Mardi 18 février : En certains lieux, sainte Bernadette

Priez pour moi, pauvre pécheresse ! Ses dernières paroles.

Le 7 janvier 1844 naquit à Lourdes Bernadette Soubirous, un an après le mariage de ses parents. Baptisée deux jours après sa naissance, elle connut dix années de vie joyeuse au moulin de Boly, que faisait tourner ses parents. A partir de 1854 les nuages s’amoncellent sur la famille avec de graves difficultés financières qui les mèneront dans un logement sordide, le cachot, pièce insalubre de 16 m². Bernadette est définitivement touchée par l’asthme. C’est à cette gamine souffreteuse de 14 ans qui ne connait pas son catéchisme que Marie choisira d’apparaître 18 fois entre le 11 février et le 16 juillet 1858. La sainte Vierge lui dira vous et aimera cette simple fille qui lui vouera une fidélité totale. Sainte Bernadette veut être religieuse et comprends que  sa vocation est d’entrer chez les sœurs de la charité de Nevers, ce qu’elle fera le 7 juillet 1866. Quitter Lourdes sera le plus grand sacrifice de sa vie, écrira-t-elle. Pendant 13 ans, sa vie religieuse sera plus semée d’épines que de roses, elle aura toujours en part la vie cachée et humble, mais fidèle. Fin 1878 sa santé décline, elle doit rester dans la chapelle blanche formée par son lit… Elle meurt le 16 avril 1879 à l’âge de 35 ans, son corps, trois fois exhumé, est découvert parfaitement intact. On peut encore le vénérer ainsi dans la chapelle des sœurs de Nevers.

Quelle vie étonnante que celle de Bernadette ! Cette enfant toute simple qui ne savait ni lire ni écrire, devint mondialement célèbre, bien malgré elle, du fait des apparitions de Lourdes. Dans son âme, tout laisse croire qu’elle vécut de la simple parole de la sainte Vierge : Vous prierez Dieu pour les pécheurs ! Elle avait tellement prié pour eux qu’en mourant elle s’identifiait à eux : Priez pour moi pauvre pécheresse ! Que du haut du Ciel, elle veille sur nous qui craignons trop peu le péché, et oublions la valeur du Ciel…

Pratique : Récitons posément un acte de contrition, pour nous et tous les pécheurs

Lundi 17 février : De la férie

Ce matin du 2 mars, Bernadette a une apparition brève comme souvent au cours de la quinzaine que lui a demandée la dame. Près de 3000 personnes sont présentes. Sainte Bernadette va trouver M. le curé Peyramale pour lui transmettre ce que veut cette dame, et précisément deux demandes : Vous irez dire aux prêtres de faire bâtir ici une chapelle. Au plus court, quand même elle serait toute petite, et d’y venir en pèlerinage. Cette demande provoquera la colère de M. le curé Peyramale, et l’effroi de Bernadette, peu habituée à parler aux dignitaires ! Décidément, difficile d’être messager de Dieu…

Le mot chapelle employé par Bernadette, capero, signifie une chapelle votive, c’est donc un sanctuaire de pèlerinage que demande la dame. Et le mot proucessiou désigne un pèlerinage plutôt qu’une procession… La sainte Vierge tient à ces pèlerinages, à ces manifestations publiques et ferventes de notre foi. Sur ces points la vierge a été écoutée et obéie : Ce n’est pas simplement une, mais trois basiliques qui seront construites à Massabielle, et les pèlerinages se réalisent toujours… Et nous, de quand date notre dernier pèlerinage à Lourdes ?

Pratique : Faire quelque chose pour la sainte Vierge aujourd’hui

Dimanche 16 février : Dimanche de la Septuagésime

Avec ce dimanche, nous entrons dans le temps dit de la Septuagésime, qui marque les 70 jours avant Pâques. Les ornements deviennent violets, et on supprime l’alléluia joyeux… on va clairement vers la pénitence ! On parlera aussi beaucoup du péché, pour lequel nous allons devoir faire pénitence dans le carême qui arrive.

Pourquoi restez vous toute la journée sans rien faire ?

Vous savez ce que Dieu pense de notre monde ? L’Evangile d’aujourd’hui nous donne la réponse : Pourquoi restez vous toute la journée sans rien faire ? Dieu trouve que les hommes gaspillent leur temps de vie ! En disant cela, je ne parle pas d’un défaut de productivité ou de croissance économique. Pour cela les hommes ne se débrouillent pas si mal. Notre monde est bien trop rempli par le stress du boulot et les objets de consommation… Non je pense à la paresse envers le Ciel ! Où sont les prières qui devraient orienter nos âmes vers Dieu ? Où sont les études de la foi et de la Bible qui devraient nourrir notre méditation ? Où sont les actes de charité envers les pauvres ? Où sont les malades qui offrent leurs souffrances pour l’Eglise ? Est-ce bien tout cela qui est prioritaire pour nous ? Si non, nous gaspillons vraiment notre temps !

Et puis aussi, changeons de mentalité. Ceux qui ont travaillé depuis le matin jalousent ceux qui n’ont travaillé qu’une heure nous dit la parabole ! C’est certainement ce que nous ferions nous aussi… Mais avez vous compris que c’est une immense grâce que de travailler au service de Dieu ? Nous devrions tous souhaiter beaucoup de dévouement, beaucoup de sacrifices à faire, une vie lumineuse remplie d’acte de charité ! Alors surtout, s’il reste de la vaisselle sale dans l’évier, des poubelles à sortir, un malade à visiter, un pas à faire pour une réconciliation, appelez-moi, j’arrive ! On ne va tout de même pas manquer ces vrais trésors de la vie !

Pratique : Cherchons les dévouement que le Seigneur attend de nous.

Samedi 15 février : De la sainte Vierge au samedi

Pénitence, pénitence, pénitence ! Paroles de la sainte Vierge à Lourdes.

Le mercredi 24 février, d’après les témoins, sainte Bernadette écoute les paroles de la sainte Vierge et se met à pleurer. Le message de la vierge est devenu douloureux : Pénitence, pénitence, pénitence ! Priez Dieu pour les pécheurs ! Allez baiser la terre en pénitence pour les pécheurs ! Et Bernadette embrassera la terre. Le jeudi 25 février, Bernadette effraie tous les assistants, environ trois cents personnes. On la voit baiser aller et venir, baiser la terre, et boire de l’eau boueuse du fond de la grotte. Elle en ressort la figure toute barbouillée, et pour finir elle mange de l’herbe. Allez boire à la fontaine, et vous y laver, lui a dit la Dame. Bernadette racontera que, ne voyant pas d’eau, elle se dirigera vers le gave, mais Marie lui indiquera le fond de la grotte ; elle s’y rendra alors, et grattera pour trouver de l’eau bien boueuse avant que la source ne jaillisse clairement. Puis la Dame demandera : Allez manger de cette herbe qui est là ! Plus tard on dira à Bernadette : Sais-tu qu’on te croit folle pour faire des choses pareilles ? Elle répondra : C’est pour les pécheurs…

Il y a des gestes qui en disent long… Voir la belle dame toute triste fut un tel choc pour Bernadette, qu’elle se mit aussitôt à pleurer. Comme une révélation nouvelle qui allait peser sur toute sa vie, elle saisissait d’un coup le drame de notre terre, ce terrible péché qui salit tout et défigure les enfants de Dieu. Pénitence ! Prière ! Pour les pécheurs… Allons nous, tout comme Bernadette nous y mettre ? Ah si nous pouvions nous aussi voir la tristesse sur le visage de Marie !

Pratique : Offrir une peine de notre journée… pour les pécheurs.

Vendredi 14 février : Mémoire de Saint Valentin

Car vous l’avez prévenu des plus douces bénédictions ; vous avez mis sur sa tête une couronne de pierres
précieuses.
Tiré de la liturgie de la Messe de saint Valentin.

On ne sait presque rien de saint Valentin, prêtre romain, martyr au milieu du 3ème siècle. Une basilique en son honneur fut érigée à Rome au milieu du 4ème siècle, et il devint extrêmement célèbre – et il l’est encore aujourd’hui – comme saint patron des amoureux… qui en ont certainement bien besoin d’un ! Une des légendes qui entoure l’histoire de saint Valentin raconte qu’un jour, Valentin, en entendant se disputer deux fiancés qui passaient juste devant son jardin, était sorti à leur rencontre une rose à la main, pour la leur donner et les inviter à la paix. Rasséréné par les paroles du saint, le jeune couple était alors revenu quelques temps plus tard chez Valentin pour lui demander de bénir leur mariage et se promettre un amour éternel !

Je ne sais pas ce que vaut cette histoire bien romantique… Mais ce que je sais, c’est que les amoureux ont besoin d’un peu plus d’une rose pour s’aimer en vérité ! A ce propos, voici quelques conseils aux amoureux. Ils ne sont pas de moi, mais adaptés de Mère Teresa… Qu’est ce qui est : Le jour le plus beau? Aujourd’hui. La racine de tous les maux? L’égoïsme. La pire défaite? Le découragement. Les meilleurs professeurs? Les enfants. Le premier devoir? Communiquer. Le pire défaut? La mauvaise humeur. Le plus mauvais sentiment? La rancœur. Le plus beau cadeau? Le pardon. Ce qui est indispensable? La famille. Le meilleur accueil? Le sourire. La force la plus grande? La foi. La chose la plus belle? L’amour… Une famille qui prie est une famille unie ! Bonne fête aux amoureux !

Pratique : Prions pour ceux qui se marieront dans l’année !

Jeudi 13 février : De la férie

Profitons des prochains jours de férie pour expliquer les paroles de la sainte Vierge à Lourdes.

Que nous soyons miséricordieusement délivrés pour la gloire de votre nom ! Tiré de la liturgie du jour.

Le jeudi 18 février 1858, c’est la troisième apparition de la belle dame qui a beaucoup souri et fait des signes de la main, mais enfin, n’a encore rien dit ! Ce jeudi, pour la première fois, la Dame va parler. Bernadette lui présente une écritoire qu’elle avait préparé d’avance, et lui demande d’écrire son nom. Cette demande fait rire la dame qui lui répond : Ce n’est pas nécessaire. Et elle ajoute : Voulez-vous avoir la grâce de venir ici pendant quinze jours ? Bernadette dit oui tout de suite. Et la Dame continue : Je ne vous promets pas de vous rendre heureuse en ce monde mais dans l’autre. Cette belle dame parlera le patois de Bernadette, d’une voix fine et douce précisera-t-elle.

On ne sait pas bien ce qui a fait rire la sainte Vierge. Peut-être le décalage entre la demande d’un écrit officiel et la simplicité des apparitions… Mais ce qui a vraiment fait couler le plus d’encre, c’est la dernière parole de Marie, bien mystérieuse : Je ne vous promets pas de vous rendre heureuse dans ce monde, mais dans l’autre… ça sonne un peu dur, vous ne trouvez pas ? C’est ce que l’on répond souvent à ceux qui nous disent une vérité qui nous dérange… Dans ce monde où nous rencontrons tous les peines, les séparations, le péché, les maladies, les deuils, Marie veut nous donner l’espérance. Tout passe, nous dit elle, mais vous, vous êtes destinés au bonheur qui ne finit pas ! Y croyons-nous ?

Pratique : Offrir nos peines du jour au Seigneur

Mercredi 12 février : Les 7 saints fondateurs des Servites de Marie

Faisons l’éloge de ces hommes illustres que sont les fondateurs de notre famille. Tiré de la liturgie du jour.

Au 13° siècle, sept nobles florentins, après une apparition de la sainte Vierge, décidèrent de se retirer de la société pour mener une vie plus sainte. Des enfants qui les croisèrent, impressionnés par la profondeur de leur vie, les appelèrent spontanément les serviteurs de la Vierge Marie, nom qui leur est resté par la suite. Ils revêtirent un habit noir et voulurent méditer les douleurs de la Passion de Jésus ainsi que celles de Marie au Pied de la Croix. Ils se dévouèrent comme missionnaires dans les pays chrétiens, obtinrent des conversions magnifiques et renouvelèrent la ferveur. L’ordre religieux qu’ils fondèrent eut un rayonnement considérable dans toute l’Italie puis tous les pays chrétiens. Les sept fondateurs furent enterrés dans le même tombeau, entouré d’une grande vénération.

Au sujet de ces saints le bréviaire fait cette profonde remarque : Un seul amour de véritable fraternité et de vie religieuse commun les avait unis, un seul tombeau les renferma quand ils furent morts, un seul culte populaire leur fut décerné. C’est donc l’unité qu’ils avaient entre eux qui nous impressionne aujourd’hui ! C’est si beau une famille unie, sans violence ni dans les gestes ni dans les paroles. C’est si beau une communauté religieuse où les membres veillent les uns sur les autres. C’est si beau un village ou un quartier où chacun est prêt  à aider son voisin. Mais ce n’est pas si facile que cela à réaliser… Pour y arriver il faut d’abord rechercher en quoi soi-même on peut être pénible aux autres. Et enfin prendre l’habitude du sacrifice de ses idées et habitudes au profit de la communauté. Ici comme en tant d’autres endroits, le bonheur se gagne à la pointe de l’épée !

Pratique : Faire un sacrifice pour ceux avec qui nous vivons

Mardi 11 février : Fête des apparitions de la Vierge Marie à Lourdes

Vous êtes toute belle, ô Marie, et en vous il n’y a pas la tache originelle. Tiré du trait de la Messe.

Le 11 février 1858 eût lieu la première apparition de la sainte Vierge Marie à Lourdes. Cette date deviendra la journée consacrée aux malades. Lisons le récit qu’écrivit sainte Bernadette elle-même : J’avais commencé à ôter mon premier bas, quand tout à coup j’entendis une grande rumeur pareille à un bruit d’orage. Je regardai à droite, à gauche, sur les arbres de la rivière. Rien ne bougeait; je crus m’être trompée. Je continuai à me déchausser, lorsqu’une nouvelle rumeur, semblable à la première, se fit encore entendre. Oh! Alors, j’eus peur et me dressai. Je n’avais plus de parole et ne savais que penser, quand, tournant la tête du côté de la Grotte, je vis à une des ouvertures du rocher un buisson, un seul, remuer, comme s’il avait fait grand vent. Presque en même temps il sortit de l’intérieur de la Grotte un nuage couleur d’or, et peu après une Dame jeune et belle, belle surtout, comme Je n’en avais jamais vu, vint se placer à l’entrée de l’ouverture au-dessus du buisson. Aussitôt elle me regarda, me sourit et me fit signe d’avancer, comme si elle avait été ma mère. La peur m’avait passé, mais il me semblait que je ne savais plus où j’étais. Je me frottais les yeux, je les fermais, je les ouvrais, mais la Dame était toujours là, continuant à me sourire et me faisant comprendre que je ne me trompais pas. Sans me rendre compte de ce que je faisais, je pris mon chapelet dans ma poche et me mis à genoux. La Dame m’approuva par un signe de tête et amena elle-même dans ses doigts un chapelet qu’elle, tenait à son bras droit. Lorsque je voulus commencer le chapelet et porter ma main au front, mon bras demeura comme paralysé, et ce n’est qu’après que la Dame se fut signée que je pus faire comme elle. La Dame me laissa prier toute seule; elle faisait bien passer entre ses doigts les grains de son chapelet, mais elle ne parlait pas; et ce n’est qu’à la fin de chaque dizaine qu’elle disait avec moi: Gloria Patri, et Filio, et Spiritui Sancto. Quand j’eus fini de réciter mon chapelet, la Dame me fit signe d’approcher. Mais je n’ai pas osé. Alors elle rentra à l’intérieur de la roche et le nuage disparut avec elle. « La Dame avait l’air d’une jeune fille de seize à dix-sept ans, aux yeux bleus. Elle était vêtue d’une robe blanche, serrée à la ceinture par un ruban bleu glissant le long de la robe. Elle portait sur sa tête un voile blanc, laissant à peine apercevoir ses cheveux, retombant ensuite en arrière jusqu’au dessous de la taille. Ses pieds étaient nus, mais couverts par les derniers plis de la robe sauf à la pointe où brillait sur chacun d’eux une rose jaune, épanouie. Les grains de son chapelet étaient blancs et la chaîne d’or brillante comme les deux roses des pieds. Je n’en ai jamais vu de semblable, ça brillait comme de l’or et bien plus encore. »

Tout est touchant à Lourdes. La sainte Vierge toute jeune et souriante, le signe de Croix lent et fait avec respect, et la Vierge Marie qui accompagne de sa prière le chapelet de Bernadette. Marie est tout aussi attentive à nos chapelets, et dire que nous oublions si souvent de le réciter !

Pratique : Faire notre signe de la Croix de façon respectueuse.

Lundi 10 février : Sainte Scholastique

O Dieu, qui, pour faire connaître la vie innocente de la bienheureuse Vierge Scholastique, avez fait entrer au ciel son âme sous la forme d’une colombe, accordez-nous, par ses mérites et ses prières, de vivre dans l’innocence, de telle sorte que nous méritions d’arriver aux joies éternelles. Oraison de la Messe de sainte Scholastique.

Scholastique était la sœur de saint Benoît, le patriarche des moines d’occident. Elle vécut au début du 5° siècle. Elle s’était consacrée à Dieu depuis son enfance et devint religieuse à l’école de son frère. A son sujet, saint Grégoire le grand, au deuxième livre de ses dialogues, nous raconte l’histoire suivante : Saint Beanoît avait la touchante coutume de venir une fois par an passer la journée avec sa sœur de sang, et de s’entretenir avec elle des joies du ciel. Au cours d’une de ces journées, comme le soir arrivait, Scholastique demanda à son frère de rester toute la nuit pour profiter de leurs discussions. Saint Benoît se refuse de manquer à la règle en étant absent une nuit entière du monastère. Alors sans dire un mot sainte Scholastique se mit à prier, et en un instant, un orage terrible se déclencha qui obligea saint Benoît à  rester là toute la nuit selon le vœu de sa sœur. Trois jours après saint Benoît vit l’âme de sa sœur monter au ciel sous la forme d’une colombe. Il vint alors chercher son corps et le fit mettre dans le tombeau qu’il avait préparé pour lui-même.

Une jolie colombe, toute pure, et allant tout droit au Ciel. Voilà ce que devraient être nos âmes ! Pour cela rien de compliqué. Il suffit de prier de tout son cœur et de servir Dieu là où Il nous a placé. Si nous pouvons suivre cette sagesse qui nous est proposée !

Pratique : Remercions Dieu de le connaître, c’est une grande grâce…

Dimanche 9 février : 5° dimanche après l’Epiphanie

Laissez-les croître jusqu’à la moisson…

C’est un peu fort de café, cette histoire ! Dans l’Évangile de ce jour, une parabole que Notre Seigneur nous raconte pour nous faire comprendre les mystères du Royaume de Dieu, le monde est décrit comme un champ dans lequel ont été répandu de bonnes puis de mauvaises graines. Et quand on demande au Maître du champ, le Seigneur, ce qu’il faut faire de tout cette mauvaise herbe qui menace d’étouffer le froment, Il répond : Laissez-les croître jusqu’à la moisson… Tout de même ! Que notre monde soit comme un champ bouleversé, un vrai champ de bataille, est assez évident. Que la mauvaise graine soit bien présente et qu’elle étouffe consciencieusement ceux qui veulent le Royaume de Dieu, c’est tous les jours qu’on le constate… Mais qu’il faille laisser tout en l’état en attendant la fin du monde ! Comment accepter une telle parole ?

Et pourtant… si détruire tout le mal parait attrayant, le Seigneur nous a averti du danger de cette tentation fondamentaliste : Vous risqueriez d’arracher le bon grain avec l’ivraie… Avec de tels raisonnements, nous aurions bien vite lapidé sainte Marie-Madeleine et le bon larron, en plus de la femme adultère… Et avec des tels raisonnement qui subsisterait ? qui peut prétendre être absolument un bon grain ? Que les bons supportent donc les méchants, nous dit saint Augustin, mais que les méchants se convertissent et imitent les bons ! … et pour arriver aux jours heureux, ne blasphémons point en traversant les jours malheureux. Alors, est-ce vraiment le grain de bonté, le Royaume de Dieu, qui pousse en nous ?

Pratique : Aujourd’hui, nous veillerons à éviter toute plainte.