Mercredi 10 février : Sainte Scholastique

O Dieu, qui, pour faire connaître la vie innocente de la bienheureuse Vierge Scholastique, avez fait entrer au ciel son âme sous la forme d’une colombe, accordez-nous, par ses mérites et ses prières, de vivre dans l’innocence, de telle sorte que nous méritions d’arriver aux joies éternelles. Oraison de la Messe de sainte Scholastique.

Scholastique était la sœur de saint Benoît, le patriarche des moines d’occident. Elle vécut au début du 5° siècle. Elle s’était consacrée à Dieu depuis son enfance et devint religieuse à l’école de son frère. A son sujet, saint Grégoire le grand, au deuxième livre de ses dialogues, nous raconte l’histoire suivante : Saint Benoît avait la touchante coutume de venir une fois par an passer la journée avec sa sœur de sang, et de s’entretenir avec elle des joies du ciel. Au cours d’une de ces journées, comme le soir arrivait, Scholastique demanda à son frère de rester toute la nuit pour profiter de leurs discussions. Saint Benoît se refuse de manquer à la règle en étant absent une nuit entière du monastère. Alors sans dire un mot sainte Scholastique se mit à prier, et en un instant, un orage terrible se déclencha qui obligea saint Benoît à  rester là toute la nuit selon le vœu de sa sœur. Trois jours après saint Benoît vit l’âme de sa sœur monter au ciel sous la forme d’une colombe. Il vint alors chercher son corps et le fit mettre dans le tombeau qu’il avait préparé pour lui-même.

Une jolie colombe, toute pure, et allant tout droit au Ciel. Voilà ce que devraient être nos âmes ! Pour cela rien de compliqué. Il suffit de prier de tout son cœur et de servir Dieu là où Il nous a placé. Si nous pouvons suivre cette sagesse qui nous est proposée !

Pratique : Remercions Dieu de le connaître, c’est une grande grâce…

Mardi 9 février : Saint Cyrille d’Alexandrie

O Dieu, qui avez fait du bienheureux Cyrille, Confesseur et Pontife, le défenseur invincible de la divine Maternité de la bienheureuse Vierge Marie, accordez, qu’intercédant pour nous, il nous obtienne, à nous qui la croyons vraiment Mère de Dieu, d’être sauvés par sa protection maternelle. Tiré de la liturgie du jour .


A la mort de Théophile, Patriarche d’Alexandrie, c’est son neveu Cyrille qui devint Patriarche. Une affaire de famille, en somme… Saint Cyrille était rempli de zèle pour l’Eglise et pour la foi catholique. Sur ordre du pape, il dirigea plusieurs sessions du Concile d’Ephèse de 431 qui condamna l’hérésie de Nestorius (qui disait que Jésus, né simple homme, était devenu Dieu plus tard). Ce Concile demeura célèbre dans l’histoire chrétienne, comme celui qui proclama que Marie était la Theotokos c’est-à-dire la Mère de Dieu. Il mourut en 444 après une vie toute donnée.
Le saviez vous ? C’est la piété des fidèles, habitués à appeler la sainte vierge la Mère de Dieu qui amena à une forte réaction contre l’erreur de Nestorius, pourtant patriarche de Constantinople ! L’histoire rapporte qu’une fois Marie proclamée Mère de Dieu par le concile d’Ephèse, les fidèles de la ville, en signe de joie, raccompagnèrent les pères du concile avec des torches dans toute la ville ! Comme on le verra souvent au cours de l’histoire, la dévotion à Marie protège de toute hérésie, et maintient dans la ferveur… Quel merveilleux trésor de cultiver en nous l’amour de Marie !


Pratique : Plusieurs actes d’amour de Marie, au cours de la journée.

Lundi 8 février : Saint Jean de Matha

Que par les suffrages de ses mérites et le secours de votre grâce, nous soyons délivrés de la captivité du corps et de l’âme. Tiré de la liturgie du jour.

D’origine espagnole, Jean de Matha naquit à Faucon de Provence le 24 juin 1160, de parents nobles. Il mourut le 17 décembre 1213 à Rome. Lors de sa première Messe, il eut une vision du Ciel : Un ange d’un vêtement éclatant muni d’une croix bleue et rouge, dont les mains étaient posées sur deux esclaves, un chrétien et un maure. Il compris alors sa vocation : fonder un ordre pour racheter les esclaves. Avec l’aide de saint Félix de Valois et du Pape Innocent III, il fonda l’ordre de la sainte Trinité pour le rachat des captifs (qui arborait une croix bleue et rouge), et passa toute sa vie à étendre son œuvre et à racheter des esclaves, notamment au Maroc et en Espagne (sous pouvoir islamique à cette époque). Il existe encore quatre maisons des trinitaires en France, et en 1789, on comptait déjà plus de 600.000 esclaves qui avaient été libérés par leurs efforts !

Nous aimons la liberté, et nous imaginer captifs, nous révolte. gare à celui qui voudrait diriger notre vie à notre place ! Et pourtant nous cultivons soigneusement nos dépendances… Tabacs, alcool, violences, sexualités débridées, internet, téléphones, réseaux sociaux, que de systèmes d’asservissement dans notre monde moderne ! Prions le Seigneur et la sainte Vierge, et des saints comme saint jean de Matha, pour recevoir la force de nous libérer de nos captivités de l’âme et du corps…

Pratique : Un sacrifice contre un de nos esclavages !

Dimanche 7 février : Dimanche de la Sexagésime

Le grain tomba le long du chemin…

Quel gaspillage, mon Dieu, quel gaspillage ! Rassurez-vous, je ne vous saoulerai pas avec le tri sélectif et les émissions de CO2… Non je parle de quelque chose de nettement plus grave, le gaspillage dont parle l’Evangile d’aujourd’hui, le gaspillage de la parole de Dieu ! Cette parole, nous dit Jésus, est répandue sur tous les chemins, mais souvent elle ne porte pas de fruit. Soit parce que le cœur est dur, soit parce que le diable intervient, soit encore les soucis l’étouffent… En clair, quand Jésus nous a poussé à la prière nous avons laissé passer l’invitation, quand il nous demandait de pardonner à ceux qui nous avaient offensés, nous avons fait la sourde oreille, quand Il a parlé de pénitence, nous avons capitulé, quand Il nous soufflait à l’oreille d’aider les pauvres ou les souffrants de notre entourage, nous avons préféré faire autre chose… Voilà le terrible gaspillage dont nous sommes coupables !

Mais me direz vous, nous sommes de chair, c’est bien difficile de changer ses défauts, et de résister aux tentations de l’Adversaire ! C’est vrai… En revanche nous sommes bien coupable de négliger ce qui est facile, c’est-à-dire de rechercher le contact avec cette parole de Dieu qui peut sauver nos âmes ! Est-ce si difficile de lire un livre de piété de temps en temps ? Est-ce si difficile d’être fidèles aux offices et enseignements de l’église ? Est-ce si difficile de pratiquer des sacrements, confession et communion ? Dans sa vieillesse, saint Augustin pensait à sa vie passée avec nostalgie. Tard je t’ai aimée, Beauté cachée ! écrivait-il, se souvenant combien il s’était converti sur le tard, gaspillant de nombreuses années dans l’hérésie manichéenne et les péchés personnels… Ah, si nous pouvions avoir un peu de sagesse…

Pratique : Relire l’Evangile de ce dimanche

Samedi 6 février : Saint Tite

Celui qui console les humbles, Dieu, nous a consolés par l’arrivée de Tite. Tiré de l’épître de saint Paul aux Corinthiens.

Saint Tite, païen de naissance, fut disciple et compagnon aimé de saint Paul qui lui écrivit l’une de ses épîtres. Souvent chargé des missions difficiles, notamment pour apaiser les tensions, il devait être un bon diplomate. Saint Paul le fit évêque en Crête. A la différence de beaucoup de saints de l’époque des apôtres, il ne mourra pas martyr, mais de mort naturelle à l’âge vénérable de 94 ans ! La basilique, construite en son honneur en Crête, remonte au moins au 6° siècle.

En lisant les lettres de saint Paul, on est surpris par son affectivité. Dieu nous a consolés par l’arrivée de Tite… Visiblement l’amitié comptait pour lui ! Et cette amitié l’aida puissamment à se donner au travail d’apôtre du Seigneur… Dans le fond, je crois que c’est la même chose pour tout le monde. Les vrais amis sont précieux et ils vous font donner le meilleur de vous-même. Tout comme saint Paul et saint Tite, veillons sur nos amis, prenons du temps pour eux, et surtout ces belles amitiés basées sur la poursuite du Royaume de Dieu !

Pratique : Prions aujourd’hui pour nos amis

Vendredi 5 février : Saint Agathe

Seigneur Jésus-Christ, mon bon Maître, je vous rends grâces de m’avoir fait surmonter les tourments des bourreaux ; ordonnez, Seigneur, que je parvienne heureusement à votre gloire impérissable. Prière de sainte Agathe au moment de mourir, d’après le bréviaire.

Sainte Agathe est une vierge sicilienne qui mourut martyre durant la persécution de Dèce en l’an 254. Avec Cécile, Lucie et Agnès, elle forme le brillant cortège des Vierges que l’Église célèbre avec une affection particulière, et son nom est au Canon de la Messe. Le récit de son martyre, très antique, nous a conservé le souvenir de son admirable combat pour rester fidèle au Christ. Agathe, dont le nom signifie « la bonne », était de noble origine et d’une grande beauté. Le gouverneur Quintianus s’éprit d’elle, mais elle repoussa ses avances. Furieux le gouverneur la fit arrêter comme chrétienne, et la fit torturer violemment à plusieurs reprises, lui faisant notamment couper les seins. De retour dans sa prison, une apparition de saint Pierre lui rendit l’intégrité de sa chair. Elle fut de nouveau tourmentée le lendemain, mais comme un tremblement de terre s’était produit, le gouverneur la fit ramener dans sa prison où elle mourut en priant. La force de son combat avait tellement marqué les esprits que lors de l’éruption de l’Etna, l’année suivante, les païens se précipitèrent pour se mettre sous la protection de son voile !

En voilà un témoignage de grand prix ! Voici une jeune femme d’une grande famille, et sans doute très fortunée, très belle en plus, qui abandonne lucidement tout cela par amour pour le Christ et pour gagner le Ciel ! que je parvienne heureusement à votre gloire impérissable… Comme cet exemple devrait nous faire réfléchir… Qu’y a-t-il de plus important, le ciel éternel ou la vie passagère d’ici-bas ? Nos satisfactions d’un moment, nos rancunes tenaces, notre amour propre, ou bien le sacrifice de soi, la fidélité à la prière, le don de sa vie aux autres ? Avouez qu’il n’est pas si simple de répondre au quotidien… Et que nous avons bien besoin d’exemples de la taille d’Agathe pour avancer sur ce chemin !

Pratique : Faire un sacrifice

Jeudi 4 février : Saint André Corsini

Voici le dispensateur fidèle et prudent que le Maître a établi sur ses serviteurs pour leur donner au temps fixé, leur mesure de blé. Tiré de la liturgie du jour.

Saint André Corsini vécut à Florence au 14° siècle. Avant sa naissance, sa mère eut un songe étonnant : il lui semblait donner le jour à un loup qui courait vers le couvent des Carmes et, arrivé à l’Église, se transformait en agneau. Ses parents le consacrèrent à la sainte Vierge Marie et lui donnèrent une éducation pieuse. Il commença cependant à mener une vie dérèglée, mais finit par se convertir, et devint, selon le songe de sa mère, religieux carme, puis évêque de Fiesole. Il fut célèbre par son esprit de pénitence, son amour des pauvres, pour le don qu’il avait reçu du Ciel d’apaiser les discordes, ainsi que pour le retour à Dieu des âmes égarées !

Nous aimons bien les convertis, ces saints qui ont largement péché pendant une bonne partie de leur vie, mais ont eu le courage de changer de vie. Leurs faiblesses passées nous les rendent bien proches, nous qui connaissons le poids du péché. Leur conversion aussi nous plaît et nous remplit d’espérance, car elle nous crie très fort que nous avons la possibilité, nous aussi, de devenir des saints. Prions donc pour nous et pour tous les pécheurs aujourd’hui. Prions la sainte Vierge, salut des pécheurs, prions saint André Corsini, car s’il a eu, sur terre, la grâce de convertir les pécheurs, il doit bien l’avoir gardé là-haut dans le Ciel…

Pratique : Prier pour la jeunesse, si exposée aujourd’hui.

Mercredi 3 février : De la férie, mémoire de saint Blaise

Béni soit Dieu… qui nous console dans toutes nos tribulations, afin que nous puissions, nous aussi, par l’encouragement que nous recevons nous-mêmes de Dieu, consoler ceux qui sont pressés par toutes sortes de maux. Tiré de la liturgie de la Messe de saint Blaise

Saint Blaise fut évêque de Sébaste, en Arménie. Il mourut martyr le 3 février 316, et comme il délivra, peu de temps avant de mourir, un enfant d’une mauvaise arête qui encombrait sa gorge, il est devenu un saint guérisseur, invoqué contre tous les maux de gorge. La bénédiction de saint Blaise se donne encore aujourd’hui. Chaque 3 février, on impose sur la gorge de ceux qui le veulent, des cierges spécialement bénis et on prononce la prière prévue par le rituel. Ainsi, on est protégé pour l’année contre tous les maux de gorges. Les fidèles sont généralement friands de ces manifestations de piété.

L’Église croit en sa puissance de bénir, et elle répand volontiers sur les fidèles des bénédictions particulières, comme celle de saint Blaise. Elle bénit aussi volontiers les maisons, les objets, les champs… On assiste heureusement aujourd’hui à un renouveau de ces formes de piété, et l’on voit des bénédictions nouvelles et heureuses : bénédiction des cartables pour les écoliers, bénédiction des casques pour les pompiers, bénédiction des voitures ou encore des animaux… Par ces bénédictions, Dieu est présent dans le quotidien de la vie des hommes.

Pratique : Veiller à avoir chez soi des objets nous portant à la piété.

Mardi 2 février : Présentation de l’Enfant-Jésus au temple et Purification de Marie.

Il prit l’Enfant-Jésus dans ses bras et bénit Dieu… (Tiré de l’Evangile d’aujourd’hui)

La fête liturgique du 2 février est très ancienne : Attestée depuis le 4ème siècle à Jérusalem, c’est au 7ème siècle qu’elle sera introduite à Rome puis dans tout l’occident. En ce jour, on processionne avec des cierges bénits, symboles du Christ venu nous illuminer. Le nom antique de la fête est Hypapantê, ce qui, en grec, veut dire la rencontre, c’est-à-dire la rencontre entre Jésus et le vieillard Siméon. C’est aussi le thème principal de l’évangile de ce jour et ce sera celui de notre mot spirituel aujourd’hui…

Dans toutes les familles c’est émouvant quand on prend pour la première fois un nouveau-né dans ses bras. C’est émouvant pour le papa, pour la maman, pour les grands parents. Cela signifie qu’on accepte l’enfant dans la famille, qu’on l’aimera et qu’on le protègera. C’est ce même geste que reproduit Siméon dès qu’il voit l’Enfant Jésus dans le temple ! Depuis des années, il attendait cette rencontre et son âme est profondément émue par la merveille venue du Ciel, le Sauveur venu éclairer tous les hommes, Il prit l’Enfant-Jésus dans ses bras et bénit Dieu…

Et nous, allons nous prendre l’Enfant Jésus dans nos bras ? Voulons nous être de sa famille, de ses disciples ? Voulons nous qu’Il éclaire nos vies ? A chacun d’entre nous de répondre à cet enfant dans le secret de nos âmes… Le 2 février est aussi un anniversaire pour tant de prêtres : celui de la prise de soutane. C’était il y a 30 ans déjà pour votre serviteur… Qui a eu la joie de voir son neveu et filleul suivre la même voie des années plus tard ! Je le recommande à votre prière… Que le Seigneur et sa douce mère protègent ses prêtres, et garde dans la ferveur ceux qui ont, un jour, offert leur vie à la suite du Seigneur !

Pratique : Nous prierons spécialement aujourd’hui pour les prêtres et ceux qui prendront la soutane en ce jour.

Lundi 1er février : Saint Ignace

Je suis le froment du Christ : Puissé-je être broyé sous les dents des bêtes féroces pour devenir un pain blanc. Tiré de la liturgie du jour.

Tout comme saint Polycarpe, saint Ignace est une immense figure des ces évêques des temps apostoliques. Il fut le deuxième évêque d’Antioche après saint Pierre, de l’an 69 à l’an 107. Arrêté au cours d’une persécution, il fut condamné à être livré aux bêtes féroces dans un cirque à Rome. Au cours de ce voyage vers Rome, il écrivit une magnifique épître (lettre) aux Romains, car il avait appris que certains tentaient de le faire échapper à son martyre. Il leur demande de n’en rien faire, car il désire donner sa vie pour Jésus-Christ. Ce passage de cette lettre, qui montre bien la profondeur de son âme et de son amour pour Jésus-Christ, est célèbre : Puissé-je jouir des bêtes qui me sont préparées. Je souhaite qu’elles soient promptes pour moi. Et je les flatterai, pour qu’elles me dévorent promptement, non comme certains dont elles ont eu peur, et qu’elles n’ont pas touchés. Et, si par mauvaise volonté elles refusent, moi, je les forcerai. Pardonnez-moi ; ce qu’il me faut, je le sais, moi. C’est maintenant que je commence à être un disciple. … C’est bien vivant que je vous écris, désirant de mourir. Mon désir terrestre a été crucifié, et il n’y a plus en moi de feu pour aimer la matière, mais en moi une « eau vive » qui murmure et qui dit au-dedans de moi :  » Viens vers le Père « .

On aimerait en savoir un peu plus sur ce que le saint évêque entendait au fond de lui… Viens vers le Père ! Le Ciel n’est-il pas en vérité notre vraie maison ? Celle où nous espérons aller un jour ? Puissions nous ressentir, nous aussi, au cours de notre vie, cette envie de rejoindre un jour le Seigneur dans le lieu du bonheur sans fin…

Pratique : N’oublions pas de demander au Seigneur d’aller un jour au ciel.