Mercredi 8 janvier : De la férie

Ils regagnèrent leur pays par un autre chemin. (Tiré de l’Evangile du jour)

Après les apparitions de la sainte Vierge à Lourdes, sainte Bernadette souffrait d’être assaillie par les pèlerins. Tout le monde voulait entendre de sa bouche le récit de ce qui s’était passé. Elle demanda à entrer chez les sœurs de la charité de Nevers. Je suis venue ici pour me cacher ! dira-t-elle. En plus de la vie de prière, elle voulait s’occuper des pauvres. Mais quitter Lourdes fut aussi un grand sacrifice. Jamais elle ne revint à Lourdes, mais elle faisait tous les jours en esprit son pèlerinage à la grotte. Comment pouvait-elle oublier cette grotte bénie où elle avait vu la sainte Vierge et toute la beauté du Ciel !

Bernadette pensait à sa belle grotte, les rois mages, eux, ont du penser bien souvent à la belle crèche et à leur rencontre avec l’Enfant-Jésus… Quand l’Evangile nous dit qu’ils regagnèrent leur pays par un autre chemin, c’était pour éviter Hérode, bien entendu, mais aussi parce que la rencontre avec Jésus les avait profondément changés.

Pensons nous aussi à toutes ces grâces de lumière que nous avons reçues dans notre vie. Un temps de prière, un pèlerinage, où une homélie qui nous ont marqués… Dans ces moments la lumière de Dieu a brillé dans nos âmes et nous avons deviné quelque chose de la beauté de Ciel. Dirigés par ces lumières, prenons, nous aussi, un autre chemin !

Pratique : Remercions Dieu des grâces reçues dans notre vie.

Mardi 7 janvier : De la férie

Restons encore, aujourd’hui et demain dans la méditation de l’Epiphanie !

Les nations marchent vers ta lumière ! (Tiré de l’épitre de la Messe de ce jour)

L’Epiphanie est une fête pleine de lumière. L’étoile brillante, les trésors rutilants des mages, la joie immense qu’ils ont ressenti, tout cela est si beau, si lumineux ! On pourrait même en être un peu jaloux, nous qui n’avons pas eu la chance de voir tout cela ! Consolez-vous, mes frères… Bien sur vous n’avez pas assisté à l’Epiphanie, mais vous avez vu les conséquences de cette appel de Jésus à tous les peuples, c’est-à-dire toute l’histoire de l’Eglise. N’est elle pas merveilleuse la foi des premiers martyrs chrétiens abandonnant sa peine cette vie terrestre, tellement ils cherchent la vie céleste ? N’est-il pas merveilleux le courage des ces moines et de ces vierges qui défrichèrent l’Europe entière, fondèrent des monastères et firent de l’Europe un continent chrétien ? Ne sont-ils pas admirable tous ces missionnaires qui quittèrent leur famille et leur pays, donnant leur vie pour porter l’Evangile à leurs frères de tous les coins du monde ? N’est-ils pas fabuleusement beau tout le trésor de l’art chrétien ? La majesté des cathédrales sorites de terre portées par la foi d’un peuple, la beauté du chant grégorien et polyphonique, les œuvres des peintres, sculpteurs, poètes qui nous ont transmis quelque chose de la beauté de Dieu.

La rencontre avec Jésus a fait naître tout cela. Cette lumière a fait que les hommes ont été transformés, se sont surpassés, tellement elle était belle cette lumière… L’aventure exaltante n’est pas terminée, il reste encore notre page à écrire ! Qui se sent d’ajouter un chapitre ?

Pratique : Travailler courageusement aujourd’hui

Lundi 6 janvier : Fête de l’Epiphanie

La fête de l’Epiphanie (qui signifie en grec : manifestation) est bien plus ancienne que la fête de Noël. Elle est d’ailleurs restée, en Orient, le jour particulier où l’on fête l’apparition de Notre Seigneur sur la terre. A l’Epiphanie, nous fêtons particulièrement l’appel universel du Seigneur à tous les hommes, y compris païens, à venir l’adorer. La fête de l’Epiphanie est encore populaire dans notre France, c’est le jour de la galette où nous cherchons la fève (symbole du Christ), et celui qui la trouve devient… roi !

En voyant l’étoile ils furent remplis d’une très grande joie ! (Tiré de l’Evangile de la fête)

Avez vous compris le choc qu’on ressentis nos sympathiques mages ? Dans leur pays, ils ont vus apparaître une nouvelle étoile dans le Ciel. Cela coïncidait sans doute avec d’anciennes prophéties qui annonçaient la naissance d’un grand roi des juifs. Alors ils vont pour l’adorer, comme tout un chacun aurait pu faire. Mais quittant Jérusalem pour Bethléem ils revoient l’étoile marchant devant eux… Pas besoin d’être un grand détective pour savoir qui est capable de faire bouger les étoiles ! C’est le bon Dieu en personne, le maître du Ciel et de la terre… D’un seul coup ils comprennent que le bon Dieu les attends, eux, particulièrement. Qu’Il les a choisis, appelés et éclairés pour venir contempler l’Enfant qui vient de naître ! Quelle chance ! Quel privilège ! Dés qu’ils arriveront devant l’enfant, ils se prosterneront et adorèrent, sans doute dans un grand silence plein de reconnaissance…

Tout baptisé est un roi mage. Tout baptisé a aussi été appelé, choisi par Dieu pour le connaître, l’aimer et sous sa conduite prendre le chemin du Ciel et du bonheur sans fin ! Mais combien aujourd’hui négligent cette appel, méprisent cette invitation et ne ressentent aucune joie devant la grâce qu’ils ont reçus… Pourquoi n’aimons nous pas la lumière et l’amour de notre Dieu ? Quel mystère !

Pratique : En mettant nos rois mages dans la crèche, n’oublions pas – comme eux -de prier un moment l’Enfant-Jésus.

Dimanche 5 janvier : Fête du saint Nom de Jésus

On lui donna le nom de Jésus

Un nom marque une vie ! Quand des parents donnent un nom à un enfant, ce nom finit par lui coller. Et il va le garder toute sa vie, enfant, en classe, dans son travail ! La personne avec qui il fera sa vie le répètera avec tendresse, le gravera peut être avec son propre nom sur un arbre et entouré d’un cœur, cela se voit… Et jusque sur sa tombe on gravera son nom qui décidément s’est attaché à sa personne. Ainsi est-ce arrivé pour Jésus… La Vierge Marie a répété son Nom avec une affection profonde, elle le dit d’ailleurs dans son cantique alors qu’elle est enceinte : Mon âme magnifie le Seigneur et mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur (c’est-à-dire en Dieu mon Jésus !) A la suite de Marie et Joseph, des générations de chrétiens le répèteront avec dévotion et amour, l’inscriront sur les portails de leurs églises, sur les ornements, sur les maisons… C’est un franciscain italien du 15° siècle, saint Bernardin de Sienne, qui convertissait les foules et faisait de nombreux miracles, qui popularisa fortement cette dévotion au saint Nom de Jésus sous la forme IHS bien connue.

Soyons fidèles à l’exemple et la piété de nos ancêtres ! Comme eux vénérons ce nom béni, aimons à le prononcer souvent comme celui d’un ami cher à qui nous devons tout. Marquons aussi nos maisons par cette présence visible de Jésus, que ce soit par une Croix, une statue, ou le nom IHS.  Car Notre Seigneur nous a bien dit dans l’Evangile que celui qui se déclarerait pour Lui, Il se déclarerait aussi en sa faveur devant les anges de Dieu !

Pratique : Un acte public de vénération de Jésus !

Samedi 4 janvier : De la sainte Vierge au samedi

Marie conservait toutes ces choses, les repassant dans son cœur. (Tiré de l’Evangile du jour)

S’il est une chose que désirent les hommes d’aujourd’hui, c’est bien la paix. On ne compte plus les institutions, conférences internationales, réunis pour garantir cette paix. Les résultats sont d’ailleurs plus ou moins satisfaisants… La crèche, elle, sans avoir aucun moyen de puissance à sa disposition, apporte la paix à ceux qui la contemplent, quel est donc son secret ? C’est celui de la vierge Marie qui conservait toutes ces choses, les repassant dans son cœur. Pas de paix dans le monde sans la paix dans les cœurs ! Pas de paix dans les cœurs sans la connaissance de la vérité sur notre destin surnaturel ! Pas de connaissance de notre destin surnaturel sans la révélation de Dieu. Voilà pourquoi la crèche apporte la paix…

On posait un jour la question à saint Ignace : Que feriez vous si on supprimait un jour votre ordre, l’ordre des jésuites ? Il répondit : J’aurais besoin de 15 minutes d’oraison pour retrouver la paix ! Voilà ce que savaient les saints, et ce que nous ignorons trop souvent : la paix vient vraiment de Dieu et de la contemplation de ses mystères ! Je vous souhaite beaucoup de paix dans ce temps de Noël et pour toute l’année. Inutile d’en dire plus, vous savez où la trouver !

Pratique : Un temps d’oraison sur ce que le Seigneur attend de nous cette année

Vendredi 3 janvier : De la férie, mémoire de sainte Geneviève

O pieuse épouse de Dieu, aurore des affligés, vierge de France, ô vierge pleine de douceur, écoutez ceux qui crient vers vous, ne dédaignez pas ceux qui vous prient.   Graduel de la Messe de sainte Geneviève.

Sainte Geneviève eut une grande influence dans l’histoire de France, et spécialement pour la ville de Paris qui la vénéra toujours comme une de ses protectrices. Elle naquit à Nanterre, en banlieue parisienne. Vers 7 ans elle croisa l’évêque saint Germain d’Auxerre qui perçut en elle une vocation et l’encouragea à la vie consacrée ce qu’elle réalisa quelques années plus tard. Quand Attila assiégea Paris en 451, Geneviève, à 28 ans, se dressa pour secourir la ville. Elle exhorta les parisiens à rester ferme, promettant de prier pour obtenir la sauvegarde de Paris, et Paris fut protégée. Elle renouvèlera cette protection à d’autres reprises, et s’attirera l’affection et l’admiration du roi Clovis, de sa femme Clotilde, de tous les Parisiens, et jusqu’en Orient on la vénérait !

Ses reliques, pieusement conservées firent des miracles. Paris conserve encore, dans l’Eglise sainte Geneviève à deux pas du Panthéon, le tombeau de sa sainte patronne, mais vide, car ses reliques ont été brûlées à la révolution française.

On reste émerveillé de voir tout ce que Dieu a pu réaliser à travers une simple jeune fille ! Protéger Paris contre l’envahisseur, impressionner le peuple et les rois, faire des miracles… Croyons nous qu’Il pourrait aussi faire des merveilles à travers nous ? Si du moins nous sommes, autant que sainte Geneviève, remplis de la lumière de Dieu !

Pratique : Aujourd’hui nous prierons pour toute nécessités que nous rencontrerons.

Jeudi 2 janvier : De la férie

attendant la bienheureuse espérance et l’apparition glorieuse de notre grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ (tiré de l’Evangile de la Messe d’aujourd’hui)

Oui je sais, avoir de l’argent n’est pas un péché ! Je sais aussi qu’il est parfaitement légitime de travailler pour en gagner et pouvoir vivre dignement. De même, mettre de l’argent de coté pour sa famille et ses vieux jours est une vraie prudence.

N’empêche que depuis longtemps on a remarqué qu’il émane de la crèche un appel à la pauvreté… Le Seigneur, en venant dans ce monde n’avait qu’une pauvre étable pour l’accueillir. Et remarquez bien que cette leçon n’est pas que celle de la crèche ! Dans bien des prédications, le Seigneur insistera sur ce point : Bienheureux les pauvres ! Donnez vos biens en aumône… Vous ne pouvez servir Dieu et l’argent ! Est-ce assez clair ?

On comprend très bien le danger des richesses ! L’histoire de ce monde donne assez d’exemples de larmes et de sang qu’elles ont occasionné. Mais on voit moins bien combien l’argent gène notre confiance en Dieu. Celui qui est attaché à l’argent, croira facilement qu’avec l’argent on peut tout, qu’on n’a rien à craindre, que notre vie de la terre est plus passionnante que la vie avec Dieu. Terrible illusion ! Prions le Seigneur de nous en guérir. Que nous restions toujours attachés à l’essentiel, attendant la bienheureuse espérance et l’apparition glorieuse de notre grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ !

Pratique : Choisir une occasion de dévouement pour l’année qui commence.

Mercredi 1er janvier : Octave de la Nativité de Notre Seigneur Jésus-Christ

Chantez au Seigneur un chant nouveau, car il a fait des merveilles ! Verset de l’Introït de la fête

Qui pense que l’église catholique est triste ? Qui croit que pour être chrétien il faut renoncer à la joie ? Bien au contraire, et plus que tous, l’église catholique a le sens de la fête. La preuve en est donnée aujourd’hui puisque l’église ne fête pas simplement Noël le 25 décembre, mais encore pendant les 8 jours qui suivent ! Qui de vous ose faire la fête pendant 8 jours, je vous le demande ?

Dans la Messe d’aujourd’hui, le jour octave de Noël, l’église reprend ses exclamations joyeuses du jour de Noël, et y ajoute une pensée spéciale pour la Vierge Marie et raconte encore tout ce qui s’est passé le 8° jour après la naissance de Jésus : la circoncision et l’imposition du nom de Jésus, ce qui développe encore notre méditation de l’immense évènement de Noël.

Ce jour octave coïncide toujours avec le 1er janvier, le premier jour de l’année. Aujourd’hui l’église nous demande de chanter ou réciter le Veni Creator, l’invocation au Saint-Esprit pour implorer les bénédictions de Dieu sur toute l’année. Eternelle optimiste, l’église sait que l’année qui vient peut être bien meilleure que celle qui vient de s’achever. Et pourquoi donc ? D’abord parce qu’elle connaît la force de la grâce de Dieu. Ensuite parce que la grâce de Noël vient de nous renouveler tous. Enfin parce que le Seigneur qui apporte la récompense n’a jamais été si proche ! Alors Chantez au Seigneur un chant nouveau, car il a fait des merveilles ! A vous de jouer !

Pratique : Réciter le Veni Creator

Mardi 31 décembre : De la férie

les bergers s’en retournèrent, glorifiant et louant Dieu de tout ce qu’ils avaient entendu et vu… Tiré de l’évangile du jour

La reconnaissance n’étouffe pas les hommes habituellement. Jésus le souligne plusieurs fois dans l’Evangile… Mais là, les bergers sont plein de reconnaissance de ce qu’ils ont eu la chance de voir. Pensez donc, rien moins que le Sauveur du monde, attendu depuis des siècles ! Et qui, en plus a envoyé un ange pour les convier en premier à cet évènement unique dans l’histoire de l’humanité ! Alors ils chantent la gloire de Dieu et ils le louent de tout leur cœur. Que de merveille pour ces humbles !

Il est impossible de manquer les grandes grâces de Dieu dans notre vie, elles sont si touchantes ! Mais il est fréquent de négliger les plus petites, celles qui ne se voient pas et qui pourtant remplissent notre quotidien. La journée nouvelle que le Seigneur nous donne, les gens qui nous aiment et nous sont fidèles, la santé dont nous jouissons, la prière régulière que nous avons peut-être réussi à programmer dans notre journée. Tout cela, et j’en oublie bien d’autres, sont des cadeaux que Dieu a voulu nous donner dans sa bonté. L’Eglise demande, spécialement en ce jour qui est le dernier de l’année que nous remerciions Dieu pour toutes ces grâces reçues, et oubliées souvent ou considérées comme normales et dues. L’Eglise accorde une indulgence plénière à qui chante ou récite le 31 décembre, dans une église ou un oratoire, l’hymne « Te Deum » en action de grâces. S’il n’était pas récité dans notre église ou si nous n’avions pas possibilité de nous y joindre, n’oublions pas de le réciter nous même en conclusion de ce jour !

Pratique : Réciter le Te Deum

Lundi 30 décembre : De la férie

tous ceux qui les entendirent furent dans l’admiration de ce que leur avaient dit les bergers. Tiré de l’évangile du jour.

Puisque l’église le donne à notre méditation, nous parlerons, aujourd’hui et demain, des bergers de la crèche.

Ceux qui ont eu la chance d’avoir une manifestation de Dieu en sont sortis transformés. Sainte Catherine Labouré, qui avait vu la sainte Vierge à la rue du bac étonnait ses sœurs par sa manière de dire le chapelet. Alphonse Ratisbonne qui avait aussi vu la sainte Vierge à Rome avait, en un instant, compris tous ses péchés et l’immense bonté de Dieu. On le retrouva sanglotant et répétant : Je l’ai vue ! Et il se consacra à Dieu. Les bergers aussi furent transformés. On en connaît rien de leur vie et l’histoire n’a même pas retenu leur nom. Après l’apparition des anges et la vision de l’Enfant-Jésus, ils ont sans doute repris leur vie de bergers, simple et tranquille. A un détail prêt… Leur parole touchait ceux qui les entendaient !

Combien de fois faudra-t-il le répéter ? On ne donne que ce qu’on a ! On ne peut donner aux autres quelque chose de l’amour de Jésus si on ne le vit pas un peu dans son cœur. On ne peut émerveiller les autres des bontés incroyable de Dieu si on ne les a pas goutées. On ne peut parler correctement de Jésus si on ne prie pas ! Si nous pouvions retenir cette leçon des bergers et devenir des êtres transformés, des priants, des fidèles de la crèche et de sa beauté !

Pratique : Veiller à garder le silence dans ce temps de Noël et penser à la crèche…