Dimanche 22 septembre : 15° dimanche après la Pentecôte

Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus avait dans les 14 ans quand elle apprit qu’un criminel appelé Pranzini allait être condamné à mort pour ses crimes et qu’il semblait obstinément impénitent. Elle résolut alors d’obtenir sa conversion et multiplia les prières et les pénitences, et demandait au Seigneur un signe de sa conversion. Le jour de son exécution elle ouvrit le journal et vit que celui-ci avait refusé l’aide de l’aumônier mais qu’au dernier instant il s’était retourné et avait embrassé le crucifix. Son premier enfant, comme elle l’écrira elle-même, était sauvé !

L’Evangile de ce dimanche nous raconte la compassion du Seigneur pour une pauvre veuve confrontée à la mort de son fils unique, et que Jésus ressuscita. Cette compassion du Seigneur est passée dans son Eglise, et il est toujours émouvant de voir des âmes comme celle de sainte Thérèse saisies par cet amour venu tout droit du cœur de Dieu, et qui se penchent vers leurs frères dans la détresse. Ministère de compassion pour soigner  les misères corporelles du mal et de la mort, ou les misères spirituelles du péché et de l’ignorance des choses de Dieu, peu importe, restons simplement ouverts aux appels que le Seigneur mettra sur notre route !

Pratique : Pratiquer la charité pour une détresse proche de nous

Samedi 21 septembre : saint Matthieu, apôtre et évangéliste

Toute la tradition reconnaît que l’apôtre saint Matthieu est le même que le publicain Lévi qui fut appelé par le Seigneur. Le récit de sa vocation, raconté par saint Matthieu lui-même est touchant : Lévi-Matthieu se trouvait au bureau de douane (normal pour un publicain dont c’était le métier) et Jésus, passant par là, ne lui dit qu’une parole : Suis-moi ! Matthieu se leva de suite et suivit le Seigneur. Matthieu fit alors un dernier repas avec Jésus et beaucoup de ses amis publicains, ce qui amena la critique amère des pharisiens : Comment Jésus pouvait-il ainsi fréquenter des pécheurs ? Jésus répondit : Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin de médecin, mais les malades ! Saint Matthieu écrivit le premier de nos quatre évangiles en langue hébraïque pour les juifs qui se convertissaient. De ce fait, cet évangile insiste énormément sur l’accomplissement des prophéties par Jésus. Matthieu serait mort martyr en évangélisant la Perse.

Que faut-il admirer le plus dans le récit de l’appel de saint Matthieu ? La bonté du Seigneur qui vient auprès des pécheurs, et qui appelle qui Il veut, même les collecteurs d’impôts (les publicains), considérés comme des pécheurs publics et des collaborateurs de l’envahisseur romain ? La promptitude de Matthieu à suivre Jésus ? Son enthousiasme a inviter tous ses amis pour qu’ils écoutent Jésus eux aussi ? Si nous pouvions avoir un peu de cet enthousiasme pour le Royaume de Dieu…

Pratique : faire quelque chose pour le Royaume de Dieu

Vendredi 20 septembre : Vendredi des quatre-temps

La pieuse institution des quatre-temps de septembre (sans doute la plus ancienne des cérémonies des quatre-temps) est sans doute née à Rome au 4° siècle. Dans le milieu juif comme dans le milieu païen existait la coutume de fêter les saisons, l’Eglise reprend alors cette coutume et invoque la bénédiction de Dieu au moment de l’automne. Les chrétiens sont alors invités à prier d’avantage et à faire pénitence.

Et cela est bien juste ! Nous sommes heureux de recevoir les bénédictions de Dieu au cours de notre vie, n’est-il pas juste alors que nous pensions à en remercier le Seigneur et Lui demander qu’Il continue ses bénédictions sur notre terre ? A cette occasion, le Pape saint Léon le Grand exhortera les chrétiens de Rome à pratiquer courageusement la pénitence : L’exercice de mortification que chacun s’impose d’après son propre arbitre, ne regarde, en effet, que l’utilité d’une partie et d’un membre ; le jeûne qu’entreprend l’Église universelle, au contraire, ne laisse personne à part de la purification générale ; et c’est alors que le peuple de Dieu devient tout-puissant, lorsque les cœurs de tous les fidèles se rassemblent dans l’unité de la sainte obéissance, et que, dans le camp de l’armée chrétienne, les dispositions sont pareilles de tous côtés… Si le Seigneur promet d’octroyer toute demande au pieux accord de deux ou trois, que refusera-t-il à tout un peuple innombrable, poursuivant à la fois une même observance et priant dans l’accord d’un même esprit ? Saint Léon le Grand.

L’argument est choc, ne trouvez vous pas ? Si, même dispersés, nous nous groupons, à l’invitation de l’Eglise, pour prier et faire pénitence, le Seigneur pourrait-il refuser sa bénédiction à son peuple ?

Pratique : un acte de pénitence

Jeudi 19 septembre : Saint Janvier et ses compagnons

Saint Janvier laissera aujourd’hui la place à l’apparition de Notre Dame à la Salette, fêtée aussi en ce jour. La sainte Vierge apparut donc le 19 septembre 1846, dans la montagne au dessus du petit village de la Salette dans les Alpes. Et la vision qu’eurent Mélanie et Maximin, les deux petits voyants, est extraordinaire : une femme, au milieu d’une grande lumière, vêtue comme une femme du pays, et qui ne cesse de pleurer… On aurait dit une maman que ses enfants auraient battu et qui se serait ensauvée dans la montagne pour pleurer, dira Maximin. La sainte Vierge, tout en pleurant, demandera de faire passer à tous le peuple qu’elle ne cesse de prier pour nous, pour nous éviter les punitions que nous méritent nos péchés…

Remarquons que la sainte Vierge apparaît au début de la fête de Notre Dame des sept douleurs (fêtée aujourd’hui le 15 septembre, mais qui se fêtait à cette époque le troisième dimanche de septembre). Les fêtes de la liturgie sont des liens entre le Ciel et la terre, ne l’oublions pas… Remarquons surtout ces larmes qui bouleverseront de nombreuses personnes tel Léon Bloy. Ces larmes secouent notre torpeur, elles sont un langage puissant et une muette prière : Allons nous longtemps continuer dans notre folie de péché et notre indifférence envers Dieu ?

Pratique : Pensons à nous confesser régulièrement

Mercredi 18 septembre : saint Joseph de Cupertino

Joseph naquit d’une famille pieuse et simple (son père était charpentier…) à Cupertino en Italie, l’an 1603. Son enfance fut pieuse et marquée par la protection de Marie dans une longue maladie qu’il eut à subir. Pour servir Dieu du mieux possible, il entra chez les Franciscains. Comme il ne connaissait pas les lettres, il fut placé parmi les frères convers, mais la Providence avait d’autres vues, Elle le fit réussir miraculeusement ses études, et il intégra les rangs des clercs futurs prêtres. Cette histoire est à l’origine de la coutume de le prier avant les examens (Au séminaire, il était courant de faire la neuvaine de trois jours avant les examens pour les séminaristes les plus inquiets… et peut-être les moins travailleurs ?!) Religieux très observant pour la pauvreté et l’obéissance, le Seigneur l’éclairait tout particulièrement : Il sentait la puanteur des péchés d’impureté tandis qu’il émettait lui-même une odeur suave, indice de sa grande sainteté. Les dons mystiques qu’il avait amenèrent la méfiance de ses supérieurs et même une forme de persécution à travers des exils répétés. Il supporta cela avec une grande patience, et mourut entouré d’une grande réputation de sainteté, à Osimo près d’Ancone le 18 septembre 1663.

Malgré l’exemple de saint Joseph de Cupertino, je ne crois pas très raisonnable de vous inciter à compter sur un miracle pour les devoirs de votre vie… En revanche, faire confiance à la divine Providence, savoir remercier des dons qu’Elle nous fait si souvent, et porter courageux les épreuves qu’Elle permet, est une profonde sagesse, un vrai chemin de sainteté, et une manière parfaite de vivre l’amour de Dieu ici-bas !

Pratique : Une action de grâces pour tous les bénédictions reçues dans sa vie.

Mardi 17 septembre : de la férie

Après avoir parlé de la division des bons et des mauvais anges, examinons l’action des démons d’après l’histoire de Job… Le livre de Job nous raconte que Job était un homme droit et craignant Dieu. Mais Satan prétendit devant Dieu que si il restait fidèle c’est parce qu’il avait été comblé de bienfaits, mais que cela ne durerait pas si l’épreuve l’atteignait ! Dieu permit alors au diable de l’éprouver mais sans toucher à sa vie. Le diable se déchaina alors en détruisant ses possessions, décimant sa famille, et le frappant d’un ulcère mauvais qui le renvoya sur le fumier sous les critiques acerbes de sa femme… Mais au milieu de l’épreuve, Job resta fidèlement attaché au Seigneur qui finalement le récompensa et lui rendit toutes ses bénédictions.

Tous les éléments de l’action du diable sont indiqués dans ce livre : – Le diable est mauvais et sa fureur destructrice est totale : s’il le peut, il casse tout ! – Cependant son pouvoir de nuisance ne peut dépasser la permission de Dieu… Ainsi un baptisé qui s’écarte des influences diaboliques sera toujours protégé de Dieu. – Enfin nous tous, nous connaîtront la tentation, mais jamais au dessus de nos forces.

Les principaux noms que la Bible donne au diable disent beaucoup sur lui : Satan, c’est-à-dire l’adversaire ; le Diable, c’est-à-dire le diviseur ; et encore, selon le livre de l’Apocalypse : l’accusateur de ses frères… Surtout tenons nous sagement loin de ce mauvais ! Et ne participons pas à ses mauvaises œuvres : la révolte, la division, la critique de ses frères…

Pratique : Ne dire de mal de personne en ce jour !

Lundi 16 septembre : saints Corneille et Cyprien.

Aujourd’hui les saints Corneille et Cyprien nous laisseront parler de la belle fête d’hier, empêchée par le 17° dimanche : Notre-Dame des sept douleurs. La fête des sept douleurs de Marie tire son origine tout d’abord de la Bible. Le vieillard Siméon prédit à Marie qu’un glaive de douleur transpercera un jour son âme. Ce qui se réalisera quand le Seigneur Jésus mourra sur la Croix. Saint Bernard va même jusqu’à dire que le coup de lance du Centurion transperça bien plus l’âme de Marie que celle de Jésus, puisque Celui-ci était déjà mort ! Dans la dévotion de l’Eglise, on remarque que si les premiers siècles honoraient déjà Marie comme Reine de martyrs, il fallut attendre de 17° siècle et l’ordre des Servites pour voir des fêtes spécifiques aux douleurs de Marie dans le calendrier liturgique. Et ce fut le Pape Pie VII, revenu heureusement de sa captivité Napoléonienne en 1814, qui étendit à l’Eglise universelle la célébration de la fête des sept douleurs de Marie, propre à l’ordre des Servites auparavant.

Nul doute que l’Eglise essaye de nous émouvoir aujourd’hui, à travers les souffrances terribles de la sainte Vierge que nous aimons. Nos cœurs si durs, seront ils attendris devant ce terrible spectacle ? Mais on peut aussi remarquer que les souffrances de Marie ont un sens plus profond : Elles unissent Marie avec Jésus qui sauve le monde en offrant ses souffrances et sa mort… Nous devrions alors avoir une immense gratitude devant le courage de notre Mère pour nous.. Que chacun choisisse la dévotion qu’il lui plait pourvu qu’il renouvelle son amour pour Marie !

Pratique : (re)lire l’admirable séquence Stabat mater, due au franciscain Jacopone de Todi.

Dimanche 15 septembre :14ème Dimanche après la Pentecôte

Vous ne pouvez pas servir deux maîtres !

Dans les fioretti de saint François d’Assise, charmants récits des premiers disciples franciscains, nous lisons l’histoire de la vocation du frère Jean le simple : Un jour Jean, qui travaillait à labourer les champs avec une paire de bœufs blancs, vit passer frère François d’Assise, et il lui dit qu’il voulait le suivre. François lui répondit : Tu dois d’abord donner tous tes biens aux pauvres, et ensuite tu viendras ! Jean répondit qu’il était déjà pauvre et n’avait qu’un de ces deux bœufs blancs dont il pouvait être considéré comme propriétaire, et il s’apprêtait à le donner quand la famille de Jean arriva, pleurant le départ de Jean et la perte du bœuf. Saint François alors, considérant qu’ils étaient pauvres, leur donna le bœuf, ils furent alors grandement consolés, nous dit le récit !

L’argent n’est pas une chose mauvaise en soi, mais elle est un danger pour nous autres pauvres hommes, et notre vieux fond païen se réveille bien vite quand il est question de profit… Qui osera honnêtement dire le contraire ? Vous ne pouvez pas servir deux maîtres ! nous dit le Seigneur dans l’Evangile d’aujourd’hui. Pour y arriver, on se souviendra de l’autre indication donnée par Jésus-Christ aux pharisiens : Donnez et tout est pur pour vous ! Si nous savons être généreux, nous échapperons à la tyrannie de l’argent et garderons l’âme libre pour le royaume de Dieu.

Pratique : un œuvre de charité

Samedi 14 septembre : exaltation de la sainte Croix

Notre fête du 14 septembre, l’exaltation de la sainte Croix, célèbre le retour de cette précieuse relique à Jérusalem en 630. Chosroas, le roi des Perses avait ravagé Jérusalem et une partie de l’empire romain d’orient, et emporté en Perse la sainte Croix du Seigneur. L’empereur Héraclius demanda la paix qui lui fut refusée par Chosroas, alors Héraclius pratiqua le jeûne et les prières, puis réunit une armée qui défit celle de Chosroas. Héraclius obtint la paix et exigea le retour de la précieuse Croix à Jérusalem. Un miracle se réalisa à cette occasion : Comme l’empereur portait lui même la Croix pour la remettre à sa place, habillé de ses riches habits d’empereur, il fut paralysé sur place. L’évêque Zacharie lui conseilla alors de revêtir des habits humbles pour imiter l’humilité de Jésus portant sa Croix… Ayant obéi, Héraclius put alors porter sans peine le précieux trésor !

Renouvelons particulièrement en ce jour notre dévotion à la Croix, qui nous rappelle la mort de Jésus pour nous, mort précieuse qui nous sauve ! Ayons ainsi une belle croix chez nous. Souvenons-nous aussi que la piété chrétienne appelle volontiers « croix » les épreuves et difficultés de notre vie. Si nous savons les porter courageusement à la suite du Seigneur, elles nous vaudront le Ciel, comme le rappelait souvent le saint curé d’Ars : Les croix transformées dans les flammes de l’amour sont comme un fagot d’épines que l’on jette au feu et que le feu réduit en cendres. Les épines sont dures, mais les cendres sont douces…/… Les combats nous mettent au pied de la Croix, et la Croix à la porte du Ciel.

Pratique : Garder la paix dans toute contrariété

Vendredi 13 septembre : de la férie

Que peuvent bien faire les anges ? Avouez que c’est bien là une question de chrétien !! La première réponse à donner : c’est qu’ils adorent Dieu, comme nous le montre la vision décrite dans le livre de l’Apocalypse : Et ma vision se poursuivit. J’entendis la voix d’une multitude d’Anges rassemblés autour du trône… ils se comptaient par myriades de myriades et par milliers de milliers ! et criant à pleine voix :  » Digne est l’Agneau égorgé de recevoir la puissance, la richesse, la sagesse, la force, l’honneur, la gloire et la louange.. » Apocalypse ch. 15. Et cela semble les remplir de joie ! De même, l’ange de Fatima apprendra aux enfants à adorer : la face prosternée contre terre, il leur apprendra cette prière : Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je Vous aime! Je Vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas, qui ne Vous aiment pas..

Autrefois les statues des anges adorateurs dans nos Eglise rappelaient aux chrétiens qu’ils devaient aussi prendre du temps pour adorer Dieu, et qu’ils pourraient bien y trouver une joie et une paix profonde… Mais m’est avis qu’il faudra bien du boulot pour redonner aujourd’hui le sens de l’adoration…

Pratique : un temps d’adoration; au moins réciter la prière de l’ange de Fatima.