Lundi 12 août : saint Claire

Claire naquit à la fin du 12° siècle d’une illustre famille à Assise en Ombrie. Entendant prêcher François, elle fut touchée et quitta tout pour le suivre le 18 mars 1212. Elle devint alors la première religieuse franciscaine et fut la confidente de saint François. Saint François la conduisit à l’Eglise saint Damien où elle dirigea bientôt une communauté de vierges dont elle fut, par obéissance, la supérieure pendant 41 ans.  L’austérité de la vie de Claire était impressionnante : Elle ne mangeait rien trois jours par semaine et pratiquait deux rigoureux carêmes par an, au pain et à l’eau. Elle était profondément attachée à la pauvreté, à l’exemple de son père saint François et lutta longuement, y compris contre le Pape de l’époque pour garder le privilège de la pauvreté la plus absolue pour elle et ses sœurs. On rapporte plusieurs miracles dans sa vie, dont le plus célèbre est qu’alors que son monastère était assiégé par les Sarrasins elle pris dans ses mains le ciboire avec la sainte Eucharistie et s’écria : Seigneur, implora-t-elle, ne livrez pas aux bêtes sauvages les âmes qui, vous louent (Ps 73). Protégez vos servantes que vous avez rachetées de votre sang précieux ! On entendit alors une voix qui disait :  Je vous garderai toujours ! Et les sarrasins prirent alors la fuite ! Elle mourut le 12 août 1253, en 1850 sous le souverain Pontife Pie IX, on exhuma son corps parfaitement conservé près de 600 ans après sa mort…

C’est un sermon et l’exemple de la vie de saint François qui amenèrent Claire à suivre le Seigneur. Sommes nous assidus à lire l’Evangile, la vie des saints et les livres parlant de spiritualité ? Ils renferment de quoi nous enthousiasmer et pourraient même nous convertir une bonne fois pour toutes…

Pratique : Pensons à préparer notre fête de l’Assomption par une prière ou une lecture sur la Vierge Marie

Dimanche 11 août : 9° dimanche après la Pentecôte

Voyant la ville, Il pleura sur elle…

J’ai eu la joie de passer, il y a peu, en pèlerinage à Ars, le village du saint Curé. Cela m’a rappelé l’histoire de cette dame qui raconta un jour qu’elle s’était confessée au curé d’Ars. Alors qu’elle énumérait ses péchés, celui-ci se mit à pleurer. Au bout d’un moment, un peu choquée, elle lui dit : Mais mon Père, ne pleurez pas, ce ne sont pas vos péchés, ce sont les miens ! Et le saint curé de répondre : Moi, je pleure parce que vous, vous ne pleurez pas assez !

Il me semble qu’il se passe la même chose dans l’Evangile de notre Messe d’aujourd’hui : Nous sommes impressionnés de voir Notre Seigneur pleurer sur Jérusalem… mais c’est pour nous qu’Il manifeste cette profonde tristesse ! Nous qui nous accommodons si facilement du mal. Nous qui  jugeons être un grand malheur des choses réellement futiles. Nous qui ne nous préoccupons pas assez de notre salut. Alors que les larmes du Seigneur amollissent nos cœurs endurcis, et nous rappellent ce que la sainte Vierge enseignait aux enfants de Fatima : nous avons tous l’incroyable pouvoir de consoler notre Dieu !

Pratique : Pensons à réparer le mal dont nous sommes témoins, au moins par une prière.

Samedi 10 août : saint Laurent

La fête de saint Laurent était la deuxième solennité romaine après celle les apôtres saint Pierre et saint Paul, et de nombreuses églises de Rome lui sont dédiées. Laurent vécut au 3° siècle. Premier diacre du Pape Sixte II, il avait pour charge l’administration des biens de l’Eglise romaine, ce qui était un poste d’importance considérable (beaucoup de premiers diacres devinrent Papes au cours de l’histoire). Il fut mis à mort pendant la persécution de l’empereur Valérien (253-260) qui recherchait particulièrement à éliminer les membres de la hiérarchie sacerdotale et cherchait aussi à récupérer l’argent de l’Eglise. Son martyr très impressionnant est relaté par des sources très anciennes et marquera des générations de chrétiens :

Laurent fut arrêté et pendant sa captivité il convertit à la foi son gardien saint Hippolyte. Le préfet de Rome lui demanda alors de donner les biens de l’Eglise. Celui-ci demanda deux jours pour les apporter et il vint avec la troupe des pauvres et des malades auxquels il avait tout distribué et il dit : voilà les trésors de l’Eglise ! Il fut alors torturé et brulé sur un grill ardent, et il raillait ses bourreaux en disant : Tu peux me tourner maintenant, mon corps est assez cuit de ce coté ! plus tard il ajouta : Me voici enfin suffisamment cuit, tu peux manger ! puis il se tourna vers le Seigneur en rendant grâces : Je vous remercie, Seigneur de m’avoir admis à votre porte ! et il rendit l’esprit. Sur son tombeau s’élève une des sept basiliques patriarcales de Rome : la basilique saint Vincent hors-les-murs.

Il ne nous est habituellement pas demandé des sacrifices aussi grands qu’à saint Laurent, mais veillons au moins à garder le sourire, même dans les moments pénibles…

Pratique : La paix et la bonne humeur en tous temps

Vendredi 9 août : Vigile de saint Laurent

Délaissant la vigile de saint Laurent, je préfère aujourd’hui vous donner quelques texte savoureux du saint Curé d’Ars, ils sont vraiment à connaître !

Sur le prêtre : Si nous n’avions pas le sacrement de l’Ordre, nous n’aurions pas Notre Seigneur. Qui est-ce qui l’a mis là, dans le tabernacle ? Le prêtre. Qui est-ce qui a reçu notre âme à son entrée dans la vie ? Le prêtre. Qui la nourrit pour lui donner la force de faire son pèlerinage ? Le prêtre. Qui la préparera à paraître devant Dieu, en lavant cette âme pour la dernière fois dans le sang de Jésus-Christ ? Le prêtre, toujours le prêtre. Et si cette âme vient à mourir [à cause du péché], qui la ressuscitera, qui lui rendra le calme et la paix ? Encore le prêtre… Après Dieu, le prêtre c’est tout ! Le prêtre ne se comprendra bien que dans le ciel…

Sur la prière : Mes enfants, vous avez un petit cœur mais la prière l’élargit et le rend capable d’aimer Dieu. La prière est un avant goût du ciel, un écoulement du paradis. Elle ne nous laisse jamais sans douceur…

On en voit qui se perdent dans la prière comme le poisson dans l’eau, parce qu’ils sont tout au bon Dieu. Oh que j’aime ces âmes généreuses ! …

Ceux qui ne prient pas se courbent vers la terre, comme une taupe qui cherche à faire un trou pour s’y cacher. Ils sont tout terrestres, tout abrutis, et ne pensent qu’aux choses du temps…

Celui qui ne prie pas est comme un de ces oiseaux pesants, qui ne peuvent s’élever dans les airs ; s’ils volent un peu, ils retombent aussitôt et, grattant la terre, ils s’y enfoncent, s’en couvrent la tête, et semblent ne prendre plaisir qu’à cela. Celui qui prie, au contraire, est un aigle intrépide, qui plane dans l’air et semble toujours se rapprocher du soleil. Voilà le bon chrétien sur les ailes de la prière…

Sur l’amour de Dieu : Dieu aura bien plus vite pardonné à un pécheur qu’une mère n’aura retiré son enfant du feu !

Sur la conversion personnelle : La sainte communion et le saint sacrifice de la Messe sont les deux actes les plus efficaces pour obtenir le changement des cœurs.

Notre langue ne devrait être employée qu’à prier, notre coeur qu’à aimer, nos yeux qu’à pleurer.

Pratique : Une prière pour la sainteté des prêtres

Jeudi 8 août : saint Jean-Marie Vianney

Le rayonnement de saint Jean-Marie Vianney, appelé aussi le saint curé d’Ars, est tout à fait exceptionnel dans le monde. Il naquit à Dardilly (département du Rhône) en 1786 dans une famille de paysans simples mais profondément chrétiens. Il fut un enfant pieux, et apôtre de ses camarades bergers qu’il menait en procession en pleine période révolutionnaire ! Les troubles de l’époque et les nécessités de la maison firent qu’il ne fit aucune étude. Il avait 17 ans et ne savait ni lire ni écrire quand M. Balley, le curé de Dardilly, remarqua sa piété et son désir du sacerdoce et il entreprit de l’aider à devenir prêtre. Il surpassa de grandes difficultés et de nombreux échecs (il fut renvoyé deux fois du séminaire pour sa faiblesse dans les études), mais finit par être ordonné prêtre en 1815. Trois ans plus tard, il est envoyé à Ars, minuscule village de la Dombes que la révolution avait largement déchristianisé, et il va y faire des merveilles. Il commencera par prier de longues heures pour la conversion de sa paroisse, s’infligera de rudes pénitences, et développera l’amour pour l’Eucharistie et la sainte Vierge Marie. Son extraordinaire amour de Dieu lui fit réformer complètement sa paroisse qui deviendra un modèle de piété, et sa réputation de saint prêtre se répandra dans toute la région. Il eut le don de faire des miracles et dut affronter souvent les vexations du diable. Des milliers de gens parcourront des centaines de kilomètres pour se confesser à lui, ou lui demander un conseil ; on estime qu’il passera jusqu’à 15 heures par jours au confessionnal à accueillir les quelques 20.000 pèlerins annuels d’Ars. Il mourut le 4 août 1859 à Ars vénéré comme un saint, et fut déclaré patron des curés du monde entier.

Il y a tant à dire du saint Curé ! Je soulignerai simplement aujourd’hui qu’il était tout heureux de voir les foules immenses venir se confesser à lui et se convertir. Curé d’une toute petite paroisse, son cœur était grand comme le monde, grand comme l’amour que le Seigneur voudrait mettre dans nos cœurs  ! Qu’il nous envoie du haut du ciel de nombreuses belles vocations !

Pratique : Prier pour les prêtres que nous connaissons

Mercredi 7 août : saint Gaëtan de Thienne

Avec saint Gaëtan de Thienne, nous fêtons un saint qui participa à la grande réforme du clergé au 16° siècle. Saint Gaëtan naquit à Vincence en Italie à la fin du 15° siècle. Dés l’enfance brilla en lui une grande sainteté, il étudia le droit et fut nommé prélat à Rome. Il y fut ordonné prêtre en 1517, mais là, se retirant de la cour pontificale, bien décadente à cette époque, il s’occupa des malades et des moribonds dans les hôpitaux qu’il avait lui-même fondé. Cet ardent apôtre était surnommé, de son vivant, le « chasseur d’âmes ». Avec Jean-Pierre Caraffa, le futur pape Paul IV, il fonda la congrégation des clercs réguliers, appelés Théatins, qui devaient donner l’exemple d’une authentique vie apostolique, et ne devait vivre que d’aumônes spontanément offertes par les fidèles. Exemple de pénitence, de prière, surtout envers l’Eucharistie, il mourut à Naples le 7 août 1547, la ville de Rome le compte parmi ses saints favoris.

Les textes de la Messe de ce saint nous donnent en exemple son incroyable abandon à la Providence : Il ne vivait que d’aumônes ! Mais que cherchaient ces saints qui refusaient de s’occuper de l’argent et ne voulaient surtout pas en gagner ? Sont-ils de doux rêveurs, ou pire, des parasites de la société ? Non, ils croyaient que Dieu accompagne ceux qui croient en lui et ils voulaient que la puissance de Dieu brille pour tous à travers leurs pauvres vies… Rien ne nous empêche de prendre ce chemin… Que saint Gaëtan guérisse notre matérialisme et nous donne la confiance en Dieu !

Pratique : A défaut de pauvreté, choisissons la simplicité pour notre vie.

Mardi 6 août : Transfiguration de Notre Seigneur Jésus-Christ

Nous fêtons aujourd’hui un épisode de l’Evangile raconté au chapitre 17° de saint Matthieu : Jésus monte sur une haute montagne, et en un instant est transfiguré devant les trois apôtres qui l’avaient accompagné…

Beaucoup d’hommes ont croisés le Seigneur sur cette terre. Certains étaient indifférents, d’autres vaguement intéressés, d’autres enfin ont compris que derrière l’apparence humaine se trouvait le Fils de Dieu, et Dieu Lui-même dans tout l’éclat de sa gloire. Ici, les apôtres comprennent le grand mystère en un instant, quand ils voient de leurs yeux la figure humaine de Jésus se changer et laisser transparaître la gloire qui Lui est propre. Devant ce reflet du paradis, saint Pierre s’enthousiasme même : Seigneur il nous est bon d’être ici ! Faisons trois tentes! …

Tout comme pour les apôtres, Notre Seigneur parsème parfois nos vies de moments de grâces particuliers où la lumière du paradis semble se laisser deviner… C’est ce qu’Il expliqua en personne à saint Marie-Madeleine de Pazzi qui lui demandait comment était le Paradis. Il lui disait que les plus grandes joies de cette terre sont comme un verre d’eau fraiche au milieu d’une journée torride. Mais qu’elles n’étaient qu’un reflet de l’immense joie du ciel, qui ressemblerait bien plutôt à une piscine rafraichissante dans laquelle on serait plongé… Restons fermes dans la foi, et dans l’espérance au milieu des ombres de cette vie !

Pratique : Penser quelques instants au ciel qui nous attend

Lundi 5 août : dédicace de la basilique sainte Marie des neiges

L’histoire de la très grande basilique romaine, qu’on appelle sainte Marie des neiges, ou sainte Marie majeure, remonterait à l’époque du Pape Libère (qui règna de 352 à 366) d’ou son nom encore de Basilique libérienne. Le bréviaire nous rapporte la charmante histoire de sa fondation avec la neige en tombant en plein mois d’août, et le songe du Patrice Jean et de son épouse, les avertissant de bâtir une basilique à l’endroit indiqué… mais on ne trouve aucune trace de cette histoire avant le Moyen-âge. Cette église ancienne fut reconstruite sous le pontificat du Pape Sixte III qui la dédia à Marie qui venait d’être déclarée « Mère de Dieu » au récent concile d’Ephèse (431). Aujourd’hui elle est une des cinq basiliques majeures, lieu principal de la dévotion à Marie à Rome, et de nombreuses cérémonies de l’année se déroulent en ses murs (Le Pape y célèbre à Noël et à Pâques). Elle conserve les reliques de la crèche, et la célèbre icone à Marie « salus populi romani » (salut du Peuple romain). Dans toute la chrétienté on a aimé prier Marie de chez soi !

Ainsi le Pape saint Pie X écrivit avec piété, alors qu’il était Pape, l’histoire du sanctuaire de la madonne de Cendrole tout près de Riese, sa ville natale. Le saint Curé d’Ars voulut consacrer toute sa paroisse à notre dame d’Ars. Et on ne trouve pas de village de chez nous qui n’ait son sanctuaire à Marie, témoin de la piété des siècle passés, et la volonté de la rendre toute proche de nos vies. Mais au fait, connaissez-vous la dévotion à Marie de chez vous ?

Pratique : veillons à entretenir, établir ou reconstruire nos oratoires à Marie.

Dimanche 4 août : 8° dimanche après la Pentecôte

Faites vous des amis avec les richesses d’iniquité !

L’Evangile de ce jour nous présente la figure étonnante de l’intendant malhonnête. On l’appelle Crux praedicatorum : la Croix des prédicateurs, tellement il est difficile d’expliquer que Notre Seigneur puisse louer un voleur ! Cependant il y a un vol qui est bon, qui est même recommandé par le Seigneur, et qui nous vaudra l’amitié des saints du Ciel : c’est voler le Sang du Seigneur ! Ai-je péché ? Je peux venir en un instant auprès de Dieu et lui demander son Sang qui purifie, sa miséricorde, et le Seigneur, plus prompt à pardonner qu’une mère à tirer son enfant du feu, comme disait saint François de Sales, nous accueillera toujours. Quelle merveille ! Avouez que c’est limite de la justice, ça ! C’est même un vol, car ce réservoir de miséricorde n’est pas le notre, nous n’y sommes pour rien, nous ne l’avons absolument pas mérité… Peu importe… Notre chance, c’est que le Seigneur nous invite à venir piller ce trésor, et Il pourrait bien un jour nous reprocher sérieusement de l’avoir négligé ! 

Sommes nous vraiment malins ? Plus que les gens du monde ? Allons voler le trésor ! Confessons-nous ! Venons chercher l’Amour dans la communion fréquente ! Demandons pardon au Seigneur pour nos faiblesses et disons Lui notre confiance totale ! Sainte Marie-Madeleine avait compris cela, je pense Elle qui n’a pas craint de venir baigner les pieds du Seigneur de ses larmes et qui entendit la merveilleuse parole : Ses nombreux péchés lui sont pardonnés !

Pratique : Un acte de contrition et un acte de confiance

Samedi 3 août : De la férie

Vu que demain le dimanche nous empêchera de fêter saint Dominique, je ne résiste pas à vous parler aujourd’hui de ce grand saint : Saint Dominique naquit en 1170 à Calahorra en Espagne, descendant de la noble famille des Guzman. Pendant sa grossesse, sa mère avait eu un songe étrange : Il lui avait semblé donner naissance à un petit chien extraordinaire tenant une torche dans sa gueule et qui embrasait tout l’univers ! Dominique étudia la littérature et la théologie et ses excellents résultats lui firent devenir chanoine régulier de la cathédrale d’Osma. Mais au cours d’un voyage en France où il accompagnait son évêque, il remarqua les ravages de l’hérésie cathare dans le sud de la France. Il fonda alors un ordre de religieuses consacrées à la prière et la contemplation, notamment à partir de jeunes filles cathares converties. Puis il fonda un ordre masculin consacré à la prédication de la vérité, et qui devait être aussi pauvre que les prédicants cathares. A peine fondé il demanda aux premiers dominicains de se répandre dans le monde, et ce pari, qui semblait fou, fit naître rapidement dans toute la chrétienté des couvents dominicains firent un bien considérable. Saint Dominique est réputé pour sa chasteté parfaite et son amour des âmes. On raconte de lui qu’il se levait souvent pendant la nuit et priait en disant : Seigneur, que vont devenir les pécheurs ? Il mourut, chargé de mérites à Bologne le 6 août 1221.

Que nos pauvres pays auraient besoin de tels hommes apostoliques au temps où l’indifférence est si grande et la foi si contestée ! Sachons apporter notre pierre à l’édifice de l’Eglise, là où le Seigneur nous a placé…

Pratique : Parlons de la beauté de Dieu par notre bouche, et surtout l’exemple de notre vie !