Mercredi 26 septembre : de la férie

Terminons nos mots sur les anges en montrant comment ils nous guident : Les Pères de l’Eglise, donnent aux bons anges des titres étonnants : l’ange de la paix (saint Jean Chrysostome), l’ange de la pénitence (Hermas), l’ange de la prière (Tertullien). Ainsi les bons anges ont comme fonction de donner la paix à l’âme qui vit droitement, de reprendre ceux qui pèchent, et nous pousser à prier Dieu. Mais voilà que les démons auront le même mode d’action mais dans un tout autre but ! Parmi les multiples pensées qui nous arrivent tous les jours, il importe donc de savoir discerner d’où elles viennent…

Saint Ignace de Loyola, nous aidera à comprendre l’action des anges et des démons : Pour une personne qui progresse vers Dieu et veut Lui être fidèle, les bons anges vont lui inspirer des sentiments de paix, le souci d’éviter le moindre péché, la fidélité dans la prière. En revanche les démons vont chercher à l’inquiéter, à minimiser l’importance du péché, et à ne pas en faire trop pour ce qui est de la prière. Mais pour une personne qui n’est pas fidèle à Dieu, les bons anges chercheront le contraire : à les inquiéter sur leur sort et leur péché, à les appeler à changer de vie et à se mettre à prier. Tandis que les mauvais anges lui inspireront de rester tranquillement là où il en est, le distrayant des avertissements de sa conscience, et de toute envie de prier… Comme un pauvre homme qu’on amuse le temps que les gendarmes arrivent… dira le saint curé d’Ars ! Alors à nous de savoir discerner avec sagesse l’origine de nos pensées, pour nous même… et pour les conseils à donner aux autres !

Pratique : Soyons fidèles aux bonnes inspirations de Dieu.

Mardi 25 septembre : de la férie

Pour être logique, il faudrait maintenant parler de la dernière des occupations des anges : garder les hommes. Mais comme nous fêterons les anges gardiens la semaine prochaine, disons simplement un mot des apparitions des anges.

Dans l’histoire chrétienne, on compte plusieurs apparitions d’anges : Saint Michel apparaît au dessus du château saint-Ange à Rome ; au mont Gargan (proche de san Giovanni Rotondo où se trouvait le Padre Pio) ; au mont Tombe (l’actuel mont saint Michel) et dans d’autres endroits encore, moins connus. L’ange Gabriel est présent dans les apparitions de l’ile-Bouchard. Plusieurs saints, comme sainte Françoise Romaine ou Padre Pio, eurent la vision de leur ange gardien… L’apparition de l’ange à Fatima résume particulièrement bien la manière des apparitions angélique : – L’ange est très beau. Il ressemble à un enfant de 14 ou 15 ans, transparent comme un cristal et très lumineux, et les enfants sont remplis d’une forte impression de surnaturel. – Cet ange commande : Priez ! demandera-t-il d’abord aux enfants ; faites des sacrifices ! ordonnera-t-il à la deuxième apparitions ; prenez et buvez le Corps et le Sang de Jésus-Christ ! dira-t-il à la dernière apparition… C’est nettement plus martial que la sainte Vierge Marie ! Mais les enfants grandiront fortement dans la sainteté, soutenus par cette pédagogie progressive, et pourront remplir la mission que Marie leur réserve… – attirez la paix sur votre patrie, je suis son ange gardien, l’ange du Portugal! Il demande enfin de l’aide pour son boulot !! En résumé, si notre ange gardien nous apparaissait, il nous dirait sans doute simplement : Sois fidèle à ta  mission !

Pratique : être courageux dans sa tache quotidienne

Lundi 24 septembre : De la férie

Nous n’avons pas pu fêter saint Lin hier, du fait du dimanche, mais nous aurons une pensée pour lui aujourd’hui et pour un autre saint populaire !

Grâce à l’offrande de ces présents, accordez Seigneur, la lumière à votre Eglise ; faites prospérer partout votre troupeau, et daignez diriger ses pasteurs pour qu’ils vous soient agréables.    Secrète de la Messe de saint Lin.

De saint Lin, nous savons peu de choses, mais elles sont d’un grand poids. Il naquit à Volterra en Toscane et devint rien de moins que le premier successeur de saint Pierre au souverain Pontificat ! Il aurait écrit sur la vie de saint Pierre (écrits perdus aujourd’hui), aurait demandé à ce que les femmes se voilent dans les églises, et aurait manifesté sa grande sainteté à travers l’expulsion des démons qui affligeaient les possédés. Il mourut décapité le 23 septembre 79, pense-t-on.

Saint Lin nous entraine à vénérer les papes. Non pas parce qu’ils seraient nécessairement des saints (même s’il y en eut beaucoup), non pas par besoin de stars à aduler et à suivre, mais parce qu’ils ont reçu de Dieu la charge du troupeau et l’autorité pour ce faire… Discrètement la liturgie nous pousse à prier pour qu’ils soient agréables à Dieu, y sommes-nous fidèles ?

Je ne résiste pas non plus au plaisir de vous parler de l’autre saint que nous fêtons le même jour que saint Lin (mais malheureusement pas dans le calendrier traditionnel) : saint Padre Pio ! Francesco Forgione, né le25 mai 1887 à Pietrelcina, mort à san Giovanni Rotondo le 23 septembre 1968, eut une influence extraordinaire sur son époque. Premier prêtre marqué par les stigmates de Jésus pendant 50 ans,  grand lutteur contre le diable, confesseur infatigable, il amena au Seigneur un nombre incalculable de pêcheurs. A une époque de déclin de la foi dans la société et dans l’Église, Padre Pio fut donné par le Seigneur comme une magnifique lumière pour ceux qui voulaient voir. Et que dans l’Eglise poussent encore de ces âmes généreuses qui se sacrifient pour leurs frères…

Pratique : Prions pour l’Église

Dimanche 23 septembre : 18° dimanche après la Pentecôte

Celui-là blasphème !

Les pharisiens de notre Evangile sont scandalisés, et on peut les comprendre un peu… Grands connaisseurs de l’ancien Testament, ils savent bien que Dieu pardonne les péchés. Le Roi David avait ainsi profondément regretté son adultère doublé d’un meurtre et le prophète Nathan avait pu lui déclarer : Dieu a pardonné ton péché ! Mais jamais, o grand jamais, on ne voit dans l’Ancien Testament un homme, fut-il prophète, pardonner lui-même les péchés, comme Jésus semble le faire aujourd’hui pour ce paralytique : aies confiance, mon Fils, tes péchés sont remis ! N’est-ce pas là une offense à Dieu ?

Jésus répond, comme à chaque fois qu’on touche à l’honneur de son Père, en faisant le miracle de guérir cet infirme instantanément. Si vous ne voulez pas croire en moi, croyez au moins en mes œuvres ! dira-t-il plus tard. L’Évangile ne nous dit rien de la suite de l’histoire dans le cœur des ces pharisiens, ont-ils acceptés la venue de la Miséricorde de Dieu sur terre ? Et nous-mêmes, l’avons nous accepté ? Si nous croyons vraiment que le pardon de Dieu est disponible sur terre, alors pourquoi nous confessons-nous si peu ? Que le Seigneur change nos cœurs de pharisiens et nous libère aussi de nos paralysies ! Qu’Il nous donne une foi agissante, capable d’en éclairer beaucoup d’autres !

Pratique : Se confesser

Samedi 22 septembre : Samedi des quatre-temps

Aujourd’hui nous avons le choix entre une Messe longue (pas moins de 5 lectures en plus de l’épitre et l’Evangile…) et une Messe courte (trois lectures, épitre et évangile compris), selon le choix du prêtre. On utilisait autrefois cette Messe du samedi des quatre-temps de septembre pour conférer les ordinations.

Deux remarques nous retiendront particulièrement aujourd’hui : – Ce samedi, comme les autres jours des quatre-temps de septembre, la liturgie fait allusion à la vigne et à la joie. Le mois de septembre étant celui des vendanges, l’ancien peuple Romain remerciait le Seigneur du don précieux de la vigne et du vin ! Les anciens, plus proches de la terre que nous, ne se contentaient pas simplement de faire des foires aux vins, mais leur action de grâce montait vers le Seigneur. -La liturgie fait aussi allusion aux fêtes juives de ce mois : la fête juive de l’expiation et celle des tabernacles. Le dix du mois devait être pour les juifs une journée de pénitence particulière. On devait spécialement en ce jour expier pour toutes les fautes de l’année. Le quinze du mois et pour une semaine, on devait loger dehors dans des tentes de feuillage, pour se rappeler qu’autrefois le peuple avait été errant.

Si nous pouvions aujourd’hui couper un peu avec le matérialisme pour nous souvenir que nous ne sommes que des mortels en chemin vers le Ciel et devant rendre compte de ce que nous avons fait de notre vie…

Pratique : Pratiquer le retrait du monde et le silence.

Vendredi 21 septembre : saint Matthieu, apôtre et évangéliste

Toute la tradition reconnaît que l’apôtre saint Matthieu est le même que le publicain Lévi qui fut appelé par le Seigneur. Le récit de sa vocation, raconté par saint Matthieu lui-même est touchant : Lévi-Matthieu se trouvait au bureau de douane (normal pour un publicain dont c’était le métier) et Jésus, passant par là, ne lui dit qu’une parole : Suis-moi ! Matthieu se leva de suite et suivit le Seigneur. Matthieu fit alors un dernier repas avec Jésus et beaucoup de ses amis publicains, ce qui amena la critique amère des pharisiens : Comment Jésus pouvait-il ainsi fréquenter des pécheurs ? Jésus répondit : Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin de médecin, mais les malades ! Saint Matthieu écrivit le premier de nos quatre évangiles en langue hébraïque pour les juifs qui se convertissaient. De ce fait, cet évangile insiste énormément sur l’accomplissement des prophéties par Jésus. Matthieu serait mort martyr en évangélisant la Perse.

Que faut-il admirer le plus dans le récit de l’appel de saint Matthieu ? La bonté du Seigneur qui vient auprès des pécheurs, et qui appelle qui Il veut, même les collecteurs d’impôts (les publicains), considérés comme des pécheurs publics et des collaborateurs de l’envahisseur romain ? La promptitude de Matthieu à suivre Jésus ? Son enthousiasme a inviter tous ses amis pour qu’ils écoutent Jésus eux aussi ? Si nous pouvions avoir un peu de cet enthousiasme pour le Royaume de Dieu…

Pratique : faire quelque chose pour le Royaume de Dieu

Jeudi 20 septembre : de la férie

Je profite de ce jour de férie pour évoquer l’apparition de Notre Dame de la Salette, fêtée normalement le 19 septembre, veille de ce jour. La sainte Vierge apparut donc le 19 septembre 1846, dans la montagne au dessus du petit village de la Salette dans les Alpes. Et la vision qu’eurent Mélanie et Maximin, les deux petits voyants, est extraordinaire : une femme, au milieu d’une grande lumière, vêtue comme une femme du pays, et qui ne cesse de pleurer… On aurait dit une maman que ses enfants auraient battu et qui se serait ensauvée dans la montagne pour pleurer, dira Maximin. La sainte Vierge, tout en pleurant, demandera de faire passer à tous le peuple qu’elle ne cesse de prier pour nous, pour nous éviter les punitions que nous méritent nos péchés…

Remarquons que la sainte Vierge apparaît au début de la fête de Notre Dame des sept douleurs (fêtée aujourd’hui le 15 septembre, mais qui se fêtait à cette époque le troisième dimanche de septembre). Les fêtes de la liturgie sont des liens entre le Ciel et la terre, ne l’oublions pas… Remarquons surtout ces larmes qui bouleverseront de nombreuses personnes tel Léon Bloy. Ces larmes secouent notre torpeur, elles sont un langage puissant et une muette prière : Allons nous longtemps continuer dans notre folie de péché et notre indifférence envers Dieu ?

Pratique : Pensons à nous confesser régulièrement

Mercredi 19 septembre : Mercredi des quatre-temps

La pieuse institution des quatre-temps de septembre (sans doute la plus ancienne des cérémonies des quatre-temps) est sans doute née à Rome au 4° siècle. Dans le milieu juif comme dans le milieu païen existait la coutume de fêter les saisons, l’Église reprend alors cette coutume et invoque la bénédiction de Dieu au moment de l’automne. Les chrétiens sont alors invités à prier d’avantage et à faire pénitence.

Et cela est bien juste ! Nous sommes heureux de recevoir les bénédictions de Dieu au cours de notre vie, n’est-il pas juste alors que nous pensions à en remercier le Seigneur et Lui demander qu’Il continue ses bénédictions sur notre terre ? A cette occasion, le Pape saint Léon le Grand exhortera les chrétiens de Rome à pratiquer courageusement la pénitence : L’exercice de mortification que chacun s’impose d’après son propre arbitre, ne regarde, en effet, que l’utilité d’une partie et d’un membre ; le jeûne qu’entreprend l’Église universelle, au contraire, ne laisse personne à part de la purification générale ; et c’est alors que le peuple de Dieu devient tout-puissant, lorsque les cœurs de tous les fidèles se rassemblent dans l’unité de la sainte obéissance, et que, dans le camp de l’armée chrétienne, les dispositions sont pareilles de tous côtés… Si le Seigneur promet d’octroyer toute demande au pieux accord de deux ou trois, que refusera-t-il à tout un peuple innombrable, poursuivant à la fois une même observance et priant dans l’accord d’un même esprit ? Saint Léon le Grand. L’argument est choc, ne trouvez vous pas ? Si, même dispersés, nous nous groupons, à l’invitation de l’Église, pour prier et faire pénitence, le Seigneur pourrait-il refuser sa bénédiction à son peuple ?

Pratique : un acte de pénitence

Mardi 18 septembre : saint Joseph de Cupertino

Joseph naquit d’une famille pieuse et simple (son père était charpentier…) à Cupertino en Italie, l’an 1603. Son enfance fut pieuse et marquée par la protection de Marie dans une longue maladie qu’il eut à subir. Pour servir Dieu du mieux possible, il entra chez les Franciscains. Comme il ne connaissait pas les lettres, il fut placé parmi les frères convers, mais la Providence avait d’autres vues, Elle le fit réussir miraculeusement ses études, et il intégra les rangs des clercs futurs prêtres. Cette histoire est à l’origine de la coutume de le prier avant les examens (Au séminaire, il était courant de faire la neuvaine de trois jours avant les examens pour les séminaristes les plus inquiets… et peut-être les moins travailleurs ?!) Religieux très observant pour la pauvreté et l’obéissance, le Seigneur l’éclairait tout particulièrement : Il sentait la puanteur des péchés d’impureté tandis qu’il émettait lui-même une odeur suave, indice de sa grande sainteté. Les dons mystiques qu’il avait amenèrent la méfiance de ses supérieurs et même une forme de persécution à travers des exils répétés. Il supporta cela avec une grande patience, et mourut entouré d’une grande réputation de sainteté, à Osimo près d’Ancone le 18 septembre 1663.

Malgré l’exemple de saint Joseph de Cupertino, je ne crois pas très raisonnable de vous inciter à compter sur un miracle pour les devoirs de votre vie… En revanche, faire confiance à la divine Providence, savoir remercier des dons qu’Elle nous fait si souvent, et porter courageux les épreuves qu’Elle permet, est une profonde sagesse, un vrai chemin de sainteté, et une manière parfaite de vivre l’amour de Dieu ici-bas !

Pratique : Une action de grâces pour tous les bénédictions reçues dans sa vie.

Lundi 17 septembre : De la férie

Nous avions dit que l’occupation des anges était d’adorer Dieu, mais ce n’est pas la seule ! Les anges sont aussi les messagers de Dieu. C’est même le sens exact du nom qu’on leur donne : Ange vient du grec Angelos, qui veut dire messager et c’est aussi le sens du mot hébreu malakh qui a été traduit par Angelos… La Bible nous montre très souvent des anges envoyés de Dieu pour transmettre ses volontés aux hommes, ainsi saint Michel, Gabriel, et Raphaël, les trois archanges dont nous connaissons le nom, ont été messagers de la part de Dieu. Comme messagers, les anges sont particulièrement performants, puisqu’ils obéissent parfaitement et en un instant ! C’est bien plutôt les hommes qui semblent les agacer un peu, par leur lenteur à écouter le Seigneur… Hommes de Galilée, pourquoi restez vous à regarder vers le Ciel ? diront les anges aux apôtres après l’Ascension du Seigneur. Que faites vous ? Priez beaucoup… dira l’ange de Fatima quand il trouvera les enfants en train de jouer…

Comme nous le conseille padre Pio, ne craignons pas d’envoyer en mission notre ange gardien dans les cas difficiles. Et surtout apprenons à obéir au Seigneur sans tarder. Si, avec un peu d’âge, nous devenons si impatients, pensons que notre ange s’impatiente lui aussi de notre tiédeur à servir Dieu !

Pratique : Obéir sans tarder au bien que le Seigneur nous montre