Jeudi 12 avril : De la férie

Une coutume de la liturgie au temps pascal est de se tenir debout pour la prière. Des anciens textes d’Église interdisaient même la position à genoux à cette période !

Cette attitude convient au baptisé puisqu’elle symbolise l’homme ressuscité, renouvelé par la grâce de Dieu. Cette attitude symbolise aussi celui qui attend, tout comme le chrétien est dans l’attente du retour du Seigneur à la fin des temps. S’il est vrai de dire que nous sommes d’humbles pécheurs, il est tout aussi vrai d’affirmer notre immense beauté d’enfants de Dieu, ressuscités avec le Christ. Reste à savoir ce que nous en faisons de cette dignité… Si vous êtes ressuscités avec le Christ, cherchez les choses d’en haut, pas celles de la terre ! clame saint Paul

Un leçon à méditer…

Pratique : A notre prochaine Messe, quand nous serons debout, souvenons-nous de ce que nous professons !

Mercredi 11 avril : Saint Léon 1er le grand

Avec saint Léon, surnommé le grand, nous avons un Pape de plein vent ! Son influence sur son siècle et sa force d’âme, au cours de ses vingt-et-un ans de pontificat, furent incroyables. Originaire de Toscane, il devint Pape en 440 à l’époque difficile de la fin de l’empire romain et du début des invasions barbares. Quand il apprit que le cruel Attila, qui venait de saccager Aquila, s’approchait de Rome, Léon se porta courageusement à sa rencontre et obtint miraculeusement qu’il revienne en arrière et respecte la paix. Trois ans plus tard, il n’hésita pas plus à affronter Genséric le chef des Vandales, et arriva à empêcher la destruction de la Ville. En plus de ce rôle de pacificateur, il lutta si fortement pour la défense de la foi chrétienne que les pères du Concile de Chalcédoine l’acclamèrent par ses mots : C’est Pierre qui a parlé par la bouche de Léon ! Saint Léon fut aussi un bâtisseur qui restaura de nombreux édifices romains, et eût une action pastorale profonde à travers ses magnifiques sermons au Peuple où il transmettait son amour de la liturgie.

Devant un saint aussi puissant, on est émerveillé : Comment réaliser de si grandes choses? … Et si nous commencions par la fidélité du quotidien : Politesse, exactitude, respect de la parole donnée, et du travail bien fait. Celui qui est fidèle dans les petites choses, le sera dans les grandes, dit l’Evangile. Commençons, je vous le disais, par ces petites choses avant d’arriver aux grandes…

Pratique : la fidélité du quotidien

Mardi 10 avril : De la férie

Cette semaine, les fêtes des saints ne sont pas encore de retour. Du coup, nous en profiterons pour parler de la spiritualité propre au temps pascal.

évoquons tout d’abord la joie : Toutes les Messes du temps pascal sont remplies de joie: On multiplie les alléluias et les chants joyeux. L’Église veut nous voir joyeux à la suite du grand mystère de Pâques que nous venons de fêter.

Mais cette joie est-elle raisonnable ? Quand de partout les médias nous parlent de crise, de drames, de difficultés est-ce raisonnable de se réjouir? Certainement oui. Parce que la résurrection du Seigneur n’est pas simplement un évènement passé que l’on commémore. Jésus qui ressuscite, c’est le mal et la mort qui sont vaincus, c’est l’amour de Dieu qui nous est promis, c’est un  nouveau départ offert à tous ceux qui veulent en profiter. Nous avons alors un immense réservoir d’amour au dessus de nos têtes. Nous sommes accompagnés par le Seigneur sur les chemins difficiles de cette vie. Nous sommes conduits par Lui vers le Royaume, la maison du Père. Que de raisons d’être heureux! Revenons souvent à ce bonheur profond, et n’hésitons pas à le laisser transparaître…

Pratique: Soyons disponible aux autres

Lundi 9 avril : Fête de l’Annonciation de la Bienheureuse Vierge Marie

Le récit tout simple de l’Annonciation a plu à toutes les générations de chrétiens.

Parmi eux, saint Thomas d’Aquin, dans son commentaire de l’Ave Maria, remarque cette chose extraordinaire : Jamais dans la Bible, on ne voit un ange saluer avec une telle déférence une créature humaine ! En effet, explique-t-il : l’ange est plus proche de Dieu que les hommes, lui qui est saint dans le Ciel. Il est aussi plus parfait et plus beau tant par sa nature que par sa grâce… Alors il n’a pas à s’incliner devant une créature mortelle.

Et pourtant l’Évangile est formel, ici c’est l’archange Gabriel qui s’incline devant Marie ! C’est que Marie est plus proche de Dieu que lui. Elle est aussi plus parfaite et plus belle. L’ange sait tout cela puisqu’il précise que Marie est remplie de la grâce de Dieu, que le Seigneur est particulièrement avec Elle, et qu’Il la bénit plus que toutes les femmes

Comprenons-nous l’extraordinaire cadeau que Jésus nous fait, avec Marie ? Cultivons-nous une très grande dévotion, prière et amitié avec Marie ? Si vous ne vouliez pas croire la théologie, les enseignements du Magistère et les paroles des saints, suivez au moins l’exemple de l’ange et priez beaucoup celle qui a pour nous un cœur de Mère dans le ciel !

Pratique : Offrons toute notre vie à Marie en ce jour…

Dimanche 8 avril : Dimanche in albis, dimanche de la miséricorde

Ce dimanche est très riche. La liturgie nous rappelle que nous devons être fidèles à la foi comme les martyrs l’ont été. Elle dit aussi l’amour maternel de l’Église pour ceux qui viennent d’être baptisés. Notre Seigneur, dans ses apparitions à sœur Faustine, demanda que ce dimanche fut spécialement consacré à fêter sa miséricorde infinie : Elle nous fait vraiment vivre !

De l’Evangile je retiendrai deux choses : – d’abord que c’est le dimanche (le premier jour de la semaine est le lendemain du sabbat pour un juif…)  que Jésus apparaît à ses disciples une première fois sans Thomas. La deuxième fois, avec Thomas, c’est encore un dimanche que Jésus vient, et il répand ses bénédictions à chaque visite… Le dimanche est bien le jour du rendez-vous avec le Seigneur. Si vous voulez sa bénédiction, vous savez où la trouver ! – ensuite, beaucoup aiment à répéter qu’ils sont comme saint Thomas, et ne croient que ce qu’ils voient. Mais c’est oublier que Jésus-Christ reproche à saint Thomas de n’avoir pas cru à la parole des apôtres ! Ceux à qui le Seigneur a donné sa propre mission à continuer ! Bien plutôt Jésus proclame bienheureux ceux qui croiront sans avoir vu d’apparitions. Puisque cette béatitude est à notre portée, n’y manquons pas…

Pratique : Le chapelet de la miséricorde divine de sœur Faustine

PS : Il se récite ainsi, sur un chapelet traditionnel : Sur les gros grains du Notre Père (1 fois): Père Eternel, je vous offre le Corps et le Sang, l’Ame et la Divinité de votre Fils bien-aimé, Notre Seigneur Jésus Christ, en réparation de nos péchés et de ceux du monde entier.
Sur les petits grains du Je vous salue Marie (10 fois): Par Sa douloureuse Passion, soyez miséricordieux pour nous et pour le monde entier.
A la fin (3 fois):  Dieu Saint, Dieu Fort, Dieu Éternel, Ayez pitié de nous et du monde entier”

Samedi 7 avril : Samedi de Pâques

Le samedi de l’octave de Pâques est appelé aussi samedi in albis, car c’était le jour où les nouveaux baptisés quittaient la robe blanche du baptême qu’ils avaient gardée toute la semaine (albis veut dire blanc). Les liturgistes pensent aussi que pour illustrer cette cérémonie, on a choisi l’évangile de la résurrection qui décrit les vêtements du Christ ressuscité gisants par terre. L’évangile insiste aussi beaucoup sur le rôle de saint Pierre (que saint Jean laisse passer en premier…) : conseil aussi aux néophytes de rester fidèles dans la foi professée par Pierre et ses successeurs.

Nous ne portons plus de robe blanche, sauf peut-être dans notre âme purifiée par la confession et la communion pascale… Veillons à conserver cette nouvelle beauté et l’éclat divin bienfaisant qui va avec !

Pratique : Un moment d’écoute de chants religieux pour rejoindre le ciel.

Vendredi 6 avril : Vendredi de Pâques

L’Évangile de ce jour nous parle de la dernière apparition de notre Seigneur à ses disciples. Juste après, le Seigneur montera au ciel. Il les bénit et les envoie en mission. Sa dernière promesse me retient particulièrement: Voici que je suis avec vous jusqu’à la fin du monde! Heureuse Église qui bénéficie d’une telle promesse…

Même si les chrétiens paraissent parfois peu sympathiques (Qu’en pensez-vous?), même si l’Évangile paraît difficile à pratiquer, même si la dureté du cœur des hommes est extrême, peu importe ! Le Seigneur est présent pour nous et au milieu de nous. C’est notre joie, notre espérance et notre consolation.
Au milieu de vies trépidantes, savons-nous nous arrêter un instant sur cette présence aimante du Seigneur? C’est l’assurance immédiate de la paix.
Essayez, juste pour voir…

Pratique : penser au Seigneur proche de nous.

Jeudi 5 avril : Jeudi de Pâques

Dans l’évangile d’aujourd’hui, saint Jean nous montre l’apparition du Seigneur propre à sainte Marie-Madeleine (Jn 20, 11-18)

Des commentateurs remarquent que cette apparition est chargée de tendresse. – Marie Madeleine reste près du tombeau à pleurer, alors que les autres apôtres sont repartis : C’est une âme embrasée d’amour pour son Maître. – Le Seigneur lui apparaît et l’appelle par son prénom : Myriam ! Marie-Madeleine répond par un surnom plein d’affection pour son Maître : Rabbouni ! Ce que pourrait se traduire par « Petit Maître !» (une formule affectueuse). – Marie Madeleine est envoyée vers les frères pour leur annoncer la résurrection de Jésus ; elle est l’apôtre des apôtres !

Une seule phrase reste mystérieuse : ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père ! Il faut dire que Jésus est ressuscité pour une vie nouvelle. Il enseigne donc à Marie Madeleine que c’est par le cœur et par l’amour qu’elle le retrouvera ! Avons-nous compris, la leçon à Marie-Madeleine ? Alors nous saurons qu’il faut prendre le Seigneur par l’amitié et le dévouement !

Pratique : Se dévouer au cours de la journée.

Mercredi 4 avril : Mercredi de Pâques

L’Evangile de ce jour continue les récits des apparitions de Jésus à ses disciples.
La troisième apparition du Seigneur, selon saint Jean, eut lieu au bord du lac de Tibériade. Après une nuit où les apôtres travaillent sans rien prendre, un homme sur le bord s’approche des pécheurs et leur indique de jeter le filet à droite de la barque. C’est une nouvelle pêche miraculeuse: 153 poissons sont pris!
Et les apôtres de reconnaître le Seigneur, qu’ils rejoindront le temps d’un repas.

Remarquez bien les 153 poissons! C’était, croyait-on dans l’antiquité, le nombre des peuples de la terre. Et alors Notre Seigneur indiquait à saint Pierre que l’Église devrait aller dans le monde entier et toucherait tous les peuples.
L’ordre de mission est clair… l’avons nous compris, reçu, le vivons nous à notre place ?

Pratique: Savons nous parler de la foi à ceux que Dieu a mis sur notre route ?

Mardi 3 avril : Mardi de Pâques

Juste après l’apparition aux disciples d’Emmaüs, saint Luc raconte l’apparition de Jésus au groupe des apôtres. C’est le récit de l’Évangile d’aujourd’hui. Notre Seigneur accomplit plusieurs gestes pour manifester que c’est bien Lui: Il leur montre ses mains et ses pieds, puis mange même devant eux.

Notez bien le détail formidable: Pour se faire reconnaître, Jésus montre ses mains et ses pieds… ceux qui gardent encore la marque des clous, la marque de l’amour livré ! Partout où l’amour est vécu, Jésus est présent et facilement reconnaissable… Au 16° siècle, un missionnaire jésuite annonçait l’amour de Dieu à une foule de japonais qu’il essayait de toucher mais sans aucun succès. Un peu agacé par le prêcheur, un assistant finit par lui cracher dessus. Sans aucun trouble le missionnaire essuya le crachat et continua sa prédication avec douceur, déclenchant alors plusieurs conversions… Quand je vous dis que le vrai amour se voit !  On comprend alors, encore selon le récit de l’Évangile, qu’à la vue de Jésus les disciples furent remplis de joie. Mais au fait, nous-mêmes, aimons-nous vraiment nos frères ? Les rendons-nous heureux ?

 Pratique : Mettre la joie autour de soi.