Dimanche 24 septembre : 17° dimanche après la Pentecôte

Tu aimeras ! Tiré de l’évangile du 17° dimanche après la Pentecôte.

Disons le tout net, il est un peu retors ce pharisien qui questionne Jésus. Maître, quel est le plus grand commandement de la loi ? Mais Jésus laisse de coté ses dispositions imparfaites, comme Il le fait souvent pour nous, parce que Lui est large d’esprit, et Il répond de manière fulgurante : Tu aimeras !  Quelle réponse !

La volonté de Dieu ce n’est pas nécessairement de bâtir des empires, de faire des miracles ou d’enthousiasmer des foules. La volonté de Dieu ce n’est pas forcément tout réussir dans sa vie, et être toujours tranquille. La volonté de Dieu n’est pas d’avantage avoir de grand sentiments et une profonde culture. Non ce que Dieu attends des hommes c’est tout simplement qu’ils aiment ! Mais que cela est difficile à nous autres pauvres hommes, et notre époque, comme les précédentes, retentit du bruit des guerres entre les nations, de guerres dans les familles, de guerres au cœur de l’Eglise… Est-ce que nous ne pourrions pas, pour une fois, obéir à cette volonté divine si clairement exprimée ? Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, elle, avait compris ce que Dieu demandait et elle savait le prix d’une épingle ramassée par terre, d’un sourire donné à une sœur antipathique, d’une prière fidèle un jour de sécheresse, si tout cela était fait par amour… Sainte Thérèse, petite fille pleine d’amour a ému des milliers de personnes au cours de l’histoire, si elle pouvait nous encourager sur ce chemin !

Pratique : Un acte de charité pour les autres

Samedi 23 septembre : Samedi des quatre-temps

Vous demeurerez sous des tentes de feuillage pendant sept jours ! Tiré de la liturgie du jour.

Aujourd’hui nous avons le choix entre une Messe longue (pas moins de 5 lectures en plus de l’épitre et l’Evangile…) et une Messe courte (trois lectures, épitre et évangile compris), selon le choix du prêtre. On utilisait autrefois cette Messe du samedi des quatre-temps de septembre pour conférer les ordinations. Deux remarques nous retiendront particulièrement aujourd’hui : – Ce samedi, comme les autres jours des quatre-temps de septembre, la liturgie fait allusion à la vigne et à la joie. Le mois de septembre étant celui des vendanges, l’ancien peuple Romain remerciait le Seigneur du don précieux de la vigne et du vin ! Les anciens, plus proches de la terre que nous, ne se contentaient pas simplement de faire des foires aux vins, mais leur action de grâce montait vers le Seigneur.

-La liturgie fait aussi allusion aux fêtes juives de ce mois : la fête juive de l’expiation et celle des tabernacles. Le dix du mois devait être pour les juifs une journée de pénitence particulière. On devait spécialement en ce jour expier pour toutes les fautes de l’année. Le quinze du mois, et pour une semaine, on devait loger dehors dans des tentes de feuillage, pour se rappeler qu’autrefois le peuple avait été errant. Est-ce utile de rappeler que l’alliance de l’ancien Testament a laissé place à l’alliance nouvelle et éternelle par Jésus ? Inutile donc de dresser une tente sur votre terrasse ou votre terrain, en souvenir des observances juives. En revanche, pratiquons bien l’esprit de cette loi, c’est-à-dire écartons nous des biens matériels si envahissants et souvenons nous que nous ne sommes que de passage sur cette terre !

Pratique : éviter les divertissements et garder d’avantage le silence.

Vendredi 22 septembre : Vendredi des quatre-temps

Voici ce que dit le Seigneur Dieu : Convertis-toi, Israël, au Seigneur ton Dieu, puisque tu es tombé par ton iniquité. Tiré de la liturgie du jour.

Comme nous l’avons dit mercredi, aux quatre-temps, les chrétiens sont invités à faire pénitence, c’est-à-dire à faire des efforts désagréables… Cette pénitence, demandée par l’Eglise a mauvaise presse aujourd’hui, y compris chez bien des catholiques ! Comment Dieu, notre Père peut-il vouloir des choses désagréables pour ses enfants ? Serait-Il sadique de se complaire ainsi dans les souffrances ? On comprend bien ces réticences, mais c’est oublier un peu vite que notre vie sur la terre est terriblement marquée par le mal et le péché. Si l’égoïsme, la haine, la jalousie, la cupidité ont tant de poids dans nos cœurs, il faut bien les combattre, sinon on risque de détruire cette planète, non pas par la pollution mais par la violence humaine ! La pénitence est donc bien là pour combattre ces mauvais penchants et nous éduquer à la maîtrise de nous même et le triomphe du bien. Pratiquer la pénitence demande beaucoup d’amour aussi, et c’est cela qui plaît tant à Dieu. Le saint Curé d’Ars, un connaisseur en matière de foi et de pénitence, remarquait déjà : Ce que la prière demande, la pénitence l’obtient ! Si en plus de demander à Dieu, on y joint le sacrifice, l’effet sur son cœur est décuplé ! Voilà qui nous encourage fort !

Pratique : Un effort de pénitence

Jeudi 21 septembre : Saint Matthieu

Jésus vit un homme, appelé Matthieu, assis au bureau des impots. Et il lui dit : Suis-moi. Et se levant, il le suivit. Tiré de l’Evangile du jour.

Toute la tradition reconnaît que l’apôtre saint Matthieu est le même que le publicain Lévi qui fut appelé par le Seigneur. Le récit de sa vocation, raconté par saint Matthieu lui-même est touchant : Lévi-Matthieu se trouvait au bureau de douane (normal pour un publicain dont c’était le métier). Jésus, passant par là, ne lui dit qu’une parole : Suis-moi ! Matthieu se leva de suite et suivit le Seigneur. Matthieu fit alors un dernier repas avec Jésus et beaucoup de ses amis publicains, ce qui amena la critique amère des pharisiens : Comment Jésus pouvait-il ainsi fréquenter des pécheurs ? Jésus répondit : Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin de médecin, mais les malades ! Saint Matthieu écrivit le premier de nos quatre évangiles en langue hébraïque pour les juifs qui se convertissaient. De ce fait, cet évangile insiste énormément sur l’accomplissement des prophéties par Jésus. Matthieu serait mort martyr en évangélisant la Perse. Caravage, le peintre génial, et moralement torturé, a excellé dans sa représentation de l’appel de saint Matthieu. On voit le publicain une main sur ses sous et l’autre qui se désigne du doigt, le tout à moitié dans la lumière. Ce n’est pas simple de se convertir, de quitter ses habitudes pécheresses et de choisir la lumière de Dieu ! Reste que saint Matthieu a fait le bon choix, et il prêche aux pécheurs de tous les siècles : Quand l’appel de Dieu retentit à vos oreilles ou dans votre conscience, ne le manquez pas !

Pratique : oser regarder dans sa vie, ce que le Seigneur voudrait changer…

Mercredi 20 septembre : Mercredi des quatre-temps de septembre

Ne soyez pas tristes ; la joie du Seigneur est notre force ! Tiré de la liturgie du jour

La pieuse institution des quatre-temps de septembre (sans doute la plus ancienne des cérémonies des quatre-temps) est sans doute née à Rome au 4° siècle. Dans le milieu juif comme dans le milieu païen existait la coutume de fêter les saisons, l’Eglise reprend alors cette coutume et invoque la bénédiction de Dieu au moment de l’automne. Les chrétiens sont alors invités à prier d’avantage et à faire pénitence. Et cela est bien juste ! Nous sommes heureux de recevoir les bénédictions de Dieu au cours de notre vie, n’est-il pas juste alors que nous pensions à en remercier le Seigneur et Lui demander qu’Il continue ses bénédictions sur notre terre ? A cette occasion, le Pape saint Léon le Grand exhortera les chrétiens de Rome à pratiquer courageusement la pénitence : L’exercice de mortification que chacun s’impose d’après son propre arbitre, ne regarde, en effet, que l’utilité d’une partie et d’un membre ; le jeûne qu’entreprend l’Église universelle, au contraire, ne laisse personne à part de la purification générale ; et c’est alors que le peuple de Dieu devient tout-puissant, lorsque les cœurs de tous les fidèles se rassemblent dans l’unité de la sainte obéissance, et que, dans le camp de l’armée chrétienne, les dispositions sont pareilles de tous côtés… Si le Seigneur promet d’octroyer toute demande au pieux accord de deux ou trois, que refusera-t-il à tout un peuple innombrable, poursuivant à la fois une même observance et priant dans l’accord d’un même esprit ? Saint Léon le Grand. Que chacun réalise que sa participation à l’effort commun rend l’Eglise toute entière plus belle, plus priante, et plus forte sur le cœur de Dieu ! Au boulot !

Pratique : un acte de pénitence

Mardi 19 septembre : Saint Janvier et ses compagnons

Le salut des justes vient du Seigneur ! Tiré de la liturgie du jour

Saint Janvier, évêque de Bénévent, et ses compagnons, furent martyrs au temps de Dioclétien (Au tout début du 4° siècle). Saint Janvier est célèbre pour être un grand protecteur de la ville de Naples. Chaque année, son sang, conservé dans une ampoule, se liquéfie miraculeusement, sauf si de graves dangers menacent la ville de Naples.

Mais aujourd’hui est aussi l’anniversaire de l’apparition de Notre Dame à la Salette. La sainte Vierge apparut donc le 19 septembre 1846, dans la montagne au dessus du petit village de la Salette dans les Alpes. Et la vision qu’eurent Mélanie et Maximin, les deux petits voyants, est extraordinaire : une femme, au milieu d’une grande lumière, vêtue comme une femme du pays, et qui ne cesse de pleurer… On aurait dit une maman que ses enfants auraient battu et qui se serait ensauvée dans la montagne pour pleurer, dira Maximin. La sainte Vierge, tout en pleurant, demandera de faire passer à tous le peuple qu’elle ne cesse de prier pour nous, pour nous éviter les punitions que nous méritent nos péchés… Remarquons que la sainte Vierge apparaît au début de la fête de Notre Dame des sept douleurs (fêtée aujourd’hui le 15 septembre, mais qui se fêtait à cette époque le troisième dimanche de septembre). Les fêtes de la liturgie sont des liens entre le Ciel et la terre, ne l’oublions pas… Remarquons surtout ces larmes qui bouleversent jusqu’à nos jours. Il est difficile de méditer sur ces larmes sans ressentir la folie des hommes dans leur oubli de Dieu…  

Pratique : Pensons à nous confesser régulièrement

Lundi 18 septembre : Saint Joseph de Cupertino

L’oeil de Dieu le regarde favorablement, le tire de son humiliation et lui relève la tête. Tiré de la liturgie du jour.

Joseph naquit d’une famille pieuse et simple (son père était charpentier…) à Cupertino en Italie, l’an 1603. Son enfance fut pieuse et marquée par la protection de Marie dans une longue maladie qu’il eut à subir. Pour servir Dieu du mieux possible, il entra chez les Franciscains. Comme il ne connaissait pas les lettres, on le place parmi les frères convers, mais la Providence avait d’autres vues, Elle le fit réussir miraculeusement ses études, et il intégra les rangs des clercs futurs prêtres. Cette histoire est à l’origine de la coutume de le prier avant les examens (Au séminaire, il était courant de faire la neuvaine de trois jours avant les examens pour les séminaristes les plus inquiets… et peut-être les moins travailleurs ?!) Religieux très observant pour la pauvreté et l’obéissance, le Seigneur l’éclairait tout particulièrement : Il sentait la puanteur des péchés d’impureté tandis qu’il émettait lui-même une odeur suave, indice de sa grande sainteté. Les dons mystiques qu’il avait amenèrent la méfiance de ses supérieurs et même une forme de persécution à travers des exils répétés. Il supporta cela avec une grande patience, et mourut entouré d’une grande réputation de sainteté, à Osimo près d’Ancone le 18 septembre 1663. Dieu le regarde favorablement…. La liturgie souligne l’intervention merveilleuse de Dieu dans la vie de saint Joseph Cupertino quand, malgré son manque de formation, il fut admis à devenir prêtre. S’il a plu à Dieu, c’est sans doute par sa grande obéissance ! Précieuse leçon pour notre siècle épris d’indépendance, et qui risque, à cause de cela, de manquer bien des bénédictions de Dieu !

Pratique : Aujourd’hui nous remercierons Dieu pour tous les bénédictions de notre vie.

Dimanche 17 septembre : 16° dimanche après la Pentecôte

Va te mettre à la dernière place ! Tiré de l’Evangile du jour

Dans sa prédication, Jésus ne craignait pas de dire la vérité au risque de déplaire ! L’Evangile d’aujourd’hui nous le montre clairement. En effet, C’est au moment où Jésus voit des invités se bousculer pour viser les meilleurs sièges, qu’il prononce son reproche : Va te mettre à la dernière place ! On imagine la honte de ces compétiteurs devant une parole qui mettait à nu leurs démarches intéressées… Bien peu de prédicateurs aujourd’hui prennent ce risque ! Car les épidermes sont sensibles, et bien vite on trouverait des paroissiens qui déserteraient l’église se disant « blessés » par une parole sacerdotale trop tranchante ! Mais ne risque-t-on pas alors les compromissions en foule au cœur de l’Eglise de Dieu ?

Après une telle introduction, j’ose alors vous adresser des reproches, sûr que vous les accepterez avec simplicité ! En fait, vous êtes beaucoup trop orgueilleux ! (Je dis vous, mais très sincèrement je m’inclus dans le lot…). Et pourquoi me direz vous ? Parce que bien souvent vous cherchez à plaire à vous-mêmes ou aux hommes plutôt qu’à Dieu ! Qu’on parle de vacances, de réussite prestigieuse, d’une bonne somme d’argent à gagner facilement, alors les candidats sont nombreux ! Qu’on parle d’une prière supplémentaire, d’un jour de jeûne, ou pire, d’argent à donner, alors là l’enthousiasme est nettement plus modéré et on devient un puissant diplomate…  Jésus qui connait le cœur de l’homme, ne craint pas de nous donner son grand conseil évangélique : Va te mettre à la dernière place ! Recherche avec courage plutôt ce qui plait à Dieu et te conduit à la vie éternelle, et méfie-toi de tout ce qui pourrait t’en écarter ! Alors, vous l’acceptez cette parole ? 

Pratique : Relire l’Evangile du dimanche

Samedi 16 septembre : Saints Corneille et Cyprien

Les âmes des justes sont dans la main de Dieu, et le tourment de la mort ne les touchera pas ! Tiré de la liturgie du jour.

Corneille, Pape et Cyprien, évêque de Carthage, non seulement se connurent, mais eurent l’occasion de se soutenir tous deux dans leurs épreuves ! Corneille fut Pape de 251 à 253. De son pontificat, on retiendra trois choses : d’abord sa bonté d’accepter dans l’Eglise – après pénitence –  la réintégration des « lapsi » : ceux qui avaient apostasié pendant la persécution sanglante pour sauver leur vie. Ensuite, grâce à la générosité d’une chrétienne fervente, fortunée, et généreuse, sainte Lucine, il donnera une sépulture honorable aux restes de saint Pierre et saint Paul. Enfin comme sa prédication obtenait de nombreuses conversions, il fut exilé à Civita Vecchia où il mourut martyr un 14 septembre, soutenu par les lettres de saint Cyprien. Quand à Cyprien, il fut un célèbre évêque au milieu du 3° siècle, à l’époque – malheureusement révolue – où le nord de l’Afrique était profondément marquée par le christianisme. Cyprien, encore païen, fut d’abord avocat à Carthage, puis il se convertit et fut ordonné prêtre puis devint évêque ce Carthage. C’est un des esprit les plus brillant parmi les pères de l’Eglise au point que saint Jérôme disait de lui : Il est superflu de parler de sa grandeur, car ses œuvres brillent comme le soleil ! Mais sa vie chrétienne était tout aussi brillante ! On étudie encore aujourd’hui et on lit avec grand profit ses livres notamment sur la morale chrétienne et sur l’unité de l’Eglise : Celui qui n’a pas l’Eglise comme mère ne peut pas avoir Dieu comme Père écrira-t-il ! Il mourut martyr le même jour que Corneille, un 14 septembre en 258 près de Carthage.

Un vrai saint, n’est pas seulement un homme qui prie beaucoup et pratique la pénitence, mais son âme est remplie d’amour. Pas étonnant, alors, de voir entre eux de grandes amitiés ! Prenons, nous aussi, ces saints comme nos amis !

Pratique : Prier pour nos amis

Vendredi 15 septembre : Notre Dame des sept douleurs

Debout près de la croix de Jésus se tenait sa mère… Tiré de l’Evangile du jour.

La fête des sept douleurs de Marie tire son origine tout d’abord de la Bible. Le vieillard Siméon prédit à Marie qu’un glaive de douleur transpercera un jour son âme. Ce qui se réalisera quand le Seigneur Jésus mourra sur la Croix. Saint Bernard va même jusqu’à dire que le coup de lance du Centurion transperça bien plus l’âme de Marie que celle de Jésus, puisque Celui-ci était déjà mort ! Dans l’histoire de l’Eglise, on remarque que les premiers siècles honoraient déjà Marie comme Reine de martyrs, mais il faudra attendre le 17° siècle et l’ordre des Servites, pour voir naître une fête spécifique aux douleurs de Marie. Le Pape Pie VII, revenu heureusement de sa captivité Napoléonienne en 1814, étendit à l’Eglise universelle la célébration de la fête des sept douleurs de Marie.

Ô Mère, source de tendresse, Fais-moi sentir grande tristesse, Pour que je pleure avec toi ! L’admirable séquence de la Messe d’aujourd’hui, due au franciscain Jacopone de Todi, est remplie de pieux sentiments. L’histoire nous montre que les cœurs humains les plus durs, peuvent se fissurer devant les larmes d’une mère pleine de bonté… Quand au Pape Pie VII, en donnant cette liturgie à toute l’Eglise, il voulait rappeler les grandes souffrances qu’elle venait de traverser. Tel est le mystérieux destin de l’Eglise dans son histoire terrestre, elle portera toujours la marque de la Passion comme de la Résurrection ! Elle sera toujours combattue, mais toujours glorieuse de la présence de Dieu en elle. Que la sainte Vierge la protège !

Pratique : (re)lire le Stabat mater.