Lundi 13 août : De la férie

… prenant la très sainte et très glorieuse Vierge pour protectrice spéciale de notre royaume, nous lui consacrons particulièrement notre personne, notre état, notre couronne et nos sujets.  C’est par ces mots que le pieux roi Louis XIII consacra la France à la très sainte Vierge Marie, le 10 février 1638. Le 15 août devenait alors la fête patronale de la France, et l’on devait relire publiquement chaque 15 août le texte de cette consécration. Cette consécration nous engage toujours aujourd’hui, et la France demeure, d’une manière spéciale, la « terre de sainte Marie » et devrait veiller à garder une grande dévotion envers elle…

Du coté de la sainte Vierge, cette consécration a été clairement acceptée, puisque la sainte Vierge multipliera les apparitions sur le sol de notre pays : Le Laus, la rue du Bac à Paris, Lourdes, La Salette, Pontmain, L’île-Bouchard… La Vierge est venue avertir ses enfants si souvent turbulents et oublieux de leurs promesses… Mais l’avons nous écoutée ? Avons nous gardé la dévotion de nos pères? Pour ce 15 août qui s’approche, veillons à nous consacrer particulièrement à Marie, ou à renouveler cette consécration si nous l’avions déjà faite.

Pratique : Préparer notre consécration du 15 août par un renouvellement de la prière à Marie.

Dimanche 12 août : 12° dimanche après la Pentecôte

D’après les récits authentiques, lors de la huitième apparition de Lourdes, le 24 février 1858, la Vierge Marie regarde la foule qui entoure la grotte, son visage devient triste et elle dit à Bernadette : Vous prierez Dieu pour les pécheurs…

La parabole du bon Samaritain nous enseigne un peu la même chose que la Vierge à Lourdes : N’est-il pas triste de vivre dans ce monde rempli de blessures et de péchés ? Comme ces blessures données par les brigands pour le pauvres voyageurs… Comme ces péchés du Prêtre et du Lévite, ces indifférents devant la misère des autres… Mais au milieu de ces tristesses existe aussi des manifestations de bonté, de tendresse, de prière. Comme ce samaritain, personnage mal vu, qui montre pourtant un si grand amour de celui qui souffre… Selon la belle parole du Père Eloi Leclerc, notre vie ici bas est partagée en l’exil et la tendresse. Qu’est-ce qui l’emportera dans nos cœurs ?

Les Pères de l’Église voyaient en ce samaritain une image de Jésus-Christ, qui est venu d’auprès du Père, subissant la persécution, pour soigner l’humanité malade, la confier à l’Église en attendant son retour… Notre Seigneur a répandu dans ce monde ce nouveau souffle de tendresse ; Il nous a confié aussi le soin de continuer sa mission…

Pratique : Ne blesser personne aujourd’hui

Samedi 11 août : de la sainte Vierge au samedi

Profitons des jours de férie à venir pour nous préparer à la grande fête de l’Assomption. Le saint Curé d’Ars disait qu’un prêtre ne devrait pas penser à sa mère sans pleurer ! Il savait combien chacun reçoit du dévouement de sa mère et de son père… Sa propre mère, Marie Béluse, femme exemplaire et pieuse, avait toujours compris et soutenu la vocation de son fils.

Cette piété filiale est, selon les théologiens, une des grandes raisons de l’Assomption de Marie au ciel en corps et en âme. Le Seigneur Jésus avait voulu sa mère Immaculée, celle-ci L’avait porté et élevé, avait donné toute sa vie pour son Fils jusqu’à souffrir le glaive de douleur de la Passion… Comment alors Jésus aurait-il pu laisser le corps de sa mère connaître la corruption du tombeau ? Il ne pouvait en être question ! Marie devait rejoindre son Fils avec son corps et son âme pour être récompensée de tout ce qu’elle avait fait…

Et nous qui allons fêter dans quelques jours notre Mère couronnée au Ciel, n’oublions pas la piété filiale que nous devons à nos parents ! On voit aujourd’hui si peu d’amour et de respect des anciens, que les croyants devraient veiller à être exemplaire sur ce point.

Pratique : Une prière pour nos parents

Vendredi 10 août : saint Laurent

La fête de saint Laurent était la deuxième solennité romaine après celle les apôtres saint Pierre et saint Paul, et de nombreuses églises de Rome lui sont dédiées. Laurent vécut au 3° siècle. Premier diacre du Pape Sixte II, il avait pour charge l’administration des biens de l’Église romaine, ce qui était un poste d’importance considérable (beaucoup de premiers diacres devinrent Papes au cours de l’histoire). Il fut mis à mort pendant la persécution de l’empereur Valérien (253-260) qui recherchait particulièrement à éliminer les membres de la hiérarchie sacerdotale et cherchait aussi à récupérer l’argent de l’Église. Son martyr très impressionnant est relaté par des sources très anciennes et marquera des générations de chrétiens : Laurent fut arrêté et pendant sa captivité il convertit à la foi son gardien saint Hippolyte. Le préfet de Rome lui demanda alors de donner les biens de l’Église. Celui-ci demanda deux jours pour les apporter et il vint avec la troupe des pauvres et des malades auxquels il avait tout distribué et il dit : voilà les trésors de l’Église ! Il fut alors torturé et brulé sur un grill ardent, et il raillait ses bourreaux en disant : Tu peux me tourner maintenant, mon corps est assez cuit de ce coté ! plus tard il ajouta : Me voici enfin suffisamment cuit, tu peux manger ! puis il se tourna vers le Seigneur en rendant grâces : Je vous remercie, Seigneur de m’avoir admis à votre porte ! et il rendit l’esprit. Sur son tombeau s’élève une des sept basiliques patriarcales de Rome : la basilique saint Vincent hors-les-murs.

Il ne nous est habituellement pas demandé des sacrifices aussi grands qu’à saint Laurent, mais veillons au moins à garder le sourire, même dans les moments pénibles…

Pratique : La paix et la bonne humeur en tous temps

Jeudi 9 août : Vigile de saint Laurent

Délaissant la vigile de saint Laurent, je préfère aujourd’hui vous donner quelques texte savoureux du saint Curé d’Ars, ils sont vraiment à connaître !

Sur le prêtre : Si nous n’avions pas le sacrement de l’Ordre, nous n’aurions pas Notre Seigneur. Qui est-ce qui l’a mis là, dans le tabernacle ? Le prêtre. Qui est-ce qui a reçu notre âme à son entrée dans la vie ? Le prêtre. Qui la nourrit pour lui donner la force de faire son pèlerinage ? Le prêtre. Qui la préparera à paraître devant Dieu, en lavant cette âme pour la dernière fois dans le sang de Jésus-Christ ? Le prêtre, toujours le prêtre. Et si cette âme vient à mourir [à cause du péché], qui la ressuscitera, qui lui rendra le calme et la paix ? Encore le prêtre… Après Dieu, le prêtre c’est tout ! Le prêtre ne se comprendra bien que dans le ciel…

Sur la prière : Mes enfants, vous avez un petit cœur mais la prière l’élargit et le rend capable d’aimer Dieu. La prière est un avant goût du ciel, un écoulement du paradis. Elle ne nous laisse jamais sans douceur…

On en voit qui se perdent dans la prière comme le poisson dans l’eau, parce qu’ils sont tout au bon Dieu. Oh que j’aime ces âmes généreuses ! …

Ceux qui ne prient pas se courbent vers la terre, comme une taupe qui cherche à faire un trou pour s’y cacher. Ils sont tout terrestres, tout abrutis, et ne pensent qu’aux choses du temps…

Celui qui ne prie pas est comme un de ces oiseaux pesants, qui ne peuvent s’élever dans les airs ; s’ils volent un peu, ils retombent aussitôt et, grattant la terre, ils s’y enfoncent, s’en couvrent la tête, et semblent ne prendre plaisir qu’à cela. Celui qui prie, au contraire, est un aigle intrépide, qui plane dans l’air et semble toujours se rapprocher du soleil.

Voilà le bon chrétien sur les ailes de la prière…

 Sur l’amour de Dieu : Dieu aura bien plus vite pardonné à un pécheur qu’une mère n’aura retiré son enfant du feu !

 Sur la conversion personnelle : La sainte communion et le saint sacrifice de la Messe sont les deux actes les plus efficaces pour obtenir le changement des cœurs.

Notre langue ne devrait être employée qu’à prier, notre cœur qu’à aimer, nos yeux qu’à pleurer… 

Pratique : Une prière pour la sainteté des prêtres

Mercredi 8 août : Saint Jean-Marie Vianney

Le rayonnement de saint Jean-Marie Vianney, appelé aussi le saint curé d’Ars, est tout à fait exceptionnel dans le monde.

Il naquit à Dardilly (département du Rhône) en 1786 dans une famille de paysans simples mais profondément chrétiens. Il fut un enfant pieux, et apôtre de ses camarades bergers qu’il menait en procession en pleine période révolutionnaire ! Les troubles de l’époque et les nécessités de la maison firent qu’il ne fit aucune étude. Il avait 17 ans et ne savait ni lire ni écrire quand M. Balley, le curé de Dardilly, remarqua sa piété et son désir du sacerdoce et il entreprit de l’aider à devenir prêtre. Il surpassa de grandes difficultés et de nombreux échecs (il fut renvoyé deux fois du séminaire pour sa faiblesse dans les études), mais finit par être ordonné prêtre en 1815. Trois ans plus tard, il est envoyé à Ars, minuscule village de la Dombes que la révolution avait largement déchristianisé, et il va y faire des merveilles. Il commencera par prier de longues heures pour la conversion de sa paroisse, s’infligera de rudes pénitences, et développera l’amour pour l’Eucharistie et la sainte Vierge Marie. Son extraordinaire amour de Dieu lui fit réformer complètement sa paroisse qui deviendra un modèle de piété, et sa réputation de saint prêtre se répandra dans toute la région. Il eut le don de faire des miracles et dut affronter souvent les vexations du diable. Des milliers de gens parcourront des centaines de kilomètres pour se confesser à lui, ou lui demander un conseil ; on estime qu’il passera jusqu’à 15 heures par jours au confessionnal à accueillir les quelques 20.000 pèlerins annuels d’Ars. Il mourut le 4 août 1859 à Ars vénéré comme un saint, et fut déclaré patron des curés du monde entier.

Il y a tant à dire du saint Curé ! Je soulignerai simplement aujourd’hui qu’il était tout heureux de voir les foules immenses venir se confesser à lui et se convertir. Curé d’une toute petite paroisse, son cœur était grand comme le monde, grand comme l’amour que le Seigneur voudrait mettre dans nos cœurs  ! Qu’il nous envoie du haut du ciel de nombreuses belles vocations !

Pratique : Prier pour les prêtres que nous connaissons

Mardi 7 août : Saint Gaëtan de Thienne

Avec saint Gaëtan de Thienne, nous fêtons un saint qui participa à la grande réforme du clergé au 16° siècle.

Saint Gaëtan naquit à Vincence en Italie à la fin du 15° siècle. Dés l’enfance brilla en lui une grande sainteté, il étudia le droit et fut nommé prélat à Rome. Il y fut ordonné prêtre en 1517, mais là, se retirant de la cour pontificale, bien décadente à cette époque, il s’occupa des malades et des moribonds dans les hôpitaux qu’il avait lui-même fondé. Cet ardent apôtre était surnommé, de son vivant, le « chasseur d’âmes ». Avec Jean-Pierre Caraffa, le futur pape Paul IV, il fonda la congrégation des clercs réguliers, appelés Théatins, qui devaient donner l’exemple d’une authentique vie apostolique, et ne devait vivre que d’aumônes spontanément offertes par les fidèles. Exemple de pénitence, de prière, surtout envers l’Eucharistie, il mourut à Naples le 7 août 1547, la ville de Rome le compte parmi ses saints favoris.

Les textes de la Messe de ce saint nous donnent en exemple son incroyable abandon à la Providence : Il ne vivait que d’aumônes ! Mais que cherchaient ces saints qui refusaient de s’occuper de l’argent et ne voulaient surtout pas en gagner ? Sont-ils de doux rêveurs, ou pire, des parasites de la société ? Non, ils croyaient que Dieu accompagne ceux qui croient en lui et ils voulaient que la puissance de Dieu brille pour tous à travers leurs pauvres vies… Rien ne nous empêche de prendre ce chemin… Que saint Gaëtan guérisse notre matérialisme et nous donne la confiance en Dieu !

Pratique : A défaut de pauvreté, choisissons la simplicité pour notre vie.

Lundi 6 août : Fête de la Transfiguration de Notre Seigneur Jésus-Christ

Nous fêtons aujourd’hui un épisode de l’Evangile raconté au chapitre 17° de saint Matthieu : Jésus monte sur une haute montagne, et en un instant est transfiguré devant les trois apôtres qui l’avaient accompagné…

Beaucoup d’hommes ont croisés le Seigneur sur cette terre. Certains étaient indifférents, d’autres vaguement intéressés, d’autres enfin ont compris que derrière l’apparence humaine se trouvait le Fils de Dieu, et Dieu Lui-même dans tout l’éclat de sa gloire. Ici, les apôtres comprennent le grand mystère en un instant, quand ils voient de leurs yeux la figure humaine de Jésus se changer et laisser transparaître la gloire qui Lui est propre. Devant ce reflet du paradis, saint Pierre s’enthousiasme même : Seigneur il nous est bon d’être ici ! Faisons trois tentes! …

Tout comme pour les apôtres, Notre Seigneur parsème parfois nos vies de moments de grâces particuliers où la lumière du paradis semble se laisser deviner… C’est ce qu’Il expliqua en personne à saint Marie-Madeleine de Pazzi qui lui demandait comment était le Paradis. Il lui disait que les plus grandes joies de cette terre sont comme un verre d’eau fraiche au milieu d’une journée torride. Mais qu’elles n’étaient qu’un reflet de l’immense joie du ciel, qui ressemblerait bien plutôt à une piscine rafraichissante dans laquelle on serait plongé… Restons fermes dans la foi, et dans l’espérance au milieu des ombres de cette vie !

Pratique : Penser quelques instants au ciel qui nous attend

Dimanche 5 août : 11° dimanche après la Pentecôte

Il y a un mal terrible qui ronge ce monde : c’est la résignation. On se résigne que les gens ne soient plus chrétiens, que les jeunes et les couples ne respectent plus la morale chrétienne,  qu’il y ait des haines sur toute la planète. C’est ainsi ! dira-t-on, et il vaut mieux vivre avec philosophie et tranquillité ce qu’on ne peut pas changer… Désolé de vous contredire et d’essayer de vous sortir de votre torpeur facile, mais si le sourd-muet avait pensé comme vous, il n’aurait jamais été guéri !!

Chrétiens reprenons -nous ! Savons-nous que depuis la venue et la victoire de Notre Seigneur sur la terre, nous avons le devoir d’être résolument optimistes ! En guérissant ce pauvre bougre, Jésus nous indique que ce monde chargé d’infirmité laissera un jour sa place à un monde nouveau, guéri et resplendissant, où il n’y aura plus de haine, plus de blessures et plus de pleurs. C’est dans le Paradis que tout cela se réalisera en plénitude, mais dés ici-bas nous pouvons en vivre quelque chose, travailler à en prendre le chemin. Encore faut-il aller trouver Jésus, le faire le compagnon de notre route, le confident intime de nos espoirs, lui demander de nous guérir…

Comme le disait un vieux Calvaire flamand de 1632 : Je suis la Lumière, et vous ne me voyez pas. Je suis la Route, et vous ne me suivez pas. Je suis la Vérité, et vous ne me croyez pas. Je suis la Vie, et vous ne me cherchez pas. Je suis le Maître, et vous ne m’écoutez pas. Je suis votre grand Ami, et vous ne m’aimez pas. Je suis votre Dieu, et vous ne me priez pas. Si vous êtes malheureux, ne me le reprochez pas !

Pratique : Décider, une bonne fois pour toutes, de donner une bonne place à la prière dans sa vie.

Samedi 4 août : Saint Dominique

Le mois d’août nous donne encore un saint exceptionnel à fêter aujourd’hui ! Saint Dominique naquit en 1170 à Calahorra en Espagne, descendant de la noble famille des Gusman. Pendant sa grossesse, sa mère avait eu un songe étrange : Il lui avait semblé donner naissance à un petit chien extraordinaire tenant une torche dans sa gueule et qui embrasait tout l’univers ! Dominique étudia la littérature et la théologie et ses excellents résultats lui firent devenir chanoine régulier de la cathédrale d’Osma. Mais au cours d’un voyage en France où il accompagnait son évêque, il remarqua les ravages de l’hérésie cathare dans le sud de la France. Il fonda alors un ordre de religieuses consacrées à la prière et la contemplation, notamment à partir de jeunes filles cathares converties. Puis il fonda un ordre masculin consacré à la prédication de la vérité, et qui devait être aussi pauvre que les prédicants cathares. A peine fondé il demanda aux premiers dominicains de se répandre dans le monde, et ce pari, qui semblait fou, fit naître rapidement dans toute la chrétienté des couvents dominicains firent un bien considérable. Saint Dominique est réputé pour sa chasteté parfaite et son amour des âmes. On raconte de lui qu’il se levait souvent pendant la nuit et priait en disant : Seigneur, que vont devenir les pécheurs ? Il mourut, chargé de mérites à Bologne le 6 août 1221.

Que nos pauvres pays auraient besoin de tels hommes apostoliques au temps où l’indifférence est si grande et la foi si contestée ! Sachons apporter notre pierre à l’édifice de l’Eglise, là où le Seigneur nous a placé…

Pratique : Parlons de la beauté de Dieu par notre bouche, et surtout l’exemple de notre vie !