Lundi 14 août : Vigile de l’Assomption

Assumpta est Maria in caelo, gaudent angeli ! Marie a été prise dans le Ciel, les anges se réjouissent! (Antienne des vêpres de l’Assomption)

L’Assomption est une fête particulièrement joyeuse, et si les anges se réjouissent du spectacle, les hommes devraient exulter plus encore ! En effet, sur cette terre, on voit de la joie chez les hommes quand leur club gagne ou quand un compatriote remporte une médaille d’or. Un peu de la gloire des vainqueurs retombe alors sur ceux qui leur sont proches. Mais quelle joie et quelle fierté pour nous, quand nous voyons la Vierge Marie monter au Ciel ! La petite fille de notre terre, si semblable à nous mêmes, triomphe merveilleusement, jour de gloire pour nous tous… Et si Elle a pu entrer dans ce lieu de bonheur, nous pourrons nous aussi, à sa suite, y pénétrer un jour ! Demandons à Marie qu’elle nous montre le chemin du paradis, vers la maison du Père, aujourd’hui aussi maison de notre Mère !

Pratique : Pensons à nous confesser avant l’Assomption

Dimanche 13 août : 10° dimanche après la Pentecôte

Jésus dit a ceux qui se croyaient justes et méprisaient les autres…

Dans l’Évangile d’aujourd’hui, notre Seigneur met en scène deux personnages : le pharisien strict observant de la Loi et le publicain pécheur public, et là, contre toute attente, c’est le publicain qui est loué ! Ces paroles ont du bien choquer quand elles ont été prononcées… Les saints, eux, dans leur sagesse, savaient bien que le jugement de Dieu n’était pas celui des hommes, et ils craignaient… Ainsi sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus se troublaient en pensant aux pauvres actions quotidiennes de sa vie de carmélite, et il fallut l’intervention de la bienheureuse Anne de Jésus, pendant son sommeil pour la rassurer : Oui Dieu est très content de vos sacrifices ! Le saint curé d’Ars voulait, quand à lui, quitter la paroisse d’Ars. Il voyait parfaitement le bien qui s’y faisait et entendait les louanges des gens de piété, mais il n’avait pas confiance… En effet, il n’avait jamais lu, dans les vies de saints qu’il parcourrait assidument, qu’un curé soit devenu saint, et il craignait le jugement de Dieu. Là aussi le Seigneur finit par lui faire comprendre que tout allait bien ainsi.

Mon intention n’est pas de nous faire craindre, nous qui craignons peut-être trop peu le jugement du Seigneur sur nous… Non, je préfère vous répéter le conseil du Seigneur dans l’Évangile : ne jugez pas ! Si nous savons être miséricordieux et pleins de charité dans nos jugements, alors le Seigneur nous accueillera, il l’a promis !

Pratique : Veillons à notre jugement

Samedi 12 août : Sainte Claire

Claire naquit à la fin du 12° siècle d’une illustre famille à Assise en Ombrie. Entendant prêcher François, elle fut touchée et quitta tout pour le suivre le 18 mars 1212. Elle devint alors la première religieuse franciscaine et fut la confidente de saint François. Saint François la conduisit à l’église saint Damien où elle dirigea bientôt une communauté de vierges dont elle fut, par obéissance, la supérieure pendant 41 ans.  L’austérité de la vie de Claire était impressionnante : Elle ne mangeait rien trois jours par semaine et pratiquait deux rigoureux carêmes par an, au pain et à l’eau. Elle était profondément attachée à la pauvreté, à l’exemple de son père saint François et lutta longuement, y compris contre le Pape de l’époque pour garder le privilège de la pauvreté la plus absolue pour elle et ses sœurs. On rapporte plusieurs miracles dans sa vie, dont le plus célèbre est qu’alors que son monastère était assiégé par les Sarrasins elle pris dans ses mains le ciboire avec la sainte Eucharistie et s’écria : Seigneur, implora-t-elle, ne livrez pas aux bêtes sauvages les âmes qui, vous louent (Ps 73). Protégez vos servantes que vous avez rachetées de votre sang précieux ! On entendit alors une voix qui disait :  Je vous garderai toujours ! Et les sarrasins prirent alors la fuite ! Elle mourut le 12 août 1253, en 1850 sous le souverain Pontife Pie IX, on exhuma son corps parfaitement conservé près de 600 ans après sa mort…

C’est un sermon et l’exemple de la vie de saint François qui amenèrent Claire à suivre le Seigneur. Sommes nous assidus à lire l’Évangile, la vie des saints et les livres parlant de spiritualité ? Ils renferment de quoi nous enthousiasmer et pourraient même nous convertir une bonne fois pour toutes…

Pratique : Pensons à préparer notre fête de l’Assomption par une prière ou une lecture sur la Vierge Marie

Vendredi 11 août : De la férie

Profitons des jours de férie à venir pour nous préparer à la grande fête de l’Assomption.

Le saint Curé d’Ars disait qu’un prêtre ne devrait pas penser à sa mère sans pleurer! Il savait combien chacun reçoit du dévouement de sa mère et de son père… Sa propre mère, Marie Béluse, femme exemplaire et pieuse, avait toujours compris et soutenu la vocation de son fils. Cette piété filiale est, selon les théologiens, une des grandes raisons de l’Assomption de Marie au ciel en corps et en âme. Le Seigneur Jésus avait voulu sa mère Immaculée, celle-ci L’avait porté et élevé, avait donné toute sa vie pour son Fils jusqu’à souffrir le glaive de douleur de la Passion… Comment alors Jésus aurait-il pu laisser le corps de sa mère connaître la corruption du tombeau ? Il ne pouvait en être question ! Marie devait rejoindre son Fils avec son corps et son âme pour être récompensée de tout ce qu’elle avait fait…

Et nous qui allons fêter dans quelques jours notre Mère couronnée au Ciel, n’oublions pas la piété filiale que nous devons à nos parents ! On voit aujourd’hui si peu d’amour et de respect des anciens, que les croyants devraient veiller à être exemplaire sur ce point.

Pratique : Une prière pour nos parents

Jeudi 10 août : Saint Laurent, martyr

La fête de saint Laurent était la deuxième solennité romaine après celle les apôtres saint Pierre et saint Paul, et de nombreuses églises de Rome lui sont dédiées. Laurent vécut au 3° siècle. Premier diacre du Pape Sixte II, il avait pour charge l’administration des biens de l’Église romaine, ce qui était un poste d’importance considérable (beaucoup de premiers diacres devinrent Papes au cours de l’histoire). Il fut mis à mort pendant la persécution de l’empereur Valérien (253-260) qui recherchait particulièrement à éliminer les membres de la hiérarchie sacerdotale et cherchait aussi à récupérer l’argent de l’Église. Son martyr très impressionnant est relaté par des sources très anciennes et marquera des générations de chrétiens : Laurent fut arrêté et pendant sa captivité il convertit à la foi son gardien saint Hippolyte. Le préfet de Rome lui demanda alors de donner les biens de l’Église. Celui-ci demanda deux jours pour les apporter et il vint avec la troupe des pauvres et des malades auxquels il avait tout distribué et il dit : voilà les trésors de l’Église ! Il fut alors torturé et brulé sur un grill ardent, et il raillait ses bourreaux en disant : Tu peux me tourner maintenant, mon corps est assez cuit de ce coté ! plus tard il ajouta : Me voici enfin suffisamment cuit, tu peux manger ! puis il se tourna vers le Seigneur en rendant grâces : Je vous remercie, Seigneur de m’avoir admis à votre porte ! et il rendit l’esprit. Sur son tombeau s’élève une des sept basiliques patriarcales de Rome : la basilique saint Vincent hors-les-murs.

Il ne nous est habituellement pas demandé des sacrifices aussi grands qu’à saint Laurent, mais veillons au moins à garder le sourire, même dans les moments pénibles…

Pratique : La paix et la bonne humeur en tous temps

Mercredi 9 août : Vigile de saint Laurent, martyr

Délaissant la vigile de saint Laurent, je préfère aujourd’hui vous donner quelques texte savoureux du saint Curé d’Ars, ils sont vraiment à connaître !

Sur le prêtre : Si nous n’avions pas le sacrement de l’Ordre, nous n’aurions pas Notre Seigneur. Qui est-ce qui l’a mis là, dans le tabernacle ? Le prêtre. Qui est-ce qui a reçu notre âme à son entrée dans la vie ? Le prêtre. Qui la nourrit pour lui donner la force de faire son pèlerinage ? Le prêtre. Qui la préparera à paraître devant Dieu, en lavant cette âme pour la dernière fois dans le sang de Jésus-Christ ? Le prêtre, toujours le prêtre. Et si cette âme vient à mourir [à cause du péché], qui la ressuscitera, qui lui rendra le calme et la paix ? Encore le prêtre… Après Dieu, le prêtre c’est tout ! Le prêtre ne se comprendra bien que dans le ciel…

Sur la prière : Mes enfants, vous avez un petit cœur mais la prière l’élargit et le rend capable d’aimer Dieu. La prière est un avant goût du ciel, un écoulement du paradis. Elle ne nous laisse jamais sans douceur… On en voit qui se perdent dans la prière comme le poisson dans l’eau, parce qu’ils sont tout au bon Dieu. Oh que j’aime ces âmes généreuses ! … Ceux qui ne prient pas se courbent vers la terre, comme une taupe qui cherche à faire un trou pour s’y cacher. Ils sont tout terrestres, tout abrutis, et ne pensent qu’aux choses du temps… Celui qui ne prie pas est comme un de ces oiseaux pesants, qui ne peuvent s’élever dans les airs ; s’ils volent un peu, ils retombent aussitôt et, grattant la terre, ils s’y enfoncent, s’en couvrent la tête, et semblent ne prendre plaisir qu’à cela. Celui qui prie, au contraire, est un aigle intrépide, qui plane dans l’air et semble toujours se rapprocher du soleil. Voilà le bon chrétien sur les ailes de la prière…

 Sur l’amour de Dieu : Dieu aura bien plus vite pardonné à un pécheur qu’une mère n’aura retiré son enfant du feu !

Sur la conversion personnelle : La sainte communion et le saint sacrifice de la Messe sont les deux actes les plus efficaces pour obtenir le changement des cœurs. Notre langue ne devrait être employée qu’à prier, notre cœur qu’à aimer, nos yeux qu’à pleurer…

Pratique : Une prière pour la sainteté des prêtres

Mardi 8 août : Saint Jean-Marie Vianney, curé d’Ars

Le rayonnement de saint Jean-Marie Vianney, appelé aussi le saint curé d’Ars, est tout à fait exceptionnel dans le monde. Il naquit à Dardilly (département du Rhône) en 1786 dans une famille de paysans simples mais profondément chrétiens. Il fut un enfant pieux, et apôtre de ses camarades bergers qu’il menait en procession en pleine période révolutionnaire ! Les troubles de l’époque et les nécessités de la maison firent qu’il ne fit aucune étude. Il avait 17 ans et ne savait ni lire ni écrire quand M. Balley, le curé de Dardilly, remarqua sa piété et son désir du sacerdoce et il entreprit de l’aider à devenir prêtre. Il surpassa de grandes difficultés et de nombreux échecs (il fut renvoyé deux fois du séminaire pour sa faiblesse dans les études), mais finit par être ordonné prêtre en 1815. Trois ans plus tard, il est envoyé à Ars, minuscule village de la Dombes que la révolution avait largement déchristianisé, et il va y faire des merveilles. Il commencera par prier de longues heures pour la conversion de sa paroisse, s’infligera de rudes pénitences, et développera l’amour pour l’Eucharistie et la sainte Vierge Marie. Son extraordinaire amour de Dieu lui fit réformer complètement sa paroisse qui deviendra un modèle de piété, et sa réputation de saint prêtre se répandra dans toute la région. Il eut le don de faire des miracles et dut affronter souvent les vexations du diable. Des milliers de gens parcourront des centaines de kilomètres pour se confesser à lui, ou lui demander un conseil ; on estime qu’il passera jusqu’à 15 heures par jours au confessionnal à accueillir les quelques 20.000 pèlerins annuels d’Ars. Il mourut le 4 août 1859 à Ars vénéré comme un saint, et fut déclaré patron des curés du monde entier.

Il y a tant à dire du saint Curé ! Je soulignerai simplement aujourd’hui qu’il était tout heureux de voir les foules immenses venir se confesser à lui et se convertir. Curé d’une toute petite paroisse, son cœur était grand comme le monde, grand comme l’amour que le Seigneur voudrait mettre dans nos cœurs  ! Qu’il nous envoie du haut du ciel de nombreuses belles vocations !

Pratique : Prier pour les prêtres que nous connaissons

Lundi 7 août : Saint Gaétan de Thienne

Avec saint Gaëtan de Thienne, nous fêtons un saint qui participa à la grande réforme du clergé au 16° siècle.

Saint Gaëtan naquit à Vincence en Italie à la fin du 15° siècle. Dés l’enfance brilla en lui une grande sainteté, il étudia le droit et fut nommé prélat à Rome. Il y fut ordonné prêtre en 1517, mais là, se retirant de la cour pontificale, bien décadente à cette époque, il s’occupa des malades et des moribonds dans les hôpitaux qu’il avait lui-même fondé. Cet ardent apôtre était surnommé, de son vivant, le « chasseur d’âmes ». Avec Jean-Pierre Caraffa, le futur pape Paul IV, il fonda la congrégation des clercs réguliers, appelés Théatins, qui devaient donner l’exemple d’une authentique vie apostolique, et ne devait vivre que d’aumônes spontanément offertes par les fidèles. Exemple de pénitence, de prière, surtout envers l’Eucharistie, il mourut à Naples le 7 août 1547, la ville de Rome le compte parmi ses saints favoris.

Les textes de la Messe de ce saint nous donnent en exemple son incroyable abandon à la Providence : Il ne vivait que d’aumônes ! Mais que cherchaient ces saints qui refusaient de s’occuper de l’argent et ne voulaient surtout pas en gagner ? Sont-ils de doux rêveurs, ou pire, des parasites de la société ? Non, ils croyaient que Dieu accompagne ceux qui croient en lui et ils voulaient que la puissance de Dieu brille pour tous à travers leurs pauvres vies… Rien ne nous empêche de prendre ce chemin… Que saint Gaëtan guérisse notre matérialisme et nous donne la confiance en Dieu !

Pratique : A défaut de pauvreté, choisissons la simplicité pour notre vie.

Dimanche 6 août : Fête de la Transfiguration de Notre Seigneur Jésus-Christ

Nous fêtons aujourd’hui un épisode de l’Evangile raconté au chapitre 17° de saint Matthieu : Jésus monte sur une haute montagne, et en un instant est transfiguré devant les trois apôtres qui l’avaient accompagné…

Beaucoup d’hommes ont croisés le Seigneur sur cette terre. Certains étaient indifférents, d’autres vaguement intéressés, d’autres enfin ont compris que derrière l’apparence humaine se trouvait le Fils de Dieu, et Dieu Lui-même dans tout l’éclat de sa gloire. Ici, les apôtres comprennent le grand mystère en un instant, quand ils voient de leurs yeux la figure humaine de Jésus se changer et laisser transparaître la gloire qui Lui est propre. Devant ce reflet du paradis, saint Pierre s’enthousiasme même : Seigneur il nous est bon d’être ici ! Faisons trois tentes! …

Tout comme pour les apôtres, Notre Seigneur parsème parfois nos vies de moments de grâces particuliers où la lumière du paradis semble se laisser deviner… C’est ce qu’Il expliqua en personne à saint Marie-Madeleine de Pazzi qui lui demandait comment était le Paradis. Il lui disait que les plus grandes joies de cette terre sont comme un verre d’eau fraîche au milieu d’une journée torride. Mais qu’elles n’étaient qu’un reflet de l’immense joie du ciel, qui ressemblerait bien plutôt à une piscine rafraichissante dans laquelle on serait plongé… Restons fermes dans la foi, et dans l’espérance au milieu des ombres de cette vie !

Pratique : Penser quelques instants au ciel qui nous attend

Samedi 5 août : Dédicace de la basilique sainte Marie des neiges

L’histoire de la très grande basilique romaine, qu’on appelle sainte Marie des neiges, ou sainte Marie majeure, remonterait à l’époque du Pape Libère (qui règna de 352 à 366) d’ou son nom encore de Basilique libérienne. Le bréviaire nous rapporte la charmante histoire de sa fondation avec la neige en tombant en plein mois d’août, et le songe du Patrice Jean et de son épouse, les avertissant de bâtir une basilique à l’endroit indiqué… mais on ne trouve aucune trace de cette histoire avant le Moyen-âge. Cette église ancienne fut reconstruite sous le pontificat du Pape Sixte III qui la dédia à Marie qui venait d’être déclarée « Mère de Dieu » au récent concile d’Ephèse (431). Aujourd’hui elle est une des cinq basiliques majeures, lieu principal de la dévotion à Marie à Rome, et de nombreuses cérémonies de l’année se déroulent en ses murs (Le Pape y célèbre à Noël et à Pâques). Elle conserve les reliques de la crèche, et la célèbre icône de Marie « salus populi romani » (salut du Peuple romain)

Dans toute la chrétienté on a aimé prier Marie de chez soi ! Ainsi le Pape saint Pie X écrivit avec piété, alors qu’il était Pape, l’histoire du sanctuaire de la Madonne de Cendrole tout près de Riese, sa ville natale. Le saint Curé d’Ars voulut consacrer toute sa paroisse à notre dame d’Ars. Et on ne trouve pas de village de chez nous qui n’ait son sanctuaire à Marie, témoin de la piété des siècle passés, et la volonté de la rendre toute proche de nos vies. Mais au fait, connaissez-vous la dévotion à Marie de chez vous ?

 Pratique : veillons à entretenir, établir ou reconstruire nos oratoires à Marie.