avis de tous les grands saints c’est l’occasion d’un renouveau spirituel certain. Pourquoi pas vous ?

Pratique : S’offrir à Marie pour la servir

Vendredi 30 mai : De la férie, en France sainte Jeanne d’Arc

O Dieu, qui avez merveilleusement appelé sainte Jeanne d’Arc pour défendre la foi et la patrie, daignez accorder à votre Église, par son intercession, de vaincre les ruses de l’ennemi pour jouir d’une paix durable. De la liturgie de la Messe

Jeanne d’Arc naquit à Domrémy en Lorraine, en 1412 de parents très chrétiens. A 13 ans elle eut l’apparition de saint Michel, sainte Marguerite et sainte Catherine, lui demandant d’aller libérer la France. A la suite de nombreuses péripéties, elle rencontra le roi, prit la tête de l’armée, fit libérer Orléans et sacrer le roi à Reims. Que de réussite pour une toute jeune fille ! Averti par les « voix » qu’elle entendait, elle sut qu’elle tomberait aux mains de l’ennemi, ce qui arriva à Compiègne. Jugée par un tribunal ecclésiastique corrompu, elle fut condamnée à être brulée vive. Jeanne fut donc brulée un 30 mai, elle n’avait pas encore 20 ans. Bientôt réhabilitée, elle fut canonisée puis, à la demande des évêques de France, elle fut déclarée patronne secondaire de la France par le Pape Pie XI.

Avec sainte Jeanne d’Arc, la France compte une héroïne extraordinaire. Extraordinaire de foi, de courage, de fidélité. Et s’il existe une exception française, c’est surtout dans cette intervention inouïe de Dieu pour la liberté de notre pays ! Nous devrions répondre à cet amour de prédilection de Dieu, par une fidélité totale… Mais la France se souvient-elle encore de son baptême?

Pratique: Prier aujourd’hui pour la France!

Jeudi 29 mai : Fête de l’Ascension

sous leurs regards Il fut élevé et une nuée Le déroba à leurs yeux. Tiré de l’Evangile du jour.

C’est tout de même surprenant ! Avez vous noté, dans le récit de l’Evangile la discrétion avec laquelle Jésus quitte cette terre ? sous leurs regards il fut élevé et une nuée le déroba à leurs yeux. Et c’est tout ? Mais où sont les anges triomphants dont parle la liturgie ? Où est le cortège des patriarches ? Où sont les acclamations et les trompettes ? Il n’y a rien ni dans le Ciel ni sur la terre… A Noël les anges chantaient, même à l’Agonie l’ange entourait Notre Seigneur, et à Pâques ils proclamaient la nouvelle aux saintes femmes. Ici ils se contentent d’envoyer les apôtres au boulot ! Circulez, il n’y a rien à voir ? Et les apôtres s’en reviennent plein de joie cependant…

Il me semble qu’on comprend mieux cette fête, en voyant l’exemple de nos frères humains qui ont eu une apparition du Ciel. Que faisait Bernadette après avoir vu la belle jeune fille dans la grotte de Lourdes ? Se roulait-elle par terre de dépit de son départ ? Courrait-elle dans toute la ville pour raconter ce qu’elle avait vu ? Non, ses yeux encore pleins de lumière, et le cœur rempli de joie, elle se taisait, faisait au mieux son devoir quotidien et retournait fréquemment à la prière où elle se sentait la plus proche de son amie du Ciel…

C’est cela l’Ascension. C’est une fête toute céleste, et intime. Remplie de la présence de Jésus qui règne maintenant auprès de son Père. Et cela nous remplit de joie, parce que notre cœur est fait pour cela. Alors, bien entendu la liturgie chante ce mystère avec les mots de la terre, comme le triomphe d’un empereur romain, et cela nous permet de mieux comprendre la gloire que nous devrions rendre à Jésus. Mais l’essentiel se vivra toujours dans le cœur et la paix et la joie que nous devrions ressentir en ce jour !

Pratique : Un temps de prière silencieuse

Mercredi 28 mai : Vigile de l’Ascension

Jésus leva les yeux au ciel, et dit : Père, l’heure est venue, glorifiez votre Fils !

Veillez et priez ! Tel est le conseil que nous donne Jésus dans plusieurs passages de l’Evangile… L’Eglise a retenu ce conseil et elle prépare les plus grandes fêtes par une vigile, c’est-à-dire un jour de prière préparatoire à la solennité qu’on va célébrer. Le mot vigile, vient du latin, et signifie d’ailleurs: veille. Aujourd’hui c’est donc la vigile de l’Ascension. Et, alors que les vigiles nous appellent normalement toujours à la pénitence (pour bien se préparer à la fête), la vigile de l’Ascension fait exception. C’est une vigile joyeuse, célébrée avec Gloria et les ornements blancs. Il faut dire que l’Ascension correspond à un événement particulièrement heureux : la glorification de Jésus dans le ciel… La Messe est la même que dimanche dernier sauf l’épître et l’évangile qui sont propres à ce jour.

Dans l’office de Matines du bréviaire, l’Eglise nous donne un texte profond de saint Augustin sur l’évangile du jour. Quand il lit que Jésus dit Père, l’heure est venue, glorifiez votre Fils ! saint Augustin remarque que Jésus dit cette prière à voix haute, alors qu’Il aurait pu le faire silencieusement ! C’est donc un enseignement pour nous tous, qui oublions si souvent que notre vie de la terre ne dure pas, mais qu’elle aboutira à la rencontre avec Dieu. Nous aussi nous sommes fils de Dieu, fils de cette gloire et héritiers du Ciel, si nous le voulons… Penses à ta fin et tu ne pècheras pas ! c’était déjà un enseignement de l’ancien Testament… Qui n’a pas perdu de sa valeur aujourd’hui !

Pratique: Méditer quelques instants sur notre accueil par Dieu après notre mort

Mardi 27 mai : Saint Bède le Vénérable

Les larmes accompagnaient ses explications… tiré du bréviaire de sa fête.

Bède naquit à Jarrow dans le Northumberland (région d’Angleterre proche de l’écosse) vers la fin du VII° siècle, peu après la conversion de l’Angleterre à la foi catholique. A l’âge de 7 ans il entra au monastère bénédictin tout proche qu’il ne quittera plus. Par un travail assidu, il développa une immense science de la Bible et des Pères de l’Eglise qui impressionna son temps. Saint Boniface l’appelait la lumière de l’Eglise et, de son vivant, on lisait ses écrits publiquement dans les églises, en l’appelant Bède le Vénérable, tire qui lui est resté depuis. A cette science il joignait une vie pure et un grand amour des fidèles pour lesquels il ne cessa d’enseigner jusqu’à ses derniers instants. Il mourut en entonnant le Gloria Patri, le jour de l’Ascension 26 mai 735, et peu après une odeur suave sortait de son tombeau ! Le Pape Léon XIII le déclara docteur de l’Eglise.

Les larmes accompagnaient ses explications… Le bréviaire s’émerveille que l’immense science de Bède le vénérable, ne le poussa pas à l’orgueil, mais à mieux connaître les merveilles de Dieu et à les transmettre aux autres. Bède le Vénérable ancra l’Angleterre dans la foi pour de longs siècles… Qu’il serait souhaitable que les catholique d’aujourd’hui aient ce grand désir ce connaître Dieu et leur religion ! Et comme on aimerait aussi revoir l’immense souci de transmettre cette foi aux jeunes générations ! C’est la clef de tout renouveau, hier comme aujourd’hui !

Pratique : Avoir un livre chrétien en cours de lecture.

lundi 26 mai : Saint Philippe Néri

Approchez-vous de lui, et vous serez éclairés : et vos visages ne seront pas couverts de confusion. Tiré de la Messe de saint Philippe Néri.

Un saint joyeux dont le cœur brulait de l’amour de Dieu, et qui bouleversa tout Rome  !

Philippe Néri naquit à Florence le 21 juillet 1515. Très pieux dés son enfance, il quitta son pays natal pour se rendre à Rome pour servir le Seigneur. Il y passera toute sa vie, menant une vie sainte, remplie de pénitence et de prières. Devenu prêtre par obéissance, son rayonnement, dans la Rome corrompue de l’époque, est vraiment extraordinaire. Il aime les réunions intimes où l’on écoute de la musique et où on parle de l’amour de Dieu. Il pousse tout le monde à recevoir le catéchisme et à pratiquer les sacrements… Toujours joyeux et plein d’humour, saint Philippe Néri entraine tout le monde à aimer Dieu, depuis les gamins des rues jusqu’aux grands de l’Eglise et jusqu’au pape ! On lui donnera le beau surnom de second apôtre de Rome après saint Pierre ! Son amour de Dieu fut si fort qu’il reçut comme grâce mystique que deux de ses côtes se soulevèrent sous la force de l’amour de Dieu qui l’habitait ! Saint Philippe refusa obstinément toute sa vie les dignités qu’on lui offrait. Notre saint établira l’habitude de faire le pèlerinage aux 7 basiliques romaines et fondera la communauté de l’oratoire, toujours existante de nos jours. Il mourra à Rome le 26 mai 1595 et sera canonisé le 12 mars 1562.

Voulez vous quelques unes de ses paroles, typiques de sa joie de vivre et de son entrain ? En voici, de grande valeur spirituelle ! Il faut mieux obéir au sacristain et au portier lorsqu’ils vous appellent, que d’être enfermé dans sa chambre à faire l’oraison… Ce n’est pas le moment de dormir, car le Paradis n’est pas fait pour les fainéants ! Si vous tenez à tout prix à tomber dans l’exagération, exagérez en vous montrant particulièrement doux, patient, humble et aimable, alors tout ira bien !

Pratique : En l’honneur du saint, veillons à garder notre bonne humeur aujourd’hui.

Dimanche 25 mai : 5° dimanche après Pâques

Le Père Lui-même vous aime ! tiré de l’Evangile du jour

Sommes nous aussi durs de cœur que cela ? A chaque apparitions de la sainte Vierge, elle demande aux chrétiens de prier, l’avons nous écoutée ? Des dizaines de fois dans l’Evangile, Jésus donne l’exemple d’une prière profonde, cet exemple nous a-t-il décidé ? Encore aujourd’hui, dans l’Evangile du jour, ce fameux soir du Jeudi-saint où Jésus se confie comme jamais à ses apôtres, Il leur recommande surtout de prier, n’est-ce pas assez clair ? Quel mystère que ces godasses de plomb qui nous collent toujours à la terre…

Prions comme nous le voulons, dans la solitude d’une église ou en marchant dans la nature si fleurie à notre époque. En récitant le chapelet comme le firent fidèlement nos pères, ou en lançant simplement au Seigneur, au cours de nos journées, une pensée vers Lui, de joie, de remerciement pour ce qu’Il nous a donné, de pardon pour nos fautes, de demande aussi pour tous les soucis de nos vies… Sommes nous vraiment convaincus que le Père Lui-même nous aime et qu’Il se plait à notre amitié ?

Hermann Cohen, jeune juif prodige du piano, élève de Litz à l’âge de 12 ans, vivait dans la débauche et l’indifférence religieuse. Mais en participant à un salut du Très Saint sacrement, par amour de la musique, une force l’oblige à s’incliner devant l’Hostie et il en ressent une profonde paix… Fidèle à la grâce, il se convertira, sera baptisé et deviendra prêtre. Dieu l’appela à incliner la tête et à découvrir la joie d’être en sa présence, s’il pouvait le faire pour nous tous !

Pratique : Préparons la fête de l’Ascension qui vient en se confessant.

Samedi 24 mai : De la sainte Vierge au samedi

Regina Coeli laetare alleluia ! Quia quem meruisti portare, alleluia ! Resurrexit sicut dixit, alleluia ! Ora pro nobis Deum, alleluia ! Antienne à la sainte Vierge pour les complies au temps pascal. Reine du Ciel, réjouissez-vous, alléluia ! Car Celui que vous vous avez mérité de porter, alléluia ! Est ressuscité comme Il l’avait dit, alléluia ! Priez Dieu pour nous, alléluia ! L’histoire nous apprend que les chrétiens ont eu la dévotion aux joies de Marie, bien avant de penser à ses douleurs ! L’hymne ci-dessus date en effet du 12° siècle, et dés 1422 les franciscains inaugurèrent un chapelet des 7 allégresses de Marie. Ne nous y trompons pas, la vie de Marie qui pourrait paraître marquée par la pauvreté et les peines, était en fait remplie de joie. Réjouis toi Marie! lui dit l’ange Gabriel ! Toutes les générations vous diront bienheureuse, précise Elisabeth. Mon âme exulte en Dieu mon Sauveur, ajoute Marie. On imagine aussi sans difficulté les joie de Marie lors de la Nativité, des visites des Mages et des bergers. De même lors de la Présentation au Temple, de la vie cachée et publique, et particulièrement à Pâques. Pourquoi Marie était-elle profondément joyeuse ? Parce qu’Elle ne cherchait qu’à servir le Seigneur et voyait son Salut d’amour arriver sur cette terre. Si nous savions mettre nos désirs à ce niveau, ne trouverions nous pas, nous aussi, la joie profonde de la vie ?

Pratique : prendre nos décisions de la journée dans le but de plaire à Dieu

Vendredi 23 mai : De la férie

Lys ou pâquerettes ?

Les amoureux des fleurs apprendront avec joie que deux fleurs se disputent l’honneur d’être la fleur typique de Pâques ! Tout d’abord le lys. Dans l’Evangile, Jésus Lui-même a fait l’éloge de la beauté du lys : Regardez les lys des champs, comme ils croissent ! Ils ne peinent ni ne filent, et pourtant Salomon dans toute sa gloire ne fut pas vêtu comme l’un d’eux. Cette fleur magnifique et gracieuse, fleur de mars, fleur de la pureté, de la royauté, et d’un suave parfum, correspond bien au sens de la fête de Pâques. Ainsi une ancienne légende raconte qu’après avoir vu le Seigneur crucifié, la fleur du lys en serait restée inclinée… Mais il y a aussi la bien nommée pâquerette ! Pâquerette comme un diminutif pour cette humble fleurette qui fleurit toute l’année, mais qui pare la nature de tapis éclatants au temps de Pâques… Les fleurs nous parlent de la beauté de Dieu et de la gratuité de son amour, comme saint Jean de la Croix, le sensible poète, aimait à le remarquer :  » O forêts, très épais massifs plantés de la main de l’aimé, prairies au gazon verdoyant, de belles fleurs tout émaillé, dites-moi je vous prie, s’il (le Seigneur) vous a traversé ? » Et voici ce que les créatures lui disent :  » Tout ruisselant de mille grâces, en hâte il a traversé nos bois, dans sa course, il les regarda, sa figure qui s’y grava suffit à les laisser revêtus de beauté. « 

Pratique : Pensons à fleurir nos chapelles, nos statues et nos calvaires, spécialement au temps pascal.