Dimanche 16 septembre : 17° après la Pentecôte

Le second commandement est semblable au premier…

L’Évangile de ce jour nous raconte qu’un docteur de la loi fut envoyé pour tenter de prendre Jésus en défaut : Quel est le plus grand des commandements ? lui demanda-t-il. Le Seigneur de répondre : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. C’était la réponse de la Bible. Mais le Seigneur rajouta aussitôt quelque chose qu’on ne lui avait pas demandé : Mais le second lui est semblable : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même »!

Le Seigneur s’empresse de rajouter cette précision pour débusquer les illusions qui nous tiennent si facilement… Il est facile de dire qu’on aime Dieu qu’on ne voit pas, mais c’est de l’illusion, si en même temps on n’est pas charitable pour le prochain que l’on voit… On peut facilement se tromper en pensant qu’on aime beaucoup Dieu… qu’en savons-nous ? En revanche, avec le prochain, l’illusion cesse bien vite… Et l’on voit très bien si l’on est charitable !

Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus eut des lumières sur la charité à la fin de sa vie. Elle écrit : je n’avais pas approfondi cette parole de Jésus :  » Le second commandement est SEMBLABLE an premier : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.  » (Mt 22,39) Je m’appliquais surtout à aimer Dieu et c’est en l’aimant que j’ai compris qu’il ne fallait pas que mon amour se traduisît seulement par des paroles, car :  » Ce ne sont pas ceux qui disent : Seigneur, Seigneur qui entreront dans le royaume des cieux, mais ceux qui font la volonté de Dieu.  » Sainte Thérèse racontera plus loin, dans son manuscrit C, comment elle mettait cela en pratique, en guidant charitablement, tous les jours, et toujours avec le sourire, la pauvre sœur malade sœur saint Pierre qui ne cessait de la houspiller… Comment nous comportons-nous avec notre prochain ? Sommes-nous charitables, et toujours avec le sourire ? Alors il se pourrait bien que nous aimions Dieu en vérité !

Pratique : Soyons particulièrement généreux aujourd’hui

Samedi 15 septembre : Notre-Dame des sept douleurs.

La fête des sept douleurs de Marie tire son origine tout d’abord de la Bible. Le vieillard Siméon prédit à Marie qu’un glaive de douleur transpercera un jour son âme. Ce qui se réalisera quand le Seigneur Jésus mourra sur la Croix. Saint Bernard va même jusqu’à dire que le coup de lance du Centurion transperça bien plus l’âme de Marie que celle de Jésus, puisque Celui-ci était déjà mort !

Dans la dévotion de l’Église, on remarque que si les premiers siècles honoraient déjà Marie comme Reine de martyrs, il fallut attendre de 17° siècle et l’ordre des Servites pour voir des fêtes spécifiques aux douleurs de Marie dans le calendrier liturgique. Et ce fut le Pape Pie VII, revenu heureusement de sa captivité Napoléonienne en 1814, qui étendit à l’Église universelle la célébration de la fête des sept douleurs de Marie, propre à l’ordre des Servites auparavant.

Nul doute que l’Eglise essaye de nous émouvoir aujourd’hui, à travers les souffrances terribles de la sainte Vierge que nous aimons. Nos cœurs si durs, seront ils attendris devant ce terrible spectacle ? Mais on peut aussi remarquer que les souffrances de Marie ont un sens plus profond : Elles unissent Marie avec Jésus qui sauve le monde en offrant ses souffrances et sa mort… Nous devrions alors avoir une immense gratitude devant le courage de notre Mère pour nous.. Que chacun choisisse la dévotion qu’il lui plait pourvu qu’il renouvelle son amour pour Marie !

Pratique : (re)lire l’admirable séquence Stabat mater, due au franciscain Jacopone de Todi.

Vendredi 14 septembre : exaltation de la sainte Croix

Notre fête du 14 septembre, l’exaltation de la sainte Croix, célèbre le retour de cette précieuse relique à Jérusalem en 630. Chosroas, le roi des Perses avait ravagé Jérusalem et une partie de l’empire romain d’orient, et emporté en Perse la sainte Croix du Seigneur. L’empereur Héraclius demanda la paix qui lui fut refusée par Chosroas, alors Héraclius pratiqua le jeûne et les prières, puis réunit une armée qui défit celle de Chosroas. Héraclius obtint la paix et exigea le retour de la précieuse Croix à Jérusalem. Un miracle se réalisa à cette occasion : Comme l’empereur portait lui même la Croix pour la remettre à sa place, habillé de ses riches habits d’empereur, il fut paralysé sur place. L’évêque Zacharie lui conseilla alors de revêtir des habits humbles pour imiter l’humilité de Jésus portant sa Croix… Ayant obéi, Héraclius put alors porter sans peine le précieux trésor !

Renouvelons particulièrement en ce jour notre dévotion à la Croix, qui nous rappelle la mort de Jésus pour nous, mort précieuse qui nous sauve ! Ayons ainsi une belle croix chez nous. Souvenons-nous aussi que la piété chrétienne appelle volontiers « croix » les épreuves et difficultés de notre vie. Si nous savons les porter courageusement à la suite du Seigneur, elles nous vaudront le Ciel, comme le rappelait souvent le saint curé d’Ars : Les croix transformées dans les flammes de l’amour sont comme un fagot d’épines que l’on jette au feu et que le feu réduit en cendres. Les épines sont dures, mais les cendres sont douces…/… Les combats nous mettent au pied de la Croix, et la Croix à la porte du Ciel.

Pratique : Garder la paix dans toute contrariété

Jeudi 13 septembre : de la férie

Après avoir parlé de la division des bons et des mauvais anges, examinons l’action des démons d’après l’histoire de Job…

Le livre de Job nous raconte que Job était un homme droit et craignant Dieu. Mais Satan prétendit devant Dieu que si il restait fidèle c’est parce qu’il avait été comblé de bienfaits, mais que cela ne durerait pas si l’épreuve l’atteignait ! Dieu permit alors au diable de l’éprouver mais sans toucher à sa vie. Le diable se déchaina alors en détruisant ses possessions, décimant sa famille, et le frappant d’un ulcère mauvais qui le renvoya sur le fumier sous les critiques acerbes de sa femme… Mais au milieu de l’épreuve, Job resta fidèlement attaché au Seigneur qui finalement le récompensa et lui rendit toutes ses bénédictions.

Tous les éléments de l’action du diable sont indiqués dans ce livre : – Le diable est mauvais et sa fureur destructrice est totale : s’il le peut, il casse tout ! – Cependant son pouvoir de nuisance ne peut dépasser la permission de Dieu… Ainsi un baptisé qui s’écarte des influences diaboliques sera toujours protégé de Dieu. – Enfin nous tous, nous connaîtront la tentation, mais jamais au dessus de nos forces.

Les principaux noms que la Bible donne au diable disent beaucoup sur lui : Satan, c’est-à-dire l’adversaire ; le Diable, c’est-à-dire le diviseur ; et encore, selon le livre de l’Apocalypse : l’accusateur de ses frères… Surtout tenons nous sagement loin de ce mauvais ! Et ne participons pas à ses mauvaises œuvres : la révolte, la division, la critique de ses frères…

Pratique : Ne dire de mal de personne en ce jour !

Mercredi 12 septembre : fête du saint nom de Marie

La fête du saint Nom de Marie fut instituée par le Bienheureux Pape Innocent XI, en mémoire de la victoire miraculeuse des armées chrétiennes sur les envahisseurs turcs à Vienne en 1683. Le premier sens de la fête d’aujourd’hui est donc d’abord une action de grâce pour la protection de Marie au cours des siècles, Elle est vraiment le secours des chrétiens ! l’autre sens qui ne manquera pas de nous toucher est le nom particulier qui fut donné à celle que nous fêtons aujourd’hui : Marie. Le sens exact du Myriam hébreu se perd dans la nuit des temps, mais les recherches les plus poussées ont indiqué que ce mot pouvait signifier soit souveraine, soit protectrice, ce qui rejoint assez étonnamment les deux  titres (mère et Reine) que la piété des chrétiens à donné à Marie depuis la nuit des temps… La touchante ferveur médiévale, à travers saint Bernard, pensait que Marie signifiait étoile de la mer. Cette conviction fut l’occasion d’un immense élan d’affection dans un magnifique sermon (qui nous touche encore aujourd’hui) du moine cistercien envers celle qu’il aimait profondément. Remarquons aussi que Myriam était le nom de la sœur d’Aaron, appelée la prophétesse dans le livre de l’Exode, celle qui chantait la victoire sur les égyptiens et qui accompagnait Moïse dans la libération du peuple de Dieu !

Le saint Curé d’Ars avait voulu placer dans un cœur suspendu au cou de la statue de la sainte Vierge de l’église d’Ars, un papier avec tous les noms de ses paroissiens… Si nous prions Marie, nous avons aussi nos noms dans son cœur !

Pratique : Assister à la Messe en l’honneur de Marie

Mardi 11 septembre : de la férie

Que peuvent bien faire les anges ? Avouez que c’est bien là une question de chrétien !! La première réponse à donner : c’est qu’ils adorent Dieu, comme nous le montre la vision décrite dans le livre de l’Apocalypse : Et ma vision se poursuivit. J’entendis la voix d’une multitude d’Anges rassemblés autour du trône… ils se comptaient par myriades de myriades et par milliers de milliers ! et criant à pleine voix :  » Digne est l’Agneau égorgé de recevoir la puissance, la richesse, la sagesse, la force, l’honneur, la gloire et la louange.. » Apocalypse ch. 15. Et cela semble les remplir de joie !

De même, l’ange de Fatima apprendra aux enfants à adorer : la face prosternée contre terre, il leur apprendra cette prière : Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je Vous aime! Je Vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas, qui ne Vous aiment pas.. Autrefois les statues des anges adorateurs dans nos églises rappelaient aux chrétiens qu’ils devaient aussi prendre du temps pour adorer Dieu, et qu’ils pourraient bien y trouver une joie et une paix profonde… Mais m’est avis qu’il faudra bien du boulot pour redonner aujourd’hui le sens de l’adoration…

Pratique : un temps d’adoration; au moins réciter la prière de l’ange de Fatima.

Lundi 10 septembre : saint Nicolas de Tolentino

Les parents de saint Nicolas de Tolentino n’arrivaient pas à avoir d’enfants, ils firent donc un pèlerinage à saint Nicolas de Bari, et ayant été exaucés par la venue d’un fils, ils l’appelèrent Nicolas. Nicolas naquit à saint Ange, ville des marches d’Ancône, vers 1245. Il fut surnommé de Tolentino, du fait de son long séjour dans cette ville. Dés l’enfance il montrait des signes de grande sainteté, n’hésitant pas à jeûner au pain et à l’eau, dés l’âge de 7 ans. Ayant choisi de se consacrer à Dieu, il fut nommé chanoine, mais il entendit un jour un sermon d’un ermite de saint Augustin qui développait ces paroles de la Bible : N’aimez pas le monde car le monde et ses plaisirs passent, et il décida de tout quitter pour entrer dans cet ordre austère. Très fidèle à sa règle, il édifiait ses frères par la profondeur de sa prière. Dans les derniers mois de son existence, il entendit le chant des anges et répétait alors souvent la parole de saint Paul : Il me tarde de mourir et d’être réuni au Christ. Il mourut à la date qu’il avait prédite, le 10 septembre 1306.

Tant de saints ont été bouleversés par une parole de la Bible ou d’entendre un sermon… Sommes nous assidus à écouter cette parole ?

Pratique : lire paisiblement un passage de l’Évangile.

Dimanche 9 septembre : 16° dimanche après la Pentecôte

Qui de vous si son âne vient à tomber dans un puits ne l’en retireras pas, même le jour du Sabbat !

Devant les pharisiens prompts à se choquer, Jésus guérit un hydropique le jour du Sabbat et leur reproche leur fausse indignation devant cette guérison : ne sortiraient-ils pas eux-mêmes leur âne du puits s’il venait à y tomber, que ce soit jour de sabbat ou non ! A première vue, l’Evangile de ce jour semble une discussion pointue sur les obligations exactes du jour du Sabbat. Mais en fait, il va beaucoup plus loin et éclaire un sombre recoin de notre âme… Ce qui ennuie Jésus – me semble-t-il – ce n’est pas tant les priorités dans le respect du Sabbat, que l’égoïsme qui règne dans nos cœurs ! Pour ce qui est de notre âne, comprenez  notre confort ou  notre tranquillité, le moindre argent que nous gagnons, la plus petite offense qui nous est faite… nous savons être pointilleux … et impitoyables. Mais pour ce qui est de l’hydropique – le prochain – rien ne nous parait urgent !

Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus raconte avec finesse qu’étant enfant on lui avait donné deux bagues en sucre et elle avait résolu de faire cadeau d’une des deux à sa sœur Céline. Mais voilà qu’au bout de quelques pas le panier qui contenait les précieux trésors était troué : il ne reste plus qu’une bague… Sainte Thérèse se met à pleurer : la bague de Céline est perdue ! Et Thérèse de se demander subitement pourquoi c’était celle de Céline qui était tombée…

Nous avons vraiment besoin d’une conversion intérieure nous dit le Seigneur, et pour cela précipitons nous sans retard vers le bien que nous voyons : Avons nous un pardon à donner ? une personne nécessiteuse à aider ? quelqu’un à soulager ? Dépêchons-nous : notre âne se noie !

Pratique : un acte de bonté

Samedi 8 septembre : fête de la Nativité de la Bienheureuse Vierge Marie

Habituellement l’Église fête le jour de la mort des saints, qu’elle appelle le dies natalis (le jour de la naissance au Ciel). Mais il y a deux exceptions à cette règle : la sainte Vierge Marie et saint Jean-Baptiste, c’est-à-dire les deux qui, à leur naissance, n’avaient pas le péché originel : Marie en avait été exempte dés le premier instant de sa Conception et Jean-Baptiste en avait été purifié dans le sein de sa mère… Cette fête apparaît au 7° siècle et le Pape Serge 1er la dota d’une procession. Le sens de cette fête est bien clair : nous remercions pour le don merveilleux de Marie ! Puisque Marie deviendra la Mère du Sauveur, sa naissance marque donc une immense joie et un immense espoir pour l’humanité, tout comme les premiers rayons de l’aube annoncent le soleil à celui qui espère la fin de la nuit…

Voulez-vous me faire la grâce de venir ici pendant 15 jours ? Demandait la sainte Vierge à Bernadette de Lourdes. Si c’est l’usage de faire un cadeau lors des anniversaires, nous trouverons sans peine, à partir des paroles de Marie ci-dessus, ce qui peut Lui faire plaisir !

Pratique : Un sacrifice en l’honneur de la Vierge Marie

Vendredi 07 septembre : de la férie

Il y eut un grand combat dans le ciel, Michel et ses anges combattaient contre le dragon… L’histoire des anges n’est pas un long fleuve tranquille ! La Bible nous évoque en quelques mots l’histoire d’un combat, extrême et violent, entre deux groupes d’anges et qui se solda par la déroute du Diable, Satan, et de tous ses sbires. Que s’était-il donc passé?

D’un coté, l’un des plus beaux anges, Lucifer (celui qui porte la lumière) s’était révolté, entrainant après lui tout un groupe d’anges ; ils combattaient dorénavant l’œuvre de Dieu. De l’autre, Michel (qui veut dire en hébreu : Qui est comme Dieu !) prenait la tête des anges restés fidèles au Seigneur et chassait du Ciel Satan et ses alliés… Pour quelqu’un de peu formé dans la foi, ce combat pourrait paraître ancien et de peu d’intérêt pour nous… sauf que ce combat violent se continue de nos jours et sur notre terre ! Quiconque visite le pauvre presbytère d’Ars peut voir, par exemple, le lit du saint Curé portant des traces de feu : Il subissait les assauts de Satan, furieux de le voir ruiner son empire… Pour nous, prions d’abord pour demander au Seigneur la force dans la tentation qui ne nous épargnera jamais, et aussi pour éviter l’esprit du monde : nous savons qui l’inspire…

Pratique : réciter la prière à saint Michel Archange