Dimanche 25 février : Deuxième dimanche de Carême

Moïse et Élie leur apparurent, s’entretenant avec lui…    tiré de l’évangile du jour

L’Évangile d’aujourd’hui, le récit de la transfiguration, est d’une grande profondeur : Jésus se rend sur une montagne, et est transfiguré devant ses apôtres. Moïse et Elie sont avec Lui, une nuée recouvre tout le monde, et la voix du Père se fait entendre : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toutes mes complaisances ; écoutez-le !

Pour comprendre l’évangile d’aujourd’hui, on doit revenir sur le thème de l’Alliance. L’Exode raconte comment Moïse était monté, lui aussi, sur une montagne, le mont Sinaï, pour conclure entre Dieu et le peuple juif une authentique Alliance. Le Ciel s’était manifesté, une nuée avait couvert la montagne, et le peuple juif était devenu le Peuple de Dieu. Plus tard les juifs seront souvent infidèles à cette Alliance promise, comme au temps des Rois, où vivait le prophète Elie. Le Seigneur demanda alors à Elie de marcher jusqu’à la montagne de l’Horeb. Là-bas, Dieu se manifesta puissamment, et rappela qu’Il était miséricordieux et toujours fidèle – Lui – à l’alliance qu’Il avait conclu. Lors de la Transfiguration, la présence de Moïse et Elie, ainsi que la voix du Père, indiquent que Jésus est celui qui vient proposer l’alliance parfaite et définitive avec les hommes, l’alliance nouvelle et éternelle, comme dira Jésus.

Sommes-nous prêts à conclure une alliance d’amour et de fidélité avec Notre-Seigneur ? Pour être son peuple et qu’Il soit notre Dieu ? Même si nous avons été infidèles tout au long de l’année, en ce temps de carême, l’amour miséricordieux du Seigneur nous invite à reprendre notre alliance avec Lui…

Pratique : Penser à se confesser pour être fervent tout au long de ce carême

Samedi 24 février : Saint Mathias

Avant de pratiquer le sacrifice, prenons du temps pour la prière. Si l’on faisait un sondage parmi les hommes, ils donnent quatre grandes raisons qui les empêcheraient de prier. Y reconnaitrez-vous les vôtres ?

Je n’ai pas le temps de prier ! Cela me rappelle une petite bande dessinée montrant d’abord un enfant, avec la légende : trop petit pour prier ! Puis on voyait un jeune homme occupé à travailler : il étudie trop pour prier ! Puis on le voyait plus âgé avec femme et enfants : trop occupé par sa famille pour prier ! On le voyait vieilli : trop fatigué pour prier ! Puis on voyait sa tombe au cimetière, et il était indiqué : trop tard pour prier ! No comment…

Je ne sais pas prier ! Demandez alors au premier prêtre venu (il en reste encore quelques-uns quand même !!), il vous expliquera comment faire…

Cela ne m’intéresse pas beaucoup de prier ! Et en un mot, cela s’appelle la tiédeur… Il y en a de multiples traitements : Pèlerinage, retraite, entretien avec un prêtre, un temps d’adoration, ou simplement une bonne confession. A vous de choisir ! Remarquez aussi que la tiédeur se nourrit de ne pas réfléchir sérieusement, d’éviter de penser à sa mort et son éternité,  et de l’envie de se divertir… étonnant, non ?

Je ne suis pas très porté à la prière ! Beaucoup mettent du temps à comprendre qu’ils ont une âme et qu’elle est faite pour aimer Dieu. Demandons cette grâce au Seigneur qui n’a jamais repoussé ses enfants. Comprenons aussi, selon le joli mot de saint Bernard, que celui qui ne se guide que par ses envies et ses courtes idées est vraiment mené par un âne…

Ne vous étonnez pas, mes bien chers frères si on vous traite de bigots. C’est toujours parmi ces gens là que le bon Dieu prendra ses saints ! Saint curé d’Ars.

Pratique : Se faire un solide programme de prière pour ce carême

Vendredi 23 février : Vendredi des quatre-temps de Carême

Avant de se mettre au sacrifice, voyons d’abord où en est notre dévouement ?

Voulez-vous bien… demandera la Vierge Marie, tant à Bernadette qu’aux enfants de Fatima. Sommes nous prêts à obéir au bien que nous indique notre conscience, sommes-nous des hommes de bonne volonté ? Et il me semble qu’on peut dire oui à trois niveaux : Le premier niveau, est de bien faire son devoir d’état. En dessous de cela, pas de vrai chrétien ! Le deuxième niveau est d’être dévoué : Toujours prêt à rendre service et généreux dans l’effort. Le troisième niveau est l’esprit apostolique : Travailler à faire arriver le Royaume de Dieu.

Si les chrétiens sont en dessous du premier niveau, la descente de la civilisation catholique devrait continuer inexorablement… ce qui se passe de nos jours… S’ils sont entre le premier et le deuxième niveau, nous aurions une société paisible. Beaucoup l’espèrent sans forcément savoir comment l’obtenir… S’ils se rapprochent du troisième niveau, nous aurons un élan missionnaire et une formidable extension du Royaume de Dieu, comme il a pu exister au 19° siècle par exemple où des jeunes français sont partis par milliers pour évangéliser les pays lointains.

Et vous à quel niveau êtes-vous ? Et si l’on prenait une grande résolution, une vrai conversion pour un idéal de vie ?

Pratique : être généreux

jeudi 22 février : chaire de saint Pierre

LE COEUR DU SACRIFICE

Il faut encore dire une dernière chose au sujet du sacrifice : Ce que Dieu regarde, ce qui compte surtout devant Lui, c’est le cœur avec lequel on fait son sacrifice… Ainsi Abel fut exaucé et Caïn ne le fut pas : leurs cœurs n’étaient pas identiques. Faisons alors nos offrandes avec une bonne volonté intérieure, pour que le sacrifice soit vrai devant Dieu.

Quand la petite Anne de Guigné prépara sa première communion, on lui dit de faire beaucoup de sacrifices si elle voulait que son âme soit prête à la venue de Dieu. Et un jour la maîtresse qui préparait les enfants osa demanda aux enfants s’ils faisaient bien les sacrifices demandés, au cours de la journée. Oh oui madame ! répondirent-ils tous. Combien en font au moins deux par jour ? Presque tous levèrent la main. Combien en font au moins 5 ? Il y avait déjà moins de doigts levés… Combien en font 10 ? Anne de Guigné et une autre petite fille levèrent le doigt. Combien en font 15 ? Seule Anne levait encore la main… 20 ? … 30 ? … 40 ?… 50 ?… Anne levait toujours la main, mais la maîtresse eût peur de continuer… Le cœur d’Anne était bon, elle avait pris le chemin du don de soi et du vrai amour.

Pratique : Combien de sacrifices dans notre journée ?

Mercredi 21 février : Mercredi des quatre-temps de Carême

QU’EST-CE QU’UN SACRIFICE 2 ?

Continuons, encore jusqu’à demain, l’explication de la notion de sacrifice… Le mot sacrifice provient du latin sacrum facere ce qui signifie, faire du sacré. En effet, celui qui accomplit un sacrifice établit un contact avec Dieu, se rapproche de Lui. Le sacrifice, visible et concernant tout le peuple, sera à la base du culte et impliquera tout naturellement des rites.

Nous avons les rites officiels et publics de la religion, qui nous unissent par exemple pour la Messe dominicale, et pour l’effort du carême aussi. Nous avons aussi nos rites plus personnels qui nourrissent notre amour de Dieu. Est-ce pour nous le port d’une médaille ? Une consécration ? Une dévotion ? Chacun est libre… mais qu’il se souvienne que l’amour de Dieu ne se vit pas simplement  en pensées ou en paroles, mais qu’il s’incarne dans des actes !

Quand la Vierge de Lourdes prononça ses célèbres paroles : Pénitence, pénitence, pénitence, elle demanda ensuite à Bernadette d’embrasser la terre pour les pécheurs… Les rituels de Lourdes : Boire de l’eau, embrasser la terre et mettre un cierge se pratiquent toujours, et témoignent encore, dans notre monde sécularisé, de la soif de Dieu qui habite le cœur humain…

Pratique : Accomplir une démarche extérieure de foi

Mardi 20 février : De la férie

QU’EST-CE QU’UN SACRIFICE 1 ?

Les premiers sacrifices dont parle la Bible datent de l’origine de l’humanité : ce sont ceux de Caïn et Abel. Caïn offrira à Dieu le produit de ses cultures, et Abel les premiers-nés de son troupeau. Tout homme qui sait que Dieu existe, et Lui a donné la vie et ses biens, sera porté à Lui offrir quelque chose de précieux en hommage : il fera un sacrifice. Le sacrifice est donc un acte naturel et profond d’adoration envers Dieu.

Cependant, pas question pour nous aujourd’hui d’offrir des poireaux ou d’égorger un inoffensif agneau !! En revanche nous devrions être vraiment habités par le désir d’offrir quelque chose de grand au Dieu qui nous a créés et nous bénit chaque jour… Est-ce le cas ? Je n’en dis pas plus pour aujourd’hui, mais ici se cache un grand secret… Celui que découvrit un jour un jeune garçon qui offrit au Seigneur cinq pains et deux poissons et qui vit arriver des choses extraordinaires…

Pratique : Penser à ce que le Seigneur nous a donné dans notre vie

Lundi 19 février : De la férie

UN THEME DE RETRAITE POUR LE CAREME

Pour vous faire bien vivre ce carême, je me suis demandé ce qu’il fallait vous apporter ? Avec plus de 20 ans de sacerdoce, il me semble avoir une petite idée de ce que les fidèles attendent d’un prêtre : de l’enthousiasme dans la foi, ou pour parler un langage plus religieux, de l’espérance !

Pour transmettre cette espérance, nous allons approfondir un thème spirituel, faire comme une petite retraite. Tous ceux dont la dernière retraite remonte à, quelques années… pourront ainsi trouver matière à rattrapage !

Le sujet choisi est : le sacrifice. Et savez-vous pourquoi j’ai choisi ce thème ?

Il y a trois raisons : 1°) D’abord, parce que nous serons ainsi préparés à la semaine sainte et la méditation du sacrifice de notre Maître. 2°) Ensuite, parce qu’il y a une carence d’esprit de sacrifice dans le monde et jusqu’au cœur de l’Église (On a souvent souligné qu’un des problèmes posé par la réforme liturgique était de ne pas manifester que la Messe est un sacrifice). 3°) Enfin, car je me souviens de ce que disait la petite Anne de guigné, si courageuse pour faire des sacrifices : On a bien des joies sur la terre, mais elles ne durent pas. Celle qui dure, c’est d’avoir fait un sacrifice. Alors, à nous cette joie qui provient du sacrifice !!

Pratique : Une prière à l’Esprit-Saint pour l’écouter au cours de ce carême.

Dimanche 18 février : 1er dimanche de Carême

Retire-toi, Satan ; car il est écrit : « Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu ne serviras que lui seul !  » Extrait de l’Évangile du jour

L’Évangile de ce jour est d’une puissance étonnante.
Tout d’abord il nous montre le diable à l’œuvre, comme origine de bien des tentations de cette terre. Saint Paul dira que nous avons ici-bas à lutter surtout contre les esprits mauvais répandus dans les airs… Avis à ceux qui entrent en Carême : ils défient le démon, qu’ils soient sur leurs gardes !
Mais le point le plus frappant, c’est la violence de ce récit.
Le diable s’approche de manière doucereuse, avec des raisonnements parfaitement ciblés. Et le Seigneur répond la vérité avec des phrases courtes, lapidaires, puissantes. Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu ! Arrière, Satan ! Nous ne sommes pas dans la faiblesse de la Passion mais dans la puissance du Seigneur.
Si un réalisateur s’avisait de mettre en scène ce passage, qu’il ne se trompe pas en montrant un Christ doucereux et calme, nous sommes en face d’un combattant…

Retenons bien l’exemple donné par le Seigneur : PROCLAMER LA VERITE.
Oh ! je sais bien qu’on doit parfois par prudence ne pas tout dire à celui qui se trouve devant nous, mais je crois aussi que bien souvent nous sommes lâches et nous n’osons pas dire la vérité ! Le monde en crève de ce qu’on ne dise pas la vérité : vérité sur le salut ou la perte que nous risquons, vérité sur l’obligation d’adhérer au catholicisme clairement connu, vérité sur notre devoir de respecter toute la morale et de confesser nos péchés ! Dans l’histoire de Benoîte Rencurel, la voyante du Laus, on lit qu’elle eut un jour la visite de protestants qui lui demandèrent : est-il nécessaire d’être catholique pour être sauvé ? A ces hommes qui visiblement avaient été touchés par la grâce des apparitions du Laus, mais manquaient de courage pour devenir catholiques, Benoîte, un peu gênée, répondit : J’en laisse le jugement à Dieu! La sainte Vierge lui reprocha par la suite cette parole manquant de vérité en lui disant : Si tu avais dit la vérité, ils se seraient convertis…

Pratique : éviter tout respect humain (la honte d’être chrétien).

Samedi 17 février : De la férie

…Ainsi parle le Seigneur Dieu : Si tu bannis du milieu de toi le joug, le geste menaçant, les discours injurieux ; si tu donnes la nourriture à l’affamé, et si tu rassasies l’âme affligée ; ta lumière se lèvera au sein de l’obscurité, et tes ténèbres brilleront comme le midi.    tiré de l’épître du jour.

Avant de s’embarquer pour un retraite de Carême, que je vous proposerai dès lundi prochain, il me restait à faire un rappel de la liturgie de Carême, et de sa beauté extraordinaire. En Carême, toutes les Messes sont propres, c’est-à-dire que les textes sont nouveaux chaque jour et, bien souvent, merveilleux. N’est-ce pas le cas du texte d’Isaïe cité en tête de ce mot ? Alors n’hésitons pas à lire et méditer chaque jour ces textes si profonds.

Les symboles dans la liturgie sont ceux de l’affliction et de la pénitence : plus d’Alléluia ni de Gloria, plus de fleurs ni d’orgue, et la couleur est violette. On ajoute aussi à la fin une oraison « super populum » qui nous encourage à l’effort.Le graduel est remplacé par le trait ; celui-ci revient plusieurs fois par semaine : Seigneur, ne nous traite pas selon les péchés que nous avons commis, et ne nous rends pas ce que méritent nos fautes. Seigneur, ne te souviens pas de nos fautes passées ; que ta miséricorde nous prévienne plutôt, car nous sommes devenus pauvres à l’extrême. (ici on fléchit le genou) Aide-nous, Dieu notre sauveur, et pour la gloire de ton nom, Seigneur, délivre-nous, et pardonne-nous nos péchés pour la cause de ton nom.    Trait Ps 102, 10 – 78, 8-9

Qui pense que le Carême est triste ? Ne parle-t-on pas tout le temps de la bonté et de la miséricorde de Dieu ? Elle sera répandue sur ceux qui la chercheront…

Pratique : Relisons lentement le trait particulier au Carême.

Vendredi 16 février : De la férie

Arrivés au Carême, beaucoup de chrétiens se demandent quels efforts ils pourraient bien faire… Voici quelques pistes pour les hommes de bonne volonté que vous êtes tous…

En Carême, l’Église nous demande trois résolutions :

– Une de prière : nous devons prier plus. Si la sainte Vierge Marie, à Fatima, a dit au petit François : Oui, tu iras (au Paradis) mais tu devras dire beaucoup de chapelets! qui oserait omettre un effort en ce sens pendant le Carême ?

– Une de charité : je lisais récemment sœur Emmanuelle qui racontait la pauvreté des chrétiens coptes au Caire, vivant parmi les ordures. Une profonde charité régnait entre eux. Un jour un des chiffonniers tomba malade. Pas de sécurité sociale là-bas, donc lui et sa famille n’avaient rien à manger. Alors dix autres chiffonniers de l’entourage se sont réunis et ont décidé de donner chacun 10% de leur salaire pour que leur frère puisse vivre et guérir… Qu’en pensez-vous ? N’est-ce pas pour nous aussi le moment ? Ne voyons-nous aucun proche à aider, personne avec qui se réconcilier ? On peut donner de l’argent, du temps, de l’attention, des prières, un pardon, ce que l’on veut, mais donnons ! Retrouvons notre cœur chrétien !

– Une de pénitence : inutile de rêver aux terribles austérités racontées par les anciens, nous n’en sommes pas capables ! En revanche, à l’heure où les sportifs et les élégantes rivalisent d’efforts, il serait bien honteux que les chrétiens soient incapables de pratiquer un peu de jeûne… N’oublions pas aussi le silence ! Restreindre la consultation d’Internet, du téléphone portable, et de la télévision ! Après un court moment d’angoisse… on redécouvrira la paix, la joie des discussions en famille, et la facilité à penser à Dieu.  Enfin n’oublions pas les initiales magiques : NPSP ! C’est-à-dire : Ne pas se plaindre ! La France est, paraît-il, championne du monde pour râler et critiquer… Sur ce coup là, faisons mentir les mauvaises langues !

Pratique : fixer nos résolutions de carême sur un bout de papier…