Vendredi 30 mars : Vendredi saint

Commentaire liturgique de la cérémonie du soir : C’est le plus grand jour de deuil de toute l’année dans l’Église ; en entrant le célébrant porte l’étole noire, et fait une longue prostration allongé à terre. La cérémonie se divisera en quatre parties : – Les lectures, avec particulièrement la Passion selon saint Jean. – Les grandes oraisons où l’Église prie pour tous les hommes  de cette terre. Elle connaît, en effet, la valeur infinie du sacrifice de Jésus sur la Croix. – L’adoration de la Croix, vieil héritage de Jérusalem : Les habitants voulaient absolument vénérer la Croix sainte qui venait d’être retrouvée par sainte Hélène. Les impropères (plaintes du Christ devant l’ingratitude de son peuple) qu’on chante pendant l’adoration sont absolument remarquables. – La communion : pour que nous puissions nous unir intimement à notre maître en ce jour. Veillons à garder en nous le souvenir des souffrances de notre Seigneur.

Mot spirituel : Les souffrances et la mort de Notre Seigneur furent terribles. La meilleure preuve de cela est dans la fuite des apôtres devant ce qu’ils voyaient. Les évangélistes, d’ailleurs, évitent de parler trop fortement des souffrances du Seigneur, de peur qu’on manque le grand sens de ce mystère : Jésus était en train de sauver le monde !

Ayons nous aussi ce même regard de foi sur la Passion du Seigneur : Quand nous adorerons la Croix, le principal sentiment de notre âme devrait être un immense merci au Seigneur Jésus pour nous avoir sauvés et tant aimés. Ayant été aimés, nous devenons capables alors d’apporter aussi l’amour de Dieu à nos frères qui l’ignorent encore… Oui vraiment, comme le disait le saint curé d’Ars : La passion de Jésus est un grand fleuve où toutes les générations viennent se baigner !

Pratique : Ne manquons notre méditation personnelle, et dans le silence, de la Passion de Jésus.

Jeudi 29 mars : Jeudi saint

Commentaire liturgique : Vu la richesse liturgique de ce jour, on se restreindra à ne parler que de la Messe du soir, appelée aussi in cena domini. Elle mélange la joie des beaux mystères de ce jour avec la tristesse de la Passion du Seigneur désormais toute proche. Les ornements sont blancs, l’autel fleuri, et la joyeuse cloche retentit au gloria. Mais on arrête vite la cloche pour la remplacer par la crécelle, et à la fin de la Messe on va dépouiller les autels. Une grande cérémonie surtout se pratique après l’homélie : le lavement des pieds. C’est le grand signe que Jésus voulut laisser à ses disciples, et que l’Église, en bonne épouse, pratique toujours quelques 2000 ans après !

Mot spirituel : Nous suivrons les règles liturgiques de ce jour indiquant qu’il sera très opportun de faire une brève homélie sur les grands mystères de ce jour : Le sacrement de l’Eucharistie, le sacrement de l’ordre et le commandement du Seigneur sur la charité. – L’Eucharistie est le moyen qu’à choisi Jésus pour rester présent parmi nous et nourrir nos âmes. Grâce à ce don extraordinaire, la moindre de nos églises est habitée de la présence et de l’amour infinis du Seigneur. En profitons-nous vraiment ? – Pour ce qui est du prêtre, que dire de plus que le saint curé d’Ars ? Si nous n’avions pas le sacrement de l’Ordre, nous n’aurions pas notre Seigneur. Qui est ce qui l’a mis là, dans le tabernacle? le prêtre. Qui est ce qui a reçu notre âme à son entrée dans la vie? le prêtre. Qui la nourrit pour lui donner la force de faire son pèlerinage? le prêtre. Après Dieu, le prêtre c’est tout… Le prêtre ne se comprendra bien que dans le ciel… – Enfin par le lavement des pieds, Jésus nous enseigne le commandement de la charité fraternelle : Celui qui est le plus charitable est aussi celui qui agit le plus dans l’Église et fait le plus de bien… de quoi méditer !

Pratique : En ce jour, pensons à adorer le Seigneur dans l’Eucharistie, et à lui demander la vraie charité

Mercredi 28 mars : Mercredi Saint

Commentaire liturgique :

La liturgie s’enrichit en avançant dans la semaine sainte, et développe encore la Passion de Jésus.. N’oubliez pas de relire et méditer la deuxième lecture de la Messe : Isaïe y annonce la Passion de Jésus en termes si précis et de manière si puissante que les pères l’appelaient le 5° évangile… Nous lisons aujourd’hui la Passion selon saint Luc. Le texte, toujours bouleversant, est d’une grande sensibilité, comme toujours saint Luc. C’est saint Luc qui a mentionné le regard de Jésus a saint Pierre après son reniement. Regard qui convertira saint Pierre. Il mentionne aussi les paroles du Seigneur aux femmes de Jérusalem, et l’extraordinaire promesse de Jésus au bon Larron : Ce soir tu seras avec moi dans le Paradis !

Mot spirituel : Aujourd’hui est un bien triste anniversaire : C’est le jour où Judas vint livrer son Maître aux chefs des juifs pour trente pièces d’argent.

Pourquoi Judas en est-il arrivé là ? Peut-être parce qu’il volait dans la bourse ? comme nous le fait remarquer l’Évangile. Un défaut non combattu nous entraine toujours plus vers le mal… Peut-être aussi fut-il déçu par Jésus qui ne semblait pas vouloir prendre le pouvoir après l’épisode triomphal des Rameaux, mais annonçait sa mort imminente ? L’orgueil est sans doute le plus grand des dangers… En tous cas l’Évangile précise qu’à un moment le diable entra en lui, et il se mit dés lors à partager les desseins homicides de celui-ci…

Tout comme l’histoire de saint Pierre, celle de Judas nous rappelle notre propre faiblesse. Et combien nous avons besoin du secours de l’Amour miséricordieux…

Pratique : Relisons lentement la passion de ce jour en remarquant la bonté de notre Seigneur

Mardi 27 mars : Mardi Saint

Commentaire liturgique:
En ce jour, la pensée de la Passion remplit encore toute la liturgie.
Beaucoup de prières de la Messe sont des plaintes qu’on attribuera facilement au Seigneur, d’autres sont l’annonce de la victoire de la Croix et de la Résurrection.
On redonne aujourd’hui le récit de la Passion, mais selon le récit de saint Marc.
Beaucoup ont pensé que le jeune homme qui s’enfuit du jardin laissant le drap qui le couvrait, était saint Marc lui-même (ce détail est propre à notre évangile…)
Le sommet de cet Evangile, d’après les commentateurs, se trouve après la mort de Jésus dans le témoignage du centurion: Vraiment cet homme était fils de Dieu !

Mot spirituel: Saint Pierre, image de miséricorde

Puisque saint Marc était le disciple de Pierre et rapportait sa prédication sans complaisance pour ses faiblesses, arrêtons-nous sur la figure de saint Pierre.
Saint Pierre était certainement un homme généreux, il aimait passionnément le Seigneur qui l’avait choisi. Il n’hésitera pas à dégainer son épée pour défendre Jésus au jardin des oliviers. Mais il comptait trop sur ses forces: Même si tous succombent, du moins pas moi! avait-il affirmé à Jésus. Cette nuit même, avant que le coq chante deux fois, tu m’auras renié trois fois! Répondit Jésus, ce que saint Pierre refusera d’admettre… Et saint Pierre chuta… et renia son maître…
Le regard de Jésus et le chant du coq convertiront saint Pierre qui d’après une ancienne tradition, garda toute sa vie le don des larmes, surtout quand un coq chantait… au point où de profond sillons avaient creusé ses joues!

Notre Seigneur a voulu que le premier Pape fût un pécheur et une leçon pour tous.
Nous ne sommes pas parfaits, mais la miséricorde de Dieu peut faire de nous, si nous la demandons, d’authentiques saints !!

Pratique : Revoir le film de Mel Gibson sur la Passion du Christ

Lundi 26 mars : Lundi Saint

Commentaire liturgique pour le Lundi-saint : A Rome, en ce jour, la célébration de la Messe se passe à l’église sainte Praxède, connue pour posséder une relique insigne: la sainte colonne où Notre Seigneur aurait été flagellé. En ce lundi saint, la pensée de la Passion du Christ est ainsi toujours présente, comme en tous les textes. L’Évangile a été choisi parce que saint Jean le place six jours avant la Pâque. Manière de nous encourager à suivre pas à pas Jésus durant tous ces jours saints…

Mot spirituel: le signe du parfum répandu…

L’évènement central de l’Evangile de ce jour est certainement le geste de Marie-Madeleine de répandre du parfum sur les pieds de Jésus. Ce qui fait râler Judas… mais, d’après saint Matthieu et saint Marc, Jésus ajoutera que ce geste sera à la gloire de Marie-Madeleine partout où l’Évangile sera proclamé ! Aujourd’hui encore, la gloire des chrétiens est de donner au Seigneur ce qu’ils ont de plus beau, et tant pis pour les critiques qui ne manqueront pas… C’est vrai pour les vocations, don de toute une vie. C’est vrai aussi, plus humblement, pour les magnifiques églises, vases et ornements liturgiques de toute l’histoire chrétienne qui constituent, encore aujourd’hui, une magnifique couronne de gloire au Seigneur! Les marchands d’ornements à Lyon disaient du saint curé d’Ars: Il y a là un petit curé mal mis, qui achète tout ce qu’il y a de plus beau pour son église ! Le saint Curé était un malin… Il savait qu’on ne perd jamais en donnant au Seigneur avec magnificence…

Pratique : Qu’avons-nous offert au Seigneur?

Dimanche 25 mars : Dimanche des Rameaux

Avec le dimanche des rameaux, nous entrons maintenant dans la semaine sainte. Pour chacun des jours de cette semaine, j’aimerais donner un bref commentaire liturgique suivi du mot spirituel habituel. Votre ferveur me pardonnera certainement d’écrire un peu plus en cette sainte semaine!

Commentaire liturgique: La cérémonie de ce jour comporte clairement deux parties: – La bénédiction des rameaux et la procession. Cette cérémonie glorieuse, pratiquée à Jérusalem au 5° siècle, selon le récit d’Ethérie pèlerine bordelaise, a été conservée jusqu’à nous. Les fidèles sont invités à prendre un rameau dans la main pour signifier qu’ils font partie de ceux qui reconnaissent le Seigneur et veulent le glorifier. Ils garderont ce rameau à la main pendant le récit de la Passion, car ils savent que la gloire de Jésus se manifeste particulièrement là. Et ils muniront les crucifix de leur maisons de ces rameaux pour les protéger et se souvenir que le Seigneur doit être loué toute l’année! – La Messe et la lecture de la Passion. C’est une cérémonie douloureuse, où l’on veillera à bien écouter le récit de la Passion, tellement marquant. Que ce jour soit l’occasion pour nous de promettre au Seigneur d’accueillir l’amour qu’il nous indique par son sang versé.

Mot spirituel: S’ils se taisent, les pierres crieront!

L’Evangile racontant l’entrée de Jésus à Jérusalem indique que le Seigneur a voulu notre louange. Jésus, en effet, demande aux apôtres de chercher l’âne symbolique de la royauté, entre publiquement dans la ville sainte, et critique les pharisiens qui voudraient faire taire la louange des disciples. S’ils se taisent, les pierres crieront! dit-Il. Aujourd’hui où les pierres de nos cathédrales et de nos milliers d’Églises clament la gloire de Dieu en lieu et place de tant de français, veillons, pour nous-mêmes, à ce que notre louange éclate dans l’assistance fervente à la Messe, et que le témoignage de notre foi soit rendu dans nos vies et à travers les rameaux de nos habitations!

Pratique : Suivre attentivement la liturgie de ce jour.

Samedi 24 mars : De la férie

Le sacrifice de Jésus et la Messe V: L’Église vit du Sacrifice de Jésus.

En 304, à Abilène dans le nord de l’Afrique, pendant la persécution de Dioclétien, on vient de capturer des chrétiens… Le préfet leur demande pourquoi ils se sont réunis le dimanche, désobéissant ainsi aux ordres de l’Empereur. Leur réponse est claire : Sine dominico non possumus ! Sans la Messe du dimanche, nous ne pouvons pas vivre !

Le padre Pio pensait la même chose quand il disait : Il serait plus facile à la terre d’exister sans le soleil que sans le saint Sacrifice de la Messe ! Et Mère Térésa, de son coté, se refusait d’envoyer ses religieuses dans un endroit où il n’y avait pas de prêtre ni de Messe… comment se donner sans la force du Seigneur ?

Dirions-nous la même chose ? Avons-nous compris l’enseignement de ces saints ? Alors nous devrions revoir la belle coutume des époques de ferveur : rechercher la Messe quotidienne autant que possible…

Pratique: Avons-nous pensé à offrir une Messe pour nos grandes intentions ?

Vendredi 23 mars : De la férie

Le sacrifice de Jésus et la Messe IV: Un sacrifice qui change les cœurs.

Il est clair dans l’Evangile que la Croix agit. N’est-ce pas à coté de la Croix que le bon larron se convertit ? N’est-ce pas au pied de la Croix que le centurion reconnaît Jésus comme Fils de Dieu? Saint Luc nous fait aussi remarquer qu’après la Passion beaucoup redescendaient en se frappant la poitrine… Saint Pierre, quand à lui, convertira 5000 personnes le jour de la Pentecôte en rappelant aux auditeurs qu’ils ont crucifié le Seigneur! Rien de cela ne doit nous étonner : Le Cœur du Christ est plein de bonté, comme le manifestent ses dernières paroles: Père pardonne-leur! Père, entre tes mains, je remets mon esprit! Ce soir, avec moi tu seras dans le Paradis! … sur la Croix, se réalise le triomphe de cette bonté sur le mal et le péché, et les cœurs sont alors touchés, ils commencent à espérer et à changer…

Relisons le récit de la Passion en ces jours et surtout assistons à la Messe pour faire gagner cette bonté dans nos cœurs!

Pratique : Quand nous assistons à la Messe, pensons à partager les soucis du Christ sur la Croix.

Jeudi 22 mars : De la férie

Le sacrifice de Jésus et la Messe III: Un sacrifice si douloureux

Tout ce qu’on peut savoir de précis sur la passion de Jésus nous montre une terrible souffrance. Que ce soit l’étude du professeur Barbey sur les crucifixions selon le chirurgien : le clou qui touchait le nerf du bras… Ou le témoignage du saint suaire (plus de 120 coup de fouet dénombrés et plus de 600 blessures sur le corps). Et encore la lecture précise de l’Evangile (La sueur de sang, la couronne d’épines, et le Seigneur mort bien avant les larrons…), tout nous montre un paroxysme dans la souffrance. Le film de Mel Gibson sur la passion du Christ illustre parfaitement cette intensité. Pourquoi tout cela ? se sont demandé les chrétiens, il y a des siècles déjà. Deux réponses sont nées de leurs méditations : – D’abord le Seigneur voulait nous montrer la gravité du péché. – Il voulait aussi nous prouver à quel point il nous aimait. Méditons sincèrement ces deux raisons…

La Messe aussi, à sa manière, essaye de nous enseigner l’amour infini de Dieu et l’horreur du péché. Mais comprenons-nous bien ce message?

Pratique : Revenons souvent, dans la journée, sur la pensée de la passion douloureuse

Mercredi 21 mars : De la férie

Le sacrifice de Jésus et la Messe II : l’agonie

Le récit de la Passion commence par l’agonie de Jésus au jardin des oliviers. Le mot agonie vient d’un mot grec qui veut dire combat. En méditant l’agonie de Jésus, avec son accablement, l’envie de partir qui L’étreint, et la sueur de sang, on comprend que notre Seigneur livre un formidable combat, qu’il porte un poids infini : celui du péché du monde entier… On comprend aussi qu’Il n’est pas ici comme une victime des évènements politiques : Aucun soldat ne le contraint à ce moment… Il est l’acteur et le combattant de ce qui va suivre. On comprend alors que le supplice qui s’approche n’est pas une fatalité, mais un choix libre du Seigneur : c’est un sacrifice qui va s’accomplir ! Le Seigneur le veut !

Nous admirons le courage et l’offrande de notre Sauveur. Nous voudrions l’imiter, mais nous sommes si faibles…. sauf si nous savons puiser au courage même du Seigneur, à la Messe où nous est transmis sa force et son Esprit ! La consigne de Notre Seigneur en cet instant, à ses apôtres et à nous-mêmes est : Veillez et priez !

Pratique : Tâchons d’assister à la sainte Messe le plus possible au cours de cette semaine et la suivante !