Lundi 16 avril : De la férie

Nous continuons l’examen de la spiritualité propre au temps pascal avec : le cierge pascal.

Durant tout le temps pascal, aux Messes solennelles, on allume le cierge pascal qui rappelle la présence de Dieu sur terre jusqu’à son Ascension. Mais nous allumons encore le cierge pascal à un autre moment de la liturgie: A chaque baptême! Le symbolisme du cierge pascal se développe alors pour signifier que la puissance de Pâques: la mort et la résurrection, ont agit dans l’âme du baptisé.

En fait notre sympathique cierge pascal nous rappelle quelque chose de plus formidable encore: nos liturgies de la terre, sont un écho, une participation à la liturgie céleste… Dans nos églises, Jésus est vraiment présent, le ciel est touchable, l’expérience de Dieu se produit à travers la beauté de la liturgie. Voilà pourquoi vos prêtres souhaitent tellement que vous participiez aux offices: ils veulent que vous gouttiez combien le Seigneur est bon! Et pour cela gardez votre cœur  d’enfant…

Pratique: N’oubliez pas de faire bénir votre maison pour Pâques!

Dimanche 15 avril : 2° dimanche après Pâques

Notre dimanche est couramment appelé dimanche du Bon Pasteur, car dans l’Évangile de la Messe, Jésus se présente sous cette image du Bon Pasteur.

Dans l’Évangile Jésus précise qu’il existe des bons et des mauvais pasteurs… La différence? C’est que le bon est prêt à donner sa vie pour les brebis parce qu’il les aime comme sa propre famille. Ce n’est pas le cas du mauvais. Jésus, Lui, nous dit qu’il est un bon pasteur pour nous. Et Il nous révèle alors qu’il nous aime de cet amour là… Incroyable annonce!

Dans les catacombes romaines, le Bon Pasteur est la manière la plus courante de représenter Jésus. Sans doute parce que les premiers chrétiens avaient une reconnaissance infinie envers le Seigneur d’être venu pour eux, de les avoir sorti de leur paganisme et les avoir choisis comme ses enfants. Eux savaient remercier le Seigneur et être fidèle jusqu’au bout… Saurions-nous faire de même?

Pratique: être, au quotidien, un bon pasteur pour ceux qui nous sont confiés.

Samedi 14 avril : Saint Justin

Laissant de coté saint Justin, l’antique martyr, continuons aujourd’hui la spiritualité propre au temps pascal…

Un autre héritage que nous devons à la fête de Pâques est le dimanche lui-même ! Chez les juifs, le dimanche était le premier jour de la semaine, le jour de la création, et le dernier jour était le sabbat, le samedi. Comme Jésus ressuscite un dimanche, et apparaît aux disciples et à Thomas un dimanche, ce jour devient le jour sacré, le jour de la nouvelle création.

Ainsi le chrétien vient à la Messe, non parce qu’il y est obligé (encore que parfois…), mais parce qu’il appartient à ce monde nouveau, à une nouvelle famille, il est un ressuscité depuis le jour de son baptême. C’est sa joie et sa fierté. Mais, au fait, cette fierté ne se serait-elle pas un peu perdue?

Pratique: Savoir dire sa fierté d’être catholique

Vendredi 13 avril : Saint Herménégilde

celui qui ne porte pas sa croix, et ne me suit pas, ne peut être mon disciple.. tiré de l’évangile de la fête

Saint Grégoire le Grand, ami de saint Léandre, nous a conservé, dans ses dialogues, le récit impressionnant de la vie et du martyr de saint Herménégilde : A l’époque ou tout le royaume Visigoth était infecté d’hérésie arienne, Herménégilde, fils du roi Léovigilde, fut converti à la foi catholique par saint Léandre, évêque de Séville. Son père lutta farouchement contre le choix de son fils. Il le fit mettre en prison comme rebelle à ses ordres. La persécution atteignit son sommet quand à l’occasion de Pâques il lui fit envoyer un évêque arien pour lui porter la communion. Herménégilde refusa énergiquement ce signe d’adhésion à l’Arianisme, et son père, rendu furieux, ordonna à ses soldats d’exécuter le désobéissant dans sa prison. C’était le 13 avril 585 à Séville. Des miracles se produisirent, juste après la mort du martyr, et son père regretta le mal commis. A la mort du roi, Récarède, son second fils, se convertit à la vraie foi avec tout son peuple.

Quel choix plus sensé que celui de la fidélité à Dieu quoiqu’il en coute ? Notre vie est un choix, à Pâques, nous sommes appelés à prendre un chemin nouveau de fidélité au Seigneur, sommes-nous prêts à Le suivre ?

Pratique : Promettons d’être fidèle à ce que le Seigneur nous indiquera aujourd’hui

Jeudi 12 avril : De la férie

Une coutume de la liturgie au temps pascal est de se tenir debout pour la prière. Des anciens textes d’Église interdisaient même la position à genoux à cette période !

Cette attitude convient au baptisé puisqu’elle symbolise l’homme ressuscité, renouvelé par la grâce de Dieu. Cette attitude symbolise aussi celui qui attend, tout comme le chrétien est dans l’attente du retour du Seigneur à la fin des temps. S’il est vrai de dire que nous sommes d’humbles pécheurs, il est tout aussi vrai d’affirmer notre immense beauté d’enfants de Dieu, ressuscités avec le Christ. Reste à savoir ce que nous en faisons de cette dignité… Si vous êtes ressuscités avec le Christ, cherchez les choses d’en haut, pas celles de la terre ! clame saint Paul

Un leçon à méditer…

Pratique : A notre prochaine Messe, quand nous serons debout, souvenons-nous de ce que nous professons !

Mercredi 11 avril : Saint Léon 1er le grand

Avec saint Léon, surnommé le grand, nous avons un Pape de plein vent ! Son influence sur son siècle et sa force d’âme, au cours de ses vingt-et-un ans de pontificat, furent incroyables. Originaire de Toscane, il devint Pape en 440 à l’époque difficile de la fin de l’empire romain et du début des invasions barbares. Quand il apprit que le cruel Attila, qui venait de saccager Aquila, s’approchait de Rome, Léon se porta courageusement à sa rencontre et obtint miraculeusement qu’il revienne en arrière et respecte la paix. Trois ans plus tard, il n’hésita pas plus à affronter Genséric le chef des Vandales, et arriva à empêcher la destruction de la Ville. En plus de ce rôle de pacificateur, il lutta si fortement pour la défense de la foi chrétienne que les pères du Concile de Chalcédoine l’acclamèrent par ses mots : C’est Pierre qui a parlé par la bouche de Léon ! Saint Léon fut aussi un bâtisseur qui restaura de nombreux édifices romains, et eût une action pastorale profonde à travers ses magnifiques sermons au Peuple où il transmettait son amour de la liturgie.

Devant un saint aussi puissant, on est émerveillé : Comment réaliser de si grandes choses? … Et si nous commencions par la fidélité du quotidien : Politesse, exactitude, respect de la parole donnée, et du travail bien fait. Celui qui est fidèle dans les petites choses, le sera dans les grandes, dit l’Evangile. Commençons, je vous le disais, par ces petites choses avant d’arriver aux grandes…

Pratique : la fidélité du quotidien

Mardi 10 avril : De la férie

Cette semaine, les fêtes des saints ne sont pas encore de retour. Du coup, nous en profiterons pour parler de la spiritualité propre au temps pascal.

évoquons tout d’abord la joie : Toutes les Messes du temps pascal sont remplies de joie: On multiplie les alléluias et les chants joyeux. L’Église veut nous voir joyeux à la suite du grand mystère de Pâques que nous venons de fêter.

Mais cette joie est-elle raisonnable ? Quand de partout les médias nous parlent de crise, de drames, de difficultés est-ce raisonnable de se réjouir? Certainement oui. Parce que la résurrection du Seigneur n’est pas simplement un évènement passé que l’on commémore. Jésus qui ressuscite, c’est le mal et la mort qui sont vaincus, c’est l’amour de Dieu qui nous est promis, c’est un  nouveau départ offert à tous ceux qui veulent en profiter. Nous avons alors un immense réservoir d’amour au dessus de nos têtes. Nous sommes accompagnés par le Seigneur sur les chemins difficiles de cette vie. Nous sommes conduits par Lui vers le Royaume, la maison du Père. Que de raisons d’être heureux! Revenons souvent à ce bonheur profond, et n’hésitons pas à le laisser transparaître…

Pratique: Soyons disponible aux autres

Lundi 9 avril : Fête de l’Annonciation de la Bienheureuse Vierge Marie

Le récit tout simple de l’Annonciation a plu à toutes les générations de chrétiens.

Parmi eux, saint Thomas d’Aquin, dans son commentaire de l’Ave Maria, remarque cette chose extraordinaire : Jamais dans la Bible, on ne voit un ange saluer avec une telle déférence une créature humaine ! En effet, explique-t-il : l’ange est plus proche de Dieu que les hommes, lui qui est saint dans le Ciel. Il est aussi plus parfait et plus beau tant par sa nature que par sa grâce… Alors il n’a pas à s’incliner devant une créature mortelle.

Et pourtant l’Évangile est formel, ici c’est l’archange Gabriel qui s’incline devant Marie ! C’est que Marie est plus proche de Dieu que lui. Elle est aussi plus parfaite et plus belle. L’ange sait tout cela puisqu’il précise que Marie est remplie de la grâce de Dieu, que le Seigneur est particulièrement avec Elle, et qu’Il la bénit plus que toutes les femmes

Comprenons-nous l’extraordinaire cadeau que Jésus nous fait, avec Marie ? Cultivons-nous une très grande dévotion, prière et amitié avec Marie ? Si vous ne vouliez pas croire la théologie, les enseignements du Magistère et les paroles des saints, suivez au moins l’exemple de l’ange et priez beaucoup celle qui a pour nous un cœur de Mère dans le ciel !

Pratique : Offrons toute notre vie à Marie en ce jour…

Dimanche 8 avril : Dimanche in albis, dimanche de la miséricorde

Ce dimanche est très riche. La liturgie nous rappelle que nous devons être fidèles à la foi comme les martyrs l’ont été. Elle dit aussi l’amour maternel de l’Église pour ceux qui viennent d’être baptisés. Notre Seigneur, dans ses apparitions à sœur Faustine, demanda que ce dimanche fut spécialement consacré à fêter sa miséricorde infinie : Elle nous fait vraiment vivre !

De l’Evangile je retiendrai deux choses : – d’abord que c’est le dimanche (le premier jour de la semaine est le lendemain du sabbat pour un juif…)  que Jésus apparaît à ses disciples une première fois sans Thomas. La deuxième fois, avec Thomas, c’est encore un dimanche que Jésus vient, et il répand ses bénédictions à chaque visite… Le dimanche est bien le jour du rendez-vous avec le Seigneur. Si vous voulez sa bénédiction, vous savez où la trouver ! – ensuite, beaucoup aiment à répéter qu’ils sont comme saint Thomas, et ne croient que ce qu’ils voient. Mais c’est oublier que Jésus-Christ reproche à saint Thomas de n’avoir pas cru à la parole des apôtres ! Ceux à qui le Seigneur a donné sa propre mission à continuer ! Bien plutôt Jésus proclame bienheureux ceux qui croiront sans avoir vu d’apparitions. Puisque cette béatitude est à notre portée, n’y manquons pas…

Pratique : Le chapelet de la miséricorde divine de sœur Faustine

PS : Il se récite ainsi, sur un chapelet traditionnel : Sur les gros grains du Notre Père (1 fois): Père Eternel, je vous offre le Corps et le Sang, l’Ame et la Divinité de votre Fils bien-aimé, Notre Seigneur Jésus Christ, en réparation de nos péchés et de ceux du monde entier.
Sur les petits grains du Je vous salue Marie (10 fois): Par Sa douloureuse Passion, soyez miséricordieux pour nous et pour le monde entier.
A la fin (3 fois):  Dieu Saint, Dieu Fort, Dieu Éternel, Ayez pitié de nous et du monde entier”

Samedi 7 avril : Samedi de Pâques

Le samedi de l’octave de Pâques est appelé aussi samedi in albis, car c’était le jour où les nouveaux baptisés quittaient la robe blanche du baptême qu’ils avaient gardée toute la semaine (albis veut dire blanc). Les liturgistes pensent aussi que pour illustrer cette cérémonie, on a choisi l’évangile de la résurrection qui décrit les vêtements du Christ ressuscité gisants par terre. L’évangile insiste aussi beaucoup sur le rôle de saint Pierre (que saint Jean laisse passer en premier…) : conseil aussi aux néophytes de rester fidèles dans la foi professée par Pierre et ses successeurs.

Nous ne portons plus de robe blanche, sauf peut-être dans notre âme purifiée par la confession et la communion pascale… Veillons à conserver cette nouvelle beauté et l’éclat divin bienfaisant qui va avec !

Pratique : Un moment d’écoute de chants religieux pour rejoindre le ciel.