Dimanche 29 septembre : saint Michel Archange

Et il y eut un grand combat dans le Ciel: Michel et ses Anges combattait contre le dragon, et le dragon combattait avec ses anges. Mais ceux-ci ne furent pas les plus forts, et leur place ne fut plus trouvée dans le Ciel… Apocalypse 12, 7-8

Depuis qu’on consacra une basilique en l’honneur de saint Michel sur la voie Salaria à Rome au 5° siècle, c’est traditionnellement en ce jour qu’on fête l’archange saint Michel. Saint Michel est, de loin, le plus cité dans la Bible, le plus connu du peuple chrétien, et le plus populaire des anges. D’après l’Apocalypse, il est le combattant en chef quand il s’agit de s’opposer au diable et à ses mauvais anges. C’est à cette occasion, nous dit la Bible, qu’il lance son fameux cri : qui est comme Dieu ? qui est devenu son nom (C’est la signification de l’hébreu « Michaël »). Mais aussi, ce qui est moins connu, il est considéré, d’après les chapitres 10 et 12 du prophète Daniel, comme l’ange gardien de la synagogue, puis il le deviendra tout naturellement de l’Eglise… Il est aussi, d’après l’offertoire de la Messe des défunts, celui qui introduit les âmes au Paradis. On le représente donc traditionnellement, soit sous l’habit militaire, soit en train de peser les âmes, soit en train de terrasser le dragon ou le diable. Toutes les fois qu’il s’agit d’une chose où il faut une puissance extraordinaire, c’est Michel que l’Écriture cite comme envoyé nous dit saint Grégoire le Grand. Pas étonnant alors que lui soit confié l’Eglise et le salut de nos âmes !

Quand saint Michel apparut au mont Tombe il demanda une Eglise en son honneur et dit à l’évêque d’Avranches, saint Aubert : Je suis Michel, l’Archange qui assiste en la présence de Dieu; je suis résolu d’habiter dans ce pays, de le prendre sous ma protection et d’en avoir soin! Quiconque a vu un jour la basilique du mont saint Michel en forme de glaive tourné vers le Ciel comprendra sans peine le message que nous ont transmis nos aïeux : A la suite de saint Michel, soyons prêts à nous battre pour le Royaume de Dieu !

Pratique : Le courage pour témoigner sa foi

Samedi 28 septembre : saint Wenceslas

Wenceslas, duc de Bohème, vécut au début du 10°siècle. Son Père était chrétien, sa mère païenne, mais son aïeule Ludmille l’éduqua dans la foi. Grâce aux leçons de Ludmille, il grandit rapidement dans la voie des vertus et sa chasteté et sa piété étaient admirables. Choisi comme roi par ses pairs, il gouverna le royaume des Tchèques plus par sa bonté, nous dit le bréviaire, que par son autorité ! Il continua ses bonnes œuvres sur le trône, en secourant et assistant les pauvres. On raconte que sa dévotion aux prêtres et à la Messe étaient tels qu’il regardait comme un grand honneur de confectionner les hosties de froment et la vin du sacrifice… Son frère impie, Boleslas, après l’avoir traitreusement invité à un banquet, l’assassina de sa propre main dans une église où il s’était retiré pour prier en attendant la mort qu’il pressentait. Le mur de l’église où il fut martyrisé conserve encore les traces de son sang précieux. L’aigle de son blason est l’emblème historique de la nation tchèque.

Comme le faisait remarquer Benoît XVI, la trace de Wenceslas demeure dans les siècles, nous rappelant la vraie grandeur de l’homme est la sainteté, et qu’on oublie jusqu’au souvenir de ceux qui ont voulu poursuivre des buts humains et égoïstes comme son frère Boleslas en est un triste exemple ! le bonheur ne se trouve totalement que dans la recherche de Dieu !

Pratique : Ayons la dévotion à la Messe : si nous ne pouvons y assister, pensons au moins à nous unir à une Messe célébrée ce jour.

Vendredi 27 septembre : saints Côme et Damien

Côme et Damien étaient deux frères, peut-être jumeaux, originaires de la ville d’Egée en Arabie. Ils étaient chrétiens et médecins et soignaient, nous dit le bréviaire, par la vertu du Christ plus que par leur science médicale. Ils furent surnommés anargyres (du grec « sans argent ») parce que leur bonté les amenait souvent à soigner gratuitement leurs patients. Cette bonté conduisit de nombreuses personnes à la foi chrétienne. Arrêtés par le préfet Lysias, ils déclarèrent être chrétiens et que la foi chrétienne était nécessaire au salut. Ils moururent martyrs, décapités sous l’empereur Dioclétien vers l’an 300, et leurs corps furent livrés en pâture aux oiseaux et aux bêtes sauvages. Leurs reliques furent placées à Cyr, en Syrie. Leur nom figure au Canon de la Messe, ce qui implique une grande dévotion envers eux à Rome. Ils sont considérés comme les patrons des médecins et des pharmaciens.

Côme et Damien nous apprennent que c’est la bonté qui ouvre le cœur des hommes et les conduit à la vérité. Cette grande bonté des premiers chrétiens a conduit tout l’occident à se convertir au Christ. Si nous autres, chrétiens du 21° siècle, nous retrouvions cette charité à travers le souci des malades et de ceux qui sont seuls, nos compatriotes retrouveraient sans nul doute le chemin de la foi !

Pratique : Visiter une personne dans la détresse ou faire au moins une prière pour elle.

Jeudi 26 septembre : de la férie

Terminons nos mots sur les anges… Les Pères de l’Eglise, donnent aux bons anges des titres étonnants : l’ange de la paix (saint Jean Chrysostome), l’ange de la pénitence (Hermas), l’ange de la prière (Tertullien). Ainsi les bons anges nous communiquent des sentiments, apportant la paix à l’âme qui vit droitement, reprenant ceux qui pèchent, et nous poussant à prier Dieu. Les démons, quant à eux, agiront aussi… mais dans un tout autre but !

Parmi les pensées qui peuplent nos journées, pouvons-nous discerner qui les envoie ? Saint Ignace de Loyola nous l’explique précisément : Pour une personne qui progresse vers Dieu et travaille à Lui être fidèle, les bons anges vont lui inspirer des sentiments de paix, le regret de leurs péchés, le courage pour avancer. En revanche les démons chercheront à l’inquiéter, à mettre des obstacles et à troubler sa vie pieuse. Mais pour une personne qui n’est pas fidèle à Dieu, les bons anges chercheront le contraire : à les inquiéter sur leur sort et leur péché, à les appeler à changer de vie et à se mettre à prier. Tandis que les mauvais anges lui inspireront de rester tranquillement là où il en est, le distrayant des avertissements de sa conscience, et de toute envie de prier… Comme un pauvre homme qu’on amuse le temps que les gendarmes arrivent… dira le saint curé d’Ars ! Il est précieux de savoir discerner l’origine de nos pensées, pour nous même… et pour les conseils à donner aux autres ! 

Pratique : Soyons fidèles aux bonnes inspirations de Dieu.

Mercredi 25 septembre : de la férie

Pour être logique, il faudrait maintenant parler de la dernière des occupations des anges : garder les hommes. Mais comme nous fêterons les anges gardiens la semaine prochaine, disons simplement un mot des apparitions des anges. Dans l’histoire chrétienne, on compte plusieurs apparitions d’anges : Saint Michel apparaît au dessus du château saint-Ange à Rome ; au mont Gargan (proche de san Giovanni Rotondo où se trouvait le Padre Pio) ; au mont Tombe (l’actuel mont saint Michel) et dans d’autres endroits encore, moins connus. L’ange Gabriel est présent dans les apparitions de l’ile-Bouchard. Plusieurs saints, comme sainte Françoise Romaine ou Padre Pio, eurent la vision de leur ange gardien… L’apparition de l’ange à Fatima résume particulièrement bien la manière des apparitions angélique : – L’ange est très beau. Il ressemble à un enfant de 14 ou 15 ans, transparent comme un cristal et très lumineux, et les enfants sont remplis d’une forte impression de surnaturel. – Cet ange commande : Priez ! demandera-t-il d’abord aux enfants ; faites des sacrifices ! ordonnera-t-il à la deuxième apparitions ; prenez et buvez le Corps et le Sang de Jésus-Christ ! dira-t-il à la dernière apparition… C’est nettement plus martial que la sainte Vierge Marie ! Mais les enfants grandiront fortement dans la sainteté, soutenus par cette pédagogie progressive, et pourront remplir la mission que Marie leur réserve… – attirez la paix sur votre patrie, je suis son ange gardien, l’ange du Portugal! Il demande enfin de l’aide pour son boulot! Si notre ange gardien nous apparaissait, il nous dirait sans doute dans un éclat de lumière : Sois bien fidèle à ta mission !

Pratique : être courageux dans sa tache quotidienne

Mardi 24 septembre : de la férie

Nous avions dit que l’occupation des anges était d’adorer Dieu, mais ce n’est pas la seule ! Les anges sont aussi les messagers de Dieu. C’est même le sens exact du nom qu’on leur donne : Ange vient du grec Angelos, qui veut dire messager et c’est aussi le sens du mot hébreu malakh qui a été traduit par Angelos… La Bible nous montre très souvent des anges envoyés de Dieu pour transmettre ses volontés aux hommes, ainsi saint Michel, Gabriel, et Raphaël, les trois archanges dont nous connaissons le nom, ont été messagers de la part de Dieu. Comme messagers, les anges sont particulièrement performants, puisqu’ils obéissent parfaitement et en un instant ! C’est bien plutôt les hommes qui semblent les agacer un peu, par leur lenteur à écouter le Seigneur… Hommes de Galilée, pourquoi restez vous à regarder vers le Ciel ? diront les anges aux apôtres après l’Ascension du Seigneur. Que faites vous ? Priez beaucoup… dira l’ange de Fatima quand il trouvera les enfants en train de jouer…

Comme nous le conseille padre Pio, ne craignons pas d’envoyer en mission notre ange gardien dans les cas difficiles. Et surtout apprenons à obéir au Seigneur sans tarder. Avec un peu d’âge, nous devenons un peu impatients… mais pensons que notre ange s’impatiente lui aussi de notre tiédeur à servir Dieu !

Pratique : Obéir sans tarder au bien que le Seigneur nous montre

Lundi 23 septembre : saint Lin

Grâce à l’offrande de ces présents, accordez Seigneur, la lumière à votre Eglise ; faites prospérer partout votre troupeau, et daignez diriger ses pasteurs pour qu’ils vous soient agréables.    Secrète de la Messe de saint Lin.

De saint Lin, nous savons peu de choses, mais elles sont d’un grand poids. Il naquit à Volterra en Toscane et devint rien de moins que le premier successeur de saint Pierre au souverain Pontificat ! Il aurait écrit sur la vie de saint Pierre (écrits perdus aujourd’hui), aurait demandé à ce que les femmes se voilent dans les églises, et aurait manifesté sa grande sainteté à travers l’expulsion des démons qui affligeaient les possédés. Il mourut décapité le 23 septembre 79, pense-t-on.

Saint Lin nous entraine à vénérer les papes. Non pas parce qu’ils seraient nécessairement des saints (même s’il y en eut beaucoup), non pas par besoin de stars à aduler et à suivre, mais parce qu’ils ont reçu de Dieu la charge du troupeau et l’autorité pour ce faire… Discrètement la liturgie nous pousse à prier pour qu’ils soient agréables à Dieu, y sommes-nous fidèles ?

Je ne résiste pas non plus au plaisir de vous parler de l’autre saint que nous fêtons en ce jour (mais malheureusement pas dans le calendrier traditionnel) : saint Padre Pio ! Francesco Forgione, né le25 mai 1887 à Pietrelcina, mort à san Giovanni Rotondo le 23 septembre 1968, eut une influence extraordinaire sur son époque. Premier prêtre marqué par les stigmates de Jésus pendant 50 ans,  grand lutteur contre le diable, confesseur infatigable, il amena au Seigneur un nombre incalculable de pêcheurs. A une époque de déclin de la foi dans la société et dans l’Eglise, Padre Pio fut donné par le Seigneur comme une magnifique lumière pour ceux qui voulaient voir. Et que dans l’Eglise poussent encore de ces âmes généreuses qui se sacrifient pour leurs frères…

Pratique : Prions pour l’Eglise

Dimanche 22 septembre : 15° dimanche après la Pentecôte

Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus avait dans les 14 ans quand elle apprit qu’un criminel appelé Pranzini allait être condamné à mort pour ses crimes et qu’il semblait obstinément impénitent. Elle résolut alors d’obtenir sa conversion et multiplia les prières et les pénitences, et demandait au Seigneur un signe de sa conversion. Le jour de son exécution elle ouvrit le journal et vit que celui-ci avait refusé l’aide de l’aumônier mais qu’au dernier instant il s’était retourné et avait embrassé le crucifix. Son premier enfant, comme elle l’écrira elle-même, était sauvé !

L’Evangile de ce dimanche nous raconte la compassion du Seigneur pour une pauvre veuve confrontée à la mort de son fils unique, et que Jésus ressuscita. Cette compassion du Seigneur est passée dans son Eglise, et il est toujours émouvant de voir des âmes comme celle de sainte Thérèse saisies par cet amour venu tout droit du cœur de Dieu, et qui se penchent vers leurs frères dans la détresse. Ministère de compassion pour soigner  les misères corporelles du mal et de la mort, ou les misères spirituelles du péché et de l’ignorance des choses de Dieu, peu importe, restons simplement ouverts aux appels que le Seigneur mettra sur notre route !

Pratique : Pratiquer la charité pour une détresse proche de nous

Samedi 21 septembre : saint Matthieu, apôtre et évangéliste

Toute la tradition reconnaît que l’apôtre saint Matthieu est le même que le publicain Lévi qui fut appelé par le Seigneur. Le récit de sa vocation, raconté par saint Matthieu lui-même est touchant : Lévi-Matthieu se trouvait au bureau de douane (normal pour un publicain dont c’était le métier) et Jésus, passant par là, ne lui dit qu’une parole : Suis-moi ! Matthieu se leva de suite et suivit le Seigneur. Matthieu fit alors un dernier repas avec Jésus et beaucoup de ses amis publicains, ce qui amena la critique amère des pharisiens : Comment Jésus pouvait-il ainsi fréquenter des pécheurs ? Jésus répondit : Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin de médecin, mais les malades ! Saint Matthieu écrivit le premier de nos quatre évangiles en langue hébraïque pour les juifs qui se convertissaient. De ce fait, cet évangile insiste énormément sur l’accomplissement des prophéties par Jésus. Matthieu serait mort martyr en évangélisant la Perse.

Que faut-il admirer le plus dans le récit de l’appel de saint Matthieu ? La bonté du Seigneur qui vient auprès des pécheurs, et qui appelle qui Il veut, même les collecteurs d’impôts (les publicains), considérés comme des pécheurs publics et des collaborateurs de l’envahisseur romain ? La promptitude de Matthieu à suivre Jésus ? Son enthousiasme a inviter tous ses amis pour qu’ils écoutent Jésus eux aussi ? Si nous pouvions avoir un peu de cet enthousiasme pour le Royaume de Dieu…

Pratique : faire quelque chose pour le Royaume de Dieu

Vendredi 20 septembre : Vendredi des quatre-temps

La pieuse institution des quatre-temps de septembre (sans doute la plus ancienne des cérémonies des quatre-temps) est sans doute née à Rome au 4° siècle. Dans le milieu juif comme dans le milieu païen existait la coutume de fêter les saisons, l’Eglise reprend alors cette coutume et invoque la bénédiction de Dieu au moment de l’automne. Les chrétiens sont alors invités à prier d’avantage et à faire pénitence.

Et cela est bien juste ! Nous sommes heureux de recevoir les bénédictions de Dieu au cours de notre vie, n’est-il pas juste alors que nous pensions à en remercier le Seigneur et Lui demander qu’Il continue ses bénédictions sur notre terre ? A cette occasion, le Pape saint Léon le Grand exhortera les chrétiens de Rome à pratiquer courageusement la pénitence : L’exercice de mortification que chacun s’impose d’après son propre arbitre, ne regarde, en effet, que l’utilité d’une partie et d’un membre ; le jeûne qu’entreprend l’Église universelle, au contraire, ne laisse personne à part de la purification générale ; et c’est alors que le peuple de Dieu devient tout-puissant, lorsque les cœurs de tous les fidèles se rassemblent dans l’unité de la sainte obéissance, et que, dans le camp de l’armée chrétienne, les dispositions sont pareilles de tous côtés… Si le Seigneur promet d’octroyer toute demande au pieux accord de deux ou trois, que refusera-t-il à tout un peuple innombrable, poursuivant à la fois une même observance et priant dans l’accord d’un même esprit ? Saint Léon le Grand.

L’argument est choc, ne trouvez vous pas ? Si, même dispersés, nous nous groupons, à l’invitation de l’Eglise, pour prier et faire pénitence, le Seigneur pourrait-il refuser sa bénédiction à son peuple ?

Pratique : un acte de pénitence