Vendredi 6 septembre : de la férie

Le mois de septembre étant consacré aux saint Anges (avec spécialement la fête de saint Michel Archange le 29), nous parlerons d’eux lors des prochains jours de férie de ce mois.

Un Père de l’Eglise remarquait qu’il était difficile de lire un passage de la Bible sans y trouver un ange ! Pour ne parler que de quelques exemples de la vie du Seigneur, Il y a un ange lors de l’Annonciation et l’Incarnation de Jésus, une multitude d’ange le jour de sa naissance, un ange lors de sa passion, deux anges pour sa Résurrection et autant pour l’Ascension ! Dieu a voulu créer ces êtres de lumière, et les a associé à la marche de notre monde, c’est une vérité de notre foi…

Mais si notre Bible nous révèle cette importance et cette influence de ces anges dans notre monde, pourquoi ont-ils aussi peu de place dans nos vies ? On en trouve encore pas mal qui craignent les mauvais anges, les démons, mais si peu qui prient les bons anges ! Eux pourtant, dont le Seigneur nous dit qu’ils contemplent la face du Père dans le Ciel, pourraient nous apporter la lumière qui manque si souvent à nos vies…

Pratique : Une prière à son Ange gardien

Jeudi 5 septembre : saint Laurent Justinien

Laurent naquit à Venise dans l’illustre famille des Justiniani en 1381. Il fut de ces enfants pieux qui semblent avoir compris l’amour de Dieu dés leur jeune âge. Très tôt il sut que le Seigneur l’appelait à la vie consacrée et il chercha dans quel institut il Lui plairait le mieux. Il entra donc à 19 ans chez les chanoines de saint Georges in Alga, et, là-bas, il multiplia les pénitences à la recherche d’une vie parfaite. Il aimait mendier pour le couvent au risque de se faire repousser, sa générosité pour les pauvres était intense, tout comme les longues heures de prières auxquelles il s’adonnait. Remarqué par le Pape Eugène IV, il fut nommé évêque et Patriarche de Venise. Dans cette ville, très luxueuse à l’époque, il garda un train de vie très humble, refusant les nombreux serviteurs que sa charge lui aurait valu, en disant que sa nombreuse famille était les pauvres du Christ ! Il lutta contre la mondanité tant dans son peuple que dans le clergé, et le Ciel fit savoir que les prières du Patriarche avaient particulièrement protégé Venise. Quand il sentit sa fin prochaine, il se fit coucher sur son simple lit en disant : Je vais à vous, O bon Jésus  ! Sa mort, le 8 janvier, fut entourée de faits miraculeux, on entendit le concert des anges, et son corps resta intact pendant deux mois.

A la suite du Seigneur, saint Laurent Justinien n’aimait pas la mondanité chez les fidèles ni chez prêtres. Mes biens cher frères, n’ayez pas peur quand on vous traitera de bigots, c’est toujours parmi ceux-ci que le Seigneur prendra ses saints ! disait le saint Curé d’Ars. Reste à savoir si nous voulons plaire plus à Dieu qu’au monde…

Pratique : acceptons les humiliations de la vie sans rien dire…

Mercredi 4 septembre : de la férie

J’imagine sans difficulté votre état d’esprit à l’occasion de cette rentrée. Sans doute avez-vous d’immenses désirs pour l’année à venir, l’envie de changer le monde et de faire pour Dieu des folies ! Ce qu’on fait les plus grands saints : pèlerinages, pénitences, longs temps de prières, générosités immense, rien ne vous paraît trop grand. Voilà d’excellentes dispositions !

Mais si j’osais interrompre votre ferveur, deux décisions me paraissent urgentes à prendre avant d’envisager le reste : D’abord d’ORGANISER votre année : Que voudriez vous avoir fait à la fin de celle-ci ? Nous devons tous prévoir de vrais temps de prière, quelques bonnes lectures, un dévouement pour le Royaume de Dieu. Et marquer tout cela sur un carnet ! Rien de pire que les grands projets qui ne sont pas inscrit sur un bout de papier : ils nourrissent un certain romantisme de la vie… et n’ont jamais rien réalisé !

Ensuite, de nous tourner vers Marie pour lui demandant de garder nos résolutions. Il y a plusieurs fêtes de la Vierge ce mois : le 8, le 15 (et le 19 apparitions de la Salette), pourquoi ne pas offrir à Marie, lors d’une Messe d’un de ces jours, nos résolutions de l’année ? Je suis chargée de prier sans cesse, pour vous autres, vous n’en faites pas cas… Paroles de la Vierge Marie à la Salette

Pratique : prendre et écrire nos résolutions pour cette année

Mardi 3 septembre : saint Pie X

Joseph Sarto naquit à Riese, un village de la Vénétie, en 1835, deuxième de dix enfants. Enfant très pieux et brillant intellectuellement, il désirait se faire prêtre, mais sa famille n’était pas assez riche pour lui payer le séminaire alors il bénéficia d’une bourse offerte par le patriarche de Venise et de l’aide de son curé, et il entra au séminaire de Padoue où il fut ordonné prêtre huit ans plus tard. Son premier poste fut vicaire à Tombolo, il y déploya une charité incroyable auprès de son troupeau. Ensuite, il fut nommé curé de Salzano, on raconte qu’une délégation de paroissiens vint se plaindre à l’évêché qu’on avait nommé un curé bien trop jeune ! L’évêque sourit et leur répondit qu’ils verraient bien… Et quand leur curé partit au bout de 9 ans, ce fut un concert de plainte de voir partir celui qui avait tant apporté à la paroisse ! Nommé ensuite Chanoine à Trévise et directeur spirituel du séminaire, il continua son apostolat visiblement béni de Dieu. Léon XII le remarqua et le nomma, malgré ses protestations d’indignité, évêque de Mantoue, et neuf ans plus tard cardinal Patriarche de Venise. En 1903 il fut élu Pape et en 11 ans de gouvernement, tout en vivant aussi pauvrement qu’il avait vécu, il apporta un renouvellement profond et un bien considérable dans l’Eglise : Renouvellement du catéchisme, du chant grégorien, mise en chantier du droit canonique, appel à la sainteté des prêtres, condamnation du modernisme qui menaçait gravement l’Eglise, institution de communion fréquente et précoce pour les enfants… Il mourut le 20 août 1914, on pense de douleur, devant la guerre mondiale qui s’ouvrait.

C’était sa foi profonde qui menait saint Pie X dans ses directives pour l’Eglise ; à un prélat qui lui demandait pourquoi il voulait abaisser l’âge de la communion pour les enfants, il répondit qu’il voulait que le bon Dieu soit premier dans l’âme des enfants et qu’Il les éclaire le plus tôt possible ! Avons nous cette sagesse pour nous même?

Pratique : Pensons à communier aujourd’hui en l’honneur de ce pape qui voulut tellement que les catholiques reçoivent souvent leur Seigneur dans l’Eucharistie.

Lundi 2 septembre : saint Etienne, roi

Saint Etienne né au 10° siècle, fut le premier roi chrétien de la Hongrie. Baptisé par saint Adalbert, marié à Gisèle, la sœur de l’empereur saint Henri, Etienne fut couronné roi de Hongrie par le Pape saint Sylvestre le 15 août de l’an 1000. Il fut un modèle de monarque chrétien, cherchant à favoriser l’Eglise de toutes les manières, consacrant son royaume à la Vierge Marie, élevant ses enfants dans l’idéal du dévouement et de la foi. Deux traits sont particulièrement frappant dans sa vie : Il souhaitait tellement la conversion de son peuple à la vraie foi, qu’il passait de long moments dans le jeune et la prière pour demander cette grâce au Seigneur. Ce qui lui valut d’être appelé l’apôtre de la Hongrie ! Enfin il aimait les pauvres d’un extraordinaire amour, ne cessant de les soutenir jusqu’à laver par lui-même leurs pieds. En récompense de cette admirable charité, le Seigneur permit que sa main droite reste non corrompue alors que son corps tombait en poussière ! Saint Etienne mourut le 15 août 1038.

La main de saint Etienne nous rappelle que la charité sera la seule chose qui restera de notre vie ! Avons nous su bâtir notre vie sur une authentique charité ? Voilà une bonne résolution à prendre en ce début d’année…

Pratique : un acte de charité

Dimanche 1er septembre : 12° après la Pentecôte

D’après les récits authentiques, lors de la huitième apparition de Lourdes, le 24 février 1858, la Vierge Marie regarde la foule qui entoure la grotte, son visage devient triste et elle dit à Bernadette : Vous prierez Dieu pour les pécheurs… La parabole du bon Samaritain nous enseigne un peu la même chose que la Vierge à Lourdes : N’est-il pas triste de vivre dans ce monde rempli de blessures et de péchés ? Comme ces blessures données par les brigands pour le pauvres voyageurs… Comme ces péchés du Prêtre et du Lévite, ces indifférents devant la misère des autres… Mais au milieu de ces tristesses existe aussi des manifestations de bonté, de tendresse, de prière. Comme ce samaritain, personnage mal vu, qui montre pourtant un si grand amour de celui qui souffre… Selon la belle parole du Père Eloi Leclerc, notre vie ici bas est partagée en l’exil et la tendresse. Qu’est-ce qui l’emportera dans nos cœurs ?

Les Pères de l’Eglise voyaient en ce samaritain une image de Jésus-Christ, qui est venu d’auprès du Père, subissant la persécution, pour soigner l’humanité malade, la confier à l’Eglise en attendant son retour… Notre Seigneur a répandu dans ce monde ce nouveau souffle de tendresse ; Il nous a confié aussi le soin de continuer sa mission…

Pratique : Ne blesser personne aujourd’hui

Samedi 31 août : saint Raymond Nonnat

Saint Raymond, originaire de Portel en Catalogne, fut surnommé Nonat (non natus) car il naquit par césarienne après la mort de sa mère. Sa famille lui transmis la foi et la piété, tout enfant, il aimait s’isoler pour prier, surtout saint Nicolas et la bienheureuse Vierge Marie. Par dévotion envers Marie et par amour pour ses frères prisonniers, il entra chez les Trinitaires, ordre fondé pour le rachat des captifs des musulmans. Il fut envoyé en Afrique pour y racheter des esclaves, mais une fois tout dépensé son argent, il se vendit lui-même pour continuer son œuvre. Et là bas, esclave brûlant de l’amour de Dieu, il parvint à convertir des musulmans, ce qui lui valut d’être emprisonné dans un cachot, les lèvres percées et cadenassées ! Comme il endurait avec patience ce supplice, le Pape Grégoire, informé de son courage, le nomma cardinal. Chassant toute la pompe liée à cet honneur, Raymond resta un humble religieux. Comme il se rendait à Rome, il tomba malade et mourut à Cordoue le 31 août 1240. Et comme le prêtre tardait à lui apporter les sacrements qu’il réclamait, les anges, sous la forme d’un religieux de son ordre, lui apportèrent le viatique !

Le courage de saint Raymond Nonnat devrait bien être le notre pour rejeter tous les péchés qui nous enchainent ! Où est notre fierté d’enfants de Dieu ? Et qu’il suscite aussi les apôtres qui convertiront les musulmans de nos pays…

Pratique : Des prières pour la conversion des musulmans

Vendredi 30 août : sainte Rose de Lima

Rose naquit à Lima au Pérou en 1586 de parents chrétiens. Encore au berceau, comme un présage de son amour pour Dieu, son visage se transfigura et devint rose, d’où vint qu’on lui attribua ce nom. Cette enfant précoce promit au Seigneur le virginité perpétuelle à 5 ans, et, plus tard coupa sa magnifique chevelure de peur que ses parents ne souhaitent la marier… Elle pratiqua un pénitence incroyable, et plusieurs pieux auteurs pensent qu’elle répara ainsi bien des fautes qui furent commises dans la conquête du nouveau monde… Elle devint tertiaire dominicaine et connut 15 année d’épreuves spirituelles profonde mais ensuite elle eut de nombreuses consolations dont plusieurs apparitions du Seigneur Jésus qui lui montra sa prédilection en disant : Rose de mon cœur, sois une épouse pour moi ! Elle mourut à 31 ans, le 24 août 1617 et après sa mort, survint une vague de conversions dans son pays.

Ce fut la première sainte du continent américain à être canonisée et sa popularité est extrême, bien au-delà de l’Amérique du sud. Partout, dans tous les coins du monde, le Seigneur suscite des âmes pures, des chrétiens sincères et généreux qui aiment de tout leur cœur et en vérité, et rachètent les fautes de leurs frères. Sainte Rose avait trouvé le grand secret et le grand bonheur de cette vie : aimer Dieu. Elle nous rappelle ce grand secret, et nous transmet un parfum précieux, fait non de rose, mais d’espérance.

Pratique : Pratiquer quelques pénitences pour le Seigneur au cours de la journée

Jeudi 29 août : décollation (décapitation) de saint Jean-Baptiste.

C’est l’Evangile de saint Marc, au chapitre 6 qui nous rapporte la mort de saint Jean-Baptiste. Comme Jean-Baptiste avait reproché à Hérode de vivre avec Hérodiade, la femme de Philippe, Hérode fit mettre Jean en prison. Salomé, la fille d’Hérodiade, au cours d’un banquet où elle avait dansé et particulièrement plu au public, demanda en récompense la tête de Jean sur un plateau… Et Jean-Baptiste mourut décapité dans sa sinistre prison de Machéronte, et ses disciples vinrent l’ensevelir. La décollation de saint Jean-Baptiste est fêtée à cette date du 29 août dés le 4° siècle en Afrique et en Orient.

Dans la ville d’Avignon, on peut toujours voir l’ancienne chapelle de la prison, dédiée à la décollation de saint Jean-Baptiste, pour rappeler aux prisonniers que la passion déréglée conduit à tous les excès et pour qu’ils demandent pardon de leurs fautes. C’était au 17° siècle qu’elle fut construite si ma mémoire est bonne… Oserait-on faire la même chose aujourd’hui ? Même avec délicatesse pour les personnes, prêcher contre les péchés et refuser le délabrement de la morale, à travers les pratiques homosexuelles, les divorcés remariés, les adultères, l’avortement, les unions libres, reste un devoir de vérité pour l’Eglise catholique, mais risque toujours de provoquer la colère des modernes descendants d’Hérode…. Serons-nous un jour persécutés pour cela ? Que saint Jean-Baptiste nous donne alors la force du témoignage !

Pratique : se garder des paroles et des spectacles mauvais.

Mercredi 28 août : saint Augustin

Vu la profondeur et l’étendue de ses écrits, saint Augustin est considéré comme le plus grand des pères de l’Eglise. Augustin naquit en 354 à Tagaste en Numidie (actuelle Tunisie). Fils d’une catholique et d’un païen, il ne sera pas baptisé enfant, mais sa mère lui transmis la foi catholique. Durant un séjour à Carthage, il tomba cependant dans l’hérésie manichéenne qui reconnaissait deux principes, un du bien et un du mal…. Il était très brillant, et reçut une éducation d’un des meilleurs rhéteurs de l’époque, et enseigna lui-même la rhétorique. A Milan, il alla écouter saint Ambroise qui l’amena à la foi catholique par la profondeur et la puissance de son enseignement, et le baptisa à l’âge de 32 ans. Sa mère Monique avait tellement prié pour cela… Il se retira en Afrique et vécut pieusement ; son évêque Valère le remarqua et l’ordonna prêtre. Il fonda alors un style de vie religieuse en commun dont les fruits existent encore aujourd’hui. Choisi comme évêque d’Hippone, il se dévoua extraordinairement en prêchant contre les manichéens et autres hérétiques, en ayant un soin extrême de son peuple, et en écrivant un nombre incroyable de livres d’une doctrine remarquable. Son influence théologique sur tout l’occident fut exceptionnelle. Il mourut le 28 août 430, à l’âge de 76 ans, alors que les Vandales assiégeaient Hippone.

Tu nous a crée pour toi, Seigneur, et notre cœur est inquiet tant qu’il ne se repose pas en toi… écrira-t-il dans les confessions… Méditons cela un instant, c’est une source de vérité et de paix impressionnante !

Pratique : une étude de la foi chrétienne, que nous devrions vraiment aimer !