Mardi 14 mai : De la férie

Dieu est monté au milieu des cris de joie, et le Seigneur au son de la trompette. Tiré de la liturgie du jour.

Comme nous le disions il y a quelques jours, la liturgie acclame Jésus au jour de son Ascension. Les cris de joie et le son de la trompette ne se sont pas produits quand Jésus est monté au Ciel, mais ils doivent se produire tout au long de l’histoire de l’Eglise quand les chrétiens rendent gloire à leur maître qui monte au Ciel ! La gloire, comme le remarque finement saint Thomas d’Aquin, se trouve dans celui qui honore. Un champion de tennis qui vient de gagner un trophée est acclamé par la foule, c’est là la gloire ! S’il avait gagné en trichant ou devant une foule maigrelette, il n’y aurait pas de gloire… Ainsi quand les chrétiens pensent à la montée de Jésus dans le Ciel, après tout ce qu’Il a fait, ils ont envie de louer de chanter, de remercier ce Seigneur si bon qui a fait si bien toutes choses ! Quelle gloire ! Et nous mêmes, où en est notre propre gloire ? Si un sportif pense à ses trophées, les parents à l’éducation de leurs enfants, un quinquagénaire au bilan de sa vie, un chrétien devrait surtout penser à sa rencontre avec Dieu et son entrée au Paradis. Y aura -t-il motif de louange de la part des anges et tous les saints ? C’est maintenant que s’écrit notre futur triomphe !

Pratique : Méditer quelques instants sur notre arrivée au Ciel…

Lundi 13 mai : St Robert Bellarmin

Ceux qui en auront instruit plusieurs dans la justice luiront comme des étoiles dans des éternités sans fin. Tiré de la liturgie du jour.

Saint Robert Bellarmin fut un beau cadeau de Dieu au douloureux 16° siècle, où de nombreuses nations, s’écartant de l’Eglise, étaient tombées dans le protestantisme. Il naquit à Montepulciano dans la noble famille des Bellarmin le 4 octobre 1542. Neveu par sa mère du pape Marcel II, cet enfant angélique au sein d’une sainte famille, grandit vite dans la piété et entra chez les jésuites dès ses 18 ans. Devenu prêtre, il eut un rayonnement incroyable par la puissance de son intelligence. Sa prédication et son enseignement ramenèrent ainsi à l’Eglise un grand nombre d’hommes qui s’en étaient écarté. Son enseignement sera publié dans ses fameuses « controverses » qui eurent un grand retentissement. Parmi ses nombreux autres ouvrages, on doit citer son catéchisme que le bréviaire appelle « le catéchisme d’or » qui fut immédiatement très populaire. Sa science qu’on disait la plus grande de son temps, ne l’empêchait pas d’avoir une vie simple et sainte, et d’aimer par dessus tout faire le catéchisme aux pauvres. nommé cardinal par le Pape Clément VIII et archevêque de Capoue, il se dévoua sans compter à son diocèse, puis au saint Siège quand il fut finalement appelé à Rome. Il y mourut le 17 septembre 1621.

Avez vous remarqué comme ce saint, si brillant intellectuellement, était tout heureux de donner le catéchisme aux enfants pauvres ! Même sans être nécessairement saint (ce n’est pas interdit tout de même !) tout parent d’aujourd’hui sait très bien l’importance de la formation pour l’avenir d’un enfant. C’est dire l’importance du catéchisme pour tous, en sommes nous vraiment convaincus ? Que faisons nous pour l’instruction religieuse de la nouvelle génération ?

Pratique : Offrir un catéchisme à un enfant qui n’aurait pas eu la chance de recevoir cette instruction.

Dimanche 12 mai : Dimanche après l’Ascension

…le Paraclet que Je vous enverrai de la part du Père, l’Esprit de vérité… Tiré de l’Evangile du jour.

Ce dimanche après l’Ascension était appelé au Moyen-âge le dimanche des roses. En effet, c’était l’époque des premières roses, et existait alors la coutume d’en répandre dans les églises, comme hommage au Seigneur. A Rome, en ce jour, on jetait des pétales de roses depuis la coupole du Panthéon, pendant que le Pape prêchait et annonçait la venue du Saint-Esprit !

Dans les matines du jour, saint Augustin nous donne ce conseil : Que nos pensées soient là où il (Jésus) est, et ici-bas ce sera le repos. Quel fin psychologue, doublé d’un grand saint ! Il avait remarqué une loi humaine toute simple. Quand on pense aux choses matérielles, on se rabaisse, cela nous alourdit et nous tourne vers cette terre et la tristesse. Mais quand on pense aux chose du Ciel, alors la joie nous remplit immédiatement ! Pensons donc à ces si beaux mystères du Ciel ! Pensons à Jésus trônant dans le paradis. Pensons à notre arrivée à nous dans ce paradis. Pensons aux anges et les saints qui nous accueillerons avec des cris de joie, nous l’espérons, parceque nous aurons essayé d’être fidèles. Pensons à la vue, si belle de la sainte Vierge Marie. Pensons à tout ce monde lumineux, rempli de joie ! Tout cela fait tant de bien… Pensons aussi à l’Esprit-Saint qui va bientôt descendre dans les âmes qui Lui seront ouvertes. Comment il va répandre l’amour, le don de soi, l’esprit de prière… Comment ne pas désirer ce Paraclet, ce « consolateur » si bienfaisant ? Profitons bien des quelques jours qui nous séparent de la Pentecôte pour prier plus intensément…

Pratique: Prions plus fortement cette semaine en demandant le Saint-Esprit

Samedi 11 mai : Saints Philippe et Jacques apôtres

Philippe, celui qui Me voit, voit le Père ! Tiré de l’Evangile du jour.

Saint Philippe et saint Jacques, fêtés le 1er mai depuis le 6° siècle, en ont été « expulsés » par saint Joseph artisan… Philippe était originaire de Bethsaïde et l’Evangile rapporte à son sujet deux anecdotes : Il mena Nathanaël (appelé aussi Barthélemy) au Seigneur. Et Jésus qui voulait nourrir la foule de 5000 hommes demanda personnellement à Philippe où l’on trouverait de quoi les faire manger… Un gars en qui on peut faire confiance, un bon serviteur, en somme ! Il aurait subi le martyr en Phrygie.

Jacques était le « frère » du Seigneur, et un apôtre de premier plan. Il devint le premier évêque de Jérusalem après la Pentecôte. Le bréviaire raconte quelques détails fort peu hygiéniques: Sa pénitence était telle qu’il n’usait jamais de parfum ni de bains, et qu’il ne se coupait jamais les cheveux ! De plus il priait si souvent à genoux que sa peau serait devenue aussi calleuse que celle d’un chameau… Il écrivit l’épitre de la bible qui porte son nom, fut martyrisé à Jérusalem, et pardonna à ses bourreaux son supplice.

Philippe, celui qui Me voit, voit le Père ! Vénérons particulièrement les apôtres, comme cela se faisait dans les temps anciens. Ils ont eu la grâce immense de voir le Fils de Dieu sur la terre et ils nous ont transmis son message. Ils ont parcouru toute la terre et donné leur vie pour que nous recevions l’Evangile de vie. Qu’ils nous bénissent encore du haut du Ciel et nous rendent fidèles à notre mission !

Pratique : Lire la courte épitre de St Jacques dans notre Bible, à l’occasion de sa fête !

Vendredi 10 mai : Saint Antonin

Que les mérites de saint Antonin, votre Confesseur et Pontife, nous soient en aide, ô Seigneur ! Tiré de la liturgie du jour.

Antonin vécut au 15° siècle en Italie à l’époque de la Renaissance, donc. Enfant précoce dans la science et la sainteté, il entra chez les dominicains à 16 ans. Il fut particulièrement admirable dans son ardeur au travail : Il se privait même de sommeil pour travailler d’avantage ! Sa sagesse aussi lui valut le surnom d’Antonin « des conseils ». Devenu archevêque de Florence, il se dévoua sans compter à son troupeau et mourut le 20 mai 1459.

Il avait déclaré la guerre à la paresse… Écrit de lui le bréviaire ! Ainsi, il était le premier au travail et à la prière, le premier à servir Dieu et ses frères. Parle-t-on encore aujourd’hui de cette vertu de générosité ? Demande-t-on encore aux enfants de servir ? Demande-t-on aux parents de se sacrifier pour leurs enfants ? Demande-t-on à ceux qui ont du pouvoir, de s’effacer devant le bien commun ? Pas guère, il me semble ! Et on s’étonne de voir gagner partout l’égoïsme et la mollesse… Puisque saint Antonin a accumulé des mérites par sa bonne conduite, qu’il nous en donne un peu, à nous tous qui avons si souvent besoin de courage pour avancer et d’espérance pour y croire !

Pratique: Aujourd’hui déclarons, nous aussi, la guerre à la paresse !

Jeudi 9 mai : Solennité de l’Ascension

sous leurs regards Il fut élevé et une nuée Le déroba à leurs yeux. Tiré de l’Evangile du jour.

C’est tout de même surprenant ! Avez vous noté, dans le récit de l’Evangile la discrétion avec laquelle Jésus quitte cette terre ? sous leurs regards il fut élevé et une nuée le déroba à leurs yeux. Et c’est tout ? Mais où sont les anges triomphants dont parle la liturgie ? Où est le cortège des patriarches ? Où sont les acclamations et les trompettes ? Il n’y a rien ni dans le Ciel ni sur la terre… A Noël les anges chantaient, même à l’Agonie l’ange entourait Notre Seigneur, et à Pâques ils proclamaient la nouvelle aux saintes femmes. Ici ils se contentent d’envoyer les apôtres au boulot ! Circulez, il n’y a rien à voir ? Et les apôtres s’en reviennent plein de joie cependant…

Il me semble qu’on comprend mieux cette fête, en voyant l’exemple de nos frères humains qui ont eu une apparition du Ciel. Que faisait Bernadette après avoir vu la belle jeune fille dans la grotte de Lourdes ? Se roulait-elle par terre de dépit de son départ ? Courrait-elle dans toute la ville pour raconter ce qu’elle avait vu ? Non, ses yeux encore pleins de lumière, et le cœur rempli de joie, elle se taisait, faisait au mieux son devoir quotidien et retournait fréquemment à la prière où elle se sentait la plus proche de son amie du Ciel…

C’est cela l’Ascension. C’est une fête toute céleste, et intime. Remplie de la présence de Jésus qui règne maintenant auprès de son Père. Et cela nous remplit de joie, parce que notre cœur est fait pour cela. Alors, bien entendu la liturgie chante ce mystère avec les mots de la terre, comme le triomphe d’un empereur romain, et cela nous permet de mieux comprendre la gloire que nous devrions rendre à Jésus. Mais l’essentiel se vivra toujours dans le cœur et la paix et la joie que nous devrions ressentir en ce jour !

Pratique : Un temps de prière silencieuse

Mercredi 8 mai : Vigile de l’Ascension

Jésus leva les yeux au ciel, et dit : Père, l’heure est venue, glorifiez votre Fils !

Veillez et priez ! Tel est le conseil que nous donne Jésus dans plusieurs passages de l’Evangile… L’Eglise a retenu ce conseil et elle prépare les plus grandes fêtes par une vigile, c’est-à-dire un jour de prière préparatoire à la solennité qu’on va célébrer. Le mot vigile, vient du latin, et signifie d’ailleurs: veille. Aujourd’hui c’est donc la vigile de l’Ascension. Et, alors que les vigiles nous appellent normalement toujours à la pénitence (pour bien se préparer à la fête), la vigile de l’Ascension fait exception. C’est une vigile joyeuse, célébrée avec Gloria et les ornements blancs. Il faut dire que l’Ascension correspond à un événement particulièrement heureux : la glorification de Jésus dans le ciel… La Messe est la même que dimanche dernier sauf l’épître et l’évangile qui sont propres à ce jour.

Dans l’office de Matines du bréviaire, l’Eglise nous donne un texte profond de saint Augustin sur l’évangile du jour. Quand il lit que Jésus dit Père, l’heure est venue, glorifiez votre Fils ! saint Augustin remarque que Jésus dit cette prière à voix haute, alors qu’Il aurait pu le faire silencieusement ! C’est donc un enseignement pour nous tous, qui oublions si souvent que notre vie de la terre ne dure pas, mais qu’elle aboutira à la rencontre avec Dieu. Nous aussi nous sommes fils de Dieu, fils de cette gloire et héritiers du Ciel, si nous le voulons… Penses à ta fin et tu ne pècheras pas ! c’était déjà un enseignement de l’ancien Testament… Qui n’a pas perdu de sa valeur aujourd’hui !

Pratique: Méditer quelques instants sur notre accueil par Dieu après notre mort

Mardi 7 mai : Saint Stanislas

que nous soyons affligés, c’est pour votre encouragement et votre salut… Tiré de la liturgie du jour.

Saint Stanislas fut un enfant miraculeux, car ses parents le reçurent après trente année de stérilité ! Il naquit à Scepanow près de Cracovie en Pologne, l’an 1030, de parents nobles et pieux. Très brillant, il fut désigné par l’évêque comme chanoine et prédicateur de sa cathédrale. Bientôt il succéda à ce prélat comme évêque de Cracovie en 1072. Il repris fortement le roi Boleslas de l’époque pour son libertinage et finit par le priver de la communion eucharistique. En fureur, le roi le tua de ses propres mains le 8 mai 1097 dans l’église même ou le prélat célébrait le saint Sacrifice de la Messe. Plus tard Boleslas se convertira, et saint Stanislas deviendra le patron de la Pologne.

La vie de saint Stanislas nous offre l’image saisissante du saint assassiné pendant qu’il célébrait la Messe ! Au moment où il offrait le sacrifice de Jésus pour le salut du monde, il offrait aussi le sacrifice de sa vie pour son peuple… Quelle image ! Le peuple polonais a toujours gardé fidèlement son souvenir, et il a toujours vu en saint Stanislas celui qui protégeait la mère patrie, et unissait tous ses habitants. Quel enseignement pour nous aussi ! Savons nous unir notre vie, avec ses joies et ses peines, à la Messe, en union avec le sacrifice de Jésus ? C’est la seule manière pour nous de rayonner Jésus Christ, dans notre vie et pour nos frères !

Pratique : Pensons à nous unir à une Messe célébrée ce jour

Lundi 6 mai : De la férie

Revenons aujourd’hui sur le saint d’hier qui a tellement marqué l’Eglise !

Grâce à l’offrande de ces presents, accordez Seigneur, la lumière à votre Eglise ; faites prospérer partout votre troupeau, et daignez diriger ses pasteurs pour qu’ils vous soient agréables. Tiré de la liturgie

Michel Ghislieri, né à Bosco Marengo en Italie, entra à 14 ans dans l’ordre des dominicains. D’une piété et d’une intelligence remarquables, il gravit rapidement les échelons de la hiérarchie de l’Eglise jusqu’au cardinalat. Contre toute attente il fut élu Pape, sous le nom de Pie V, et garda, après l’élection, ses habitudes de simplicité. Il garda notamment sa robe blanche de dominicain, et à sa suite et encore aujourd’hui, les Papes sont habillés de blanc ! Comme Pape, il appliqua fermement les décrets de réforme voulus au Concile de Trente. Saint Pie V est célèbre pour sa défense de la chrétienté à la bataille de Lépante, pour avoir publié le catéchisme romain, et aussi pour sa réforme de la liturgie contre les abus de l’époque. Réforme qui fera date, d’où le fait qu’aujourd’hui encore on appelle rite de saint Pie V, par abus de langage, la forme traditionnelle du rite romain. Ses dernière paroles furent une strophe d’un hymne du bréviaire, Nous vous demandons, Auteur de toutes choses, au milieu de ces joies pascales, de défendre votre peuple de tout assaut mortel ! Tel un bon Pasteur, ses derniers mots furent pour son peuple ! Il mourut à Rome le premier mai 1572 après seulement 6 ans d’un pontificat particulièrement fructueux !

Catéchisme, liturgie, renouveau de la vie chrétienne, saint Pie V l’a obtenu en 6 ans seulement ! L’autorité, qui reste toujours puissante, est une vraie bénédiction quand on a la chance d’avoir un saint pour l’exercer ! Nous devrions beaucoup prier pour les responsables de ce monde, tant dans l’Eglise que la société civile pour qu’ils avancent dans ce sens… Que le Seigneur nous accorde ce don précieux d’avoir des saints pour nous diriger !

Pratique: Prions pour l’Eglise

Dimanche 5 mai : 5° dimanche après Pâques

Le Père Lui-même vous aime ! tiré de l’Evangile du jour

Sommes nous aussi durs de cœur que cela ? A chaque apparitions de la sainte Vierge, elle demande aux chrétiens de prier, l’avons nous écoutée ? Des dizaines de fois dans l’Evangile, Jésus donne l’exemple d’une prière profonde, cet exemple nous a-t-il décidé ? Encore aujourd’hui, dans l’Evangile du jour, ce fameux soir du Jeudi-saint où Jésus se confie comme jamais à ses apôtres, Il leur recommande surtout de prier, n’est-ce pas assez clair ? Quel mystère que ces godasses de plomb qui nous collent toujours à la terre…

Prions comme nous le voulons, dans la solitude d’une église ou en marchant dans la nature si fleurie à notre époque. En récitant le chapelet comme le firent fidèlement nos pères, ou en lançant simplement au Seigneur, au cours de nos journées, une pensée vers Lui, de joie, de remerciement pour ce qu’Il nous a donné, de pardon pour nos fautes, de demande aussi pour tous les soucis de nos vies… Sommes nous vraiment convaincus que le Père Lui-même nous aime et qu’Il se plait à notre amitié ?

Hermann Cohen, jeune juif prodige du piano, élève de Litz à l’âge de 12 ans, vivait dans la débauche et l’indifférence religieuse. Mais en participant à un salut du Très Saint sacrement, par amour de la musique, une force l’oblige à s’incliner devant l’Hostie et il en ressent une profonde paix… Fidèle à la grâce, il se convertira, sera baptisé et deviendra prêtre. Dieu l’appela à incliner la tête et à découvrir la joie d’être en sa présence, s’il pouvait le faire pour nous tous !

Pratique : Préparons la fête de l’Ascension qui vient en se confessant.