Mercredi 22 mai : Mercredi de Pentecôte

Flecte quod est rígidum, fove quod est frígidum, rege quod est dévium. Pliez ce qui est raide, échauffez ce qui est froid, redressez ce qui dévie ! Tiré de la liturgie du jour.

Le Saint Curé d’Ars aimait parler du Saint-Esprit. Le dominicain Lacordaire, prédicateur tellement renommé qu’on montait sur les confessionnaux de la cathédrale Notre Dame de Paris pour trouver une place pour pouvoir l’écouter, vint un jour à Ars. Et il fut stupéfait d’entendre le saint Curé parler du Saint-Esprit au cours d’un catéchisme. Il n’avait jamais entendu de telles choses ! Un curé réputé ignorant parlait mieux de la foi que des savants blanchis dans l’étude de la théologie. Sans se douter à quel point cela pouvait le concerner, voilà un exemple des enseignements du saint curé sur le Saint-Esprit : Ceux qui sont conduits par le Saint Esprit ont des idées justes. Voilà pourquoi il y a tant d’ignorants qui en savent plus long que les savants. Quand on est conduit par un Dieu de force et de lumière, on ne peut pas se tromper. Comme ces lunettes qui grossissent les objets, le Saint Esprit nous fait voir le bien et le mal en grand. On voit la grandeur des moindres actions faites pour Dieu et la grandeur des moindres fautes. Un chrétien qui est conduit par le Saint Esprit n’a pas de peine à laisser les biens de ce monde pour courir après les biens du ciel. Il sait faire la différence. L’œil du monde ne voit pas plus loin que la vie… L’œil du chrétien voit jusqu’au fond de l’éternité. N’oublions pas ces vérités profondes. Comme une mère dévouée l’accomplit dans sa maison, le Saint-Esprit fait le ménage dans notre âme. Tout ce qui n’est pas droit, juste, ou ce qui est tiède, sera tout naturellement corrigé. Du moins si nous prions le Saint-Esprit de nous montrer la vérité !

Pratique : Récitons la prière du Veni Creator ou une autre prière au Saint-Esprit

Mardi 2& mai : Mardi de Pentecôte

Venez, Esprit-Saint, remplissez les cœurs de vos fidèles ; et allumez en eux le feu de votre amour. Tiré de la liturgie du jour.

Ce monde manque d’amour, tout le monde le constate ! Est-ce normal de voir des pays prospères jeter de la nourriture par containers alors que beaucoup ont faim ? Est-ce normal de voir les couples qui se sont pourtant promis de s’aimer, se mettre à se déchirer et se séparer si facilement ? Est-ce normal de voir des enfants délaissés dont personne ne s’occupe ? Est-ce normal de voir toutes ces incivilités du quotidien, depuis les déjections canines qui polluent les trottoirs de nos cités jusqu’aux personnes âgées que personne ne visite ? Oui ce monde manque d’amour, et l’égoïsme semble même plus important que les actes de bonté, de générosité et d’amour que l’on peut aussi voir…

En face de ce constat, rien ne sert de râler. Ecoutons plutôt ce que nous dit la liturgie d’aujourd’hui. Venez, Esprit-Saint, remplissez les cœurs de vos fidèles ; et allumez en eux le feu de votre amour. Voilà la grande solution que nous donne l’Eglise, la seule solution, à vrai dire, c’est-à-dire s’ouvrir au Saint-Esprit ! Lui seul peut changer nos cœurs et nos volontés… Les apôtres ont été transformés, et ont transformé le monde. Les chrétiens des temps passés ont été aussi illuminés, et la vie était douce en temps de chrétienté. Il pourrait en être de même pour nous et notre temps… La solution, nous la connaissons, mais la souhaitons nous vraiment ? Je veux dire, la mettons nous en œuvre autant que possible ?

Pratique : Surveillons aujourd’hui nos égoïsmes

Lundi 20 mai : Lundi de Pentecôte

Celui qui pratique la vérité vient à la lumière… Tiré de l’Evangile du jour.

Comment notre monde a-t-il pu se faire ainsi ? Quand on saisit les milliers de facteurs de température, de lumière, d’eau, d’équilibre pour que la vie puisse exister ! Comment vient l’âme dans l’enfant qui est conçu dans le sein de sa mère ? Il n’est ni son père ni sa mère, mais apparaîtra bientôt comme un être nouveau, plein d’espérance et de liberté ! Comment se fait-il que nous ayons le sens du bien et du mal ? Comment se fait-il que nous attendions le bonheur infini ? A toutes ces questions, celui qui a la foi répond facilement que Dieu est l’explication de tout cela. Mais pour beaucoup, la réponse ne paraît pas évidente… Ils se posent évidement ces mêmes questions, mais restent dans le flou quand à la réponse. Confortés qu’ils sont par le fait que tant de leurs contemporains répondent avec autant de doutes,  voire avec des réponses faussées, inspirées d’un athéisme militant.

La première action du Saint-Esprit pour les hommes est donc d’éclairer leur intelligence et les introduire dans la vérité !  Avons nous jamais pensé à remercier Dieu pour toute cette lumière ? Avons nous ce culte de la vérité, dans nos paroles, nos attitudes, et nos jugements ? Nous comportons nous comme des fils de cet esprit de vérité ?

Pratique : Récitons le belle prière du Cardinal Verdier : O Esprit Saint, amour du Père et du Fils ! Inspirez-moi toujours ce que je dois penser, ce que je dois dire, comment je dois le dire, ce que dois écrire, comment je dois agir, ce que je dois faire pour procurer votre gloire, le bien des âmes et ma propre sanctification. O Jésus toute ma confiance est en vous.

Dimanche 19 mai : Fête de la Pentecôte

Ils furent remplis du Saint-Esprit… Tiré de l’Evangile du jour

Je sais bien que le monde crie sans cesse que la vie c’est de gagner de l’argent, d’être célèbre et de bien profiter de tout… Il faudrait être sourd pour ne pas entendre toute sa propagande ! Je sais bien que les hommes se montrent souvent décevants, capables de vraies noirceurs et grandes médiocrités. Quiconque a quelques années d’existence en aura observé suffisamment d’exemple… Je sais bien aussi que nous ressentons souvent la pesanteur de cette vie, marqué par le péché originel qui nous tourne vers la matière et nous-mêmes. N’empêche que la vérité est toute autre. La vérité, c’est que nous sommes des êtres magnifiques, avec une âme immense, faits pour Dieu et sa lumière ! C’est ce que nous découvrons particulièrement le jour de la Pentecôte, où devant nos yeux ébahis, nous voyons le Saint-Esprit descendre sur les apôtres et les « remplir » ! Ils sont pourtant limités, ces apôtres ! Vrais résumé de notre humanité, il se montrent attiré par la gloire, partageant les préjugés de leur temps, et lourds à suivre l’exemple et l’enseignement du Maître… N’empêche que le Saint-Esprit n’a pas dédaigné de descendre sur eux et Il en fera des missionnaires magnifiques !

Ce qui est arrivé aux apôtres est possible pour chacun de nous. Tel est l’enseignement de l’Eglise sur l’homme et sa vocation. Et elle défendra toujours, contre vent et marées, cette incroyable dignité. Elle ne cessera jamais non plus de crier à tous les hommes, et surtout à ceux qui ne veulent pas l’écouter, le Saint-Esprit vous attend ! Quittez vos œuvres de ténèbres et embrassez celles de la lumière !

Pratique : Une prière au Saint-Esprit de notre choix, pour Lui dire notre disponibilité.

Samedi 18 mai : Vigile de la Pentecôte

Faites, nous vous en supplions, Dieu tout-puissant : que la splendeur de votre clarté brille sur nous ; et que l’éclat de votre lumière confirme, par l’illumination de l’Esprit-Saint, les cœurs de ceux que votre grâce a fait renaître. Tiré de la liturgie du jour.

Quelques explications liturgiques sont nécessaire pour comprendre la cérémonie du jour. L’antique liturgie romaine veillait, la nuit précédent la Pentecôte, et célébrait une longue vigile comme celle de Pâques. On y baptisait et confirmait aussi les catéchumènes, tout comme on le faisait à Pâques. Avec les temps, cette vigile fut avancée à l’après-midi du samedi, puis, avec la réforme de Pie XII fut supprimée, ne nous laissant que la Messe à célébrer avec les ornements de couleur rouge ! Les textes de la Messe évoquent donc naturellement le renouvellement que l’Esprit-Saint accomplit en nous, tant au baptême qu’à la confirmation. C’est l’occasion, pour nous qui voulons vivre de la liturgie, de nous souvenir de notre baptême et de notre confirmation. En ces moments là, même si nous n’avons rien ressenti, le Saint-Esprit à bouleversé nos âmes et les a marqué pour toujours de l’amour de Dieu. Cela vaut bien un anniversaire, vous ne trouvez pas ?

N’oublions pas aussi, en cette vigile, de nous préparer à la Pentecôte, moment particulier de la venue du Saint-Esprit dans notre monde. En ce jour où l’Esprit-Saint se répand sur toute la terre, prions plus profondément pour tous nos frères humains qui ne connaissent pas l’Evangile de Vie ! Que l’Esprit-Saint les éclaire ! Que la splendeur de votre clarté brille sur nous !

Pratique: se confesser pour cette grande fête

Vendredi 17 mai : Saint Pascal Baylon

O Dieu, qui avez orné l’âme du bienheureux Pascal, votre Confesseur, d’un admirable et tendre amour pour les mystères sacrés de votre corps et de votre sang, accordez-nous, dans votre bonté, que nous méritions de retirer de ce banquet divin la même abondance de grâces qu’il y a trouvée. Tiré de la liturgie du jour.

Pascal Baylon naquit à Torre-Hermosa, en Aragon. Son enfance fut simple et pieuse, à tel point qu’il était un exemple pour les autres enfants. Désireux de se donner tout à Dieu, il entra dans l’ordre des Franciscains comme frère destiné à servir dans des humbles taches. Sa piété était merveilleuse envers la Vierge Marie et surtout envers Jésus dans le Très saint Sacrement : il multipliait les temps de présence à l’église auprès de son Seigneur et y trouvait force et joie. Fidèle au milieu de grandes épreuves, saint Pascal mourut à Villaréal près de Valence à l’âge de 52 ans, le jour qu’il avait lui-même prédit : le 17 mai 1592. Un miracle admirable vint, après sa mort, couronner son ardente piété eucharistique : alors que son corps était exposé dans la chapelle du couvent et qu’on y célébrait la Messe, on vit, au moment de l’élévation de l’Hostie sainte, saint Pascal par deux fois ouvrir et fermer les yeux en signe de vénération ! Il fut alors déclaré patron des œuvres eucharistiques.

Au delà de la vie humaine, la vie de cette terre que nous connaissons bien, il y la la vie spirituelle, c’est-à-dire la connaissance de Dieu et la vie de prière, l’avons nous découverte ? Saint Pascal, Baylon, l’humble frère, connaissait la joie profonde de prier auprès de Jésus dans l’Eucharistie. Qu’il nous entraîne à sa suite !

Pratique : Un temps d’adoration auprès de Jésus dans l’Eucharistie

Jeudi 16 mai : Saint Ubald

Laissez-vous fléchir, Seigneur : que l’intercession du bienheureux Ubald votre Confesseur et Pontife nous obtienne votre secours ; étendez sur nous votre main miséricordieuse pour nous défendre contre toutes les perfidies du démon. Oraison de la Messe de St Ubald

Un saint puissant par sa douceur ! Saint Ubald naquit à gubbio, en Ombrie au début du 12° siècle dans une famille noble. Refusant le mariage qu’on lui proposait, il voulut se consacrer à Dieu et devenir prêtre. Très zélé pour son ministère et très dévoué pour les pauvres, il fut remarqué par le Pape Honorius II qui le consacra évêque de Gubbio. Evêque, il ne changea rien de son style de vie simple et charitable. Il impressionna toute la région  pour sa grande douceur devant les attaques nombreuses dont il fut l’objet et les souffrances des maladies. Un jour qu’un maçon l’avait accablé d’insultes et roulé dans le mortier, il l’embrassa avec beaucoup de paix et le convertit sur le champ ! Cette douceur proverbiale le rendit puissant contre le diable, comme le souligne l’oraison de sa Messe. Il mourut après plus de trente années d’épiscopat en 1160 et fut canonisé en 1192.

Le diable est connu pour opposer les humains les uns aux autres ! « diabolos » veut dire « diviseur »… Et bien peu savent résister à ses attaques, dans nos familles, nos communautés, nos sociétés ! L’unité et la paix ne pourront se faire que si nous sommes doux et humble en vérité. Telle est la sympathique leçon qu’à travers les siècles saint Ubald nous transmet. Méditons son exemple !

Pratique : Essayons de parler calmement aujourd’hui, et même avec douceur.

Mercredi 15 mai : Saint Jean-Baptiste de la Salle

lorsqu’on reçoit en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi-même que l’on reçoit. Tiré de l’Evangile du jour.

C’est un saint bien moderne que nous fêtons aujourd’hui ! Car bien avant les gouvernements civils, Dieu mit dans son cœur de prêtre le souci de l’éducation des enfants dont on parle tant aujourd’hui. Il fonda ainsi les premières écoles d’instituteurs ! Jean-Baptiste de la Salle naquit à Reims en 1651. Il fut un enfant particulièrement pieux et studieux. Bientôt il compris que sa mission serait d’ instruire les pauvres dans la doctrine chrétienne et particulièrement à conduire la jeunesse sur la voie de la vérité (oraison de sa Messe). Au milieu de bien des contradictions, il fonda alors l’Institut des Frères des écoles chrétiennes en 1684. Cet institut fit un bien considérable dans l’histoire par l’éducation chrétienne des enfants. On les appelait les frères quatre bras, à cause d’un manteau qu’ils portaient toujours sans en passer les manches, et sans doute aussi à cause de leur inlassable travail ! Saint Jean-Baptiste de la Salle donna tous ses biens aux pauvres et mourut à Rouen le vendredi saint, un 7 avril 1719. Il fut canonisé en 1900.

On a jamais autant parlé d’éducation qu’aujourd’hui, et pourtant on constate comme jamais les échecs éducatifs ! S’il est vrai, comme le remarquait déjà saint Jean Chrysostome au 4° siècle, que former l’âme des jeunes gens me paraît un plus grand art que l’art du peintre et du sculpteur ! Comment espérer y arriver sans l’aide de Dieu, de la prière, de la foi chrétienne ? C’est une des leçons de notre saint, qu’il faudrait écouter aujourd’hui…

Pratique : Prions pour les enfants de nos familles

Mardi 14 mai : De la férie

Dieu est monté au milieu des cris de joie, et le Seigneur au son de la trompette. Tiré de la liturgie du jour.

Comme nous le disions il y a quelques jours, la liturgie acclame Jésus au jour de son Ascension. Les cris de joie et le son de la trompette ne se sont pas produits quand Jésus est monté au Ciel, mais ils doivent se produire tout au long de l’histoire de l’Eglise quand les chrétiens rendent gloire à leur maître qui monte au Ciel ! La gloire, comme le remarque finement saint Thomas d’Aquin, se trouve dans celui qui honore. Un champion de tennis qui vient de gagner un trophée est acclamé par la foule, c’est là la gloire ! S’il avait gagné en trichant ou devant une foule maigrelette, il n’y aurait pas de gloire… Ainsi quand les chrétiens pensent à la montée de Jésus dans le Ciel, après tout ce qu’Il a fait, ils ont envie de louer de chanter, de remercier ce Seigneur si bon qui a fait si bien toutes choses ! Quelle gloire ! Et nous mêmes, où en est notre propre gloire ? Si un sportif pense à ses trophées, les parents à l’éducation de leurs enfants, un quinquagénaire au bilan de sa vie, un chrétien devrait surtout penser à sa rencontre avec Dieu et son entrée au Paradis. Y aura -t-il motif de louange de la part des anges et tous les saints ? C’est maintenant que s’écrit notre futur triomphe !

Pratique : Méditer quelques instants sur notre arrivée au Ciel…

Lundi 13 mai : St Robert Bellarmin

Ceux qui en auront instruit plusieurs dans la justice luiront comme des étoiles dans des éternités sans fin. Tiré de la liturgie du jour.

Saint Robert Bellarmin fut un beau cadeau de Dieu au douloureux 16° siècle, où de nombreuses nations, s’écartant de l’Eglise, étaient tombées dans le protestantisme. Il naquit à Montepulciano dans la noble famille des Bellarmin le 4 octobre 1542. Neveu par sa mère du pape Marcel II, cet enfant angélique au sein d’une sainte famille, grandit vite dans la piété et entra chez les jésuites dès ses 18 ans. Devenu prêtre, il eut un rayonnement incroyable par la puissance de son intelligence. Sa prédication et son enseignement ramenèrent ainsi à l’Eglise un grand nombre d’hommes qui s’en étaient écarté. Son enseignement sera publié dans ses fameuses « controverses » qui eurent un grand retentissement. Parmi ses nombreux autres ouvrages, on doit citer son catéchisme que le bréviaire appelle « le catéchisme d’or » qui fut immédiatement très populaire. Sa science qu’on disait la plus grande de son temps, ne l’empêchait pas d’avoir une vie simple et sainte, et d’aimer par dessus tout faire le catéchisme aux pauvres. nommé cardinal par le Pape Clément VIII et archevêque de Capoue, il se dévoua sans compter à son diocèse, puis au saint Siège quand il fut finalement appelé à Rome. Il y mourut le 17 septembre 1621.

Avez vous remarqué comme ce saint, si brillant intellectuellement, était tout heureux de donner le catéchisme aux enfants pauvres ! Même sans être nécessairement saint (ce n’est pas interdit tout de même !) tout parent d’aujourd’hui sait très bien l’importance de la formation pour l’avenir d’un enfant. C’est dire l’importance du catéchisme pour tous, en sommes nous vraiment convaincus ? Que faisons nous pour l’instruction religieuse de la nouvelle génération ?

Pratique : Offrir un catéchisme à un enfant qui n’aurait pas eu la chance de recevoir cette instruction.