Lundi 10 décembre : de la férie

Je voudrais profiter des nombreux jours de férie de l’Avent, pour développer le sens profond de ce temps liturgique. Le mot latin « adventus » signifie, littéralement, venue. Le temps de l’Avent est donc le temps où nous méditons le Seigneur qui vient. La liturgie évoquera donc les trois venues du Seigneur sur cette terre : venue dans la chair et l’humilité le jour de Noël, venue silencieuse et amoureuse dans nos âmes, venue à la fin des temps dans la puissance et la gloire.

En cette première semaine de l’Avent, parlons  de la venue du Seigneur à la fin des temps. Il viendra juger les vivants et les morts! récitons nous dans notre Credo. – C’est donc qu’il dirige le monde ! Beaucoup croient, à tort que c’est la Chine ou l’Amérique, l’argent ou la soif de pouvoir qui mènent le monde… C’est bien d’avantage le Seigneur, à travers ses saints et les évènement de la Providence, qui dirige tout vers son terme et la venue du Seigneur. Et ce jour là, les hommes auront-ils gardé la foi ? Le seigneur a posé clairement la question, et nous laisse le soin d’y répondre… – C’est donc aussi que nous serons jugés ! La crainte de Dieu est le commencement de la sagesse, me répétait-on souvent quand j’étais petit. Cela m’impressionnait fort. Quelques années de plus n’ont rien changé à la vérité : nous sommes responsable de nos actes devant Dieu… – Ce sera enfin le temps d’un monde meilleur. Peu d’entre nous, je pense, prient pour que le Seigneur arrive ! et pourtant, d’après le livre de l’Apocalypse, les premiers chrétiens, eux, suppliaient : maranatha ! Viens Seigneur Jésus ! Dans le nouveau monde, en effet, il n’y aura plus d’injustice, plus de laideur, et Dieu essuiera toutes larmes de leurs yeux… Quelle merveille !

Je viens de regarder à la fenêtre : le Seigneur n’est pas encore là. Il reste donc un peu de temps, travaillons à ce que son règne arrive.

Pratique : Réciter lentement, et plusieurs fois dans la journée, le notre Père

Dimanche 9 décembre : deuxième dimanche de l’Avent

Es-tu Celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ?

Bien des commentateurs de l’Évangile ont souligné la violence de cette question de saint Jean-Baptiste. On pourrait la reformuler ainsi, de façon affirmative : Il n’est pas évident que tu sois le Messie ! Est-ce une hésitation chez Jean-Baptiste ? Une tactique pour éclairer ses disciples qui doutent ? Ou plutôt un appel à ce que Jésus se manifeste à Israël ? Je ne sais pas… Mais ce qui est sur, c’est que cette question continue d’être posée de nos jours ! Beaucoup trouvent que Jésus n’est pas évident, et se demandent bien pour quelle raisons ils suivraient ce sage de l’histoire…

Ecoutons alors la réponse de Jésus : Ce que vous avez vu, dites-le : Les boiteux marchent, les sourds entendent, l’Evangile est annoncé aux pauvres ! Tels sont les signes que Dieu nous donne, et, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’en deux mille ans d’histoire de l’Eglise, nous avons eu le temps de voir quelques merveilles de ce genre ! Quand un saint curé d’Ars illettré s’est mis a convertir tout une paroisse et plus, quand une sainte Jeanne d’Arc jeune fille tenait tête aux plus grands docteurs de son temps, quand une mère Térésa s’enfonçait seule pour soigner les plus pauvres dans les bidonvilles de Calcutta, ne voyait-on pas à travers eux la trace de ce Dieu du Ciel ?

Oui, cette trace de Dieu est visible, si du moins on la cherche avec un cœur sincère et honnête… Mais n’est-ce pas ce qui manque cruellement de nos jours ? Enfin, en occident du moins… parce qu’ayant eu la joie de rencontrer récemment des catholiques chinois persécutés, j’ai vu des gens qui risquaient la prison à tout moment sans jamais remettre en cause leur fidélité au Seigneur… Que leur ferveur vienne en aide à notre tiédeur !

Pratique : Pensons à visiter les crèches de nos églises.

Samedi 8 décembre : L’Immaculée-Conception de la bienheureuse Vierge Marie

Le Seigneur m’a revêtu des vêtements du salut : et il m’a entouré des ornements de la sainteté, comme une épouse parée de ses bijoux…     Introït de la fête de l’Immaculée-Conception

 Depuis les premières générations chrétiennes jusqu’à nous, tous les catholiques ont toujours su que la Vierge Marie portait en elle un mystère particulier de beauté. Les paroles de l’Evangile sont trop claires : pleine de grâces, bénie entre toutes les femmes, Toutes les générations me diront bienheureuse… Et puis ce n’est rien moins qu’un ange envoyé de Dieu qui vient déclarer ces merveilleuses paroles et s’incliner devant Marie ! Il revint à Pie XI, dans la bulle « Ineffabilis Deus » du 8 décembre 1854 de préciser la foi de l’Eglise de toujours : Marie est l’Immaculée-Conception, celle qui n’a pas connu la tache originelle depuis le premier instant de son existence. Ce choix de Dieu d’exempter Marie de toute tache, aura de merveilleuses conséquences pour nous : Désormais une étoile est là pour nous guider. L’Eglise regarde Marie et l’invoque comme l’étoile de l’espérance, dit le Pape Benoît XVI ! Au milieu d’un monde sombre, marqué par le péché et le désespoir, une Femme reste brillante, et indique le chemin du salut. Si tu suis Marie, tu ne dévieras pas, si tu la pries, tu ne désespéreras pas, si tu la gardes en ta pensée, tu ne connaîtras pas l’erreur… disait saint Bernard. 

Dans sa bulle, Pie IX explique pourquoi il a voulu proclamer cette définition, et les fruits qu’il en attendait : Un renouveau dans l’Église et une dévotion plus grande des fidèles envers Marie. C’était un malin, ou plutôt un homme de Dieu ! Il fut entendu au-delà de toute espérance quand la sainte Vierge apparut à Lourdes quatre ans plus tard, se définissant comme l’Immaculée-Conception, et déclenchant les fruits attendus par Pie IX… Et nous, sommes nous des malins ? Qu’allons nous offrir… et demander à Marie au jour de sa fête ?

Pratique : Pourquoi ne pas dire le rosaire en entier en ce jour de Marie ?

Vendredi 7 décembre : saint Ambroise

Le Christ est tout pour nous ! Si tu veux guérir une blessure, il est le médecin ; si la fièvre te brûle, il est la source ; si tu es opprimé par l’iniquité, il est la justice ; si tu as besoin d’aide, il est la force ; si tu crains la mort, il est la vie ; si tu désires le ciel, il est le chemin ; si tu es dans les ténèbres, il est la lumière… Goûtez et voyez comme le Seigneur est bon : bienheureux l’homme qui espère en lui !   Saint Ambroise.

 Ambrosius Uranius Aurelius naquit à Trèves vers 340, dans une illustre famille romaine. Tout comme son Père, qui était préfet des Gaules, Ambroise se destinait à la carrière publique, et, très doué, il fut nommé gouverneur de l’Emilie et de la Ligurie, et siégeait à Milan. Mais Dieu avait décidé de son avenir autrement qu’il ne l’avait sans doute prévu ! Le bréviaire raconte l’anecdote étonnante de son élection à l’épiscopat : Il rentre dans la cathédrale de Milan, envoyé par le préfet pour calmer l’émeute des chrétiens qui se déchiraient sur le choix du prochain évêque. Il fait un discours exhortant à la paix, et là, un enfant s’exclame : « Ambroise évêque ! », et tous de reprendre l’acclamation !! De simple catéchumène qu’il était, il devint donc évêque de Milan le 7 septembre 374. Et son épiscopat fut une lumière incroyable pour toute son époque. Sa bonté était celle d’un pasteur, et sa porte était toujours ouverte à celui qui voulait le rencontrer. Sa force aussi fut proverbiale quand il refusa l’entrée de la cathédrale à l’empereur Théodose, coupable d’un massacre. David a bien péché lui aussi… essaya de dire Théodose. Tu l’as imité dans la crime, imites-le donc dans sa pénitence ! fut la réponse. Il fit beaucoup pour la liturgie de Milan, en écrivant et faisant chanter des hymnes, et nous lui devons la coutume de chanter les psaumes alternativement en deux chœurs. Son rayonnement amena la conversion de saint augustin, et il écrivit de nombreux livres qui firent de lui un des quatre grands docteurs de l’occident ! Il mourut le 4 avril 397, un samedi saint, en priant les bras étendus en forme de Croix…

Toutes les merveilles de la vie d’Ambroise commencèrent par son discours de paix dans la cathédrale de Milan qui changea totalement sa vie… Comme quoi le Seigneur aime profondément la paix ! Paix dans la société, mais paix aussi et surtout de l’âme, de l’âme qui regarde Dieu. Si nous cultivions cette paix, comme il serait facile de vivre la charité, et rejeter plus vite les tentations. Comme notre entourage aussi apprécierait…

Pratique : Nous veillerons aujourd’hui à garder la paix de l’âme.

Jeudi 6 décembre : saint Nicolas

Saint Nicolas fut un saint évêque d’une popularité incroyable au moyen-âge, au témoignage de saint Thomas d’Aquin. Rome, à cette époque, comptait quelques 60 églises qui lui étaient dédiées. Il est bien difficile aujourd’hui de trier dans les récits de sa vie, ce qui est vrai de ce qui serait une pieuse exagération… Il naquit à Patara en Cilicie (actuelle Turquie) vers 270. Nicolas aimait à secourir les pauvres et les affligés, il sauva ainsi trois jeune filles de l’immoralité en leur faisant porter la somme d’argent dont elles manquaient pour leur dot. De même, par son intervention et ses prières, des marins furent sauvés de la mer déchainée, et trois officiers furent graciés d’une injuste accusation. Cette dernière histoire fut à l’origine de la gracieuse légende des trois petits enfants qui s’en allaient glaner aux champs… Il fut choisi comme évêque de Myre, et assista au Concile de Nicée qui condamna Arius. Il mourut le 6 décembre 350 en disant : Entre vos mains, Seigneur, je remet mon esprit, son corps fut enlevé de Myre par des marchands qui conduisirent ses reliques à Bari en 1087. A Bari, comme un signe de sa grande charité, une huile bénéfique sort de ses ossements…

Aujourd’hui encore, c’est au jour de sa fête que l’on célèbre Noël dans les pays germaniques : Saint Nicolas visite les enfants en compagnie du père fouettard, et ils distribuent les cadeaux aux méritants et les punitions aux désobéissants ! Le Ciel punit le mal, et récompense le bien… Quoi de plus juste et naturel ? Mais pourquoi alors tant de grandes personnes oublient aujourd’hui ce qu’enfants, ils comprenaient si bien ? Pourquoi les confessionnaux sont-ils si délaissés et pourquoi le souci d’une vie pure est-il complètement absent de la mentalité contemporaine ? Ah, si nous pouvions, le temps d’un Avent, redevenir enfants…

Pratique : Aujourd’hui nous veillerons à réparer, par une bonne action, le mal que nous aurions pu commettre.

Mercredi 5 décembre : de la férie

Je relisais récemment un passage magnifique d’Eloi Leclerc, dans son livre le soleil se lève sur Assise : Tu veux communiquer le secret d’une sagesse ? N’écris pas un traité de philosophie : tu ennuierais tes lecteurs. Raconte-leur plutôt une histoire, une histoire vraie et forte, une grande histoire d’Amour. Ils n’y croiront pas, peut-être… mais ils en rêveront. Et dans leur rêve, ils verront s’allumer l’étoile de l’Espérance…

Avez-vous réalisé ? Dans vingt jours, c’est Noël… Imaginez un peu l’émerveillement de l’Enfant-Jésus qui arrive, devant nos cœurs de chrétiens ! Parce qu’Il les verra remplis d’un esprit de prière que nous aurons largement cultivé dans ce temps de l’Avent. Parce que nous aurons été charitables au point que de nombreuses personnes de notre entourage se seront rapprochées de Dieu. Parce que les sacrifices et les dévouements auront été nombreux au cours de ces vingt jours de ferveur… Alors quelle joie en ce soir de Noël !

… Vous n’y croyez pas à mon histoire ? Mais peut-être vous a-t-elle fait rêver ? Alors, l’étoile de l’espérance s’est sans doute allumée dans vos cœurs… 

Pratique : N’oublions pas de nous confesser pour bien débuter l’Avent.

Mardi 4 décembre : saint Pierre Chrysologue

Pierre naquit à Imola dans l’Emilie au début du 5ème siècle. Disciple fidèle de l’évêque d’Imola, il fut par lui ordonné diacre pour le service du diocèse. Mais il lui arriva une singulière aventure : Il devait accompagner son évêque à Rome dans la délégation de Ravenne qui voulait faire reconnaître par le Pape le nouvel archevêque qui avait été élu. Or le souverain pontife avait vu, en rêve, saint Pierre et saint Apollinaire lui indiquer Pierre pour occuper la charge de Ravenne… Pierre fut alors choisi comme nouvel archevêque en 433 ! Il se montra un pasteur avisé et un remarquable prédicateur, ce qui lui valut le surnom de Chrysologue, c’est-à-dire parole d’or. Ses prédications étaient profondes, courtes comme souvent les bons sermons, et enflammées : On raconte ainsi que parfois la voix lui manquait et que le peuple qui l’écoutait, éclatait en sanglots ! Il lutta contre les divertissements frivoles de Ravenne avec une formule qui est restée célèbre : Celui qui veut jouer avec le diable, ne se réjouira pas avec le Christ ! Après 18 ans de gouvernement de l’Église de Ravenne, il eut le pressentiment de sa fin prochaine, et revint finir sa vie dans son pays. Il mourut paisiblement le 4 décembre 450 et fut nommé docteur de l’Église en 1729.

De nos jours, si un prêtre s’avise à parler contre la frivolité, il est vite taxé d’être coincé… Cependant saint Pierre Chrysologue, comme tous les bons pasteurs, savait bien que l’esprit du monde et la frivolité sont des poisons pour une vraie vie chrétienne et qu’ils obscurcissent et dessèchent infailliblement les âmes qui en sont atteintes. Profitons alors de ce temps de l’Avent pour couper avec ces modes et ces médias qui ne cessent de véhiculer cet esprit de ce monde, et travaillons à plaire au Seigneur…

Pratique : En ce début d’Avent, prenons sans tarder une résolution de prière généreuse pour nous conduire saintement à Noël.

Lundi 3 décembre : saint François-Xavier

Francisco de Jasso y Azpilicueta naquit le 7 avril 1506 à Javier, dans une famille noble, près de Pampelune en Navarre. Il partit étudier à Paris et cultivait de grandes ambitions, mais voilà que ses compagnons de chambre étaient saint Ignace et Pierre Favre, deux fondateurs des Jésuites… Il y eut de longues discussions entre François et Ignace : François exposait qu’il comptait faire de brillantes études, et Ignace répondait : Et après ? Après ? François passait en revue un riche mariage, une belle famille, une grande carrière politique… Ignace ne cessait de répéter : et après ? Et après je mourrai, répondit François, et après ? reprit Ignace. François se mit à réfléchir et compris que le but de la vie était d’aller au Ciel, ce qui allait alors modifier complètement son orientation de vie : il décida de s’engager avec saint Ignace pour fonder les Jésuites ! Peu après son ordination sacerdotale, le Pape Paul III le choisit pour la mission des Indes. Son zèle missionnaire va être époustouflant : il rayonnera en Inde, à Ceylan, à Malacca (en Malaisie actuelle), dans les îles Moluques (en Indonésie actuelle), au Japon, et la mort seule l’arrêtera aux portes de la Chine ! Ses succès sont magnifiques : en Inde, il écrira à Saint Ignace qu’il avait baptisé plus de 10.000 personnes en un mois ! Et souvent il n’arrivait plus à lever son bras le soir tellement il avait administré ce sacrement ! Il mourra le 3 décembre 1552 sur l’île chinoise de Sancian, au large de Canton, et sera canonisé et déclaré patron des missions catholiques.

Plutôt que de développer moi-même son zèle missionnaire, je le laisserai vous parler… Des foules ici manquent de devenir chrétiennes, faute d’hommes qui se consacrent à la tâche de les instruire. Bien souvent, il me prend envie de descendre vers les universités d’Europe, spécialement celle de Paris, et de crier à pleine voix, comme un homme qui a perdu le jugement, à ceux qui ont plus de science que de désir de l’employer avec profit : « Combien d’âmes manquent la gloire du ciel et tombent en enfer à cause de votre négligence ! » …Si tous les chrétiens pouvaient avoir cet amour missionnaire ! 

Pratique : N’oublions pas de prier aujourd’hui particulièrement pour les missions.

Dimanche 2 décembre : 1er dimanche de l’Avent

Au moment ou la nature semble s’endormir sous le froid et l’hiver à venir, la liturgie, elle,  se réveille et pousse un formidable cri : Ad te levávi ánimam meam : Vers vous (Seigneur) j’ai élevé mon âme ! Hora est jam nos de somno surgere : Il est temps pour nous de sortir du sommeil ! Respicite et levate capita vestra : Regardez et relevez la tête !  C’est une nouvelle année liturgique qui commence, bonne fête aux chrétiens ! Mais au fait… pourquoi irions-nous à l’inverse de la déprime saisonnière ? Y aurait-il de bonnes raisons de secouer ses godillots et de se mettre en marche ?

Comme le remarquait, il y a quelques années, le pape Benoît XVI, tous ceux qui vivent, attendent.. Un enfant attend de grandir : ce doit être bien d’être adulte ! Un étudiant attend la vie active pour partir à l’assaut de la vie. Un jeune homme ou une jeune femme se demande quand il trouvera l’amour de sa vie. les parents attendent que leurs enfants grandissent et s’établissent, les grands-parents attendent de voir les petits-enfants arriver… L’attente, c’est la vie, celui qui n’attend pas ne vit plus vraiment, il est dépressif ou attend la mort, et il faut bien dire que notre société qui veut tant profiter sent fort cette déprime et cette mort. Le chrétien a, lui, une immense raison de vivre, et une gigantesque nouvelle à partager : Il attend le Seigneur qui vient !

Noël est pour bientôt, l’Enfant va nous être donné… Les secondes de nos vies deviennent précieuses quand nous savons qu’elles sont l’occasion d’ouvrir nos âmes à l’Amour infini qui se propose à nous… La fin du monde elle-même n’est plus si terrifiante puisque le Seigneur rendra toute justice et établira son règne…  Bon, et si on y allait ?

 Pratique : Prenons un résolution de prière pour tout ce temps d’avent.

Samedi 1er décembre : de la sainte Vierge au Samedi ; en certains lieux, saint Eloi.

A la saint Éloi, temps de froidure… A la saint Éloi, les jours allongent du cri d’une oie ! Dictons populaires.

Comme l’indiquent les dictons ci-dessus, dont nous pouvons vérifier l’exactitude en ce moment, saint Éloi fut un saint extrêmement populaire dans notre pays ! Éloi naquit à Chaptelat, près de Limoges, vers 588, de parents gallo-romains aisés. Très tôt, il fut formé par un orfèvre réputé, et son maître lui confia une commande du roi Clotaire II : un trône en or et pierreries ! Son biographe rapporte alors que pour la quantité d’or et de pierreries donnée, Éloi fit deux trônes magnifiques et identiques, sans profiter de l’opportunité de s’enrichir. Cette honnêteté lui valut la faveur du roi qui le nomma orfèvre royal et conseiller à la cour. A ce poste, cet orfèvre rempli de piété aimait par-dessus tout confectionner des châsses pour les saints. Sa générosité aussi était proverbiale, et l’on pouvait trouver la maison du « bon saint Éloi » rien qu’en voyant là où les mendiants s’attroupaient… Il obtint du roi Dagobert la terre de Solignac pour y fonder une abbaye en 632. Nommé Évêque de Noyon et Tournai en 641, il travaillera beaucoup à éradiquer les superstitions païennes de son vaste diocèse.  Il mourut le 1er décembre 659, âgé de 70 ans.

Comme l’écrit finement saint Ouen, son compagnon et biographe, quand saint Eloi fabriqua ses trônes, il ne prit point, comme eux (les autres ouvriers), le prétexte des morsures de la lime, ou celui de la trop grande ardeur du feu… Cette époque ne semblait pas connaître de grands scrupules au sujet de l’honnêteté… Notre époque ne vaut guère mieux sur ce point ! Frauder le train, le marchand, le client, sont des pratiques courantes, et parfois quasiment louées… Qu’il n’en soit jamais question pour nous !

Pratique : Nous veillerons aujourd’hui à l’exactitude dans le travail quotidien.