Jeudi 13 juin : Jeudi de la Pentecôte

Infirma nostri corporis : Soutenez la faiblesse de nos corps!

Normalement, si tout s’est bien passé, le jour de la confirmation nous avons reçu une gifle de l’évêque. La liturgie le veut ainsi, pour signifier qu’en ce jour le Saint-Esprit nous donne la force pour affronter les combats de la vie chrétienne.O pauvre ! comme on dit en Provence, si j’avais pu deviner à ce moment tout ce qui m’attendait… ! Mais quelle que soit notre histoire et ses difficultés, retenons bien ceci : la venue du Saint-Esprit fait du chrétien un combattant puissant ! Cette force a brillé chez les martyrs et les saints des temps passés, tel un saint Théophane Vénard, martyr du Vietnam, qui écrivait une lettre à ses parents, la veille de son exécution, pour leur donner rendez-vous au ciel…

Elle brille encore aujourd’hui chez les chrétiens persécutés… Que ce soit au Soudan ou en Chine, en Egypte ou au Pakistan, il y a toujours des lieux de notre terre où des hommes sont fidèles à Jésus-Christ, au risque de leur vie… Ces chrétiens martyrs nous impressionnent et condamnent notre lâcheté : nous qui nous plaignons si souvent, et qui pourtant ne risquons aucune sanction pour notre foi, aucune rafale de Kalachnikov pour la pratiquer… Puisse leur courage guérir notre tiédeur, et leur prière venir en aide à la notre!

Pratique: récitons le veni Creator

Mercredi 12 juin : Mercredi de Pentecôte

Infunde amorem cordibus : Versez la charité dans nos cœurs !

Bien souvent je vois des gens accuser Dieu de leurs problèmes, et cela m’étonne… Quand on a un ennui (et qui n’en a pas connu ?), alors on vient facilement prendre Dieu à partie parce qu’une maladie affecte un de nos proches, que les affaires ne marchent pas comme on voudrait, parce qu’on a connu un échec… Je comprends très bien qu’on soit révolté par une souffrance, mais pourquoi en accuser Dieu quand souvent, par ailleurs, on ne pratique pas, on prie très peu, et on n’attache à Lui qu’une très faible importance ? Les chrétiens pratiquants connaissent aussi de grandes épreuves, mais ils connaissent un grand secret: le Seigneur leur a laissé un endroit où trouver son soutien et son secours, c’est-à-dire dans les sacrements. C’est dans la pratique des sacrements, surtout la communion et la confession que l’Esprit d’amour agit en nous et nous communique ce surplus d’amour dont nous avons tant besoin pour supporter les peines de cette vie et trouver le chemin d’une vraie charité.

Nous connaissons bien la vie de sainte Jeanne D’arc ; elle a connu un moment d’angoisse terrible quand elle appris sa condamnation à mort sur le bûcher. Elle savait pourtant bien par ses voix qu’elle devait mourir, mais tout son être se cabrait à l’idée de la destruction de son corps dont elle avait conservé la virginité… Elle demanda alors à recevoir la communion. Malgré tout se dont on l’avait accusé (hérétique, relapse, et j’en passe…), on accéda à sa demande et elle retrouva alors la paix et la force d’affronter son supplice… Ayons cette sagesse, nous aussi, et ne nous éloignons pas de l’Amour qui nous est particulièrement communiqué dans les sacrements.

Pratique : Comme toute cette semaine, récitons le Veni Creator

Mardi 11 juin : Mardi de la Pentecôte

Accende lumen sensibus : Allumez la lumière dans nos esprits !

Rien de plus évident à constater : les hommes sont dans les ténèbres ! Posez autour de vous des les questions les plus essentielles de la vie : Pourquoi sommes nous sur cette terre ? Qu’arrivera-t-il après notre mort ? Comment doit-on gérer sa vie ? Bien peu donnent une réponse claire et assurée… Ne connaissent-ils donc pas la prédication de l’Eglise catholique ? En France, beaucoup l’ignorent et pour ceux qui savent globalement ce qu’Elle dit, cela se mélange avec ce que disent les médias, les amis, les lectures qu’on a pu faire… Quel terrible malheur que notre intelligence, si belle par certains cotés, soit ainsi dans de profondes ténèbres ! Quel terrible conséquence du péché originel ! A l’opposé, pour ceux qui accueillent la foi, le Saint-Esprit les fera profondément saisir la beauté des mystères de la vie et de la religion. Ainsi saint François d’Assise voyait clairement dans toute la nature l’œuvre de Dieu qui chantait sa gloire, et sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus voyait que nos péchés ne pesaient pas grand chose si nous savions nous confier à l’incroyable miséricorde de Dieu ! Avons nous vu tout cela ? Non ? La lumière du Saint-Esprit est pourtant à disposition de ceux qui la cherchent…

Pratique : Réciter le Veni Creator

Lundi 10 juin : Lundi de Pentecôte

Pendant toute la semaine, nous célébrons l’octave de la Pentecôte. Profitons-en pour développer notre dévotion au Saint-Esprit. Je commenterai donc chaque jour quelques mots de la splendide hymne de notre temps liturgique: Le Veni Creator.

Qui diceris Paraclitus… : Toi qu’on appelle le Consolateur ! Qui est donc ce mystérieux Saint-Esprit ? Son nom même évoque déjà beaucoup : On le dit spécialement « Esprit » parce qu’on ne le verra jamais. Il ne se manifeste que par des signes: la Colombe ou le feu… Mais il est puissamment là ! On le dit aussi « Saint » parce qu’il sanctifie tout ce qu’il touche, si j’ose dire… L’Esprit-Saint, force sanctifiante, est donc spécialement répandu dans le monde à l’occasion de la Pentecôte, nous en sommes environné. Jésus n’est plus là, mais son Esprit nous est donné. Il est donc bien juste d’appeler l’Esprit-Saint le « Consolateur » puisque c’est Lui qui nous transforme, nous pousse vers le ciel et nous aide à faire de notre vie une belle louange à notre Dieu.

Pratique: Récitons le Veni Creator

Dimanche 9 juin : Dimanche de la Pentecôte

Je suis venu jeter une feu sur la terre, et comme je voudrais que déjà il fut allumé!

Pour bien comprendre le mystère qui se produit à la Pentecôte, regardons de près les signes qui s’accomplissent selon le récit des Actes dans l’épitre de ce jour : On remarquera d’abord que la descente du Saint-Esprit s’accomplit le jour de la fête juive de la Pentecôte. La Pentecôte juive était à la fois la commémoration du don de la loi à Moïse au Sinaï et aussi une fête ou l’on offrait les premières récoltes. On notera ensuite que se produit un ébranlement de toute la maison et du feu qui descend du ciel. Ce qui évoque encore l’ancienne alliance avec Moïse faite par Dieu sur le mont Sinaï dans le feu et la tempête. Enfin, on retiendra encore que les apôtres se mettent à parler toutes les langues, ce qui semble dépasser l’ancienne séparation des langues et des peuples qui se produisit à la tour de Babel. Toutes ces signes manifestent une nouvelle alliance entre Dieu et les hommes, alliance pour l’humanité toute entière, et qui portera un fruit excellent ! Le nouveau peuple de Dieu ainsi constitué sous la direction du Saint-Esprit s’appelle l’Eglise catholique !

Soyons fier de l’Eglise catholique, notre Eglise: Elle est animée d’une telle flamme: le feu du Saint-Esprit ! Ce feu qui a habité les premiers apôtres, et tous les vrais chrétiens au cours des siècles est encore à notre disposition: Que voulons-nous d’autre, sinon qu’il embrasse notre âme et le monde entier de sa douce flamme ? Ce jour anniversaire de la Pentecôte est un jour de grâces. Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, qui devait devenir la patronne des missionnaires du monde entier,  fut guérie de sa grande maladie par le sourire de Marie, le jour même de la Pentecôte. Demandons alors nous-mêmes d’être guéris de notre tiédeur spirituelle !

Pratique: Invoquons particulièrement le Saint-Esprit aujourd’hui: Veni Sancte Spiritus!

Samedi 8 juin : Vigile de la Pentecôte

La vigile de la Pentecôte, au contraire de bien des vigiles, est une vigile joyeuse, une anticipation de la grande fête du lendemain. Autrefois on y célébrait les baptêmes d’adultes et les confirmations au cours d’une grande veillée, semblable à celle de la vigile pascale. Les textes de la Messe évoquent donc naturellement le renouvellement que l’Esprit-Saint doit accomplir en nous. Si nous voulons vivre dans l’esprit de la liturgie, nous devrions en ce jour : 1°) particulièrement commémorer notre baptême : Le grand jour où nous avons été touchés par le Saint-Esprit au fond de notre âme, et renouvelé en profondeur, mérite bien une action de grâces et un anniversaire ! C’est ce que pensait saint Louis qui se faisait appeler « de Poissy » parce que c’était l’endroit de son baptême ! Mais connaissons-nous au moins la date de notre baptême? 2°) nous préparer à la venue du Saint-Esprit. Si le ciel est à l’unisson de la terre dans la liturgie, il y aura de belles grâces préparées pour nous en ce jour. Sachons les désirer et nous y préparer par une fidélité plus grande… N’oublions pas de nous confesser pour ce jour de Pentecôte!

Pratique: se confesser pour cette grande fête

Vendredi 7 juin : De la férie


A l’Ascension nous remarquons que la sainte Vierge accompagnait les apôtres dans la prière. A ce sujet, connaissez-vous l’histoire des apparitions de Pontmain ? Nous sommes le 17 janvier 1871, pendant la guerre entre la France et la Prusse. A Pontmain, 200 habitants environ, on prie auprès du curé tous les soirs, pour la France et pour les 38 jeunes gens du village, partis au front. Mais on est inquiet car les prussiens semblent avancer victorieusement… Et voici qu’Eugène Barbedette, 12 ans, travaille dans la grange et sort un moment prendre l’air. Là il voit au dessus de la maison voisine une Dame vêtue d’une robe bleu sombre, parsemée d’étoiles. Un voile de deuil encadre son visage fin et jeune. Elle porte une couronne d’or marquée d’un liseré rouge à mi-hauteur. Elle sourit et tend les mains vers l’enfant. Rapidement tout le village est ameuté, mais seuls les quatre voyants et deux enfants en bas âges voient la belle dame… Ni monsieur le Curé, ni les sœurs ne voient rien ! Mais le curé fait prier tout son monde et la dame semble alors s’animer: quatre cierges s’allument à ses cotés. On récite l’acte de contrition, et le tableau change, la Vierge devient triste et un grand crucifix apparaît sur sa poitrine. On continue les prière et la dame redevient joyeuse et tout à coup une banderole apparaît: Mais priez, mes enfants, Dieu vous exaucera en peu de temps, mon Fils se laisse toucher !Et l’apparition disparaît, la veillée de prière aura duré trois heures… 11 jours plus tard fut signée l’armistice, et les 38 appelés du village rentreront indemnes !

En étudiant de près cette apparition, les historiens auront la surprise de remarquer que la voute de l’église était bleue comme la robe de la Dame et, comme elle, parsemée d’étoiles. De plus, les quatre bougies allumées rappelaient la coutume du curé à la prière du soir d’allumer quatre cierges… Et oui, notre prière monte vraiment jusqu’au ciel, et, comme au jour de l’Ascension la sainte Vierge aime particulièrement la prière de ses enfants…

Pratique: Demandons à la sainte Vierge de nous préparer à la Pentecôte



Jeudi 6 juin : Saint Norbert

Norbert naquit en fin du 11° siècle. Issu d’une famille aisée, et quoiqu’il fut clerc dans l’Église, il mena d’abord une vie mondaine. Mais un jour qu’il allait à cheval, un orage se déclencha et la foudre tomba juste devant lui. Il tomba de sa monture et il crut entendre une voix qui lui reprochait sa vie passée. Devant ce signe, Norbert restait libre, mais il choisit dorénavant d’être fidèle au Seigneur… Il donna ses biens aux pauvres, pratiqua une vie pénitente et consacrée à la prédication de la parole de Dieu. Avec 13 compagnons, il fonda pour ce même but un nouvel ordre dans le diocèse de Laon, au lieu dit « prémontré ». L’ordre dit « des prémontrés », qui suivait la règle de saint Augustin, était né. Il se propagera de façon merveilleuse, participant à un profond renouveau de l’Eglise. Nommé plus tard archevêque de Magdebourg, il se dévoua pour la cause de l’Eglise. Il mourut le 11 juin 1134 à Magdebourg.

 Tout comme saint Norbert, le choix de la direction de notre vie dépend de nous… Mais reste à savoir, particulièrement au moment de notre mort, ce que nous voudrions avoir accompli ! Si nous savions écouter la parole de Dieu, nous aurions sans doute la réponse…

 Pratique: Pourquoi ne pas relire l’Evangile des talents (Mt 25, 14-30), celui de la Messe d’aujourd’hui…

Mercredi 5 juin: saint Boniface

Boniface naquit en Angleterre vers la fin du VII° siècle et s’appelait d’abord Winfried. Attiré par la vie religieuse, il entra jeune au monastère. Ordonné prêtre à 30 ans, il ressenti l’appel pour les missions, c’est-à-dire, à l’époque, à partir annoncer la foi aux Germains. Il commença une première mission en Frise qui fut un échec. Il revint à son monastère où il fut élu abbé, charge qu’il résilia bientôt, poussé par le désir de repartir évangéliser. Il rencontre à Rome le Pape Grégoire II qui le renomme « Boniface », « le bienfaisant » et le confirme dans l’envoi auprès des Germains. Il part en mission en Thuringe, Saxe et finalement Frise avec grand succès. Bientôt, il est sacré évêque et responsable de toute la Germanie, immense territoire ! Il sera l’apôtre incessant de toute cette région, convertissant de nombreux païens et sacrant Pépin comme roi des Francs. A l’âge de 80 ans, apprenant que les Frisons étaient revenus à l’idolâtrie, il repartira là-bas en mission, tout en pressentant sa mort prochaine (il emmena avec lui son linceul…). Il fut massacré par des frisons païens le 5 juin 1756, et fut enterré au monastère de Fulda. Les allemands ont une grande vénération pour leur apôtre, encore de nos jours…

Comme le souligne la liturgie, nous avons en Boniface un de ces immenses apôtres, rempli du feu de l’Esprit-Saint que le Seigneur donne parfois, avec bonté, à son Eglise. Voir saint Boniface repartir à 80 ans en mission, nous remplit de confusion, nous qui sommes si tièdes pour parler de la foi ! Que saint Boniface mette en nos âmes l’amour de nos frères dans les ténèbres, et fasse de nous d’authentiques missionnaires là où nous sommes !

Pratique: Prier pour ceux que nous croiserons aujourd’hui

Mardi 4 juin : Saint François Caracciolo

François Carraciolo, qui s’appela d’abord Ascanio Carraciolo, naquit dans les Abruzzes. Il fait partie de ces saints qui pratiquèrent dés l’enfance une profonde vie chrétienne très édifiante. Il participa à la fondation d’un nouvel ordre: les clercs réguliers mineurs. Ce mouvement était un fruit de la contre réforme catholique qui cherchait un profond renouveau dans l’Eglise à la suite du Concile de Trente. Dans cet ordre on faisait le vœu de ne pas rechercher de dignités ecclésiastiques. Saint François vécut d’ailleurs lui-même cette promesse en refusant au Pape Paul V tous les honneurs dont celui-ci voulait le combler. L’ordre devait aussi s’adonner à l’adoration nocturne de la Sainte Eucharistie, et là encore saint François Carraciolo était le premier à donner l’exemple en veillant volontiers toute la nuit. En faisant sa profession solennelle Ascanio prit le nom de François et devint, deux ans après, le supérieur de son ordre, et il travailla de toutes ses forces à son développement. A l’âge de 44 ans il eût la révélation de sa mort prochaine qui arriva en 1608, la veille de la fête du Corps du Christ. Il fut enterré à Naples, au berceau de son ordre.

Le saint Curé d’Ars avait changé sa paroisse en rappelant à tous les habitants que le Seigneur vivait au milieu d’eux dans le tabernacle… Saint François Carraciolo, à sa manière, voulait le rappeler aussi à tous. Et nous, en sommes nous vraiment conscients ? Pourquoi alors toutes ces église vides de priants ? Pourquoi le Seigneur est-il laissé si souvent seul ? N’en portons-nous pas notre part de responsabilité ?

Pratique: Un moment d’adoration (même bref) auprès du Seigneur dans l’Eucharistie.