Mardi 14 mai : De la férie

Une coutume de la liturgie au temps pascal est de se tenir debout pour la prière. Des anciens textes d’Eglise interdisaient même la position à genoux à cette période ! Cette attitude convient au baptisé puisqu’elle symbolise l’homme ressuscité, renouvelé par la grâce de Dieu. Cette attitude symbolise aussi celui qui attend, tout comme le chrétien est dans l’attente du retour du Seigneur à la fin des temps. S’il est vrai de dire que nous sommes d’humbles pécheurs, il est tout aussi vrai d’affirmer notre immense beauté d’enfants de Dieu, ressuscités avec le Christ. Reste à savoir ce que nous en faisons de cette dignité…

Si vous êtes ressuscités avec le Christ, cherchez les choses d’en haut, pas celles de la terre ! clame saint Paul. Un leçon à méditer…

Pratique : A notre prochaine Messe, quand nous serons debout, souvenons-nous de ce que nous professons !

Lundi 13 mai : saint Robert Bellarmin

Si tu es sage, tu comprends que tu es créé pour la gloire de Dieu et pour ton salut éternel. Cela est ton but, le centre de ton âme, le trésor de ton cœur. Estime donc comme un vrai bien pour toi ce qui te conduit à ton objectif, un vrai mal ce qui te le fais manquer. Les événements bénéfiques ou l’adversité, la richesse et la pauvreté, la santé et la maladie, les honneurs et les outrages, la vie et la mort, le sage ne doit ni les chercher, ni les fuir pour lui-même. Ils ne sont bons et désirables que s’ils contribuent à la gloire de Dieu et à ton bonheur éternel, ils sont mauvais et à fuir s’ils lui font obstacle…  saint Robert Bellarmin.

Saint Robert Bellarmin vécut à la douloureuse époque du 16° siècle, où de nombreuses nations, s’étant écartée de l’Eglise, étaient tombées dans le protestantisme… Robert naquit a Montepulciano dans la noble famille des Bellarmin le 4 octobre 1542. Enfant angélique d’une sainte famille, il grandit vite dans la piété et entra chez les jésuites dès ses 18 ans. Devenu prêtre, il eut un rayonnement incroyable par la puissance de son intelligence. Sa prédication et son enseignement ramenèrent ainsi à l’Eglise un grand nombre d’hommes qui s’en étaient écarté. Son enseignement sera publié dans ses fameuses « controverses » qui eurent un grand retentissement. Parmi ses nombreux autres ouvrages, on doit citer son catéchisme qui fut immédiatement très populaire. Sa science qu’on disait la plus grande de son temps, ne l’empêchait pas d’avoir une vie simple et sainte, et d’aimer par dessus tout faire le catéchisme aux pauvres. Nommé cardinal par le Pape Clément VIII et archevêque de Capoue, il se dévoua sans compter à son diocèse, puis au saint Siège quand il fut finalement appelé à Rome. Il y mourut le 17 septembre 1621.

Saint Robert Bellarmin au milieu de la gloire du monde et de multiples occupations a su garder intact son désir de sainteté et une prière profonde. Avons nous cette même sagesse ?

Pratique : Revenons souvent, au cours de la journée, à la pensée du Dieu qui nous voit et que nous voulons aimer de tout cœur.

Dimanche 12 mai : 3° dimanche après Pâques. En France, solennité de sainte Jeanne d’Arc

Jeanne d’Arc naquit à Domrémy en Lorraine, en 1412 de parents très chrétiens. à 13 ans elle eut l’apparition de saint Michel, sainte Marguerite et sainte Catherine, lui demandant d’aller libérer la France. A la suite de nombreuses péripéties, elle rencontra le roi, prit la tête de l’armée, fit libérer Orléans et sacrer le roi à Reims. Que de réussite pour une toute jeune fille! Averti par les « voix » qu’elle entendait, elle sut qu’elle tomberait aux mains de l’ennemi, ce qui arriva à Compiègne. Jugée par un tribunal ecclésiastique corrompu, elle fut condamnée à être brulée vive. Jeanne fut donc brulée un 30 mai, elle n’avait pas encore 20 ans. Bientôt réhabilitée, elle fut canonisée puis, à la demande des évêques de France, elle fut déclarée patronne secondaire de la France par le Pape Pie XI.

Avec sainte Jeanne d’Arc, la France compte une héroïne extraordinaire. Extraordinaire de foi, de courage, de fidélité. Et s’il existe une exception française, c’est surtout dans cette intervention inouïe de Dieu pour la liberté de notre pays ! Nous devrions répondre à cet amour de prédilection de Dieu, par une fidélité totale… Mais la France se souvient-elle encore de son baptême?

Pratique: Prier aujourd’hui pour la France!

Samedi 11 mai: saints Philippe et Jacques

Fêtés le premier mai depuis le 6° siècle, les apôtres saint Philippe et saint Jacques furent déplacés au 11 « à cause de » saint Joseph artisan… Philippe était originaire de Bethsaïde et l’Evangile rapporte à son sujet deux anecdotes : Il mena Nathanaël (appelé aussi Barthélemy) au Seigneur. Et Jésus qui voulait nourrir la foule de 5000 hommes demanda personnellement à Philippe où l’on trouverait de quoi les faire manger… Un gars en qui on peut faire confiance, un bon serviteur, en somme ! Il aurait subi le martyr en Phrygie. Jacques était le « frère » du Seigneur, et un apôtre de premier plan. Il devint le premier évêque de Jérusalem après la Pentecôte. Le bréviaire raconte quelques détails fort peu hygiéniques: Sa pénitence était telle qu’il n’usait jamais de parfum ni de bains, et qu’il ne se coupait jamais les cheveux ! De plus il priait si souvent à genoux que sa peau serait devenue aussi calleuse que celle d’un chameau… Il écrivit l’épitre de la bible qui porte son nom, fut martyrisé à Jérusalem, et pardonna à ses bourreaux son supplice.

Je soulignerai simplement aujourd’hui une des grandes leçons de l’épître de saint Jacques: Si un frère ou une sœur sont nus et manquent de la nourriture de chaque jour et que l’un d’entre vous leur dise: « allez en paix, chauffez-vous et rassasiez-vous! » sans rien leur donner, à quoi cela sert-il ? En un mot, notre foi doit se traduire en bonté réelle pour les autres !!

Pratique: Avons nous pratiqué la charité?

Vendredi 10 mai: saint Antonin

Antonin vécut au 15° siècle en Italie à l’époque de la Renaissance, donc. Enfant précoce dans la science et la sainteté, il entra chez les dominicains à 16 ans. Il fut particulièrement admirable dans son ardeur au travail: Il se privait même de sommeil pour travailler d’avantage ! Sa sagesse aussi lui valut le surnom d’Antonin « des conseils ». Devenu archevêque de Florence, il se dévoua sans compter à son troupeau et mourut le 20 mai 1459.

Beaucoup croient sans doute que donner de bons conseils est un don humain qu’on a… ou qu’on a pas ! saint Antonin l’aurait eu, lui… C’est bien plus que cela, en fait : Dans la doctrine chrétienne, c’est un don du Saint-Esprit. Ce qui veut dire qu’il est à disposition de tous et ne s’exprime très bien que dans une âme particulièrement fidèle aux inspirations de Dieu. Une sainte Bernadette ou une Lucie de Fatima n’étaient pas particulièrement douées humainement, mais ces saintes, quand elles parlaient, transmettaient la pure lumière de Dieu ! Un jour une dame demanda à Bernadette ce qui avait été le mieux entre voir la belle dame et faire sa première Communion, toute récente à ce moment là pour Bernadette. Après un court instant de réflexion, Bernadette répondit : Je ne sais pas! Ces deux choses là sont des choses du Ciel! Mais ce que je sais, c’est que j’étais bien heureuse dans les deux cas! Donc, si donner de bons conseils vous tente… vous savez ce qu’il vous reste à faire!

Pratique: Demander plusieurs fois dans la journée l’aide du Saint-Esprit !

Jeudi 9 mai: saint Grégoire de Nazianze

 Saint Grégoire naquit à Nazianze en Cappadoce (Asie mineure) et vécut au 4° siècle, époque féconde de la patristique. C’était un puissant intellectuel qui connaissait les meilleurs esprits de son temps comme son ami saint Basile, et s’était formé aux meilleures écoles de son époque. Puis il se fit moine et fut ensuite sacré évêque de Sasime puis de Nazianze et enfin patriarche de Constantinople en 379. Lutteur ardent de la foi de Nicée contre l’hérésie arienne, il renouvellera son diocèse. Il finira par renoncer à son siège pour retourner à la solitude  dans l’étude et la prière. A cause de sa brillante science, ses contemporains le surnommèrent « le théologien »; il mourut vers 390 et fut canonisé et déclaré docteur de l’Eglise.

L’amour de Grégoire pour la solitude, l’étude, et la prière, nous rappelle notre vocation profonde: Nous aussi nous avons une âme, créée à l’image de Dieu, faite pour contempler et aimer le Seigneur ! Et si les corps sont plutôt bien nourris de nos jours en occident, quelle famine dans les âmes ! Il est urgent pour nous tous de retrouver un regard authentiquement contemplatif…

Pratique: Un moment de méditation silencieuse sur un mystère du Seigneur qui nous touche…

Mercredi 8 mai : De la férie

Pas de fête aujourd’hui, mais se fêtait très anciennement en ce jour l’apparition de saint Michel Archange au mont Gargan. Saint Michel serait apparu au début du 6° siècle dans les Pouilles, sur une montagne proche de la ville de Siponto. La dévotion à saint Michel Archange était très vive dans les anciens temps, notamment chez les Francs qui voyaient en lui un saint patron particulier. L’offertoire de la Messe des défunts donne un rôle surprenant à saint Michel: celui d’accompagner les âmes des défunts vers le paradis. Vous avez d’ailleurs tous certainement déjà vu un tableau montrant saint Michel avec une balance et en train de trier les âmes du purgatoire! Demandons donc simplement à saint Michel en ce jour la grâce des grâces: celle d’aller un jour au Paradis!

Pratique: La dévotion envers notre saint patron

Mardi 7 mai : Saint Stanislas

Saint Stanislas naquit à Scepanow près de Cracovie en Pologne, l’an 1030, de parents nobles et pieux. Très brillant, il fut désigné par l’évêque comme chanoine et prédicateur de sa cathédrale. Bientôt il succéda à ce prélat comme évêque de Cracovie en 1072. Il repris fortement le roi Boleslas de l’époque pour son libertinage et finit par le priver de la communion eucharistique. En fureur, le roi le tua de ses propres mains le 08 mai 1097 dans l’église même ou le prélat célébrait le saint Sacrifice de la Messe. Plus tard Boleslas se convertira, et saint Stanislas deviendra le patron de la Pologne. Stanislas fait partie de ces saint évêques qui payèrent de leur vie leur fidélité à l’Evangile et à la vérité.

Il n’est pas facile d’être héroïque à ce point surtout quand on a des responsabilités… Cependant l’histoire retient ceux-là comme les vraies lumière de notre monde, et ceux qui en portent l’espoir ! Avant d’espérer vivre l’héroïsme, commençons déjà a être honnêtes avec notre devoir quotidien !

Pratique : Pourquoi ne pas réciter cette belle prière du Cardinal Verdier:

O Esprit-Saint, Amour du Père et du Fils, inspirez-moi toujours ce que je dois penser, ce que je dois dire, comment je dois le dire, ce que je dois taire, ce que je dois écrire, comment je dois agir, ce que je dois faire, pour procurer votre gloire, le bien des âmes et ma propre sanctification. O Jésus, toute ma confiance est en vous. Cardinal Verdier

Lundi 6 mai : De la férie

Profitons des jours sans saint fêté pour parler de la spiritualité propre au temps pascal. Évoquons tout d’abord la joie… Toutes les Messes du temps pascal sont remplies de joie: On multiplie les alléluias et les chants joyeux. L’Eglise veut nous voir joyeux à la suite du grand mystère de Pâques que nous venons de fêter.

Mais cette joie est-elle raisonnable ? Quand de partout les médias nous parlent de crise, de drames, de difficultés est-ce raisonnable de se réjouir? Certainement oui. Parce que la résurrection du Seigneur n’est pas simplement un évènement passé que l’on commémore. Jésus qui ressuscite, c’est le mal et la mort qui sont vaincus, c’est l’amour de Dieu qui nous est promis, c’est un  nouveau départ offert à tous ceux qui veulent en profiter. Nous avons alors un immense réservoir d’amour au dessus de nos têtes. Nous sommes accompagnés par le Seigneur sur les chemins difficiles de cette vie. Nous sommes conduits par Lui vers le Royaume, la maison du Père. Que de raisons d’être heureux! Revenons souvent à ce bonheur profond, et n’hésitons pas à le laisser transparaître…

Pratique: Soyons disponible aux autres

Dimanche 5 mai : 2° dimanche après Pâques

Notre dimanche est couramment appelé dimanche du Bon Pasteur, car dans l’Evangile de la Messe, Jésus se présente sous cette image du Bon Pasteur. Dans l’Evangile Jésus précise qu’il existe des bons et des mauvais pasteurs… La différence ? C’est que le bon est prêt à donner sa vie pour les brebis parce qu’il les aime comme sa propre famille. Ce n’est pas le cas du mauvais.

Jésus, Lui, nous dit qu’il est un bon pasteur pour nous. Et Il nous révèle alors qu’il nous aime de cet amour là… Incroyable annonce ! Dans les catacombes romaines chrétiennes, le Bon Pasteur est la manière la plus courante de représenter Jésus. Sans doute parce que les premiers chrétiens avaient une reconnaissance infinie envers le Seigneur d’être venu pour eux, de les avoir sorti de leur paganisme et les avoir choisis comme ses enfants. Eux savaient remercier le Seigneur et être fidèle jusqu’au bout… Saurions-nous faire de même?

Pratique: être, au quotidien, un bon pasteur pour ceux qui nous sont confiés.