Vendredi 7 juin : De la férie


A l’Ascension nous remarquons que la sainte Vierge accompagnait les apôtres dans la prière. A ce sujet, connaissez-vous l’histoire des apparitions de Pontmain ? Nous sommes le 17 janvier 1871, pendant la guerre entre la France et la Prusse. A Pontmain, 200 habitants environ, on prie auprès du curé tous les soirs, pour la France et pour les 38 jeunes gens du village, partis au front. Mais on est inquiet car les prussiens semblent avancer victorieusement… Et voici qu’Eugène Barbedette, 12 ans, travaille dans la grange et sort un moment prendre l’air. Là il voit au dessus de la maison voisine une Dame vêtue d’une robe bleu sombre, parsemée d’étoiles. Un voile de deuil encadre son visage fin et jeune. Elle porte une couronne d’or marquée d’un liseré rouge à mi-hauteur. Elle sourit et tend les mains vers l’enfant. Rapidement tout le village est ameuté, mais seuls les quatre voyants et deux enfants en bas âges voient la belle dame… Ni monsieur le Curé, ni les sœurs ne voient rien ! Mais le curé fait prier tout son monde et la dame semble alors s’animer: quatre cierges s’allument à ses cotés. On récite l’acte de contrition, et le tableau change, la Vierge devient triste et un grand crucifix apparaît sur sa poitrine. On continue les prière et la dame redevient joyeuse et tout à coup une banderole apparaît: Mais priez, mes enfants, Dieu vous exaucera en peu de temps, mon Fils se laisse toucher !Et l’apparition disparaît, la veillée de prière aura duré trois heures… 11 jours plus tard fut signée l’armistice, et les 38 appelés du village rentreront indemnes !

En étudiant de près cette apparition, les historiens auront la surprise de remarquer que la voute de l’église était bleue comme la robe de la Dame et, comme elle, parsemée d’étoiles. De plus, les quatre bougies allumées rappelaient la coutume du curé à la prière du soir d’allumer quatre cierges… Et oui, notre prière monte vraiment jusqu’au ciel, et, comme au jour de l’Ascension la sainte Vierge aime particulièrement la prière de ses enfants…

Pratique: Demandons à la sainte Vierge de nous préparer à la Pentecôte



Jeudi 6 juin : Saint Norbert

Norbert naquit en fin du 11° siècle. Issu d’une famille aisée, et quoiqu’il fut clerc dans l’Église, il mena d’abord une vie mondaine. Mais un jour qu’il allait à cheval, un orage se déclencha et la foudre tomba juste devant lui. Il tomba de sa monture et il crut entendre une voix qui lui reprochait sa vie passée. Devant ce signe, Norbert restait libre, mais il choisit dorénavant d’être fidèle au Seigneur… Il donna ses biens aux pauvres, pratiqua une vie pénitente et consacrée à la prédication de la parole de Dieu. Avec 13 compagnons, il fonda pour ce même but un nouvel ordre dans le diocèse de Laon, au lieu dit « prémontré ». L’ordre dit « des prémontrés », qui suivait la règle de saint Augustin, était né. Il se propagera de façon merveilleuse, participant à un profond renouveau de l’Eglise. Nommé plus tard archevêque de Magdebourg, il se dévoua pour la cause de l’Eglise. Il mourut le 11 juin 1134 à Magdebourg.

 Tout comme saint Norbert, le choix de la direction de notre vie dépend de nous… Mais reste à savoir, particulièrement au moment de notre mort, ce que nous voudrions avoir accompli ! Si nous savions écouter la parole de Dieu, nous aurions sans doute la réponse…

 Pratique: Pourquoi ne pas relire l’Evangile des talents (Mt 25, 14-30), celui de la Messe d’aujourd’hui…

Mercredi 5 juin: saint Boniface

Boniface naquit en Angleterre vers la fin du VII° siècle et s’appelait d’abord Winfried. Attiré par la vie religieuse, il entra jeune au monastère. Ordonné prêtre à 30 ans, il ressenti l’appel pour les missions, c’est-à-dire, à l’époque, à partir annoncer la foi aux Germains. Il commença une première mission en Frise qui fut un échec. Il revint à son monastère où il fut élu abbé, charge qu’il résilia bientôt, poussé par le désir de repartir évangéliser. Il rencontre à Rome le Pape Grégoire II qui le renomme « Boniface », « le bienfaisant » et le confirme dans l’envoi auprès des Germains. Il part en mission en Thuringe, Saxe et finalement Frise avec grand succès. Bientôt, il est sacré évêque et responsable de toute la Germanie, immense territoire ! Il sera l’apôtre incessant de toute cette région, convertissant de nombreux païens et sacrant Pépin comme roi des Francs. A l’âge de 80 ans, apprenant que les Frisons étaient revenus à l’idolâtrie, il repartira là-bas en mission, tout en pressentant sa mort prochaine (il emmena avec lui son linceul…). Il fut massacré par des frisons païens le 5 juin 1756, et fut enterré au monastère de Fulda. Les allemands ont une grande vénération pour leur apôtre, encore de nos jours…

Comme le souligne la liturgie, nous avons en Boniface un de ces immenses apôtres, rempli du feu de l’Esprit-Saint que le Seigneur donne parfois, avec bonté, à son Eglise. Voir saint Boniface repartir à 80 ans en mission, nous remplit de confusion, nous qui sommes si tièdes pour parler de la foi ! Que saint Boniface mette en nos âmes l’amour de nos frères dans les ténèbres, et fasse de nous d’authentiques missionnaires là où nous sommes !

Pratique: Prier pour ceux que nous croiserons aujourd’hui

Mardi 4 juin : Saint François Caracciolo

François Carraciolo, qui s’appela d’abord Ascanio Carraciolo, naquit dans les Abruzzes. Il fait partie de ces saints qui pratiquèrent dés l’enfance une profonde vie chrétienne très édifiante. Il participa à la fondation d’un nouvel ordre: les clercs réguliers mineurs. Ce mouvement était un fruit de la contre réforme catholique qui cherchait un profond renouveau dans l’Eglise à la suite du Concile de Trente. Dans cet ordre on faisait le vœu de ne pas rechercher de dignités ecclésiastiques. Saint François vécut d’ailleurs lui-même cette promesse en refusant au Pape Paul V tous les honneurs dont celui-ci voulait le combler. L’ordre devait aussi s’adonner à l’adoration nocturne de la Sainte Eucharistie, et là encore saint François Carraciolo était le premier à donner l’exemple en veillant volontiers toute la nuit. En faisant sa profession solennelle Ascanio prit le nom de François et devint, deux ans après, le supérieur de son ordre, et il travailla de toutes ses forces à son développement. A l’âge de 44 ans il eût la révélation de sa mort prochaine qui arriva en 1608, la veille de la fête du Corps du Christ. Il fut enterré à Naples, au berceau de son ordre.

Le saint Curé d’Ars avait changé sa paroisse en rappelant à tous les habitants que le Seigneur vivait au milieu d’eux dans le tabernacle… Saint François Carraciolo, à sa manière, voulait le rappeler aussi à tous. Et nous, en sommes nous vraiment conscients ? Pourquoi alors toutes ces église vides de priants ? Pourquoi le Seigneur est-il laissé si souvent seul ? N’en portons-nous pas notre part de responsabilité ?

Pratique: Un moment d’adoration (même bref) auprès du Seigneur dans l’Eucharistie.

Lundi 3 juin : De la férie

Parlons un peu de sainte Jeanne d’Arc que nous n’avons pas pu fêter jeudi dernier… Jeanne d’Arc naquit à Domrémy en Lorraine, en 1412 de parents très chrétiens. à 13 ans elle eut l’apparition de saint Michel, sainte Marguerite et sainte Catherine, lui demandant d’aller libérer la France. A la suite de nombreuses péripéties, elle rencontra le roi, prit la tête de l’armée, fit libérer Orléans et sacrer le roi à Reims. Que de réussite pour une toute jeune fille ! Averti par les « voix » qu’elle entendait, elle sut qu’elle tomberait aux mains de l’ennemi, ce qui arriva à Compiègne. Jugée par un tribunal ecclésiastique corrompu, elle fut condamnée à être brulée vive. Jeanne fut donc brulée un 30 mai, elle n’avait pas encore 20 ans. Bientôt réhabilitée, elle fut canonisée puis, à la demande des évêques de France, elle fut déclarée patronne secondaire de la France par le Pape Pie XI. 

Avec sainte Jeanne d’Arc, la France compte une héroïne extraordinaire. Extraordinaire de foi, de courage, de fidélité. Et s’il existe une exception française, c’est surtout dans cette intervention inouïe de Dieu pour la liberté de notre pays ! Nous devrions répondre à cet amour de prédilection de Dieu, par une fidélité totale… Mais la France se souvient-elle encore de son baptême ?

Pratique: Prier aujourd’hui pour la France!

Dimanche 2 juin : Dimanche après l’Ascension

Ce dimanche après l’Ascension était appelé au moyen-âge le dimanche des roses. C’était en effet l’époque des premières roses, et existait alors la coutume d’en répandre dans les Eglise comme hommage au Seigneur, ou encore d’en jeter depuis les tribunes pour annoncer la descente prochaine du Saint-Esprit… Cette venue du Saint-Esprit est justement le thème de notre Evangile du dimanche ! Ce Saint-Esprit est appelé « Paraclet » par Notre Seigneur, c’est-à-dire consolateur ou intercesseur, ou encore « Esprit de vérité ». Manière de décrire le changement merveilleux qu’Il doit apporter à cette terre et dans le cœur des disciples…

En reste-t-il encore quelque chose de palpable de nos jours ? Voit-on encore cette présence merveilleuse aujourd’hui sur notre terre? Bien entendu ! et d’abord à travers la prière des chrétiens ! Qu’aujourd’hui, dans ce monde ennemi du spirituel, gavé de matériel et de technique, s’élève encore la prière des chrétiens, fidèle et aimante, cela montre bien que l’Esprit-Saint est toujours à l’œuvre dans ce monde et continue de l’accompagner. Imaginiez-vous cela? Que c’était le Saint-Esprit qui habitait et formait votre prière ? Saviez-vous qu’elle était aussi grande ? Vous comprendrez aussi pourquoi, dans toutes ses apparitions, la sainte Vierge nous encourage : Mais priez mes enfants!

Pratique: Comme la sainte Vierge et les apôtres, prions toute cette semaine pour que le Saint-Esprit descende particulièrement en nous.

Samedi 1er juin : De la sainte Vierge au samedi

Ce jour sans saint nous laisse le champ libre pour parler du temps liturgique « après l’Ascension ». Les apôtres ont vu Jésus monter au ciel, et Il leur a demandé d’attendre la venue du Saint-Esprit: Vous donc, demeurez dans la ville jusqu’à ce que vous soyez revêtus de la force d’en haut. (Luc 24, 49). Alors ils attendent et ils prient, et Marie prie avec eux, au témoignage du livre des Actes des apôtres: Tous, d’un même cœur, étaient assidus à la prière avec quelques femmes, dont Marie, mère de Jésus… (Act. 1, 14). Cet temps consacré à la prière durera neuf jours et se terminera par la descente du Saint-Esprit le jour de la Pentecôte. C’est l’ancêtre des neuvaines de prières que nous aimons réciter pour obtenir une grâce spéciale. Le temps après l’Ascension est donc spécialement consacré à la prière. Souvenons-nous bien que rien de grand, dans l’Eglise, ne se fait sans une prière profonde…

Pratique: Préparons nous à la venue du Saint-Esprit

Vendredi 31 mai : Fête de Marie Reine

La reine se tient à sa droite, en vêtements tissus d’or… Tiré du graduel de la fête de Marie Reine. Les apparitions de Fatima en 1917 avaient vraiment frappé les esprits du 20° siècle… Voir la Vierge Marie faire danser le soleil par un rayon venu de ses mains, rappelait à la vieille chrétienté un titre parmi les plus anciens de Marie : Elle est Reine ! Alors, par l’encyclique ad cœli reginam, du 11 octobre 1954, le Pape Pie XII institua cette fête de Marie Reine qui devait se célébrer chaque 31 mai. Cette dévotion dont on garde la trace dans des prières antiques comme les litanies de la sainte Vierge, les hymnes à Marie (Regina coeli, ave regina coelorum, salve regina) et tant d’autres, était donc un nouveau cri d’amour pour celle qui était souvent venue visiter notre terre. Mais au fait, que signifie-t-elle vraiment ? Que Marie a puissance sur toute la création depuis la terre jusqu’aux anges en passant par les hommes ? Certainement ! Que la dignité de la mère de Dieu devrait lui valoir le respect et l’affection de tous ? Sans aucun doute ! Que Marie veille sur tous les hommes comme une bonne souveraine ? Oui, cela encore ! Pour toutes ces raisons, Marie est Reine…

Autrefois, dans les lieux où les miracles de Marie s’étaient multipliés, on couronnait les statues. C’était un signe de remerciement, d’affection, de dévouement envers Elle. On peut le reproduire personnellement : Cela s’appelle se consacrer à Marie. De l’avis de tous les grands saints c’est l’occasion d’un renouveau spirituel certain. Pourquoi pas vous ?

Pratique : S’offrir à Marie pour la servir

Jeudi 30 mai : Solennité de l’Ascension de Notre Seigneur Jésus-Christ

Un conte du moyen-âge nous rapporte l’histoire de ce chevalier pèlerin qui partit en terre sainte sur les traces de Notre Seigneur Jésus-Christ. Il visite d’abord Nazareth, lieu de l’Annonciation, puis Bethléem. Il continue au Jourdain puis en Galilée et en Judée, lieux de vie publique de Jésus. Il finit à Jérusalem, au Cénacle et au Golgotha, lieu de la mort et de la Résurrection du Seigneur. Il se dirige enfin sur le mont des oliviers, lieu de l’Ascension et là, il regarde le ciel et fit cette prière: Seigneur, je voudrais être auprès de vous!Et en un instant il mourut et son âme partit au Paradis…

Cette histoire nous donne le sens de la fête de l’Ascension. Jésus, le Fils, retourne auprès du Père, et il nous indique la direction de notre vie: Aller dans cette maison du Père.. L’Ascension est donc un jour de joie profonde, et où nous pensons au Paradis qui nous attend, là où Jésus a promis de nous préparer une place… rien que pour nous ! Nous remarquerons le beau psaume employé par la liturgie: le psaume 46. Ce psaume raconte la montée de l’arche d’alliance vers Jérusalem sous les acclamations du peuple. Acclamons nous aussi le Seigneur, et ne nous trompons pas de chemin!

Pratique: Penser à notre place au Paradis.

Mercredi 29 mai : Vigile de l’Ascension

Veillez et priez ! Tel était le conseil que nous donne le Seigneur dans plusieurs passages de l’Evangile…

L’Eglise a retenu ce conseil et adjoint aux plus grandes fêtes une vigile, c’est-à-dire un jour préparatoire à la solennité qu’on va célébrer. Le mot vigile, qui vient du latin, signifie d’ailleurs: veille. Nous fêtons donc aujourd’hui la vigile de l’Ascension. Et, alors que les vigiles nous appellent normalement toujours à la pénitence (pour  bien se préparer à la fête), la vigile de l’Ascension fait exception. C’est une vigile joyeuse, célébrée avec Gloria et les ornements blancs. Il faut dire que l’Ascension correspond à un évènement particulièrement heureux: la glorification du Seigneur dans le ciel…

Puisqu’il s’agit aujourd’hui de se préparer à la grande fête de demain, je me permet de rappeler à tous mes lecteurs une grande coutume catholique: Celle de se confesser au moins pour toutes les grandes fêtes de l’Eglise ! Et l’Ascension en est une… Il est vraiment impensable, pour un chrétien qui a le sens des choses de Dieu, de venir aux grands anniversaires du Seigneur avec un cœur non purifié ! Cela va de soi, me direz-vous ? Je crois que cela va mieux en le disant !

Pratique: Si cela n’a pas été fait : se confesser…