Dimanche 11 février : Dimanche de la Quinquagésime

Seigneur, que je voie ! Tiré de l’Evangile du jour.

Nous avons tous vu des mendiants, ils ne manquent pas dans nos villes ! Habillés misérablement, munis d’un petit carton indiquant le motif de leur détresse, ils vous demande votre aide d’un air suppliant… S’ils arrivent à nous inspirer de la pitié, ils recevront sans doute une petite pièce ou même un billet ! L’aveugle Bartimée qui fait la manche à la sortie de Jéricho connaît le métier, et quand Il apprend que Jésus passe tout prêt, il se met à crier, Jésus, Fils de David, aie pitié de moi ! On a beau lui dire de se taire, il s’en moque et continue à crier pour qu’on aie pitié de lui et qu’il obtienne ce qu’il demande. Seigneur, que je voie ! Et Jésus va le guérir.

Mes chers frères, retenons cette première leçon de l’Evangile, Dieu écoute toute nos prières n’ayons aucun doute là-dessus. Mais pourrions nous manifester un peu de persévérance dans nos demandes ? Sainte Geneviève pria toute une nuit pour protéger Paris des Huns, et sainte Monique pria vingt ans pour obtenir la conversion de son fils Augustin. Nous voulons obtenir quelque chose de Dieu ? Sachons y mettre le prix ! L’autre leçon de l’Evangile, c’est qu’une fois notre aveugle guéri, il se met à suivre Jésus en glorifiant Dieu ! Combien de fois je rencontre des gens qui me demandent de prier pour qu’ils obtiennent un travail, un conjoint, ou une augmentation ! Mais souvent ils m’avouent prier peu eux-mêmes, ne pas pratiquer la Messe le dimanche, ni suivre la vie chrétienne. Ah on voudrait tellement recevoir de Dieu, mais que donne-t-on en échange ? En ce dimanche nous devrions bien nous-mêmes reprendre la prière de l’aveugle de Jéricho : Seigneur, faites que je voie ! Que je voie ce qui vous attriste en moi ! Que je voie ce qui vous plairait que je fasse ! Je suis prêt à le faire !

Pratique : Demander à Dieu ce qu’Il souhaite de nous pendant ce carême

Samedi 10 février : Sainte Scholastique

O Dieu, qui, pour faire connaître la vie innocente de la bienheureuse Vierge Scholastique, avez fait entrer au ciel son âme sous la forme d’une colombe, accordez-nous, par ses mérites et ses prières, de vivre dans l’innocence, de telle sorte que nous méritions d’arriver aux joies éternelles. Oraison de la Messe de sainte Scholastique.

Scholastique était la sœur de saint Benoît, le patriarche des moines d’occident. Elle vécut au début du 5° siècle. Elle s’était consacrée à Dieu depuis son enfance et devint religieuse à l’école de son frère. A son sujet, saint Grégoire le grand, au deuxième livre de ses dialogues, nous raconte l’histoire suivante : Saint Beanoît avait la touchante coutume de venir une fois par an passer la journée avec sa sœur de sang, et de s’entretenir avec elle des joies du ciel. Au cours d’une de ces journées, comme le soir arrivait, Scholastique demanda à son frère de rester toute la nuit pour profiter de leurs discussions. Saint Benoît se refuse de manquer à la règle en étant absent une nuit entière du monastère. Alors sans dire un mot sainte Scholastique se mit à prier, et en un instant, un orage terrible se déclencha qui obligea saint Benoît à  rester là toute la nuit selon le vœu de sa sœur. Trois jours après saint Benoît vit l’âme de sa sœur monter au ciel sous la forme d’une colombe. Il vint alors chercher son corps et le fit mettre dans le tombeau qu’il avait préparé pour lui-même.

Une jolie colombe, toute pure, et allant tout droit au Ciel. Voilà ce que devraient être nos âmes ! Pour cela rien de compliqué. Il suffit de prier de tout son cœur et de servir Dieu là où Il nous a placé. Si nous pouvons suivre cette sagesse qui nous est proposée !

Pratique : Remercions Dieu de le connaître, c’est une grande grâce…

Vendredi 9 février : Saint Cyrille d’Alexandrie

O Dieu, qui avez fait du bienheureux Cyrille, Confesseur et Pontife, le défenseur invincible de la divine Maternité de la bienheureuse Vierge Marie, accordez, qu’intercédant pour nous, il nous obtienne, à nous qui la croyons vraiment Mère de Dieu, d’être sauvés par sa protection maternelle. Tiré de la liturgie du jour .


A la mort de Théophile, Patriarche d’Alexandrie, c’est son neveu Cyrille qui devint Patriarche. Une affaire de famille, en somme… Saint Cyrille était rempli de zèle pour l’Eglise et pour la foi catholique. Sur ordre du pape, il dirigea plusieurs sessions du Concile d’Ephèse de 431 qui condamna l’hérésie de Nestorius (qui disait que Jésus, né simple homme, était devenu Dieu plus tard). Ce Concile demeura célèbre dans l’histoire chrétienne, comme celui qui proclama que Marie était la Theotokos c’est-à-dire la Mère de Dieu. Il mourut en 444 après une vie toute donnée.
Le saviez vous ? C’est la piété des fidèles, habitués à appeler la sainte vierge la Mère de Dieu qui amena à une forte réaction contre l’erreur de Nestorius, pourtant patriarche de Constantinople ! L’histoire rapporte qu’une fois Marie proclamée Mère de Dieu par le concile d’Ephèse, les fidèles de la ville, en signe de joie, raccompagnèrent les pères du concile avec des torches dans toute la ville ! Comme on le verra souvent au cours de l’histoire, la dévotion à Marie protège de toute hérésie, et maintient dans la ferveur… Quel merveilleux trésor de cultiver en nous l’amour de Marie !


Pratique : Plusieurs actes d’amour de Marie, au cours de la journée.

Jeudi 8 février : Saint Jean de Matha

Que par les suffrages de ses mérites et le secours de votre grâce, nous soyons délivrés de la captivité du corps et de l’âme. Tiré de la liturgie du jour.

D’origine espagnole, Jean de Matha naquit à Faucon de Provence le 24 juin 1160, de parents nobles. Il mourut le 17 décembre 1213 à Rome. Lors de sa première Messe, il eut une vision du Ciel : Un ange d’un vêtement éclatant muni d’une croix bleue et rouge, dont les mains étaient posées sur deux esclaves, un chrétien et un maure. Il compris alors sa vocation : fonder un ordre pour racheter les esclaves. Avec l’aide de saint Félix de Valois et du Pape Innocent III, il fonda l’ordre de la sainte Trinité pour le rachat des captifs (qui arborait une croix bleue et rouge), et passa toute sa vie à étendre son œuvre et à racheter des esclaves, notamment au Maroc et en Espagne (sous pouvoir islamique à cette époque). Il existe encore quatre maisons des trinitaires en France, et en 1789, on comptait déjà plus de 600.000 esclaves qui avaient été libérés par leurs efforts !

Nous aimons la liberté, et nous imaginer captifs, nous révolte. gare à celui qui voudrait diriger notre vie à notre place ! Et pourtant nous cultivons soigneusement nos dépendances… Tabacs, alcool, violences, sexualités débridées, internet, téléphones, réseaux sociaux, que de systèmes d’asservissement dans notre monde moderne ! Prions le Seigneur et la sainte Vierge, et des saints comme saint jean de Matha, pour recevoir la force de nous libérer de nos captivités de l’âme et du corps…

Pratique : Un sacrifice contre un de nos esclavages !

Mercredi 7 février : Saint Romuald

Seigneur, vous l’avez prévenu des plus douces bénédictions ; vous avez mis sur sa tête une couronne de pierres précieuses.      Graduel de la Messe de saint Romuald.

Avec saint Romuald, nous fêtons un saint vraiment exceptionnel, qu’on a appelé le dernier des Pères du désert ! Il naquit à Ravenne vers le milieu du 10° siècle et mourut le 19 juin 1027. Issu de la famille des ducs de Ravenne, il dut assister au meurtre en duel d’un de ses parents et, effrayé de ce crime et de sa responsabilité, il décida alors à se consacrer à Dieu. Il devint alors ermite, vivant dans la solitude et la pénitence durant de nombreuses années. Ce qui ne l’empêcha pas de participer à la réforme de monastères relâchés, et même de conseiller jusqu’aux empereurs ! Il fonda l’Ordre des ermites camaldules, toujours existant de nos jours, et considéré par l’Eglise comme la deuxième plus austère de toutes les fondations monastiques après les Chartreux. Mais ce saint qui semble si austère avait une sensibilité exceptionnelle. Il versait d’abondantes larmes en célébrant la Messe, et avait ordinairement un visage si joyeux qu’il réjouissait instantanément ceux qui le voyaient ! Je pense que Romuald commence à vous plaire… Ce don de joie fit que l’Eglise le nomma patron de tous ceux qui souffrent de problèmes psychologiques.

Vous savez le pouvoir extraordinaire de la joie ? Elle apaise les inquiets, elle ouvre les cœurs, elle donne envie d’avancer… Quand on pense à tout cela, on se dit qu’on est bien coupable de n’être pas plus joyeux pour notre entourage ! Mais, me direz vous, cela ne dépend pas de nous ! On n’est pas toujours joyeux… Avec saint François de Sales, je vous répondrait qu’effectivement on ne peut pas décider d’être joyeux intérieurement, mais on peut décider de l’être de visage, et de sourire habituellement, c’est déjà un cadeau magnifique pour nos proches !

Pratique : Garder le sourire habituellement

Mardi 6 février : Saint Tite

Celui qui console les humbles, Dieu, nous a consolés par l’arrivée de Tite. Tiré de l’épître de saint Paul aux Corinthiens.

Saint Tite, païen de naissance, fut disciple et compagnon aimé de saint Paul qui lui écrivit l’une de ses épîtres. Souvent chargé des missions difficiles, notamment pour apaiser les tensions, il devait être un bon diplomate. Saint Paul le fit évêque en Crête. A la différence de beaucoup de saints de l’époque des apôtres, il ne mourra pas martyr, mais de mort naturelle à l’âge vénérable de 94 ans ! La basilique, construite en son honneur en Crête, remonte au moins au 6° siècle.

En lisant les lettres de saint Paul, on est surpris par son affectivité. Dieu nous a consolés par l’arrivée de Tite… Visiblement l’amitié comptait pour lui ! Et cette amitié l’aida puissamment à se donner au travail d’apôtre du Seigneur… Dans le fond, je crois que c’est la même chose pour tout le monde. Les vrais amis sont précieux et ils vous font donner le meilleur de vous-même. Tout comme saint Paul et saint Tite, veillons sur nos amis, prenons du temps pour eux, et surtout ces belles amitiés basées sur la poursuite du Royaume de Dieu !

Pratique : Prions aujourd’hui pour nos amis

Lundi 5 février : Sainte Agathe

Seigneur Jésus-Christ, mon bon Maître, je vous rends grâces de m’avoir fait surmonter les tourments des bourreaux ; ordonnez, Seigneur, que je parvienne heureusement à votre gloire impérissable. Prière de sainte Agathe au moment de mourir, d’après le bréviaire.

Sainte Agathe est une vierge sicilienne qui mourut martyre durant la persécution de Dèce en l’an 254. Avec Cécile, Lucie et Agnès, elle forme le brillant cortège des Vierges que l’Église célèbre avec une affection particulière, et son nom est au Canon de la Messe. Le récit de son martyre, très antique, nous a conservé le souvenir de son admirable combat pour rester fidèle au Christ. Agathe, dont le nom signifie « la bonne », était de noble origine et d’une grande beauté. Le gouverneur Quintianus s’éprit d’elle, mais elle repoussa ses avances. Furieux le gouverneur la fit arrêter comme chrétienne, et la fit torturer violemment à plusieurs reprises, lui faisant notamment couper les seins. De retour dans sa prison, une apparition de saint Pierre lui rendit l’intégrité de sa chair. Elle fut de nouveau tourmentée le lendemain, mais comme un tremblement de terre s’était produit, le gouverneur la fit ramener dans sa prison où elle mourut en priant. La force de son combat avait tellement marqué les esprits que lors de l’éruption de l’Etna, l’année suivante, les païens se précipitèrent pour se mettre sous la protection de son voile !

En voilà un témoignage de grand prix ! Voici une jeune femme d’une grande famille, et sans doute très fortunée, très belle en plus, qui abandonne lucidement tout cela par amour pour le Christ et pour gagner le Ciel ! que je parvienne heureusement à votre gloire impérissable… Comme cet exemple devrait nous faire réfléchir… Qu’y a-t-il de plus important, le ciel éternel ou la vie passagère d’ici-bas ? Nos satisfactions d’un moment, nos rancunes tenaces, notre amour propre, ou bien le sacrifice de soi, la fidélité à la prière, le don de sa vie aux autres ? Avouez qu’il n’est pas si simple de répondre au quotidien… Et que nous avons bien besoin d’exemples de la taille d’Agathe pour avancer sur ce chemin !

Pratique : Faire un sacrifice

Dimanche 4 février : Dimanche de la Sexagésime

Le grain tomba le long du chemin…

Quel gaspillage, mon Dieu, quel gaspillage ! Rassurez-vous, je ne vous saoulerai pas avec le tri sélectif et les émissions de CO2… Non je parle de quelque chose de nettement plus grave, le gaspillage dont parle l’Evangile d’aujourd’hui, le gaspillage de la parole de Dieu ! Cette parole, nous dit Jésus, est répandue sur tous les chemins, mais souvent elle ne porte pas de fruit. Soit parce que le cœur est dur, soit parce que le diable intervient, soit encore les soucis l’étouffent… En clair, quand Jésus nous a poussé à la prière nous avons laissé passer l’invitation, quand il nous demandait de pardonner à ceux qui nous avaient offensés, nous avons fait la sourde oreille, quand Il a parlé de pénitence, nous avons capitulé, quand Il nous soufflait à l’oreille d’aider les pauvres ou les souffrants de notre entourage, nous avons préféré faire autre chose… Voilà le terrible gaspillage dont nous sommes coupables !

Mais me direz vous, nous sommes de chair, c’est bien difficile de changer ses défauts, et de résister aux tentations de l’Adversaire ! C’est vrai… En revanche nous sommes bien coupable de négliger ce qui est facile, c’est-à-dire de rechercher le contact avec cette parole de Dieu qui peut sauver nos âmes ! Est-ce si difficile de lire un livre de piété de temps en temps ? Est-ce si difficile d’être fidèles aux offices et enseignements de l’église ? Est-ce si difficile de pratiquer des sacrements, confession et communion ? Dans sa vieillesse, saint Augustin pensait à sa vie passée avec nostalgie. Tard je t’ai aimée, Beauté cachée ! écrivait-il, se souvenant combien il s’était converti sur le tard, gaspillant de nombreuses années dans l’hérésie manichéenne et les péchés personnels… Ah, si nous pouvions avoir un peu de sagesse…

Pratique : Relire l’Evangile de ce dimanche

Samedi 3 février : De la sainte Vierge au samedi, mémoire de saint Blaise

Béni soit Dieu… qui nous console dans toutes nos tribulations, afin que nous puissions, nous aussi, par l’encouragement que nous recevons nous-mêmes de Dieu, consoler ceux qui sont pressés par toutes sortes de maux. Tiré de la liturgie de la Messe de saint Blaise

Saint Blaise fut évêque de Sébaste, en Arménie. Il mourut martyr le 3 février 316, et comme il délivra, peu de temps avant de mourir, un enfant d’une mauvaise arête qui encombrait sa gorge, il est devenu un saint guérisseur, invoqué contre tous les maux de gorge. La bénédiction de saint Blaise se donne encore aujourd’hui. Chaque 3 février, on impose sur la gorge de ceux qui le veulent, des cierges spécialement bénis et on prononce la prière prévue par le rituel. Ainsi, on est protégé pour l’année contre tous les maux de gorges. Les fidèles sont généralement friands de ces manifestations de piété.

L’Église croit en sa puissance de bénir, et elle répand volontiers sur les fidèles des bénédictions particulières, comme celle de saint Blaise. Elle bénit aussi volontiers les maisons, les objets, les champs, tout ce qui est bon… On assiste heureusement aujourd’hui à un renouveau de ces formes de piété, et l’on voit des bénédictions nouvelles et heureuses : bénédiction des cartables pour les écoliers, bénédiction des casques pour les pompiers, bénédiction des voitures ou encore des animaux… Par ces bénédictions, Dieu est présent dans le quotidien de la vie des hommes.

Pratique : Veiller à avoir chez soi des objets nous portant à la piété.

Vendredi 2 février : Fête de la présentation de Jésus au Temple

Il prit l’Enfant-Jésus dans ses bras et bénit Dieu… (Tiré de l’Evangile d’aujourd’hui)

La fête liturgique du 2 février est très ancienne : Attestée depuis le 4ème siècle à Jérusalem, c’est au 7ème siècle qu’elle sera introduite à Rome puis dans tout l’occident. En ce jour, on processionne avec des cierges bénits, symboles du Christ venu nous illuminer. Le nom antique de la fête est Hypapantê, ce qui, en grec, veut dire la rencontre, c’est-à-dire la rencontre entre Jésus et le vieillard Siméon. C’est aussi le thème principal de l’évangile de ce jour et ce sera celui de notre mot spirituel aujourd’hui…

Dans toutes les familles c’est émouvant quand on prend pour la première fois un nouveau-né dans ses bras. C’est émouvant pour le papa, pour la maman, pour les grands parents. Cela signifie qu’on accepte l’enfant dans la famille, qu’on l’aimera et qu’on le protègera. C’est ce même geste que reproduit Siméon dès qu’il voit l’Enfant Jésus dans le temple ! Depuis des années, il attendait cette rencontre et son âme est profondément émue par la merveille venue du Ciel, le Sauveur venu éclairer tous les hommes, Il prit l’Enfant-Jésus dans ses bras et bénit Dieu…

Et nous, allons nous prendre l’Enfant Jésus dans nos bras ? Voulons nous être de sa famille, de ses disciples ? Voulons nous qu’Il éclaire nos vies ? A chacun d’entre nous de répondre à cet enfant dans le secret de nos âmes… Le 2 février est aussi un anniversaire pour tant de prêtres : celui de la prise de soutane. C’était il y a 33 ans déjà pour votre serviteur… Que le Seigneur et sa douce mère protègent ses prêtres, et garde dans la ferveur ceux qui ont, un jour, offert leur vie à la suite du Seigneur !

Pratique : Nous prierons spécialement aujourd’hui pour les prêtres et ceux qui prendront la soutane en ce jour.