Samedi 24 mai : De la sainte Vierge au samedi

Regina Coeli laetare alleluia ! Quia quem meruisti portare, alleluia ! Resurrexit sicut dixit, alleluia ! Ora pro nobis Deum, alleluia ! Antienne à la sainte Vierge pour les complies au temps pascal. Reine du Ciel, réjouissez-vous, alléluia ! Car Celui que vous vous avez mérité de porter, alléluia ! Est ressuscité comme Il l’avait dit, alléluia ! Priez Dieu pour nous, alléluia ! L’histoire nous apprend que les chrétiens ont eu la dévotion aux joies de Marie, bien avant de penser à ses douleurs ! L’hymne ci-dessus date en effet du 12° siècle, et dés 1422 les franciscains inaugurèrent un chapelet des 7 allégresses de Marie. Ne nous y trompons pas, la vie de Marie qui pourrait paraître marquée par la pauvreté et les peines, était en fait remplie de joie. Réjouis toi Marie! lui dit l’ange Gabriel ! Toutes les générations vous diront bienheureuse, précise Elisabeth. Mon âme exulte en Dieu mon Sauveur, ajoute Marie. On imagine aussi sans difficulté les joie de Marie lors de la Nativité, des visites des Mages et des bergers. De même lors de la Présentation au Temple, de la vie cachée et publique, et particulièrement à Pâques. Pourquoi Marie était-elle profondément joyeuse ? Parce qu’Elle ne cherchait qu’à servir le Seigneur et voyait son Salut d’amour arriver sur cette terre. Si nous savions mettre nos désirs à ce niveau, ne trouverions nous pas, nous aussi, la joie profonde de la vie ?

Pratique : prendre nos décisions de la journée dans le but de plaire à Dieu

Vendredi 23 mai : De la férie

Lys ou pâquerettes ?

Les amoureux des fleurs apprendront avec joie que deux fleurs se disputent l’honneur d’être la fleur typique de Pâques ! Tout d’abord le lys. Dans l’Evangile, Jésus Lui-même a fait l’éloge de la beauté du lys : Regardez les lys des champs, comme ils croissent ! Ils ne peinent ni ne filent, et pourtant Salomon dans toute sa gloire ne fut pas vêtu comme l’un d’eux. Cette fleur magnifique et gracieuse, fleur de mars, fleur de la pureté, de la royauté, et d’un suave parfum, correspond bien au sens de la fête de Pâques. Ainsi une ancienne légende raconte qu’après avoir vu le Seigneur crucifié, la fleur du lys en serait restée inclinée… Mais il y a aussi la bien nommée pâquerette ! Pâquerette comme un diminutif pour cette humble fleurette qui fleurit toute l’année, mais qui pare la nature de tapis éclatants au temps de Pâques… Les fleurs nous parlent de la beauté de Dieu et de la gratuité de son amour, comme saint Jean de la Croix, le sensible poète, aimait à le remarquer :  » O forêts, très épais massifs plantés de la main de l’aimé, prairies au gazon verdoyant, de belles fleurs tout émaillé, dites-moi je vous prie, s’il (le Seigneur) vous a traversé ? » Et voici ce que les créatures lui disent :  » Tout ruisselant de mille grâces, en hâte il a traversé nos bois, dans sa course, il les regarda, sa figure qui s’y grava suffit à les laisser revêtus de beauté. « 

Pratique : Pensons à fleurir nos chapelles, nos statues et nos calvaires, spécialement au temps pascal.

Jeudi 22 mai : De la férie

Des Œufs de poule… ou de lapin ?

A Pâques un joie des enfants, selon la tradition solidement implantée chez nous, les enfants cherchent partout les œufs en chocolat qui sont arrivés dans le jardin ! Mais savez-vous d’où nous vient cette coutume ? Depuis le 4° siècle, par pénitence, il était hors de question de manger des œufs pendant le carême ! Pâques était alors l’occasion de gouter à nouveau à cette nourriture. Et comme on ne pouvait tout de même pas empêcher les poules de pondre durant le carême, les œufs s’accumulaient, et on finit alors par les offrir en présent et ils devinrent un des symboles de Pâques. Dés le 15° siècle, en Alsace, on offre aux enfants ces œufs, au 16° siècle ils cachent une surprise, et ils sont confectionnés en chocolat au 18° siècle… Mais qui apporte ces œufs dans le jardin ? C’est une poule dans le Tyrol, une cigogne en Alsace, un lapin en Allemagne, et le coucou en Suisse ! A Pâques les coutumes rejoignent la foi pour nous inciter à faire la fête ! Que la joie des chrétiens resplendisse sur leur visage ! Que cette joie soit un réconfort dans les épreuves de la vie ! Qu’elle annonce à tous l’amour de Dieu pour les hommes !

Pratique : Notre travail du jour dans le courage et la bonne humeur.

Mercredi 21 mai : De la férie

L’agneau pascal

Le symbole de l’agneau pour Pâques nous vient de l’Ancien Testament. Au moment de quitter la captivité de l’Egypte, Dieu avait demandé que les Hébreux prennent un repas en habit de voyage et mangent un agneau par famille. On ne devait briser aucun os de cet agneau, et son sang devait être répandu sur les montants des portes pour protéger de l’ange exterminateur… La fête de Pâques, avec le repas pascal, était alors devenue la principale fête de la liturgie juive. Quand saint Jean-Baptiste désignera Jésus comme l’Agneau de Dieu, celui qui vient enlever les péchés du monde, il indiquait que l’agneau du repas était un symbole de Jésus Lui-même, qui serait sacrifié sans que ses os soient brisés, pour sauver les hommes. Le livre de l’Apocalypse désigne 28 fois Jésus glorieux dans le Ciel sous le titre de l’Agneau, ainsi il est devenu naturellement un symbole du Seigneur ressuscité dés l’art primitif et plus particulièrement au haut moyen-âge. Aujourd’hui encore, il est de coutume de manger, à Pâques, de l’agneau rôti ou en gâteau. Si l’on ajoute à ce qui précède, que l’agneau est un animal particulièrement doux qui n’oppose pas de résistance à celui qui le persécute, comment ne pas veiller particulièrement à la douceur en ce temps de Pâques ?

Pratique : la douceur pour ceux avec qui nous vivons

Mardi 20 mai : Saint Bernardin de Sienne

Seigneur Jésus, qui avez accordé au bienheureux Bernardin, votre Confesseur, un très ardent amour pour votre saint nom, nous vous supplions, par ses mérites et son intercession, de daigner, dans votre bonté, répandre en nous l’esprit de votre charité. Oraison de la Messe de saint Bernardin.

L’apôtre du nom de Jésus ! Bernardin albizesca, naquit à Carrare, dans la république de Sienne en Italie, en 1380. Ses parents l’éduquèrent pieusement et il fut un enfant excellent. Il priait beaucoup, surtout la sainte Vierge Marie, pratiquait la pénitence et vivait dans une grande pureté. Son ascendant sur les autres était remarquable, au point que personne n’osait avoir des paroles licencieuses en sa présence ! Suite à une longue maladie, il décide d’entrer dans l’ordre franciscain, où on l’ordonnera prêtre et on le destinera à la prédication. Il doute de ses capacités pour ce ministère vu sa faiblesse et sa voix rauque… Obéissant cependant, il sera guéri de son mal de gorge et fera merveille en pacifiant les esprits et en réformant les mœurs dissolues. Il marquera toute l’Italie de la puissance de sa prédication ! Il avait une grande dévotion envers le nom de Jésus, et faisait précéder sa venue de prédicateur par une bannière où étaient inscrite les lettres IHS. Sur son influence, ces lettres du nom de Jésus se répandirent partout. Saint Bernardin mourut à Aquila en 1444, et fut canonisé 6 ans après.

Savez vous l’influence considérable que nous avons les uns sur les autres ? Par une bonne parole, un geste de bonté, un sourire, une prière on peut faire tant de bien ! Saint Bernardin de Sienne, lui, illuminait les autres par son amour pour Jésus. Mais au fait, nous, quelle influence avons nous ceux avec qui nous vivons ?

Pratique : Un grand respect quand nous prononçons le Nom de Jésus.

Lundi 19 mai : Saint Pierre Célestin

Dieu, qui avez élevé le bienheureux Pierre Célestin à l’éminente dignité du souverain pontificat, et qui lui avez appris à mettre l’humilité au-dessus de cette élévation, accordez-nous, dans votre bonté, la grâce de mépriser, à son exemple, tous les biens de ce monde, et de parvenir heureusement à la possession des récompenses promises à ceux qui sont humbles. Tiré de la liturgie du jour.

Nous fêtons aujourd’hui un saint à l’histoire vraiment atypique ! Homme du 13° siècle, Pierre de Morone naquit à Isernia dans les Abruzzes. Attiré dés sa jeunesse par la vie monastique, il fut tour à tour, ermite, puis fondateur d’une congrégation bénédictines qui s’appellera les Célestins. Suite à un conclave de deux ans (!) il fut élu Pape par les cardinaux pour des raisons qu’on suppose peu glorieuses (Un Pape peu qualifié pouvait arranger certains calculs politiques…). Il prit alors le nom de Célestin V. Après 6 mois de règne, se rendant compte qu’il n’était pas fait pour cette charge, il l’abdiqua humblement, et retourna à la vie monastique. Son successeur, Boniface VIII, craignant qu’on ne le manipule le fit enfermer dans le château de Fumerone. Dans cette prison, le saint raconta qu’il passa les meilleures années de sa vie, pouvant prier tranquille ! Il mourut le 19 mai 1296 et fut enterré à Aquila dans les Abruzzes.

Au début de ce mot spirituel, j’ai cité la longue oraison de sa Messe, très belle, et qui nous rappelle combien l’humilité, qui brilla dans la vie de saint Pierre Célestin, est importante aux yeux de Dieu ! D’ailleurs, pour souligner cette belle vertu dans sa vie, Dieu lui accorda de faire de nombreux miracles sur le chemin entre Rome vers Fumerone !

Pratique : Pour gagner de l’humilité, veillons aujourd’hui à laisser parler les autres !

Dimanche 18 mai : 4° dimanche après Pâques

Si je ne m’en vais pas, le Paraclet ne viendra pas jusqu’à vous… Tiré de l’Evangile du jour.

L’Evangile d’aujourd’hui continue les confidences de Jésus à ses apôtres, le soir du jeudi saint. Et aujourd’hui Jésus annonce comme un scoop nouveau, que le Saint-Esprit va venir Le remplacer sur la terre ! Avant la Pentecôte, les apôtres n’ont pas l’air de rien connaître du Saint-Esprit, et c’est sans doute encore la situation de 90% des catholiques aujourd’hui ! En feriez vous partie ?

Comme cours de rattrapage catéchétique et pour vous faire vraiment désirer la venue de la troisième personne de la sainte Trinité, voilà ce qu’en disait le saint curé d’Ars : Comme une belle colombe blanche qui sort du milieu des eaux et vient secouer ses ailes sur la terre, l’Esprit-Saint sort de l’Océan infini des perfections divines et vient battre des ailes sur les âmes pures pour distiller en elles le baume de l’amour… Et encore :Sans le Saint-Esprit, nous sommes comme une pierre du chemin. Prenez en main une éponge imbibée d’eau, et dans l’autre un petit caillou, pressez les également, il ne sortira rien du caillou, et de l’éponge, l’eau sortira avec abondance. L’éponge, c’est l’âme remplie du Saint-Esprit, le caillou, c’est le cœur froid et dur où le Saint-Esprit n’habite pas. Ailleurs, le saint curé compare encore le Saint-Esprit au soleil et à la pluie qui font germer les graines plantées. Ainsi il expliquait que toute grâce reçue se développe en nous par l’influence de l’Esprit-Saint…

Vous n’avez pas besoin de souffle dans votre vie ? Pas besoin d’un grand amour en vos âmes ? Pas besoin de goûter souvent le bonheur du Ciel ? Si ? Alors vous devriez désirer cette venue de l’Esprit-Saint et des trésors qu’Il apporte avec Lui !

Pratique: faire attentions aux bonnes inspirations de l’Esprit-Saint dans notre journée…

Samedi 17 mai : Saint Pascal Baylon

O Dieu, qui avez orné l’âme du bienheureux Pascal, votre Confesseur, d’un admirable et tendre amour pour les mystères sacrés de votre corps et de votre sang, accordez-nous, dans votre bonté, que nous méritions de retirer de ce banquet divin la même abondance de grâces qu’il y a trouvée. Tiré de la liturgie du jour.

Pascal Baylon naquit à Torre-Hermosa, en Aragon. Son enfance fut simple et pieuse, à tel point qu’il était un exemple pour les autres enfants. Désireux de se donner tout à Dieu, il entra dans l’ordre des Franciscains comme frère destiné à servir dans des humbles taches. Sa piété était merveilleuse envers la Vierge Marie et surtout envers Jésus dans le Très saint Sacrement : il multipliait les temps de présence à l’église auprès de son Seigneur et y trouvait force et joie. Fidèle au milieu de grandes épreuves, saint Pascal mourut à Villaréal près de Valence à l’âge de 52 ans, le jour qu’il avait lui-même prédit : le 17 mai 1592. Un miracle admirable vint, après sa mort, couronner son ardente piété eucharistique : alors que son corps était exposé dans la chapelle du couvent et qu’on y célébrait la Messe, on vit, au moment de l’élévation de l’Hostie sainte, saint Pascal par deux fois ouvrir et fermer les yeux en signe de vénération ! Il fut alors déclaré patron des œuvres eucharistiques.

Au delà de la vie humaine, la vie de cette terre que nous connaissons bien, il y la la vie spirituelle, c’est-à-dire la connaissance de Dieu et la vie de prière, l’avons nous découverte ? Saint Pascal, Baylon, l’humble frère, connaissait la joie profonde de prier auprès de Jésus dans l’Eucharistie. Qu’il nous entraîne à sa suite !

Pratique : Un temps d’adoration auprès de Jésus dans l’Eucharistie

Vendredi 16 mai : Saint Ubald

Laissez-vous fléchir, Seigneur : que l’intercession du bienheureux Ubald votre Confesseur et Pontife nous obtienne votre secours ; étendez sur nous votre main miséricordieuse pour nous défendre contre toutes les perfidies du démon. Oraison de la Messe de St Ubald

Un saint puissant par sa douceur ! Saint Ubald naquit à gubbio, en Ombrie au début du 12° siècle dans une famille noble. Refusant le mariage qu’on lui proposait, il voulut se consacrer à Dieu et devenir prêtre. Très zélé pour son ministère et très dévoué pour les pauvres, il fut remarqué par le Pape Honorius II qui le consacra évêque de Gubbio. Evêque, il ne changea rien de son style de vie simple et charitable. Il impressionna toute la région  pour sa grande douceur devant les attaques nombreuses dont il fut l’objet et les souffrances des maladies. Un jour qu’un maçon l’avait accablé d’insultes et roulé dans le mortier, il l’embrassa avec beaucoup de paix et le convertit sur le champ ! Cette douceur proverbiale le rendit puissant contre le diable, comme le souligne l’oraison de sa Messe. Il mourut après plus de trente années d’épiscopat en 1160 et fut canonisé en 1192.

Le diable est connu pour opposer les humains les uns aux autres ! « diabolos » veut dire « diviseur »… Et bien peu savent résister à ses attaques, dans nos familles, nos communautés, nos sociétés ! L’unité et la paix ne pourront se faire que si nous sommes doux et humble en vérité. Telle est la sympathique leçon qu’à travers les siècles saint Ubald nous transmet. Méditons son exemple !

Pratique : Essayons de parler calmement aujourd’hui, et même avec douceur.

Jeudi 15 mai : Saint Jean-Baptiste de la Salle

lorsqu’on reçoit en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi-même que l’on reçoit. Tiré de l’Evangile du jour.

C’est un saint bien moderne que nous fêtons aujourd’hui ! Car bien avant les gouvernements civils, Dieu mit dans son cœur de prêtre le souci de l’éducation des enfants dont on parle tant aujourd’hui. Il fonda ainsi les premières écoles d’instituteurs ! Jean-Baptiste de la Salle naquit à Reims en 1651. Il fut un enfant particulièrement pieux et studieux. Bientôt il compris que sa mission serait d’ instruire les pauvres dans la doctrine chrétienne et particulièrement à conduire la jeunesse sur la voie de la vérité (oraison de sa Messe). Au milieu de bien des contradictions, il fonda alors l’Institut des Frères des écoles chrétiennes en 1684. Cet institut fit un bien considérable dans l’histoire par l’éducation chrétienne des enfants. On les appelait les frères quatre bras, à cause d’un manteau qu’ils portaient toujours sans en passer les manches, et sans doute aussi à cause de leur inlassable travail ! Saint Jean-Baptiste de la Salle donna tous ses biens aux pauvres et mourut à Rouen le vendredi saint, un 7 avril 1719. Il fut canonisé en 1900.

On a jamais autant parlé d’éducation qu’aujourd’hui, et pourtant on constate comme jamais les échecs éducatifs ! S’il est vrai, comme le remarquait déjà saint Jean Chrysostome au 4° siècle, que former l’âme des jeunes gens me paraît un plus grand art que l’art du peintre et du sculpteur ! Comment espérer y arriver sans l’aide de Dieu, de la prière, de la foi chrétienne ? C’est une des leçons de notre saint, qu’il faudrait écouter aujourd’hui…

Pratique : Prions pour les enfants de nos familles