Mercredi 2 octobre : Les saints Anges gardiens

Si la foi en l’ange gardien remonte aux tous premiers temps de l’Eglise à partir des indications très claires de l’Evangile, il faudra attendre le 15° et le 16° siècle pour voir naître une fête liturgique de l’ange gardien. L’Espagne et le Portugal seraient des précurseurs pour cette dévotion, et on ne manquera pas de remarquer que lors des apparitions de Fatima, en mémoire de cette piété, c’est l’ange gardien du Portugal qui apparaitra en premier et préparera les enfants à leur mission. Ainsi, comme un signe de sa bonté paternelle pour les hommes, Dieu a voulu confier chacun de nous à la garde d’un ange. Cette sollicitude de l’ange gardien est parfois très touchante : lors des apparitions de la rue du Bac, c’est l’ange gardien de sainte Catherine Labouré qui vient la réveiller. Tout doucement il l’appelle : ma sœur, ma sœur ! Catherine voit alors un ravissant petit enfant de quatre à cinq ans, vêtu de blanc, et très lumineux. L’ange poursuit : Levez vous en diligence et venez à la chapelle, la sainte Vierge vous attend ! Catherine alors pense qu’elle va réveiller ses sœurs… L’ange ajoute immédiatement : Soyez tranquille, il est onze heures et demie, tout le monde dors bien, venez je vous attends. L’ange la conduira à la chapelle et lui annoncera encore le moment de la venue de la sainte Vierge…

Nos sympathiques compagnons, comme je l’ai déjà dit, nous transmettent de bonnes pensées, il est important de prêter l’oreille à leurs bonnes inspirations. Mais les saints nous invitent aussi à le faire travailler ! Un jour un homme se plaignit à Padre Pio que ses maigres ressources ne lui permettait pas de venir le voir comme il l’aurait souhaité. Il s’attira cette réponse immédiate : Qui t’a dit que tu devais te déplacer? N’as-tu pas un ange gardien? Dis-lui ce que tu veux et envoie-le ici: il te rapportera aussitôt une réponse! Pensons alors, dans les affaires délicates à envoyer nos anges aplanir les chemins difficiles et rendre les cœurs droits !

Pratique : Prions notre ange gardien tous les jours

Mardi 1er octobre : de la Férie

Comme le mois d’octobre est traditionnellement consacré au Rosaire, nous profiterons des jours de férie de ce mois pour parler de cette dévotion magnifique !

Au sujet du Rosaire, une première remarque s’impose : ce ne sont pas les hommes, ni même les autorités de l’Eglise qui lui ont valu sa popularité chez les chrétiens, mais bien plutôt l’insistance extraordinaire du Ciel ! Quand au 19° siècle la sainte Vierge Marie multiplie les apparitions sur la terre, avertissant des dangers qui menacent le monde, et voulant renouveler la piété chez ses enfants, elle ne cesse de demander qu’on dise le chapelet… Bien plus, à la rue du Bac, à lourdes, à Fatima, la sainte Vierge apparaît portant visiblement ce chapelet et Elle le fait réciter par les petits voyants. Un détail renforce encore cette impression : A Lourdes, vous remarquerez que la sainte Vierge porte son chapelet au bras. C’est étonnant ! Habituellement on porte un chapelet à la main quand on le récite, ou bien, comme certains ordres, passé dans une ceinture. Il me semble qu’il y a là une évocation d’un verset biblique assez connu au chapitre 8 du Cantique des Cantiques : Mets-moi comme un sceau sur ton cœur, comme un sceau sur ton bras… Le chapelet de Marie est le signe de sa prière et de son amour de Dieu. Pas étonnant qu’il puisse être aussi puissant pour nous ! Quand une mère demande, cela suffit pour qu’un bon enfant obéisse… La demande de Marie est claire, alors prions !

Pratique : Prions le chapelet plus fortement en ce mois d’octobre

Lundi 30 septembre : saint Jérôme

Ignorer les Écritures, c’est ignorer le Christ.       Phrase célèbre de saint Jérôme

A travers saint Jérôme, l’Eglise fête un saint passionné de la Bible. Originaire de Stridon en Dalmatie (province de l’actuelle Croatie), il naquit vers l’an 347 dans une famille chrétienne qui lui donna une solide formation. Il partit bientôt pour Rome pour parfaire ses études, et se dirigea ensuite vers la vie monastique, vivant dans une grande pénitence près de Bethléem. Il entraina plusieurs nobles romaines à venir aussi en terre sainte se consacrer à Dieu dans la vie religieuse. Cet homme au caractère fougueux, se passionna pour les saintes Ecritures (la Bible) qu’il voulait connaître profondément et le plus précisément possible. Le Pape de l’époque, Damase, le chargea de réviser le livre saint de la manière la plus exacte possible, et son travail qu’on appelle « la Vulgate » est toujours le texte officiel de la Bible pour l’Eglise latine. Il mourut à Bethléem le 30 septembre 420.

Saint Jérôme avait été frappé du mystère de la Bible : une lettre que Dieu a adressé aux hommes ! Il chercha alors par tous les moyens a la diffuser, et son amour pour elle est touchant et vraiment contagieux : Si tu pries – écrit-il à une noble jeune fille de Rome – tu parles avec l’Époux ; si tu lis (la Bible), c’est Lui qui te parle ! Et encore : Qu’elle soit (la Bible) pour toi comme tes colliers et tes boucles d’oreille ! Que dirait-il aujourd’hui devant l’ignorance de tant de chrétiens… Avons-nous déjà pris le temps, au moins, de lire posément, et dans la prière, les quatre Evangiles ?

Pratique : Ce que demandait saint Jérôme : Lisez chaque jour la Sainte Écriture

Dimanche 29 septembre : saint Michel Archange

Et il y eut un grand combat dans le Ciel: Michel et ses Anges combattait contre le dragon, et le dragon combattait avec ses anges. Mais ceux-ci ne furent pas les plus forts, et leur place ne fut plus trouvée dans le Ciel… Apocalypse 12, 7-8

Depuis qu’on consacra une basilique en l’honneur de saint Michel sur la voie Salaria à Rome au 5° siècle, c’est traditionnellement en ce jour qu’on fête l’archange saint Michel. Saint Michel est, de loin, le plus cité dans la Bible, le plus connu du peuple chrétien, et le plus populaire des anges. D’après l’Apocalypse, il est le combattant en chef quand il s’agit de s’opposer au diable et à ses mauvais anges. C’est à cette occasion, nous dit la Bible, qu’il lance son fameux cri : qui est comme Dieu ? qui est devenu son nom (C’est la signification de l’hébreu « Michaël »). Mais aussi, ce qui est moins connu, il est considéré, d’après les chapitres 10 et 12 du prophète Daniel, comme l’ange gardien de la synagogue, puis il le deviendra tout naturellement de l’Eglise… Il est aussi, d’après l’offertoire de la Messe des défunts, celui qui introduit les âmes au Paradis. On le représente donc traditionnellement, soit sous l’habit militaire, soit en train de peser les âmes, soit en train de terrasser le dragon ou le diable. Toutes les fois qu’il s’agit d’une chose où il faut une puissance extraordinaire, c’est Michel que l’Écriture cite comme envoyé nous dit saint Grégoire le Grand. Pas étonnant alors que lui soit confié l’Eglise et le salut de nos âmes !

Quand saint Michel apparut au mont Tombe il demanda une Eglise en son honneur et dit à l’évêque d’Avranches, saint Aubert : Je suis Michel, l’Archange qui assiste en la présence de Dieu; je suis résolu d’habiter dans ce pays, de le prendre sous ma protection et d’en avoir soin! Quiconque a vu un jour la basilique du mont saint Michel en forme de glaive tourné vers le Ciel comprendra sans peine le message que nous ont transmis nos aïeux : A la suite de saint Michel, soyons prêts à nous battre pour le Royaume de Dieu !

Pratique : Le courage pour témoigner sa foi

Samedi 28 septembre : saint Wenceslas

Wenceslas, duc de Bohème, vécut au début du 10°siècle. Son Père était chrétien, sa mère païenne, mais son aïeule Ludmille l’éduqua dans la foi. Grâce aux leçons de Ludmille, il grandit rapidement dans la voie des vertus et sa chasteté et sa piété étaient admirables. Choisi comme roi par ses pairs, il gouverna le royaume des Tchèques plus par sa bonté, nous dit le bréviaire, que par son autorité ! Il continua ses bonnes œuvres sur le trône, en secourant et assistant les pauvres. On raconte que sa dévotion aux prêtres et à la Messe étaient tels qu’il regardait comme un grand honneur de confectionner les hosties de froment et la vin du sacrifice… Son frère impie, Boleslas, après l’avoir traitreusement invité à un banquet, l’assassina de sa propre main dans une église où il s’était retiré pour prier en attendant la mort qu’il pressentait. Le mur de l’église où il fut martyrisé conserve encore les traces de son sang précieux. L’aigle de son blason est l’emblème historique de la nation tchèque.

Comme le faisait remarquer Benoît XVI, la trace de Wenceslas demeure dans les siècles, nous rappelant la vraie grandeur de l’homme est la sainteté, et qu’on oublie jusqu’au souvenir de ceux qui ont voulu poursuivre des buts humains et égoïstes comme son frère Boleslas en est un triste exemple ! le bonheur ne se trouve totalement que dans la recherche de Dieu !

Pratique : Ayons la dévotion à la Messe : si nous ne pouvons y assister, pensons au moins à nous unir à une Messe célébrée ce jour.

Vendredi 27 septembre : saints Côme et Damien

Côme et Damien étaient deux frères, peut-être jumeaux, originaires de la ville d’Egée en Arabie. Ils étaient chrétiens et médecins et soignaient, nous dit le bréviaire, par la vertu du Christ plus que par leur science médicale. Ils furent surnommés anargyres (du grec « sans argent ») parce que leur bonté les amenait souvent à soigner gratuitement leurs patients. Cette bonté conduisit de nombreuses personnes à la foi chrétienne. Arrêtés par le préfet Lysias, ils déclarèrent être chrétiens et que la foi chrétienne était nécessaire au salut. Ils moururent martyrs, décapités sous l’empereur Dioclétien vers l’an 300, et leurs corps furent livrés en pâture aux oiseaux et aux bêtes sauvages. Leurs reliques furent placées à Cyr, en Syrie. Leur nom figure au Canon de la Messe, ce qui implique une grande dévotion envers eux à Rome. Ils sont considérés comme les patrons des médecins et des pharmaciens.

Côme et Damien nous apprennent que c’est la bonté qui ouvre le cœur des hommes et les conduit à la vérité. Cette grande bonté des premiers chrétiens a conduit tout l’occident à se convertir au Christ. Si nous autres, chrétiens du 21° siècle, nous retrouvions cette charité à travers le souci des malades et de ceux qui sont seuls, nos compatriotes retrouveraient sans nul doute le chemin de la foi !

Pratique : Visiter une personne dans la détresse ou faire au moins une prière pour elle.

Jeudi 26 septembre : de la férie

Terminons nos mots sur les anges… Les Pères de l’Eglise, donnent aux bons anges des titres étonnants : l’ange de la paix (saint Jean Chrysostome), l’ange de la pénitence (Hermas), l’ange de la prière (Tertullien). Ainsi les bons anges nous communiquent des sentiments, apportant la paix à l’âme qui vit droitement, reprenant ceux qui pèchent, et nous poussant à prier Dieu. Les démons, quant à eux, agiront aussi… mais dans un tout autre but !

Parmi les pensées qui peuplent nos journées, pouvons-nous discerner qui les envoie ? Saint Ignace de Loyola nous l’explique précisément : Pour une personne qui progresse vers Dieu et travaille à Lui être fidèle, les bons anges vont lui inspirer des sentiments de paix, le regret de leurs péchés, le courage pour avancer. En revanche les démons chercheront à l’inquiéter, à mettre des obstacles et à troubler sa vie pieuse. Mais pour une personne qui n’est pas fidèle à Dieu, les bons anges chercheront le contraire : à les inquiéter sur leur sort et leur péché, à les appeler à changer de vie et à se mettre à prier. Tandis que les mauvais anges lui inspireront de rester tranquillement là où il en est, le distrayant des avertissements de sa conscience, et de toute envie de prier… Comme un pauvre homme qu’on amuse le temps que les gendarmes arrivent… dira le saint curé d’Ars ! Il est précieux de savoir discerner l’origine de nos pensées, pour nous même… et pour les conseils à donner aux autres ! 

Pratique : Soyons fidèles aux bonnes inspirations de Dieu.

Mercredi 25 septembre : de la férie

Pour être logique, il faudrait maintenant parler de la dernière des occupations des anges : garder les hommes. Mais comme nous fêterons les anges gardiens la semaine prochaine, disons simplement un mot des apparitions des anges. Dans l’histoire chrétienne, on compte plusieurs apparitions d’anges : Saint Michel apparaît au dessus du château saint-Ange à Rome ; au mont Gargan (proche de san Giovanni Rotondo où se trouvait le Padre Pio) ; au mont Tombe (l’actuel mont saint Michel) et dans d’autres endroits encore, moins connus. L’ange Gabriel est présent dans les apparitions de l’ile-Bouchard. Plusieurs saints, comme sainte Françoise Romaine ou Padre Pio, eurent la vision de leur ange gardien… L’apparition de l’ange à Fatima résume particulièrement bien la manière des apparitions angélique : – L’ange est très beau. Il ressemble à un enfant de 14 ou 15 ans, transparent comme un cristal et très lumineux, et les enfants sont remplis d’une forte impression de surnaturel. – Cet ange commande : Priez ! demandera-t-il d’abord aux enfants ; faites des sacrifices ! ordonnera-t-il à la deuxième apparitions ; prenez et buvez le Corps et le Sang de Jésus-Christ ! dira-t-il à la dernière apparition… C’est nettement plus martial que la sainte Vierge Marie ! Mais les enfants grandiront fortement dans la sainteté, soutenus par cette pédagogie progressive, et pourront remplir la mission que Marie leur réserve… – attirez la paix sur votre patrie, je suis son ange gardien, l’ange du Portugal! Il demande enfin de l’aide pour son boulot! Si notre ange gardien nous apparaissait, il nous dirait sans doute dans un éclat de lumière : Sois bien fidèle à ta mission !

Pratique : être courageux dans sa tache quotidienne

Mardi 24 septembre : de la férie

Nous avions dit que l’occupation des anges était d’adorer Dieu, mais ce n’est pas la seule ! Les anges sont aussi les messagers de Dieu. C’est même le sens exact du nom qu’on leur donne : Ange vient du grec Angelos, qui veut dire messager et c’est aussi le sens du mot hébreu malakh qui a été traduit par Angelos… La Bible nous montre très souvent des anges envoyés de Dieu pour transmettre ses volontés aux hommes, ainsi saint Michel, Gabriel, et Raphaël, les trois archanges dont nous connaissons le nom, ont été messagers de la part de Dieu. Comme messagers, les anges sont particulièrement performants, puisqu’ils obéissent parfaitement et en un instant ! C’est bien plutôt les hommes qui semblent les agacer un peu, par leur lenteur à écouter le Seigneur… Hommes de Galilée, pourquoi restez vous à regarder vers le Ciel ? diront les anges aux apôtres après l’Ascension du Seigneur. Que faites vous ? Priez beaucoup… dira l’ange de Fatima quand il trouvera les enfants en train de jouer…

Comme nous le conseille padre Pio, ne craignons pas d’envoyer en mission notre ange gardien dans les cas difficiles. Et surtout apprenons à obéir au Seigneur sans tarder. Avec un peu d’âge, nous devenons un peu impatients… mais pensons que notre ange s’impatiente lui aussi de notre tiédeur à servir Dieu !

Pratique : Obéir sans tarder au bien que le Seigneur nous montre

Lundi 23 septembre : saint Lin

Grâce à l’offrande de ces présents, accordez Seigneur, la lumière à votre Eglise ; faites prospérer partout votre troupeau, et daignez diriger ses pasteurs pour qu’ils vous soient agréables.    Secrète de la Messe de saint Lin.

De saint Lin, nous savons peu de choses, mais elles sont d’un grand poids. Il naquit à Volterra en Toscane et devint rien de moins que le premier successeur de saint Pierre au souverain Pontificat ! Il aurait écrit sur la vie de saint Pierre (écrits perdus aujourd’hui), aurait demandé à ce que les femmes se voilent dans les églises, et aurait manifesté sa grande sainteté à travers l’expulsion des démons qui affligeaient les possédés. Il mourut décapité le 23 septembre 79, pense-t-on.

Saint Lin nous entraine à vénérer les papes. Non pas parce qu’ils seraient nécessairement des saints (même s’il y en eut beaucoup), non pas par besoin de stars à aduler et à suivre, mais parce qu’ils ont reçu de Dieu la charge du troupeau et l’autorité pour ce faire… Discrètement la liturgie nous pousse à prier pour qu’ils soient agréables à Dieu, y sommes-nous fidèles ?

Je ne résiste pas non plus au plaisir de vous parler de l’autre saint que nous fêtons en ce jour (mais malheureusement pas dans le calendrier traditionnel) : saint Padre Pio ! Francesco Forgione, né le25 mai 1887 à Pietrelcina, mort à san Giovanni Rotondo le 23 septembre 1968, eut une influence extraordinaire sur son époque. Premier prêtre marqué par les stigmates de Jésus pendant 50 ans,  grand lutteur contre le diable, confesseur infatigable, il amena au Seigneur un nombre incalculable de pêcheurs. A une époque de déclin de la foi dans la société et dans l’Eglise, Padre Pio fut donné par le Seigneur comme une magnifique lumière pour ceux qui voulaient voir. Et que dans l’Eglise poussent encore de ces âmes généreuses qui se sacrifient pour leurs frères…

Pratique : Prions pour l’Eglise