Samedi 5 juin : Vigile de la Pentecôte

Faites, nous vous en supplions, Dieu tout-puissant : que la splendeur de votre clarté brille sur nous ; et que l’éclat de votre lumière confirme, par l’illumination de l’Esprit-Saint, les cœurs de ceux que votre grâce a fait renaître. Tiré de la liturgie du jour.

Quelques explications liturgiques sont nécessaire pour comprendre la cérémonie du jour. L’antique liturgie romaine veillait, la nuit précédent la Pentecôte, et célébrait une longue vigile comme celle de Pâques. On y baptisait et confirmait aussi les catéchumènes, tout comme on le faisait à Pâques. Avec les temps, cette vigile fut avancée à l’après-midi du samedi, puis, avec la réforme de Pie XII fut supprimée, ne nous laissant que la Messe à célébrer avec les ornements de couleur rouge ! Les textes de la Messe évoquent donc naturellement le renouvellement que l’Esprit-Saint accomplit en nous, tant au baptême qu’à la confirmation. C’est l’occasion, pour nous qui voulons vivre de la liturgie, de nous souvenir de notre baptême et de notre confirmation. En ces moments là, même si nous n’avons rien ressenti, le Saint-Esprit à bouleversé nos âmes et les a marqué pour toujours de l’amour de Dieu. Cela vaut bien un anniversaire, vous ne trouvez pas ?

N’oublions pas aussi, en cette vigile, de nous préparer à la Pentecôte, moment particulier de la venue du Saint-Esprit dans notre monde. En ce jour où l’Esprit-Saint se répand sur toute la terre, prions plus profondément pour tous nos frères humains qui ne connaissent pas l’Evangile de Vie ! Que l’Esprit-Saint les éclaire ! Que la splendeur de votre clarté brille sur nous !

Pratique: se confesser pour cette grande fête

Vendredi 3 juin : De la férie

Ce jour de férie nous laisse le champ libre pour parler du temps après l’Ascension que nous vivons en ce moment.

Les apôtres ont vu Jésus monter au ciel, et Il leur a demandé d’attendre la venue du Saint-Esprit: Vous donc, demeurez dans la ville jusqu’à ce que vous soyez revêtus de la force d’en haut. (Luc 24, 49). Alors ils attendent et ils prient, et Marie prie avec eux, au témoignage du livre des Actes des apôtres: Tous, d’un même cœur, étaient assidus à la prière avec quelques femmes, dont Marie, mère de Jésus… (Act. 1, 14). Cet temps consacré à la prière durera neuf jours et se terminera par la descente du Saint-Esprit le jour de la Pentecôte. C’est l’ancêtre des neuvaines de prières que nous aimons réciter pour obtenir une grâce spéciale.

Notre temps après l’Ascension est donc spécialement consacré à la prière. Souvenons-nous bien que rien de grand, dans l’Église, ne se fait sans une prière profonde…

Pratique: une prière au Saint-Esprit

Jeudi 2 juin : De la férie

Dieu est monté au milieu des cris de joie, et le Seigneur au son de la trompette. Tiré de la liturgie du jour.

Comme nous le disions il y a 8 jours, la liturgie acclame Jésus au jour de son Ascension. Les cris de joie et le son de la trompette ne se sont pas produits quand Jésus est monté au Ciel, mais ils doivent se produire tout au long de l’histoire de l’Eglise quand les chrétiens rendent gloire à leur maître qui monte au Ciel ! La gloire, comme le remarque finement saint Thomas d’Aquin, se trouve dans celui qui honore. Un champion de tennis qui vient de gagner un trophée est acclamé par la foule, c’est là la gloire ! S’il avait gagné en trichant ou devant une foule maigrelette, il n’y aurait pas de gloire… Ainsi quand les chrétiens pensent à la montée de Jésus dans le Ciel, après tout ce qu’Il a fait, ils ont envie de louer de chanter, de remercier ce Seigneur si bon qui a fait si bien toutes choses ! Quelle gloire ! Et nous mêmes, où en est notre propre gloire ? Si un sportif pense à ses trophées, les parents à l’éducation de leurs enfants, un quinquagénaire au bilan de sa vie, un chrétien devrait surtout penser à sa rencontre avec Dieu et son entrée au Paradis. Y aura -t-il motif de louange de la part des anges et tous les saints ? C’est maintenant que s’écrit notre futur triomphe !

Pratique : Méditer quelques instants sur notre arrivée au Ciel…

Mercredi 1er Juin : Sainte Angèle Merici

Ô Dieu, qui, par la bienheureuse Angèle, avez voulu qu’une nouvelle société de vierges saintes fleurît dans votre Eglise, faites-nous, par son intercession, la grâce de mener une vie angélique, afin que, renonçant à toutes les choses de la terre, nous méritions de jouir des joies éternelles. Tiré de la liturgie du jour.

Angèle Merici, semblait plus un ange qu’une femme ! Né à Desenzano, localité du diocèse de Vérone en Italie, elle veilla dés l’enfance à garder une grande pureté. Elle ne cherchait qu’à plaire à Dieu, priant de tout son cœur et pratiquant la pénitence. Elle entra dans le tiers-ordre de saint François, et pratiqua la charité avec fidélité. A Brescia, elle entendit une voix céleste qui lui demandait de fonder une société de vierges sous le patronage de sainte Ursule. Angèle prédit tout le bien que firent dans la suite ces Ursuline en se consacrant à l’éducation chrétienne des jeunes filles. Elle mourut à Brescia le 27 janvier 1540 et le Pape Pie VII la canonisa le 24 mai 1805.

On ne compte plus toutes ces belles institutions que les saints ont bâties au cours des siècles. Grâce à eux est née une chrétienté dont nous voyons, malheureusement, les lambeaux disparaître les uns après les autres. Pourtant leur recette d’hier est toujours la bonne aujourd’hui. Si nous menions une vie angélique, pleine de Dieu et toute dévouée à son royaume, nous verrions les même fruits réapparaître… Que sainte Angèle nous inspire !

Pratique : Prions pour que les enfants reçoivent la foi aujourd’hui

Mardi 31 mai : Fête de Marie, Reine

La reine se tient à sa droite, en vêtements tissus d’or… Tiré du graduel de la fête de Marie Reine.

Les apparitions de Fatima en 1917 avaient vraiment frappé les esprits du 20° siècle… Voir la Vierge Marie faire danser le soleil par un rayon venu de ses mains, rappelait à la vieille chrétienté un titre parmi les plus anciens de Marie : Elle est Reine ! Alors, par l’encyclique ad cœli reginam, du 11 octobre 1954, le Pape Pie XII institua cette fête de Marie Reine qui devait se célébrer chaque 31 mai. Cette dévotion dont on garde la trace dans des prières antiques comme les litanies de la sainte Vierge, les hymnes à Marie (Regina coeli, ave regina coelorum, salve regina) et tant d’autres, était donc un nouveau cri d’amour pour celle qui était souvent venue visiter notre terre. Mais au fait, que signifie-t-elle vraiment ?

Que Marie a puissance sur toute la création depuis la terre jusqu’aux anges en passant par les hommes ? Certainement ! Que la dignité de la mère de Dieu devrait lui valoir le respect et l’affection de tous ? Sans aucun doute ! Que Marie veille sur tous les hommes comme une bonne souveraine ? Oui, cela encore ! Pour toutes ces raisons, Marie est Reine… Autrefois, dans les lieux où les miracles de Marie s’étaient multipliés, on couronnait les statues. C’était un signe de remerciement, d’affection, de dévouement envers Elle. On peut le reproduire personnellement : Cela s’appelle se consacrer à Marie. De l’avis de tous les grands saints c’est l’occasion d’un renouveau spirituel certain. Pourquoi pas vous ?

Pratique : S’offrir à Marie pour la servir

Lundi 30 mai : De la férie, en France, sainte Jeanne d’Arc

O Dieu, qui avez merveilleusement appelé sainte Jeanne d’Arc pour défendre la foi et la patrie, daignez accorder à votre Église, par son intercession, de vaincre les ruses de l’ennemi pour jouir d’une paix durable. De la liturgie de la Messe

Jeanne d’Arc naquit à Domrémy en Lorraine, en 1412 de parents très chrétiens. A 13 ans elle eut l’apparition de saint Michel, sainte Marguerite et sainte Catherine, lui demandant d’aller libérer la France. A la suite de nombreuses péripéties, elle rencontra le roi, prit la tête de l’armée, fit libérer Orléans et sacrer le roi à Reims. Que de réussite pour une toute jeune fille ! Averti par les « voix » qu’elle entendait, elle sut qu’elle tomberait aux mains de l’ennemi, ce qui arriva à Compiègne. Jugée par un tribunal ecclésiastique corrompu, elle fut condamnée à être brulée vive. Jeanne fut donc brulée un 30 mai, elle n’avait pas encore 20 ans. Bientôt réhabilitée, elle fut canonisée puis, à la demande des évêques de France, elle fut déclarée patronne secondaire de la France par le Pape Pie XI.

Avec sainte Jeanne d’Arc, la France compte une héroïne extraordinaire. Extraordinaire de foi, de courage, de fidélité. Et s’il existe une exception française, c’est surtout dans cette intervention inouïe de Dieu pour la liberté de notre pays ! Nous devrions répondre à cet amour de prédilection de Dieu, par une fidélité totale… Mais la France se souvient-elle encore de son baptême?

Pratique: Prier aujourd’hui pour la France!

Dimanche 29 mai : dimanche après l’Ascension

…le Paraclet que Je vous enverrai de la part du Père, l’Esprit de vérité… Tiré de l’Evangile du jour.

Ce dimanche après l’Ascension était appelé au Moyen-âge le dimanche des roses. En effet, c’était l’époque des premières roses, et existait alors la coutume d’en répandre dans les églises, comme hommage au Seigneur. A Rome, en ce jour, on jetait des pétales de roses depuis la coupole du Panthéon, pendant que le Pape prêchait et annonçait la venue du Saint-Esprit !

Dans les matines du jour, saint Augustin nous donne ce conseil : Que nos pensées soient là où il (Jésus) est, et ici-bas ce sera le repos. Quel fin psychologue, doublé d’un grand saint ! Il avait remarqué une loi humaine toute simple. Quand on pense aux choses matérielles, on se rabaisse, cela nous alourdit et nous tourne vers cette terre et la tristesse. Mais quand on pense aux chose du Ciel, alors la joie nous remplit immédiatement ! Pensons donc à ces si beaux mystères du Ciel ! Pensons à Jésus trônant dans le paradis. Pensons à notre arrivée à nous dans ce paradis. Pensons aux anges et les saints qui nous accueillerons avec des cris de joie, nous l’espérons, parceque nous aurons essayé d’être fidèles. Pensons à la vue, si belle de la sainte Vierge Marie. Pensons à tout ce monde lumineux, rempli de joie ! Tout cela fait tant de bien… Pensons aussi à l’Esprit-Saint qui va bientôt descendre dans les âmes qui Lui seront ouvertes. Comment il va répandre l’amour, le don de soi, l’esprit de prière… Comment ne pas désirer ce Paraclet, ce « consolateur » si bienfaisant ? Profitons bien des quelques jours qui nous séparent de la Pentecôte pour prier plus intensément…

Pratique: Prions plus fortement cette semaine en demandant le Saint-Esprit

Samedi 28 mai : Saint Augustin de Cantorbery

Priez le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson ! Tiré de l’Evangile du jour.

Nous fêtons aujourd’hui rien moins qu’un apôtre de l’Angleterre ! Cette île était chrétienne depuis quelques siècles déjà, mais l’arrivée des Saxons envahisseurs au 5° et 6° siècles avait fait retomber l’île dans le paganisme. Voici alors que le puissant roi Ethelbert épousa Berthe, princesse chrétienne et petite fille de Clovis, laquelle exigea que soit respectée sa foi. Voyant son influence sur le roi, en 596 le pape saint Grégoire le grand envoya Augustin, prieur du monastère bénédictin de saint André à Rome, avec 40 moines de sa communauté pour convertir le pays. Bien reçu par Ethelbert, Augustin établit son monastère à Cantorbery, qui deviendra plus tard son siège épiscopal. La vie d’Augustin et de ses moines est rayonnante et touche de nombreux saxons, de nombreux miracles se produisent, et la mission connaît un incroyable succès avec le baptême du roi et de près de 10.000 de ses sujets. Nommé primat d’Angleterre par Saint Grégoire, Augustin organisa alors en profondeur toute l’Eglise d’Angleterre. Il meurt en 605 et fut enterré dan son monastère de Cantorbery.

Quelle image que celle là ! Une reine fièrement chrétienne. Un Pontife plein de foi qui envoie une délégation pour convertir tout un pays. Et une troupe de 40 moines dirigée par saint Augustin débarque sur l’île et se rend en procession en priant pour annoncer l’Evangile. Et tout le monde se convertit ! C’était à l’époque où les cœurs étaient pleins de foi et l’on vivait de l’esprit missionnaire ! Pourquoi cet esprit ne pourrait pas renaître de nos jours ?

Pratique : Demander au Saint-Esprit l’esprit missionnaire

Vendredi 27 mai : Saint Bède le vénérable

Les larmes accompagnaient ses explications… tiré du bréviaire de sa fête.

Bède naquit à Jarrow dans le Northumberland (région d’Angleterre proche de l’écosse) vers la fin du VII° siècle, peu après la conversion de l’Angleterre à la foi catholique. A l’âge de 7 ans il entra au monastère bénédictin tout proche qu’il ne quittera plus. Par un travail assidu, il développa une immense science de la Bible et des Pères de l’Eglise qui impressionna son temps. Saint Boniface l’appelait la lumière de l’Eglise et, de son vivant, on lisait ses écrits publiquement dans les églises, en l’appelant Bède le Vénérable, tire qui lui est resté depuis. A cette science il joignait une vie pure et un grand amour des fidèles pour lesquels il ne cessa d’enseigner jusqu’à ses derniers instants. Il mourut en entonnant le Gloria Patri, le jour de l’Ascension 26 mai 735, et peu après une odeur suave sortait de son tombeau ! Le Pape Léon XIII le déclara docteur de l’Eglise.

Les larmes accompagnaient ses explications… Le bréviaire s’émerveille que l’immense science de Bède le vénérable, ne le poussa pas à l’orgueil, mais à mieux connaître les merveilles de Dieu et à les transmettre aux autres. Bède le Vénérable ancra l’Angleterre dans la foi pour de longs siècles… Qu’il serait souhaitable que les catholique d’aujourd’hui aient ce grand désir ce connaître Dieu et leur religion ! Et comme on aimerait aussi revoir l’immense souci de transmettre cette foi aux jeunes générations ! C’est la clef de tout renouveau, hier comme aujourd’hui !

Pratique : Avoir un livre chrétien en cours de lecture.

Jeudi 26 mai : Solennité de l’Ascension de Notre Seigneur

sous leurs regards Il fut élevé et une nuée Le déroba à leurs yeux. Tiré de l’Evangile du jour.

C’est tout de même surprenant ! Avez vous noté, dans le récit de l’Evangile la discrétion avec laquelle Jésus quitte cette terre ? sous leurs regards il fut élevé et une nuée le déroba à leurs yeux. Et c’est tout ? Mais où sont les anges triomphants dont parle la liturgie ? Où est le cortège des patriarches ? Où sont les acclamations et les trompettes ? Il n’y a rien ni dans le Ciel ni sur la terre… A Noël les anges chantaient, même à l’Agonie l’ange entourait Notre Seigneur, et à Pâques ils proclamaient la nouvelle aux saintes femmes. Ici ils se contentent d’envoyer les apôtres au boulot ! Circulez, il n’y a rien à voir ? Et les apôtres s’en reviennent plein de joie cependant…

Il me semble qu’on comprend mieux cette fête, en voyant l’exemple de nos frères humains qui ont eu une apparition du Ciel. Que faisait Bernadette après avoir vu la belle jeune fille dans la grotte de Lourdes ? Se roulait-elle par terre de dépit de son départ ? Courrait-elle dans toute la ville pour raconter ce qu’elle avait vu ? Non, ses yeux encore pleins de lumière, et le cœur rempli de joie, elle se taisait, faisait au mieux son devoir quotidien et retournait fréquemment à la prière où elle se sentait la plus proche de son amie du Ciel…

C’est cela l’Ascension. C’est une fête toute céleste, et intime. Remplie de la présence de Jésus qui règne maintenant auprès de son Père. Et cela nous remplit de joie, parce que notre cœur est fait pour cela. Alors, bien entendu la liturgie chante ce mystère avec les mots de la terre, comme le triomphe d’un empereur romain, et cela nous permet de mieux comprendre la gloire que nous devrions rendre à Jésus. Mais l’essentiel se vivra toujours dans le cœur et la paix et la joie que nous devrions ressentir en ce jour !

Pratique : Un temps de prière silencieuse