Dimanche 4 juin : Fête de la Très sainte Trinité

Gloire soit au Père, au Fils et au Saint-Esprit ! Acclamation la plus fréquente de la liturgie !

La liturgie de l’Eglise consacre le premier dimanche après la Pentecôte à fêter particulièrement la Très sainte Trinité. Ce sont des chrétiens de France et de Belgique du début du X° siècle qui commencèrent à populariser cette dévotion en composant une Messe. Mais Rome refusa d’appliquer cette pratique, car pour elle, tous les jours et spécialement les dimanches, honorent la Très Sainte Trinité ! Il fallut attendre le 14° siècle pour que le Pape de l’époque (un français…) accepte cette célébration dans le calendrier, et nous en profitons donc aujourd’hui !

Un Dieu en trois personnes, quel mystère ! Ce dogme fascine et impressionne tant les théologiens chevronnés que les mystiques. Pour vous en dire quelque chose, j’ai donc appelé à l’aide l’ami qui nous accompagne tout au long de ce mot spirituel, et qui est le patron des curés du monde, le saint Curé d’Ars ! Voilà ce qu’il expliquait à ses fidèles d’Ars : Une âme pure fait l’admiration des Trois Personnes de la Sainte Trinité. Le Père contemple son ouvrage : « Voilà donc ma créature ! », le Fils, le prix de son sang – on connaît la beauté d’un objet au prix qu’il a coûté -, le Saint Esprit y habite comme dans un temple. Le saint Curé nous pousse donc a une relation avec chacune des personnes de la sainte Trinité… Parler au Père, comme à un père qui nous aime. Considérer Jésus comme notre plus grand ami. Vouloir aussi que le Saint-Esprit nous inspire tout particulièrement. Quel programme ! Pour cela il faut être une âme pure, souligne le saint Curé, c’est-à-dire qui cherche, plus que tout, la plus grande gloire de Dieu !

Pratique : Dire plusieurs fois dans la journée, l’acclamation « Gloire au Père »…

Samedi 3 juin : Samedi de Pentecôte

Jésus prêchait dans les synagogues de Galilée. Tiré de l’évangile du jour.

Le samedi des quatre-temps de Pentecôte était, autrefois, un jour où l’on ordonnait les nouveaux prêtres. Parlons alors du service de l’Eglise !

C’est magnifique de méditer combien le Saint-Esprit veut embraser les cœurs des hommes. C’est superbe de lire les exploits des saints missionnaires des temps passés. C’est nécessaire de souhaiter une nouvelle évangélisation pour notre époque, car celui qui ne progresse pas, se condamne à court terme… Mais, par pitié, n’en restons pas là ! Ne nous contentons pas d’une vision romantique de l’apostolat remplie de bons sentiments ! Il faut agir, c’est-à-dire s’engager ! Si des jeunes, garçons ou filles, comprennent que l’Eglise a besoin d’apôtres, qu’ils entrent dans les séminaires et les couvents ! Si ce n’est pas leur vocation, qu’ils fondent une famille et s’y dévouent sérieusement ! Où sont les familles nombreuses d’autrefois, signes de la générosité des parents ? Et pour ceux qui ne seraient ni consacrés à Dieu, ni chargés d’une famille, pourquoi ne pas s’engager dans une œuvre évangélisatrice ? Partout j’entends dire qu’on manque de bénévoles dans les paroisses, de catéchistes, de visiteurs de personnes malades ou âgées, et même d’argent ! Où sont les donateurs ? Jésus prêchait dans les synagogues de Galilée. Loin de tout romantisme, Jésus nous a laissé un exemple de dévouement au quotidien. En cette fin de temps pascal, posons nous sincèrement la question de ce que nous faisons pour l’Eglise !

Pratique : Choisir un dévouement pour l’Eglise.

Vendredi 2 juin : Vendredi de Pentecôte

Dieu de miséricorde, donnez à votre Église, nous vous en prions : que rassemblée par le Saint-Esprit, elle ne soit troublée en aucune façon par les attaques ennemies. Tiré de la liturgie du jour.

L’Esprit-Saint n’agit pas seulement dans le monde pour appeler tous les hommes à devenir chrétiens, il agit tout aussi puissamment dans l’Eglise. Autrefois on apprenait par cœur cette question de catéchisme : Que fait le Saint-Esprit dans l’Eglise ? Vous connaissez certainement la réponse, car vous êtes des chrétiens bien formés au catéchisme ! Le Saint-Esprit garde l’Eglise dans la vérité, la dirige, la sanctifie et la soutient dans ses luttes. Le Saint-Esprit est un peu comme un capitaine à la barre du navire, comme un jardinier penché sur les plantes de son jardin, comme un entraineur qui encourage son équipe. C’est un chef qu’on ne voit pas, qu’on a même du mal à discerner devant les misères des hommes qui constituent l’Eglise, mais Il est là, c’est ainsi, et Il est toujours fermement à son poste ! Quelle affirmation à la face de ce monde qui refuse de voir en l’Eglise autre chose qu’un groupement humain parmi tant d’autres !

Nous ne l’avons absolument pas mérité, mais par une immense grâce de Dieu, nous avons été admis dans cette Eglise et sommes maintenant sous l’influence bienfaisante de cet l’Esprit d’Amour. Pleurons les péchés commis dans l’Eglise, et travaillons à changer les choses qui ne sont pas évangéliques, mais veillons à ne jamais la critiquer ! Comme nous souhaiterions que tous y rentrent pour leur plus grand profit !

Pratique : Un sacrifice pour l’Eglise

Jeudi 1er juin : Jeudi de Pentecôte

Envoyez votre Esprit et ils seront créés, et vous renouvellerez la face de la terre ! Tiré de la liturgie du jour.

Tous les symboles de la Pentecôte sont très clairs. Ils indiquent tous que le Saint-Esprit n’est pas là pour se tourner les pouces, mais pour gagner tout l’univers. En un mot que les paresseux et les tièdes s’écartent, vous allez voir ce dont est capable la troisième personne de la sainte Trinité ! Vous voyez les flammes ? C’est que ça va chauffer ! Vous entendez le coup de vent ? ça va déménager ! Vous écoutez les paroles des apôtres qui semblent comme ivres de la présence du Saint-Esprit ? Tous les peuples les comprendront ! Et bientôt les apôtres vont se répandre dans le monde entier, et à leur parole, les peuples vont se convertir.

L’histoire se reproduira souvent… Combien de fois on verra des régions chrétiennes et ferventes envoyer des missionnaires pour évangéliser des contrées encore païennes, au prix de grands efforts et d’une générosité incroyable… Ce sont les plus belles pages de l’histoire de l’Eglise ! Dans son enfance, Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus se passionnait pour les récits des missionnaires de son temps qu’on pouvait lire dans les annales de la propagation de la foi. Et elle épargnait quelques sous pour pouvoir donner à l’œuvre des missions ! Cet enfant comprenait ce que voulait l’Esprit-Saint, la conversion du monde ! Avons nous aussi cet esprit missionnaire ? Alors sans doute l’Esprit-Saint nous illumine…

Pratique : Faire dire une Messe pour que la foi se répande.

Mercredi 31 mai : Mercredi de Pentecôte

Flecte quod est rígidum, fove quod est frígidum, rege quod est dévium. Pliez ce qui est raide, échauffez ce qui est froid, redressez ce qui dévie ! Tiré de la liturgie du jour.

Le Saint Curé d’Ars aimait parler du Saint-Esprit. Le dominicain Lacordaire, prédicateur tellement renommé qu’on montait sur les confessionnaux de la cathédrale Notre Dame de Paris pour trouver une place pour pouvoir l’écouter, vint un jour à Ars. Et il fut stupéfait d’entendre le saint Curé parler du Saint-Esprit au cours d’un catéchisme. Il n’avait jamais entendu de telles choses ! Un curé réputé ignorant parlait mieux de la foi que des savants blanchis dans l’étude de la théologie. Sans se douter à quel point cela pouvait le concerner, voilà un exemple des enseignements du saint curé sur le Saint-Esprit : Ceux qui sont conduits par le Saint Esprit ont des idées justes. Voilà pourquoi il y a tant d’ignorants qui en savent plus long que les savants. Quand on est conduit par un Dieu de force et de lumière, on ne peut pas se tromper. Comme ces lunettes qui grossissent les objets, le Saint Esprit nous fait voir le bien et le mal en grand. On voit la grandeur des moindres actions faites pour Dieu et la grandeur des moindres fautes. Un chrétien qui est conduit par le Saint Esprit n’a pas de peine à laisser les biens de ce monde pour courir après les biens du ciel. Il sait faire la différence. L’œil du monde ne voit pas plus loin que la vie… L’œil du chrétien voit jusqu’au fond de l’éternité. N’oublions pas ces vérités profondes. Comme une mère dévouée l’accomplit dans sa maison, le Saint-Esprit fait le ménage dans notre âme. Tout ce qui n’est pas droit, juste, ou ce qui est tiède, sera tout naturellement corrigé. Du moins si nous prions le Saint-Esprit de nous montrer la vérité !

Pratique : Récitons la prière du Veni Creator ou une autre prière au Saint-Esprit

Mardi 30 mai : Mardi de Pentecôte

Venez, Esprit-Saint, remplissez les cœurs de vos fidèles ; et allumez en eux le feu de votre amour. Tiré de la liturgie du jour.

Ce monde manque d’amour, tout le monde le constate ! Est-ce normal de voir des pays prospères jeter de la nourriture par containers alors que beaucoup ont faim ? Est-ce normal de voir les couples qui se sont pourtant promis de s’aimer, se mettre à se déchirer et se séparer si facilement ? Est-ce normal de voir des enfants délaissés dont personne ne s’occupe ? Est-ce normal de voir toutes ces incivilités du quotidien, depuis les déjections canines qui polluent les trottoirs de nos cités jusqu’aux personnes âgées que personne ne visite ? Oui ce monde manque d’amour, et l’égoïsme semble même plus important que les actes de bonté, de générosité et d’amour que l’on peut aussi voir…

En face de ce constat, rien ne sert de râler. Ecoutons plutôt ce que nous dit la liturgie d’aujourd’hui. Venez, Esprit-Saint, remplissez les cœurs de vos fidèles ; et allumez en eux le feu de votre amour. Voilà la grande solution que nous donne l’Eglise, la seule solution, à vrai dire, c’est-à-dire s’ouvrir au Saint-Esprit ! Lui seul peut changer nos cœurs et nos volontés… Les apôtres ont été transformés, et ont transformé le monde. Les chrétiens des temps passés ont été aussi illuminés, et la vie était douce en temps de chrétienté. Il pourrait en être de même pour nous et notre temps… La solution, nous la connaissons, mais la souhaitons nous vraiment ? Je veux dire, la mettons nous en œuvre autant que possible ?

Pratique : Surveillons aujourd’hui nos égoïsmes

Lundi 29 mai : Lundi de Pentecôte

Celui qui pratique la vérité vient à la lumière… Tiré de l’Evangile du jour.

Comment notre monde a-t-il pu se faire ainsi ? Quand on saisit les milliers de facteurs de température, de lumière, d’eau, d’équilibre pour que la vie puisse exister ! Comment vient l’âme dans l’enfant qui est conçu dans le sein de sa mère ? Il n’est ni son père ni sa mère, mais apparaîtra bientôt comme un être nouveau, plein d’espérance et de liberté ! Comment se fait-il que nous ayons le sens du bien et du mal ? Comment se fait-il que nous attendions le bonheur infini ? A toutes ces questions, celui qui a la foi répond facilement que Dieu est l’explication de tout cela. Mais pour beaucoup, la réponse ne paraît pas évidente… Ils se posent évidement ces mêmes questions, mais restent dans le flou quand à la réponse. Confortés qu’ils sont par le fait que tant de leurs contemporains répondent avec autant de doutes,  voire avec des réponses faussées, inspirées d’un athéisme militant.

La première action du Saint-Esprit pour les hommes est donc d’éclairer leur intelligence et les introduire dans la vérité !  Avons nous jamais pensé à remercier Dieu pour toute cette lumière ? Avons nous ce culte de la vérité, dans nos paroles, nos attitudes, et nos jugements ? Nous comportons nous comme des fils de cet esprit de vérité ?

Pratique : Récitons le belle prière du Cardinal Verdier : O Esprit Saint, amour du Père et du Fils ! Inspirez-moi toujours ce que je dois penser, ce que je dois dire, comment je dois le dire, ce que dois écrire, comment je dois agir, ce que je dois faire pour procurer votre gloire, le bien des âmes et ma propre sanctification. O Jésus toute ma confiance est en vous.

Dimanche 28 mai 2023 : Solennité de la Pentecôte

Ils furent remplis du Saint-Esprit… Tiré de l’Evangile du jour

Je sais bien que le monde crie sans cesse que la vie c’est de gagner de l’argent, d’être célèbre et de bien profiter de tout… Il faudrait être sourd pour ne pas entendre toute sa propagande ! Je sais bien que les hommes se montrent souvent décevants, capables de vraies noirceurs et grandes médiocrités. Quiconque a quelques années d’existence en aura observé suffisamment d’exemple… Je sais bien aussi que nous ressentons souvent la pesanteur de cette vie, marqué par le péché originel qui nous tourne vers la matière et nous-mêmes. N’empêche que la vérité est toute autre. La vérité, c’est que nous sommes des êtres magnifiques, avec une âme immense, faits pour Dieu et sa lumière ! C’est ce que nous découvrons particulièrement le jour de la Pentecôte, où devant nos yeux ébahis, nous voyons le Saint-Esprit descendre sur les apôtres et les « remplir » ! Ils sont pourtant limités, ces apôtres ! Vrais résumé de notre humanité, il se montrent attiré par la gloire, partageant les préjugés de leur temps, et lourds à suivre l’exemple et l’enseignement du Maître… N’empêche que le Saint-Esprit n’a pas dédaigné de descendre sur eux et Il en fera des missionnaires magnifiques !

Ce qui est arrivé aux apôtres est possible pour chacun de nous. Tel est l’enseignement de l’Eglise sur l’homme et sa vocation. Et elle défendra toujours, contre vent et marées, cette incroyable dignité. Elle ne cessera jamais non plus de crier à tous les hommes, et surtout à ceux qui ne veulent pas l’écouter, le Saint-Esprit vous attend ! Quittez vos œuvres de ténèbres et embrassez celles de la lumière !

Pratique : Une prière au Saint-Esprit de notre choix, pour Lui dire notre disponibilité.

Samedi 27 mai : Vigile de la Pentecôte

Faites, nous vous en supplions, Dieu tout-puissant : que la splendeur de votre clarté brille sur nous ; et que l’éclat de votre lumière confirme, par l’illumination de l’Esprit-Saint, les cœurs de ceux que votre grâce a fait renaître. Tiré de la liturgie du jour.

Quelques explications liturgiques sont nécessaire pour comprendre la cérémonie du jour. L’antique liturgie romaine veillait, la nuit précédent la Pentecôte, et célébrait une longue vigile comme celle de Pâques. On y baptisait et confirmait aussi les catéchumènes, tout comme on le faisait à Pâques. Avec les temps, cette vigile fut avancée à l’après-midi du samedi, puis, avec la réforme de Pie XII fut supprimée, ne nous laissant que la Messe à célébrer avec les ornements de couleur rouge ! Les textes de la Messe évoquent donc naturellement le renouvellement que l’Esprit-Saint accomplit en nous, tant au baptême qu’à la confirmation. C’est l’occasion, pour nous qui voulons vivre de la liturgie, de nous souvenir de notre baptême et de notre confirmation. En ces moments là, même si nous n’avons rien ressenti, le Saint-Esprit à bouleversé nos âmes et les a marqué pour toujours de l’amour de Dieu. Cela vaut bien un anniversaire, vous ne trouvez pas ?

N’oublions pas aussi, en cette vigile, de nous préparer à la Pentecôte, moment particulier de la venue du Saint-Esprit dans notre monde. En ce jour où l’Esprit-Saint se répand sur toute la terre, prions plus profondément pour tous nos frères humains qui ne connaissent pas l’Evangile de Vie ! Que l’Esprit-Saint les éclaire ! Que la splendeur de votre clarté brille sur nous !

Pratique: se confesser pour cette grande fête

Vendredi 26 mai : Saint Philippe Néri

Approchez-vous de lui, et vous serez éclairés : et vos visages ne seront pas couverts de confusion. Tiré de la Messe de saint Philippe Néri.

Un saint joyeux dont le cœur brulait de l’amour de Dieu, et qui bouleversa tout Rome  !

Philippe Néri naquit à Florence le 21 juillet 1515. Très pieux dés son enfance, il quitta son pays natal pour se rendre à Rome pour servir le Seigneur. Il y passera toute sa vie, menant une vie sainte, remplie de pénitence et de prières. Devenu prêtre par obéissance, son rayonnement, dans la Rome corrompue de l’époque, est vraiment extraordinaire. Il aime les réunions intimes où l’on écoute de la musique et où on parle de l’amour de Dieu. Il pousse tout le monde à recevoir le catéchisme et à pratiquer les sacrements… Toujours joyeux et plein d’humour, saint Philippe Néri entraine tout le monde à aimer Dieu, depuis les gamins des rues jusqu’aux grands de l’Eglise et jusqu’au pape ! On lui donnera le beau surnom de second apôtre de Rome après saint Pierre ! Son amour de Dieu fut si fort qu’il reçut comme grâce mystique que deux de ses côtes se soulevèrent sous la force de l’amour de Dieu qui l’habitait ! Saint Philippe refusa obstinément toute sa vie les dignités qu’on lui offrait. Notre saint établira l’habitude de faire le pèlerinage aux 7 basiliques romaines et fondera la communauté de l’oratoire, toujours existante de nos jours. Il mourra à Rome le 26 mai 1595 et sera canonisé le 12 mars 1562.

Voulez vous quelques unes de ses paroles, typiques de sa joie de vivre et de son entrain ? En voici, de grande valeur spirituelle ! Il faut mieux obéir au sacristain et au portier lorsqu’ils vous appellent, que d’être enfermé dans sa chambre à faire l’oraison… Ce n’est pas le moment de dormir, car le Paradis n’est pas fait pour les fainéants ! Si vous tenez à tout prix à tomber dans l’exagération, exagérez en vous montrant particulièrement doux, patient, humble et aimable, alors tout ira bien !

Pratique : En l’honneur du saint, veillons à garder notre bonne humeur aujourd’hui.