Vendredi 23 septembre : Vendredi des quatre-temps de septembre

La pieuse institution des quatre-temps de septembre (probablement la plus ancienne des cérémonies des quatre-temps) est sans doute née à Rome au 4° siècle. Dans le milieu juif comme dans le milieu païen existait la coutume de fêter les saisons, l’Eglise reprend alors cette coutume et invoque la bénédiction de Dieu au moment de l’automne. Les chrétiens sont alors invités à prier davantage et à faire pénitence. Et cela est bien juste ! Nous sommes heureux de recevoir les bénédictions de Dieu au cours de notre vie, n’est-il pas juste alors que nous pensions à en remercier le Seigneur et à Lui demander qu’Il continue ses bénédictions sur notre terre ? A cette occasion, le Pape saint Léon le Grand exhortera les chrétiens de Rome à pratiquer courageusement la pénitence : L’exercice de mortification que chacun s’impose d’après son propre arbitre, ne regarde, en effet, que l’utilité d’une partie et d’un membre ; le jeûne qu’entreprend l’Église universelle, au contraire, ne laisse personne à part de la purification générale ; et c’est alors que le peuple de Dieu devient tout-puissant, lorsque les cœurs de tous les fidèles se rassemblent dans l’unité de la sainte obéissance, et que, dans le camp de l’armée chrétienne, les dispositions sont pareilles de tous côtés… Si le Seigneur promet d’octroyer toute demande au pieux accord de deux ou trois, que refusera-t-il à tout un peuple innombrable, poursuivant à la fois une même observance et priant dans l’accord d’un même esprit ? Saint Léon le Grand. L’argument est choc, ne trouvez-vous pas ?

Si, même dispersés, nous nous groupons, à l’invitation de l’Eglise, pour prier et faire pénitence, le Seigneur pourrait-il refuser sa bénédiction à son peuple ?

Pratique : un acte de pénitence.

Jeudi 22 septembre : saint Thomas de Villeneuve

Nous laisserons de côté saint Thomas, avec nos excuses, pour poursuivre nos méditations sur les anges.

Pour être logique, il faudrait maintenant parler de la dernière des occupations des anges : garder les hommes. Mais comme nous fêterons les anges gardiens en octobre, disons simplement un mot au sujet des apparitions des anges.

Dans l’histoire chrétienne, on compte plusieurs apparitions d’anges : Saint Michel apparaît au dessus du château saint-Ange à Rome ; au mont Gargan (proche de san Giovanni Rotondo où se trouvait le Padre Pio) ; au mont Tombe (l’actuel mont saint-Michel) et dans d’autres endroits encore, moins connus. L’ange Gabriel est présent dans les apparitions de l’île-Bouchard. Plusieurs saints, comme sainte Françoise Romaine ou Padre Pio, eurent la vision de leur ange gardien… L’apparition de l’ange à Fatima résume particulièrement bien la manière des apparitions angéliques :

– L’ange est très beau. Il ressemble à un enfant de 14 ou 15 ans, transparent comme un cristal et très lumineux, et les enfants sont remplis d’une forte impression de surnaturel.

– Cet ange commande : Priez ! demandera-t-il d’abord aux enfants ; Faites des sacrifices ! ordonnera-t-il à la deuxième apparition ; Prenez et buvez le Corps et le Sang de Jésus-Christ ! dira-t-il à la dernière apparition… C’est nettement plus martial que la sainte Vierge Marie ! Mais les enfants grandiront fortement dans la sainteté, soutenus par cette pédagogie progressive, et pourront remplir la mission que Marie leur réserve…

– Attirez la paix sur votre patrie, je suis son ange gardien, l’ange du Portugal ! Il demande enfin de l’aide pour son boulot !

En résumé, si notre ange gardien nous apparaissait, il nous dirait sans doute simplement : Sois fidèle à ta mission !

Pratique : être courageux dans sa tâche quotidienne.

Mercredi 21 septembre : saint Matthieu, apôtre et évangéliste

Toute la tradition reconnaît que l’apôtre saint Matthieu est le même que le publicain Lévi qui fut appelé par le Seigneur. Le récit de sa vocation, raconté par saint Matthieu lui-même, est touchant : Lévi-Matthieu se trouvait au bureau de douane (normal, pour un publicain dont c’était le métier) et Jésus, passant par là, ne lui dit qu’une parole : Suis-moi ! Matthieu se leva aussitôt et suivit le Seigneur. Matthieu fit alors un dernier repas avec Jésus et beaucoup de ses amis publicains, ce qui amena la critique amère des pharisiens : comment Jésus pouvait-il ainsi fréquenter des pécheurs ? Jésus répondit : Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin de médecin, mais les malades ! Saint Matthieu écrivit le premier de nos quatre évangiles en langue hébraïque pour les juifs qui se convertissaient. De ce fait, cet évangile insiste énormément sur l’accomplissement des prophéties par Jésus. Matthieu serait mort martyr en évangélisant la Perse.

Que faut-il admirer le plus dans le récit de l’appel de saint Matthieu ? La bonté du Seigneur qui vient auprès des pécheurs, et qui appelle qui Il veut, même les collecteurs d’impôts (les publicains), considérés comme des pécheurs publics et des collaborateurs de l’envahisseur romain ?  La promptitude de Matthieu à suivre Jésus ? Son enthousiasme a inviter tous ses amis pour qu’ils écoutent Jésus eux aussi ? Si nous pouvions avoir un peu de cet enthousiasme pour le Royaume de Dieu…

Pratique : faire quelque chose pour le Royaume de Dieu.

Mardi 20 septembre : de la férie

Nous avions dit que l’occupation des anges était d’adorer Dieu, mais ce n’est pas la seule ! Les anges sont aussi les messagers de Dieu. C’est même le sens exact du nom qu’on leur donne : Ange vient du grec Angelos, qui veut dire messager et c’est aussi le sens du mot hébreu malakh qui a été traduit par Angelos… La Bible nous montre très souvent des anges envoyés de Dieu pour transmettre ses volontés aux hommes, ainsi saints Michel, Gabriel, et Raphaël, les trois archanges dont nous connaissons le nom, ont été messagers de la part de Dieu.

Comme messagers, les anges sont particulièrement performants, puisqu’ils obéissent parfaitement et en un instant ! C’est bien plutôt les hommes qui semblent les agacer un peu, par leur lenteur à écouter le Seigneur… Hommes de Galilée, pourquoi restez-vous à regarder vers le Ciel ? diront les anges aux apôtres après l’Ascension du Seigneur. Que faites vous ? Priez beaucoup… dira l’ange de Fatima quand il trouvera les enfants en train de jouer…

Comme nous le conseille padre Pio, ne craignons pas d’envoyer en mission notre ange gardien dans les cas difficiles. Et surtout, apprenons à obéir au Seigneur sans tarder. Avec un peu d’âge, nous devenons un peu impatients… mais pensons que notre ange s’impatiente lui aussi de notre tiédeur à servir Dieu !

Pratique : Obéir sans tarder au bien que le Seigneur nous montre.

Lundi 19 septembre : Saint Janvier et ses compagnons

Saint Janvier laissera aujourd’hui la place à l’apparition de Notre Dame à la Salette, fêtée aussi en ce jour. La sainte Vierge apparut donc le 19 septembre 1846, dans la montagne au dessus du petit village de la Salette, dans les Alpes. Et la vision qu’eurent Mélanie et Maximin, les deux petits voyants, est extraordinaire : une femme, au milieu d’une grande lumière, vêtue comme une femme du pays, et qui ne cesse de pleurer… On aurait dit une maman que ses enfants auraient battue et qui se serait ensauvée dans la montagne pour pleurer, dira Maximin. La sainte Vierge, tout en pleurant, demandera de faire passer à tout le peuple qu’elle ne cesse de prier pour nous, pour nous éviter les punitions que nous méritent nos péchés…

Remarquons que la sainte Vierge apparaît au début de la fête de Notre Dame des sept douleurs (fêtée aujourd’hui le 15 septembre, mais qui se fêtait à cette époque le troisième dimanche de septembre). Les fêtes de la liturgie sont des liens entre le Ciel et la terre, ne l’oublions pas… Remarquons surtout ces larmes qui bouleverseront de nombreuses personnes tel Léon Bloy. Ces larmes secouent notre torpeur, elles sont un langage puissant et une muette prière : allons nous longtemps continuer dans notre folie de péché et notre indifférence envers Dieu ?

Pratique : Pensons à nous confesser régulièrement.

Dimanche 18 septembre : 18ème après la Pentecôte.

Celui-là blasphème !

Les pharisiens de notre Evangile sont scandalisés, et on peut les comprendre un peu… Grands connaisseurs de l’Ancien Testament, ils savent bien que Dieu pardonne les péchés. Le Roi David avait ainsi profondément regretté son adultère doublé d’un meurtre, et le prophète Nathan avait pu lui déclarer : Dieu a pardonné ton péché ! Mais jamais, au grand jamais, on ne voit dans l’Ancien Testament un homme, fut-il prophète, pardonner lui-même les péchés, comme Jésus semble le faire aujourd’hui pour ce paralytique : aies confiance, mon Fils, tes péchés sont remis ! N’est-ce pas là une offense à Dieu ?

Jésus répond, comme à chaque fois qu’on touche à l’honneur de son Père, en faisant le miracle de guérir cet infirme instantanément. Si vous ne voulez pas croire en moi, croyez au moins en mes œuvres ! dira-t-il plus tard. L’Evangile ne nous dit rien de la suite de l’histoire dans le cœur de ces pharisiens… Ont-ils accepté la venue de la Miséricorde de Dieu sur terre ?

Et nous-mêmes, l’avons nous acceptée ? Si nous croyons vraiment que le pardon de Dieu est disponible sur terre, alors pourquoi nous confessons-nous si peu ? Que le Seigneur change nos cœurs de pharisiens et nous libère aussi de nos paralysies ! Qu’Il nous donne une foi agissante, capable d’en éclairer beaucoup d’autres !

Pratique : Se confesser.

Samedi 17 septembre : de la sainte Vierge au samedi

Après avoir parlé de la division des bons et des mauvais anges, examinons l’action des démons d’après l’histoire de Job…

Le livre de Job nous raconte que Job était un homme droit et craignant Dieu. Mais Satan prétendit devant Dieu que si il restait fidèle c’est parce qu’il avait été comblé de bienfaits, mais que cela ne durerait pas si l’épreuve l’atteignait ! Dieu permit alors au diable de l’éprouver mais sans toucher à sa vie. Le diable se déchaîna alors en détruisant ses possessions, décimant sa famille, et le frappant d’un ulcère mauvais qui le renvoya sur le fumier sous les critiques acerbes de sa femme… Mais au milieu de l’épreuve, Job resta fidèlement attaché au Seigneur qui finalement le récompensa et lui rendit toutes ses bénédictions.

Tous les éléments de l’action du diable sont indiqués dans ce livre :                             – Le diable est mauvais et sa fureur destructrice est totale : s’il le peut, il casse tout ! – Cependant son pouvoir de nuisance ne peut dépasser la permission de Dieu… Ainsi un baptisé qui s’écarte des influences diaboliques sera toujours protégé de Dieu.                                                                                                                                         – Enfin nous tous, nous connaîtrons la tentation, mais jamais au-dessus de nos forces.

Les principaux noms que la Bible donne au diable disent beaucoup sur lui : Satan, c’est-à-dire l’adversaire ; le Diable, c’est-à-dire le diviseur ; et encore, selon le livre de l’Apocalypse : l’accusateur de ses frères… Surtout, tenons-nous sagement loin de ce mauvais ! Et ne participons pas à ses mauvaises œuvres : la révolte, la division, la critique de nos frères…

Pratique : Ne dire de mal de personne en ce jour !

Vendredi 16 septembre : Saint Corneille, pape et martyr, et saint Cyprien, martyr.

Les âmes des justes sont dans la main de Dieu, et le tourment de la mort ne les touchera pas !

Corneille, Pape, et Cyprien, évêque de Carthage, non seulement se connurent, mais eurent l’occasion de se soutenir tous deux dans leurs épreuves ! Corneille fut Pape de 251 à 253. De son pontificat, on retiendra trois choses : d’abord sa bonté d’accepter la réintégration dans l’Eglise – après pénitence – des « lapsi » : ceux qui avaient apostasié pendant la persécution sanglante pour sauver leur vie. Ensuite, grâce à la générosité d’une grande chrétienne fortunée et généreuse, sainte Lucine, il donnera une sépulture honorable aux restes de saint Pierre et saint Paul. Enfin, comme sa prédication obtenait de nombreuses conversions, il fut exilé à Civita Vecchia où il mourut martyr un 14 septembre, soutenu par les lettres de saint Cyprien.

Cyprien fut un célèbre évêque au milieu du 3° siècle, à l’époque – malheureusement révolue – où le nord de l’Afrique était profondément marquée par le christianisme. Cyprien, encore païen, fut d’abord avocat à Carthage, puis il se convertit et fut ordonné prêtre, puis devint évêque de Carthage. C’est un des esprits les plus brillant parmi les pères de l’Eglise, au point que saint Jérôme disait de lui :  Il est superflu de parler de sa grandeur, car ses œuvres brillent comme le soleil ! Mais sa vie chrétienne était tout aussi brillante ! On étudie encore aujourd’hui et on lit avec grand profit ses livres notamment sur la morale chrétienne et sur l’unité de l’Eglise : Celui qui n’a pas l’Eglise comme mère ne peut pas avoir Dieu comme Père écrira-t-il ! Il mourut martyr le même jour que Corneille, un 14 septembre, en 258, près de Carthage.

Corneille et Cyprien furent des vrais amis au service de l’Eglise. Qu’ils nous donnent la grâce de cultiver la vraie amitié, celle qui pousse aux grands dévouements au service de Dieu !

Pratique : Prier pour nos amis.

Jeudi 15 septembre : Notre-Dame des sept douleurs.

La fête des sept douleurs de Marie tire son origine tout d’abord de la Bible. Le vieillard Siméon prédit à Marie qu’un glaive de douleur transpercera un jour son âme. Ce qui se réalisera quand le Seigneur Jésus mourra sur la Croix. Saint Bernard va même jusqu’à dire que le coup de lance du Centurion transperça bien plus l’âme de Marie que celle de Jésus, puisque Celui-ci était déjà mort !

Dans la dévotion de l’Eglise, on remarque que si les premiers siècles honoraient déjà Marie comme Reine de martyrs, il fallut attendre le 17° siècle et l’ordre des Servites pour voir des fêtes spécifiques aux douleurs de Marie dans le calendrier liturgique. Et ce fut le Pape Pie VII, revenu heureusement de sa captivité napoléonienne en 1814, qui étendit à l’Eglise universelle la célébration de la fête des sept douleurs de Marie, propre à l’ordre des Servites auparavant. Nul doute que l’Eglise essaye de nous émouvoir aujourd’hui, à travers les souffrances terribles de la sainte Vierge que nous aimons. Nos cœurs si durs seront-ils attendris devant ce terrible spectacle ? Mais on peut aussi remarquer que les souffrances de Marie ont un sens plus profond : elles unissent Marie à Jésus qui sauve le monde en offrant ses souffrances et sa mort… Nous devrions alors avoir une immense gratitude devant le courage de notre Mère pour nous..

Que chacun choisisse la dévotion qu’il lui plaît, pourvu qu’il renouvelle son amour pour Marie !

Pratique : (re)lire l’admirable séquence Stabat mater, due au franciscain Jacopone de Todi.

Mercredi 14 septembre : exaltation de la sainte Croix

Notre fête du 14 septembre, l’exaltation de la sainte Croix, célèbre le retour de cette précieuse relique à Jérusalem en 630. Chosroas, le roi des Perses avait ravagé Jérusalem et une partie de l’empire romain d’orient, et emporté en Perse la sainte Croix du Seigneur. L’empereur Héraclius demanda la paix qui lui fut refusée par Chosroas, alors Héraclius pratiqua le jeûne et les prières, puis réunit une armée qui défit celle de Chosroas. Héraclius obtint la paix et exigea le retour de la précieuse Croix à Jérusalem. Un miracle se réalisa à cette occasion : comme l’empereur portait lui même la Croix pour la remettre à sa place, habillé de ses riches habits d’empereur, il fut paralysé sur place. L’évêque Zacharie lui conseilla alors de revêtir des habits humbles pour imiter l’humilité de Jésus portant sa Croix… Ayant obéi, Héraclius put alors porter sans peine le précieux trésor !

Renouvelons particulièrement en ce jour notre dévotion à la Croix, qui nous rappelle la mort de Jésus pour nous, mort précieuse qui nous sauve ! Ayons ainsi une belle croix chez nous. Souvenons-nous aussi que la piété chrétienne appelle volontiers « croix » les épreuves et difficultés de notre vie. Si nous savons les porter courageusement à la suite du Seigneur, elles nous vaudront le Ciel, comme le rappelait souvent le saint curé d’Ars : Les croix transformées dans les flammes de l’amour sont comme un fagot d’épines que l’on jette au feu et que le feu réduit en cendres. Les épines sont dures, mais les cendres sont douces…/… Les combats nous mettent au pied de la Croix, et la Croix à la porte du Ciel.

Pratique : Garder la paix dans toute contrariété.