Vendredi 23 mars : De la férie

Le sacrifice de Jésus et la Messe IV: Un sacrifice qui change les cœurs.

Il est clair dans l’Evangile que la Croix agit. N’est-ce pas à coté de la Croix que le bon larron se convertit ? N’est-ce pas au pied de la Croix que le centurion reconnaît Jésus comme Fils de Dieu? Saint Luc nous fait aussi remarquer qu’après la Passion beaucoup redescendaient en se frappant la poitrine… Saint Pierre, quand à lui, convertira 5000 personnes le jour de la Pentecôte en rappelant aux auditeurs qu’ils ont crucifié le Seigneur! Rien de cela ne doit nous étonner : Le Cœur du Christ est plein de bonté, comme le manifestent ses dernières paroles: Père pardonne-leur! Père, entre tes mains, je remets mon esprit! Ce soir, avec moi tu seras dans le Paradis! … sur la Croix, se réalise le triomphe de cette bonté sur le mal et le péché, et les cœurs sont alors touchés, ils commencent à espérer et à changer…

Relisons le récit de la Passion en ces jours et surtout assistons à la Messe pour faire gagner cette bonté dans nos cœurs!

Pratique : Quand nous assistons à la Messe, pensons à partager les soucis du Christ sur la Croix.

Jeudi 22 mars : De la férie

Le sacrifice de Jésus et la Messe III: Un sacrifice si douloureux

Tout ce qu’on peut savoir de précis sur la passion de Jésus nous montre une terrible souffrance. Que ce soit l’étude du professeur Barbey sur les crucifixions selon le chirurgien : le clou qui touchait le nerf du bras… Ou le témoignage du saint suaire (plus de 120 coup de fouet dénombrés et plus de 600 blessures sur le corps). Et encore la lecture précise de l’Evangile (La sueur de sang, la couronne d’épines, et le Seigneur mort bien avant les larrons…), tout nous montre un paroxysme dans la souffrance. Le film de Mel Gibson sur la passion du Christ illustre parfaitement cette intensité. Pourquoi tout cela ? se sont demandé les chrétiens, il y a des siècles déjà. Deux réponses sont nées de leurs méditations : – D’abord le Seigneur voulait nous montrer la gravité du péché. – Il voulait aussi nous prouver à quel point il nous aimait. Méditons sincèrement ces deux raisons…

La Messe aussi, à sa manière, essaye de nous enseigner l’amour infini de Dieu et l’horreur du péché. Mais comprenons-nous bien ce message?

Pratique : Revenons souvent, dans la journée, sur la pensée de la passion douloureuse

Mercredi 21 mars : De la férie

Le sacrifice de Jésus et la Messe II : l’agonie

Le récit de la Passion commence par l’agonie de Jésus au jardin des oliviers. Le mot agonie vient d’un mot grec qui veut dire combat. En méditant l’agonie de Jésus, avec son accablement, l’envie de partir qui L’étreint, et la sueur de sang, on comprend que notre Seigneur livre un formidable combat, qu’il porte un poids infini : celui du péché du monde entier… On comprend aussi qu’Il n’est pas ici comme une victime des évènements politiques : Aucun soldat ne le contraint à ce moment… Il est l’acteur et le combattant de ce qui va suivre. On comprend alors que le supplice qui s’approche n’est pas une fatalité, mais un choix libre du Seigneur : c’est un sacrifice qui va s’accomplir ! Le Seigneur le veut !

Nous admirons le courage et l’offrande de notre Sauveur. Nous voudrions l’imiter, mais nous sommes si faibles…. sauf si nous savons puiser au courage même du Seigneur, à la Messe où nous est transmis sa force et son Esprit ! La consigne de Notre Seigneur en cet instant, à ses apôtres et à nous-mêmes est : Veillez et priez !

Pratique : Tâchons d’assister à la sainte Messe le plus possible au cours de cette semaine et la suivante !

Mardi 20 mars : De la férie

Le sacrifice de Jésus et la Messe I.

Dans ce temps de la Passion, et puisque notre mini-retraite est consacrée au sacrifice, nous allons maintenant parler du grand sacrifice de Notre Seigneur sur la Croix. Nous parlerons aussi de la Messe qui est ce même sacrifice « continué et répandu » jusqu’à nous.

Remarquons d’abord aujourd’hui que tout au long de son chemin parmi nous, Jésus était tendu vers ce moment de son Sacrifice : – Plusieurs fois dans l’Évangile, Jésus annonce à ses disciples qu’il va être mis à mort. – Plusieurs fois Jésus parle de son heure qui arrive, cette heure exceptionnelle entre toutes, où il va donner un puissant témoignage au monde. – Plusieurs fois Jésus dira qu’à partir de ce moment là tout changera merveilleusement…

La sagesse énorme du christianisme n’est pas toujours bien reçue, encore moins la morale. Mais celui qui comprend que Jésus a donné sa vie pour lui, que peut-il dire faire, sinon se taire, réfléchir, et peut-être s’ouvrir à la grâce ? … N’oublions pas, ces prochains jours, de penser souvent aux souffrances de Jésus pour nous, n’oublions pas que, pour nous aussi, nos actes, surtout de charité, ont tellement plus de poids que nos paroles…

Pratique : Ne pas oublier de lire les textes des Messes du jour pendant le temps de la Passion.

Lundi 19 mars : Fête de Saint Joseph

Saint Joseph est un des rares cas où je suis un peu fâché avec l’art chrétien… On représente en effet la plupart du temps saint Joseph comme un homme déjà âgé et « rangé », souvent mis en annexe et dans un coin. Alors que la Bible raconte exactement le contraire ! D’abord saint Joseph, chef de la sainte famille, la fit courageusement vivre. Ensuite l’ange ne craint pas de lui demander de prendre Jésus et Marie de nuit pour les emmener en Égypte… Joseph était un homme sur qui on pouvait (et on peut toujours) compter. Ayant la chance d’avoir dans le Var, à 45 minutes de chez moi, le seul lieu d’apparition de saint Joseph dans le monde où il ait parlé, permettez-moi de vous en dire un mot… C’est très simple… Le 7 juin 1660, Gaspard Ricard, un berger, se trouve assoiffé. Il se trouve au lieu dit « Bessillon », non loin de Cotignac. D’un coup, il voit près de lui, sur un rocher, un homme qui lui dit : Je suis Joseph, enlève le rocher et tu boiras. Gaspard bougea le rocher et but, alors que 10 hommes auraient eu peine à bouger un tel rocher… Puis saint Joseph partit…

Saint Joseph, mystérieux et silencieux comme a son habitude, a aidé un simple berger à se désaltérer. Nous pouvons alors bien, nous aussi, invoquer Joseph, ce compagnon attentif et bienfaisant, pour toutes les nécessités de notre vie, causes de bien des soucis. Mais surtout pour trouver Dieu, seul capable d’étancher notre soif d’idéal et d’infini. Et si le secret de Joseph était là ? Faire courageusement le bien et se taire, pour que tous les cœurs se tournent vers le Seigneur…

Pratique : une dévotion particulière à saint Joseph en ce jour !

Dimanche 18 mars : Dimanche de la Passion

Avec ce dimanche, nous entrons dans le temps de la Passion, temps où nous méditons particulièrement les souffrances du Seigneur. Et l’Eglise parle, elle s’exprime à travers les magnifiques symboles de la liturgie : Ainsi, selon une ancienne coutume, on voile de violet les statues des saints et les Croix, mais on laisse apparentes les stations du chemin de la Croix. On retire aussi dans les offices les gloria Patri, manifestation explicite de la gloire de Dieu, voilée en ces jours. Selon la belle expression de Dom Pius Parsch, l’Eglise prend le voile des veuves… Mais pourquoi voiler les Croix me direz-vous ? Ces Croix voilées viennent d’un temps où les Croix étaient souvent d’or, sans Christ, garnies de pierres précieuses. Ces Croix glorieuses évoquaient le triomphe du Seigneur, d’où la nécessité de les voiler en ce temps dramatique…

L’Evangile de la Messe de ce jour (et aussi de toutes les Messes de la semaine que je vous invite à parcourir) montre l’hostilité terrible qui monte entre Jésus et les principaux du peuple juif : Si je vous dis la vérité, pourquoi ne me croyez-vous pas ? … vous n’écoutez point, parce que vous n’êtes pas de Dieu ! dit Jésus. Réponse : N’avons-nous pas raison de dire que tu es un Samaritain et un possédé du démon ?  Jésus reprend : …J’honore mon Père ; et vous, vous me déshonorez… Réponse effroyable : Ils prirent donc des pierres, pour les jeter sur lui… A travers ce récit brutal, l’Évangile nous invite – tout comme le fait le film de Mel Gibson sur la Passion du Christ – à méditer jusqu’où peut aller la violence humaine, notre violence : vouloir tuer le Fils de Dieu ! Et, comme le souligne l’Introït de la Messe, supplions le Seigneur de nous séparer de l’homme de péché, méchant et trompeur…

Pratique : Lire, chaque jour de la semaine, le texte de la Messe.

Samedi 17 mars : De la férie

Nous terminerons l’évocation des sacrifices dans la vie des saints, par saint Maximilien Kolbe, le martyr de la charité : Maximilien, encore enfant, avait eu une vision de Marie lui tendant deux couronnes, une blanche (symbole de la virginité) et une rouge (symbole du martyr), et lui demandant de choisir. L’enfant répondit : Je choisis toutes les deux ! C’est ce qui arrivera en 1941… Le Père Kolbe est arrêté par la Gestapo et emmené à Auschwitz. Là-bas un prisonnier s’est échappé. En représailles douze détenus sont choisis parmi les prisonniers pour mourir dans un bunker sans aucune nourriture ni boisson. Un de ceux qui sont choisis, le sergent François Gajowniczek, s’écroule en pensant à sa femme et ses enfants. Alors un homme sort des rangs, c’est le Père Kolbe. Il se propose pour le remplacer ! Le Père Kolbe mourra dans ce bunker, ayant offert sa vie pour son frère, immense icône de la charité et de la valeur profonde du sacrifice de soi-même.

Sans forcément avoir le destin de saint Maximilien Kolbe, n’oublions pas qu’un jour aussi nous aurons à remettre notre vie au Seigneur. Que notre esprit de sacrifice quotidien nous y prépare !

Pratique : Prions pour la grâce d’une bonne mort.

Vendredi 16 mars : De la férie

– Voulez-vous vous offrir à Dieu pour supporter toutes les souffrances qu’Il voudra vous envoyer, en acte de réparation pour les péchés par lesquels Il est offensé, et de supplication pour la conversion des pécheurs ?
– Oui, nous voulons.
– Vous aurez alors beaucoup à souffrir, mais la grâce de Dieu sera votre réconfort.

Vous aurez reconnu l’incroyable dialogue entre Marie, la Reine du Ciel, et trois petits enfants du Portugal à Fatima en 1917…. Notez bien que Jacinthe, la plus jeune, n’avait que 7 ans à l’époque des apparitions !

Inutile d’expliquer les apparitions de Fatima avec la sagesse et la mesure humaine, tout est plein de surnaturel et d’un idéal énorme… Les enfants – c’est sans doute la grâce des enfants – prendront cela très au sérieux. Lucie nous racontera les sacrifices étonnants des petits voyants : Se priver de boire lors d’une chaleur torride, dormir avec une corde, prier pendant des heures (Le petit François disait habituellement neuf chapelets par jour…). Ils obtinrent ainsi des grâces extraordinaires.

Méditons bien ce que ces enfants nous enseignent, ils disent la vérité ! Nous avons tous, à notre place, cette capacité de travailler à la conversion des hommes par nos efforts et sacrifices, qu’en avons-nous fait ?

Pratique : recommander à la sainte Vierge une personne en grande nécessité spirituelle.

Jeudi 15 mars : De la férie

Après un religieux et un prêtre, parlons d’un saint laïc. Et j’ai choisi monsieur Martin, le père de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus. Louis Martin fut béatifié, en compagnie de son épouse, le 19 octobre 2008 à Lisieux, non pas parce qu’il était le père de sainte Thérèse (ce qui n’est pas rien…) mais parce qu’il a vraiment mené une vie sainte. Louis était horloger de profession, Il se maria et fut père de neuf enfants (quatre mourront en bas âge). Avec sa femme Zélie, il se rendait à la Messe de 5h30 tous les matins, et accueillait et aidait largement les pauvres de l’endroit. Il refusait d’ouvrir sa boutique le dimanche, renonçant ainsi à des profits certains. Sa femme mourut jeune encore, lui laissant la charge de tous les enfants, dont il s’occupera totalement. Il donnera au bon Dieu toutes ses filles… Quand Thérèse, sa préférée, demandera à rentrer au Carmel à 15 ans, il l’accepta aussitôt. Mgr Hugonin, à qui il fallait demander une dispense pour entrer aussi jeune en religion, fit remarquer devant lui que Thérèse pourrait patienter quelques années et s’occuper de son père âgé. A ces mots, monsieur Martin se leva et dit à Monseigneur Hugonin, avec une immense foi, que le bon Dieu lui faisait un immense honneur de lui prendre ses filles, ce qui impressionna beaucoup l’évêque. Il fut atteint sur la fin de sa vie par une maladie mentale qui le conduisit à l’hospice. Dans ses moments de lucidité, il disait qu’il fallait bien qu’il ait une humiliation à porter dans sa vie…

Retenons cette image magnifique d’un chrétien dans le monde qui avait mis le sacrifice au cœur de sa vie ! Le Bon Dieu m’a donné un père et une mère plus dignes du Ciel que de la terre, écrivit sainte Thérèse. Cette phrase, qui vaut bien une canonisation, montre bien que la sainteté est possible à tous et partout !

Pratique : Prier pour que des vocations naissent dans nos familles

Mercredi 14 mars : De la férie

Le saint curé d’Ars est bien justement le patron des curés du monde entier, car il été exceptionnel dans le souci de sa paroisse. Il n’y a pas beaucoup d’amour de Dieu dans ce village, vous en mettrez ! avait dit le vicaire général, monsieur Courbon, à Lyon. Jean-Marie Vianney prit cette demande au pied de la lettre et multiplia les sacrifices pour y arriver… Dans l’église de son minuscule village, il passait de longues heures à prier dés quatre heures du matin : Seigneur, convertissez ma paroisse ! ne cessait-il de répéter. Les paysans qui voyaient leur curé si donné à sa mission, étaient impressionnés… Mais cela prendra du temps et des larmes ! Il y aura des plaintes contre ce prêtre trop strict, trop exigeant, interdisant tout travail du dimanche ; des critiques des autres curés contre ce prêtre que tout le monde suivait parce qu’il était ignorant, bien entendu.. ; et les attaques du diable, furieux de ce prêtre trop zélé. Et puis, au fur et à mesure des années, les paroissiens reprennent le chemin de l’église, sont subjugués par ce prêtre qui pleure en chaire en parlant de l’amour de Dieu, présent dans l’Hostie au milieu d’eux. Et c’est un véritable pèlerinage qui se mettra en place pour venir se confesser et se convertir auprès de ce bon pasteur…

Pour nous, retenons que le sacrifice convertit vraiment les âmes et, avec la prière  obtient infailliblement les grâces de Dieu.

Pratique : quelques sacrifices pour un intention qui nous est chère.