Samedi 20 février : De la férie

Le Seigneur m’a entendu et m’a pris en pitié. Le Seigneur s’est fait mon soutien ! Tiré de la liturgie du jour.

Voulez vous découvrir l’immense bonté de Dieu ? Voulez vous progresser dans votre vie personnelle ? Voulez vous découvrir les merveilles de la foi ? Alors allez faire une retraite ! Mais c’est souvent difficile de trouver quelques jours pour partir, par manque de temps, d’argent, et de courage… Pour vous y donner goût et vous encourager pendant ce Carême, je vous propose une petite retraite à travers votre mot spirituel. Cette année, je voulais vous faire découvrir la richesse incroyable du sacrement de Pénitence qu’on appelle encore souvent la confession.

C’est un bon sujet pour trois raisons évidentes. D’abord parce que tout chrétien devrait au minimum se confesser à l’approche de Pâques. Alors autant s’y préparer ! Ensuite parce que beaucoup pensent qu’ils ne savent pas bien se confesser. Et cela les fait hésiter pour pratiquer ce sacrement. Mais pourquoi rester ainsi dans le doute et l’ignorance ? Soyez fidèles au « mot spirituel » ces prochains jours et vous saurez tout sur la confession ! Enfin, si on appelle ce sacrement « la pénitence », il convient tout particulièrement à notre époque du Carême, le grand temps de pénitence dans l’Eglise…

Un sacrement est un merveilleux cadeau de Dieu. Quand on le reçoit, le Seigneur touche l’âme pour y laisser sa lumière et sa grâce. On peut alors dire en vérité, Le Seigneur m’a entendu et m’a pris en pitié. Le Seigneur s’est fait mon soutien ! Est-ce que cela vous dit ?

Pratique : Une prière à l’Esprit-Saint pour l’écouter au cours de ce carême.

Vendredi 19 février : De la férie

…Ainsi parle le Seigneur Dieu : Si tu bannis du milieu de toi le joug, le geste menaçant, les discours injurieux ; si tu donnes la nourriture à l’affamé, et si tu rassasies l’âme affligée ; ta lumière se lèvera au sein de l’obscurité, et tes ténèbres brilleront comme le midi. tiré de la liturgie du jour.

Dés lundi, si vous le voulez bien, nous commencerons notre retraite de Carême ! Avant cela, faisons un bref rappel de la liturgie de Carême, et de sa beauté extraordinaire. En Carême, toutes les Messes sont propres, c’est-à-dire que les textes sont nouveaux chaque jour et souvent sublimes. Que pensez vous du texte d’Isaïe cité en tête de ce mot ? Sachons en profiter ! Les symboles dans la liturgie sont ceux de l’affliction et de la pénitence : plus d’Alléluia ni de Gloria, plus de fleurs ni d’orgue, et la couleur est violette. On ajoute aussi à la fin de la Messe une oraison « super populum » qui nous encourage à l’effort. L’alléluia est remplacé par le trait ; celui-ci revient plusieurs fois par semaine : Seigneur, ne nous traite pas selon les péchés que nous avons commis, et ne nous rends pas ce que méritent nos fautes. Seigneur, ne te souviens pas de nos fautes passées ; que ta miséricorde nous prévienne plutôt, car nous sommes devenus pauvres à l’extrême. (ici on fléchit le genou) Aide-nous, Dieu notre sauveur, et pour la gloire de ton nom, Seigneur, délivre-nous, et pardonne-nous nos péchés pour la cause de ton nom.

Si vous étiez en panne d’énergie, la liturgie en regorge ! Si vous n’aviez pas de courage pour la pénitence, demandez le à l’Eglise ! Si vous trouvez votre vie terne et déprimée, pratiquez les efforts du carême ! Et votre lumière se lèvera au sein de l’obscurité, et vos ténèbres brilleront comme le midi…

Pratique : Relisons lentement le trait particulier au Carême.

Jeudi 18 février : De la férie

Ô Dieu, que le péché offense et que la pénitence apaise, ayez égard dans votre clémence aux prières de votre peuple suppliant, et daignez détourner les fléaux de votre colère, que nous avons mérités pour nos péchés. Tiré de la liturgie du jour.

Comme les pénitents d’autrefois, nous attaquons les quarante jours de pénitence. Mais au fait, pourquoi quarante jours ? L’Eglise ne l’a pas inventé, elle l’a lu dans la Bible que lui a confiée le Seigneur ! Elle a lu que du temps de Noé, les hommes étaient à ce point pécheurs que Dieu décida d’envoyer le déluge. Après quarante jours de pluie, Noé vit l’arc en Ciel, signe de paix, et Dieu promit de ne plus jamais noyer la terre… De même Elle a lu que les Hébreux, à peine sortis d’Egypte, avaient offensé Dieu. Ils furent envoyés quarante années en pénitence dans le désert avant de faire entrer la génération suivante dans la terre sainte. Les habitants de la grande ville de Ninive, jeûnèrent quarante jour quand Jonas leur dit qu’il risquaient d’être détruits. Dieu pardonna leurs péchés. Moïse resta quarante jours sur le mont Sinaï pour recevoir la loi du Seigneur, Elie marcha pendant quarante jour jusqu’à l’Horeb pour recevoir la communication de Dieu. Quarante jours, cela semble la bonne durée pour une purification en profondeur et un retour à l’amitié de Dieu !

Mais en plus de tout cela, L’Eglise, attentive au moindre geste de son époux comme toutes les amoureuses, a bien vu que Jésus Lui-même a commencé sa mission publique par quarante jours de jeûne… Alors elle nous invite à Le suivre ! Pour purifier les péchés de notre année, pour faire respirer notre âme, et pour préparer la sainte fête de Pâques !

Pratique : relire ces différents épisodes de la Bible…

Mercredi 17 février : Mercredi des Cendres

Souviens-toi, Homme, que tu es poussière et que tu retourneras en poussière ! Formule par laquelle le prêtre impose les cendres.

Nous y voici ! Le carême commence bien aujourd’hui, en ce jour du mercredi des Cendres. Et il commence fort, par un jour de jeûne obligatoire pour tous de 18 à 60 ans… Jeûner – faut-il le rappeler ? – consiste à prendre un repas par jour, sans viande. On peut prendre un liquide le matin avec un peu de pain, et une légère collation au moment de l’autre repas (au séminaire nous prenions une soupe avec un peu de pain…). Autrefois tous les jours de carême étaient des jours de jeûne, mais suite aux adoucissements de la discipline antique, il n’en reste plus que deux obligatoires aujourd’hui, le mercredi des Cendres et le Vendredi Saint, raison de plus pour bien les observer !
Ce qui marque tout le monde, en ce jour, c’est le rite de l’imposition des cendres. Détail pratique : on n’est absolument pas obligé de garder la marque des cendres sur le front après la Messe ! Encore enfant, je n’osais pas toucher aux traces des cendres sur mon front, j’aurais eu l’impression de renier le Christ… Il y a plus de mille ans que ce geste d’imposition des cendres se pratique dans l’Eglise. Depuis le 4° siècle, on les imposait aux pécheurs publics qui devaient faire pénitence pendant quarante jours, et être réconciliés le Jeudi-Saint. Bientôt, de pieux fidèles – qui se reconnaissaient aussi pécheurs – se mêlèrent par humilité aux pécheurs publics, et la cérémonie s’étendit à tous. Recevoir les cendres, c’est donc affirmer publiquement que nous avons décidé d’entrer dans la pénitence du carême !
Souviens- toi, Homme, que tu es poussière et que tu retourneras en poussière ! Telle est la vérité ! Souviens-toi que tu es une créature ! Souviens- toi que tu es un pécheur ! Souviens -toi que Dieu t’appelle à purifier ton âme et à t’orienter vers Lui. Quelle que soit ton histoire passée, Dieu t’attend…

Pratique : Recevoir les cendres et (re)lire les belles oraisons de bénédiction.

Mardi 16 février : De la férie

Allez dire aux prêtres ! Parole de la sainte Vierge à Lourdes.

Ce matin du 2 mars, Bernadette a une apparition brève comme souvent au cours de la quinzaine que lui a demandée la Dame. Près de 3000 personnes sont présentes. Elle va trouver M. le curé Peyramale pour lui transmettre ce que veut cette Dame, et précisément ses deux demandes : Vous irez dire aux prêtres qu’on vienne ici en procession et d’y faire bâtir une chapelle. Cette demande provoquera la colère de M. le curé Peyramale, et l’effroi de Bernadette, peu habituée à parler aux dignitaires. Décidément, difficile d’être messager de Dieu !

Je suis l’Immaculée-Conception ! Parole de la sainte Vierge à Lourdes.

La petite fille remonte les pentes du gave en courant… Nous sommes le jeudi 25 mars.

Ce matin, poussée intérieurement elle a, par trois fois, demandé son nom à la belle dame : Madame, voulez-vous avoir la bonté de me dire qui vous êtes ? Et la Vierge a répondu…, alors Bernadette court, tout en répétant les paroles de la dame, de peur de les oublier : que soy era…, que soy era… Elle se précipite chez le curé, et lui déclare tout de suite : que soy era immaculada counceptiou ! Que dis tu ? dit le curé, déjà énervé. Bernadette répond ; La Dame a dit : « que soy era immaculada counceptiou ». Le curé a un coup au cœur, il est bouleversé, lui qui est bon prêtre, et qui pousse ses fidèles à la dévotion à leur Mère du Ciel. Comment une enfant si jeune et ignorante de son catéchisme peut elle dire une chose pareille ? Parler d’un dogme précisé dans l’église voilà juste quatre ans… Tout était donc vrai ! Et Lourdes va commencer son rayonnement…

Puisque la sainte Vierge nous le demande, pensons à notre pèlerinage auprès d’Elle, selon les possibilités du jour…

Pratique : Disons notre chapelet aux intentions de Marie

Lundi 15 février : De la férie

Pénitence, pénitence, pénitence ! Paroles de la sainte Vierge à Lourdes.

Le mercredi 24 février, d’après les témoins, sainte Bernadette écoute les paroles de la sainte Vierge et se met à pleurer. Le message de la vierge est devenu douloureux : Pénitence, pénitence, pénitence ! Priez Dieu pour les pécheurs ! Allez baiser la terre en pénitence pour les pécheurs !

Et Bernadette embrassera la terre. Le jeudi 25 février, Bernadette effraie tous les assistants, environ trois cents personnes. On la voit baiser aller et venir, baiser la terre, et boire de l’eau boueuse du fond de la grotte. Elle en ressort la figure toute barbouillée, et pour finir elle mange de l’herbe. Allez boire à la fontaine, et vous y laver, lui a dit la Dame. Bernadette racontera que, ne voyant pas d’eau, elle se dirigera vers le gave, mais Marie lui indiquera le fond de la grotte ; elle s’y rendra alors, et grattera pour trouver de l’eau bien boueuse avant que la source ne jaillisse clairement. Puis la Dame demandera : Allez manger de cette herbe qui est là ! Plus tard on dira à Bernadette : Sais-tu qu’on te croit folle pour faire des choses pareilles ? Elle répondra : C’est pour les pécheurs…

Il y a des gestes qui en disent long… Voir la belle dame toute triste fut un tel choc pour Bernadette, qu’elle se mit aussitôt à pleurer. Comme une révélation nouvelle qui allait peser sur toute sa vie, elle saisissait d’un coup le drame de notre terre, ce terrible péché qui salit tout et défigure les enfants de Dieu. Pénitence ! Prière ! Pour les pécheurs… Allons nous, tout comme Bernadette nous y mettre ? Ah si nous pouvions nous aussi voir la tristesse sur le visage de Marie !

Pratique : Offrir une peine de notre journée… pour les pécheurs.

Dimanche 14 février : Dimanche de la Quinquagésime

Seigneur, que je voie ! Tiré de l’Evangile du jour.

Nous avons tous vu des mendiants, ils ne manquent pas dans nos villes ! Habillés misérablement, munis d’un petit carton indiquant le motif de leur détresse, ils vous demande votre aide d’un air suppliant… S’ils arrivent à nous inspirer de la pitié, ils recevront sans doute une petite pièce ou même un billet ! L’aveugle Bartimée qui fait la manche à la sortie de Jéricho connaît le métier, et quand Il apprend que Jésus passe tout prêt, il se met à crier, Jésus, Fils de David, aie pitié de moi ! On a beau lui dire de se taire, il s’en moque et continue à crier pour qu’on aie pitié de lui et qu’il obtienne ce qu’il demande. Seigneur, que je voie ! Et Jésus va le guérir.

Mes chers frères, retenons cette première leçon de l’Evangile, Dieu écoute toute nos prières n’ayons aucun doute là-dessus. Mais pourrions nous manifester un peu de persévérance dans nos demandes ? Sainte Geneviève pria toute une nuit pour protéger Paris des Huns, et sainte Monique pria vingt ans pour obtenir la conversion de son fils Augustin. Nous voulons obtenir quelque chose de Dieu ? Sachons y mettre le prix !

L’autre leçon de l’Evangile, c’est qu’une fois notre aveugle guéri, il se met à suivre Jésus en glorifiant Dieu ! Combien de fois je rencontre des gens qui me demandent de prier pour qu’ils obtiennent un travail, un conjoint, ou une augmentation ! Mais souvent ils m’avouent prier peu eux-mêmes, ne pas pratiquer la Messe le dimanche, ni suivre la vie chrétienne. Ah on voudrait tellement recevoir de Dieu, mais que donne-t-on en échange ? En ce dimanche nous devrions bien nous-mêmes reprendre la prière de l’aveugle de Jéricho : Seigneur, faites que je voie ! Que je voie ce qui vous attriste en moi ! Que je voie ce qui vous plairait que je fasse ! Je suis prêt à le faire !

Pratique : Demander à Dieu ce qu’Il souhaite de nous pendant ce carême

Samedi 13 février : De la sainte Vierge au samedi

Profitons des prochains jours de férie pour expliquer les paroles de la sainte Vierge à Lourdes.

Que par l’intercession de la bienheureuse Marie toujours Vierge, nous soyons libérés des tristesses du temps présent, et que nous goûtions les joies éternelles. Tiré de la liturgie du jour.

Le jeudi 18 février 1858, c’est la troisième apparition de la belle dame qui a beaucoup souri et fait des signes de la main, mais enfin, n’a encore rien dit ! Ce jeudi, pour la première fois, la Dame va parler. Bernadette lui présente une écritoire qu’elle avait préparé d’avance, et lui demande d’écrire son nom. Cette demande fait rire la dame qui lui répond : Ce n’est pas nécessaire. Et elle ajoute : Voulez-vous avoir la grâce de venir ici pendant quinze jours ? Bernadette dit oui tout de suite. Et la Dame continue : Je ne vous promets pas de vous rendre heureuse en ce monde mais dans l’autre. Cette belle dame parlera le patois de Bernadette, d’une voix fine et douce précisera-t-elle.

On ne sait pas bien ce qui a fait rire la sainte Vierge. Peut-être le décalage entre la demande d’un écrit officiel et la simplicité des apparitions… Mais ce qui a vraiment fait couler le plus d’encre, c’est la dernière parole de Marie, bien mystérieuse : Je ne vous promets pas de vous rendre heureuse dans ce monde, mais dans l’autre… ça sonne un peu dur, vous ne trouvez pas ? C’est ce que l’on répond souvent à ceux qui nous disent une vérité qui nous dérange… Dans ce monde où nous rencontrons tous les peines, les séparations, le péché, les maladies, les deuils, Marie veut nous donner l’espérance. Tout cela passe, dit elle, vous êtes destinés au bonheur qui ne finit pas ! Y croyons-nous ?

Pratique : Offrir nos peines du jour au Seigneur

Vendredi 12 février : les sept saints fondateurs de l’ordre des Servites

Faisons l’éloge de ces hommes illustres que sont les fondateurs de notre famille. Tiré de la liturgie du jour.

Au 13° siècle, sept nobles florentins, après une apparition de la sainte Vierge, décidèrent de se retirer de la société pour mener une vie plus sainte. Des enfants qui les croisèrent, impressionnés par la profondeur de leur vie, les appelèrent spontanément les serviteurs de la Vierge Marie, nom qui leur est resté par la suite. Ils revêtirent un habit noir et voulurent méditer les douleurs de la Passion de Jésus ainsi que celles de Marie au Pied de la Croix. Ils se dévouèrent comme missionnaires dans les pays chrétiens, obtinrent des conversions magnifiques et renouvelèrent la ferveur. L’ordre religieux qu’ils fondèrent eut un rayonnement considérable dans toute l’Italie puis tous les pays chrétiens. Les sept fondateurs furent enterrés dans le même tombeau, entouré d’une grande vénération.

Au sujet de ces saints le bréviaire fait cette profonde remarque : Un seul amour de véritable fraternité et de vie religieuse commun les avait unis, un seul tombeau les renferma quand ils furent morts, un seul culte populaire leur fut décerné. C’est donc l’unité qu’ils avaient entre eux qui nous impressionne aujourd’hui ! C’est si beau une famille unie, sans violence ni dans les gestes ni dans les paroles. C’est si beau une communauté religieuse où les membres veillent les uns sur les autres. C’est si beau un village ou un quartier où chacun est prêt  à aider son voisin. Mais ce n’est pas si facile que cela à réaliser… Pour y arriver il faut d’abord rechercher en quoi soi-même on peut être pénible aux autres. Et enfin prendre l’habitude du sacrifice de ses idées et habitudes au profit de la communauté. Ici comme en tant d’autres endroits, le bonheur se gagne à la pointe de l’épée !

Pratique : Faire un sacrifice pour ceux avec qui nous vivons

Jeudi 11 février : Fête des apparitions de la Vierge Marie à Lourdes

Vous êtes toute belle, ô Marie, et en vous il n’y a pas la tache originelle. Tiré du trait de la Messe.

Le 11 février 1858 eût lieu la première apparition de la sainte Vierge Marie à Lourdes. Cette date deviendra la journée consacrée aux malades. Lisons le récit qu’écrivit sainte Bernadette elle-même : J’avais commencé à ôter mon premier bas, quand tout à coup j’entendis une grande rumeur pareille à un bruit d’orage. Je regardai à droite, à gauche, sur les arbres de la rivière. Rien ne bougeait; je crus m’être trompée. Je continuai à me déchausser, lorsqu’une nouvelle rumeur, semblable à la première, se fit encore entendre. Oh! Alors, j’eus peur et me dressai. Je n’avais plus de parole et ne savais que penser, quand, tournant la tête du côté de la Grotte, je vis à une des ouvertures du rocher un buisson, un seul, remuer, comme s’il avait fait grand vent. Presque en même temps il sortit de l’intérieur de la Grotte un nuage couleur d’or, et peu après une Dame jeune et belle, belle surtout, comme Je n’en avais jamais vu, vint se placer à l’entrée de l’ouverture au-dessus du buisson. Aussitôt elle me regarda, me sourit et me fit signe d’avancer, comme si elle avait été ma mère. La peur m’avait passé, mais il me semblait que je ne savais plus où j’étais. Je me frottais les yeux, je les fermais, je les ouvrais, mais la Dame était toujours là, continuant à me sourire et me faisant comprendre que je ne me trompais pas. Sans me rendre compte de ce que je faisais, je pris mon chapelet dans ma poche et me mis à genoux. La Dame m’approuva par un signe de tête et amena elle-même dans ses doigts un chapelet qu’elle, tenait à son bras droit. Lorsque je voulus commencer le chapelet et porter ma main au front, mon bras demeura comme paralysé, et ce n’est qu’après que la Dame se fut signée que je pus faire comme elle. La Dame me laissa prier toute seule; elle faisait bien passer entre ses doigts les grains de son chapelet, mais elle ne parlait pas; et ce n’est qu’à la fin de chaque dizaine qu’elle disait avec moi: Gloria Patri, et Filio, et Spiritui Sancto. Quand j’eus fini de réciter mon chapelet, la Dame me fit signe d’approcher. Mais je n’ai pas osé. Alors elle rentra à l’intérieur de la roche et le nuage disparut avec elle. « La Dame avait l’air d’une jeune fille de seize à dix-sept ans, aux yeux bleus. Elle était vêtue d’une robe blanche, serrée à la ceinture par un ruban bleu glissant le long de la robe. Elle portait sur sa tête un voile blanc, laissant à peine apercevoir ses cheveux, retombant ensuite en arrière jusqu’au dessous de la taille. Ses pieds étaient nus, mais couverts par les derniers plis de la robe sauf à la pointe où brillait sur chacun d’eux une rose jaune, épanouie. Les grains de son chapelet étaient blancs et la chaîne d’or brillante comme les deux roses des pieds. Je n’en ai jamais vu de semblable, ça brillait comme de l’or et bien plus encore. »

Tout est touchant à Lourdes. La sainte Vierge toute jeune et souriante, le signe de Croix lent et fait avec respect, et la Vierge Marie qui accompagne de sa prière le chapelet de Bernadette. Marie est toute aussi attentive à nos chapelets, et dire que nous oublions si souvent de le réciter !

Pratique : Faire notre signe de la Croix de façon respectueuse.