Lundi 10 mars : De la férie

Chers amis, comme j’ai entrepris l’apostolat des vidéos sur les réseaux sociaux cette année, je ne peux pas renouveler la retraite de Carême de cette année. Je vous redonne donc une ancienne d’il y a quelques années sur le sacrifice. Bon carême à tous !

Parlons donc cette année du sacrifice ! Et pourquoi ce thème ? Il y a trois raisons : 1°) D’abord, parce que nous serons ainsi préparés à la semaine sainte et la méditation du sacrifice de notre Maître. Ce sacrifice est le sommet de la vie de Jésus sur la terre ! 2°) Ensuite, parce qu’il y a une carence d’esprit de sacrifice dans le monde et jusqu’au cœur de l’Eglise (Combien croient que la Messe n’est qu’un repas !). 3°) Enfin, car je me souviens de ce que disait la petite Anne de guigné, si courageuse pour faire des sacrifices : On a bien des joies sur la terre, mais elles ne durent pas. Celle qui dure, c’est d’avoir fait un sacrifice. Alors, pourquoi ne pas découvrir cette joie immense qui provient du sacrifice !!

Pratique : Une prière à l’Esprit-Saint pour l’écouter au cours de ce carême.

Dimanche 9 mars : 1° dimanche de Carême

L’homme ne vit pas seulement de pain… Tiré de l’Evangile du dimanche

Un ancien proverbe chinois disait : Une image vaut mieux que 100.000 mots ! C’est tout à fait notre Evangile d’aujourd’hui. Imaginez un peu Jésus, tout seul dans le désert, priant et faisant pénitence, pendant 40 jours. C’est saisissant, vous ne trouvez pas ? Cela vaut tous les discours ! Comment Jésus pouvait-il nous dire de meilleure manière que nous avions une âme ? Que cette âme est faite pour Dieu, faite pour prier ! Au sortir de ce long moment, sa première parole sera de dire : L’homme ne vit pas seulement de Pain ! Non, l’homme vit surtout de prière ! Si seulement tous les chrétiens pouvaient comprendre cela…

Savez vous ce qui se passe dans l’âme qui prie ? Le bon Dieu se penche, heureux, sur son enfant. La grâce de Dieu comme une belle lumière descend sur lui. La paix et la joie s’installent et l’âme respire, rayonne. A tous les hommes qui cherchent fiévreusement le bonheur dans l’argent la gloire où les plaisirs, il faudrait crier inlassablement la parole de Jésus L’homme ne vit pas seulement de pain !

Savez vous ce qui se passe autour de celui qui prie ? Les grâces se répandent comme la pluie en automne. Les grandes œuvres s’établissent. Les peuples se transforment. Voilà pourquoi l’église attache une telle importance aux monastère de priants. Elle sait qu’ils sont en train de gagner la bénédiction du monde, de ce monde qui ne vivra jamais que de pain… Et voilà encore pourquoi, comme l’indique encore l’évangile, le diable se ramène dés qu’il voit quelqu’un qui prie… C’est que son pouvoir est menacé, il est temps de distraire les hommes pour qu’ils oublient leur beauté initiale et le secret le plus magnifique de leur existence : L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.

Pratique : Demander à Dieu la grâce d’aimer la prière

Samedi 8 mars : Samedi après les Cendres

Arrivés au Carême, beaucoup de chrétiens se demandent quels efforts ils pourraient bien faire… Voici quelques pistes pour les hommes de bonne volonté que vous êtes tous…En Carême, l’Eglise nous demande trois résolutions :

– Une de prière : nous devons prier plus. Si la sainte Vierge Marie, à Fatima, a dit au petit François : Oui, tu iras (au Paradis) mais tu devras dire beaucoup de chapelets ! qui oserait omettre un effort en ce sens pendant le Carême ?

– Une de charité : je lisais récemment sœur Emmanuelle qui racontait la pauvreté des chrétiens coptes au Caire, vivant parmi les ordures. Une profonde charité régnait entre eux. Un jour un des chiffonniers tomba malade. Pas de sécurité sociale là-bas, donc lui et sa famille n’avaient rien à manger. Alors dix autres chiffonniers de l’entourage se sont réunis et ont décidé de donner chacun 10% de leur salaire pour que leur frère puisse vivre et guérir… Qu’en pensez-vous ? N’est-ce pas pour nous aussi le moment ? Ne voyons-nous aucun proche à aider, personne avec qui se réconcilier ? On peut donner de l’argent, du temps, de l’attention, des prières, un pardon, ce que l’on veut, mais donnons ! Retrouvons notre cœur chrétien !

– Une de pénitence : inutile de rêver aux terribles austérités racontées par les anciens, nous n’en sommes pas capables ! En revanche, à l’heure où les sportifs et les élégantes rivalisent d’efforts, il serait bien honteux que les chrétiens soient incapables de pratiquer un peu de jeûne… N’oublions pas aussi le silence ! Restreindre la consultation d’Internet, du téléphone portable, et de la télévision ! Après un court moment d’angoisse… on redécouvrira la paix, la joie des discussions en famille, et la facilité à penser à Dieu. Enfin n’oublions pas les initiales magiques : NPSP ! C’est-à-dire : Ne pas se plaindre ! La France est, paraît-il, championne du monde pour râler et critiquer… Sur ce coup là, faisons mentir les mauvaises langues !

Pratique : fixer nos résolutions de carême sur un bout de papier…

Vendredi 7 mars : Vendredi après les Cendres

…Ainsi parle le Seigneur Dieu : Si tu bannis du milieu de toi le joug, le geste menaçant, les discours injurieux ; si tu donnes la nourriture à l’affamé, et si tu rassasies l’âme affligée ; ta lumière se lèvera au sein de l’obscurité, et tes ténèbres brilleront comme le midi. tiré de la liturgie du jour.

Dés lundi, si vous le voulez bien, nous commencerons notre retraite de Carême ! Avant cela, faisons un bref rappel de la liturgie de Carême, et de sa beauté extraordinaire. En Carême, toutes les Messes sont propres, c’est-à-dire que les textes sont nouveaux chaque jour et souvent sublimes. Que pensez vous du texte d’Isaïe cité en tête de ce mot ? Sachons en profiter ! Les symboles dans la liturgie sont ceux de l’affliction et de la pénitence : plus d’Alléluia ni de Gloria, plus de fleurs ni d’orgue, et la couleur est violette. On ajoute aussi à la fin de la Messe une oraison « super populum » qui nous encourage à l’effort. L’alléluia est remplacé par le trait ; celui-ci revient plusieurs fois par semaine : Seigneur, ne nous traite pas selon les péchés que nous avons commis, et ne nous rends pas ce que méritent nos fautes. Seigneur, ne te souviens pas de nos fautes passées ; que ta miséricorde nous prévienne plutôt, car nous sommes devenus pauvres à l’extrême. (ici on fléchit le genou) Aide-nous, Dieu notre sauveur, et pour la gloire de ton nom, Seigneur, délivre-nous, et pardonne-nous nos péchés pour la cause de ton nom.

Si vous étiez en panne d’énergie, la liturgie en regorge ! Si vous n’aviez pas de courage pour la pénitence, demandez le à l’Eglise ! Si vous trouvez votre vie terne et déprimée, pratiquez les efforts du carême ! Et votre lumière se lèvera au sein de l’obscurité, et vos ténèbres brilleront comme le midi…

Pratique : Relisons lentement le trait particulier au Carême.

Jeudi 6 mars : Jeudi après les Cendres

Nous voici donc au carême, temps d’effort et de renouvellement Mais savez-vous pourquoi l’Eglise nous demande ces quarante jours de pénitence ? Et bien ouvrez un peu votre Bible et regardez le nombre de quarantaines qui y sont racontées : – les quarante jours du déluge (Livre de la Genèse, ch 6 à 9). – les quarante années passées par le peuple hébreu dans le désert (Livre de l’Exode). – les quarante jours de Moïse sur le mont Sinaï (Livre de l’Exode). – les quarante jours d’Elie avant d’arriver à l’Horeb (1er Livre des rois, ch. 19). – les quarante jours avant que Ninive ne soit détruite (Livre de Jonas). – les quarante jours de jeûne de Notre Seigneur (Par exemple Matthieu, ch. 4). Dans toutes ces quarantaines nous sommes confrontés à une situation dramatique où le péché a abondé sur la terre. Mais après une pénitence de quarante jours, le Seigneur accorde un pardon général et renoue l’alliance avec le pécheur… L’Eglise a écouté et compris cette indication de son Maître ! Elle nous invite donc à la grande purification. Au bout d’une année où le péché a alourdi notre vie, et avant de célébrer la grande fête de Pâques, tachons de nous livrer courageusement à la pénitence pour obtenir ce pardon général et la reprise d’une alliance parfaite et vraie avec Notre Seigneur !

Pratique : relire ces différents épisodes de la Bible…

Mercredi 5 mars : Mercredi des Cendres

Souviens-toi, Homme, que tu es poussière et que tu retourneras en poussière ! Formule par laquelle le prêtre impose les cendres.

Nous y voici ! Le carême commence bien aujourd’hui, en ce jour du mercredi des Cendres. Et il commence fort, par un jour de jeûne obligatoire pour tous de 18 à 60 ans… Jeûner – faut-il le rappeler ? – consiste à prendre un repas par jour, sans viande. On peut prendre un liquide le matin avec un peu de pain, et une légère collation au moment de l’autre repas (au séminaire nous prenions une soupe avec un peu de pain…). Autrefois tous les jours de carême étaient des jours de jeûne, mais suite aux adoucissements de la discipline antique, il n’en reste plus que deux obligatoires aujourd’hui, le mercredi des Cendres et le Vendredi Saint, raison de plus pour bien les observer !
Ce qui marque tout le monde, en ce jour, c’est le rite de l’imposition des cendres. Détail pratique : on n’est absolument pas obligé de garder la marque des cendres sur le front après la Messe ! Encore enfant, je n’osais pas toucher aux traces des cendres sur mon front, j’aurais eu l’impression de renier le Christ… Il y a plus de mille ans que ce geste d’imposition des cendres se pratique dans l’Eglise. Depuis le 4° siècle, on les imposait aux pécheurs publics qui devaient faire pénitence pendant quarante jours, et être réconciliés le Jeudi-Saint. Bientôt, de pieux fidèles – qui se reconnaissaient aussi pécheurs – se mêlèrent par humilité aux pécheurs publics, et la cérémonie s’étendit à tous. Recevoir les cendres, c’est donc affirmer publiquement que nous avons décidé d’entrer dans la pénitence du carême !
Souviens- toi, Homme, que tu es poussière et que tu retourneras en poussière ! Telle est la vérité ! Souviens-toi que tu es une créature ! Souviens- toi que tu es un pécheur ! Souviens -toi que Dieu t’appelle à purifier ton âme et à t’orienter vers Lui. Quelle que soit ton histoire passée, Dieu t’attend…

Pratique : Recevoir les cendres et (re)lire les belles oraisons de bénédiction.

Mardi 4 mars : Saint Casimir

O Dieu, qui, au milieu des délices royales et des attraits du monde, avez doué saint Casimir de la vertu
de force et de constance, nous vous demandons que, grâce à son intercession, vos fidèles méprisent les biens de la terre et aspirent toujours à ceux du ciel. 
Oraison de la Messe

Saint Casimir, prince de Pologne et roi élu de Hongrie, naquit en 1458 au sein d’une famille privilégiée. Son Père était roi de Pologne et sa mère de la famille royale d’Autriche. Mais dés son enfance, bien loin de profiter des avantages de sa position familiale, il pratiquait une sévère pénitence et une prière intense, n’hésitant pas à se priver de sommeil pour implorer la miséricorde de Dieu en pleine nuit. Assister à la sainte Messe était aussi pour lui un moment particulièrement précieux, tout comme veiller sur les pauvres et les indigents. Plus âgé, il seconda son père dans la défense et la propagation de la foi catholique en combattant notamment le schisme des Ruthènes. Il mourut encore jeune (à 25 ans) le 4 mars 1484. Dés sa mort des miracles entourèrent son tombeau, et quand, en 1604, on l’ouvrit, on retrouva son corps intact !

De nombreux saints rois ont été entourés de ferveur populaire. D’abord parce qu’ils avaient montré un magnifique exemple en préférant l’amour du Christ aux avantages de la terre. Et aussi parce que ces peuples chrétiens espéraient que ces saints rois continueraient du haut du Ciel les bienfaits qu’ils avaient pratiqués sur la terre. Au début de ce carême, demandons un peu de leur courage pour suivre le Christ par dessus tout…

Pratique : Une prière au Seigneur pour nous donner du courage !

Lundi 3 mars : De la férie

Changeons de vêtement contre la cendre et le cilice ; jeûnons et pleurons devant le Seigneur car notre Dieu est plein de miséricorde pour pardonner nos péchés. Antienne du mercredi des Cendres

Après les baptisés la liturgie du carême parle aussi aux pécheurs, et plus spécialement aux pécheurs publics… Qui étaient ils ? Des baptisés qui avaient gravement et publiquement désobéi à la loi de Dieu : Les apostats, hérétiques, meurtriers ou adultères… Ces pécheurs qui voulaient réintégrer la communauté des fidèles devaient alors recevoir les cendres au début du carême, mettre des vêtements grossiers, rester à la porte de l’église pendant les offices, et jeûner en une longue pénitence avant d’être pardonné le jeudi saint par l’évêque en personne. Les Messes des jeudis de Carême s’adressent particulièrement à eux, savez-vous pourquoi ? Tout simplement le jeudi était un jour de fête pour les païens, et longtemps l’Eglise ne célébrait pas la Messe ce jour là pour se différentier des païens et de leurs fêtes idolâtriques voire licencieuses… Mais avec la disparition progressive du paganisme on s’est mit à dire la Messe aussi les jeudis de carême à une époque ou il y avait nettement moins de catéchumènes et d’avantage de pécheurs publics repentants…

Les récit des Pères du désert racontent qu’un jour abba Bessarion vit un frère qui avait commis un péché chassé de l’église par le prêtre. Alors abba Bessarion se leva et sortit avec lui en disant : Moi aussi, je suis un pécheur ! Tout comme abba Bessarion, les chrétiens fidèles, devant l’exemple des pénitents, se mirent à les imiter par humilité et charité, et la pénitence devint générale chez tous les chrétiens pendant le carême. Qu’il en soit de même pour nous !

Pratique : N’oublions pas de pratiquer la bonté en ce Carême.

Dimanche 2 mars : dimanche de la Quinquagésime

Seigneur, que je voie ! Tiré de l’Evangile du jour.

Nous avons tous vu des mendiants, ils ne manquent pas dans nos villes ! Habillés misérablement, munis d’un petit carton indiquant le motif de leur détresse, ils vous demande votre aide d’un air suppliant… S’ils arrivent à nous inspirer de la pitié, ils recevront sans doute une petite pièce ou même un billet ! L’aveugle Bartimée qui fait la manche à la sortie de Jéricho connaît le métier, et quand Il apprend que Jésus passe tout prêt, il se met à crier, Jésus, Fils de David, aie pitié de moi ! On a beau lui dire de se taire, il s’en moque et continue à crier pour qu’on aie pitié de lui et qu’il obtienne ce qu’il demande. Seigneur, que je voie ! Et Jésus va le guérir.

Mes chers frères, retenons cette première leçon de l’Evangile, Dieu écoute toute nos prières n’ayons aucun doute là-dessus. Mais pourrions nous manifester un peu de persévérance dans nos demandes ? Sainte Geneviève pria toute une nuit pour protéger Paris des Huns, et sainte Monique pria vingt ans pour obtenir la conversion de son fils Augustin. Nous voulons obtenir quelque chose de Dieu ? Sachons y mettre le prix ! L’autre leçon de l’Evangile, c’est qu’une fois notre aveugle guéri, il se met à suivre Jésus en glorifiant Dieu ! Combien de fois je rencontre des gens qui me demandent de prier pour qu’ils obtiennent un travail, un conjoint, ou une augmentation ! Mais souvent ils m’avouent prier peu eux-mêmes, ne pas pratiquer la Messe le dimanche, ni suivre la vie chrétienne. Ah on voudrait tellement recevoir de Dieu, mais que donne-t-on en échange ? En ce dimanche nous devrions bien nous-mêmes reprendre la prière de l’aveugle de Jéricho : Seigneur, faites que je voie ! Que je voie ce qui vous attriste en moi ! Que je voie ce qui vous plairait que je fasse ! Je suis prêt à le faire !

Pratique : Demander à Dieu ce qu’Il souhaite de nous pendant ce carême

Samedi 1er mars : De la sainte Vierge au samedi

L’histoire liturgique nous apprend que le carême à été institué en premier lieu pour préparer les catéchumènes au baptême. Imaginez un peu cela : Dans les premiers temps de l’Eglise, on voyait arriver chaque année de nombreux païens qui voulaient devenir chrétiens. Quelle ambiance spirituelle ! Alors pendant tout le carême on les réunissait presque quotidiennement pour les préparer à cette nuit de Pâques où ils seraient baptisés. Nos missels, de liturgie romaine, nous indiquent souvent quelle était l’église à Rome (qu’on appelait la station) où se faisait chaque jour de carême ce rassemblement de tous les chrétiens… On priait pour eux, on les enseignait, on faisait des exorcismes aussi.. Et tout le monde était concerné, l’évêque en tête, le clergé et les fidèles aussi… Comme elle est touchante cette sollicitude maternelle de l’Eglise ! Comme nous devrions prier pour les non-baptisés, pour qu’ils reçoivent la lumière et l’appel de Dieu… Aujourd’hui où on approcha les 50% d’enfants non baptisés dans notre France, quelle grande intention missionnaire !

Pratique : Une prière pour que les enfants non baptisés reçoivent cette grâce