Samedi 2 juillet : Visitation de la Bienheureuse Vierge Marie

La fête de la Visitation semble d’abord avoir été célébrée en occident par l’ordre franciscain qui la plaça au 2 juillet, jour octave de la fête de saint Jean-Baptiste (qui est au centre de cette fête). Plus tard on l’étendit à l’Eglise universelle pour demander à Marie la fin du grand schisme d’occident. Mais quel est l’objet exact de cette fête? Ayant appris par l’ange Gabriel que sa cousine Elisabeth était enceinte, la sainte Vierge Marie vint la visiter et l’aider dans ses soucis quotidiens. Rien n’était extraordinaire dans cette démarche, sinon la grande bonté de Marie. Mais voilà que le Seigneur en avait décidé autrement ! A peine la salutation de Marie retentissait aux oreilles d’Elisabeth, voilà que Jean-Baptiste tressaille de joie (danse de joie, dit exactement le texte…) dans le sein de sa mère et Elisabeth, éclairée du Saint-Esprit reconnait alors que Marie porte en Elle le Seigneur venu pour nous sauver. Le grand mystère de la Visitation tient donc dans cette manifestation de Dieu. Finalement la charité vraie produit toujours la venue du Seigneur…

Quand saint François de Sales appela la Visitation la fondation de religieuses qu’il projetait, c’est parce qu’il souhaitait que ces religieuses visitent les personnes et leur apportent le Seigneur par le témoignage de leur charité. N’oublions pas que cela est aussi à notre portée !

Pratique : une visite par amour pour Dieu.

Vendredi 1er juillet : Fête du Très Précieux Sang de Notre Seigneur Jésus-Christ

En 1849, après avoir subi les violences de la révolution, le Pape Pie IX put rentrer à Rome au début du mois de juillet.
Alors, en action de grâces, il étendit à l’Eglise universelle la fête du Précieux Sang, et la fixa au premier juillet (tout le mois de juillet est consacré à cette dévotion).

Remarquons qu’on ne cessait, dans l’Ancien Testament, de parler de sang répandu, comme un symbole d’une valeur extrême :
C’est le sang d’Abel le juste qui fait crier la terre et obtient l’intervention de Dieu.
C’est le sang que l’on devait mettre sur sa porte et qui protégeait de l’ange exterminateur dans la dernière plaie d’Egypte.
C’est le sang que Moïse répandait pour sceller l’Alliance du peuple juif avec Dieu au mont Sinaï.
Tout cela n’avait de force, nous dit saint Jean Chrysostome, que par l’annonce du Sang du Christ !

C’est bien ce Sang, qui coule du cœur transpercé de notre Sauveur, qui obtient le pardon de Dieu, qui protège de la mort éternelle et qui est le Sang de l’alliance nouvelle et éternelle avec Dieu !
Pas étonnant alors que saint Jean, dans sa grande vision de l’Apocalypse, nous montre les saints dans le Ciel en train de chanter :

Vous nous avez rachetés, Seigneur, par votre Sang, de toute tribu, de toute langue, de tout peuple et de toute nation : et vous nous avez fait royaume pour notre Dieu. (Introït de la Messe du précieux Sang)

Savons nous, nous-mêmes, remercier le Seigneur du Sang qu’il a versé pour nous ?
Des anciens tableaux montraient parfois, près de la Croix de Jésus, les anges récoltant le précieux Sang dans des calices…
Ne laissons pas ce Sang se perdre, Il a été versé pour la vie de nos âmes !

Pratique : Pensons à nous confesser régulièrement

Jeudi 30 juin : Commémoraison de saint Paul

Mon mot spirituel d’avant hier n’est pas caduc, malgré les apparences !
Je disais que saint Pierre et saint Paul ne sont pas séparés par la liturgie, et aujourd’hui je vous propose une fête de saint Paul !
En fait cette Messe était une des trois Messes qui était célébrée autrefois le 28 juin, mais pour des raisons pratiques, on la décala au lendemain, tout en gardant dans l’oraison le souvenir de saint Pierre.

Cor Pauli, cor Christi : Le Cœur de Paul, c’est le cœur du Christ !
Quand saint Jean Chrysostome écrivait cela il pensait surtout au zèle de saint Paul pour le salut des âmes…
Plus que tous les apôtres, saint Paul s’est dévoué dans de nombreux voyages missionnaires pour annoncer le Royaume de Dieu.
Il raconte lui-même dans l’épitre aux Corinthiens le prix de son amour des âmes:

…Voyages sans nombre, dangers des rivières, dangers des brigands, dangers de mes compatriotes, dangers des païens, dangers de la ville, dangers du désert, dangers de la mer, dangers des faux frères ! Labeur et fatigue, veilles fréquentes, faim et soif, jeûnes répétés, froid et nudité ! Et sans parler du reste, mon obsession quotidienne, le souci de toutes les Églises !

Malheur à moi si je n’évangélise pas, osera-t-il écrire !
Pour nous qui sommes si lâches pour le service du Seigneur, demandons à Paul un peu de son cœur, pour que l’Eglise redevienne conquérante dans notre occident qui perd la foi !

Pratique : Être apôtre envers quelqu’un qui ne connaît pas Jésus-Christ.

Mercredi 29 juin : solennité des saint Pierre et Paul

Au tout début du 3ème siècle, Gaius, un prêtre de Rome, écrivait dans une lettre :

Je peux te montrer les tombeaux des Apôtres, car, soit que tu ailles sur le Vatican, soit que tu te rendes sur la voie d’Ostie, tu trouveras les trophées (τρόπαια) des Fondateurs de cette Église.

En une phrase, Gaius nous indiquait que les apôtres Pierre (au Vatican) et Paul (sur la voie Ostie) étaient morts à Rome, qu’ils étaient considérés comme les fondateurs de cette Eglise, et qu’on avait même construit pour eux un édifice d’honneur, un trophée !

Nous parlerons de Paul plus longuement demain, concentrons-nous sur Pierre…
La dévotion des romains et des chrétiens envers saint Pierre sera énorme au cours des siècles, depuis les premiers pèlerinages des temps antiques, attestés par des graffitis en grec, jusqu’aux modernes grandes cérémonies.
Cette grande dévotion des chrétiens a une origine très précise, que la liturgie de la Messe répète longuement : Dieu est avec lui !

En effet, Pierre est sauvé de la prison par intervention de Dieu, Il a reçu les clef du Royaume des cieux, sur lui est bâtie l’Eglise de Dieu…
Ce don propre de saint Pierre se continue jusqu’à nos jours dans la personne de son successeur à Rome, le Pape, qui bénéficie toujours d’une aide spéciale du Saint-Esprit pour le gouvernement de l’Eglise…

C’est l’occasion pour nous de renouveler notre dévotion à saint Pierre et à ses successeurs.
Qu’ils nous confirment dans la foi !
Qu’ils gardent l’Eglise dans l’unité !
Qu’ils président à la charité !

Pratique : Prions pour le Pape François

Mardi 28 juin : Vigile de la fête des saints Pierre et Paul

Comme nous avons eu l’occasion de le dire, les vigiles sont là pour nous faire préparer les fêtes les plus solennelles.
Alors comment ne pas préparer tout spécialement les solennités de saint Pierre qui reçut du Seigneur le pouvoir suprême sur son Eglise, et de saint Paul qui fut le plus grand des apôtres ?
Un autre raison à notre dévotion particulière tient dans le fait que nous célébrons la liturgie romaine, qui considère que saint Pierre et Paul, étant venus mourir à Rome, en sont les patrons spéciaux…
Cette liturgie, vous l’aurez remarqué, célèbre toujours ensemble ces deux apôtres.

L’Evangile de la Messe est magnifique, c’est celui où Notre Seigneur interroge trois fois Pierre : Pierre m’aimes-tu ? Et sur la réponse positive de Pierre, Jésus poursuit : Paix mes agneaux !
Qu’est ce qui a poussé saint Pierre à venir à Rome, et saint Paul à parcourir le monde, sinon l’amour du Seigneur ?
Qu’est ce qui fait que des jeunes gens et jeunes filles rentrent dans les séminaires et les couvents, sinon l’amour de Dieu ?
Qu’est ce qui assure la fidélité des chrétiens à leur promesse de baptême et de mariage, sinon l’amour de Dieu ?

Et si nous profitions alors de cette vigile pour renouveler en nous l’amour de Dieu ?

Pratique : Relire l’évangile de ce jour… en se l’appliquant !

Lundi 27 juin : De la férie, mémoire de Notre Dame du Perpétuel secours

Pas de fête aujourd’hui, simplement une mémoire, mais une mémoire qui m’est chère, puisqu’en ce jour je fête mes 20 ans de sacerdoce, merci de vos prières !

Parlons alors de Notre Dame du Perpétuel secours.
Il s’agit d’une Icone miraculeuse vénérée à Rome dans l’église saint Alphonse de Liguori.
Cette Icône du 14° siècle serait d’origine crétoise et reproduirait une Vierge attribuée à saint Luc !
Arrivée à Rome, cette image, exposée dans l’église saint Matthieu sous le vocable de Notre Dame du Perpétuel secours, multiplia les miracles; saint Alphonse de Liguori aimait prier devant elle.
Perdue après la révolution française, et la destruction de saint Matthieu, elle fut retrouvée puis confiée par le Pape Pie IX aux religieux Rédemptoristes (fondés par saint Alphonse).
Ceux-ci la mirent dans la nouvelle église dédiée à leur saint Patron, et construite sur les restes de l’église saint Matthieu et ils répandirent sa dévotion dans le monde entier.
La cathédrale syrienne catholique de Bagdad, par exemple, Lui est consacrée.

Sur l’image, on voit la sainte Vierge portant l’Enfant-Jésus.
Deux anges les entourent portant les instruments de la Passion; l’Enfant Jésus semble effrayé et la Vierge Marie nous regarde d’un air triste et résigné.
La sandale de l’Enfant-Jésus tombe, ce qui évoque la coutume juive de donner sa sandale quand on achetait quelque chose.
Jésus est donc venu pour nous racheter, et Marie nous offre son perpétuel secours…

Le Padre Pio aimait raconter, en riant, une petite parabole où saint Pierre se plaignait au Seigneur que Marie ouvrait les fenêtres du paradis et faisait entrer ceux qu’il avait rejeté !
Marie sera toujours le perpétuel secours de celui qui la prie…

Pratique : Augmentons aujourd’hui notre dévotion à Marie

Dimanche 26 juin : 6° dimanche après la Pentecôte.

Préparons notre Messe du dimanche, si possible en famille !

Le saint Curé d’Ars aimait raconter l’histoire suivante :
Un homme fort peu porté sur la piété et la charité, reçut un jour la visite d’un mendiant.
Sors d’ici, lui dit-il, je n’ai que faire de fainéants de ton espèce !
Mais l’autre insistait doucement : Donnez-moi au nom de Dieu ! Tant et si bien qu’il finit par toucher le cœur de l’homme.
Celui-ci alla chercher un pain qu’il donna en bougonnant.
Peu après l’homme mourut et arriva devant saint Pierre qui mit dans le coté mauvais de la balance une liste vraiment inquiétante des erreurs de sa vie : Pas de pratique religieuse, dureté de cœur, presque aucun sacrifice…
L’homme commençait à trembler quand saint Pierre sortit un pain qu’il mit dans l’autre balance : le pain qu’il avait donné au pauvre; et, merveille ! celui-ci, donné de bon cœur, faisait pencher la balance du bon coté…
Le saint curé d’Ars ajoutait alors que la moindre de nos bonnes actions aurait sa récompense auprès de Dieu !

Il me semble qu’on peut comprendre l’Evangile d’aujourd’hui, la multiplication des pains, en ce même sens…
En effet pourquoi le Seigneur souligne-t-Il qu’Il a pitié de la foule ?
Peut-être pour nous inciter à avoir pitié nous aussi…
Pourquoi demande-t-il les pains disponibles alors qu’Il n’en a nul besoin pour faire un miracle ?
Sans doute pour nous dire qu’Il attend notre bonne volonté…
Pourquoi pour seulement sept pains récolte-t-on sept corbeilles ?
Parce que le moindre effort de notre part est récompensé magnifiquement…

N’économisons surtout pas ce que nous offrons à notre Seigneur Jésus-Christ…

Pratique : La générosité au quotidien

Samedi 25 juin : saint Guillaume

Saint Guillaume naquit à Verceil en Italie.
Agé de 14 ans, il entreprit le pèlerinage de saint Jacques de Compostelle, vêtu d’un habit de pénitence.
à son retour, il se retire sur une montagne déserte où il vit dans l’austérité.
Là sa réputation grandit du fait des miracles qu’il accomplissait.
Il part alors pour fonder un couvent sur le mont Virgilien, appelé depuis le mont de la Vierge.
Là les disciples affluent et il fonde alors l’ordre des Ermites bénédictins.
Cet ordre vivra toute une partie du Moyen-Âge, puis finira par se fondre avec les bénédictins de Subiaco.
Il mourut le 25 juin 1142.

Le point de départ de la grande sainteté de Guillaume fut un pèlerinage !
C’est là qu’il découvrit sa vocation et obtint la force de la suivre…

Profitons alors de nos vacances pour faire de telles démarches profondes pour Dieu : un pèlerinage, une bonne lecture, des visites pieuses d’églises.
Il y a tant de grâces à prendre, et surtout la certitude que le bon Dieu ne se laisse pas vaincre en générosité : un effort fait pour Lui, et le Seigneur récompensera au centuple !!

Pratique : programmer une démarche de piété pour nos vacances.

Vendredi 24 juin : Fête de saint Jean-Baptiste

Beaucoup se réjouiront au jour de sa naissance !

Saint Jean-Baptiste est un personnage de premier plan dans l’histoire du salut :
Cousin de Jésus par sa mère Elisabeth, sa naissance miraculeuse fut annoncée par l’ange Gabriel, et en naissant il rendra la parole à son père Zacharie.
Lors de la Visitation, au troisième mois de sa conception, il tressaillira d’allégresse dans le sein d’Elisabeth en présence de Marie et Jésus. Elisabeth comprendra alors qui venait la visiter… Et c’est à cet instant qu’il fut sanctifié…
Il vécut une vie de pénitence dans le désert, nous dit la Bible, qui décrira plus tard son vêtement rigoureux en poil de chameau, et sa nourriture frugale à base de sauterelles !
Il paraîtra à tout Israël en baptisant dans le Jourdain pour préparer le peuple juif à la venue de Jésus, et sa sainteté était à ce point reconnue qu’il attira de nombreux disciples et même plusieurs se demanderont s’il n’était pas le Messie attendu.
Il baptisera Jésus Lui-même à sa demande et le désignera à ses disciples comme l’Agneau de Dieu, celui qui vient enlever les péchés du monde.
Il mourra comme martyr d’Hérode à qui il reprochait son union illégitime avec Hérodiade.

Nous fêtons aujourd’hui – ce qui est exceptionnel en liturgie – la naissance de saint Jean-Baptiste !
Et cela le 24 juin, six mois avant la naissance de Jésus conformément au texte de saint Luc.

Saint Jean-Baptiste fut énormément aimé au Moyen-Âge, car on avait remarqué qu’il avait reçu la mission extraordinaire de préparer à la rencontre avec le Seigneur.
Si saint Jean le Baptiste a su : faire parler son Père, montrer la présence de Jésus à Elisabeth à ses disciples, aux Juifs qui venaient lui demander conseil, il pourra bien encore, si nous le prions, nous rendre de vrais fidèles du Seigneur !

Pratique : Demander à Saint Jean-Baptiste de nous montrer la volonté du Seigneur

Jeudi 23 juin : vigile de saint Jean-Baptiste

Il y eut un homme envoyé de Dieu dont le nom était Jean, il vint pour rendre témoignage…

( Evangile de saint Jean, prologue)

Comme l’indique saint Jean l’Evangéliste, il a plu au Seigneur Jésus de faire annoncer sa venue en ce monde.
Et c’est saint Jean-Baptiste qui recevra cette mission : celle de précurseur du Seigneur.

Très anciennement les chrétiens ont donc fêté saint Jean-Baptiste de manière particulièrement solennelle :
On faisait un petit carême pour s’y préparer, et on célébrait une Messe de veillée au cours de la nuit qui précédait la fête.
De carême il ne reste plus trace, mais il nous reste juste cette messe de veillée qui est devenue une vigile de préparation à cette fête qui doit rester pour nous bien solennelle.

Le Cardinal Schuster fait deux remarques étonnantes sur la vigile d’aujourd’hui:
D’abord qu’il convient particulièrement en ce jour de fête de l’ascète extraordinaire que fut saint Jean-Baptiste, de pratiquer nous aussi quelque peu la pénitence…
Ensuite – j’ai un peu honte à le raconter… – que nos coutumes de célébrer des festivités en ce jour (les « feux de la saint Jean ») seraient venus de la paresse du clergé!
En effet, à Rome, le peuple accourait en foule pour participer dans la basilique du Latran (consacrée à saint Jean-Baptiste) à la veillée nocturne pour ce saint.
Mais cet usage de cette veillée nocturne fut bientôt délaissé par le clergé qui ferma alors la porte de la basilique.
Le peuple, qui continuait d’affluer le soir, remplaça alors l’office par la fête…

Mais aux fidèles qui seraient tentés de juger sévèrement le clergé, je rappelle qu’il n’est pas interdit aux fidèles de les dépasser dans la piété !!

Pratique : Un sacrifice pour préparer la fête de demain