Lundi 25 février : De la férie

Le troisième tableau de notre temps de la Septuagésime est celui d’Abraham le croyant, et tout spécialement l’épisode du sacrifice de son fils Isaac. Cette page étonnante de la Bible nous révèle les intentions de Dieu sur l’homme pécheur. Dieu dit (à Abraham) : « Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac, va au pays de Moriah, et là tu l’offriras en holocauste sur la montagne que je t’indiquerai… Abraham étendit la main et saisit le couteau pour immoler son fils. Mais l’ange du Seigneur l’appela du haut du ciel et dit : « Abraham ! Abraham ! » Il répondit : « Me voici ! ». L’ange lui dit : « Ne porte pas la main sur le garçon ! Ne lui fais aucun mal ! Je sais maintenant que tu crains Dieu : tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique. Abraham leva les yeux et vit un bélier retenu par les cornes dans un buisson. Il alla prendre le bélier et l’offrit en holocauste à la place de son fils.

A cette époque où se pratiquaient les sacrifices humains rituels, Dieu marque une franche rupture : Lui ne veut pas la destruction des hommes ni le sang versé ! Lui est un Dieu de vie et de bonté ! Puisqu’il faut un sacrifice pour effacer le péché des hommes, un autre sera désigné, un nouvel agneau, qui viendra aussi portant le bois sur son dos et consentira à mourir pour que nous vivions. Voici donc les enseignements décisifs de ce temps de la Septuagésime : Au delà du péché des hommes, la bonté de Dieu brille toujours, le croyons-nous ? Sommes-nous prêts à aller chercher ce salut que le Seigneur nous a préparé ?

Pratique : Offrons au Seigneur nos peines de la journée en réparation de nos fautes.

Dimanche 24 février : dimanche de la Sexagésime

Ce qui est tombé dans la bonne terre, ce sont ceux qui, après avoir entendu la parole avec un cœur noble et bon, la gardent et portent du fruit grâce à la constance   Tiré de l’Evangile du dimanche.

En ce dimanche de la sexagésime, la liturgie nous donne à méditer sur la parabole du semeur. Et c’est relâche pour les prédicateurs puisque Jésus explique Lui-même cette parabole ! Ainsi la semence est la parole de Dieu et le terrain représente les cœurs des hommes, plus ou moins bien disposés à recevoir le Seigneur, et qui donnent du fruit en conséquence…

Cette parabole de Notre Seigneur nous permet de comprendre l’histoire du monde, où plutôt les deux histoires du monde : La première histoire est la vie du champ. Elle nous est bien connue, car elle remplit nos journaux et nos livres d’histoire : Les guerres, les renversements de pouvoir, les puissances d’asservissement, de jouissance et de violence. Cette histoire semble d’ailleurs aujourd’hui dominer le monde et y apporte régulièrement son lot de misères… Et puis il y a la deuxième histoire, l’histoire fabuleuse de la graine. Un semeur est venu voici 2000 ans, il était Dieu venu sur terre. La graine qu’Il semé toute simple, discrète, portée par quelques apôtres, a rendu la terre merveilleusement féconde. On verra des hommes changer, abandonner l’appétit de jouissance, de possession, de violence pour se mettre à la suite du divin modèle apparu sur la terre. Les saint Paul, saint Antoine, saint François d’Assise, et tant d’autres, laisseront à ceux qui veulent bien voir, un exemple d’une vie lumineuse et joyeuse. Il n’y a pas que le monde qui soit un champ de bataille, c’est aussi le cas de nos cœurs. Nous qui avons reçu cette graine, qu’allons nous en faire ?

Pratique : Relire l’Evangile de ce dimanche

Samedi 23 février : Saint Pierre Damien

accomplis avec fidélité ton service !  Tiré de l’épitre de la Messe d’un docteur

Saint Pierre Damien fut toute sa vie partagé entre un désir de solitude consacrée à Dieu et le service de l’Eglise. Né à Ravenne l’an 1007, il connut d’abord une enfance difficile marquée de grandes épreuves comme le décès de ses deux parents. Puis il se révéla éminent dans les études devenant un des plus grands écrivains de son temps. Son désir d’intimité avec Dieu le fit entrer au monastère de Fonte-Avellana, monastère regroupant des ermites et connu pour son austérité. Mais voilà qu’en 1057 le Pape le nomme cardinal évêque d’Ostie, il doit donc, avec tristesse, quitter son monastère et collaborer avec le Pape dans son souci de réformer l’Eglise des abus qui s’y étaient répandus. De nombreux succès marqueront son action, jusqu’à sa mort le 22 février 1072, il fut nommé docteur de l’Eglise pour la qualité de ses écrits.

Voulez vous quelques lignes de lui ? Moi aussi, pauvre écrivain, je souffre de ma nature excitable. Souvent la plus petite injure m’enlève la paix de l’âme. Mais quelles que soient les exigences de la colère, qu’elle fasse rage, qu’elle écume, qu’elle grince des dents, je lui refuse mon secours extérieur autant que cela m’est possible. Je ne lui donne pas ma main pour frapper. Je ne remue ni ma langue ni mes lèvres pour qu’elle ne puisse pas exhaler sa bile amère. Qu’on me fasse ce qu’on voudra, je pense ainsi : Je dois conserver en moi la patience, et ce n’est pas de la vertu des autres que je puis attendre ma récompense. Là où aucune attaque n’oblige au combat, il n’y a pas non plus de couronne de victoire. Que lui demander sinon un peu de courage ?

Pratique : Être courageux tout au long de la journée

Vendredi 22 février : Chaire de saint Pierre

Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon église, et les portes de l’enfer ne prévaudront point contre elle ! Répété de nombreuses fois pendant la Messe de la chaire de Saint Pierre

L’histoire nous enseigne que dés le 3° siècle les fidèles de Rome, ou les pèlerins venus d’ailleurs, vénéraient la chaire de saint Pierre sur la voie Nomentane. C’est-à-dire un siège où saint Pierre se serait assis et qui symbolisait son autorité qui s’était exercée et fixée à Rome. Au 5° siècle est attestée une chaire de saint Pierre, cette fois au baptistère du Vatican, vénérable siège en bois recouvert de plaques d’ivoire. Cette vénérable relique fut transportée dans l’abside de la basilique saint Pierre, et enfermée à la Renaissance dans l’autel de la basilique par le Bernin !

A travers cette chaire de saint Pierre, nous fêtons l’extraordinaire cadeau de Dieu pour les hommes : l’assistance du Saint-Esprit sur son Église, et à travers saint Pierre et ses successeurs ! Grâce à ce cadeau et en restant unis à l’Église et au Pape, nous sommes sûrs de garder la vraie foi, d’appartenir au Royaume de Dieu, et d’être sous l’influence du Saint-Esprit. Quelle assurance précieuse dans notre monde si instable et souvent si inquiétant !

Pratique : Une prière pour le Pape

Jeudi 21 février : De la férie

Après Adam et la réflexion sur le péché originel, le temps de la septuagésime évoque le patriarche Noé et l’épisode du déluge. Et c’est une histoire d’une violence extrême… et pleine d’enseignements ! Le Seigneur vit que la méchanceté des hommes était grande sur la terre, et que toutes les pensées de leur cœur se portaient chaque jour uniquement vers le mal… C’est ainsi que commence l’épisode ! Non seulement le mal est dans le cœur de l’homme, créant méchanceté et malheur, mais ce mal gagne du terrain de jour en jour et augmente en pouvoir néfaste, c’est un cancer ! Voici bien la deuxième leçon à méditer pour nous : le mal en nous, qui n’est pas combattu, se développe, et devient de pire en pire. Terrible loi !

Le récit biblique continue, implacable : … le Seigneur se repentit d’avoir fait l’homme sur la terre, et il fut affligé en son cœur. Et le Seigneur dit: J’exterminerai de la face de la terre l’homme que j’ai créé, depuis l’homme jusqu’au bétail, aux reptiles, et aux oiseaux du ciel ; car je me repens de les avoir faits. Dans le chapitre des mauvaises nouvelles, en voici une autre : Les péchés des hommes attirent sur eux la colère de Dieu, manifestée par le châtiment qu’ils méritent ! Mais Noé trouva grâce aux yeux du Seigneur. (Livre de la Genèse ch. 6). Enfin un élément plein d’espérance ! Dieu ne se résout pas à tout ce mal. Ce n’est pas simplement nous qui désirons nous en sortir, le Seigneur va agir !

Aux jours de Noé… les hommes mangeaient, buvaient, et se mariaient, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche. Puis le déluge arriva, qui les a tous fait mourir… dira plus tard Jésus (Luc, ch. 17) Nous avons compris la leçon… Et sommes prêts a nous bouger pour gagner l’arche et le royaume de Dieu !

Pratique : Réfléchissons sur les efforts que le Seigneur nous indique pour ce carême.

Mercredi 20 février : De la férie

Nous profiterons des quelques jours de férie prochains pour parler de la spiritualité de notre temps : le temps de la septuagésime.

Avec le dimanche de la septuagésime, l’Eglise change de langage : Elle revêt la couleur violette pour les ornements en signe de tristesse, et on supprime l’alléluia, le chant de joie. Pour autant on n’est pas encore entré dans le carême… La liturgie ne parle pas encore de pénitence, mais elle médite d’abord sur le péché d’Adam et Eve et le triste état dans lequel il nous a laissé ! Bien plus grave que les maladies, les catastrophes naturelles et les crises économiques, il y a cette blessure dans le cœur de l’homme, ce péché originel, d’où viennent les meurtres, adultères, fornications, vols, faux témoignages, blasphèmes au témoignage de notre Seigneur Lui-même… Il nous faudra donc vivre boiteux et dans un monde blessé, marqué par le péché… Pourquoi insister là-dessus, au risque de nous faire tomber dans le cynisme ou la révolte ?

Pour que naisse au fond de nous une grande attente : on ne peut pas en rester là ! Un peu comme la sainte Vierge osait dire à sainte Bernadette, avec un triste visage en regardant la foule : Priez Dieu pour la conversion des pécheurs !

Pratique : Réciter posément un acte de contrition

Mardi 19 février : de la férie

Pour terminer notre série sur Lourdes, voulez-vous quelques chiffres ?

– La sainte Vierge avait demandé un église de pèlerinage, on construira trois basiliques, celle de l’Immaculée-Conception (capacité 700 personnes) qui surplombe la grotte, celle, en-dessous, de Notre Dame du Rosaire (capacité 1500 personnes), et celle, souterraine, de saint Pie X pouvant contenir plus de 10.000 personnes. – le pèlerinage, demandé par Notre-Dame, est toujours vivace, c’est le premier pèlerinage européen à Marie : On compte plus de 6 millions de pèlerins annuels, et plus de 500 kilos de cierge brulés. – Et les miracles ? A Lourdes, la sainte Vierge guérit les âmes, mais aussi les corps ! Devant l’afflux de guérisons extraordinaire, l’autorité religieuse décida de fonder à Lourdes un bureau médical, composé de médecin de toutes croyances, chargé d’enregistrer les guérisons inexplicables sur des critères très stricts. Ce bureau dénombrait, avant 2003, 6.000 déclarations de guérisons. Sur ces guérisons environ 2.000 pouvaient être considérées comme miraculeuses. Cependant, l’église, très prudente, sur cette multitude de cas a reconnu et déclaré officiellement seulement 69 miracles. Le dernier de ces miracles a été attesté en février 2018 !

Pour ceux qui veulent bien voir, l’action de Marie est toujours là dans le monde. Elle continue d’apporter les grâces à nos âmes, l’espoir sur nos routes, et la douceur à nos vies… si, du moins, nous lui ouvrons la porte !

Pratique : Ce que la sainte Vierge nous a demandé bien souvent : prier le chapelet !

Lundi 18 février :de la férie, en certains lieux, sainte Bernadette

La sainte Vierge s’est servie de moi comme d’un balai !  Parole de sainte Bernadette.

Le 7 janvier 1844 naquit à Lourdes Bernadette Soubirous, un an après le mariage de ses parents. Baptisée deux jours après sa naissance, elle connut dix années de vie joyeuses au moulin de Boly, que faisait tourner ses parents. A partir de 1854 les nuages s’amoncellent sur la famille avec de graves difficultés financières qui les mèneront dans un logement sordide, le cachot, pièce insalubre de 16 m². Bernadette est définitivement touchée par l’asthme. C’est à cette gamine souffreteuse de 14 ans qui ne connait pas son catéchisme que Marie choisira d’apparaître 18 fois entre le 11 février et le 16 juillet 1858. La sainte Vierge lui dira vous et aimera cette simple fille qui lui vouera une fidélité totale. Sainte Bernadette veut être religieuse et comprends que  sa vocation est d’entrer chez les sœurs de la charité de Nevers, ce qu’elle fera le 7 juillet 1866. Quitter Lourdes sera le plus grand sacrifice de sa vie, écrira-t-elle. Pendant 13 ans, sa vie religieuse sera plus semée d’épines que de roses, elle aura toujours en part la vie cachée et humble, mais fidèle. Fin 1878 sa santé décline, elle doit rester dans la chapelle blanche formée par son lit… Elle meurt le 16 avril 1879 à l’âge de 35 ans, son corps, trois fois exhumé, est découvert parfaitement intact. On peut encore le vénérer ainsi dans la chapelle des sœurs de Nevers.

Sainte Bernadette connut une réputation mondiale du fait des apparitions de Lourdes. Sa simplicité proclame encore aujourd’hui à tous que la sainte Vierge ne demande pas grand chose : Notre confiance et notre bonne volonté.  Si nous pouvions, nous aussi, devenir des balais de Marie…

Pratique : être de bonne volonté au cours de cette journée.

Dimanche 17 février : Dimanche de la septuagésime

Ton œil est-il mauvais ?

Avec ce dimanche, nous entrons dans le temps dit de la Septuagésime, qui marque les 70 jours avant Pâques. La couleur violette des ornements nous prépare au Carême, et l’Evangile de la Messe est celui des ouvriers de la dernière heure. Vous vous souvenez bien de ce texte, je pense ? Ce maître étonnant qui va chercher des ouvriers pour sa vigne à toutes les heures du jour et qui donne à chacun la même chose en fin de journée… N’essayez surtout pas de faire cela en France si vous tenez à la paix sociale !!! Car si je compte bien, la onzième heure sur douze de travail, cela fait une heure par jour. On n’est même plus aux 35 heures, mais à 5 heures de boulot par semaine ! Révolte assurée dans tout le pays !

Et pourtant, c’est ainsi que cela se passe dans le pays de Dieu… Nous tous, à un moment de notre histoire, nous avons entendu son appel : Viens travailler à ma vigne! Etais-ce à notre baptême uni à une éducation chrétienne ? Ou bien plus tard, avec une conversion personnelle ? Ou encore aux derniers instants comme le bon larron ? Peu importe l’heure… si alors nous avons répondu, nous avons reçu le même denier : nous sommes devenus enfant de Dieu et héritier de son Royaume. Quelle grâce ! Cela ne devrait-il pas suffire à nous jeter dans l’émerveillement et la reconnaissance ? Et bien non… au sein de l’Église, la maison de la charité, se trouvent encore les observations, les jugements, les jalousies… qui nous rendent parfois pires que ceux que nous jugeons… Oh levons bien les yeux vers la bonté du Père ! Qu’Il les transforme en regards de bonté.

Pratique : Veillons à éviter toute critique et jalousie.

Samedi 16 février : de la sainte Vierge au samedi

Ce matin du 2 mars, Bernadette a une apparition brève comme souvent au cours de la quinzaine que lui a demandée la dame. Près de 3000 personnes sont présentes. Sainte Bernadette va trouver M. le curé Peyramale pour lui transmettre ce que veut cette dame, et précisément deux demandes : Vous irez dire aux prêtres de faire bâtir ici une chapelle. Au plus court, quand même elle serait toute petite, et d’y venir en pèlerinage. Cette demande provoquera la colère de M. le curé Peyramale, et l’effroi de Bernadette, peu habituée à parler aux dignitaires ! Décidément, difficile d’être messager de Dieu…

Le mot chapelle employé par Bernadette, capero, signifie une chapelle votive, c’est donc un sanctuaire de pèlerinage que demande la dame. Et le mot proucessiou désigne un pèlerinage plutôt qu’une procession…  La sainte Vierge tient à ces pèlerinages, à ces manifestations publiques et ferventes de notre foi. Sur ces points la vierge a été écoutée et obéie : Ce n’est pas simplement une, mais trois basiliques qui seront construites à Massabielle, et les pèlerinages se réalisent toujours… Et nous, de quand date le dernier pèlerinage à Lourdes ?

Pratique : Faire quelque chose pour la sainte Vierge aujourd’hui