Vendredi 15 mars : De la férie

LE DEVOUEMENT PERMET LE SACRIFICE

Avant de se mettre au sacrifice, voyons d’abord où en est notre dévouement ?Voulez-vous bien… demandera la Vierge Marie, tant à Bernadette qu’aux enfants de Fatima. Sommes nous prêts à obéir au bien que nous indique notre conscience, sommes-nous des hommes de bonne volonté ?

Et il me semble qu’on peut dire oui à trois niveaux : Le premier niveau, est de bien faire son devoir d’état. En dessous de cela, pas de vrai chrétien ! Le deuxième niveau est d’être dévoué : Toujours prêt à rendre service et généreux dans l’effort. Le troisième niveau est l’esprit apostolique : Travailler à faire arriver le Royaume de Dieu. Si les chrétiens sont en dessous du premier niveau, la descente de la civilisation catholique devrait continuer inexorablement… ce qui se passe de nos jours… S’ils sont entre le premier et le deuxième niveau, nous aurions une société paisible. Beaucoup l’espèrent sans forcément savoir comment l’obtenir… S’ils se rapprochent du troisième niveau, nous aurons un élan missionnaire et une formidable extension du Royaume de Dieu, comme il a pu exister au 19° siècle par exemple où des jeunes français sont partis par milliers pour évangéliser les pays lointains. Et vous à quel niveau êtes-vous ? Et si l’on prenait une grande résolution, une vrai conversion pour un idéal de vie ?

Pratique : Un prière pour demander la grâce du dévouement.

Jeudi 14 mars : De la férie

LE COEUR DU SACRIFICE

Il faut encore dire une dernière chose au sujet du sacrifice : Ce que Dieu regarde, ce qui compte surtout devant Lui, c’est le cœur avec lequel on fait son sacrifice… Ainsi Abel fut exaucé et Caïn ne le fut pas : leurs cœurs n’étaient pas identiques. Faisons alors nos offrandes avec une bonne volonté intérieure, pour que le sacrifice soit vrai devant Dieu. Quand la petite Anne de Guigné prépara sa première communion, on lui dit de faire beaucoup de sacrifices si elle voulait que son âme soit prête à la venue de Dieu. Et un jour la maîtresse qui préparait les enfants osa demanda aux enfants s’ils faisaient bien les sacrifices demandés, au cours de la journée.Oh oui madame ! répondirent-ils tous.Combien en font au moins deux par jour ? Presque tous levèrent la main.Combien en font au moins 5 ? Il y avait déjà moins de doigts levés…Combien en font 10 ? Anne de Guigné et une autre petite fille levèrent le doigt.Combien en font 15 ? Seule Anne levait encore la main…20 ? … 30 ? … 40 ?… 50 ?… Anne levait toujours la main, mais la maîtresse eût peur de continuer… Le cœur d’Anne était bon, elle avait pris le chemin du don de soi et du vrai amour.

Pratique : Combien de sacrifices dans notre journée ?

Mercredi 13 mars : Mercredi de la première semaine de Carême

QU’EST-CE QU’UN SACRIFICE 2 ?

Continuons, encore jusqu’à demain, l’explication de la notion de sacrifice… Le mot sacrifice provient du latin sacrum facere ce qui signifie, faire du sacré. En effet, celui qui accomplit un sacrifice établit un contact avec Dieu, se rapproche de Lui. Le sacrifice, visible et concernant tout le peuple, sera à la base du culte et impliquera tout naturellement des rites. Nous avons les rites officiels et publics de la religion, qui nous unissent par exemple pour la Messe dominicale, et pour l’effort du carême aussi. Nous avons aussi nos rites plus personnels qui nourrissent notre amour de Dieu. Est-ce pour nous le port d’une médaille ? Une consécration ? Une dévotion ? Chacun est libre… mais qu’il se souvienne que l’amour de Dieu ne se vit pas simplement  en pensées ou en paroles, mais qu’il s’incarne dans des actes !

Quand la Vierge de Lourdes prononça ses célèbres paroles : Pénitence, pénitence, pénitence, elle demanda ensuite à Bernadette d’embrasser la terre pour les pécheurs… Les rituels de Lourdes : Boire de l’eau, embrasser la terre et mettre un cierge se pratiquent toujours, et témoignent encore, dans notre monde sécularisé, de la soif de Dieu qui habite le cœur humain…

Pratique : Accomplir une démarche extérieure de foi

Mardi 12 mars : Mardi de la première semaine de Carême

QU’EST-CE QU’UN SACRIFICE 1 ?

Les premiers sacrifices dont parle la Bible datent de l’origine de l’humanité : ce sont ceux de Caïn et Abel. Caïn offrira à Dieu le produit de ses cultures, et Abel les premiers-nés de son troupeau. Tout homme qui sait que Dieu existe, et Lui a donné la vie et ses biens, sera porté à Lui offrir quelque chose de précieux en hommage : il fera un sacrifice. Le sacrifice est donc un acte naturel et profond d’adoration envers Dieu. Cependant, pas question pour nous aujourd’hui d’offrir des poireaux ou d’égorger un inoffensif agneau !! En revanche nous devrions être vraiment habités par le désir d’offrir quelque chose de grand au Dieu qui nous a créés et nous bénit chaque jour… Est-ce le cas ?

Je n’en dis pas plus pour aujourd’hui, mais ici se cache un grand secret… Celui que découvrit un jour un jeune garçon qui offrit au Seigneur cinq pains et deux poissons et qui vit arriver des choses extraordinaires…

Pratique : Penser à ce que le Seigneur nous a donné dans notre vie

Lundi 11 mars : Lundi de la première semaine de Carême

UN THEME DE RETRAITE POUR LE CAREME

Pour vous faire bien vivre ce carême, je me suis demandé ce qu’il fallait vous apporter ? Avec plus de 20 ans de sacerdoce, il me semble avoir une petite idée de ce que les fidèles attendent d’un prêtre : de l’enthousiasme dans la foi, ou pour parler un langage plus religieux, de l’espérance ! Pour transmettre cette espérance, nous allons approfondir un thème spirituel, faire comme une petite retraite. Tous ceux dont la dernière retraite remonte à, quelques années… pourront ainsi trouver matière à rattrapage ! Le sujet choisi est : le sacrifice. Et savez-vous pourquoi j’ai choisi ce thème ?

Il y a trois raisons : 1°) D’abord, parce que nous serons ainsi préparés à la semaine sainte et la méditation du sacrifice de notre Maître. 2°) Ensuite, parce qu’il y a une carence d’esprit de sacrifice dans le monde et jusqu’au cœur de l’Eglise (Combien croient que la Messe n’est qu’un repas !). 3°) Enfin, car je me souviens de ce que disait la petite Anne de guigné, si courageuse pour faire des sacrifices : On a bien des joies sur la terre, mais elles ne durent pas. Celle qui dure, c’est d’avoir fait un sacrifice.Alors, à nous cette joie qui provient du sacrifice !!

Pratique : Une prière à l’Esprit-Saint pour l’écouter au cours de ce carême.

Dimanche 10 mars : 1° dimanche de Carême

Retire-toi, Satan ; car il est écrit : « Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu ne serviras que lui seul ! « 
L’Evangile de ce jour est d’une puissance étonnante. Il nous montre d’abord le diable à l’œuvre, comme l’auteur des tentations de cette terre. Saint Paul dira que nous avons ici-bas à lutter surtout contre les esprits mauvais répandus dans les airs… Avis à ceux qui entrent en Carême : ils défient le démon, qu’ils soient sur leurs gardes ! Mais le point le plus frappant, c’est la violence de ce récit. Le diable s’approche de manière doucereuse, avec des raisonnements parfaitement ciblés. Et le Seigneur répond la vérité avec des phrases courtes, lapidaires, incisives :Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu ! Arrière, Satan ! Nous ne sommes pas dans la faiblesse de la Passion mais dans la puissance du Seigneur. Si un réalisateur s’avisait de mettre en scène ce passage, qu’il ne se trompe pas en montrant un Christ doucereux et calme, nous sommes en face d’un combattant…

A travers cet épisode, le Seigneur nous apprend à savoir DIRE LA VERITE. Bien sur qu’on doit parfois, par prudence, ne pas tout dire à celui qui se trouve devant nous, mais combien de fois aussi sommes-nous lâches et nous n’osons pas dire la vérité ?
Le monde en crève de ce qu’on ne dise pas la vérité : vérité sur le salut ou la perte que nous risquons, vérité sur l’obligation d’adhérer au catholicisme clairement connu, vérité sur notre devoir de respecter toute la morale et de confesser nos péchés ! Dans l’histoire de Benoîte Rencurel, la voyante du Laus, on lit qu’elle eut un jour la visite de protestants qui lui demandèrent : est-il nécessaire d’être catholique pour être sauvé ?A ces hommes qui, visiblement avaient été touchés par la grâce des apparitions du Laus, mais manquaient de courage pour devenir catholiques, Benoîte, un peu gênée, répondit : J’en laisse le jugement à Dieu !La sainte Vierge lui reprocha par la suite cette parole en lui disant : Si tu avais dit la vérité, ils se seraient convertis…

Pratique : éviter tout respect humain (la honte d’être chrétien).

Samedi 9 mars : Samedi après les Cendres

…Ainsi parle le Seigneur Dieu : Si tu bannis du milieu de toi le joug, le geste menaçant, les discours injurieux ; si tu donnes la nourriture à l’affamé, et si tu rassasies l’âme affligée ; ta lumière se lèvera au sein de l’obscurité, et tes ténèbres brilleront comme le midi.

Avant de s’embarquer pour un retraite de Carême, que je vous proposerai dès lundi prochain, il me restait à faire un rappel de la liturgie de Carême, et de sa beauté extraordinaire. En Carême, toutes les Messes sont propres, c’est-à-dire que les textes sont nouveaux chaque jour et, bien souvent, merveilleux. N’est-ce pas le cas du texte d’Isaïe cité en tête de ce mot ? Alors n’hésitons pas à lire et méditer chaque jour ces textes si profonds. Les symboles dans la liturgie sont ceux de l’affliction et de la pénitence : plus d’Alléluia ni de Gloria, plus de fleurs ni d’orgue, et la couleur est violette. On ajoute aussi à la fin une oraison « super populum » qui nous encourage à l’effort. L’Alléluia est remplacé par le trait ; celui-ci revient plusieurs fois par semaine :Seigneur, ne nous traite pas selon les péchés que nous avons commis, et ne nous rends pas ce que méritent nos fautes. Seigneur, ne te souviens pas de nos fautes passées ; que ta miséricorde nous prévienne plutôt, car nous sommes devenus pauvres à l’extrême. (ici on fléchit le genou) Aide-nous, Dieu notre sauveur, et pour la gloire de ton nom, Seigneur, délivre-nous, et pardonne-nous nos péchés pour la cause de ton nom. Ps 102, 10 – 78, 8-9. Qui pense que le Carême est triste ? Ne parle-t-on pas tout le temps de la bonté et de la miséricorde de Dieu ? Elle sera répandue sur ceux qui la chercheront…

Pratique : Relisons lentement le trait particulier au Carême.

Vendredi 8 mars : Vendredi après les Cendres

Arrivés au Carême, beaucoup de chrétiens se demandent quels efforts ils pourraient bien faire… Voici quelques pistes pour les hommes de bonne volonté que vous êtes tous…

En Carême, l’Eglise nous demande trois résolutions : – Une de prière : nous devons prier plus. Si la sainte Vierge Marie, à Fatima, a dit au petit François : Oui, tu iras (au Paradis) mais tu devras dire beaucoup de chapelets ! qui oserait omettre un effort en ce sens pendant le Carême ? – Une de charité : je lisais récemment sœur Emmanuelle qui racontait la pauvreté des chrétiens coptes au Caire, vivant parmi les ordures. Une profonde charité régnait entre eux. Un jour un des chiffonniers tomba malade. Pas de sécurité sociale là-bas, donc lui et sa famille n’avaient rien à manger. Alors dix autres chiffonniers de l’entourage se sont réunis et ont décidé de donner chacun 10% de leur salaire pour que leur frère puisse vivre et guérir… Qu’en pensez-vous ? N’est-ce pas pour nous aussi le moment ? Ne voyons-nous aucun proche à aider, personne avec qui se réconcilier ? On peut donner de l’argent, du temps, de l’attention, des prières, un pardon, ce que l’on veut, mais donnons ! Retrouvons notre cœur chrétien ! – Une de pénitence : inutile de rêver aux terribles austérités racontées par les anciens, nous n’en sommes pas capables ! En revanche, à l’heure où les sportifs et les élégantes rivalisent d’efforts, il serait bien honteux que les chrétiens soient incapables de pratiquer un peu de jeûne… N’oublions pas aussi le silence ! Restreindre la consultation d’Internet, du téléphone portable, et de la télévision ! Après un court moment d’angoisse… on redécouvrira la paix, la joie des discussions en famille, et la facilité à penser à Dieu. Enfin n’oublions pas les initiales magiques : NPSP ! C’est-à-dire : Ne pas se plaindre ! La France est, paraît-il, championne du monde pour râler et critiquer… Sur ce coup là, faisons mentir les mauvaises langues !

Pratique : fixer nos résolutions de carême sur un bout de papier…

Jeudi 7 mars : Jeudi après les Cendres

Nous voici donc au carême, temps d’effort et de renouvellement. Mais savez-vous pourquoi l’Eglise nous demande ces quarante jours de pénitence ? Et bien ouvrez un peu votre Bible et regardez le nombre de quarantaines qui y sont racontées : – les quarante jours du déluge (Livre de la Genèse, ch 6 à 9). – les quarante années passées par le peuple hébreu dans le désert (Livre de l’Exode). – les quarante jours de Moïse sur le mont Sinaï (Livre de l’Exode). – les quarante jours d’Elie avant d’arriver à l’Horeb (1er Livre des rois, ch. 19). – les quarante jours avant que Ninive ne soit détruite (Livre de Jonas). – les quarante jours de jeûne de Notre Seigneur (Par exemple Matthieu, ch. 4). Dans toutes ces quarantaines nous sommes confrontés à une situation dramatique où le péché a abondé sur la terre. Mais après une pénitence de quarante jours, le Seigneur accorde un pardon général et renoue l’alliance avec le pécheur…

L’Eglise a écouté et compris cette indication de son Maître ! Elle nous invite donc à la grande purification. Au bout d’une année où le péché a alourdi notre vie, et avant de célébrer la grande fête de Pâques, tachons de nous livrer courageusement à la pénitence pour obtenir ce pardon général et la reprise d’une alliance parfaite et vraie avec Notre Seigneur !

Pratique : relire ces différents épisodes de la Bible…

Mercredi 6 mars : Mercredi des Cendres

Voici ce que dit le Seigneur : revenez à moi de tout votre cœur, avec des jeûnes avec des larmes et des lamentations. Déchirez vos cœurs, et non vos vêtements…

Nous y voici ! Le carême commence aujourd’hui, en ce jour du mercredi des Cendres. Et il commence fort, par un jour de jeûne obligatoire pour tous de 18 à 60 ans… Jeûner – faut-il le rappeler ? – consiste à prendre un repas par jour, sans viande. On peut prendre un liquide le matin avec un peu de pain, et une légère collation au moment de l’autre repas (au séminaire nous prenions une soupe avec un peu de pain…).

Ce qui nous marque tous en ce jour, c’est le rite d’imposition des cendres. Détail pratique : on n’est absolument pas obligé de garder la marque des cendres sur le front après la Messe ! Encore enfant, je n’osais pas toucher aux traces de cendres sur mon front, j’aurais eu l’impression de renier le Christ… Il y a plus de mille ans que ce geste d’imposition des cendres se pratique dans l’Eglise. Depuis le 4° siècle, on les imposait aux pécheurs publics qui devaient faire pénitence pendant quarante jours, et être réconciliés le jeudi-saint. Bientôt de pieux fidèles – qui se reconnaissaient aussi pécheurs – se mêlèrent par humilité aux pécheurs publics, et la cérémonie s’étendit à tous. Le sens de ces cendres est simple, comme l’indique l’une des oraisons de bénédiction : Daignez, selon votre miséricorde, bénir ces cendres que nous avons résolu de déposer sur nos têtes comme une marque d’humiliation et pour obtenir le pardon (oraison de bénédiction des cendres). Recevoir les Cendres, c’est reconnaître que nous ne sommes que de pauvres mortels, et de pauvres pécheurs. C’est aussi un geste rempli d’espérance, car le chrétien sait bien que quand il s’humilie devant Dieu, le Seigneur lui ouvre grand les bras… En recevant les cendres, nous entrons donc pour de bon dans le combat du carême !

Pratique : Recevoir les cendres et (re)lire les oraisons de bénédiction.