Jeudi 23 juin : vigile de saint Jean-Baptiste

Il y eut un homme envoyé de Dieu dont le nom était Jean, il vint pour rendre témoignage…

( Evangile de saint Jean, prologue)

Comme l’indique saint Jean l’Evangéliste, il a plu au Seigneur Jésus de faire annoncer sa venue en ce monde.
Et c’est saint Jean-Baptiste qui recevra cette mission : celle de précurseur du Seigneur.

Très anciennement les chrétiens ont donc fêté saint Jean-Baptiste de manière particulièrement solennelle :
On faisait un petit carême pour s’y préparer, et on célébrait une Messe de veillée au cours de la nuit qui précédait la fête.
De carême il ne reste plus trace, mais il nous reste juste cette messe de veillée qui est devenue une vigile de préparation à cette fête qui doit rester pour nous bien solennelle.

Le Cardinal Schuster fait deux remarques étonnantes sur la vigile d’aujourd’hui:
D’abord qu’il convient particulièrement en ce jour de fête de l’ascète extraordinaire que fut saint Jean-Baptiste, de pratiquer nous aussi quelque peu la pénitence…
Ensuite – j’ai un peu honte à le raconter… – que nos coutumes de célébrer des festivités en ce jour (les « feux de la saint Jean ») seraient venus de la paresse du clergé!
En effet, à Rome, le peuple accourait en foule pour participer dans la basilique du Latran (consacrée à saint Jean-Baptiste) à la veillée nocturne pour ce saint.
Mais cet usage de cette veillée nocturne fut bientôt délaissé par le clergé qui ferma alors la porte de la basilique.
Le peuple, qui continuait d’affluer le soir, remplaça alors l’office par la fête…

Mais aux fidèles qui seraient tentés de juger sévèrement le clergé, je rappelle qu’il n’est pas interdit aux fidèles de les dépasser dans la piété !!

Pratique : Un sacrifice pour préparer la fête de demain

Mercredi 22 juin : saint Paulin de Nole

Pontius Meropius Anicius Paulinus naquit à Bordeaux vers 353.
D’une bonne famille, il fit de solides études littéraires, sous la conduite du célèbre poète Ausone et devint sénateur.
Devenu consul de Campanie, il s’établit à Nole et là, il s’occupa activement de la basilique de saint Félix à Nole pour des raisons civiles, et devant les manifestations de foi des habitants, il fut alors touché par la foi chrétienne.
Il abandonna alors sa charge, revint en Gaule et fut baptisé par l’évêque de Bordeaux.
Ayant reçu l’appel à une vie parfaite, il vint s’établir près de la basilique saint Félix à Nole.
Vivant dans une grande simplicité et charité, il édifiait le peuple qui le poussa à devenir évêque de la ville.
Paulin écrivit de nombreux livres sur la foi et les saints, il était réputé dans tout son siècle.
Il mourut paisiblement à Nole, en 431 à l’âge de 78 ans.

La haute croix est entourée d’une couronne de fleurs.
Elle est rouge à cause du Sang répandu par le Seigneur.
Quant aux colombes, posées sur le céleste trophée,
Elles indiquent que le royaume de Dieu est ouvert aux âmes simples.

Inscription de St Paulin sur le fronton de la basilique saint Félix à Nole, adressée aux fidèles.

Le Seigneur tout-puissant aurait pu rendre tous les hommes également riches en biens de la terre de sorte que personne n’aurait eu besoin d’un autre… Mais il ne le voulut pas parce qu’il voulait éprouver les dispositions des hommes… Il créa les pauvres pour provoquer la miséricorde des hommes ; il créa les faibles pour mettre à l’épreuve les puissants. La pauvreté de ton frère est pour toi un capital si tu prends soin du pauvre et du nécessiteux !

Extrait d’un sermon de saint Paulin, qui mérite d’être pris au sérieux…

Pratique : Un acte de charité pour le prochain

Mardi 21 juin : saint Louis de Gonzague

Nous qui ne l’avons pas suivi dans son innocence, suivons-le dans sa pénitence!

Telle est la prière de la collecte de la Messe pour la fête de notre saint d’aujourd’hui…

Louis de Gonzague, fils de la grande famille des marquis de Castiglione et d’Esté, naquit
en 1567 en Espagne.
Dés son enfance, il brilla par une pureté parfaite.
Il fit vœu de chasteté à l’autel de la Vierge Marie à l’âge de 9 ans.
Page à la cour fastueuse et relâchée de Madrid, il semblait un ange plutôt qu’un homme.
Il pratiqua une pénitence intense, notamment à cause d’un péché d’enfance qui le mortifiait profondément : il avait répété des paroles grivoise d’un soldat sans les comprendre, pour provoquer le rire des assistants…
Après 3 ans de lutte, à 18 ans, il obtint de son père la permission d’entrer dans l’ordre des Jésuites nouvellement fondé, et renonça alors à tous ses droits.
Sa vie consacrée fut aussi parfaite que son enfance, et sa piété était exemplaire.
La maladie qu’il contracta auprès d’un malade contagieux qu’il soignait le fit mourir à 24 ans seulement, le 25 juin 1591.
Il est l’un des patrons de la jeunesse, et un saint bien populaire.
Sainte Marie-Madeleine de Pazzi le vit au ciel avec une gloire immense.

Dans notre monde marqué par l’impureté, les personnes pures, comme saint Louis de Gonzague, sont rayonnantes et attirantes.
Elles indiquent qu’une vraie victoire est possible, avec l’aide de Dieu, et elles annoncent un monde nouveau, bien plus beau, où les hommes seront comme les anges de Dieu…

Pratique : Sachons garder nos pensées et nos regards loin de toute impureté.

Lundi 20 juin : de la férie

Parlons un peu de la sainte d’hier que le dimanche nous a empêché de fêter : sainte Julienne de Falconieri…

Sainte Julienne naquit à Florence en 1270, dans l’illustre famille des Falconieri.
Son oncle, le bienheureux Alexis de Falconieri était un des fondateurs, avec saint Philippe Béniti, des Servites de Marie.
Dés son enfance, elle manifesta une grande perfection et une grande piété.
Plus tard, elle renonça à tous ses biens pour devenir oblate sous la direction de saint Philippe Béniti.
D’autres femmes la rejoignirent bientôt, y compris sa propre mère ! Les mantellate, branche féminine des Servites, étaient nées !
Elle eut une vie édifiante, remarquable par l’humilité et la pénitence.
l’oraison de sa Messe fait référence à un miracle à la fin de sa vie :
C’était le 12 juin 1341. Sainte Julienne avait 70 ans, elle était usée par les pénitences, son estomac rejetait toute nourriture et elle ne pouvait plus communier.
Elle demanda cependant que le prêtre amène l’Hostie sainte tout près d’elle, et à cet instant, l’Hostie disparut et Julienne expira dans un magnifique sourire !
On retrouvera plus tard la marque de cette hostie imprimée sur sa poitrine…

Le miracle de sainte Julienne me porte à parler aujourd’hui des malades et des mourants.
Dans un pays chrétien, personne ne devrait être laissé dans la solitude de la maladie ou de la fin de vie, surtout pas un membre de notre famille…
Et surtout, pensons à FAIRE PASSER UN PRETRE !
Qu’on arrête avec la soi-disant crainte d’effrayer un malade !
Y a-t-il un plus grand réconfort, une plus grande nécessité, au moment de l’épreuve ou du départ de ce monde, que de recevoir le pardon du Seigneur et l’Eucharistie ?
Notre conscience est engagée sur ce point…

Pratique : Prier pour nos frères qui mourront aujourd’hui

Dimanche 19 juin : 5° dimanche après la Pentecôte

Préparons notre Messe du dimanche, et, si possible, en famille.

Le grand thème du 5° dimanche est le pardon, et l’avertissement de l’Evangile est violent :
Si donc tu viens présenter ton offrande à l’autel et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande, devant l’autel, et va d’abord te réconcilier avec ton frère ; et alors viens présenter ton offrande !
On peut tourner cette phrase dans tous les sens, essayer une interprétation douce, il reste que le Seigneur semble ne pas plaisanter avec le pardon plein et entier qu’Il attend de nous.

Pourtant, après quelques année d’expérience de la vie, comme on constate que cela est difficile ! Que de pardons différés, à moitié donnés, repris…

Voir les saints à l’œuvre peut vraiment nous aider :
On raconte ainsi qu’un de ses prêtres demanda à saint Vincent de Paul à la fin de sa vie s’il avait pardonné du fond du cœur à ceux qui l’avaient offensé.
Et lui qui avait été critiqué, calomnié pendant de longs mois, eût cette réponse surprenante : Mais personne ne m’a jamais offensé !
C’est donc possible… Oui, le jour où le Seigneur règnera dans nos âmes, le souvenir même de la rancune disparaitra, et la paix règnera…

Pratique : commencer par demander la grâce du pardon

Samedi 18 juin : saint Ephrem de Syrie.

Ephrem naquit vers 306 en Syrie dans la ville de Nisibe.
De famille chrétienne, il se forma auprès de Jacques, évêque de Nisibe, et se révélant très capable, collabora avec lui à la fondation de l’école théologique de la ville.
Plus tard, devant quitter Nisibe, il se rendit à Edesse où il fut ordonné diacre.
C’est là qu’il mourut dix ans plus tard, en 373, victime de la peste qu’il avait contractée en soignant un malade.

Saint Ephrem fut un grand théologien qui lutta fortement contre les Ariens, et un profond poète qui écrivit de nombreuses hymnes pour la liturgie.
C’est le plus grand des écrivains en langue syriaque, et on le surnommera la « cithare du Saint-Esprit ». Il est aussi célèbre pour sa dévotion à la sainte Vierge Marie.
Il fut déclaré docteur de l’Eglise par Benoit XV en 1920.
Voici un exemple de la poésie d’Ephrem parlant la Vierge Marie :

Le Seigneur vint en elle pour se faire serviteur.
Le Verbe vint en elle pour se taire dans son sein.
La foudre vint en elle pour ne faire aucun bruit.
Le pasteur vint en elle et voici l’Agneau né, qui pleure sans bruit.

Saint Ephrem, par ses hymnes, nous indique que les mystères de Dieu sont remplis de beauté.
Pour être fidèles, nous avons vraiment besoin de voir la beauté de la vie chrétienne, de l’Eglise, de la liturgie…
Mais savons-nous prendre le temps de la regarder?
L’immense masse des indifférents bougerait certainement si le christianisme se présentait à elle avec le visage de la beauté!

Pratique : Parlons nous bien de l’Eglise? Veillons aussi à l’exemple que nous donnons…

Vendredi 17 juin : saint Grégoire Barbarigo

Seigneur, vous avez voulu illuminer le bienheureux Grégoire, votre Confesseur et Pontife, par le zèle pastoral et la tendresse pour les pauvres : accordez-nos favorablement qu’en célébrant ses mérites, nous prenions exemple sur sa charité.  Oraison de la Messe de saint Grégoire Barbarigo.

Grégoire Barbarigo naquit à Venise en 1625. Rejeton d’une illustre famille qui possédait un des magnifiques palais vénitien, Grégoire, appuyé sur de fortes études et sur une brillante intelligence, se destinait à la diplomatie. Mais après une rencontre avec le Cardinal Chigi, il décide de devenir prêtre. Bientôt nommé évêque de Bergame en 1657, il est créé Cardinal en 1660, puis évêque de Padoue en 1664. Grégoire est un évêque réformateur : Il faut que son diocèse se convertisse !

Il soigne particulièrement son séminaire pour y former de bonnes vocations ; il développe incroyablement l’enseignement du catéchisme qu’il aimait donner souvent lui-même ; il parcours enfin en long et en large tout son diocèse pour faire progresser la vie chrétienne. Saint Grégoire est aussi d’une grande ouverture d’esprit, veillant à développer la bibliothèque de son séminaire et à la doter de cours de langues anciennes de l’orient : Hébreu, Araméen… Ce qui était rare à l’époque. Il créera de même une imprimerie capable de publier des livres pour toucher les peuples du Proche-Orient. Enfin on doit citer sa grande bonté pour les pauvres. Il ira jusqu’à donner ses vêtements et son propre lit pour eux ! Saint Grégoire Barbarigo mourra à Padoue le 18 juin 1697.

A travers saint Grégoire Barbarigo, on est impressionné de voir un homme d’une grande famille, réussissant brillamment,  et côtoyant les grands de ce monde, avoir un tel amour des pauvres et du progrès spirituel de son peuple ! Qu’il nous donne un peu de sa flamme apostolique, et aussi un peu de son regard qui voyait dans tous les humains des enfants de Dieu !

Pratique : Surveillons aujourd’hui notre jugement, parfois si peu chrétien, sur les autres…

Jeudi 16 juin : de la férie

Imitez ce que vous accomplissez… Que votre enseignement soit pour le peuple de Dieu un remède spirituel; que le parfum de votre vie fasse la joie de l’Eglise du Christ; que votre prédication et l’exemple de votre vie édifient la maison, c’est-à-dire la famille de Dieu…

En ce jour de férie, profitons-en pour parler du sacerdoce, puisqu’en cette fin de mois de juin, dans de nombreux lieux, auront lieu les ordinations de prêtres. Le texte ci-dessus, que je tire de la liturgie de l’ordination des prêtre, manifeste qu’un prêtre est un don incroyable de Dieu.

Un homme qui devient prêtre, c’est une bénédiction pour son âme qui sera spécialement unie à Jésus-Christ; une bénédiction pour sa famille qui recevra des récompenses particulières de Dieu; une bénédiction pour les fidèles qui recevront un nouveau pasteur pour les conduire vers Dieu.

L’enseignement de l’Eglise au sujet du prêtre est parfaitement clair, et bien exigeant… Ce qu’Elle attend d’un prêtre, son idéal, c’est qu’il soit un témoin transparent de Jésus-Christ, un autre Christ, là où il sera envoyé… Rien de moins ! Bien sur les prêtres sont en dessous de tout cela, et il est de bon ton de les critiquer de nos jours… Qui ne l’a jamais fait ? Mais n’oublions jamais qu’un prêtre est – tout de même – quelqu’un qui a donné toute sa vie pour le Seigneur et pour nous.

Pratique : Prions pour les prêtres qui seront ordonnés cette année

Mercredi 15 juin : de la férie

Connaissez-vous Notre-Dame du Sacré-Cœur d’Issoudun ?

La statue (ou image) célèbre, où l’on voit Marie montrer le Sacré-Cœur de l’Enfant-Jésus ! L’histoire de cette dévotion est tout simple… Le Père Jules Chevalier (1824-1907) est un simple prêtre du diocèse de Bourges, nommé vicaire à Issoudun. Il porte en lui, depuis un bon moment, l’idée d’un nouvel institut qu’il fondera bientôt le dimanche 9 septembre 1855 : les missionnaires du Sacré-Cœur. Mais il veut aussi fêter dignement la très sainte Vierge Marie, et il a alors l’intuition d’un nouveau titre pour notre mère à tous : Notre-Dame du Sacré-Cœur !

Cette dévotion va connaître un immense succès populaire. Bientôt sera fondée l’archiconfrérie de Notre-Dame du Sacré-Cœur, qui dépassera les 100.000 membres après 9 mois d’existence, et comptera 18 millions de membres en 1891 ! A Issoudun, on aime prier Marie ainsi : Notre-Dame du Sacré-Cœur, espérance des désespérés !

Depuis les origines du christianisme, les chrétiens ont toujours voué à Marie un culte remarquable, fait de confiance simple et tendre. Déjà vers l’an 250, en Egypte, on priait notre « Sub tuum » : Sous l’abri de ta miséricorde, nous nous réfugions, Sainte Mère de Dieu. Ne méprise pas nos prières quand nous sommes dans l’épreuve, mais de tous les dangers délivre-nous toujours, Vierge glorieuse et bénie. Continuons, avec nos formules et notre piété d’aujourd’hui, la chaine de l’amoureuse confiance en Marie !

Pratique : réciter le « sub tuum » ou toute autre prière de confiance en Marie.

Mardi 14 juin : saint Basile le Grand

Saint Basile demeure dans l’histoire un des quatre plus grand Pères de l’Orient. Il naquit à Césarée en 329 dans une famille de saints. Sa sœur, sainte Macrine était religieuse, deux de ses frères furent évêques, et l’un devint saint sous le nom de saint Grégoire de Nysse. Après de très fortes études profanes, il devint moine, se consacra à l’étude de la vraie religion, et y acquit une science éminente. En 370,  il devint Évêque de Césarée. Il devint alors tout à la fois, un père et un législateur pour les moines, un apôtre rempli de charité pour son diocèse, et un docteur pour la profondeur de ses écrits. Son rayonnement intense le fit surnommer « le grand ». Il mourut le 1er janvier 379, âgé de 49 ans, usé par ses travaux.

Une histoire de sa vie mérite d’être citée:

Le préfet Modestus menaça Basile qui s’opposait à l’arianisme soutenu par l’empereur. Il le menaça de la confiscation de ses biens, de l’exil, des tortures et de la mort. Basile répondit : C’est tout ? De tout cela rien ne me touche. Celui qui ne possède rien ne peut pas voir ses biens confisqués. Je ne connais pas le bannissement car, sur la vaste terre de Dieu, je suis partout chez moi. Les tortures ne peuvent pas m’arrêter car je n’ai pas de corps. La mort sera pour moi la bienvenue, car elle m’emportera plus vite vers Dieu ; au reste, je suis en grande partie mort et depuis longtemps je m’avance vers ma tombe ». Choqué le préfet reprit : On ne m’a encore jamais parlé avec une pareille liberté ! Sans doute, reprit Basile, que tu n’as jamais rencontré d’évêque!

La vraie grandeur de saint Basile était de se donner entièrement à Dieu. Quand une vie est menée par une telle confiance, on n’a plus peur de rien, et le Seigneur peut réaliser en son disciple de bien grande choses !

Pratique : un sacrifice d’une chose habituelle, pour vérifier notre disponibilité au Seigneur