Mercredi 30 janvier : sainte Martine

Vous avez aimé la justice et haï l’iniquité. C’est pourquoi Dieu, votre Dieu, vous a ointe d’une huile d’allégresse d’une manière plus excellente que toutes vos compagnes. Trait de la Messe de sainte Martine.

Martine était une vierge romaine de noble origine puisqu’elle était fille d’un consul. Ayant perdu ses parents très jeune, elle distribua ses grands biens aux pauvres, préférant le trésor du ciel à celui de la terre. Elle fut arrêtée et on lui demanda d’adorer des idoles ce qu’elle refusa d’accepter avec horreur. Longuement torturée, elle eut finalement la tête tranchée sous l’empereur Alexandre Sévère le 1er janvier 226. Son corps bienheureux fut retrouvé quelques 1400 ans plus tard sous le pontificat du Pape Urbain VIII et placé en grande pompe dans l’Église qui lui est dédiée à Rome sur le Forum.

D’après saint Augustin, au dernier jour, le Seigneur se tournera vers les réprouvés en leur disant : J’avais placé  sur terre mes petits pauvres, pour vous. Moi, leur chef, je trônais dans le Ciel à la droite de mon Père, mais sur la terre mes membres avaient faim. Si vous aviez donné à mes membres, ce que vous auriez donné serait parvenu jusqu’à la Tête. Quand j’ai placé mes petits pauvres sur la terre, je les ai institués vos commissionnaires pour porter vos bonnes œuvres dans mon trésor : vous n’avez rien déposé dans leurs mains, c’est pourquoi vous ne possédez rien auprès de moi… Saint Augustin avait bien senti que, dans l’Evangile, le Seigneur ne transige pas sur la charité qu’Il demande de nous ! Sainte Martine, elle, avait trouvé cette charité pour les pauvres, elle nous invite à suivre ce secret d’Evangile…

Pratique : Veillons aujourd’hui à soulager une souffrance ou aider un pauvre.

Mardi 29 janvier : saint François de Sales

On prend plus de mouches avec une cuillerée de miel, qu’avec cent tonneaux de vinaigre. Saint François de Sales

Saint François de Sales est un immense saint de l’histoire catholique qui a eu une profonde postérité spirituelle jusqu’à nos jours. François Bonaventure de Boisy naquit en 1567 dans une famille noble au château de Sales près de Thorens en Haute-Savoie. Après de brillantes études à Paris puis Padoue, son père destine cet ainé de famille au poste prestigieux de sénateur de Savoie. Mais il s’y refuse, affronte paisiblement la colère de son père, pour devenir simple prêtre. Mgr Granier, l’évêque de Genève en exil (du fait de la domination protestante sur la ville), lui confie l’évangélisation du Chablais, gagné au calvinisme. Il s’y dévoue sans compter, au milieu de mille dangers, renouvelant les méthodes pastorales (distribution de tracts, conférences contradictoires, etc.), avec un énorme succès, puisqu’il ramena le pays entier à la foi catholique ! En 1597, il est nommé coadjuteur de son évêque auquel il succéda en 1602. Pendant 20 ans il se dépensera sans compter, dans le souci de son peuple, en écrivant des livres spirituels dont la très fameuse introduction à la vie dévote, et il fondera l’ordre des religieuses de la Visitation avec sainte Jeanne de Chantal. Sa douceur était proverbiale et sa réputation était immense ; quand il mourut en 1622, ce fut un deuil national.

Mon intention est d’instruire ceux qui vivent dans les villes, dans le mariage, à la cour, et qui par leur condition sont obligés de vivre dans le monde, et qui souvent prétextent de cela, pour ne même pas penser pouvoir mener une vie dévote…. écrivait saint François de Sales dans l’introduction à la vie dévote. La race de ceux qui ont des prétextes pour ne pas pouvoir aimer Dieu n’est pas éteinte, me semble-t-il… Lisons alors les livres de saint François, et que son doux amour nous gagne ! Et que de nouveaux François de Sales se lèvent pareillement  pour renouveler ce monde !

Pratique : Nous garderons aujourd’hui la douceur dans nos cœurs et nos paroles.

Lundi 28 janvier : saint Pierre Nolasque

Saint Pierre Nolasque vécut principalement au XIII° siècle. Né en France, il passa la majeure partie de sa vie en Espagne. Suite à une vision de la Vierge Marie, il fonda l’ordre de Notre Dame de la Merci pour le rachat des captifs. A cette époque, en effet, les musulmans razziaient les pays chrétiens et faisaient beaucoup d’esclaves… Dans l’ordre fondé par Pierre Nolasque, on faisait un quatrième vœu étonnant : S’il arrivait aux religieux de manquer de l’argent nécessaire pour racheter un esclave, ils devaient s’offrir comme captifs à sa place notamment pour éviter le naufrage dans la foi de ces frères chrétiens.

Il est de bon ton aujourd’hui de critiquer les chrétiens dans leur histoire et leurs croyances. Mais bien peu se risqueraient à reproduire la charité qu’ils ont manifesté au cours de l’histoire ! Il n’est guère que dans l’Evangile où l’on commande d’aimer ses ennemis, et où l’on enseigne le don de sa vie pour ses frères, comme l’a vécu saint Pierre Nolasque.

Pratique : Consacrer aux autres quelques instants de sa journée.

Dimanche 27 janvier : 3ème dimanche après l’Epiphanie

Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit ; mais dis seulement un mot, et mon serviteur sera guéri.

Dans l’Evangile de ce dimanche, une chose me frappe fortement : Jésus, après avoir entendu la prière du centurion est, nous dit l’Evangile, dans l’admiration ! Et il dit ces paroles : Je vous le dis en vérité, même en Israël je n’ai pas trouvé une aussi grande foi. Là, je me frotte les yeux ! Ce n’est pas souvent, dans l’Evangile, que Jésus s’émerveille au sujet des hommes : les pharisiens sont copieusement corrigés, les apôtres sont souvent repris, et là, un énorme compliment ! Marie-Madeleine a été louée pour son amour, la petite vieille qui donnait deux sous au temple a été louée pour sa générosité, et ce simple centurion romain, lui, est loué pour sa foi ! Mais qu’a-t-il fait, qu’a-t-il donc dit, qui émerveille ainsi le Seigneur ? Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit ; mais dis seulement un mot, et mon serviteur sera guéri.

Nous sommes de bien pauvres hommes… on le saisit parfois dans un éclair de lucidité, mais on n’aimerait certainement pas que les autres le disent ! Le centurion, lui, le dit ouvertement et par son attitude publique : il n’est pas digne de la venue de Jésus chez lui… Evidemment, cela touche Jésus. Surtout que c’est lié à une confiance totale : Dis seulement une parole… Souvent je pense qu’au moment de notre mort, il faudrait pouvoir dire cela en vérité… L’accueil serait alors parfait. Mais pour y arriver, pensons à nous y préparer…

Pratique : Essayer de dire en vérité les paroles du centurion avant d’aller communier.

Samedi 26 janvier : saint Polycarpe

Voilà le docteur de l’Asie, le père des chrétiens, le destructeur de nos dieux ; c’est lui qui enseigne tant de gens à ne pas sacrifier et à ne pas adorer ! Paroles des païens contre Polycarpe, rapportées dans le récit de son martyre.

 Celui qui obéit à Dieu grandit comme un palmier, … quand il devient vieux, il porte encore des fruits dit le psaume 92… Cette citation semble coller à saint Polycarpe ! D’abord parce que son nom signifie fruit abondant ! Et aussi parce qu’il obtint le martyre dans une vieillesse avancée, comme nous allons le voir… Avec Polycarpe, nous sommes dans les temps apostoliques. Polycarpe fut en effet personnellement disciple de l’apôtre saint Jean. Devenu évêque de Smyrne (actuellement Izmir, en Turquie…), il eut un rayonnement extraordinaire et sa réputation en imposait au Pape de l’époque lui-même. Dans le récit de son martyr qui nous a été conservé on remarquera qu’il fut arrêté à un âge déjà avancé, et on le poussa à renier le Christ . Sa réponse est restée célèbre : Voilà 86 ans que je Le sers et Il ne m’a fait aucun mal. Comment pourrais-je outrager mon Roi et mon Sauveur ? Il mourut martyr vers l’an 155.

Tu te lèveras devant la personne du vieillard et tu l’honoreras dit encore la Bible. Espérons que les anciens d’aujourd’hui qui tutoient saint Polycarpe par l’âge, transmettent aux jeunes générations des exemples de ce calibre ! Espérons aussi que les jeunes générations sachent respecter et honorer leurs anciens auxquels ils doivent la vie et souvent la foi !

Pratique : Reprendre nos résolutions de début d’année

Vendredi 25 janvier : conversion de saint Paul

Celui qui a agi efficacement dans Pierre pour le rendre Apôtre, a aussi agi efficacement en moi pour me rendre Apôtre des Gentils…             Passage de la lettre de saint Paul aux Galates.

Nous fêtons aujourd’hui la conversion de saint Paul, racontée au chapitre 9 du livre des actes des apôtres. Il n’y a pas d’autre fête liturgique à l’occasion d’une conversion… Mais il faut dire que celle-là est emblématique ! Saint Paul, jeune loup prometteur de la caste des pharisiens, se prépare à persécuter violemment les chrétiens de Damas. Il prend la route, muni des lettres des grands prêtres autorisant sa mission. Mais voilà qu’en un instant, le Seigneur va changer le pharisien en chrétien, le violent en obéissant, le persécuteur en apôtre. Et quel apôtre ! Il sera le plus puissant des temps apostoliques, réalisant la prophétie du Seigneur à Ananie : cet homme m’est un instrument de choix pour porter mon nom devant les nations païennes, les rois et les Israélites. Actes 9, 15.

Il nous faudrait beaucoup de chutes de cheval aujourd’hui pour remettre en ordre la France et la chrétienté ! Et si c’était nous qui chutions ? Devenir des grands apôtres… serions-nous prêts si le Seigneur se manifeste ?

Pratique : Dans sa prière, se proposer au Seigneur pour le travail qu’il Lui plaira.

Jeudi 24 janvier : Saint Timothée

Mon bien-aimé : recherche la justice, la piété, la foi, la charité, la patience, la douceur. Combats le bon combat de la foi ; saisis la vie éternelle, à laquelle tu as été appelé, et pour laquelle tu as fait ta belle profession en présence de nombreux témoins.    Épitre de saint Paul à Timothée.

Timothée, fils d’un père grec et d’une mère juive, était contemporain des apôtres. Amené à la foi chrétienne par saint Paul, il devint son disciple et même son disciple préféré. Saint Paul écrivit aux Philippiens ce bel éloge de Timothée : Je n’ai en effet personne d’autre qui partage véritablement avec moi le souci de ce qui vous concerne (Phil 2, 2). Saint Paul le fit évêque d’Éphèse et lui écrivit deux épîtres dites « pastorales », contenant de nombreux conseils pour pratiquer la charge épiscopale.

La grande grâce de la vie de Timothée fut de rencontrer saint Paul. Et j’imagine que des années plus tard, il devait remercier Dieu d’avoir croisé la route de l’Apôtre avec une cœur disponible. Timothée devait aussi être devenu profondément missionnaire et souhaiter donner à d’autres la chance qu’il avait lui-même eue… Est-ce notre cas ? Sommes-nous émerveillés de la chance d’avoir reçu la foi ? Pensons-nous à transmettre à d’autres ce don magnifique et gratuit que le ciel nous a fait ?

Pratique : Se souvenir des grandes grâces de sa vie… Et voir si nous y sommes toujours fidèles.

Mercredi 23 janvier : saint Raymond de Penafort

O Dieu, qui avez choisi le bienheureux Raymond pour en faire un ministre admirable du sacrement de la pénitence, et qui lui avez fait traverser les eaux de la mer de façon merveilleuse, accordez-nous cette grâce, que, par son intercession, nous puissions porter de dignes fruits de pénitence et parvenir au port du salut éternel. Oraison de la Messe de saint Raymond.

Raymond de Penafort vécut en Espagne aux 12ème et 13ème siècles. Sa vie fut bien remplie : expert du droit de l’Église, religieux dominicain, spécialiste de la confession (il fut le confesseur du Pape de l’époque et est considéré comme un des patrons des confesseurs), fondateur d’ordre, et ayant le don des miracles, il vécut jusqu’à presque cent ans ! Son plus grand miracle fut de rallier Barcelone depuis les iles Baléares avec son manteau en guise d’embarcation ! A ne pas tenter de refaire chez soi…

Puisqu’avec saint Raymond nous parlons de la confession, rappelons quelques vérités simples à ce sujet : – On ne va pas se confesser parce que cela plaît, mais parce que nous en avons besoin ! Quel étrange paradoxe ! Souhaiter que le Seigneur bénisse nos vies, et de L’empêcher de nous donner les bénédictions qu’Il a préparé dans les sacrements… – La confession fait un bien considérable ! Quand nos péchés, réellement lourds à porter, sont effacés par Dieu, on vit alors une vraie libération. On en voit tant, notamment les enfants, sortir du confessionnal avec un large sourire… – La confession redonne du courage ! Dans la confession nous recevons le pardon de Dieu, qui est un acte d’amour. Quand on a reçu de l’amour, on devient capable d’aimer, particulièrement en pardonnant à ceux qui nous ont offensés. Donnons donc cette joie à ce bon Père : revenons à lui… et nous serons heureux. saint curé d’Ars. Bonnes confessions !

Pratique : Ne pas s’excuser ni ne vouloir paraître meilleur que nous sommes.

Mardi 22 janvier : saints Vincent et Anastase

Les âmes des justes sont dans la main de Dieu. Aux yeux des insensés ils ont paru mourir, mais ils sont dans la paix.  extrait de l’introït de la Messe des saints Vincent et Anastase.

Deux saints martyrs sont proposés aujourd’hui à notre vénération : Vincent et Anastase, réunis dans une même fête, car ils moururent le même jour, mais à des années de distance! Saint Vincent naquit en Espagne à Huesca au 2ème siècle. Il fut ordonné diacre par Valens, évêque de Saragosse, et celui-ci, ayant du mal à parler, chargea Vincent de prêcher à sa place. Ayant appris son rôle, Dacien, gouverneur de cette province au nom de l’empereur Dioclétien, ordonna d’arrêter Vincent et de l’amener, couvert de chaines, à Valence. Il y subit un terrible martyr devant de nombreux témoins, qu’il supporta avec une force admirable. Il mourut le 22 janvier 304. Son courage dans ses souffrances le rendit vite célèbre et son culte se répandit rapidement partout. Il fait partie, avec saint Étienne et saint Laurent, des trois plus célèbres diacres. Saint Vincent est aussi le sympathique et populaire patron des vignerons !

Quant à Anastase, nous savons peu de choses de lui. Il était un moine persan, et le roi des perses Chosroas lui fit trancher la tête en 628. Son chef fut transporté à Rome, où il était vénéré vers 650. En 1221, les reliques de St Vincent furent aussi apportées d’Espagne et placées dans la basilique dédiée à St Anastase. Saint Vincent fut martyr de son dévouement, ce martyre là est à notre portée ! Quand on ne sait pas toujours quoi mettre sous le nom d’amour et de charité, on voit toujours très bien ce qu’on peut mettre sous le mot dévouement… Alors, sommes-nous de ceux qui disent toujours oui à Dieu, à l’ami, au supérieur, au prêtre qui nous sollicite ? Et avec le sourire en prime ? Vous êtes alors sur le chemin du Ciel, ne le quittez pas !

Pratique : Aujourd’hui nous ne refuserons aucun service.

Lundi 21 janvier : sainte Agnès

Vous avez délivré mon corps de la perdition, … et en face de mes adversaires vous vous êtes fait mon défenseur. Tiré de l’épitre de la messe de sainte Agnès.

Avec Agnès, nous fêtons aujourd’hui une Vierge romaine qui subit le martyre à la fin du 3ème siècle. Son nom « Agnès » signifie en latin l’ « agnelle », et en grec « la pure ». Le récit de son martyre, assez tardif, raconte son combat courageux pour garder sa pureté. Ajoutez à cela que cette vaillante martyre n’avait que 12 ou 13 ans lors de son supplice, et vous comprendrez l’admiration et l’affection que lui ont portées les premiers chrétiens. Son nom figure d’ailleurs au Canon de la Messe, signe de la dévotion de l’Église de Rome pour elle, et chaque année, c’est dans l’église sainte Agnès qu’on bénit les agneaux dont la laine servira à faire les palliums des archevêques (ce sont des signes de la communion avec le Pape)….

Grâce à sainte Agnès, évoquons la pureté chrétienne. Dés les premiers siècles de l’Église, et contre l’exemple donné par la Rome païenne, on voit fleurir la pureté chez les chrétiens. Ils étaient tellement conscients d’être devenus des enfants de Dieu et des temples du Saint-Esprit qu’ils ne pouvaient que vivre un grand idéal de pureté pour leurs corps. Un Justin et un Tatien dans leur apologies, feront de cette pureté des chrétiens un grand argument pour montrer aux païens que la sagesse chrétienne était meilleure que la leur.

Que diraient-ils aujourd’hui ? Devant ce monde qui se paganise, comme il serait nécessaire que les chrétiens se souviennent de l’exemple de leur ancêtres, et qu’ils retrouvent un vrai idéal de pureté. Pureté dans les comportements, les paroles, les pensées, l’habillement… Nous avons un devoir d’excellence en face de ce monde qui ricane de nos efforts, mais admirera toujours secrètement ceux qui vivent un idéal de beauté !

Pratique : Veiller à la pureté de nos pensées et de nos regards.