Lundi 3 juin : De la férie

Dans la suite de la Fête-Dieu, parlons un peu de la communion… Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi en lui. Tiré de l’évangile de la fête du Très saint Sacrement.

Selon la remarque profonde de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, le Seigneur ne vient pas dans l’Hostie pour rester dans un ciboire, tout doré soit-il, mais bien plutôt pour venir dans notre âme! C’est le mystère de la communion : l’union étonnante du Seigneur avec notre âme ! Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, encore elle, nous a laissé une description étonnante de sa première communion : Ce fut un baiser d’amour, je me sentais aimée, et je disais aussi :  » Je vous aime, je me donne à vous pour toujours ». Ce jour-là … Thérèse avait disparu, comme la goutte d’eau qui se perd au sein de l’océan … toute la joie du Ciel venant dans un cœur… Pour sainte Thérèse la communion est donc un envahissement de l’amour de Dieu ! Envahissement qui la fera d’ailleurs beaucoup grandir spirituellement…

Et pourquoi alors nos communions nous changent si peu nous-mêmes ? Sainte Catherine de Sienne nous donnera la réponse. Elle eut un jour une vision, elle voyait sortir de l’église les « communiants » portant un cierge. Certains d’entre eux ne portaient rien et semblaient dans l’obscurité, d’autres portaient un tout petit cierge avec une petite flamme, d’autres un gros cierge avec une immense flamme. Elle comprit que si le Seigneur, de son coté, donnait tout son Amour, en revanche les cœurs des hommes, par leur tiédeur, empêchaient souvent cet amour de porter du fruit…

Pratique : Se préparer à ses communions par l’offrande totale de nous-mêmes.

Dimanche 2 juin : 2° dimanche après la Pentecôte solennité du St Sacrement

Que la louange soit pleine et vivante ; qu’elle soit joyeuse et magnifique, la jubilation de l’âme ! Tiré de la liturgie du jour

Dans l’Eglise, c’est le Seigneur Lui-même qui vient souvent réveiller la tiédeur des chrétiens. C’est ce qui s’est passé avec la fête du Très saint Sacrement. En 1208, une sainte religieuse hospitalière des environs de Liège, Julienne du Mont-cornillon, eut une apparition: Elle voyait une sorte de lune dans le ciel, mais dont il manquait un petit bout pour être parfaite. Une voix du ciel lui révéla ce mystère : Cette lune représentait le cycle des fêtes de l’Eglise et l’échancrure qu’elle avait remarqué, indiquait qu’il manquait un fête pour que ce cycle soit parfait : Il fallait une fête en l’honneur du Très Saint Sacrement ! C’est la fête que nous solennisons ce dimanche. Normalement, en plus de la Messe solennelle, une procession devrait être faite en ce jour, autant que possible, pour marquer la dévotion et la foi des fidèles.

Pour vous encourager à y participer, voici l’histoire et le sens de la procession du très saint Sacrement. Les processions sont très ancienne dans l’histoire des hommes. Des fresques égyptiennes de l’antiquité nous montrent déjà des processions en l’honneur des défunts ! Processionner pour quelqu’un c’est lui rendre honneur. C’est aussi symboliquement passer sa vie avec lui. Comment ne le ferait on pas pour Dieu ? Dés l’origine du christianisme on fait des processions en l’honneur de la Passion et de la résurrection de Jésus. En 1318, le Pape Jean XXII demanda qu’une procession soit faite à l’occasion de la toute récente fête du très saint Sacrement. Il souhaitait que le passage de Jésus dans l’Hostie sanctifie et bénisse les rues et les chemins ! Quelle décision magnifique et qui fut si pleine de fruits ! Ayons à cœur d’acclamer le Seigneur en ce jour ! C’est le moment de se bouger pour notre Maître !

Pratique : Une dévotion publique envers le très saint Sacrement

Samedi 1er juin : Sainte Angèle Merici

Ô Dieu, qui, par la bienheureuse Angèle, avez voulu qu’une nouvelle société de vierges saintes fleurît dans votre Eglise, faites-nous, par son intercession, la grâce de mener une vie angélique, afin que, renonçant à toutes les choses de la terre, nous méritions de jouir des joies éternelles. Tiré de la liturgie du jour.

Angèle Merici, semblait plus un ange qu’une femme ! Né à Desenzano, localité du diocèse de Vérone en Italie, elle veilla dés l’enfance à garder une grande pureté. Elle ne cherchait qu’à plaire à Dieu, priant de tout son cœur et pratiquant la pénitence. Elle entra dans le tiers-ordre de saint François, et pratiqua la charité avec fidélité. A Brescia, elle entendit une voix céleste qui lui demandait de fonder une société de vierges sous le patronage de sainte Ursule. Angèle prédit tout le bien que firent dans la suite ces Ursuline en se consacrant à l’éducation chrétienne des jeunes filles. Elle mourut à Brescia le 27 janvier 1540 et le Pape Pie VII la canonisa le 24 mai 1805.

On ne compte plus toutes ces belles institutions que les saints ont bâties au cours des siècles. Grâce à eux est née une chrétienté dont nous voyons, malheureusement, les lambeaux disparaître les uns après les autres. Pourtant leur recette d’hier est toujours la bonne aujourd’hui. Si nous menions une vie angélique, pleine de Dieu et toute dévouée à son royaume, nous verrions les même fruits réapparaître… Que sainte Angèle nous inspire !

Pratique : Prions pour que les enfants reçoivent la foi aujourd’hui

Vendredi 31 mai : Fête de Marie Reine

La reine se tient à sa droite, en vêtements tissus d’or… Tiré du graduel de la fête de Marie Reine.

Les apparitions de Fatima en 1917 avaient vraiment frappé les esprits du 20° siècle… Voir la Vierge Marie faire danser le soleil par un rayon venu de ses mains, rappelait à la vieille chrétienté un titre parmi les plus anciens de Marie : Elle est Reine ! Alors, par l’encyclique ad cœli reginam, du 11 octobre 1954, le Pape Pie XII institua cette fête de Marie Reine qui devait se célébrer chaque 31 mai. Cette dévotion dont on garde la trace dans des prières antiques comme les litanies de la sainte Vierge, les hymnes à Marie (Regina coeli, ave regina coelorum, salve regina) et tant d’autres, était donc un nouveau cri d’amour pour celle qui était souvent venue visiter notre terre. Mais au fait, que signifie-t-elle vraiment ?

Que Marie a puissance sur toute la création depuis la terre jusqu’aux anges en passant par les hommes ? Certainement ! Que la dignité de la mère de Dieu devrait lui valoir le respect et l’affection de tous ? Sans aucun doute ! Que Marie veille sur tous les hommes comme une bonne souveraine ? Oui, cela encore ! Pour toutes ces raisons, Marie est Reine… Autrefois, dans les lieux où les miracles de Marie s’étaient multipliés, on couronnait les statues. C’était un signe de remerciement, d’affection, de dévouement envers Elle. On peut le reproduire personnellement : Cela s’appelle se consacrer à Marie. De l’avis de tous les grands saints c’est l’occasion d’un renouveau spirituel certain. Pourquoi pas vous ?

Pratique : S’offrir à Marie pour la servir

Jeudi 30 mai : Fête du très saint Sacrement

C’est une vérité proposée aux chrétiens, que le pain devient la chair et le vin le sang du Christ. Tiré de la liturgie du jour.

Quel beau jour que celui de la fête Dieu et des premières communions ! Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus s’en souvenait avec une immense émotion, et le saint Curé d’Ars, de son coté, voulait que toute la paroisse participe à la procession ! Pour y arriver, il avait même embauché les grands jeunes d’Ars, peu enclins à la piété, en leur demandant de mettre des pétards tout au long du parcours ! Les saints ont de ces audaces… Les amoureux de la liturgie, dont vous faites partie, ne manqueront pas de méditer ces jours prochains les merveilleuses prières composées par saint Thomas d’Aquin pour cette fête. De l’avis de tous les liturgistes ce sont des pures merveilles, un vrai monument d’art, de culture, de théologie et de piété !

Remarquez qu’avec l’Eucharistie, Notre Seigneur Jésus Christ a trouvé le moyen de répondre spirituellement aux besoins fondamentaux de tous les hommes. Nous avons besoin de manger ? l’Hostie nourrit notre âme ! Nous avons besoin d’ami, d’une compagnie ? Quelle meilleure que celle de Jésus dans l’Eucharistie ? Nous avons besoin d’amour et de protection d’espérance ? Une communion, bien faite, nous apporte la force et tout l’Amour de Dieu ! Même le plus tiède des chrétiens devrait se réjouir en ce jour qui nous apporte tant, et gratuitement ! Ah, si nous avions la foi, si nous étions bien pénétrés de la présence de Notre-Seigneur qui est là sur nos autels avec ses mains pleines de grâces, cherchant à les distribuer, avec quel respect nous serions en sa sainte présence ! Saint Curé d’Ars

Pratique : Passons un moment devant le Saint-Sacrement

Mercredi 29 mai : Sainte Marie Madeleine de Pazzi

Venez aimer l’amour ! Parole habituelle de sainte Marie Madeleine de Pazzi pour ses sœurs.

Voilà une sainte bien attachante, qui fut entière dans sa pureté et son amour de Dieu ! Alors que les grandes familles ne donnent pas toujours l’exemple de la vertu, sainte Marie-Madeleine fut, elle, un extraordinaire ornement de la noble famille des Pazzi. Elle naquit à Florence le 2 avril 1566, et dés sa jeunesse prit le chemin d’une vie sainte et prononça le vœu de chasteté à l’âge de 10 ans. Entrant au Carmel, qui l’attirait pour son intimité avec Dieu, elle prit le nom de Marie-Madeleine. Sa vie fut d’une mortification extrême (Elle jeûna tous les jours pendant 5 ans !) et d’une grande pureté. Le Seigneur lui donna des grandes faveurs mystiques et des extases qu’elle raconta dans ses livres, qui firent beaucoup de bien, particulièrement aux prêtres. Elle connut aussi de violentes épreuves et tentations qui la faisait porter le salut de ses frères et le renouvellement de l’Eglise ce qu’elle souhaitait de tout son cœur. Elle mourut de phtisie à Florence le 25 mai 1607, son corps est demeuré incorrompu.

Une jeune fille toute pure, comme sainte Marie-Madeleine de Pazzi, remplie de l’amour de Dieu, et qui semble n’avoir jamais péché, est un spectacle magnifique de beauté. Mais cela pourrait aussi nous écraser, nous qui avons tant de mal à prier, et qui devons lutter pour obtenir les vertus ! Mais quand on voit cette sainte pleine de charité pour ses frères pécheurs (Venez aimer l’amour !) et qui demande même au Seigneur de porter toutes les souffrances pour eux, alors elle nous devient immédiatement tellement sympathique et même mystérieusement proche… Que cette sœur céleste continue à nous protéger ici-bas !

Pratique : Offrir nos peines du jour pour tous nos frères et pour l’Eglise.

Mardi 28 mai : Saint Augustin de Cantorbery

Priez le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson ! Tiré de l’Evangile du jour.

Nous fêtons aujourd’hui rien moins qu’un apôtre de l’Angleterre ! Cette île était chrétienne depuis quelques siècles déjà, mais l’arrivée des Saxons envahisseurs au 5° et 6° siècles avait fait retomber l’île dans le paganisme. Voici alors que le puissant roi Ethelbert épousa Berthe, princesse chrétienne et petite fille de Clovis, laquelle exigea que soit respectée sa foi. Voyant son influence sur le roi, en 596 le pape saint Grégoire le grand envoya Augustin, prieur du monastère bénédictin de saint André à Rome, avec 40 moines de sa communauté pour convertir le pays. Bien reçu par Ethelbert, Augustin établit son monastère à Cantorbery, qui deviendra plus tard son siège épiscopal. La vie d’Augustin et de ses moines est rayonnante et touche de nombreux saxons, de nombreux miracles se produisent, et la mission connaît un incroyable succès avec le baptême du roi et de près de 10.000 de ses sujets. Nommé primat d’Angleterre par Saint Grégoire, Augustin organisa alors en profondeur toute l’Eglise d’Angleterre. Il meurt en 605 et fut enterré dan son monastère de Cantorbery.

Quelle image que celle là ! Une reine fièrement chrétienne. Un Pontife plein de foi qui envoie une délégation pour convertir tout un pays. Et une troupe de 40 moines dirigée par saint Augustin débarque sur l’île et se rend en procession en priant pour annoncer l’Evangile. Et tout le monde se convertit ! C’était à l’époque où les cœurs étaient pleins de foi et l’on vivait de l’esprit missionnaire ! Pourquoi cet esprit ne pourrait pas renaître de nos jours ?

Pratique : Demander au Saint-Esprit l’esprit missionnaire

Lundi 27 mai : Saint Bède le vénérable

Les larmes accompagnaient ses explications… tiré du bréviaire de sa fête.

Bède naquit à Jarrow dans le Northumberland (région d’Angleterre proche de l’écosse) vers la fin du VII° siècle, peu après la conversion de l’Angleterre à la foi catholique. A l’âge de 7 ans il entra au monastère bénédictin tout proche qu’il ne quittera plus. Par un travail assidu, il développa une immense science de la Bible et des Pères de l’Eglise qui impressionna son temps. Saint Boniface l’appelait la lumière de l’Eglise et, de son vivant, on lisait ses écrits publiquement dans les églises, en l’appelant Bède le Vénérable, tire qui lui est resté depuis. A cette science il joignait une vie pure et un grand amour des fidèles pour lesquels il ne cessa d’enseigner jusqu’à ses derniers instants. Il mourut en entonnant le Gloria Patri, le jour de l’Ascension 26 mai 735, et peu après une odeur suave sortait de son tombeau ! Le Pape Léon XIII le déclara docteur de l’Eglise.

Les larmes accompagnaient ses explications… Le bréviaire s’émerveille que l’immense science de Bède le vénérable, ne le poussa pas à l’orgueil, mais à mieux connaître les merveilles de Dieu et à les transmettre aux autres. Bède le Vénérable ancra l’Angleterre dans la foi pour de longs siècles… Qu’il serait souhaitable que les catholique d’aujourd’hui aient ce grand désir ce connaître Dieu et leur religion ! Et comme on aimerait aussi revoir l’immense souci de transmettre cette foi aux jeunes générations ! C’est la clef de tout renouveau, hier comme aujourd’hui !

Pratique : Avoir un livre chrétien en cours de lecture.

Dimanche 26 mai : Fête de la Très sainte Trinité

Gloire soit au Père, au Fils et au Saint-Esprit ! Acclamation la plus fréquente de la liturgie !

La liturgie de l’Eglise consacre le premier dimanche après la Pentecôte à fêter particulièrement la Très sainte Trinité. Ce sont des chrétiens de France et de Belgique du début du X° siècle qui commencèrent à populariser cette dévotion en composant une Messe. Mais Rome refusa d’appliquer cette pratique, car pour elle, tous les jours et spécialement les dimanches, honorent la Très Sainte Trinité ! Il fallut attendre le 14° siècle pour que le Pape de l’époque (un français…) accepte cette célébration dans le calendrier, et nous en profitons donc aujourd’hui !

Un Dieu en trois personnes, quel mystère ! Ce dogme fascine et impressionne tant les théologiens chevronnés que les mystiques. Pour vous en dire quelque chose, j’ai donc appelé à l’aide l’ami qui nous accompagne tout au long de ce mot spirituel, et qui est le patron des curés du monde, le saint Curé d’Ars ! Voilà ce qu’il expliquait à ses fidèles d’Ars : Une âme pure fait l’admiration des Trois Personnes de la Sainte Trinité. Le Père contemple son ouvrage : « Voilà donc ma créature ! », le Fils, le prix de son sang – on connaît la beauté d’un objet au prix qu’il a coûté -, le Saint Esprit y habite comme dans un temple. Le saint Curé nous pousse donc a une relation avec chacune des personnes de la sainte Trinité… Parler au Père, comme à un père qui nous aime. Considérer Jésus comme notre plus grand ami. Vouloir aussi que le Saint-Esprit nous inspire tout particulièrement. Quel programme ! Pour cela il faut être une âme pure, souligne le saint Curé, c’est-à-dire qui cherche, plus que tout, la plus grande gloire de Dieu !

Pratique : Dire plusieurs fois dans la journée, l’acclamation « Gloire au Père »…

Samedi 25 mai : Samedi des quatre temps de Pentecôte

Jésus prêchait dans les synagogues de Galilée. Tiré de l’évangile du jour.

Le samedi des quatre-temps de Pentecôte était, autrefois, un jour où l’on ordonnait les nouveaux prêtres. Parlons alors du service de l’Eglise !

C’est magnifique de méditer combien le Saint-Esprit veut embraser les cœurs des hommes. C’est superbe de lire les exploits des saints missionnaires des temps passés. C’est nécessaire de souhaiter une nouvelle évangélisation pour notre époque, car celui qui ne progresse pas, se condamne à court terme… Mais, par pitié, n’en restons pas là ! Ne nous contentons pas d’une vision romantique de l’apostolat remplie de bons sentiments ! Il faut agir, c’est-à-dire s’engager ! Si des jeunes, garçons ou filles, comprennent que l’Eglise a besoin d’apôtres, qu’ils entrent dans les séminaires et les couvents ! Si ce n’est pas leur vocation, qu’ils fondent une famille et s’y dévouent sérieusement ! Où sont les familles nombreuses d’autrefois, signes de la générosité des parents ? Et pour ceux qui ne seraient ni consacrés à Dieu, ni chargés d’une famille, pourquoi ne pas s’engager dans une œuvre évangélisatrice ? Partout j’entends dire qu’on manque de bénévoles dans les paroisses, de catéchistes, de visiteurs de personnes malades ou âgées, et même d’argent ! Où sont les donateurs ? Jésus prêchait dans les synagogues de Galilée. Loin de tout romantisme, Jésus nous a laissé un exemple de dévouement au quotidien. En cette fin de temps pascal, posons nous sincèrement la question de ce que nous faisons pour l’Eglise !

Pratique : Choisir un dévouement pour l’Eglise.