Diùanche 15 mars : 3° dimanche de Carême

Tout royaume divisé contre lui-même part à sa ruine…

Cela vous paraîtra sans doute bizarre, mais j’ai un peu pitié de ces pharisiens de l’Evangile. Qu’est ce qu’ils se font ramasser par notre Seigneur ! Ils viennent avec leurs sourires mielleux, tordus dans leurs pensées, échafaudent des mauvais coups, et espèrent vraiment mettre Jésus dans l’embarras ! Mais vous savez à qui vous parlez, là ? C’est le Fils de Dieu, la deuxième personne de la sainte Trinité, qui est devant vous ! Il voit le fond de vos cœurs comme en plein jour, et possède toute la sagesse du monde. C’est vraiment plié d’avance… D’ailleurs ces attaques n’auront qu’un temps, viendra vite le moment, comme le dit avec sobriété l’Evangile, où personne n’osait plus l’interroger…

Profitons de l’impudence de ces pharisiens pour méditer la réponse de Jésus, si pleine de sagesse. Tout royaume divisé contre lui-même part à sa ruine… Comme c’est bien vu ! Pays, famille, communauté… partout où s’installe la division, les guerres fratricides, la perte du bien commun, c’est l’explosion qui est bien vite à prévoir.

Mais au fait, n’est-ce pas vrai également pour ces pharisiens et pour chacun d’entre nous ? Ne sommes nous pas des êtres divisés ? Divisés entre la bonté et le péché, entre l’envie d’héroïsme et le rappel de nos misères, entre notre désir d’aimer Dieu, et nos sombres compromissions avec le diable… Alors nous sommes en danger de ruine, nous aussi, l’avons nous compris ? Avons nous compris que nous avons absolument besoin d’un homme fort, de Jésus, notre espérance ? Que nous avons besoin de la prière, de la confession, de la communion ? si nous pouvions comprendre, durant ce carême que tout royaume divisé contre lui-même part à sa ruine…

Pratique : Prions pour tous les malades de l’épidémie de coronavirus

Samedi 14 mars : De la férie

Il faut te réjouir, mon fils, parce que ton frère était mort et qu’il est revenu à la vie ; parce qu’il était perdu, et qu’il est retrouvé. Tiré de la liturgie

Un dernier reproche, plus rare, mais qu’on peut entendre au sujet de l’accusation des péchés, c’est que cela doit bien soûler le prêtre d’entendre tout cela ! Ne doit on pas craindre de le déranger ?

Alors par pitié, chers fidèles, si vous aimez vos prêtres, surtout demandez leur de vous confesser, et  régulièrement même ! Quelle joie pour le pasteur de donner la grâce de Dieu à ses brebis ! J’avoue franchement que cela m’agace passablement d’entendre dans l’Eglise, des prêtres et des évêques s’interroger à longueur de temps sur leur mission. A quoi sert un prêtre ? Quelle est sa mission ? Pourquoi est-il envoyé ? Et patati, et patata… Que de temps gaspillé ! Que de conférences inutiles… Mais qu’ils confessent ! Et ils comprendront tout de suite pourquoi ils sont envoyés. Pour purifier et sanctifier leur peuple ! N’était-ce pas le labeur quotidien du saint curé d’Ars et de tant de curés d’autrefois ? D’où vient qu’on a arrêté de confesser aujourd’hui ? Les péchés seraient ils disparus de la face de la terre ? Le diable aurait il pris des vacances ? Prions et travaillons pour qu’on retrouve au plus vite, dans notre Eglise, l’habitude de la confession fréquente, pour le plus grand bien et la plus grande paix des âmes ! Il faut te réjouir, mon fils, parce que ton frère était mort et qu’il est revenu à la vie ; parce qu’il était perdu, et qu’il est retrouvé.

Pratique : De quand date notre dernière confession ?

Vendredi 13 mars : De la férie

Seigneur, délivrez mon âme des lèvres injustes et de la langue trompeuse. Tiré de la liturgie du jour

Autre inquiétude qu’on entend souvent, au sujet de la confession : Je ne sais pas bien expliquer mes péchés ! Ou bien : j’ai toujours peur de n’être pas bien compris… C’est évident que le moment de l’accusation est un moment de grande émotion, alors on peut évidemment s’embrouiller un peu, être partagé entre le remords, la honte et le souci de vérité. L’Eglise demande d’ailleurs aux confesseurs de faire tout ce qu’ils peuvent pour aider le pénitent et lui rendre plus facile l’accusation des péchés. Sans aller jusqu’à féliciter ceux qui s’accusent, ils doivent se montrer compréhensifs, doux, et patients !

Rappelons tout de même l’enseignement de l’Eglise sur les péchés douteux, cachés ou oubliés. Un péché qu’on a oublié d’accuser sans négligence de sa part, est un péché pardonné, si on en avait le remords. Si c’était un péché mortel, on devrait simplement le redire lors d’une prochaine confession, sans plus. En revanche, si l’on a caché volontairement un péché en confession, non seulement on n’en obtient pas le pardon, mais on peut se rendre coupable d’un nouveau péché. Dans ce cas, toute la confessions serait à refaire, et on devrait y ajouter qu’on a dissimulé volontairement une faute grave lors de la précédente confession. Pour les péchés mortels douteux, le mieux est de les accuser comme douteux, mais on peut même ne pas les accuser du tout, car l’Eglise n’oblige que la confession des péchés mortels certains… Donc pas de scrupule à ce sujet !

En fait, il nous est demandé surtout une grande simplicité et une grande confiance, car au delà du prêtre, nous parlons à celui qui nous aime comme un Père… Seigneur, délivrez mon âme de la langue trompeuse !

Pratique : Veillons aujourd’hui à la franchise dans nos paroles !

Jeudi 12 mars : De la férie

Seigneur, pardonnez-nous nos péchés : de peur qu’on ne dise parmi les nations : Où est leur Dieu ? Tiré de la liturgie du jour.

Voilà une plainte qu’on entend souvent chez ceux qui se confessent régulièrement : Pourquoi me confesser ? Je dis toujours les mêmes choses ! Alors à quoi bon se confesser ?

Répondons en trois parties… D’abord si on arrêtait de se confesser, cela n’apporterait aucune solution au problème de nos péchés ! Bien plus, on devrait craindre une nette aggravation de ces péchés qui ne seraient alors plus du tout combattus !

Deuxième réponse, c’est plutôt rassurant de ne pas avoir de nouveaux péchés à chaque confession, vous ne pensez pas ? Quand on accuse ses péchés, ce n’est pas comme un nouveau roman ou un nouveau film, la surprise n’est pas du tout nécessaire, et l’effet dramatique auprès du confesseur n’est pas vraiment souhaitable… En fait la raison pourquoi nos péchés sont souvent les mêmes à chaque confession, vient du fait que nos défauts, tout comme nos qualités, sont assez stables. Ils ne changent pas en un instant, mais suite à des efforts répétés. Laissez donc de coté la créativité à ce sujet…

Enfin, dernière réponse, ne nous y trompons pas, la confession pardonne les péchés et donne envie d’avancer vers Dieu, mais elle ne supprime pas tous les efforts ! Encore une fois, pour vraiment changer de vie, il faut répéter les actes contraires à nos défauts. C’est un labeur qui peut prendre des années, et que le Seigneur, clairement, nous demande. Sachez, en tous cas que vous n’avez pas de meilleure alliée que la confession fréquente qui vous redonne à chaque fois l’envie d’avancer ! N’arrêtons pas de nous confesser, de peur que devant le spectacle lamentable de notre médiocrité, les païens ne disent Où est leur Dieu ?

Pratique : Demandons à Dieu le courage pour tout le carême !

Mercredi 11 mars : De la férie

Je crierai vers vous, Seigneur ; ne gardez pas le silence à mon égard, de peur que je ne sois semblable à ceux qui descendent dans la fosse. De la liturgie du jour

Cela vous étonnera-t-il ? L’Eglise donne même quelques conseils à ceux qui accusent leurs péchés en confession. Elle demande principalement que la confession soit humble et prudente. Qu’est ce à dire ?

Personne n’imagine qu’on puisse venir raconter ses péchés pour se vanter ! Mais dire que l’accusation doit être humble, signifie qu’elle doit manifester notre tristesse du péché et notre honte de l’avoir commis. Les saints ont été souvent surpris par le peu de repentir que manifestaient les pénitents. Un jour un pénitent, peut-être un peu satisfait de lui, conclut sa confession au saint Curé d’Ars par ces mots Je n’ai fait que cela ! La réponse fut immédiate, Quoi, vous n’avez fait que cela ! Que voudriez vous avoir fait de plus ? Le péché, même léger, ne faisait pas rire les saints…

Pour ce qui est de la prudence dans l’accusation, cela veut dire qu’on doit d’abord éviter de révéler les péchés des autres, autant que possible ! Mais aussi, et ce point est important, ne pas raconter de détails inutiles. Si l’on a vu un film immoral, inutile d’en raconter les détails au confesseur, merci pour lui ! Dire simplement j’ai vu un film immoral est largement suffisant !

En tous ces détails, qui ont leur importance, se manifeste la maternité de l’Eglise qui voudrait tellement guider ses enfants au mieux jusque dans le cœur de Dieu plein de miséricorde et qui ne souhaite rien tant que de pardonner à ses enfants !

Pratique : Prions pour que tous les membres de notre famille retrouvent le chemin de la confession

Mardi 10 mars : De la férie

Lorsque je criais vers le Seigneur, Il a exaucé ma voix contre ceux qui m’entouraient pour me perdre ! De la liturgie du jour

Venons-en à la question qui fâche tout le monde ! L’objection la plus forte pour éviter de se confesser. Pourquoi y a-t-il besoin de dire ses péchés ? Dieu veut-il notre humiliation ? Il est au courant de tout, pourquoi ne suffit-il pas de Lui demander pardon dans l’intime de son cœur ? On pourrait encore demander pardon au prêtre pour tous ses péchés, mais sans avoir besoin de dire ceux ci précisément… C’est pourtant bien cela que nous demande l’Eglise ! Regretter ses péchés devant Dieu dans l’intime de son cœur, est absolument nécessaire avant de se confesser. Mais, il faut un peu plus, il faut encore les accuser au prêtre.

Pour bien comprendre cette demande de l’Eglise, réfléchissez à ceci : J’ai lu parfois des récits de soldats qui avaient participé à des atrocités pendant la guerre. Bien souvent ils éprouvaient le besoin, quand la mort arrivait, de les dire à ceux qui l’entourait et en demander pardon. Dire une faute, c’est une manière pour nous, pauvres hommes, de la chasser de notre cœur. C’est tellement lourd le péché ! Quelle terreur de penser qu’on peut rester des années durant avec une faute grave sur la conscience ! Qu’on en porte le poids, qu’on en soit rongé, sans faire la démarche de s’en libérer !

Le Seigneur qui connaît bien nos cœurs d’hommes a voulu que dans son Eglise on puisse se libérer vraiment de ses fautes. Au prix d’une humiliation, certes, mais d’une humiliation qui libère et guérit ! Lorsque je criais vers le Seigneur, Il a exaucé ma voix contre ceux qui m’entouraient pour me perdre !

Pratique : Comme la sainte Vierge l’a demandé à Lourdes, prions pour les pécheurs

Lundi 9 mars : De la férie

Seigneur notre Dieu, …nous avons péché, nous avons commis l’iniquité. Prière de Daniel dans l’épitre d’aujourd’hui

Nous avons péché ! Le prophète Daniel ne craint pas de proclamer son péché ! C’est justement ce que l’Eglise demande à ceux qui vont se confesser, qu’il disent, qu’ils accusent au prêtre, les péchés qu’ils ont commis !

Précisons bien ce qui nous est demandé, pour éviter toute erreur sur ce sujet délicat. Quand nous nous confessons, nous devons accuser tous les péchés mortels dont on est coupable avec le nombre et l’espèce. Qu’est ce que cela veut dire ? Un péché mortel, c’est une désobéissance grave à la loi divine, en étant conscient du mal qu’on commet, et en voulant tout de même désobéir. Par exemple un baptisé qui manque volontairement et sans raison une Messe du dimanche commet un péché grave. De même celui qui vole une grosse somme d’argent sans grave nécessité. Si la faute est moins importante, par exemple un mensonge pour se tirer d’affaire, ou un excès de table, ce sont des péchés qu’on appelle véniels. Le nombre à accuser, c’est le nombre de fois qu’on a commis un péché mortel, par exemple, si j’ai manqué volontairement deux Messes du dimanche, je dois accuser ces deux Messes manquées. L’espèce du péché, c’est le type de péché qui a été commis. Il ne suffit donc pas de dire : J’ai commis trois péchés graves. Mais il faut dire, par exemple, j’ai manqué deux fois la Messe du dimanche sans raison, et ai volé une grosse somme d’argent. On doit encore préciser les circonstances qui rendraient notre péché beaucoup plus grave. Pour les péchés véniels, il n’est pas nécessaire de les accuser, mais on recommande de les accuser eux aussi, de façon plus simple, pour notre progrès spirituel.

L’Eglise nous demande donc un effort de franchise et de vérité dans ce sacrement, ce qui est bien difficile et humiliant. Elle entoure aussi cette démarche de toute la discrétion possible. Ainsi il est recommandé de se confesser dans l’intimité d’un confessionnal. Et le prêtre est tenu à un secret absolu sur tout ce qu’il entend, sous peine d’excommunication ! Comme une mère aimante, l’Eglise traite avec douceur ses enfants malades. Elle voudrait tellement les mener au Seigneur infiniment miséricordieux, qui peut seul leur rendre l’extraordinaire beauté de leur âme !

Pratique : Prions pour tous ceux qui hésitent à se confesser.

Une erreur de programmation a fait manquer l’envoi de samedi dernier. Je le met donc en annexe pour ceux qui voudraient profiter de ce texte…

O Dieu, notre protecteur, abaissez vos regards sur nous qui sommes écrasés sous le poids de nos maux, afin que, par l’effet de votre miséricorde, nous servions avec un esprit libre. De la liturgie du jour.

Comme vous l’aurez remarqué à travers les citations de ces mots spirituels, de nombreux textes des Messes du carême parlent de la contrition. C’est dire combien elle est importante aux yeux de l’église. Comme nous devrions travailler à l’obtenir ! Pour nous encourager encore, regardons ce qu’elle produit dans l’âme.

Au début, c’est évidemment de la tristesse, comment être joyeux en regardant nos péchés et essayant de les regretter ? Mais après, les conséquences sont vraiment merveilleuses pour nous. J’en citerai trois vraiment précieuses ! D’abord une guérison intérieure. Un péché bien pleuré ne donne pas envie de recommencer… La tradition rapporte que saint Pierre pleurait dès qu’il entendait le chant du coq. Cela lui rappelait le souvenir cuisant du jour où il avait trahi son maître. Il n’aurait recommencé pour rien au monde ! Mais il avait bien pleuré cette faute… Les rechutes dans le péché, après une confession, ne viennent-elles pas souvent de ce qu’on a pas pris le temps de bien regretter ? Ensuite une plus grande bonté pour les autres. C’est bien connu, celui qui a été pauvre dans sa vie comprend les pauvres. Celui qui a souffert comprend ceux qui sont dans la peine. Et celui qui pleure ses péchés comprend la fragilité de ses frères et il est plein de compassion. Dans l’épître aux hébreux, saint Paul rappelle que les prêtres compatissent pour ceux qui pèchent, car eux-mêmes connaissent leur fragilité… Enfin, la paix de l’âme. Notre Seigneur Jésus Christ nous a dit Lui-même qu’il pouvait, Lui seul, donner la vraie paix. Comment ne la donnerait-il pas aux courageux qui essaient de quitter leur péchés pour venir à Lui ? O Dieu, notre protecteur, abaissez vos regards sur nous qui sommes écrasés sous le poids de nos maux, afin que, par l’effet de votre miséricorde, nous servions avec un esprit libre.

Pratique : Lire le psaume 50, le « miserere », tant repris en carême dans la liturgie !

Dimanche 8 mars : 2° dimanche de Carême

Il fut transfiguré devant eux ! Tiré de l’évangile du jour.

C’est assez rare, mais de temps en temps l’Evangile ressemble un peu aux films de science fiction avec effet spéciaux… J’imagine la visite de l’ange Gabriel à Marie, cela devait être quelque chose tout de même, d’ailleurs l’évangile nous dit que Marie fut un peu surprise ! Le baptême de Jésus devait être encore étonnant. A peine l’eau qui coule sur Jésus et on entend la voix du Père et le Saint-Esprit qui flotte au dessus de lui à la manière d’une colombe… impressionnant ! Aujourd’hui, c’est encore le cas puisque Jésus apparaît plein de lumière, entouré de Moïse et d’Elie, la nuée les enveloppe et la voix du Père se fait entendre… Mais la différence avec les films fantastiques tellement appréciés aujourd’hui, c’est que là, tout est réel ! Saint Pierre n’a pas besoin de se frotter les yeux, la joie immense qu’il ressent est si extraordinaire… Il n’a plus qu’un désir, de planter là quelques tentes et de profiter longtemps de la merveille qu’il lui est donné de voir de ses yeux ! N’est elle pas belle cette lumière du Ciel ? Ne sont ils pas sympathiques nos frères du Ciel, Moïse et Elie. Et tout ce bonheur… Tout cela n’en vaut-il pas la peine ?

Notre mère l’Eglise a mis cet évangile au début de ce carême. Parce qu’elle sait que dés que l’on parle d’efforts, de sacrifices, on se décourage tellement vite… On devient calculateur, est-ce que ça vaut vraiment la peine de se lancer dans la pénitence ? Les découragements et les échecs arrivent déjà, à peine notre effort commencé… Alors oui souvenons nous que cela en vaut vraiment la peine. Reste une toute petite chose à faire, bien petite au regard de toutes ces merveilles… reprendre fidèlement nos efforts de carême !! il fut transfiguré devant eux !

Pratique : Reprendre nos résolutions sans plus attendre

Vendredi 6 mars : Vendredi des quatre-temps de Carême

Est ce que je veux la mort de l’impie, dit le Seigneur Dieu, et non plutôt qu’il change de conduite et qu’il vive ! Tiré de l’évangile du jour

Est ce que je veux la mort de l’impie ? nous demande Dieu. C’est pourtant bien ainsi que cela se passe sur terre ! Essayez d’expliquer à un agent de ne pas vous donner d’amende après un excès de vitesse ! Vous allez perdre vos points, et quelques euros, et c’est tout… Essayez de ne pas payer les impôts après un redressement fiscal, c’est peine perdue. Mais pour Dieu c’est différent, Lui ne veut pas la punition de celui qui pourtant la mériterait. Il préfère le pardon, Il est ainsi fait… Il est d’une justice qui connaît notre faiblesse et d’une miséricorde infinie. Nous devons absolument savoir cela et joindre à notre contrition la confiance en Dieu, la certitude qu’Il est prêt à nous pardonner si nous le demandons. Souvenons nous toujours de ce beau principe de théologie : Dieu ne s’écarte pas plus de l’homme que l’homme ne s’écarte de Dieu ! Vous revenez, même un tout petit peu, vous commencez à demander pardon, et Dieu accourt, car Il n’attend qu’une chose, le retour de son enfant. N’oublions pas dans toute nos contritions d’ajouter la confiance en Dieu !

…plutôt qu’il change de conduite et qu’il vive ! Voilà encore une autre chose à ajouter à notre contrition, c’est la résolution de changer de vie. On l’appelle aussi le ferme propos. Comment pourrait on à la fois demander pardon pour nos péchés et y rester volontairement ! Même si nous avons pris par de mauvaise habitude, même si l’ennemi du genre humain, j’ai nommé le diable, nous murmure à l’oreille que cela ne sert à rien, et que nous retombons toujours… Demandons quand même pardon au Seigneur ! Et ajoutons simplement que, même si nous savons notre faiblesse, nous aimerions tellement ne plus recommencer, avec son aide. Cela Lui suffit ! Est ce que je veux la mort de l’impie, dit le Seigneur Dieu, et non plutôt qu’il change de conduite et qu’il vive !

Pratique : N’oublions pas dans notre prière de dire notre confiance en Dieu

Jeudi 5 mars : De la férie

Je serai dans la tribulation, Seigneur, si je ne connaissais vos miséricordes ; mais c’est vous qui avez dit : Je ne veux pas la mort du pécheur, mais plutôt qu’il se convertisse et qu’il vive. De la liturgie du jour.

Savez vous qu’avant de devenir la grande sainte qui réforma le Carmel, sainte Thérèse d’Avila vécut des années dans la tiédeur ? Mais un jour de l’année 1553, elle passe près d’une statue touchante de Jésus, représenté ligoté et sanglant. Elle est comme foudroyée, et écrira : Au souvenir de l’ingratitude dont j’avais payé tant d’amour, je fus saisie d’une si grande douleur qu’il me semblait sentir mon cœur se fendre. Je tombai à genoux près de mon Sauveur, en versant un torrent de larmes, et je le suppliai de me fortifier enfin de telle sorte que je ne l’offense plus désormais.

Voila ce qu’on appelle la contrition parfaite ! Thérèse d’Avila regrette ses péchés parce qu’ils ont offensé Dieu ! La contrition imparfaite est très utile pour nous sortir du péché, mais elle n’y suffit pas à elle seule et elle est vraiment douloureuse. La contrition parfaite, quand à elle, obtient le pardon de tous les péchés, et elle est pleine d’amour de Dieu ! Cette contrition parfaite n’est pas du tout réservée aux grands saints, tout chrétien peut la faire naître en lui s’il médite ses péchés en face de la bonté de Dieu, et surtout s’il médite les souffrance que Jésus a vécu sur la Croix pour obtenir ce pardon pour nous.

Profitons des chemins de Croix qui existent certainement près de chez nous, pour y participer. Quel bonheur si nous avions la contrition parfaite, ce regret de nos fautes si rempli d’amour de Dieu ! Je serai dans la tribulation, Seigneur, si je ne connaissais vos miséricordes ; mais c’est vous qui avez dit : Je ne veux pas la mort du pécheur, mais plutôt qu’il se convertisse et qu’il vive.

Pratique : Faire, au moins en esprit quelques stations du chemin de la Croix