Mardi 6 août : Transfiguration de Notre Seigneur Jésus-Christ

Nous fêtons aujourd’hui un épisode de l’Evangile raconté au chapitre 17° de saint Matthieu : Jésus monte sur une haute montagne, et en un instant est transfiguré devant les trois apôtres qui l’avaient accompagné…

Beaucoup d’hommes ont croisés le Seigneur sur cette terre. Certains étaient indifférents, d’autres vaguement intéressés, d’autres enfin ont compris que derrière l’apparence humaine se trouvait le Fils de Dieu, et Dieu Lui-même dans tout l’éclat de sa gloire. Ici, les apôtres comprennent le grand mystère en un instant, quand ils voient de leurs yeux la figure humaine de Jésus se changer et laisser transparaître la gloire qui Lui est propre. Devant ce reflet du paradis, saint Pierre s’enthousiasme même : Seigneur il nous est bon d’être ici ! Faisons trois tentes! …

Tout comme pour les apôtres, Notre Seigneur parsème parfois nos vies de moments de grâces particuliers où la lumière du paradis semble se laisser deviner… C’est ce qu’Il expliqua en personne à saint Marie-Madeleine de Pazzi qui lui demandait comment était le Paradis. Il lui disait que les plus grandes joies de cette terre sont comme un verre d’eau fraiche au milieu d’une journée torride. Mais qu’elles n’étaient qu’un reflet de l’immense joie du ciel, qui ressemblerait bien plutôt à une piscine rafraichissante dans laquelle on serait plongé… Restons fermes dans la foi, et dans l’espérance au milieu des ombres de cette vie !

Pratique : Penser quelques instants au ciel qui nous attend

Lundi 5 août : dédicace de la basilique sainte Marie des neiges

L’histoire de la très grande basilique romaine, qu’on appelle sainte Marie des neiges, ou sainte Marie majeure, remonterait à l’époque du Pape Libère (qui règna de 352 à 366) d’ou son nom encore de Basilique libérienne. Le bréviaire nous rapporte la charmante histoire de sa fondation avec la neige en tombant en plein mois d’août, et le songe du Patrice Jean et de son épouse, les avertissant de bâtir une basilique à l’endroit indiqué… mais on ne trouve aucune trace de cette histoire avant le Moyen-âge. Cette église ancienne fut reconstruite sous le pontificat du Pape Sixte III qui la dédia à Marie qui venait d’être déclarée « Mère de Dieu » au récent concile d’Ephèse (431). Aujourd’hui elle est une des cinq basiliques majeures, lieu principal de la dévotion à Marie à Rome, et de nombreuses cérémonies de l’année se déroulent en ses murs (Le Pape y célèbre à Noël et à Pâques). Elle conserve les reliques de la crèche, et la célèbre icone à Marie « salus populi romani » (salut du Peuple romain). Dans toute la chrétienté on a aimé prier Marie de chez soi !

Ainsi le Pape saint Pie X écrivit avec piété, alors qu’il était Pape, l’histoire du sanctuaire de la madonne de Cendrole tout près de Riese, sa ville natale. Le saint Curé d’Ars voulut consacrer toute sa paroisse à notre dame d’Ars. Et on ne trouve pas de village de chez nous qui n’ait son sanctuaire à Marie, témoin de la piété des siècle passés, et la volonté de la rendre toute proche de nos vies. Mais au fait, connaissez-vous la dévotion à Marie de chez vous ?

Pratique : veillons à entretenir, établir ou reconstruire nos oratoires à Marie.

Dimanche 4 août : 8° dimanche après la Pentecôte

Faites vous des amis avec les richesses d’iniquité !

L’Evangile de ce jour nous présente la figure étonnante de l’intendant malhonnête. On l’appelle Crux praedicatorum : la Croix des prédicateurs, tellement il est difficile d’expliquer que Notre Seigneur puisse louer un voleur ! Cependant il y a un vol qui est bon, qui est même recommandé par le Seigneur, et qui nous vaudra l’amitié des saints du Ciel : c’est voler le Sang du Seigneur ! Ai-je péché ? Je peux venir en un instant auprès de Dieu et lui demander son Sang qui purifie, sa miséricorde, et le Seigneur, plus prompt à pardonner qu’une mère à tirer son enfant du feu, comme disait saint François de Sales, nous accueillera toujours. Quelle merveille ! Avouez que c’est limite de la justice, ça ! C’est même un vol, car ce réservoir de miséricorde n’est pas le notre, nous n’y sommes pour rien, nous ne l’avons absolument pas mérité… Peu importe… Notre chance, c’est que le Seigneur nous invite à venir piller ce trésor, et Il pourrait bien un jour nous reprocher sérieusement de l’avoir négligé ! 

Sommes nous vraiment malins ? Plus que les gens du monde ? Allons voler le trésor ! Confessons-nous ! Venons chercher l’Amour dans la communion fréquente ! Demandons pardon au Seigneur pour nos faiblesses et disons Lui notre confiance totale ! Sainte Marie-Madeleine avait compris cela, je pense Elle qui n’a pas craint de venir baigner les pieds du Seigneur de ses larmes et qui entendit la merveilleuse parole : Ses nombreux péchés lui sont pardonnés !

Pratique : Un acte de contrition et un acte de confiance

Samedi 3 août : De la férie

Vu que demain le dimanche nous empêchera de fêter saint Dominique, je ne résiste pas à vous parler aujourd’hui de ce grand saint : Saint Dominique naquit en 1170 à Calahorra en Espagne, descendant de la noble famille des Guzman. Pendant sa grossesse, sa mère avait eu un songe étrange : Il lui avait semblé donner naissance à un petit chien extraordinaire tenant une torche dans sa gueule et qui embrasait tout l’univers ! Dominique étudia la littérature et la théologie et ses excellents résultats lui firent devenir chanoine régulier de la cathédrale d’Osma. Mais au cours d’un voyage en France où il accompagnait son évêque, il remarqua les ravages de l’hérésie cathare dans le sud de la France. Il fonda alors un ordre de religieuses consacrées à la prière et la contemplation, notamment à partir de jeunes filles cathares converties. Puis il fonda un ordre masculin consacré à la prédication de la vérité, et qui devait être aussi pauvre que les prédicants cathares. A peine fondé il demanda aux premiers dominicains de se répandre dans le monde, et ce pari, qui semblait fou, fit naître rapidement dans toute la chrétienté des couvents dominicains firent un bien considérable. Saint Dominique est réputé pour sa chasteté parfaite et son amour des âmes. On raconte de lui qu’il se levait souvent pendant la nuit et priait en disant : Seigneur, que vont devenir les pécheurs ? Il mourut, chargé de mérites à Bologne le 6 août 1221.

Que nos pauvres pays auraient besoin de tels hommes apostoliques au temps où l’indifférence est si grande et la foi si contestée ! Sachons apporter notre pierre à l’édifice de l’Eglise, là où le Seigneur nous a placé…

Pratique : Parlons de la beauté de Dieu par notre bouche, et surtout l’exemple de notre vie !

Vendredi 2 août : saint Alphonse-Marie de Ligori

Avec saint Alphonse, nous fêtons encore un immense saint qui a marqué toute l’Eglise.

Saint Alphonse naquit à Naples, en 1696. Il fut un enfant modèle pour la piété et la générosité, et aussi dans l’étude puisqu’il devint docteur en droit à l’âge de 15 ans ! Devenu avocat, il renonça vite à sa charge pour se consacrer au service de Dieu en devenant prêtre. Il était un prêtre de feu, tout tourné vers les âmes. On lit dans sa vie qu’il allait dans la quartier les plus pauvres de Naples, convertissait des grands pécheurs et leur demandait après de faire le catéchisme à tout leur entourage. Il répandit ainsi dans tout Naples des apôtres d’un genre nouveau ! Il fonda ensuite, en 1732, la congrégation du très saint Rédempteur (on les appelle aussi les Rédemptoristes) pour l’évangélisation des pauvres, cette congrégation fit un bien énorme partout où elle se répandit. Il écrivit de nombreux livres de piété très simples mais tout à fait exceptionnels, qu’il aurait souhaité répandre dans tous les foyers ! Saint Alphonse impressionnait ses contemporains par son immense piété, surtout envers la Passion du Christ, l’Eucharistie et la Vierge Marie.

Il fut nommé évêque de saint Agathe des Goths en Italie, et se dépensa pour son diocèse, et il fonda aussi à cette occasion les sœurs Rédemptoristines, mais il connut aussi, comme souvent les saints, de grandes persécutions. Il mourut le 1er août 1787, âgé de 90 ans, et fut canonisé 42 ans plus tard, et même nommé docteur de l’Eglise pour son œuvre sur la morale chrétienne.

Il me semble que toute personne qui voudrait aimer sincèrement le Seigneur devrait lire l’un où l’autre des ouvrages de saint Alphonse. Il serait certainement touché par le souffle incroyable qui animait cet apôtre !

Pratique : lire quelques pages de saint Alphonse

Jeudi 1er août : de la férie, mémoire de saint Pierre aux liens.

Même si ce n’est aujourd’hui qu’une mémoire, parlons de la fête de saint Pierre aux liens. Dans le récit des Actes, chapitre 12, versets 1 à 11, nous lisons que saint Pierre fut particulièrement protégé de Dieu, grâce à la prière soutenue de l’Eglise, et qu’il reçut la visite d’un ange qui le libéra de ses chaines. Ces chaines, comme bien d’autres souvenirs apostoliques, ont sans doute été conservées par les chrétiens, et au 4° siècle l’impératrice Eudoxie reçut en présent, lors d’une visite à Jérusalem, les chaines qui avaient attaché saint Pierre. Elle les porta au Pape à Rome et celui-ci, d’après le bréviaire, aurait montré d’autres chaines portées par saint Pierre au cours d’une captivité romaine et les deux chaines se seraient alors parfaitement unies en une seule ! On peut encore voir de nos jours cette chaine à Rome, dans la basilique saint Pierre aux liens, entre le Forum et la basilique sainte Marie Majeure, basilique construite au début du 5° siècle pour abriter cette précieuse relique. Saint Augustin, dans un sermon qui nous est donné à lire au bréviaire, rappelle que si l’ombre de saint Pierre, d’après le récit de la Bible, suffisait à guérir les malades, combien plus devraient nous être précieuses les chaines qui l’avaient attaché !

L’objet de la fête d’aujourd’hui – remarquons le bien – n’est pas précisément ces chaines, mais bien la libération de ces chaines ! Et c’est l’occasion de demander à saint Pierre de nous libérer de nos propres chaines. Chaines universelles de la paresse, de l’orgueil, de l’égoïsme, chaines modernes de la télévision, d’Internet, du téléphone portable, du monde du divertissement et de l’oubli de Dieu ; chaines o combien plus redoutables que toutes les chaines matérielles !

Pratique : Un sacrifice contre une mauvaise habitude.

Mercredi 31 juillet : saint Ignace

Avec saint Ignace, nous fêtons le saint principal de la contre-réforme catholique, celui qui a été suscité par Dieu pour s’opposer au protestantisme naissant qui ravageait l’Europe et qui aura une influence considérable sur toute la vie de l’Eglise.

Il naquit en 1491 à Loyola en Espagne. D’abord page à la cour du roi d’Espagne, il embrassa rapidement la carrière militaire sans être particulièrement pieux. A la suite d’une blessure reçue à Pampelune, il passe sa convalescence à lire, et s’aperçoit alors que les ouvrages pieux l’enthousiasment et lui laisse la paix dans l’âme tandis que les ouvrages profanes de chevalerie et autres romans après une brève exaltation le laissent triste. Il se convertira profondément au Seigneur pendant cette convalescence et se retirera à Manrèse dans la pénitence, la solitude et la prière. Il recevra là de grandes lumière de Dieu et rédigera ses fameux exercices spirituels, caractérisés par un grand équilibre, et un discernement très fin des différents esprit qui mènent les hommes. Il reprend des études, devient prêtre et fonde avec quelques compagnons, la compagnie de Jésus (les Jésuites dira-t-on) à Montmartre à Paris. Ces religieux devaient faire un quatrième vœu : être prêts à se rendre en mission partout ou la Pape les enverrait. L’influence de la compagnie de Jésus fut profonde dans toute l’Eglise, tant pour la piété du peuple chrétien, que l’éducation de la jeunesse, l’arrêt de la diffusion du Protestantisme, et les missions. Ignace mourut à Rome le 31 juillet 1556.

Il y aurait tant à retenir de saint Ignace ! Rappelons simplement aujourd’hui l’importance de faire régulièrement une retraite spirituelle profonde comme celle que rédigea saint Ignace… Ferveur assurée, là encore !

Pratique : Un moment de silence dans la journée… et une retraite à programmer dans notre année…

Mardi 30 juillet : de la férie

Terminons aujourd’hui les soutiens pour la vie spirituelle par notre dernier conseil : avoir de bonnes amitiés ! Tous les saints racontent avoir beaucoup progressé grâce aux bons exemples qu’ils ont reçus. Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus écrivait qu’elle comprenait quelque chose de l’amour de Dieu en regardant le visage de son père pendant les sermons.

Le saint Curé d’Ars avait été ordonné prêtre grâce au curé d’Ecully, M. Balley, qui le gardera deux ans comme vicaire. Le saint curé dira de lui qu’il avait été un ami et un maître. Saint Vincent de Paul arrivé à Paris avec des idées de réussite sociale se confessera au Cardinal de Bérulle qui l’orientera doucement vers le souci des âmes…

Notre expérience personnelle nous montre aussi combien nous sommes influençables et différents selon l’environnement dans lequel nous vivons… On ne choisit pas sa famille, selon la formule consacrée, mais alors, choisissons notre entourage et nos amis pour qu’ils nous poussent vers la droiture et la sainteté !

Pratique : (re)lisons la vie d’un saint que nous aimons.

Lundi 29 juillet : sainte Marthe

Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et t’agites pour beaucoup de choses ! Or il n’est besoin que de peu de choses ou même d’une seule. Marie en effet a choisi la bonne part, qui ne lui sera point ôtée. Tiré de Evangile de la fête.

Pauvre Marthe ! Souvent on ne retient de sa vie que ce trait étonnant de l’Evangile où le Seigneur la reprend de son agitation et loue Marie-Madeleine qui écoute la parole du Maître… Serait-elle condamnée pour toujours à être la patronne des hyperactives non reconnues ? Et pourtant, à coté de cet épisode célèbre au chapitre 10 de saint Luc, l’autre passage de l’Evangile qui parle d’elle : le chapitre 11 de saint Jean, nous transmet le magnifique cri de cette femme de foi à  l’occasion de la mort de son frère Lazare : Oui, Seigneur, je crois que vous êtes le Christ, le Fils du Dieu vivant, qui doit venir en ce monde ! A tous les enterrements on raconte sa conduite admirable, et elle encourage ceux qui sont touchés par le deuil à porter sur la mort un regard chrétien plein d’espérance. Sa fête a été fixée arbitrairement le jour octave de la fête de sa sœur Marie-Madeleine. En dehors de l’Evangile, la tradition populaire la fait arriver aux saintes Marie de la mer, puis s’établir à Tarascon où la légende la fait terrasser la fabuleuse tarasque et gagner l’admiration, et bientôt la foi, de tous les provençaux.

Que lui demanderons-nous aujourd’hui ? De savoir nous dévouer au quotidien, sérieusement et courageusement ? Certainement, mais avec une foi profonde ! N’est-ce pas pour le Seigneur que nous voulons offrir nos journées ?

Pratique : Offrons régulièrement notre journée au Seigneur

Dimanche 28 juillet : 7° dimanche après la Pentecôte

Dans l’Evangile de ce jour, notre Seigneur nous met en garde : Méfiez-vous !

Dans tout l’Evangile, on trouve cinq fois cet appel à la méfiance de la part de Jésus-Christ, et, dans presque tous les cas, le Seigneur nous met en garde contre les chefs spirituels du peuple ! Selon l’indication de Jésus Lui-même, l’Eglise toute sainte est bien composée de pécheurs et il est sage de ne pas tout prendre pour argent comptant… Méfiez-vous des faux prophètes ! C’est l’avertissement d’aujourd’hui. Et qui sont alors précisément les faux prophètes? Dans l’ancien Testament, cela désignait ceux qui parlaient faussement au nom de Dieu et conduisait Israël dans l’erreur et l’infidélité au Seigneur. Donc vous penserez immédiatement qu’aujourd’hui les faux prophètes sont les hommes d’Eglise propageant un mauvais enseignement ou une mauvaise conduite, et vous aurez raison, mais en partie seulement… Savez-vous que le baptême a fait de tous les catholiques des prophètes ? C’est-à-dire que tous sont tenus, de par leur baptême, de manifester le chemin de Dieu, par leurs paroles et leurs bons exemples… Et le monde est alors rempli de faux prophètes, et nous en sommes un peu, quelque part ! Je ne crains que les mauvais catholiques disait sainte Bernadette Soubirous. C’est sur, nous, nous savons où est la vérité et ce que le Seigneur nous demande de témoigner…

Pratique : Un examen de conscience sur le témoignage que nous portons