Mercredi 3 août : Saint Alphonse de Ligori

Il a été envoyé d’en-haut pour amener le peuple au repentir, et il a fait disparaître les abominations de l’impiété… Tiré de la liturgie du jour.

Avec saint Alphonse, nous fêtons encore un immense saint qui a marqué toute l’Eglise. Saint Alphonse naquit à Naples, en 1696. Il fut un enfant modèle pour la piété et la générosité, et aussi dans l’étude puisqu’il devint docteur en droit à l’âge de 15 ans ! Devenu avocat, il renonça vite à sa charge pour se consacrer au service de Dieu en devenant prêtre. Il était un prêtre de feu, tout tourné vers les âmes. On lit dans sa vie qu’il allait dans la quartier les plus pauvres de Naples, convertissait des grands pécheurs et leur demandait après de faire le catéchisme à tout leur entourage. Il répandit ainsi dans tout Naples des apôtres d’un genre nouveau ! En 1732, ce fut la fondation de la congrégation du très saint Rédempteur (on les appelle aussi les Rédemptoristes) pour l’évangélisation des pauvres, cette congrégation fit un bien énorme partout où elle se répandit. Il écrivit de nombreux livres de piété très simples mais tout à fait exceptionnels, qu’il aurait souhaité répandre dans tous les foyers ! Saint Alphonse impressionnait ses contemporains par son immense piété, surtout envers la Passion du Christ, l’Eucharistie et la Vierge Marie. Nommé évêque de saint Agathe des Goths en Italie, il se dépensa pour son diocèse, et il fonda aussi à cette occasion les sœurs Rédemptoristines, mais il connut aussi, comme souvent les saints, de grandes persécutions. Il mourut le 1er août 1787, âgé de 90 ans, et fut canonisé 42 ans plus tard, et même nommé docteur de l’Eglise pour son œuvre sur la morale chrétienne.

Saint Alphonse eut le don de toucher les cœurs. Et cela fonctionne encore de nos jours à travers ses magnifiques livres ! Ne les négligeons pas !

Pratique : lire quelques pages de saint Alphonse

Mardi 1er août : De la férie, mémoire de St Pierre aux liens

voici qu’un ange du Seigneur apparut, et une lumière brilla dans la cellule ; et l’ange, touchant Pierre au côté, l’éveilla, en disant : Lève-toi vite. Et les chaînes tombèrent de ses mains. De l’évangile du jour.

Parlons aujourd’hui de la mémoire, la fête de saint Pierre aux liens. Dans le récit des Actes, nous lisons que saint Pierre fut particulièrement protégé de Dieu, grâce à la prière soutenue de l’Eglise, et qu’il reçut la visite d’un ange qui le libéra de ses chaines. Ces chaines vénérables, comme bien d’autres souvenirs apostoliques, ont sans doute été conservées par les chrétiens, et au 4° siècle l’impératrice Eudoxie reçut en présent, lors d’une visite à Jérusalem, ces chaines qui avaient attaché saint Pierre. Elle les porta au Pape à Rome et celui-ci, d’après le bréviaire, aurait montré d’autres chaines portées par saint Pierre au cours d’une captivité romaine et les deux chaines se seraient alors parfaitement unies en une seule ! On peut, encore de nos jours, voir cette chaine à Rome, dans la basilique saint Pierre aux liens construite au début du 5° siècle pour abriter cette précieuse relique. Saint Augustin, dans un sermon qui nous est donné à lire au bréviaire, rappelle que si l’ombre de saint Pierre, d’après le récit de la Bible, suffisait à guérir les malades, combien plus devraient nous être précieuses les chaines qui l’avaient attaché !

La faiblesse des hommes est immense… Beaucoup voient aujourd’hui que les écrans sont dangereux pour les petits et les grands, mais qui réagit ? Beaucoup voient que l’éducation des enfants n’est pas assez exigeante, mais qui ose vouloir changer les choses ? Beaucoup voient que l’esprit de sacrifice a presque disparu de nos sociétés et que l’individualisme augmente, mais qui s’engage contre cela ? Méfions nous de l’illusion, travaillons contre les chaînes qui nous entravent, et prions le Seigneur de les faire tomber de nos mains ! 

Pratique : Un sacrifice contre une mauvaise habitude.

Lundi 31 juillet : Saint Ignace de Loyola

Dieu, pour propager la plus grande gloire de votre nom, vous avez, par le bienheureux Ignace, procuré à votre Église militante de nouveaux renforts : accordez-nous, avec son secours et combattant à son exemple sur la terre, de mériter d’être couronnés avec lui dans le ciel. Tiré de la liturgie du jour.

Quel meilleure introduction au saint d’aujourd’hui, que la collecte de la Messe qui rappelle l’extraordinaire esprit de combat de saint Ignace pour la foi catholique ? Avec saint Ignace, nous fêtons le saint principal de la contre-réforme catholique, celui qui a été suscité par Dieu pour s’opposer au protestantisme naissant qui ravageait l’Europe et qui aura une influence considérable sur toute la vie de l’Eglise. Il naquit en 1491 à Loyola en Espagne. D’abord page à la cour du roi d’Espagne, il embrassa rapidement la carrière militaire et une vie toute mondaine… A la suite d’une blessure reçue à Pampelune, il passe sa convalescence à lire, et s’aperçoit alors que les ouvrages pieux l’enthousiasment et lui laisse la paix dans l’âme tandis que les ouvrages profanes de chevalerie et autres romans, après une brève exaltation, le laissent triste. Il se convertira profondément au Seigneur pendant cette convalescence et se retirera à Manrèse dans la pénitence, la solitude et la prière. Il recevra là de grandes lumière de Dieu et rédigera ses fameux exercices spirituels, caractérisés par un grand équilibre, et un discernement très fin des différents esprits qui mènent les hommes. Il reprend des études, devient prêtre et fonde avec quelques compagnons, la compagnie de Jésus (les Jésuites dira-t-on) à Montmartre à Paris. Ces religieux devaient faire un quatrième vœu : être prêts à se rendre en mission partout ou la Pape les enverrait. L’influence de la compagnie de Jésus fut profonde dans toute l’Eglise, tant pour la piété du peuple chrétien, que l’éducation de la jeunesse, l’arrêt de la diffusion du Protestantisme, et les missions. Ignace mourut à Rome le 31 juillet 1556.

Les exercices spirituels de saint Ignace produisirent une multitude de saints. On s’est souvent demandé pourquoi. Car ils obligent notre paresse à réfléchir à l’essentiel de la vie ! Honores-tu Dieu de tout ton cœur ? As tu fait ton choix entre le Paradis et l’Enfer ? As tu décidé de suivre le Christ, même s’il t’en coute des efforts et des persécutions ? Heureux celui qui a réfléchi profondément à ces questions essentielles si merveilleusement rappelées par saint Ignace… et a su y donner une juste réponse !

Pratique : Un moment de silence dans la journée… et pourquoi pas une retraite au cours de l’année ?

Dimanche 30 juillet : 9° dimanche après la Pentecôte

Si tu connaissais, toi aussi, au moins en ce jour qui t’est donné, ce qui te procurerait la paix ! Tiré de l’évangile du jour.

On l’a dit des milliers de fois, mais cela fait toujours autant de joie de le redire, Jésus est bon pour les pécheurs que nous sommes tous ! En voulez vous un exemple supplémentaire ? Voyez ce qu’Il dit aujourd’hui à la ville de Jérusalem dans l’Evangile. Si tu connaissais, toi aussi, au moins en ce jour qui t’est donné, ce qui te procurerait la paix ! L’infidélité de Jérusalem ce n’est pas nouveau… Et Jésus pourrait légitimement reprocher à cette ville d’avoir repoussé saint Jean Baptiste, de n’avoir pas bien accueilli saint Joseph et la sainte Vierge, et même d’avoir été relativement indifférent à sa prédication.. Mais aujourd’hui au moins, au jour des Rameaux, quand Il rentre glorieux dans sa ville, on pourrait s’intéresser à Lui ! Si Jérusalem se tournait vers Lui au moins une fois sincèrement, et Jésus effacerait d’un coup des années de tiédeur…

Mais hélas, mille fois hélas, Jérusalem n’écoutera pas, encore une fois, la parole de paix et de joie que Jésus venait lui porter… Vous saisissez l’avertissement ? Attention au danger d’endurcissement du cœur ! Parce qu’après Jérusalem, ce danger nous menace nous aussi. C’est si facile de garder rancune sans jamais pardonner, c’est si facile de se laisser prendre dans l’indifférence religieuse et ne plus rien faire pour le Seigneur, c’est si facile de ne s’occuper que de soi et ne plus regarder les pauvres et les souffrants… Il suffit de multiplier les péchés sans s’en repentir et d’étouffer la petite voie intérieure qui nous reproche régulièrement nos fautes. L’Evangile d’aujourd’hui est un bon avertissement pour nous tous : Prions pour éviter le malheur terrible de l’endurcissement du cœur !

Pratique : Demander au Seigneur de ne jamais s’endurcir

Samedi 29 juillet : Sainte Marthe

Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et t’agites pour beaucoup de choses ! Or il n’est besoin que de peu de choses ou même d’une seule. Marie en effet a choisi la bonne part, qui ne lui sera point ôtée. Tiré de Evangile de la fête.

Pauvre Marthe ! Souvent on ne retient de sa vie que ce trait étonnant de l’Evangile où le Seigneur la reprend de son agitation et loue Marie-Madeleine qui écoute la parole du Maître… Serait-elle condamnée pour toujours à être la patronne des ménagères hyperactives non reconnues ? Et pourtant, à coté de cet épisode célèbre au chapitre 10 de saint Luc, l’autre passage de l’Evangile qui parle d’elle : le chapitre 11 de saint Jean, nous transmet son magnifique cri de foi à l’occasion de la mort de son frère Lazare : Oui, Seigneur, je crois que vous êtes le Christ, le Fils du Dieu vivant, qui doit venir en ce monde ! A tous les enterrements on raconte sa conduite admirable, et elle encourage ceux qui sont touchés par le deuil à porter sur la mort un regard chrétien plein d’espérance. Sa fête a été fixée arbitrairement le jour octave de la fête de sa sœur Marie-Madeleine. En dehors de l’Evangile, la tradition populaire la fait arriver aux saintes Marie de la mer, puis s’établir à Tarascon où la légende la fait terrasser la fabuleuse tarasque et gagner l’admiration, et bientôt la foi, de tous les Provençaux.

Dans le léger reproche que Jésus adresse à sainte Marthe, Il ne veut pas condamner le dévouement du quotidien qui est si précieux, et souvent rempli d’amour authentique ! Mais Il nous rappelle que notre première vocation, à nous qui avons une âme, c’est de prier ! Alors n’oublions ni l’un, ni l’autre !

Pratique : Pendant notre travail quotidien, disons souvent au Seigneur que nous l’aimons

Vendredi 28 juillet : Saints Nazaire, Celse, Victor et Innocent

La Sagesse conduisit les saints par une route semée de merveilles, et fut pour eux un ombrage pendant le jour, et comme la lumière des étoiles pendant la nuit… Tiré de la liturgie du jour.

Nous fêtons aujourd’hui quatre saints forts différents, unis probablement par le même jour de mort. Nazaire et Celse étaient d’époque apostolique. Nazaire fut baptisé par le Pape saint Lin, premier successeur de saint Pierre, et au cours d’un voyage en Gaule, il baptisa lui-même saint Celse. Après la Gaule, ils se dirigèrent tous deux vers Milan et y propagèrent la foi chrétienne. arrêtés, ils subirent le martyr vers l’an 68. Des siècles plus tard, Saint Ambroise les découvrit sur une indication du Ciel. Leurs reliques se trouvent encore à Milan, mais la dévotion à saint Nazaire gagna la Gaule, ce qui explique le nom de la ville de saint Nazaire en Bretagne et de Sanary en Provence ! Saint Victor, d’origine africaine, fut pape de 189 à 198. Entre autres choses, il décida qu’en cas de nécessité, on pouvait baptiser avec toute eau naturelle et il fixa la date de Pâques pour toute l’Eglise. Saint Innocent 1er est parmi les plus grands papes des premiers siècles. Il régna de 401 à 417, époque ou vivaient saint Augustin et saint Jérôme. Il eut à subir le siège de Rome par Alaric, mais était à Ravenne comme ambassadeur de paix auprès de l’empereur quand Alaric saccagea la ville.

Quelle élégance dans notre liturgie romaine, qui unit dans sa prière ces saints entrés le même jour dans le Paradis ! La liturgie des martyrs, qui leur est attribuée, décrit leur vie comme toute dirigée par Dieu. C’est à dire comme remplie de merveilles, avec Dieu qui était pour eux comme un ombrage pendant la journée et une colonne de feu qui éclaire pendant la nuit ! C’est dire la force et la beauté de la présence de Dieu dans l’âme de ceux qui lui ont confié leur vie…

Pratique : N’oublions pas de remercier souvent Dieu de tout ce qu’Il nous donne !

Jeudi 27 juillet : De la férie

Seigneur, notre maître, que votre nom est admirable dans toute la terre. Car votre magnificence s’élève au dessus des cieux. Tiré de la liturgie du jour

Terminons aujourd’hui notre série sur l’art chrétien. Au cas où il se trouveraient, dans les lecteurs de ce mot, des artistes qui voudraient se dévouer au service de l’Eglise, voici quelques indications qu’elle vous donne… Toute vraie œuvre d’art est belle, mais n’a pas forcément vocation à entrer dans une église ! Un magnifique paysage d’un peintre anglais réjouira les amateurs de nature, mais cet art profane, magnifique en lui même, n’est justement pas fait pour l’église. Il faut que le sujet traité soit un sujet religieux ! Mais même un sujet religieux ne convient pas toujours. Pour devenir un art sacré, propre à l’église, l’œuvre d’art doit essayer d’exprimer la foi de l’Eglise. Si l’on représente un Christ en Croix désespéré de son châtiment, c’est une œuvre religieuse mais qui ne rend pas compte de la foi et du mystère d’un Dieu qui offre sa vie pour les hommes… Pour faire de l’art sacré on doit donc connaître ces mystères de la foi, il faut aussi passer du temps à méditer le mystère (c’est vrai pour tout art, mais tout particulièrement pour l’art sacré) et enfin porter tous ses frères humains avec leurs doutes et leurs combats devant la lumière qu’on a saisi. Entrez un jour de soleil dans la sainte Chapelle à Paris, et, dans le jeu extraordinaire des couleurs des vitraux, vous aurez l’impression très nette du Paradis. Regardez le tableau de l’Angelus de Millet (un des plus populaire de l’histoire de France) et vous saurez ce qu’était la piété simple du temps passé. Ecoutez un peu de chant grégorien de la Messe des défunts et vous saisirez immédiatement la paix que l’Eglise voudrait vous transmettre. Quel chantier magnifique pour les courageux… trop peu nombreux, à mon avis !

Pratique : Méditer quelques instants devant une œuvre d’art

Mercredi 26 juillet : Sainte Anne

Beaucoup de filles ont amassé des richesses ; toi, tu les as toutes surpassées. Tiré de la liturgie du jour.

C’est grâce à l’évangile apocryphe (ce mot indique un livre qui prétend appartenir à la Bible mais qui n’a pas été retenu par l’Eglise pour en faire partie) de Jacques que la dévotion catholique envers Anne et Joachim, les parents de la Vierge Marie, a pris son essor. On ne sait rien de la vie de sainte Anne, mais quand on sait l’importance de l’éducation et son impact dans la vie d’une personne, on imagine que devait être exceptionnelle celle qui a éduqué la Très sainte Vierge Marie ! Dés le 6° siècle, une Eglise à Constantinople lui est consacrée, et on trouve au 8° et 9° siècle la trace de sa dévotion à Rome. Nous aurons une pensée particulière aujourd’hui pour tous nos amis bretons qui vénèrent particulièrement saint Anne depuis qu’elle apparut à Nicolazic au 17° siècle à Auray. Anne lui fit découvrir une antique statue par laquelle les anciens armoricains la vénéraient et une grande basilique fut construite.

Saint Anne étant la grand-mère du Seigneur, nous veillerons aussi aujourd’hui à prier particulièrement pour les grands-mères et les grands-pères ! Bien des enfants doivent à leur grand-mère ou grand-père d’avoir reçu quelque chose de la foi, de la prière, et un exemple de vie chrétienne qui les a souvent marqué pour la vie. Puissent les grands-parents continuer demain encore ce ministère si précieux !

Pratique : Prions pour que les grands-parents veillent à la transmission de la foi

Mardi 25 juillet : Saint Jacques le Majeur, apôtre.

Seigneur, qu’aidé par l’assistance de votre Apôtre Jacques, votre peuple mène une vie qui vous soit agréable et vous serve avec tranquillité et confiance. Tiré de la liturgie du jour.

Avec saint Jacques le Majeur, nous parlons aujourd’hui d’un personnage central, tant dans la Bible que dans l’histoire chrétienne ! La Bible nous rapporte que Jacques venait de Galilée et fut un des premiers appelés par le Seigneur à la suivre. Jésus le surnomma, avec Jean son frère, Boanergès, c’est-à-dire fils du tonnerre ! C’est dire le caractère de notre saint… Jacques faisait partie du groupe des privilégiés choisis par Jésus pour assister aux évènement majeurs de son existence comme sa transfiguration et son Agonie. L’Evangile de sa fête nous rappelle qu’il visait les plus hautes charges, et que le Seigneur lui révéla que sa grande mission serait de « boire la même coupe » que Lui-même, c’est-à-dire de donner sa vie en témoignage. Cela arriva vers l’an 42, au témoignage des Actes des Apôtres, tout près de la fête de Pâques. Hérode Agrippa le fit décapiter, il fut le premier apôtre à mourir pour le Seigneur. Des textes anciens rapportent qu’il pardonna à son bourreau. Depuis le 9° siècle son corps se trouve à Compostelle en Galice, où il fut l’objet d’une immense vénération dans tout l’occident qui multiplia les pèlerinages à son tombeau. Saint Jacques est d’ailleurs souvent représenté en habit de pèlerin avec la célèbre coquille « saint Jacques » au chapeau.

Beaucoup pensent que leurs défauts les empêchent de se mettre au service de Dieu. Grave erreur… Seriez vous aussi colériques que saint Jacques, et aussi brutal que lui ? Paresseux comme une loche, ou orgueilleux comme un paon ? Fortement impur ou toujours tenté de gourmandise ? Venez comme vous êtes, comme on dit maintenant, Jésus prend tout le monde ! Mais mettez vous pour de vrai au travail pour le Royaume de Dieu !

Pratique : Une bonne œuvre au service de Dieu

Lundi 24 juillet : De la férie

Seigneur, notre Maître, que votre nom est admirable par toute la terre ! Tiré de la liturgie du jour.

Ils sont des millions ! Et je n’exagère pas en donnant ce chiffre, ils sont certainement des millions, ces passants qui ont été touchés par une musique sacrée jouée dans une église. Il suffit de se mettre à l’orgue quelques instants, qu’on chante avec un chœur, même amateur, pour que les passants affluent dans l’église et profitent de ce moment de beauté… Parmi ces passants, certains furent célèbres, tel Paul Claudel venant écouter le chant des vêpres à la cathédrale Notre Dame de Paris. Pendant le Magnificat, il se convertit à Dieu… Ou encore saint Augustin qui raconte avoir été bouleversé par le chant des psaumes, décidé par saint Ambroise, dans la cathédrale de Milan. Les anciens savaient le pouvoir de la musique et ils l’ont particulièrement utilisée pour apporter la foi dans les missions catholiques du monde. Les peuples d’Amérique du sud, notamment, ont passionnément aimé la musique qui leur parlait si bien des mystères surnaturels de la religion !

Mais reconnaissons qu’aujourd’hui, sur ce point, la décadence moderne s’est trop souvent incrustée dans les églises… Loin de moi de refuser toute création musicale nouvelle ! Cette création est absolument nécessaire ! Mais comment expliquer que les chefs d’œuvres des siècles passés, le grégorien, la polyphonie, les sublimes morceaux d’orgue et d’autres instruments soient presque absents des liturgies ? Et qu’il faille aller dans une salle de concert pour entendre du Bach, du Haendel ou du Couperin ? Comment expliquer les mélodies ridicules ou calquées sur le dernier succès du jour, comme si l’on n’avait pas d’autre ambition ni d’autre message que de courir après la dernière tendance à la mode pour soi-disant attirer du monde ?

Il y a ici tout un enjeu d’avenir dont nous devons tous être conscient ! Connaissons nous notre patrimoine musical ? Avons nous le souci de la beauté musicale de nos assemblées ?

Pratique : écouter un morceau de grande musique sacrée