Samedi 4 février : Saint André Corsini

Voici le dispensateur fidèle et prudent que le Maître a établi sur ses serviteurs pour leur donner au temps fixé, leur mesure de blé.   Antienne de communion de saint André Corsini.

Saint André Corsini vécut à Florence au 14° siècle. Avant sa naissance, sa mère eut un songe étonnant : il lui semblait donner le jour à un loup qui courait vers le couvent des Carmes et, arrivé à l’église, se transformait en agneau. Ses parents le consacrèrent à la sainte Vierge Marie et lui donnèrent une éducation pieuse. Il commença cependant à mener une vie légère, mais finit par se convertir, et devint, selon le songe de sa mère, religieux carme, puis évêque de Fiesole. Il fut célèbre par son esprit de pénitence, son amour des pauvres, pour le don qu’il avait reçu du Ciel d’apaiser les discordes, ainsi que pour le retour à Dieu des âmes égarées !

Voilà un saint pour les parents chrétiens ! A travers son exemple, qu’ils se souviennent que la sainte Vierge Marie protège particulièrement les enfants qui lui sont consacrés. Qu’ils ne perdent jamais confiance même si les enfants ne suivent pas l’éducation qu’on leur a donnée. Qu’ils se souviennent aussi que la grâce est familiale, et qu’un membre qui s’élève vers Dieu attire les autres à sa suite !

Pratique : Prier pour la jeunesse, si exposée aujourd’hui.

Vendredi 3 février : de la férie, commémoraison de saint Blaise

Saint Blaise fut évêque de Sébaste, en Arménie. Il mourut martyr le 3 février 316, et comme il délivra, peu de temps avant de mourir, un enfant d’une mauvaise arête qui encombrait sa gorge, il est devenu un saint guérisseur, invoqué contre tous les maux de gorges.

Je me souviens avoir reçu et donné la bénédiction de saint Blaise : elle consistait à ce qu’on vous impose sur la gorge deux cierges croisés avec la prière prescrite par le rituel. Ainsi, on était protégé pour l’année contre tous les maux de gorges. Et les fidèles étaient friands de ces manifestations de piété.

L’Eglise n’a jamais craint de multiplier ces bénédictions pour les champs, les objets, et contre les maladies. Elle croit en sa puissance de bénir et au pouvoir que son divin fondateur lui a confié. Peut-être que certaines cérémonies ont pu être l’occasion d’un peu de superstition, mais elles étaient surtout, pour les fidèles les plus simples, la preuve sensible de la présence du Seigneur dans leurs vies. J’en veux pour preuve la foi tranquille  de ces paysans valaisans m’assurant que les raisins étaient plus gros à l’endroit où passait la procession des rogations ! Les avoir méprisées, à certaines époques, a tari les grâces de Dieu, et automatiquement conduit beaucoup de personnes à s’éloigner de l’Église.

Pratique : Veiller à avoir chez soi des objets nous portant à la piété.

Samedi 25 février : de la sainte Vierge au samedi

Au cours de la septuagésime, délicatement, à la manière de ce Dieu qui laisse l’homme libre pour de vrai, l’Église nous a mené en face d’une décision. Nous avons constaté l’existence du péché originel dans ce monde et en nous-mêmes. Nous avons vu les terribles ravages causés par ce fléau, toujours actuel. Nous avons enfin saisi que Dieu avait un dessein de miséricorde et de bonté à nous proposer…

Alors, quelle est notre réponse ? J’espère : la disponibilité !

C’était l’attitude qu’a prise Adam après sa faute, l’attitude de Noé, d’Abraham, de tous les justes de l’Ancien Testament, de la Vierge Marie, tout particulièrement. Ce sera aussi la bonne disposition des apôtres en face de l’appel de Dieu, et celle des saints du Nouveau Testament. Quand Bernadette entendra Marie lui demander Voulez-vous avoir la grâce de venir ici pendant 15 jours ? elle répondra par un oui franc, auquel elle restera fidèle malgré toutes les épreuves. Dans quelques jours, le carême va commencer et nous entendrons l’appel de l’Église à la pénitence des chrétiens. Pour y répondre généreusement, commençons, dés maintenant, à pratiquer la disponibilité. Disponibilité à son conjoint, à ses enfants, à ses parents, à sa paroisse, les occasions ne manquent pas d’assouplir notre volonté et préparer notre offrande au Seigneur !

Pratique : la disponibilité

Jeudi 2 février : Présentation de l’Enfant-Jésus au Temple et purification de Marie

Il sera une lumière pour les nations, et une gloire pour Israël votre peuple ! Antienne de la bénédiction des cierges au 2 février.

La fête liturgique du 2 février est très ancienne : attestée depuis le 6ème, voire le 4ème siècle à Jérusalem, c’est au 7ème siècle qu’elle sera introduite à Rome puis dans tout l’Occident. En ce jour, on processionne avec des cierges bénits, symboles du Christ venu nous illuminer. Le nom antique de la fête est Hypapantê, ce qui, en grec, veut dire la rencontre, c’est-à-dire la rencontre entre Jésus et le vieillard Siméon. C’est aussi le thème principal de l’Évangile de ce jour et ce sera celui de notre mot spirituel aujourd’hui : l’Évangile raconte que le vieux Siméon vient dans le temple rencontrer celui qu’il attendait de voir depuis des années… Que va-t-il faire en voyant l’Enfant-Jésus ? L’Évangile nous dit qu’il le prit dans ses bras ! Un geste d’amour pour répondre à l’enfant qui vient s’offrir pour tous les hommes. Siméon a bien compris, et il répond amour pour amour !

Pourquoi si peu d’hommes comprennent ce langage du Seigneur ? Peut-être ne L’ont-ils jamais vraiment rencontré… Pourquoi parfois si peu de générosité chez les croyants ? Pourquoi des Messes désertes et des confessionnaux vides ? Peut-être que l’égoïsme, les habitudes, et la paresse ont tari en nous l’ardeur de la première rencontre avec Dieu…

Le 2 février, un anniversaire pour tant de prêtres : celui de la prise de soutane. C’était il y a 26 ans déjà pour votre serviteur… Qui a la joie de voir son neveu et filleul suivre la même voie en ce jour ! Je le recommande à votre prière… Que le Seigneur protège ses prêtres, et garde dans la ferveur ceux qui ont, un jour, offert leur vie à la suite du Seigneur !

Pratique : Nous prierons spécialement aujourd’hui pour les prêtres et ceux qui prendront la soutane en ce jour.

mercredi 1er février : Saint Ignace d’Antioche

Je suis le froment du Christ : Puissé-je être broyé sous les dents des bêtes féroces pour devenir un pain blanc. Antienne de communion de la Messe, tirée des paroles mêmes de saint Ignace

Tout comme saint Polycarpe, saint Ignace est une immense figure des ces évêques des temps apostoliques. Il fut le deuxième évêque d’Antioche après saint Pierre, de l’an 69 à l’an 107. Arrêté au cours d’une persécution, il fut condamné à être livré aux bêtes féroces dans un cirque à Rome. Au cours de ce voyage vers Rome, il écrivit une magnifique épître (lettre) aux Romains, car il avait appris que certains tentaient de le faire échapper à son martyre. Il leur demande de n’en rien faire, car il désire donner sa vie pour Jésus-Christ. Ce passage de cette lettre, qui montre bien la profondeur de son âme et de son amour pour Jésus-Christ, est célèbre : Puissé-je jouir des bêtes qui me sont préparées. Je souhaite qu’elles soient promptes pour moi. Et je les flatterai, pour qu’elles me dévorent promptement, non comme certains dont elles ont eu peur, et qu’elles n’ont pas touchés. Et, si par mauvaise volonté elles refusent, moi, je les forcerai… Pardonnez-moi ; ce qu’il me faut, je le sais, moi. C’est maintenant que je commence à être un disciple. … C’est bien vivant que je vous écris, désirant de mourir. Mon désir terrestre a été crucifié, et il n’y a plus en moi de feu pour aimer la matière, mais en moi une « eau vive » qui murmure et qui dit au-dedans de moi :  » Viens vers le Père « .

Très souvent dans l’évangile, Jésus nous avertit : Veillez, car vous ne savez ni le jour ni l’heure ! Sommes-nous prêts à offrir notre vie au Seigneur quand il sera le moment ? Pour Ignace, pas de doute, il était prêt ! Lui, il aimait le Seigneur en vérité!

Pratique : Nous penserons à demander souvent au Seigneur d’aller un jour au ciel.

Mardi 31 janvier : Saint Jean Bosco

Lorsque l’on reçoit en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi-même que l’on reçoit… Parole du Seigneur tirée de l’Évangile de la Messe de Don Bosco

Jean Bosco (1815-1888) est né dans le Piémont italien, dans ce 19° siècle parcouru d’un important renouveau de l’esprit chrétien, mais aussi de grandes misères sociales. Il est universellement connu comme un patron et un apôtre de la jeunesse. Tout enfant, un songe – qui annonçait sa mission – le marquera profondément. Il voyait une multitude d’enfants qui se battaient et blasphémaient, et, juste après, la sainte Vierge lui conseillant d’employer la douceur pour gagner leur amitié et les amener à Dieu. Qu’est-ce que ce songe pouvait bien prédire ? Jean passera de grands obstacles pour devenir prêtre, et voilà qu’un jour où il se préparait à dire la Messe, un jeune orphelin de 16 ans s’était introduit par curiosité dans la sacristie. Le sacristain tente d’expulser par la force le supposé chapardeur. Mais Jean l’arrête et demande à Barthélémy Garelli : sais-tu faire le signe de la Croix ? L’enfant, le visage fermé fait non de la tête. Mais sais-tu au moins siffler ? L’enfant sourit et regarde don Bosco avec complicité, et fait oui de la tête. Viens me voir à la fin de la Messe, je te ferai le catéchisme ! Le lendemain Barthélémy arrive avec ses amis et bientôt, c’est tout une troupe qui se presse là. Dieu a indiqué sa volonté, une œuvre de jeunesse est lancée ! Jean fondera bientôt un patronage pour enfants puis deux congrégations, une d’hommes, les Salésiens, l’autre de femmes, les Auxiliatrices de Marie-Immaculée, pour se dévouer à la sanctification des enfants. Saint Jean Bosco est une figure emblématique du souci de l’Eglise pour l’éducation de la jeunesse. Sa méthode d’éducation préventive plutôt que punitive, et recommandant une grande proximité auprès des enfants, fera date pour tous les éducateurs.

Baisse de la fécondité, fragilité des foyers, éducations faussées… l’esprit de mai 68 a amené un immense égoïsme dans nos sociétés dont les enfants sont les premières victimes. Avons-nous le souci des enfants ? Souci de leur donner la foi, souci de leur vrai bonheur, souci de leur transmettre aussi le flambeau de l’idéal chrétien… pour demain !

Pratique : Prions pour les enfants si malmenés dans nos sociétés.

Lundi 30 janvier : Sainte Martine

Vous avez aimé la justice et haï l’iniquité. C’est pourquoi Dieu, votre Dieu, vous a ointe d’une huile d’allégresse d’une manière plus excellente que toutes vos compagnes. Trait de la Messe de sainte Martine.

Martine était une vierge romaine de noble origine puisqu’elle était fille d’un consul. Ayant perdu ses parents très jeune, elle distribua ses grands biens aux pauvres, préférant le trésor du ciel à celui de la terre. Elle fut arrêtée et on lui demanda d’adorer des idoles ce qu’elle refusa d’accepter avec horreur. Longuement torturée, elle eut finalement la tête tranchée sous l’empereur Alexandre Sévère le 1er janvier 226. Son corps bienheureux fut retrouvé quelques 1400 ans plus tard sous le pontificat du Pape Urbain VIII et placé en grande pompe dans l’église qui lui est dédiée à Rome sur le Forum.

D’après saint Augustin, au dernier jour, le Seigneur se tournera vers les réprouvés en leur disant : J’avais placé sur terre mes petits pauvres, pour vous. Moi, leur chef, je trônais dans le Ciel à la droite de mon Père, mais sur la terre mes membres avaient faim. Si vous aviez donné à mes membres, ce que vous auriez donné serait parvenu jusqu’à la Tête. Quand j’ai placé mes petits pauvres sur la terre, je les ai institués vos commissionnaires pour porter vos bonnes œuvres dans mon trésor : vous n’avez rien déposé dans leurs mains, c’est pourquoi vous ne possédez rien auprès de moi… Saint Augustin avait bien senti que, dans l’Évangile, le Seigneur ne transige pas sur la charité qu’Il demande de nous ! Sainte Martine, elle, avait trouvé cette charité pour les pauvres, elle nous invite à suivre ce secret d’Évangile…

Pratique : Veillons aujourd’hui à soulager une souffrance ou aider un pauvre.

Dimanche 29 janvier : 4ème dimanche après l’Épiphanie

…Voici que la mer devint très agitée, au point que la barque était couverte par les vagues : lui cependant dormait.

J’ai toujours été surpris par ce récit de la tempête apaisée tel que nous le rapporte l’évangile de ce jour, le chapitre 8 de saint Matthieu. Imaginez un peu ! Le bateau qui tangue, les apôtres terrorisés, le vent qui souffle en tempête, et Jésus dort !!? J’ai subi autrefois la traversée de la mer d’Irlande par ferry-boat sur une mer agitée, je peux vous garantir que personne ne pouvait dormir ni ne dormait ! Et pourtant, l’évangile nous dit que Jésus dort…

N’y a-t-il pas là en vérité une bonne leçon pour les apôtres… et nous-mêmes ? Comme si Jésus criait : Comprenez que vous ne pouvez pas vous sortir des dangers de ce monde sans le Sauveur ! Et c’est une leçon humiliante pour nous : C’est seulement en face des épreuves que nous comprenons cela et que nous commençons à changer !

Combien de fois faudra-t-il nous répéter ces vérités éternelles ? Notre monde qui ne veut pas de Dieu est dans la tourmente ; au bout de quel poids d’épreuves se tournera-t-il vers Dieu ? Notre Eglise ressemble à un bateau en difficulté, comme le rappelait le Pape Benoît XVI, jusqu’à quelle extrémité faudra-t-il aller pour que nous nous convertissions ? Si la sagesse pouvait nous venir…

Pratique : Fixer un rythme de prière à garder à l’année.

Samedi 28 janvier : Saint Pierre Nolasque

Saint Pierre Nolasque vécut principalement au XIII° siècle. Né en France, il passa la majeure partie de sa vie en Espagne. Suite à une vision de la Vierge Marie, il fonda l’ordre de Notre Dame de la Merci pour le rachat des captifs. A cette époque, en effet, les musulmans razziaient les pays chrétiens et faisaient beaucoup d’esclaves… Dans l’ordre fondé par Pierre Nolasque, on faisait un quatrième vœu étonnant : s’il arrivait aux religieux de manquer de l’argent nécessaire pour racheter un esclave, ils devaient s’offrir comme captifs à sa place notamment pour éviter le naufrage dans la foi de ces frères chrétiens.

Il est de bon ton aujourd’hui de critiquer les chrétiens dans leur histoire et leurs croyances. Mais bien peu se risqueraient à reproduire la charité qu’ils ont manifestée au cours de l’histoire ! Il n’est guère que dans l’Évangile où l’on commande d’aimer ses ennemis, et où l’on enseigne le don de sa vie pour ses frères, comme l’a vécu saint Pierre Nolasque.

Pratique : Consacrer aux autres quelques instants de sa journée.

Vendredi 27 janvier : Saint Jean Chrysostome

Jean Chrysostome vécut à la fin du IV° siècle, l’âge d’or de la patristique. Né à Antioche, il devint patriarche de Constantinople. Il fut célèbre pour son éloquence (Chrysostome veut dire Bouche d’or), et on raconte que quand il finissait de prêcher, ses auditeurs le suppliaient de continuer ! Personnellement, cela ne m’est encore jamais arrivé… Saint Jean Chrysostome écrivit de nombreux ouvrages célèbres encore aujourd’hui (la collection de ses écrits chez Vivès fait 8 gros tomes…). Son courage pour réformer les mœurs, y compris des puissants, lui valut de grandes inimitiés, et, plusieurs fois, l’exil. C’est en exil qu’il mourut, en 407, et il est devenu le saint patron des orateurs.

Voulez-vous un extrait de ses écrits ? Voilà comment il exhorte à la charité : Laissons le Christ s’exprimer à travers nous. Tel un instrument, tiens-toi tout prêt pour la main de l’artiste. Ne laisse pas les cordes se détendre et s’amollir sous l’effet des plaisirs, ne deviens pas une cithare inutilisable. Serre les cordes, tends-les pour le chant. Rends-toi digne des mains très pures qui se serviront de toi !… Si le Christ se met à jouer sur son instrument, alors le Saint-Esprit viendra sûrement et le miracle qui dépasse tous les autres se manifestera : la charité ! Commentaire de l’épître aux Romains.

Je conclurai juste en remarquant que les chrétiens devraient veiller être compétents à leur place, tout comme Jean Chrysostome l’était à la sienne !

Pratique : Faisons notre travail quotidien le mieux possible.