Vendredi 16 mars : De la férie

– Voulez-vous vous offrir à Dieu pour supporter toutes les souffrances qu’Il voudra vous envoyer, en acte de réparation pour les péchés par lesquels Il est offensé, et de supplication pour la conversion des pécheurs ?
– Oui, nous voulons.
– Vous aurez alors beaucoup à souffrir, mais la grâce de Dieu sera votre réconfort.

Vous aurez reconnu l’incroyable dialogue entre Marie, la Reine du Ciel, et trois petits enfants du Portugal à Fatima en 1917…. Notez bien que Jacinthe, la plus jeune, n’avait que 7 ans à l’époque des apparitions !

Inutile d’expliquer les apparitions de Fatima avec la sagesse et la mesure humaine, tout est plein de surnaturel et d’un idéal énorme… Les enfants – c’est sans doute la grâce des enfants – prendront cela très au sérieux. Lucie nous racontera les sacrifices étonnants des petits voyants : Se priver de boire lors d’une chaleur torride, dormir avec une corde, prier pendant des heures (Le petit François disait habituellement neuf chapelets par jour…). Ils obtinrent ainsi des grâces extraordinaires.

Méditons bien ce que ces enfants nous enseignent, ils disent la vérité ! Nous avons tous, à notre place, cette capacité de travailler à la conversion des hommes par nos efforts et sacrifices, qu’en avons-nous fait ?

Pratique : recommander à la sainte Vierge une personne en grande nécessité spirituelle.

Jeudi 15 mars : De la férie

Après un religieux et un prêtre, parlons d’un saint laïc. Et j’ai choisi monsieur Martin, le père de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus. Louis Martin fut béatifié, en compagnie de son épouse, le 19 octobre 2008 à Lisieux, non pas parce qu’il était le père de sainte Thérèse (ce qui n’est pas rien…) mais parce qu’il a vraiment mené une vie sainte. Louis était horloger de profession, Il se maria et fut père de neuf enfants (quatre mourront en bas âge). Avec sa femme Zélie, il se rendait à la Messe de 5h30 tous les matins, et accueillait et aidait largement les pauvres de l’endroit. Il refusait d’ouvrir sa boutique le dimanche, renonçant ainsi à des profits certains. Sa femme mourut jeune encore, lui laissant la charge de tous les enfants, dont il s’occupera totalement. Il donnera au bon Dieu toutes ses filles… Quand Thérèse, sa préférée, demandera à rentrer au Carmel à 15 ans, il l’accepta aussitôt. Mgr Hugonin, à qui il fallait demander une dispense pour entrer aussi jeune en religion, fit remarquer devant lui que Thérèse pourrait patienter quelques années et s’occuper de son père âgé. A ces mots, monsieur Martin se leva et dit à Monseigneur Hugonin, avec une immense foi, que le bon Dieu lui faisait un immense honneur de lui prendre ses filles, ce qui impressionna beaucoup l’évêque. Il fut atteint sur la fin de sa vie par une maladie mentale qui le conduisit à l’hospice. Dans ses moments de lucidité, il disait qu’il fallait bien qu’il ait une humiliation à porter dans sa vie…

Retenons cette image magnifique d’un chrétien dans le monde qui avait mis le sacrifice au cœur de sa vie ! Le Bon Dieu m’a donné un père et une mère plus dignes du Ciel que de la terre, écrivit sainte Thérèse. Cette phrase, qui vaut bien une canonisation, montre bien que la sainteté est possible à tous et partout !

Pratique : Prier pour que des vocations naissent dans nos familles

Mercredi 14 mars : De la férie

Le saint curé d’Ars est bien justement le patron des curés du monde entier, car il été exceptionnel dans le souci de sa paroisse. Il n’y a pas beaucoup d’amour de Dieu dans ce village, vous en mettrez ! avait dit le vicaire général, monsieur Courbon, à Lyon. Jean-Marie Vianney prit cette demande au pied de la lettre et multiplia les sacrifices pour y arriver… Dans l’église de son minuscule village, il passait de longues heures à prier dés quatre heures du matin : Seigneur, convertissez ma paroisse ! ne cessait-il de répéter. Les paysans qui voyaient leur curé si donné à sa mission, étaient impressionnés… Mais cela prendra du temps et des larmes ! Il y aura des plaintes contre ce prêtre trop strict, trop exigeant, interdisant tout travail du dimanche ; des critiques des autres curés contre ce prêtre que tout le monde suivait parce qu’il était ignorant, bien entendu.. ; et les attaques du diable, furieux de ce prêtre trop zélé. Et puis, au fur et à mesure des années, les paroissiens reprennent le chemin de l’église, sont subjugués par ce prêtre qui pleure en chaire en parlant de l’amour de Dieu, présent dans l’Hostie au milieu d’eux. Et c’est un véritable pèlerinage qui se mettra en place pour venir se confesser et se convertir auprès de ce bon pasteur…

Pour nous, retenons que le sacrifice convertit vraiment les âmes et, avec la prière  obtient infailliblement les grâces de Dieu.

Pratique : quelques sacrifices pour un intention qui nous est chère.

Mardi 13 mars : De la férie

St François d’Assise est le prototype même du converti. Il profita bien de la première partie de sa vie, comme on dirait maintenant ! Fêtes, alcool, vie argentée et facile, pourquoi se priver ? Mais voilà que le Seigneur l’attendait à travers une suite de sacrifices… Un jour qu’il allait à cheval il croisa un lépreux. Plutôt que de se boucher le nez, comme il en avait l’habitude, il embrassa le lépreux et lui fit l’aumône. Le Seigneur récompensa son sacrifice en lui montrant la vanité de sa vie et l’attirant vers une vie plus sainte. Un jour qu’il entendait l’Évangile : Proclamez le Royaume de Dieu, …ne prenez ni or, ni argent… Il choisit alors de suivre le Christ dans l’imitation parfaite de sa pauvreté. Ayant pris le choix radical du sacrifice de la pauvreté, il eût un amour extraordinaire du Seigneur, un rayonnement incroyable, et une joie profonde. Dieu imprima en sa chair, les marques de la Passion du Christ, pour celui qui avait voulu l’imiter parfaitement ici-bas.

Retenons ceci : Le Seigneur ne se laisse jamais vaincre en générosité ! Un simple sacrifice que nous faisons ici-bas, et c’est une récompense incroyable qui vient du Ciel. Si seulement nous savions ouvrir nos cœurs plus souvent !!

Pratique : Pensons à faire quelque chose quelqu’un de pauvre ou affligé dans notre entourage.

Lundi 12 mars : De la férie

Une image vaut mieux que cent mille mots ! dit un proverbe chinois bien connu… Ainsi, après l’exemple de Notre Seigneur, nous allons voir concrètement cette semaine la pratique du sacrifice chez ses meilleurs disciples : les saints !

Et commençons par la plus grande de tous : la très sainte Vierge Marie. Son enfance – autant qu’on peut la deviner dans l’évangile – ne fut pas facile : Elle dut tout d’abord connaître une vie pauvre et laborieuse dans la bourgade de Nazareth. Mais cela se corsa singulièrement avec la visite de l’ange Gabriel, porteur de la plus incroyable des missions : devenir la Mère de celui qui sauvera son peuple de ses péchés. Marie répond : Je suis la servante du Seigneur ! Vu la vie et le travail d’une servante à l’époque, on pèsera facilement le dévouement total et actif de Marie au Seigneur !

La mission, reçue et acceptée par la Vierge Marie, comportera un volet profondément douloureux : le Glaive qui transpercera son cœur, c’est-à-dire être associée à la mort de son Fils pour le salut du monde. Et après la mort de son Fils, Marie restera de longues années sur la terre pour aider l’Église primitive…

Une vie vraiment donnée, tel un beau sacrifice… c’est ainsi que sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus voyait la vie de Marie : Tu nous aimes, Marie, comme Jésus nous aime Et tu consens pour nous à t’éloigner de Lui. Aimer c’est tout donner et se donner soi-même. Tu voulus le prouver en restant notre appui. Le Sauveur connaissait ton immense tendresse. Il savait les secrets de ton cœur maternel, Refuge des pêcheurs, c’est à toi qu’il nous laisse Quand il quitte la Croix pour nous attendre au Ciel.

Pratique : Garder, comme mot d’ordre au long de la journée : Je suis la servante du Seigneur !

Dimanche 11 mars : quatrième dimanche de carême

Avez-vous remarqué ce qu’indique saint Jean dans l’Évangile d’aujourd’hui ? – Jésus était suivi d’une grande foule. – La Pâque était proche –  Jésus gravit une montagne – Tout un peuple n’avait pas de quoi manger, et la nourriture est multipliée.  Tout cela ne vous rappelle rien ? Si vous étiez juif, ou bon connaisseur de l’Ancien Testament, vous auriez immédiatement compris l’enthousiasme de la foule…

A l’époque de Jésus-Christ, tout le monde s’attendait à voir le Messie. Et l’approche de Pâques faisait revivre à tous le souvenir de l’exode du peuple juif dans le désert jusqu’à la montagne de l’Horeb. Or pendant la pérégrination dans le désert, les hébreux avait manqué de nourriture, et le Seigneur avait fait descendre du ciel une nourriture merveilleuse : la Manne. Imaginez alors la foule des juifs en voyant la nourriture se multiplier, non pas en venant du ciel, mais des mains de Jésus-Christ ! Ils exultent devant ce signe : le Messie est là !!

Se pourrait-il qu’après deux mille ans de catholicisme nous soyons moins enthousiastes que ces juifs ? Où en est notre soif de Jésus dans l’Eucharistie ? Pourquoi le petit Hermann Wijns se rendait-il tous les jours à la Messe même par -20° ? Pourquoi sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus bien malade descendait en tremblant l’escalier de son couvent ? Ce n’est pas trop souffrir pour gagner une communion ! disait-elle… En ce dimanche de laetare, l’Église nous rappelle notre grande joie de la terre : la grâce immense de pouvoir communier et recevoir notre Seigneur. Pensons alors à bien préparer notre communion pascale.

Pratique : Essayons de communier le plus possible durant ce carême.

Samedi 10 mars : De la férie

  1. LES BEATITUDES

Pour finir cette semaine, parlons du discours-programme de Jésus : Les béatitudes. Bienheureux les pauvres, les affligés, les doux, les affamés, les miséricordieux, les cœurs purs, les pacifiques, les persécutés… Vous m’accorderez que cela ne ressemble pas beaucoup aux promesses des hommes politiques… Vraiment seul le Seigneur pouvait se permettre de parler ainsi…

Mais alors, quel est le sens exact de ces béatitudes ? Il m’a toujours semblé qu’elles décrivaient l’itinéraire de celui qui monte vers la maison du Père. Si nous montons vers Dieu, alors : – comment s’attacher aux choses de la terre ? Nous entrons dans une démarche de pauvreté. – comment échapper à la persécution des ennemis du Seigneur ? Nous serons persécutés. – comment se laisser prendre par la violence et la haine ? Ce serait s’égarer… – comment ne pas souhaiter ardemment la sainteté ? C’est notre but ! – comment ne pas être large avec les fautes de nos frères ? Elles sont nôtres si souvent… – comment partir dans l’impureté ? Ce n’est pas ce plaisir que nous cherchons. – comment ne pas goûter la paix ? Elle annonce notre maison. – comment ne pas se battre ?  Pour gagner la perle d’un grand prix !

Le sacrifice est le compagnon obligé de notre chemin d’enfants de Dieu. Rien de négatif en cela : ce sacrifice, disait sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, rend le chant de notre vie plus beau et mélodieux… Si du moins nous marchons vraiment vers le Seigneur !

Pratique : ne pas se plaindre

Vendredi 9 mars : De la férie

  1. LA PIETE DE NOTRE SEIGNEUR

Elle devait être magnifique la piété de Jésus ! D’ailleurs saint Luc (ch. 11) rapporte qu’un jour où les disciples cherchaient Jésus, ils le trouvèrent à l’écart en prière. Et c’était tellement beau, tellement profond comme spectacle qu’ils n’osèrent pas le déranger. Une fois sa prière achevée, Jésus se leva, et les disciples alors lui demandèrent : Maître, apprends-nous à prier !

Autant le dire tout de suite, pour Jésus, la prière n’est pas vraiment un sacrifice, c’était sa respiration… Je ne devrais donc pas en parler, en soi, dans cette mini-retraite sur le thème du sacrifice ! Mais j’en parle parce qu’elle est souvent pour nous un sacrifice…

Quand je vois mes enfants du catéchisme les yeux fermés en train de prier de tout leur cœur, je me demande bien quel diable peut quelque fois rendre mes prières d’adultes si distraites ou difficiles ! Mais il est consolant de voir que sainte Thérèse d’Avila, carmélite, faisait souvent, elle aussi, ce qu’elle appelle elle-même l’oraison de la pendule… (C’est-à-dire qu’elle n’arrêtait pas de regarder la pendule pendant l’heure réglementaire de prière !). Donc pas de découragement en la matière ! Juste un peu de foi pour se souvenir que ce sont les moments les plus précieux de la journée, les plus riches. N’attendons pas le ciel pour le comprendre !

Pratique : Ne pas oublier de prendre un court instant devant Dieu avant chacune de nos prières

Jeudi 8 mars : De la férie

  1. LA PAUVRETE DE JESUS

Il nous paraît assez évident que Jésus a vécu ce sacrifice de la pauvreté. Le fils de Dieu venu sur terre avait bien autre chose à faire que d’accumuler les deniers !

Mais l’insistance de Notre Seigneur sur la pauvreté est franchement troublante : Il répète qu’on ne peut servir Dieu et Mammon, que bienheureux sont les pauvres en esprit, qu’il est difficile à un riche d’entrer dans le royaume des cieux… Et ne va-t-il pas jusqu’à dire simplement aux orgueilleux pharisiens : Donnez et tout est pur pour vous ! L’aumône comme remède universel pour retrouver la pureté du cœur ! Il y a là un mystère spirituel. Je ne prétends pas vous l’expliquer complètement (après tout, il est bon de vous laisser chercher à ce sujet… vous verrez, c’est plus passionnant que les mots croisés et les sudoku !), mais il me semble que celui qui pratique le don et vit la pauvreté commence une vraie conversion.

On peut jeûner pour des raisons de santé ou de poids ; on peut lutter contre la paresse pour être plus performant, on peut éviter la colère pour ne pas se faire des ennemis, mais donner aux pauvres ne peut être intéressé. C’est un signe du royaume de Dieu ! Et il est à notre portée!

Pratique : la générosité

Mercredi 7 mars : De la férie

  1. LA GENEROSITE DU SEIGNEUR

Au quatrième chapitre de son Évangile, saint Luc raconte que l’apostolat de Jésus en Galilée était couronné de succès. Ces gens auraient voulu Le retenir chez eux, mais Jésus leur répondit :  » Il faut que j’annonce aussi aux autres villes la bonne nouvelle du royaume de Dieu, car j’ai été envoyé pour cela.  » Luc 4, 43.

On devine dans l’Évangile la conduite habituelle de Jésus : Il passait de village en village, guérissant les malades, écoutant les affligés, enseignant la parole de vérité pendant de longues heures. On imagine sans peine les sacrifices de générosité nécessaires pour vivre ainsi ! Mais on peut se demander pourquoi, dans le passage que je viens de citer, Jésus ne reste-t-il pas un peu plus, si sa parole est bien accueillie ? Moi-même si, dans une paroisse, je voyais des fruits admirables, je chercherais certainement à rester et à approfondir le boulot…

La réponse me semble simple : Notre Seigneur voulait agrandir notre cœur au souci de toute l’Église et du monde entier ! Le saint curé d’Ars, ainsi, était tout heureux des foules qui venaient à son confessionnal, bien au-delà de sa modeste paroisse. Ne mettons pas, nous-mêmes de limite à notre générosité, contentons nous, selon le conseil de Jésus Lui-même, de rester en tenue de service…

Pratique : Se proposer au Seigneur pour l’œuvre qu’Il voudra…