Jeudi 7 juin : De la férie

Comme on a fêté le saint Sacrement jeudi dernier et omis Marie, Reine (le 31 mai), je voudrais vous en dire un mot aujourd’hui : La reine se tient à sa droite, en vêtements tissus d’or… Tiré du graduel de la fête de Marie Reine.

Les apparitions de Fatima en 1917 avaient vraiment frappé les esprits du 20° siècle… Voir la Vierge Marie faire danser le soleil par un rayon venu de ses mains, rappelait à la vieille chrétienté un titre parmi les plus anciens de Marie : Elle est Reine ! Alors, par l’encyclique ad cœli reginam, du 11 octobre 1954, le Pape Pie XII institua cette fête de Marie Reine qui devait se célébrer chaque 31 mai. Cette dévotion dont on garde la trace dans des prières antiques comme les litanies de la sainte Vierge, les hymnes à Marie (Regina coeli, ave regina coelorum, salve regina) et tant d’autres, était donc un nouveau cri d’amour pour celle qui était souvent venue visiter notre terre. Mais au fait, que signifie-t-elle vraiment ? Que Marie a puissance sur toute la création depuis la terre jusqu’aux anges en passant par les hommes ? Certainement ! Que la dignité de la mère de Dieu devrait lui valoir le respect et l’affection de tous ? Sans aucun doute ! Que Marie veille sur tous les hommes comme une bonne souveraine ? Oui, cela encore ! Pour toutes ces raisons, Marie est Reine…

Autrefois, dans les lieux où les miracles de Marie s’étaient multipliés, on couronnait les statues. C’était un signe de remerciement, d’affection, de dévouement envers Elle. On peut le reproduire personnellement : Cela s’appelle se consacrer à Marie. De l’avis de tous les grands saints c’est l’occasion d’un renouveau spirituel certain. Pourquoi pas vous ?

Pratique : S’offrir à Marie pour la servir

Mercredi 6 juin : Saint Norbert

…le maître de ces serviteurs revint, et leur fit rendre compte. Et celui qui avait reçu cinq talents s’approcha, et présenta cinq autres talents, en disant : Seigneur, vous m’avez remis cinq talents ; voici que j’en ai gagné cinq autres… tiré de l’Evangile de la Messe de saint Norbert

Norbert naquit à la fin du 11° siècle. Issu d’une famille aisée, et quoiqu’il fut clerc dans l’Église, il mena d’abord une vie mondaine. Mais un jour qu’il allait à cheval, un orage se déclencha et la foudre tomba juste devant lui. Il tomba de sa monture et il crut entendre une voix qui lui reprochait sa vie passée. Devant ce signe, Norbert restait libre, mais il choisit dorénavant d’être fidèle au Seigneur… Il donna ses biens aux pauvres, pratiqua une vie pénitente et consacrée à la prédication de la parole de Dieu. Avec 13 compagnons, il fonda, dans ce même but, un nouvel ordre dans le diocèse de Laon, au lieu dit « prémontré » : L’ordre qu’on appellera « des prémontrés », qui suivra la règle de saint Augustin. Il se propagera de façon merveilleuse, participant à un profond renouveau de l’Église. Nommé plus tard archevêque de Magdebourg, il se dévoua pour la cause de l’Église. Il mourut le 11 juin 1134 à Magdebourg.

Tout comme saint Norbert, le choix de la direction de notre vie dépend de nous… Reste à savoir, particulièrement au moment de notre mort, ce que nous voudrions avoir accompli ! Si nous savions écouter la parole de Dieu, nous aurions sans doute la réponse…

Pratique: Pourquoi ne pas relire l’Evangile des talents (Mt 25, 14-30), celui de la Messe d’aujourd’hui…

Mardi 5 juin : Saint Boniface

Boniface naquit en Angleterre vers la fin du VII° siècle et s’appelait d’abord Winfried. Attiré par la vie religieuse, il entra jeune au monastère. Ordonné prêtre à 30 ans, il ressenti l’appel pour les missions, c’est-à-dire, à l’époque, à partir annoncer la foi aux Germains. Il commença une première mission en Frise qui fut un échec. Il revint à son monastère où il fut élu abbé, charge qu’il résilia bientôt, poussé par le désir de repartir évangéliser. Il rencontre à Rome le Pape Grégoire II qui le renomme « Boniface », « le bienfaisant » et le confirme dans l’envoi auprès des Germains. Il part en mission en Thuringe, Saxe et finalement Frise avec grand succès. Bientôt, il est sacré évêque et responsable de toute la Germanie, immense territoire ! Il sera l’apôtre incessant de toute cette région, convertissant de nombreux païens et sacrant Pépin comme roi des Francs. A l’âge de 80 ans, apprenant que les Frisons étaient revenus à l’idolâtrie, il repartira là-bas en mission, tout en pressentant sa mort prochaine (il emmena avec lui son linceul…). Il fut massacré par des frisons païens le 5 juin 756, et fut enterré au monastère de Fulda. Les allemands ont une grande vénération pour leur apôtre, encore de nos jours…

Comme le souligne la liturgie, nous avons en Boniface un de ces immenses apôtres, rempli du feu de l’Esprit-Saint que le Seigneur donne parfois, avec bonté, à son Église. Voir saint Boniface repartir à 80 ans en mission, nous remplit de confusion, nous qui sommes si tièdes pour parler de la foi ! Que saint Boniface mette en nos âmes l’amour de nos frères dans les ténèbres, et fasse de nous d’authentiques missionnaires là où nous sommes !

Pratique: Prier pour ceux que nous croiserons aujourd’hui

Lundi 4 juin : Saint François Carraciolo

François Carraciolo, qui s’appela d’abord Ascanio Carraciolo, naquit dans les Abruzzes. Il fait partie de ces saints qui pratiquèrent dés l’enfance une profonde vie chrétienne très édifiante. Il participa à la fondation d’un nouvel ordre: les clercs réguliers mineurs. Ce mouvement était un fruit de la contre réforme catholique qui cherchait un profond renouveau dans l’Église à la suite du Concile de Trente. Dans cet ordre on faisait le vœu de ne pas rechercher de dignités ecclésiastiques. Saint François vécut d’ailleurs lui-même cette promesse en refusant au Pape Paul V tous les honneurs dont celui-ci voulait le combler. L’ordre devait aussi s’adonner à l’adoration nocturne de la Sainte Eucharistie, et là encore saint François Carraciolo était le premier à donner l’exemple en veillant volontiers toute la nuit. En faisant sa profession solennelle Ascanio prit le nom de François et devint, deux ans après, le supérieur de son ordre, et il travailla de toutes ses forces à son développement. A l’âge de 44 ans il eût la révélation de sa mort prochaine qui arriva en 1608, la veille de la fête du Corps du Christ. Il fut enterré à Naples, au berceau de son ordre.

Le saint Curé d’Ars avait changé sa paroisse en rappelant à tous les habitants que le Seigneur vivait au milieu d’eux dans le tabernacle… Saint François Carraciolo, à sa manière, voulait le rappeler aussi à tous. En sommes nous vraiment conscients ? Pourquoi alors toutes ces église vides de priants ? Pourquoi le Seigneur est-il laissé si souvent seul ? N’en portons-nous pas notre part de responsabilité?

Pratique: Un moment d’adoration (même bref) auprès du Seigneur dans l’Eucharistie.

Dimanche 3 juin : 2° dimanche après la Pentecôte, solennité du très saint Sacrement

Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi en lui. (Dans l’évangile de la fête)

Selon la remarque profonde de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, le Seigneur ne vient pas dans l’Hostie pour rester dans un ciboire, tout doré soit-il, mais bien plutôt pour venir dans notre âme ! C’est le mystère de la communion : l’union étonnante du Seigneur avec notre âme ! Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, encore elle, nous a laissé une description étonnante de sa première communion : Ce fut un baiser d’amour, je me sentais aimée, et je disais aussi :  » Je vous aime, je me donne à vous pour toujours ». Ce jour-là … Thérèse avait disparu, comme la goutte d’eau qui se perd au sein de l’océan… toute la joie du Ciel venant dans un cœur… Pour sainte Thérèse la communion est donc un envahissement de l’amour de Dieu ! Envahissement qui la fera d’ailleurs beaucoup grandir spirituellement…

Et pourquoi alors nos communions nous changent si peu nous-mêmes ? Sainte Catherine de Sienne nous donnera la réponse. Elle eut un jour une vision, elle voyait sortir de l’église les « communiants » portant un cierge. Certains d’entre eux ne portaient rien et semblaient dans l’obscurité, d’autres portaient un tout petit cierge avec une petite flamme, d’autres un gros cierge avec une immense flamme. Elle comprit que si le Seigneur, de son coté, donnait tout son Amour, en revanche les cœurs des hommes, par leur tiédeur, empêchaient souvent cet amour de porter du fruit…

Pratique : Une communion spirituelle, c’est-à-dire prendre un moment pour désirer recevoir notre Seigneur Jésus-Christ dans l’Hostie.

Samedi 2 juin : De la sainte Vierge au samedi

Ceci est mon Corps, livré pour vous! (de l’évangile de la Messe du Saint-Sacrement).

Avant de parler du Saint Sacrifice, il n’est sans doute pas inutile de rappeler la foi de l’Église. La Messe n’est pas une simple assemblée de prière, elle n’est pas non plus un simple repas, elle est surtout un vrai sacrifice. Autrement dit, chaque fois qu’un prêtre accomplit la consécration du pain et du vin,  le sacrifice du Seigneur sur la Croix s’accomplit devant nos yeux. Quand le Padre Pio disait sa Messe, on voyait alors le sang couler des plaies de ses mains. Les assistants alors avaient un choc : ils comprenaient instantanément ce qui se passait à l’autel : Jésus est en train de sauver le monde !

Comme on comprend la belle coutume des fidèles fervents qui assistaient à la Messe tous les jours ! Comme on comprend nos ancêtres qui voulaient une église dans la moindre bourgade de nos pays ! Comme on comprend aussi comment bien assister à la Messe : s’offrir avec le Seigneur pour sauver ce monde et étendre son Règne ! Donnez à notre temps, Seigneur, des chrétiens fervents !

Pratique: En union avec le Sacrifice du Seigneur, pratiquer l’esprit de sacrifice au cours de la journée.

Vendredi 1er juin : Sainte Angèle Mérici

Je me permets encore une infidélité à un saint aujourd’hui, dans le but de développer et nourrir notre piété Eucharistique. Parlons aujourd’hui de la présence réelle de Jésus-Christ dans l’hostie : Dogma datur Christiánis, quod in carnem transit panis et vinum in sánguinem. (séquence de la fête). C’est une vérité proposée aux chrétiens, que le pain devient la chair et le vin le sang du Christ.

On peut lire dans la biographie du saint Curé d’Ars que quand il était accueilli dans une maison pour la nuit, il demandait toujours où se trouvait le clocher le plus proche. Alors il dirigeait son prie-Dieu vers ce tabernacle pour faire sa prière ! Le saint curé avait bien compris que le Seigneur était resté présent parmi nous et qu’il attendait notre visite. Il savait aussi par expérience la joie d’être en présence du Maître et de lui tenir compagnie un instant…

N’oublions jamais que nos églises ne sont pas vides, elles sont habitées par la présence amoureuse du Seigneur qui veut partager nos joies, porter nos peines, et nous accompagner dans nos soucis quotidiens. Alors, de notre coté, ne le laissons pas seul ! Ne nous privons pas de ce si grand bonheur de cette terre !

Pratique : Une visite – même rapide –  au Saint-Sacrement

Jeudi 31 mai : Fête du saint Sacrement (fête Dieu)

En 1208, une sainte religieuse hospitalière des environs de Liège, Julienne du Mont-cornillon, eut une apparition: Elle voyait une sorte de lune dans le ciel, mais dont il manquait un petit bout pour être parfaite. Une voix du ciel lui révéla ce mystère : Cette lune représentait le cycle des fêtes de l’Église et l’échancrure qu’elle avait remarqué, indiquait qu’il manquait un fête pour que ce cycle soit parfait: une fête en l’honneur du Très Saint Sacrement. C’est la Fête-Dieu telle que nous la célébrons aujourd’hui. C’est à saint Thomas d’Aquin qu’il revint de composer la Messe et l’office de ce jour, et que tous considèrent comme un chef-d’œuvre remarquable ! Normalement, en plus de la Messe solennelle, une procession devrait être faite en ce jour, autant que possible, pour marquer la dévotion et la foi des fidèles. Remarquons aussi qu’en France, et depuis Napoléon, on n’oblige plus à l’assistance à la Messe aujourd’hui mais on solennise alors la fête le dimanche suivant.

Que de fruits magnifiques produisit la Fête-Dieu ! Comme nos ancêtres ont aimé vénérer l’Hostie sainte, y nourrir toute leur piété et leur vie ! Ils ont multiplié les processions, les adorations, les bénédictions avec le Saint Sacrement… Et nous, où en sommes-nous dans notre amour de l’Eucharistie ? Sommes-nous régulièrement présent auprès de Lui ? Souvenons-nous de cette loi universelle : Notre ferveur dépendra toujours de notre amour du Saint-Sacrement !

Pratique : Quelques instants auprès du Seigneur dans l’Eucharistie

Mercredi 30 mai : De la férie, en France, Sainte Jeanne d’Arc

Jeanne d’Arc naquit à Domrémy en Lorraine, en 1412 de parents très chrétiens. A 13 ans elle eut l’apparition de saint Michel, sainte Marguerite et sainte Catherine, lui demandant d’aller libérer la France. A la suite de nombreuses péripéties, elle rencontra le roi, prit la tête de l’armée, fit libérer Orléans et sacrer le roi à Reims. Que de réussite pour une toute jeune fille ! Averti par les « voix » qu’elle entendait, elle sut qu’elle tomberait aux mains de l’ennemi, ce qui arriva à Compiègne. Jugée par un tribunal ecclésiastique corrompu, elle fut condamnée à être brulée vive. Jeanne fut donc brulée un 30 mai, elle n’avait pas encore 20 ans. Bientôt réhabilitée, elle fut canonisée puis, à la demande des évêques de France, elle fut déclarée patronne secondaire de la France par le Pape Pie XI.

Avec sainte Jeanne d’Arc, la France compte une héroïne extraordinaire. Extraordinaire de foi, de courage, de fidélité. Et s’il existe une exception française, c’est surtout dans cette intervention inouïe de Dieu pour la liberté de notre pays ! Nous devrions répondre à cet amour de prédilection de Dieu, par une fidélité totale… Mais la France se souvient-elle encore de son baptême?

Pratique: Prier aujourd’hui pour la France!

Mardi 29 mai : Sainte Marie-Madeleine de Pazzi

Dieu, qui aimez la virginité, et qui avez orné des dons célestes, Marie-Madeleine, cette vierge embrasée de votre amour, donnez-nous d’imiter, dans sa pureté et sa charité, celle que nous vénérons en célébrant sa fête.      Oraison de la Messe de sainte Marie-Madeleine de Pazzi

Alors que les grandes familles ne donnent pas toujours l’exemple de la vertu, sainte Marie-Madeleine est, elle, un extraordinaire ornement de la noble famille des Pazzi. Elle naquit à Florence le 2 avril 1566, et dés sa jeunesse prit le chemin d’une vie sainte et mystique, prononçant le vœu de chasteté à 10 ans. Entrant au Carmel, qui l’attirait pour on intimité avec Dieu, elle prit le nom de sainte Marie-Madeleine. Au couvent, sa vie fut d’une mortification extrême (Elle jeûnera pendant 5 ans !) et d’une grande pureté. Les livres qu’elle écrivit racontent les faveurs mystiques et les extases qu’elle connut, tout comme ses violentes épreuves et tentations. Elle portait dans ses souffrances le souci du salut de ses frères et le renouvellement de l’Église. Elle mourut de phtisie à Florence le 25 mai 1607, son corps est demeuré incorrompu.

Je ne résiste pas au plaisir de vous donner l’incroyable leçon de catéchisme que lui fit le Seigneur Lui-même : Pour lui expliquer le bonheur du Ciel, le Seigneur lui dit que les joies de cette terre ressemblaient à un verre d’eau fraiche donné à un homme accablé par une forte chaleur. C’est bien agréable, mais le bonheur du Ciel est tellement plus grand ! Il ressemblerait bien plutôt à une piscine fraiche dans laquelle le même homme accablé se plongerait avec tant de délices… Et si nous faisions le choix des bonheurs du Ciel dans notre vie ?

Pratique : Nous sommes à la saison des premières communions, professions de foi et confirmations, avons-nous pensé à prier pour ceux qui s’y préparent ?