Jeudi 2 février : Présentation de l’Enfant-Jésus au Temple et purification de Marie

Il sera une lumière pour les nations, et une gloire pour Israël votre peuple ! Antienne de la bénédiction des cierges au 2 février.

La fête liturgique du 2 février est très ancienne : attestée depuis le 6ème, voire le 4ème siècle à Jérusalem, c’est au 7ème siècle qu’elle sera introduite à Rome puis dans tout l’Occident. En ce jour, on processionne avec des cierges bénits, symboles du Christ venu nous illuminer. Le nom antique de la fête est Hypapantê, ce qui, en grec, veut dire la rencontre, c’est-à-dire la rencontre entre Jésus et le vieillard Siméon. C’est aussi le thème principal de l’Évangile de ce jour et ce sera celui de notre mot spirituel aujourd’hui : l’Évangile raconte que le vieux Siméon vient dans le temple rencontrer celui qu’il attendait de voir depuis des années… Que va-t-il faire en voyant l’Enfant-Jésus ? L’Évangile nous dit qu’il le prit dans ses bras ! Un geste d’amour pour répondre à l’enfant qui vient s’offrir pour tous les hommes. Siméon a bien compris, et il répond amour pour amour !

Pourquoi si peu d’hommes comprennent ce langage du Seigneur ? Peut-être ne L’ont-ils jamais vraiment rencontré… Pourquoi parfois si peu de générosité chez les croyants ? Pourquoi des Messes désertes et des confessionnaux vides ? Peut-être que l’égoïsme, les habitudes, et la paresse ont tari en nous l’ardeur de la première rencontre avec Dieu…

Le 2 février, un anniversaire pour tant de prêtres : celui de la prise de soutane. C’était il y a 26 ans déjà pour votre serviteur… Qui a la joie de voir son neveu et filleul suivre la même voie en ce jour ! Je le recommande à votre prière… Que le Seigneur protège ses prêtres, et garde dans la ferveur ceux qui ont, un jour, offert leur vie à la suite du Seigneur !

Pratique : Nous prierons spécialement aujourd’hui pour les prêtres et ceux qui prendront la soutane en ce jour.

mercredi 1er février : Saint Ignace d’Antioche

Je suis le froment du Christ : Puissé-je être broyé sous les dents des bêtes féroces pour devenir un pain blanc. Antienne de communion de la Messe, tirée des paroles mêmes de saint Ignace

Tout comme saint Polycarpe, saint Ignace est une immense figure des ces évêques des temps apostoliques. Il fut le deuxième évêque d’Antioche après saint Pierre, de l’an 69 à l’an 107. Arrêté au cours d’une persécution, il fut condamné à être livré aux bêtes féroces dans un cirque à Rome. Au cours de ce voyage vers Rome, il écrivit une magnifique épître (lettre) aux Romains, car il avait appris que certains tentaient de le faire échapper à son martyre. Il leur demande de n’en rien faire, car il désire donner sa vie pour Jésus-Christ. Ce passage de cette lettre, qui montre bien la profondeur de son âme et de son amour pour Jésus-Christ, est célèbre : Puissé-je jouir des bêtes qui me sont préparées. Je souhaite qu’elles soient promptes pour moi. Et je les flatterai, pour qu’elles me dévorent promptement, non comme certains dont elles ont eu peur, et qu’elles n’ont pas touchés. Et, si par mauvaise volonté elles refusent, moi, je les forcerai… Pardonnez-moi ; ce qu’il me faut, je le sais, moi. C’est maintenant que je commence à être un disciple. … C’est bien vivant que je vous écris, désirant de mourir. Mon désir terrestre a été crucifié, et il n’y a plus en moi de feu pour aimer la matière, mais en moi une « eau vive » qui murmure et qui dit au-dedans de moi :  » Viens vers le Père « .

Très souvent dans l’évangile, Jésus nous avertit : Veillez, car vous ne savez ni le jour ni l’heure ! Sommes-nous prêts à offrir notre vie au Seigneur quand il sera le moment ? Pour Ignace, pas de doute, il était prêt ! Lui, il aimait le Seigneur en vérité!

Pratique : Nous penserons à demander souvent au Seigneur d’aller un jour au ciel.

Mardi 31 janvier : Saint Jean Bosco

Lorsque l’on reçoit en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi-même que l’on reçoit… Parole du Seigneur tirée de l’Évangile de la Messe de Don Bosco

Jean Bosco (1815-1888) est né dans le Piémont italien, dans ce 19° siècle parcouru d’un important renouveau de l’esprit chrétien, mais aussi de grandes misères sociales. Il est universellement connu comme un patron et un apôtre de la jeunesse. Tout enfant, un songe – qui annonçait sa mission – le marquera profondément. Il voyait une multitude d’enfants qui se battaient et blasphémaient, et, juste après, la sainte Vierge lui conseillant d’employer la douceur pour gagner leur amitié et les amener à Dieu. Qu’est-ce que ce songe pouvait bien prédire ? Jean passera de grands obstacles pour devenir prêtre, et voilà qu’un jour où il se préparait à dire la Messe, un jeune orphelin de 16 ans s’était introduit par curiosité dans la sacristie. Le sacristain tente d’expulser par la force le supposé chapardeur. Mais Jean l’arrête et demande à Barthélémy Garelli : sais-tu faire le signe de la Croix ? L’enfant, le visage fermé fait non de la tête. Mais sais-tu au moins siffler ? L’enfant sourit et regarde don Bosco avec complicité, et fait oui de la tête. Viens me voir à la fin de la Messe, je te ferai le catéchisme ! Le lendemain Barthélémy arrive avec ses amis et bientôt, c’est tout une troupe qui se presse là. Dieu a indiqué sa volonté, une œuvre de jeunesse est lancée ! Jean fondera bientôt un patronage pour enfants puis deux congrégations, une d’hommes, les Salésiens, l’autre de femmes, les Auxiliatrices de Marie-Immaculée, pour se dévouer à la sanctification des enfants. Saint Jean Bosco est une figure emblématique du souci de l’Eglise pour l’éducation de la jeunesse. Sa méthode d’éducation préventive plutôt que punitive, et recommandant une grande proximité auprès des enfants, fera date pour tous les éducateurs.

Baisse de la fécondité, fragilité des foyers, éducations faussées… l’esprit de mai 68 a amené un immense égoïsme dans nos sociétés dont les enfants sont les premières victimes. Avons-nous le souci des enfants ? Souci de leur donner la foi, souci de leur vrai bonheur, souci de leur transmettre aussi le flambeau de l’idéal chrétien… pour demain !

Pratique : Prions pour les enfants si malmenés dans nos sociétés.

Lundi 30 janvier : Sainte Martine

Vous avez aimé la justice et haï l’iniquité. C’est pourquoi Dieu, votre Dieu, vous a ointe d’une huile d’allégresse d’une manière plus excellente que toutes vos compagnes. Trait de la Messe de sainte Martine.

Martine était une vierge romaine de noble origine puisqu’elle était fille d’un consul. Ayant perdu ses parents très jeune, elle distribua ses grands biens aux pauvres, préférant le trésor du ciel à celui de la terre. Elle fut arrêtée et on lui demanda d’adorer des idoles ce qu’elle refusa d’accepter avec horreur. Longuement torturée, elle eut finalement la tête tranchée sous l’empereur Alexandre Sévère le 1er janvier 226. Son corps bienheureux fut retrouvé quelques 1400 ans plus tard sous le pontificat du Pape Urbain VIII et placé en grande pompe dans l’église qui lui est dédiée à Rome sur le Forum.

D’après saint Augustin, au dernier jour, le Seigneur se tournera vers les réprouvés en leur disant : J’avais placé sur terre mes petits pauvres, pour vous. Moi, leur chef, je trônais dans le Ciel à la droite de mon Père, mais sur la terre mes membres avaient faim. Si vous aviez donné à mes membres, ce que vous auriez donné serait parvenu jusqu’à la Tête. Quand j’ai placé mes petits pauvres sur la terre, je les ai institués vos commissionnaires pour porter vos bonnes œuvres dans mon trésor : vous n’avez rien déposé dans leurs mains, c’est pourquoi vous ne possédez rien auprès de moi… Saint Augustin avait bien senti que, dans l’Évangile, le Seigneur ne transige pas sur la charité qu’Il demande de nous ! Sainte Martine, elle, avait trouvé cette charité pour les pauvres, elle nous invite à suivre ce secret d’Évangile…

Pratique : Veillons aujourd’hui à soulager une souffrance ou aider un pauvre.

Dimanche 29 janvier : 4ème dimanche après l’Épiphanie

…Voici que la mer devint très agitée, au point que la barque était couverte par les vagues : lui cependant dormait.

J’ai toujours été surpris par ce récit de la tempête apaisée tel que nous le rapporte l’évangile de ce jour, le chapitre 8 de saint Matthieu. Imaginez un peu ! Le bateau qui tangue, les apôtres terrorisés, le vent qui souffle en tempête, et Jésus dort !!? J’ai subi autrefois la traversée de la mer d’Irlande par ferry-boat sur une mer agitée, je peux vous garantir que personne ne pouvait dormir ni ne dormait ! Et pourtant, l’évangile nous dit que Jésus dort…

N’y a-t-il pas là en vérité une bonne leçon pour les apôtres… et nous-mêmes ? Comme si Jésus criait : Comprenez que vous ne pouvez pas vous sortir des dangers de ce monde sans le Sauveur ! Et c’est une leçon humiliante pour nous : C’est seulement en face des épreuves que nous comprenons cela et que nous commençons à changer !

Combien de fois faudra-t-il nous répéter ces vérités éternelles ? Notre monde qui ne veut pas de Dieu est dans la tourmente ; au bout de quel poids d’épreuves se tournera-t-il vers Dieu ? Notre Eglise ressemble à un bateau en difficulté, comme le rappelait le Pape Benoît XVI, jusqu’à quelle extrémité faudra-t-il aller pour que nous nous convertissions ? Si la sagesse pouvait nous venir…

Pratique : Fixer un rythme de prière à garder à l’année.

Samedi 28 janvier : Saint Pierre Nolasque

Saint Pierre Nolasque vécut principalement au XIII° siècle. Né en France, il passa la majeure partie de sa vie en Espagne. Suite à une vision de la Vierge Marie, il fonda l’ordre de Notre Dame de la Merci pour le rachat des captifs. A cette époque, en effet, les musulmans razziaient les pays chrétiens et faisaient beaucoup d’esclaves… Dans l’ordre fondé par Pierre Nolasque, on faisait un quatrième vœu étonnant : s’il arrivait aux religieux de manquer de l’argent nécessaire pour racheter un esclave, ils devaient s’offrir comme captifs à sa place notamment pour éviter le naufrage dans la foi de ces frères chrétiens.

Il est de bon ton aujourd’hui de critiquer les chrétiens dans leur histoire et leurs croyances. Mais bien peu se risqueraient à reproduire la charité qu’ils ont manifestée au cours de l’histoire ! Il n’est guère que dans l’Évangile où l’on commande d’aimer ses ennemis, et où l’on enseigne le don de sa vie pour ses frères, comme l’a vécu saint Pierre Nolasque.

Pratique : Consacrer aux autres quelques instants de sa journée.

Vendredi 27 janvier : Saint Jean Chrysostome

Jean Chrysostome vécut à la fin du IV° siècle, l’âge d’or de la patristique. Né à Antioche, il devint patriarche de Constantinople. Il fut célèbre pour son éloquence (Chrysostome veut dire Bouche d’or), et on raconte que quand il finissait de prêcher, ses auditeurs le suppliaient de continuer ! Personnellement, cela ne m’est encore jamais arrivé… Saint Jean Chrysostome écrivit de nombreux ouvrages célèbres encore aujourd’hui (la collection de ses écrits chez Vivès fait 8 gros tomes…). Son courage pour réformer les mœurs, y compris des puissants, lui valut de grandes inimitiés, et, plusieurs fois, l’exil. C’est en exil qu’il mourut, en 407, et il est devenu le saint patron des orateurs.

Voulez-vous un extrait de ses écrits ? Voilà comment il exhorte à la charité : Laissons le Christ s’exprimer à travers nous. Tel un instrument, tiens-toi tout prêt pour la main de l’artiste. Ne laisse pas les cordes se détendre et s’amollir sous l’effet des plaisirs, ne deviens pas une cithare inutilisable. Serre les cordes, tends-les pour le chant. Rends-toi digne des mains très pures qui se serviront de toi !… Si le Christ se met à jouer sur son instrument, alors le Saint-Esprit viendra sûrement et le miracle qui dépasse tous les autres se manifestera : la charité ! Commentaire de l’épître aux Romains.

Je conclurai juste en remarquant que les chrétiens devraient veiller être compétents à leur place, tout comme Jean Chrysostome l’était à la sienne !

Pratique : Faisons notre travail quotidien le mieux possible.

Jeudi 26 janvier : Saint Polycarpe

Voilà le docteur de l’Asie, le père des chrétiens, le destructeur de nos dieux ; c’est lui qui enseigne tant de gens à ne pas sacrifier et à ne pas adorer ! Paroles des païens contre Polycarpe, rapportées dans le récit de son martyre.

Celui qui obéit à Dieu grandit comme un palmier, … quand il devient vieux, il porte encore des fruits dit le psaume 92… Cette citation semble coller à saint Polycarpe ! D’abord parce que son nom signifie fruit abondant ! Et aussi parce qu’il obtint le martyre dans une vieillesse avancée, comme nous allons le voir…

Avec Polycarpe, nous sommes dans les temps apostoliques. Polycarpe fut en effet personnellement disciple de l’apôtre saint Jean. Devenu évêque de Smyrne (actuellement Izmir, en Turquie…), il eut un rayonnement extraordinaire et sa réputation en imposait au Pape de l’époque lui-même. Dans le récit de son martyr qui nous a été conservé on remarquera qu’il fut arrêté à un âge déjà avancé, et on le poussa à renier le Christ . Sa réponse est restée célèbre : Voilà 86 ans que je Le sers et Il ne m’a fait aucun mal. Comment pourrais-je outrager mon Roi et mon Sauveur ? Il mourut martyr vers l’an 155.

Tu te lèveras devant la personne du vieillard et tu l’honoreras dit encore la Bible. Espérons que les anciens d’aujourd’hui qui tutoient saint Polycarpe par l’âge, transmettent aux jeunes générations des exemples de ce calibre ! Espérons aussi que les jeunes générations sachent respecter et honorer leurs anciens auxquels ils doivent la vie et souvent la foi !

Pratique : Reprendre nos résolutions de début d’année

Mercredi 25 janvier : Fête de la conversion de saint Paul

Celui qui a agi efficacement dans Pierre pour le rendre Apôtre, a aussi agi efficacement en moi pour me rendre Apôtre des Gentils…             Passage de la lettre de saint Paul aux Galates.

Nous fêtons aujourd’hui la conversion de saint Paul, racontée au chapitre 9 du livre des actes des apôtres. Il n’y a pas d’autre fête liturgique à l’occasion d’une conversion… Mais il faut dire que celle-là est emblématique !

Saint Paul, jeune loup prometteur de la caste des pharisiens, se prépare à persécuter violemment les chrétiens de Damas. Il prend la route, muni des lettres des grands prêtres autorisant sa mission. Mais voilà qu’en un instant, le Seigneur va changer le pharisien en chrétien, le violent en obéissant, le persécuteur en apôtre. Et quel apôtre ! Il sera le plus puissant des temps apostoliques, réalisant la prophétie du Seigneur à Ananie : cet homme m’est un instrument de choix pour porter mon nom devant les nations païennes, les rois et les Israélites. Actes 9, 15.

Il nous faudrait beaucoup de chutes de cheval aujourd’hui pour remettre en ordre la France et la chrétienté ! Et si c’était nous qui chutions ? Devenir des grands apôtres… serions-nous prêts si le Seigneur se manifeste ?

Pratique : Dans sa prière, se proposer au Seigneur pour le travail qu’il Lui plaira.

Mardi 24 janvier : Saint Timothée

Mon bien-aimé : recherche la justice, la piété, la foi, la charité, la patience, la douceur. Combats le bon combat de la foi ; saisis la vie éternelle, à laquelle tu as été appelé, et pour laquelle tu as fait ta belle profession en présence de nombreux témoins.    Épître de saint Paul à Timothée.

Timothée, fils d’un père grec et d’une mère juive, était contemporain des apôtres. Amené à la foi chrétienne par saint Paul, il devint son disciple et même son disciple préféré. Saint Paul écrivit aux Philippiens ce bel éloge de Timothée : Je n’ai en effet personne d’autre qui partage véritablement avec moi le souci de ce qui vous concerne (Phil 2, 2). Saint Paul le fit évêque d’Éphèse et lui écrivit deux épîtres dites « pastorales », contenant de nombreux conseils pour pratiquer la charge épiscopale.

La grande grâce de la vie de Timothée fut de rencontrer saint Paul. Et j’imagine que des années plus tard, il devait remercier Dieu d’avoir croisé la route de l’Apôtre avec une cœur disponible. Timothée devait aussi être devenu profondément missionnaire et souhaiter donner à d’autres la chance qu’il avait lui-même eue… Est-ce notre cas ? Sommes-nous émerveillés de la chance d’avoir reçu la foi ? Pensons-nous à transmettre à d’autres ce don magnifique et gratuit que le ciel nous a fait ?

Pratique : Se souvenir des grandes grâces de sa vie… Et voir si nous y sommes toujours fidèles.