Samedi 15 avril : Samedi de Pâques

il vît les linceuls posés à terre… Tiré de l’évangile du jour.

Il y a un temps pour tout ! nous dit le sage ecclésiaste dans la Bible. Pâques est la grande fête pour les nouveaux baptisés qui gardaient autrefois leur belle robe blanche toute la semaine de Pâques. Mais en ce samedi, ils la déposaient et, après la fête, ils entraient dans le combat quotidien de la vie chrétienne. Voilà pourquoi on appelle ce samedi, le samedi « in albis », le samedi où l’on déposait les vêtements blancs. Voilà aussi pourquoi l’évangile parle des vêtements de Jésus restés à terre après la Résurrection…

Nous aussi nous avons reçu la robe blanche le jour de notre baptême et le prêtre a prié pour nous en disant : Reçois cet habit blanc et porte-le sans tache devant le tribunal de Notre-Seigneur Jésus-Christ, afin que tu aies la vie éternelle ! Avons nous été fidèles ? La nuit de Pâques, nous avons, en quelque sorte repris notre habit blanc quand nous avons renouvelé les promesses de notre baptême. Mais maintenant le temps de la fête, bien nécessaire, est derrière nous. Nous devons maintenant reprendre, avec un courage nouveau, le combat de la vie chrétienne ! Une résolution s’impose pour tout chrétien en ce temps de Pâques. D’être soi-même apôtre ! La société chrétienne d’autrefois n’est pas arrivée toute seule. Des milliers de chrétiens ont prié, ont incité les païens et les indifférents à devenir chrétiens. Ils ont pratiqué la charité, ils ont mouillé leur chemise pour le royaume de Dieu, et nous ? Avons nous cherché à éclairer le voisin qui vient parfois nous visiter, le collègue de bureau qui nous raconte sa vie, la voisine qui expose ses ennuis ? Avons nous proposé nos services à notre curé ? Faisons nous la prière dans notre famille ? Réveillons nous ! Le temps de la fête est passé, le travail est devant nous !

Pratique : Une résolution apostolique

Vendredi 14 avril : Vendredi de Pâques

voici que je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin des siècles ! De l’évangile du jour.

Dans cette dernière apparition à ses apôtres, Jésus parle avec solennité, rappelant que tous les pouvoirs lui ont été donnés, et demandant aux apôtres de convertir rien moins que le monde entier ! Aucun risque de chômage dans le royaume de Dieu, ni même de travail à temps partiel, le boulot est considérable et jusqu’à la fin du monde !

Cependant la dernière promesse nous laisse un peu songeurs Voici que je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin des siècles ! Mais nous connaissons un peu notre catéchisme… Après la Résurrection, il y a l’Ascension, donc le départ de Jésus vers son Père ! Jésus prendra du temps, le jeudi-saint pour expliquer à ses apôtres qu’Il va bientôt partir et même que là où Il va, ils ne peuvent venir… Et les apôtres seront même sincèrement attristés de voir combien Jésus désire les quitter pour retrouver le Père !

Jésus dit pourtant la vérité… Il va partir vers son Père et on ne le verra plus de nos yeux de chair. Cependant Il restera toujours présent parmi nous. Cette promesse est une des plus grandes richesses de notre Eglise. Nous savons que Jésus glorieux est là au milieu de nous, et qu’Il veille sur nous. Cette promesse s’est particulièrement accomplie à travers la sainte Hostie. Dans toutes nos églises, Jésus glorieux est là, les mains remplies de grâces pour celui qui veut bien venir les chercher… Ne le laissons nous pas trop souvent seul ?

Pratique : Visiter, au moins en esprit, Jésus présent dans le tabernacle.

Jeudi 13 avril : Jeudi de Pâques

Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? Tiré de l’évangile du jour.

Beaucoup aiment les belles histoires d’amour, surtout celles qui se terminent bien… Alors que tous les romantiques profitent bien de l’évangile d’aujourd’hui qui raconte une belle histoire d’amour, toute surnaturelle, celle de sainte Marie Madeleine pour Jésus ! Là où les apôtres semblent réfléchir et se demander ce qu’est devenu le Corps de Jésus, là où les saintes femmes, vont nettoyer le Corps de Jésus, sainte Marie Madeleine, elle, reste au tombeau, en pleurant et souhaitant ardemment revoir ce corps du Seigneur qu’elle a tant aimé ! Saint Grégoire remarque même que les anges semblent ne pas l’intéresser plus que cela, puisqu’elle ne veut que son Maître ! Jésus, bien vivant, l’interpelle alors Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? Mais c’est le Corps de son Seigneur qu’elle cherche ! Il ne comprends donc rien ce jardinier ? Mais le jardinier l’appelle alors par son prénom Myriam ! Et Marie Madeleine est ravie de revoir son maître, non plus dans son corps mort, mais bien vivant devant elle et elle réponds avec une grande affection. Rabbouni ! Petit Maître ! Et Jésus de répondre Va dire à mes frères que je monte vers mon Père !

Cette leçon est belle, ne trouvez vous pas ? Pour l’œuvre missionnaire, pour éclairer nos frères qui n’ont pas encore accepté de le message de Jésus ressuscité, Jésus ne cherche pas tant des gens doués, où des gens riches, non, Il veut des âmes remplies d’amour. Celles là seront rayonnante du monde surnaturel qu’elle veulent annoncer. Celles là seront fidèles dans les difficultés qu’on rencontrera toujours sur le chemin. Celles là seront toujours comprises et crues par ceux qui les verront. Pourquoi es-tu venue ici ? Demandait un jour un vieil africain malade à une sœur missionnaire qui le soignait dans sa pauvre case. Tu es jeune, tu es jolie, tu avais sans doute une famille une belle maison, pourquoi es tu venue ici ? Et la sœur de montrer le crucifix qu’elle portait en disant C’est à cause de Lui ! C’est à cause de mon Dieu dont tu vois ici l’image que je suis venue m’occuper de toi ! Le vrai amour est crédible…

Pratique : Se dévouer au cours de la journée.

Mercredi 12 avril : Mercredi de Pâques

Il tira à terre le filet, plein de cent cinquante-trois gros poissons. Tiré de l’Evangile du jour

Saint Pierre a-t-il vraiment pris le temps de compter tous ces poissons ? Peut-être bien… mais on remarquera aussi que, dans l’antiquité, on pensait que 153 était le nombre de peuples de la terre… Sur l’ordre de Jésus, saint Pierre a lancé son filet et tous les peuples de la terre ont été touchés… en voilà une belle prophétie !

Il n’y a pas que la paix qui est typique du temps de Pâques, il y a aussi l’ardeur apostolique. Saint Pierre est chargé de diriger la pêche, et quelle générosité il manifeste ! Il lance le filet, il se jette à l’eau pour retrouver Notre Seigneur, et enfin il tire à terre le filet grossi par les poissons. A Pâques, comment ne pas être, nous même, remplis d’ardeur ? Le salut du monde a brillé devant nos yeux, peut-on garder seulement pour nous cette magnifique nouvelle ? Nous savons que ce salut est pour tous les hommes de la terre, et cela dépend un peu de nous si nos frères restent encore dans l’obscurité… En plus de cela, nous avons retrouvé un cœur purifié après le carême et rempli du désir de l’Eucharistie ! Et quand le cœur bouillonne d’amour, son trop plein doit absolument s’exprimer à l’extérieur ! Laissez moi y aller, disait Mère Térésa, laissez moi m’offrir moi-même pour ces pauvres indésirables, les petits enfants des rues, les malades, les mourants, les mendiants, laissez-moi aller jusque dans leurs trous et apporter à leurs familles brisées la joie et la paix du Christ !

Pratique : Rendre un service, aujourd’hui, comme si l’on servait le Seigneur !

Mardi 11 avril : Mardi de Pâques

La paix soit avec vous ! C’est moi, n’ayez pas peur ! Tiré de l’évangile du jour.

Juste après l’apparition aux disciples d’Emmaüs, saint Luc raconte l’apparition de Jésus au groupe des apôtres. C’est le récit de l’Evangile d’aujourd’hui. Dans cette apparition, Jésus rassure ses apôtres, leur montre ses plaies, mange avec eux, et leur « ouvre l’intelligence aux Ecritures »…

Toutes les apparitions de Jésus ressuscité se font dans un incroyable climat de douceur et de paix qui contraste violemment avec les jours de la Passion… Marie-Madeleine sera appelée par son prénom dans le jardin, les pèlerins d’Emmaüs font une balade tranquille avec Jésus, et ici les apôtres peuvent regarder de près les saintes plaies sur son corps, manger un morceau avec le Maître, avoir des explications sur la Bible, et enfin entendre la parole qu’Il répètera souvent après sa Résurrection : La paix soit avec vous !

Tous les hommes cherchent la paix, mais peu savent où la trouver… Elle se trouve en Jésus ressuscité ! En regardant Jésus ressuscité, on comprend que la souffrance à un terme, que la mort à une suite, que si ce monde peut être beau, celui à venir l’est encore d’avantage. Si tous les hommes pouvaient recevoir ce message ! A ceux qui, comme les apôtres, ont eu la chance d’avoir l’esprit ouvert sur ces questions, il revient de le transmettre au monde… Ne manquez pas la vérité, ne vous trompez pas de lumière, recevez la paix qui vous est si clairement proposée !

Pratique: Mettre la joie autour de soi.

Lundi 10 avril : Lundi de Pâques

Commentaire liturgique :

La fête de Pâques prolonge son influence tout au long de l’octave. On récite donc la séquence de Pâques à toutes les Messes, et on multiplie les alléluias. On chante aussi la joie d’avoir de nouveaux baptisés dans la communauté chrétienne. Les évangiles de la semaine font la liste des apparitions de Jésus après sa résurrection. Aujourd’hui c’est l’apparition du Seigneur aux disciples d’Emmaüs.

Mot spirituel :

Est-ce que notre cœur n’était pas brûlant en nous, lorsqu’il nous parlait sur le chemin, tandis qu’il nous dévoilait les Ecritures ? Tiré de l’évangile du jour.

Tout comme moi, je pense que vous auriez donné cher pour assister à la leçon sur la Bible donnée par Jésus aux disciples d’Emmaüs. On n’en connaît que le plan et l’orientation : commençant par Moïse et par tous les prophètes, Il leur interpréta, dans toutes les Ecritures, ce qui le concernait. ça devait être quelque chose, tout de même ! Un autre détail nous retiendra aujourd’hui, c’est la réaction des disciples au petit cours donné par Notre Seigneur au long de la route. Leur cœur est tout brûlant, disent-ils ! C’est sûr que, quand la vérité apparaît à notre intelligence, la jubilation est profonde. Quand aussi nous constatons combien le bon Dieu a accompagné la marche de ce monde, on est tout aussi bouleversé devant tant de bonté. Quand enfin on sait que, depuis Pâques, la gloire de Dieu illumine maintenant notre pauvre terre, il ne reste plus qu’à remercier avec reconnaissance pour notre situation bienheureuse. Avec les disciples d’Emmaüs, soyons dans l’action de grâces, tout comme ce monde, Jésus veille sur notre pauvre vie. Il souhaite la remplir de son amour, pourquoi aurions nous encore peur ?

Pratique : Conservons, pour toute la semaine, la joie de Pâques !

Dimanche 9 avril : Dimanche de Pâques

Commentaire liturgique :

C’est aujourd’hui la solennité des solennités, la plus grande fête de l’année. Le chant grégorien de la Messe du jour oscille entre une paix profonde et une joie exubérante : Quel commentaire de notre mystère de Pâques ! Les Alléluias sont mis en valeur, et la séquence victimae paschali laudes nous rejoue l’annonce extraordinaire  qui a éclaté ce matin : Marie-Madeleine proclame la résurrection de Notre Seigneur ! La station (l’église de Rome où se passait la cérémonie du jour) est à sainte Marie Majeure. Comme un clin d’œil à une ancienne tradition, tout à fait charmante, qui rapportait que la toute première apparition de Jésus ressuscité fut pour la sainte Vierge, même si l’Evangile n’en parle pas! 

Mot spirituel quotidien :

Je suis ressuscité, et je suis encore avec Vous, Alléluia ! Tiré de la liturgie du jour.

Le philosophe Nietsche écrivit un jour : Dieu est mort et c’est nous qui l’avons tué ! En disant cela il ne pensait pas à la mort de Jésus sur la Croix, mais plutôt à la volonté de construire le monde moderne sans aucune référence à Dieu. Ce que nous voyons trop bien de nos jours… Reste que personne ne peut vaincre Dieu ! Ils ont bien essayé, ces chefs des juifs, de se libérer de l’influence de Jésus, en le faisant condamner au supplice ignominieux de la Croix. Peine perdue, trois jours après Jésus est ressuscité ! Le monde entier resplendit maintenant de la beauté de son sacrifice d’amour. Le pardon a été gagné pour tous les hommes qui le voudront bien. Er brille devant nos yeux la lumière merveilleuse de la vie surnaturelle qu’Il est venu apporter dans le cœur des hommes. Tel est le sens de la fête de Pâques, la victoire du Christ proposée, et pour toujours, à tous les hommes de cette terre ! Et, selon sa promesse, Jésus est toujours parmi nous, glorieux, dans l’Eucharistie ! De cette hostie d’où sort, comme le disait le saint Curé D’ars, une transpiration de tendresse et de miséricorde pour noyer les péchés du monde. N’oublions pas de venir souvent le visiter et de porter cette grande joie au monde qu’il le veuille ou non ! Je suis ressuscité, et je suis encore avec Vous, Alléluia !

Pratique : Que notre sourire éclaire aujourd’hui ceux que nous rencontrerons

Samedi 8 avril : Samedi saint

Commentaire liturgique :

Sur l’esprit du samedi-saint, je vous cite le livret sur la semaine sainte de Solesmes en 1956, il n’y a rien à dire de plus : Il faut en premier lieu instruire avec soin les fidèles de la nature particulière du samedi saint. C’est un jour de très grand deuil, pendant lequel l’Eglise s’attarde au sépulcre du Seigneur méditant sa Passion et sa Mort, s’abstenant du sacrifice de la messe, la table d’autel restant dépouillée ; jusqu’à ce que, après la veillée solennelle, attente nocturne de la résurrection, on accueille la joie pascale, dont la profusion déborde sur les jours suivants.

Durant cette cérémonie de la veillée pascale, on bénit le cierge pascal, symbole de Jésus Christ ressuscité, présent parmi nous pendant tout le temps pascal. La résurrection de Jésus est bien la lumière de notre vie. On consacre l’eau baptismale. Juste après, on baptisera les nouveaux chrétiens et nous demandera aux autres de renouveler les promesses de leur baptême. Avons nous vraiment décidé d’être chrétiens ? On célèbre une Messe triomphale, vraie image de la liturgie céleste qui se déploiera un jour à nos yeux, nous l’espérons !

Mot spirituel :

Que la terre baignée des lueurs d’un tel triomphe se réjouisse, et qu’illuminée de la splendeur du Roi éternel elle comprenne que le monde entier est dégagé des ténèbres. Tiré de l’Exultet de la vigile pascale.

C’est beau, le matin, de voir le soleil se lever ! Les ténèbres sont chassées et le monde semble resplendir de couleurs nouvelles. Telle est notre pensée en ce jour de vigile pascale. Nous avons vu les ténèbres épaisses de la Passion, celles aussi du tombeau si lugubre, et combien plus sombres encore celles du cœur des hommes… Mais elles vont laisser la place à la lumière. La Résurrection de Jésus est comme le soleil qui va éclairer toute l’humanité et nous donner l’espoir de pouvoir transformer nos vies et nous conduire vers le Ciel. Dans le fond toute notre vie est comme ce samedi saint, vécue avec une alternance de joies et de tristesses. Parfois c’est la tristesse de la vie, le poids de ce monde et du péché qui nous accable… Parfois aussi les pures lumières de la foi, les grâces venues du Ciel, et l’amour dans le cœur de nos frères, nous illuminent et rendent transparent le voile qui nous sépare encore du paradis. Je Vous aime, Ô mon Dieu, et mon seul désir est de Vous aimer jusqu’au dernier soupir de ma vie ! Ainsi priait le saint Curé d’Ars. Une fois qu’on a rencontré l’Amour vrai, comment pourrait-on l’oublier ? Que la terre baignée des lueurs d’un tel triomphe se réjouisse, et qu’illuminée de la splendeur du Roi éternel elle comprenne que le monde entier est dégagé des ténèbres.

Pratique : Prions pour qu’en cette fête de Pâques, beaucoup soient illuminés !

Vendredi 7 avril : Vendredi saint

Commentaire liturgique :

Aujourd’hui, c’est le plus grand jour de deuil de toute l’année dans l’Eglise. La piété populaire, en ce jour de la mort du Christ, aime parcourir avec Lui le chemin de la Croix. La fonction liturgique de l’après-midi est moins pratiquée, alors qu’elle est très traditionnelle et très profonde. Expliquons cette cérémonie. En entrant, le célébrant porte l’étole noire, et fait une longue prostration allongé à terre. Puis suivent en quatre parties. D’abord les lectures, avec particulièrement la Passion selon saint Jean, toujours aussi saisissante, surtout quand elle est chantée en trois pupitres, le lecteur, le Christ, et les ennemis du Christ. Ensuite viennent les grandes oraisons où l’Eglise prie pour tous les hommes  de cette terre. Comment ne pas souhaiter, particulièrement aujourd’hui que tous les hommes de la terre soient touchés par le sacrifice accompli pour eux ? Après cela on adore solennellement la Croix. C’est un antique héritage de la liturgie de Jérusalem où les habitants voulaient absolument vénérer la Croix sainte qui venait d’être retrouvée par sainte Hélène. Les impropères (plaintes du Christ devant l’ingratitude de son peuple) qu’on chante pendant l’adoration sont absolument remarquables. Enfin, même si en ce jour on célèbre pas de Messe en signe de tristesse, on peut tout de même communier, pour nous unir intimement à notre maître. Aujourd’hui veillons à garder en nous le souvenir des souffrances de notre Seigneur.

Mot spirituel :

Quand il eut pris du vinaigre, il dit : Tout est accompli ; il inclina la tête et rendit l’esprit. Tiré du récit le Passion de Jésus, lue en ce jour.

Le Vendredi-Saint trois pensées nous occupent toujours l’esprit. D’abord une immense honte. C’est ainsi que nous avons traité le Fils de Dieu venu sur la terre ! Mais quel mal nous avait-t-il donc fait ? Et quand je dis cela, je ne pense pas simplement au peuple juif, le peuple élu de Dieu qui, globalement, l’a rejeté. Non je pense aussi à aujourd’hui ! Est-ce que les moqueries contre Dieu et la religion ont cessé ? N’y a-t-il pas encore une foule immense d’indifférents, de lâches et même de persécuteurs ? N’en faisons nous pas partie par nos péchés ? Prions pour que la miséricorde de Dieu descende sur tous !

Notre deuxième pensée sera, évidemment, pour Jésus. Abandonné des hommes, accablé d’outrages, Il porte courageusement son témoignage. Quel amour ! Il nous aime donc à ce point ? Rien ne saura le détourner de son sacrifice, et Il pourra dire, en posant doucement sa tête, Tout est accompli ! Ceux qui voudront bien regarder en auront assez pour comprendre le message. Allons nous croire à l’Amour qui nous a été donné !

Notre dernière pensée en ce jour, sera vers la Croix. Elle reste, et pour des siècles, le symbole de notre salut. Elle nous rappelle qu’un jour le Seigneur est venu sur la terre pour nous pardonner. Comment pourrait-on encore manquer d’espérance ? Quand il eut pris du vinaigre, il dit : Tout est accompli ; il inclina la tête et rendit l’esprit.

Pratique : Ne manquons notre méditation personnelle, et dans le silence, de la Passion de Jésus.

Jeudi 6 avril : Jeudi saint

Commentaire liturgique :

Autrefois, trois grandes cérémonies se tenaient le jeudi-saint. D’abord la Messe de réconciliation des pénitents. Ils faisaient pénitence publiquement depuis le mercredi des cendres, et, en ce jeudi-saint, l’évêque venait les prendre par la main et leur pardonnait leurs fautes. Ils pouvaient désormais réintégrer la foule des fidèles. Il ne reste rien de cette antique cérémonie aujourd’hui sinon l’obligation de se confesser au moins une fois dans l’année et de faire sa communion à Pâques ! La deuxième cérémonie, toujours actuelle, est la Messe chrismale ou l’évêque dans sa cathédrale consacre les saintes huiles (Saint Chrême, huile des catéchumènes, huile des infirmes) qui serviront à donner les sacrements pendant toute l’année. Enfin la dernière cérémonie la plus importante de ce jour, est la Messe du soir, appelée aussi in cena domini. Elle mélange la joie des beaux mystères de ce jour avec la tristesse de la Passion du Seigneur désormais toute proche. Les ornements sont blancs, l’autel fleuri, et la joyeuse cloche retentit au gloria. Mais on arrête vite la cloche pour la remplacer par la crécelle, et à la fin de la Messe on va dépouiller les autels. Une grande cérémonie surtout se pratique après l’homélie : le lavement des pieds.

C’est le grand signe que Jésus voulut laisser à ses disciples, et que l’Eglise en bonne épouse, pratique toujours quelques 2000 ans après !

Mot spirituel :

Il se mit à laver les pieds de ses disciples… Tiré de l’Evangile du jour

Si l’on devait trouver un mot qui résume le jeudi-saint, on dirait sans doute le service ! Aujourd’hui Jésus nous donne le mystère de l’Eucharistie. Il se rend présent sous l’apparence du pain, à notre service, au milieu de nous autant que nous le voulons. Profitons nous de son invitation ? Aujourd’hui Jésus nous donne les premiers prêtres, et tous ceux qui suivront… Ordonnés pour célébrer la Messe, pardonner les péchés et offrir leur vie toute entière pour le salut des âmes. Il sont donc là pour servir ! Et ils sont indispensables.Allez vous confesser à la Sainte Vierge ou à un ange. Vous absoudront-ils ? Vous donneront-ils le corps et le sang de notre Seigneur ? Non, la Sainte Vierge ne peut pas faire descendre son divin Fils dans l’hostie. Vous auriez deux cents anges là qu’ils ne pourraient vous absoudre. Un prêtre, tant simple qu’il soit, le peut. Il peut vous dire : Allez en paix, je vous pardonne ! rappelait avec force le saint Curé d’Ars. Aujourd’hui enfin, Jésus, tout Fils de Dieu qu’Il est, se fait serviteur et lave les pieds de ses disciples ! Ne croyons pas qu’il s’agit juste d’un beau geste symbolique, comme peuvent le faire les célébrités de ce monde. C’est bien plus que cela ! Jésus nous indique le chemin du bonheur. Tu veux être heureux ? Arrête de ne penser qu’à toi, de chercher tes aises ou ton argent, et sert là où le Seigneur t’a placé ! Leçon à bien méditer. Il se mit à laver les pieds de ses disciples…

Pratique : Comme l’église nous l’indique, prenons un peu de temps pour adorer Jésus présent dans l’Eucharistie.