Dimanche 1er janvier : Jour octave de Noël

Chantez au Seigneur un chant nouveau, car il a fait des merveilles !Tiré de la liturgie du jour.

Qui pense que l’église catholique est triste ? Qui croit que pour être chrétien il faut renoncer à la joie ? Bien au contraire, et plus que tous, l’église catholique a le sens de la fête. La preuve en est donnée aujourd’hui puisque l’église ne fête pas simplement Noël le 25 décembre, mais encore pendant les 8 jours qui suivent ! Qui de vous ose faire la fête pendant 8 jours, je vous le demande ?

Dans la Messe d’aujourd’hui, le jour octave de Noël, l’église reprend ses exclamations joyeuses du jour de Noël, et y ajoute une pensée spéciale pour la Vierge Marie et raconte encore tout ce qui s’est passé le 8° jour après la naissance de Jésus : la circoncision et l’imposition du nom de Jésus, ce qui développe encore notre méditation de l’immense événement de Noël. Ce jour octave coïncide toujours avec le 1er janvier, le premier jour de l’année. Aujourd’hui l’église nous demande de chanter ou réciter le Veni Creator, l’invocation au Saint-Esprit pour implorer les bénédictions de Dieu sur toute l’année. Eternelle optimiste, l’église sait que l’année qui vient peut être bien meilleure que celle qui vient de s’achever. Et pourquoi donc ? D’abord parce qu’elle connaît la force de la grâce de Dieu. Ensuite parce que la grâce de Noël vient de nous renouveler tous. Enfin parce que le Seigneur qui apporte la récompense n’a jamais été si proche ! Alors Chantez au Seigneur un chant nouveau, car il a fait des merveilles ! A vous de jouer !

Pratique : Réciter le Veni Creator

Samedi 31 décembre : Dans l’octave de Noël

Les bergers s’en retournèrent, glorifiant et louant Dieu de tout ce qu’ils avaient entendu et vu… Tiré de l’Évangile du jour

La reconnaissance n’étouffe pas les hommes habituellement. Jésus le souligne plusieurs fois dans l’Évangile… Mais là, les bergers sont plein de reconnaissance de ce qu’ils ont eu la chance de voir. Pensez donc, rien moins que le Sauveur du monde, attendu depuis des siècles ! Et qui, en plus a envoyé un ange pour les convier en premier à cet événement unique dans l’histoire de l’humanité ! Alors ils chantent la gloire de Dieu et ils le louent de tout leur cœur. Que de merveille pour ces humbles !

Il est impossible de manquer les grandes grâces de Dieu dans notre vie, elles sont si touchantes ! Mais il est fréquent de négliger les plus petites, celles qui ne se voient pas et qui pourtant remplissent notre quotidien. La journée nouvelle que le Seigneur nous donne, les gens qui nous aiment et nous sont fidèles, la santé dont nous jouissons, la prière régulière que nous avons peut-être réussi à programmer dans notre journée. Tout cela, et j’en oublie bien d’autres, sont des cadeaux que Dieu a voulu nous donner dans sa bonté. L’Église demande, spécialement en finissant notre année que nous remerciions Dieu pour toutes ces grâces reçues, et oubliées souvent ou considérées comme normales et dues. L’Église accorder une indulgence plénière à qui chante ou récite le 31 décembre, dans une église ou un oratoire, l’hymne « Te Deum » en action de grâces. S’il n’était pas récité dans notre église ou si nous n’avions pas possibilité de nous y joindre, n’oublions pas de le réciter nous même en conclusion de ce jour !

Pratique : Réciter le Te Deum

Vendredi 30 décembre : Dans l’octave de Noël

Marie, Elle, conservait avec soin toutes ces choses, les méditant dans son cœur. Tiré de l’Évangile du jour.

On devine les sentiments qui agitaient le cœur de Marie. D’un coté comme toutes les mamans du monde, elle était tendue vers son enfant. Elle cherchait à savoir s’il avait faim ou soif ou demandait un peu d’affection. Elle notait les moindres détails de sa vie et Elle conservait toutes ces choses dans son cœur… D’un autre coté,  Elle savait que cet Enfant était Dieu venu sur terre, qu’Il était son Créateur qui se révélait à Elle comme à tous. Alors son adoration devait être bien profonde, et elle méditait dans son cœur tous les événements qui entouraient on berceau. Comment ne pas comprendre le message, qu’à peine né, envoyait l’Enfant-Jésus ? Ainsi Dieu aimait par dessus tout la pauvreté de la crèche, la simplicité des bergers, les cœurs purs et incroyablement disponibles de Joseph et surtout Marie !

Tout comme la sainte Vierge, tout comme les bergers, apprenons à méditer. Ne nous laissons pas avoir par ce monde bruyant et qui zappe tout le temps ! Méditons la grâce de Noël, méditons la chance d’avoir connu les paroles et les actions de notre Dieu, méditons toutes les grâces qu’Il nous a accordé dans notre vie. Que la sainte Vierge nous guide vers l’essentiel qui rend tellement heureux.

Pratique : Un temps de méditation dans une église.

Jeudi 29 décembre : Dans l’octave de Noël

tous ceux qui les entendirent furent dans l’admiration de ce que leur avaient dit les bergers. Tiré de l’évangile du jour.

Puisque l’Eglise le donne à notre méditation, nous parlerons, en ces jours de férie, des bergers de la crèche. Ceux qui ont eu la chance d’avoir une manifestation de Dieu en sont sortis transformés. Sainte Catherine Labouré, qui avait vu la sainte Vierge à la rue du bac étonnait ses sœurs par sa manière de dire le chapelet. Alphonse Ratisbonne qui avait aussi vu la sainte Vierge à Rome avait, en un instant, compris tous ses péchés et l’immense bonté de Dieu. On le retrouva sanglotant et répétant : Je l’ai vue ! Et il se consacra à Dieu. Les bergers aussi furent transformés. On en connaît rien de leur vie et l’histoire n’a même pas retenu leur nom. Après l’apparition des anges et la vision de l’Enfant-Jésus, ils ont sans doute repris leur vie de bergers, simple et tranquille. A un détail prêt… Leur parole touchait ceux qui les entendaient ! 

Combien de fois faudra-t-il le répéter ? On ne donne que ce qu’on a ! On ne peut donner aux autres quelque chose de l’amour de Jésus si on ne le vit pas un peu dans son cœur. On ne peut émerveiller les autres des bontés incroyable de Dieu si on ne les a pas goûtées. On ne peut parler correctement de Jésus si on ne prie pas ! Si nous pouvions retenir cette leçon des bergers et devenir des êtres transformés, des priants, des fidèles de la crèche et de sa beauté !

Pratique : Veiller à garder le silence dans ce temps de Noël et penser à la crèche…

Mercredi 28 décembre : Les saints Innocents

Notre âme s’est échappée comme un passereau du filet des chasseurs. Le filet a été brisé et nous avons été délivrés. Tiré de la liturgie du jour.

Les saints Innocents sont ces enfants du coin de Bethléem massacrés par Hérode en lieu et place de Jésus-Christ. On estime à une vingtaine ces pauvres victimes. Pour avoir donné leur vie à cause de Notre-Seigneur, leur drame s’est changé en récompense : ils ont reçu la palme du martyre. Le premier témoignage de leur fête en Occident est au 5° siècle. En leur honneur il était coutume, au Moyen-âge, d’admettre les enfants en ce jour dans le chœur des cathédrales. Dans les couvents, bien souvent, les novices commandent aujourd’hui aux anciens ! Les saints Innocents nous donnent deux grandes leçons. D’abord à ceux qui penseraient un peu vite que tout le monde est bon et gentil, la vérité brutale apparaît. Non l’homme n’est pas si bon que cela quand on touche ses intérêts, quand on lui demande un effort de conversion et d’humilité. Quand Jésus descend sur cette terre, il n’y trouvera pas que des bergers fidèles et des rois mages généreux… La deuxième leçon, est que la providence de Dieu guide toutes choses. A vue humaine, l’histoire des saint Innocent n’est que celle d’un massacre épouvantable, un gigantesque échec de l’humanité, comme on en compte tant dans notre histoire. Mais la réalité est toute autre. Ces enfants qui ont versé leur sang pour Jésus sont entré tout droit dans le paradis. Leur âme s’est échappée comme un passereau du filet du chasseur, comme le dit magnifiquement la liturgie. Et ils sont maintenant dans une joie indescriptible, protégeant ceux qui les prient, demandant sans doute au Seigneur qu’il sorte de la lumière des plus violents épisodes de notre pauvre terre. Qu’ils nous donnent de ne jamais désespérer de notre monde, et de le regarder avec les yeux de Dieu !

Pratique : Confier au Seigneur et aux saints Innocents, les blessures de cette vie

Mardi 27 décembre : Saint Jean Apôtre

Celui-ci est Jean, qui se reposa pendant la cène sur la poitrine du Seigneur : bienheureux Apôtre, à qui furent révélés de célestes secrets ! Antienne des vêpres de la fête de saint Jean.

Né en Galilée, fils de Zébédée et Salomé, frère de saint Jacques le Majeur, et pêcheur de son état, saint Jean fut d’abord disciple de saint Jean-Baptiste avant de devenir un apôtre de Jésus. Et il fut un apôtre de premier plan ! Membre du cercle restreint des intimes à qui le Seigneur révélait ses plus grands secrets, il s’appellera lui-même : Celui que Jésus aimait ! Il reposera sur sa poitrine le soir du jeudi saint, sera présent au pied de la Croix, et recevra Marie comme Mère, et pour nous tous. Il écrivit le quatrième évangile, qui proclame très clairement la divinité de Jésus-Christ… Saint Jérôme rapporte qu’à la fin de sa vie, Jean ne cessait de répéter aux chrétiens Aimez vous les uns les autres ! Au point que les fidèles, lassés de ce radotage, lui demandèrent pourquoi il répétait toujours la même chose. Saint Jean répondit : C’est la parole du Seigneur et elle suffit ! Il fut évêque d’Ephèse et mourut plus que centenaire.

A la fin de chaque Messe de l’année et comme Evangile de la Messe du jour de Noël, on lit le début de l’Evangile de saint Jean, Au commencement était le Verbe… Dans ce texte saint Jean y parle avec admiration de son premier maître saint Jean Baptiste, mais qui cependant n’était rien en comparaison de Jésus, le Verbe de Dieu qui a pris chair pour venir vivre avec nous. A tous les hommes de la terre qui viendront après lui, saint Jean annoncera cette nouvelle extraordinaire : Dieu le Fils est venu sur terre, Il est venu nous éclairer de sa lumière et de son amour ! Accepterons nous cette visite ou la refuserons nous ? De cette réponse dépend la lumière de notre vie…

Pratique : Un acte de foi et d’amour envers Jésus venu pour nous le jour de Noël !

Dimanche 25 décembre : Fête de Noël

Voici que je vous annonce une grande joie qui sera pour tout le peuple, il vous est né aujourd’hui, dans la ville de David, un Sauveur, qui est le Christ Seigneur. (Tiré de l’évangile de la Messe de minuit).

En suivant l’exemple des chrétiens de Jérusalem, l’église célèbre trois Messes le jour de Noël ! En effet, en terre sainte, on célébrait la Messe pendant la nuit à la grotte de Bethléem, là où était né Jésus ! Après cela, on revenait à pied à Jérusalem qu’on atteignait au point du jour, et on célébrait une Messe en arrivant. Enfin on se réunissait encore pour la grande liturgie solennelle du jour ! Les trois Messes ont gardé leur nom : Messe de minuit, Messe de l’aurore, et Messe du jour. La Messe de la nuit insiste sur cette vérité que Jésus-Christ est Dieu, la Messe de l’aurore met plutôt en valeur son humanité, et la Messe du jour, sa royauté sur tous les hommes. Si l’on n’a pas l’occasion d’assister à toutes ces Messes, du moins qu’on lise ces textes magnifiques et qu’on profite de la richesse de la liturgie !

Tout est touchant à Noël, la crèche, les chants de Noël, les moments d’amitié… Je vous annonce une grande joie pour tout le peuple… Que cet enfant apporte de belles choses ! Décidément, Dieu veut nous toucher. Il vous est né un Sauveur… Il choisit alors de se manifester comme un enfant qui a besoin de tendresse pour vivre, complètement livré aux hommes. Cela brisera-t-il nos cœurs de pierre ? Quand comprendrons nous que Dieu veut l’amour de tous ses enfants ? Si nous pouvions rechercher l’intimité avec Lui, comme notre vie serait transformée ! Chers amis, je vous souhaite un saint et joyeux Noël, rempli d’amour, de prière, et de tendresse pour notre si beau Dieu !

Pratique : Pensons à manifester notre affection à tous nos proches

Samedi 24 décembre : Vigile de Noël

Aujourd’hui, vous saurez que le Seigneur va venir et qu’il nous sauvera. Et demain matin, vous le verrez dans sa gloire. Tiré de la liturgie du jour.

Le 24 décembre, la liturgie de l’Eglise est très riche ! Nous célébrons tout d’abord la vigile de Noël la matin. La Messe de la vigile est une préparation à la fête imminente de Noël. On lit à l’Evangile le songe de saint Joseph avec le conseil de l’ange  : Ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, car ce qui est né en Elle vient du Saint-Esprit. Elle va mettre au monde un Fils et tu lui donneras le nom de Jésus, car c’est Lui qui sauvera son peuple de tous ses péchés ! Avertis par l’Eglise, nous sommes donc prêt à accueillir le Sauveur. Dés le soir, nous célébrons la Messe de la nuit de Noël. C’est donc une des rares occasions de l’année, ou nous reprenons l’antique coutume de la veillée, à travers l’assistance à une Messe tardive. On veille quand on accompagne quelqu’un de cher, quand on attend une grande nouvelle, quand une joie immense habite notre âme… Alors comment ne pas veiller ce soir pour célébrer la venue de notre Seigneur ? Heureux ce serviteur que le Maître à son arrivée trouvera veillant, en vérité je vous le dis, il l’établira sur tous ses biens… La veillée de Noël a été chère au cœur de tous nos pères, elle doit être encore précieuse chez nous aujourd’hui. En cette nuit soyons fidèles à ces trois choses : Un vrai moment de prière reconnaissante auprès de la crèche, un acte de pardon pour tous ceux qui nous ont blessé, et en gardant la joie authentique d’une fête chrétienne !

Pratique : N’oublions pas d’écarter toute rancune de nos cœurs !

Vendredi 23 décembre : De la férie

Ô Emmanuel, notre Législateur et notre Roi, espérance et salut des nations : Venez nous sauver, Seigneur, notre Dieu             Antienne O du 23 décembre

La liturgie du temps avant Noël nous amène une particularité : les grandes antiennes  » O ! « . Chaque jour à Vêpres, depuis le 17 jusqu’au 23 décembre, ceux qui récitent le bréviaire disent une courte phrase (une antienne) qui redit l’émerveillement de l’Église devant la venue de l’Enfant-Dieu. O Emmanuel… ! O Sagesse… ! O Adonaï… ! Il y a une antienne différente chaque jour mais commençant toujours pas le « O » de l’admiration…

Avons nous bien conservé notre admiration devant le Seigneur ? Voilà quelques années, j’enseignais la foi à un jeune issu d’une famille athée et d’un quartier difficile, et qui se préparait pourtant au baptême. Un jour qu’il était éprouvé, il me dit que depuis qu’il se préparait au baptême, tout allait mal dans sa vie ! Avant il vivait comme il voulait, maintenant il devait faire des efforts contre ses défauts. Son « amie », n’acceptant pas son chemin de foi, l’avait quitté. Il devait encore subir l’incompréhension voire l’hostilité de son milieu professionnel, et les catholiques n’étaient pas toujours fraternels à son égard ! « la totale » comme disent les jeunes aujourd’hui… Je lui demandait alors s’il avait envie de renoncer à son baptême. Immédiatement, il me dit avec conviction : non! et ses yeux exprimaient qu’il n’aurait voulu pour rien au monde abandonner la vérité qu’il avait entrevue, ni renoncer à l’émerveillement qui était le sien devant l’amour du Seigneur pour lui… A l’approche de Noël, l’esprit d’émerveillement nous gagne. Ce n’est pas tant les cadeaux et les décorations qui sont importants, c’est plutôt la famille, les amis, le sentiment qu’une vraie douceur peut exister dans nos vies. Accueillir cet émerveillement, c’est accueillir le sourire de l’Enfant-Jésus qui se pose sur l’humanité !

Pratique : Prions aujourd’hui pour tous les membres de la famille, surtout les plus isolés et les plus éprouvés.

Jeudi 22 décembre : De la férie

Voici qu’a été accompli tout ce qui fut dit par l’ange à la Vierge Marie ! Tiré de la liturgie du jour. Et voici un dernier conte de Noël…

C’était à Bethléem à la pointe du jour. L’étoile ve­nait de disparaître, le dernier pèlerin avait quitté l’étable, la Vierge avait bordé la paille, l’enfant allait dormir enfin. Mais dort-on la nuit de Noël?… Doucement la porte s’ouvrit, poussée, eut-on dit, par un souffle plus que par une main, et une femme parut sur le seuil, couverte de haillons, Si vieille et Si ridée que, dans son visage couleur de terre, sa bou­che semblait n’être qu’une ride de plus. En la voyant, Marie prit peur, comme si ç’avait été quelque mauvaise fée qui entrait. Heureusement Jésus dormait ! L’âne et le bœuf mâchaient paisi­blement leur paille et regardaient s’avancer l’étrangère sans marquer plus d’étonnement que s’ils la connais­saient depuis toujours. La Vierge, elle, ne la quittait pas des yeux. Chacun des pas qu’elle faisait lui sem­blait long comme des siècles. La vieille continuait d’avancer, et voici mainte­nant qu’elle était au bord de la crèche. Grâce à Dieu, Jésus dormait toujours. Mais dort-on la nuit de Noël?… Soudain, il ouvrit les paupières, et sa mère fut bien étonnée de voir que les yeux de la femme et ceux de son enfant étaient exactement pareils et brillaient de la même espérance. La vieille alors se pencha sur la paille, tandis que sa main allait chercher dans le fouillis de ses haillons quelque chose qu’elle sembla mettre des siècles en­core à trouver. Marie la regardait toujours avec la même inquiétude. Les bêtes la regardaient aussi, mais toujours sans surprise, comme si elles savaient par avance ce qui allait arriver. Enfin, au bout de très longtemps, la vieille finit par tirer de ses hardes un objet caché dans sa main, et elle le remit à l’enfant. Après tous les trésors des Mages et les offrandes des bergers, quel était ce présent? D’où elle était, Marie ne pouvait pas le voir. Elle voyait seulement le dos courbé par l’âge, et qui se courbait plus encore en se penchant sur le berceau. Mais l’âne et le bœuf, eux, le voyaient et ne s’étonnaient toujours pas. Cela encore dura bien longtemps. Puis la vieille femme se releva, comme allégée du poids très lourd qui la tirait vers la terre. Ses épaules n’étaient plus voûtées, sa tête touchait presque le chaume, son visage avait retrouvé miraculeusement sa jeunesse. Et quand elle s’écarta du berceau pour regagner la porte et dis­paraître dans la nuit d’où elle était venue, Marie put voir enfin ce qu’était son mystérieux présent. Ève (car c’était elle) venait de remettre à l’enfant une petite pomme, la pomme du premier péché (et de tant d’autres qui suivirent !). Et la petite pomme rouge brillait aux mains du nouveau-né comme le globe du monde nouveau qui venait de naître avec lui. Jérome et Jean Tharaud

Pratique : Visiter la crèche