Vendredi 13 décembre : Sainte Lucie

Sainte Lucie est une vierge sicilienne de la ville de Syracuse, morte martyre au 3ème siècle, sans doute lors de la persécution de Dioclétien. Le bréviaire nous rapporte qu’après avoir obtenu la guérison de sa mère, elle distribua ses grands biens aux pauvres. Apprenant cela, celui à qui on l’avait fiancée contre son gré la dénonça comme chrétienne. On la persécuta alors longuement pour qu’elle renonce à sa foi, mais elle resta fidèle et mourut d’un coup d’épée… Cependant, il faut remarquer que les enseignements du bréviaire reposent sur les Actes de sainte Lucie, lesquels semblent de peu de valeur historique… En revanche, son culte est attesté très anciennement : nous la prions au Canon romain dans une suite de vierges martyres : Félicité, Perpétue, Agathe, Lucie, Agnès, Cécile et Anastasie… ce qui indique l’immense popularité de ces vierges martyres auprès des premiers chrétiens.

Et connaissez-vous la raison de cette dévotion ? C’est que les premiers chrétiens étaient émerveillés de voir des femmes, réputées fragiles et soumises, tenir tête aux plus durs traitements pour rester fidèles à la foi en Jésus-Christ ! Ils voyaient à travers elles le signe de la naissance d’un monde nouveau, caractérisé par la force de l’Esprit-saint et la liberté intérieure des enfants de Dieu. Las ! Aujourd’hui, il nous est trop souvent donné de voir des baptisés vivant exactement comme des païens, et rejeter toute obligation morale prêchée par l’Eglise… Lucie, reviens ! Reviens expliquer aux chrétiens d’aujourd’hui le triste esclavage qu’ils risquent, et la fierté d’être des baptisés !

Pratique : Prions, devant notre crèche, pour la paix dans le monde et les familles.

Jeudi 12 décembre : De la férie, en certains lieux notre Dame de Guadalupe

J’aimerais qu’une église soit érigée ici, rapidement, afin que je puisse vous montrer et vous donner mon amour ! Parole de Notre Dame de Guadalupe.

Nous sommes au Mexique, un samedi 9 décembre 1531. Un indien pauvre de 57 ans, Juan Diego, baptisé quelques année auparavant, se rendait de Tolpetlac, où il logeait, à Mexico pour y fréquenter l’église et suivre son cours de catéchisme. Arrivé près de la colline de Tepeyac, au nord-ouest de Mexico, il entend une musique ravissante venant de la colline. Il se dirige vers le sommet de la colline et voit une dame resplendissante de lumière qui lui dit : Sache et comprends bien, le plus humble de mes fils, que je suis la toujours vierge Sainte Marie, Mère du Vrai Dieu pour qui nous existons, du Créateur de toutes choses, Seigneur du ciel et de la terre. J’aimerais qu’une église soit érigée ici, rapidement, afin que je puisse vous montrer et vous donner mon amour, ma compassion, mon aide et ma protection, parce que je suis votre mère miséricordieuse, à vous, à tous les habitants de cette terre et à tous ceux qui m’aiment, m’invoquent et ont confiance en moi. J’écoute leurs lamentations et je remédie à leurs misères, leurs détresses et leurs peines… Juan Diego doit aller porter ce message à l’évêque… lequel ne se presse pas d’obéir ! La sainte Vierge renverra Juan Diego à l’évêque trois fois encore, et pour la dernière apparition, le 12 décembre, elle lui demandera, comme preuve, de prendre dans son Tilma (habit pauvre) des magnifiques roses qui fleurissaient là miraculeusement en plein hiver. Quand Juan Diego ouvrit son Tilma devant l’évêque, les fleurs tombèrent à terre et on vit apparaître l’image de la Dame du Ciel sur le vêtement… Après les apparitions il y eut un formidable mouvement de conversion : 10 ans plus tard, 9 millions d’indiens sur 12 étaient devenus catholiques !  La chapelle demandée fut bâtie, et accueille encore chaque année quelque 10 millions de pèlerins, ce qui en fait le premier sanctuaire marial au monde. Elle conserve le Tilma de Juan Diego, miraculeusement conservé 481 ans après les faits, et arborant toujours l’image de la Vierge dont l’impression sur le tissu défie toute explication scientifique…

Pratique : Faire un examen de conscience sur notre dévotion à Marie

Mercredi 11 décembre : Saint Damase

Celui qui met un frein à la fureur des flots, dont la force donne la vie à la graine qui sommeille, qui délivra Lazare des chaînes de la mort, Et rendit son frère à Marthe au bout de quatre jours, le Christ, c’est là ma foi sincère, me ressuscitera des morts, moi Damase. Epitaphe composée par le pape saint Damase

Damase naquit à Rome au début du 4ème siècle. Après avoir longtemps servi la papauté, il fut lui-même élu pape en 366 et il règnera jusqu’en 384. L’époque de Damase est celle de la paix pour l’Eglise après trois siècles de persécution. Damase en profitera pour travailler assidument à son rayonnement ! Il luttera contre l’hérésie arienne, puissante à son époque. Il fera établir, par saint Jérôme, un texte sûr pour les saintes Ecritures : la célèbre Vulgate. Il développera la liturgie de l’Eglise aussi. Enfin il entoura de soin les dépouilles des martyrs, recherchant leurs dépouilles, les faisant ensevelir dans dignes tombeaux, et ornant de vers leurs sépultures. Il mourut presque octogénaire et fut enseveli dans l’Eglise saint Laurent in Damaso, construite par ses soins.

Faire rayonner la beauté de l’Eglise est une belle œuvre, mais cela ne concerne pas que saint Damase ! Soyons bien certains que cela dépend de chacun de nous…

Pratique : Visitons les crèches des églises de nos régions.

Mardi 10 décembre : De la férie

Fortifiez les mains languissantes, prenez courage et dites : Voici notre Dieu viendra et il nous sauvera !

Nous n’avons rien mérité, ni vous ni moi ! Nous n’avons pas mérité que le bon Dieu décide de pardonner tous les péchés du monde. Mais quelle miséricorde qu’Il l’ait voulu ! Nous n’avons pas mérité qu’Il vienne en personne sur notre terre. Nous en sommes simplement les spectateurs émus. Nous n’avons pas mérité qu’Il nous aime à ce point. Mais nous sommes tellement reconnaissants de sa bonté pour nous… Profitons du temps de l’Avent pour méditer cet incroyable amour de Dieu pour les hommes… Comment alors pourrions nous encore manquer de courage ? Fortifiez les mains languissantes, prenez courage et dites : Voici notre Dieu viendra et il nous sauvera ! (liturgie de l’Avent).

Pratique : Remercions le Seigneur pour toutes les grâces de notre vie.

Lundi 9 décembre : De la férie

Revenons sur l’Evangile du 2° dimanche de l’Avent, omis hier à cause de la fête d el’Immaculée-Conception… Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? Tiré de l’évangile du jour.

La question de Jean-Baptiste : Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? a fait couler bien de l’encre au cours des siècles chrétiens. Comment saint Jean-Baptiste peut-il douter de Jésus ? N’a-t-il pas bondi dans le sein de sa mère quand Marie, enceinte de Jésus, est venu la visiter ? N’a-t-il pas baptisé Jésus, entendu la voix du Père et vu le Saint-Esprit flotter au dessus de Lui ? N’a-t-il pas montré Jésus à ses disciples Jean et André en disant Voici l’Agneau de Dieu, celui qui enlève les péchés du monde ? Alors pourquoi, au soir de sa vie, enfermé dans la sinistre prison de Machéronte par le cruel Hérode, pourquoi semble-t-il douter que Jésus soit bien le Messie promis depuis des siècles ? Certains Pères ont pensé que Jean-Baptiste faisait semblant de se poser la question pour que ses disciples se rapprochent de Jésus. C’est fort possible, mais je me demande tout de même si cela ne signifie pas que Jean-Baptiste était un peu dérouté par la conduite de Jésus… Ne fallait-il pas que le Messie se manifeste un peu plus fort, pour que ces juifs au cœur dur se tournent vers Lui ? Bienheureux celui pour qui je ne serai pas un sujet de chute ! Répond simplement Jésus. Si j’ignore quelle était la tentation de saint Jean-Baptiste, je sais que celle du monde moderne est bien d’hésiter devant Jésus-Christ. D’un coté la douceur de la crèche séduit le monde entier, de l’autre les exigence de la vie chrétienne en rebutent beaucoup. Prions pour que la douceur l’emporte sur la lourdeur et que cette année beaucoup acceptent de suivre le doux Messie envoyé des Cieux !

Pratique : Une prière devant la crèche

Dimanche 8 décembre : Fête de l’Immaculée-Conception

Le Seigneur m’a revêtu des vêtements du salut : et il m’a entouré des ornements de la sainteté, comme une épouse parée de ses bijoux… Tiré de la liturgie du jour.

Les catholiques de tous les temps ont toujours compris qu’en la sainte Vierge Marie, Dieu avait réalisé de grandes choses, plus que pour aucun autre habitant de cette terre. Les paroles de l’Evangile sont trop claires : pleine de grâces, bénie entre toutes les femmes, Toutes les générations me diront bienheureuse… Et puis ce n’est rien moins qu’un ange envoyé de Dieu qui vient déclarer ces merveilleuses paroles et s’incliner devant Marie ! Il revint à Pie XI, dans la bulle « Ineffabilis Deus » du 8 décembre 1854 de préciser la foi de l’Eglise de toujours : Marie est l’Immaculée-Conception, celle qui n’a pas connu la tache originelle depuis le premier instant de son existence.

Comprenez vous la force de cette définition ? Dans notre monde le péché est si fort et dominant et il cause tant de tristesse. Mais alors apparaît une créature sans tache, toute belle, toute lumineuse de la beauté de Dieu… Avec Marie apparaît un monde nouveau, vainqueur du mal. Rien qu’en regardant Marie, notre sœur humaine, les hommes retrouvent l’espérance : Il est donc possible de vaincre ce mal ! Regarde l’étoile, Invoque Marie, si tu la suis, tu ne crains rien ! Disait saint Bernard. Dans sa bulle, Pie IX explique pourquoi il a voulu proclamer cette définition, et les fruits qu’il en attendait : Un renouveau dans l’Eglise et une dévotion plus grande des fidèles envers Marie. C’était un malin, ou plutôt un homme de Dieu ! Il fut entendu au-delà de toute espérance quand la sainte Vierge apparut à Lourdes quatre ans plus tard, se définissant comme l’Immaculée-Conception, et déclenchant les fruits attendus par Pie IX. Combien d’hommes sont passés à Lourdes et on été transformés ? Des millions sans doute… Soyons nous même malins ! Pensons à offrir quelque chose à Marie en ce jour, et aussi demandons lui ce qui nous tient à cœur.

Pratique : Pourquoi ne pas dire le rosaire en entier en ce jour de Marie ?

Samedi 7 décembre : Saint Ambroise

Vous êtes la lumière du monde ! Tiré de l’évangile du jour.

Ambrosius Uranius Aurelius naquit à Trèves vers 340, dans une illustre famille romaine. Le bréviaire raconte l’anecdote étonnante de son élection à l’épiscopat : Il rentre dans la cathédrale de Milan, envoyé par le préfet, pour calmer l’émeute des chrétiens qui se déchiraient sur le choix du prochain évêque. Il fait un discours exhortant à la paix, et là, un enfant s’exclame : Ambroise évêque ! Et tous de reprendre l’acclamation ! De simple catéchumène qu’il était, il devint donc évêque de Milan le 7 septembre 374. Son épiscopat fut une lumière incroyable pour toute son époque. Sa bonté était celle d’un pasteur, et sa porte était toujours ouverte à celui qui voulait le rencontrer. Sa force aussi fut proverbiale quand il refusa l’entrée de la cathédrale à l’empereur Théodose, coupable d’un massacre. David a bien péché lui aussi… essaya de dire Théodose. Tu l’as imité dans la crime, imite-le donc dans sa pénitence ! fut la réponse. Il fit beaucoup pour la liturgie de Milan, en écrivant et faisant chanter des hymnes, et nous lui devons la coutume de chanter les psaumes alternativement en deux chœurs. Son rayonnement amena la conversion de saint Augustin. Il écrivit de nombreux livres qui firent de lui un des quatre grands docteurs de l’occident ! Il mourut le 4 avril 397, un samedi saint, en priant les bras étendus en forme de Croix…

Pratique : Penser à se confesser pour bien lancer l’Avent

Vendredi 6 décembre : Saint Nicolas

Obéissez à vos guides et soyez-leur soumis ; car ils veillent, comme devant rendre compte pour vos âmes. Tiré de la liturgie du jour

Saint Nicolas fut un saint évêque d’une popularité incroyable au moyen-âge, au témoignage de saint Thomas d’Aquin. Rome, à cette époque, comptait quelques 60 églises qui lui étaient dédiées. Il est bien difficile aujourd’hui de trier dans les récits de sa vie, ce qui est vrai de ce qui serait une pieuse exagération… Il naquit à Patara en Cilicie (actuelle Turquie) vers 270. Nicolas aimait à secourir les pauvres et les affligés, il sauva ainsi trois jeune filles de l’immoralité en leur faisant porter la somme d’argent dont elles manquaient pour leur dot. De même, par son intervention et ses prières, des marins furent sauvés de la mer déchainée, et trois officiers furent graciés d’une injuste accusation. Cette dernière histoire fut à l’origine de la gracieuse légende des trois petits enfants qui s’en allaient glaner aux champs… Il fut choisi comme évêque de Myre, et assista au Concile de Nicée qui condamna Arius. Il mourut le 6 décembre 350 en disant : Entre vos mains, Seigneur, je remet mon esprit, son corps fut enlevé de Myre par des marchands qui conduisirent ses reliques à Bari en 1087. A Bari, comme un signe de sa grande charité, une huile bénéfique sort de ses ossements…

Aujourd’hui encore, c’est au jour de sa fête que l’on célèbre Noël dans les pays germaniques : Saint Nicolas visite les enfants en compagnie du père fouettard, et ils distribuent les cadeaux aux méritants et les punitions aux désobéissants ! Le Ciel punit le mal, et récompense le bien… Quoi de plus juste et naturel ? Mais pourquoi alors tant de grandes personnes oublient aujourd’hui ce qu’enfants, ils comprenaient si bien ? Pourquoi les confessionnaux sont-ils si délaissés et pourquoi le souci d’une vie pure est-il complètement absent de la mentalité contemporaine ? Ah, si nous pouvions, le temps d’un Avent, redevenir enfants…

Pratique : Calendrier de l’Avent ? Décoration du sapin où de la crèche ? Faisons quelque chose pour préparer spirituellement Noël

Jeudi 5 décembre : De la férie

Mardi de la première semaine de l’Avent

Voici que le Seigneur viendra et tous ses saints avec Lui et il y aura en ce jour là une grande lumière !

Il y a quelques année de cela, j’étais en permanence dans la cathédrale de Fréjus à un moment proche de la fête de Noël. Un homme est entré, le visage marqué, sombre. Il pensait sans doute aux soucis de sa vie. Il est allé vers la crèche toute illuminée, et là, un large sourire est apparu sur son visage. Sans qu’un mot ait été prononcé, la magie de Noël venait d’agir. La beauté de la crèche avait guéri ses soucis intérieurs et lui avait rendu la joie. Oui Dieu est beau et quand il vient sur la terre il y apporte une grande lumière, c’est-à-dire une grande beauté. Ne l’oublions pas ! Souhaitons devenir, comme le dit Jésus dans l’Evangile, des « fils de lumière », habités par la beauté de Dieu.

Pratique : Prenons le temps de regarder quelques belles œuvres d’art chrétien

Mercredi 4 septembre : Saint Pierre Chrysologue

Celui qui veut jouer avec le diable, ne se réjouira pas avec le Christ !

Pierre naquit à Imola dans l’Emilie au début du 5ème siècle. Disciple fidèle de l’évêque d’Imola, il fut par lui ordonné diacre pour le service du diocèse. Mais il lui arriva une singulière aventure : Il devait accompagner son évêque à Rome dans la délégation de Ravenne qui voulait faire reconnaître par le Pape le nouvel archevêque qui avait été élu. Or le souverain pontife avait vu, en rêve, saint Pierre et saint Apollinaire lui indiquer Pierre pour occuper la charge de Ravenne… Pierre fut alors choisi comme nouvel archevêque en 433 ! Il se montra un pasteur avisé et un remarquable prédicateur, ce qui lui valut le surnom de Chrysologue, c’est-à-dire parole d’or. Ses prédications étaient profondes, courtes comme souvent les bons sermons, et enflammées : On raconte ainsi que parfois la voix lui manquait et que le peuple qui l’écoutait, éclatait en sanglots ! Il lutta contre les divertissements frivoles de Ravenne avec une formule qui est restée célèbre : Celui qui veut jouer avec le diable, ne se réjouira pas avec le Christ ! Après 18 ans de gouvernement de l’Eglise de Ravenne, il eut le pressentiment de sa fin prochaine, et revint finir sa vie dans son pays. Il mourut paisiblement le 4 décembre 450 et fut nommé docteur de l’Eglise en 1729.

Pratique : Allons prier devant la crèche de notre église