Vendredi 9 juin : De la férie

Dans la suite de la Fête-Dieu, parlons un peu de la communion… Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi en lui. Tiré de l’évangile de la fête du Très saint Sacrement.

Selon la remarque profonde de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, le Seigneur ne vient pas dans l’Hostie pour rester dans un ciboire, tout doré soit-il, mais bien plutôt pour venir dans notre âme! C’est le mystère de la communion : l’union étonnante du Seigneur avec notre âme ! Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, encore elle, nous a laissé une description étonnante de sa première communion : Ce fut un baiser d’amour, je me sentais aimée, et je disais aussi :  » Je vous aime, je me donne à vous pour toujours ». Ce jour-là … Thérèse avait disparu, comme la goutte d’eau qui se perd au sein de l’océan … toute la joie du Ciel venant dans un cœur… Pour sainte Thérèse la communion est donc un envahissement de l’amour de Dieu ! Envahissement qui la fera d’ailleurs beaucoup grandir spirituellement…

Et pourquoi alors nos communions nous changent si peu nous-mêmes ? Sainte Catherine de Sienne nous donnera la réponse. Elle eut un jour une vision, elle voyait sortir de l’église les « communiants » portant un cierge. Certains d’entre eux ne portaient rien et semblaient dans l’obscurité, d’autres portaient un tout petit cierge avec une petite flamme, d’autres un gros cierge avec une immense flamme. Elle comprit que si le Seigneur, de son coté, donnait tout son Amour, en revanche les cœurs des hommes, par leur tiédeur, empêchaient souvent cet amour de porter du fruit…

Pratique : Se préparer à ses communions par l’offrande totale de nous-mêmes.

Jeudi 8 juin : Fête du Très saint Sacrement

C’est une vérité proposée aux chrétiens, que le pain devient la chair et le vin le sang du Christ. Tiré de la liturgie du jour.

Quel beau jour que celui de la fête Dieu et des premières communions ! Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus s’en souvenait avec une immense émotion, et le saint Curé d’Ars, de son coté, voulait que toute la paroisse participe à la procession ! Pour y arriver, il avait même embauché les grands jeunes d’Ars, peu enclins à la piété, en leur demandant de mettre des pétards tout au long du parcours ! Les saints ont de ces audaces… Les amoureux de la liturgie, dont vous faites partie, ne manqueront pas de méditer ces jours prochains les merveilleuses prières composées par saint Thomas d’Aquin pour cette fête. De l’avis de tous les liturgistes ce sont des pures merveilles, un vrai monument d’art, de culture, de théologie et de piété !

Remarquez qu’avec l’Eucharistie, Notre Seigneur Jésus Christ a trouvé le moyen de répondre spirituellement aux besoins fondamentaux de tous les hommes. Nous avons besoin de manger ? l’Hostie nourrit notre âme ! Nous avons besoin d’ami, d’une compagnie ? Quelle meilleure que celle de Jésus dans l’Eucharistie ? Nous avons besoin d’amour et de protection d’espérance ? Une communion, bien faite, nous apporte la force et tout l’Amour de Dieu ! Même le plus tiède des chrétiens devrait se réjouir en ce jour qui nous apporte tant, et gratuitement ! Ah, si nous avions la foi, si nous étions bien pénétrés de la présence de Notre-Seigneur qui est là sur nos autels avec ses mains pleines de grâces, cherchant à les distribuer, avec quel respect nous serions en sa sainte présence ! Saint Curé d’Ars

Pratique : Passons un moment devant le Saint-Sacrement

Mercredi 7 juin : De la férie

Pourquoi vois-tu le fétu dans l’œil de ton frère, sans apercevoir la poutre qui est dans ton œil ? Tiré de la liturgie du jour.

En ce jour, nous célébrons la Messe du 1er dimanche après la Pentecôte, appelée autrefois le « dimanche de la miséricorde », qui ne se célèbre plus qu’en semaine, à cause de la fête de la très sainte Trinité. Mais comme amoureux et disciples de la liturgie, vous aurez à cœur de connaître cette Messe dont les textes sont très beaux, de l’avis de tous les liturgistes ! Avec cette Messe, nous avons quitté le temps pascal et sommes entré dans le temps ordinaire, le temps après la Pentecôte. Et, dans ce temps, l’Eglise nous parle du combat quotidien des chrétiens, église militante dans ce monde !

Et coté combat, ça commence fort avec un uppercut de Jésus qui, à travers la fameuse paille et la poutre, nous signale combien notre jugement peut être mauvais ! Pourtant nous en sommes si fier de notre jugement ! On y est même très attaché… Sans voir combien nous pouvons être injustes ! Combien de fois rumine sur les injustices qu’on nous a faites, et même pendant des années… En revanche, nous attachons généralement peu d’importance aux indélicatesse que nous faisons aux autres ! Pensant qu’ils sont tout de même bien sensible de se vexer pour si peu… Et si nous mettions un peu d’ordre et d’évangile dans nos jugement intérieurs ? N’affirmer que des choses certaines, n’aller pas soupçonner le mal avant de l’avoir constaté, être prompt à excuser les autres et savoir demander pardon… En plus du bon Dieu, votre entourage vous en remercie d’avance !

Pratique : Lire les texte de la Messe

Mardi 6 juin : Saint Norbert

faites, nous vous en supplions, qu’aidés de ses mérites, nous puissions, grâce à votre secours, mettre en pratique ce qu’il a enseigné par ses paroles et par ses œuvres... Tiré de la liturgie de la Messe.

Norbert naquit en fin du 11° siècle. Issu d’une famille aisée, et quoiqu’il fut clerc dans l’Église, il mena d’abord une vie mondaine. Mais un jour qu’il allait à cheval, un orage se déclencha et la foudre tomba juste devant lui. Il tomba de sa monture et il crut entendre une voix qui lui reprochait sa vie passée. Devant ce signe, Norbert restait libre, mais il choisit dorénavant d’être fidèle au Seigneur… Il donna ses biens aux pauvres, pratiqua une vie pénitente et consacrée à la prédication de la parole de Dieu. Avec 13 compagnons, il fonda pour ce même but un nouvel ordre dans le diocèse de Laon, au lieu dit « Prémontré ». L’ordre dit « des Prémontrés », qui suivait la règle de saint Augustin, était né. Il se propagera de façon merveilleuse, participant à un profond renouveau de l’Eglise. Nommé plus tard archevêque de Magdebourg, il se dévoua pour la cause de l’Eglise. Il mourut le 11 juin 1134 à Magdebourg.

 Tout comme saint Norbert, le choix de la direction de notre vie dépend de nous… Mais reste à savoir, particulièrement au moment de notre mort, ce que nous voudrions avoir accompli ! Si nous savions écouter la parole de Dieu, nous aurions sans doute la réponse…

 Pratique: Pourquoi ne pas relire l’Evangile des talents (Mt 25, 14-30), celui de la Messe d’aujourd’hui…

Lundi 5 juin : Saint Boniface

Leur nom vivra de génération en génération. Que les peuples racontent leur sagesse, et que l’assemblée publie leurs louanges. Tiré de la liturgie du jour.

Boniface naquit en Angleterre vers la fin du VII° siècle et s’appelait d’abord Winfried. Attiré par la vie religieuse, il entra jeune au monastère. Ordonné prêtre à 30 ans, il ressenti l’appel pour les missions, c’est-à-dire, à l’époque, à partir annoncer la foi aux Germains. Il commença une première mission en Frise qui fut un échec. Il revint à son monastère où il fut élu abbé, charge qu’il résilia bientôt, poussé par le désir de repartir évangéliser. Il rencontre à Rome le Pape Grégoire II qui le renomme « Boniface », « le bienfaisant » et le confirme dans l’envoi auprès des Germains. Il part en mission en Thuringe, Saxe et finalement Frise avec grand succès. Bientôt, il est sacré évêque et responsable de toute la Germanie, immense territoire ! Il sera l’apôtre incessant de toute cette région, convertissant de nombreux païens et sacrant Pépin comme roi des Francs. A l’âge de 80 ans, apprenant que les Frisons étaient revenus à l’idolâtrie, il repartira là-bas en mission, tout en pressentant sa mort prochaine (il emmena avec lui son linceul…). Il fut massacré par des frisons païens le 5 juin 1756, et fut enterré au monastère de Fulda. Les allemands ont une grande vénération pour leur apôtre, encore de nos jours…

Comme le souligne la liturgie, nous avons en Boniface un de ces immenses apôtres, rempli du feu de l’Esprit-Saint que le Seigneur donne parfois, avec bonté, à son Eglise. Voir saint Boniface repartir à 80 ans en mission, nous remplit de confusion, nous qui sommes si tièdes pour parler de la foi ! Que saint Boniface mette en nos âmes l’amour de nos frères dans les ténèbres, et fasse de nous d’authentiques missionnaires là où nous sommes !

Pratique: Prier pour ceux que nous croiserons aujourd’hui

Dimanche 4 juin : Fête de la Très sainte Trinité

Gloire soit au Père, au Fils et au Saint-Esprit ! Acclamation la plus fréquente de la liturgie !

La liturgie de l’Eglise consacre le premier dimanche après la Pentecôte à fêter particulièrement la Très sainte Trinité. Ce sont des chrétiens de France et de Belgique du début du X° siècle qui commencèrent à populariser cette dévotion en composant une Messe. Mais Rome refusa d’appliquer cette pratique, car pour elle, tous les jours et spécialement les dimanches, honorent la Très Sainte Trinité ! Il fallut attendre le 14° siècle pour que le Pape de l’époque (un français…) accepte cette célébration dans le calendrier, et nous en profitons donc aujourd’hui !

Un Dieu en trois personnes, quel mystère ! Ce dogme fascine et impressionne tant les théologiens chevronnés que les mystiques. Pour vous en dire quelque chose, j’ai donc appelé à l’aide l’ami qui nous accompagne tout au long de ce mot spirituel, et qui est le patron des curés du monde, le saint Curé d’Ars ! Voilà ce qu’il expliquait à ses fidèles d’Ars : Une âme pure fait l’admiration des Trois Personnes de la Sainte Trinité. Le Père contemple son ouvrage : « Voilà donc ma créature ! », le Fils, le prix de son sang – on connaît la beauté d’un objet au prix qu’il a coûté -, le Saint Esprit y habite comme dans un temple. Le saint Curé nous pousse donc a une relation avec chacune des personnes de la sainte Trinité… Parler au Père, comme à un père qui nous aime. Considérer Jésus comme notre plus grand ami. Vouloir aussi que le Saint-Esprit nous inspire tout particulièrement. Quel programme ! Pour cela il faut être une âme pure, souligne le saint Curé, c’est-à-dire qui cherche, plus que tout, la plus grande gloire de Dieu !

Pratique : Dire plusieurs fois dans la journée, l’acclamation « Gloire au Père »…

Samedi 3 juin : Samedi de Pentecôte

Jésus prêchait dans les synagogues de Galilée. Tiré de l’évangile du jour.

Le samedi des quatre-temps de Pentecôte était, autrefois, un jour où l’on ordonnait les nouveaux prêtres. Parlons alors du service de l’Eglise !

C’est magnifique de méditer combien le Saint-Esprit veut embraser les cœurs des hommes. C’est superbe de lire les exploits des saints missionnaires des temps passés. C’est nécessaire de souhaiter une nouvelle évangélisation pour notre époque, car celui qui ne progresse pas, se condamne à court terme… Mais, par pitié, n’en restons pas là ! Ne nous contentons pas d’une vision romantique de l’apostolat remplie de bons sentiments ! Il faut agir, c’est-à-dire s’engager ! Si des jeunes, garçons ou filles, comprennent que l’Eglise a besoin d’apôtres, qu’ils entrent dans les séminaires et les couvents ! Si ce n’est pas leur vocation, qu’ils fondent une famille et s’y dévouent sérieusement ! Où sont les familles nombreuses d’autrefois, signes de la générosité des parents ? Et pour ceux qui ne seraient ni consacrés à Dieu, ni chargés d’une famille, pourquoi ne pas s’engager dans une œuvre évangélisatrice ? Partout j’entends dire qu’on manque de bénévoles dans les paroisses, de catéchistes, de visiteurs de personnes malades ou âgées, et même d’argent ! Où sont les donateurs ? Jésus prêchait dans les synagogues de Galilée. Loin de tout romantisme, Jésus nous a laissé un exemple de dévouement au quotidien. En cette fin de temps pascal, posons nous sincèrement la question de ce que nous faisons pour l’Eglise !

Pratique : Choisir un dévouement pour l’Eglise.

Vendredi 2 juin : Vendredi de Pentecôte

Dieu de miséricorde, donnez à votre Église, nous vous en prions : que rassemblée par le Saint-Esprit, elle ne soit troublée en aucune façon par les attaques ennemies. Tiré de la liturgie du jour.

L’Esprit-Saint n’agit pas seulement dans le monde pour appeler tous les hommes à devenir chrétiens, il agit tout aussi puissamment dans l’Eglise. Autrefois on apprenait par cœur cette question de catéchisme : Que fait le Saint-Esprit dans l’Eglise ? Vous connaissez certainement la réponse, car vous êtes des chrétiens bien formés au catéchisme ! Le Saint-Esprit garde l’Eglise dans la vérité, la dirige, la sanctifie et la soutient dans ses luttes. Le Saint-Esprit est un peu comme un capitaine à la barre du navire, comme un jardinier penché sur les plantes de son jardin, comme un entraineur qui encourage son équipe. C’est un chef qu’on ne voit pas, qu’on a même du mal à discerner devant les misères des hommes qui constituent l’Eglise, mais Il est là, c’est ainsi, et Il est toujours fermement à son poste ! Quelle affirmation à la face de ce monde qui refuse de voir en l’Eglise autre chose qu’un groupement humain parmi tant d’autres !

Nous ne l’avons absolument pas mérité, mais par une immense grâce de Dieu, nous avons été admis dans cette Eglise et sommes maintenant sous l’influence bienfaisante de cet l’Esprit d’Amour. Pleurons les péchés commis dans l’Eglise, et travaillons à changer les choses qui ne sont pas évangéliques, mais veillons à ne jamais la critiquer ! Comme nous souhaiterions que tous y rentrent pour leur plus grand profit !

Pratique : Un sacrifice pour l’Eglise

Jeudi 1er juin : Jeudi de Pentecôte

Envoyez votre Esprit et ils seront créés, et vous renouvellerez la face de la terre ! Tiré de la liturgie du jour.

Tous les symboles de la Pentecôte sont très clairs. Ils indiquent tous que le Saint-Esprit n’est pas là pour se tourner les pouces, mais pour gagner tout l’univers. En un mot que les paresseux et les tièdes s’écartent, vous allez voir ce dont est capable la troisième personne de la sainte Trinité ! Vous voyez les flammes ? C’est que ça va chauffer ! Vous entendez le coup de vent ? ça va déménager ! Vous écoutez les paroles des apôtres qui semblent comme ivres de la présence du Saint-Esprit ? Tous les peuples les comprendront ! Et bientôt les apôtres vont se répandre dans le monde entier, et à leur parole, les peuples vont se convertir.

L’histoire se reproduira souvent… Combien de fois on verra des régions chrétiennes et ferventes envoyer des missionnaires pour évangéliser des contrées encore païennes, au prix de grands efforts et d’une générosité incroyable… Ce sont les plus belles pages de l’histoire de l’Eglise ! Dans son enfance, Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus se passionnait pour les récits des missionnaires de son temps qu’on pouvait lire dans les annales de la propagation de la foi. Et elle épargnait quelques sous pour pouvoir donner à l’œuvre des missions ! Cet enfant comprenait ce que voulait l’Esprit-Saint, la conversion du monde ! Avons nous aussi cet esprit missionnaire ? Alors sans doute l’Esprit-Saint nous illumine…

Pratique : Faire dire une Messe pour que la foi se répande.

Mercredi 31 mai : Mercredi de Pentecôte

Flecte quod est rígidum, fove quod est frígidum, rege quod est dévium. Pliez ce qui est raide, échauffez ce qui est froid, redressez ce qui dévie ! Tiré de la liturgie du jour.

Le Saint Curé d’Ars aimait parler du Saint-Esprit. Le dominicain Lacordaire, prédicateur tellement renommé qu’on montait sur les confessionnaux de la cathédrale Notre Dame de Paris pour trouver une place pour pouvoir l’écouter, vint un jour à Ars. Et il fut stupéfait d’entendre le saint Curé parler du Saint-Esprit au cours d’un catéchisme. Il n’avait jamais entendu de telles choses ! Un curé réputé ignorant parlait mieux de la foi que des savants blanchis dans l’étude de la théologie. Sans se douter à quel point cela pouvait le concerner, voilà un exemple des enseignements du saint curé sur le Saint-Esprit : Ceux qui sont conduits par le Saint Esprit ont des idées justes. Voilà pourquoi il y a tant d’ignorants qui en savent plus long que les savants. Quand on est conduit par un Dieu de force et de lumière, on ne peut pas se tromper. Comme ces lunettes qui grossissent les objets, le Saint Esprit nous fait voir le bien et le mal en grand. On voit la grandeur des moindres actions faites pour Dieu et la grandeur des moindres fautes. Un chrétien qui est conduit par le Saint Esprit n’a pas de peine à laisser les biens de ce monde pour courir après les biens du ciel. Il sait faire la différence. L’œil du monde ne voit pas plus loin que la vie… L’œil du chrétien voit jusqu’au fond de l’éternité. N’oublions pas ces vérités profondes. Comme une mère dévouée l’accomplit dans sa maison, le Saint-Esprit fait le ménage dans notre âme. Tout ce qui n’est pas droit, juste, ou ce qui est tiède, sera tout naturellement corrigé. Du moins si nous prions le Saint-Esprit de nous montrer la vérité !

Pratique : Récitons la prière du Veni Creator ou une autre prière au Saint-Esprit