Mardi 20 juin : De la férie

Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi en lui. (Dans l’évangile de la fête)

Selon la remarque profonde de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, le Seigneur ne vient pas dans l’Hostie pour rester dans un ciboire, tout doré soit-il, mais bien plutôt pour venir dans notre âme ! C’est le mystère de la communion : l’union étonnante du Seigneur avec notre âme ! Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, encore elle, nous a laissé une description étonnante de sa première communion : Ce fut un baiser d’amour, je me sentais aimée, et je disais aussi :  » Je vous aime, je me donne à vous pour toujours ». Ce jour-là … Thérèse avait disparu, comme la goutte d’eau qui se perd au sein de l’océan … toute la joie du Ciel venant dans un cœur… Pour sainte Thérèse la communion est donc un envahissement de l’amour de Dieu ! Envahissement qui la fera d’ailleurs beaucoup grandir spirituellement…

Et pourquoi alors nos communions nous changent si peu nous-mêmes ? Sainte Catherine de Sienne nous donnera la réponse. Elle eut un jour une vision, elle voyait sortir de l’église les « communiants » portant un cierge. Certains d’entre eux ne portaient rien et semblaient dans l’obscurité, d’autres portaient un tout petit cierge avec une petite flamme, d’autres un gros cierge avec une immense flamme. Elle comprit que si le Seigneur, de son coté, donnait tout son Amour, en revanche les cœurs des hommes, par leur tiédeur, empêchaient souvent cet amour de porter du fruit…

Pratique : Une communion spirituelle, c’est-à-dire prendre un moment pour désirer recevoir notre Seigneur Jésus-Christ dans l’Hostie.

Lundi 19 juin : Sainte Julienne Falconieri

Sainte Julienne naquit à Florence en 1270, dans l’illustre famille des Falconieri. Son oncle, le bienheureux Alexis de Falconieri était un des fondateurs, avec saint Philippe Béniti, des Servites de Marie. Dés son enfance, elle manifesta une grande perfection et une grande piété. Plus tard, elle renonça à tous ses biens  pour devenir oblate sous la direction de saint Philippe Béniti. D’autres femmes la rejoignirent bientôt, y compris sa propre mère ! Les mantellate, branche féminine des Servites, étaient nées ! Elle eut une vie édifiante, remarquable par l’humilité et la pénitence. l’oraison de sa Messe fait référence à un miracle à la fin de sa vie : C’était le 12 juin 1341. Sainte Julienne avait 70 ans, elle était usée par les pénitences, son estomac rejetait toute nourriture et elle ne pouvait plus communier. Elle demanda cependant que le prêtre amène l’Hostie sainte tout près d’elle, et à cet instant, l’Hostie disparut et Julienne expira dans un magnifique sourire ! On retrouvera plus tard la marque de cette hostie imprimée sur sa poitrine…

Le miracle de sainte Julienne me porte à parler aujourd’hui des malades et des mourants. Dans un pays chrétien, personne ne devrait être laissé dans la solitude de la maladie ou de la fin de vie, surtout pas un membre de notre famille… Et surtout, pensons à FAIRE PASSER UN PRETRE ! Qu’on arrête avec la soi-disant crainte d’effrayer un malade ! Y a-t-il un plus grand réconfort, une plus grande nécessité, au moment de l’épreuve ou du départ de ce monde, que de recevoir le pardon du Seigneur et l’Eucharistie ? Notre conscience est engagée sur ce point…

Pratique : Prier pour nos frères qui mourront aujourd’hui

Dimanche 18 juin : 2ème dimanche après la Pentecôte, solennité de la Fête-Dieu

Ceci est mon Corps, livré pour vous! (de l’évangile de la Messe du Saint-Sacrement).

Avant de parler du Saint Sacrifice, il n’est sans doute pas inutile de rappeler la foi de l’Église. La Messe n’est pas une simple assemblée de prière, elle n’est pas non plus un simple repas, elle est surtout un vrai sacrifice. Autrement dit, chaque fois qu’un prêtre accomplit la consécration du pain et du vin,  le sacrifice du Seigneur sur la Croix s’accomplit devant nos yeux. Quand le Padre Pio disait sa Messe, on voyait alors le sang couler des plaies de ses mains. Les assistants alors avaient un choc : ils comprenaient instantanément ce qui se passait à l’autel : Jésus est en train de sauver le monde !

Comme on comprend la belle coutume des fidèles fervents qui assistaient à la Messe tous les jours ! Comme on comprend nos ancêtres qui voulaient une église dans la moindre bourgade de nos pays ! Comme on comprend aussi comment bien assister à la Messe : s’offrir avec le Seigneur pour sauver ce monde et étendre son Règne ! Donnez à notre temps, Seigneur, des chrétiens fervents !

Pratique: En union avec le Sacrifice du Seigneur, pratiquer l’esprit de sacrifice au cours de la journée.

Samedi 17 juin : Saint Grégoire Barbarigo

Seigneur, vous avez voulu illuminer le bienheureux Grégoire, votre Confesseur et Pontife, par le zèle pastoral et la tendresse pour les pauvres : accordez-nos favorablement qu’en célébrant ses mérites, nous prenions exemple sur sa charité.  Oraison de la Messe de saint Grégoire Barbarigo.

Grégoire Barbarigo naquit à Venise en 1625. Rejeton d’une illustre famille qui possédait un des magnifiques palais vénitien, Grégoire, appuyé sur de fortes études et sur une brillante intelligence, se destinait à la diplomatie. Mais après une rencontre avec le Cardinal Chigi, il décide de devenir prêtre. Bientôt nommé évêque de Bergame en 1657, il est créé Cardinal en 1660, puis évêque de Padoue en 1664. Grégoire est un évêque réformateur : Il faut que son diocèse se convertisse ! Il soigne particulièrement son séminaire pour y former de bonnes vocations ; il développe incroyablement l’enseignement du catéchisme qu’il aimait donner souvent lui-même ; il parcours enfin en long et en large tout son diocèse pour faire progresser la vie chrétienne. Saint Grégoire est aussi d’une grande ouverture d’esprit, veillant à développer la bibliothèque de son séminaire et à la doter de cours de langues anciennes de l’orient : Hébreu, Araméen… Ce qui était rare à l’époque. Il créera de même une imprimerie capable de publier des livres pour toucher les peuples du Proche-Orient. Enfin on doit citer sa grande bonté pour les pauvres. Il ira jusqu’à donner ses vêtements et son propre lit pour eux ! Saint Grégoire Barbarigo mourra à Padoue le 18 juin 1697.

A travers saint Grégoire Barbarigo, on est impressionné de voir un homme d’une grande famille, réussissant brillamment,  et côtoyant les grands de ce monde, avoir un tel amour des pauvres et du progrès spirituel de son peuple ! Qu’il nous donne un peu de sa flamme apostolique, et aussi un peu de son regard qui voyait dans tous les humains des enfants de Dieu !

Pratique : Surveillons aujourd’hui notre jugement, parfois si peu chrétien, sur les autres…

Vendredi 16 juin : de la férie

Profitons des jours de férie prochains pour développer et nourrir notre piété Eucharistique. Nous parlerons aujourd’hui de la présence réelle de Jésus-Christ dans l’hostie : Dogma datur Christiánis, quod in carnem transit panis et vinum in sánguinem. (séquence de la fête). C’est une vérité proposée aux chrétiens, que le pain devient la chair et le vin le sang du Christ.

On peut lire dans la biographie du saint Curé d’Ars que quand il était accueilli dans une maison pour la nuit, il demandait toujours où se trouvait le clocher le plus proche. Alors il dirigeait son prie-Dieu vers ce tabernacle pour faire sa prière ! Le saint curé avait bien compris que le Seigneur était resté présent parmi nous et qu’il attendait notre visite. Il savait aussi par expérience la joie d’être en présence du Maître et de lui tenir compagnie un instant…

N’oublions jamais que nos églises ne sont pas vides, elles sont habitées par la présence amoureuse du Seigneur qui veut partager nos joies, porter nos peines, et nous accompagner dans nos soucis quotidiens. Alors, de notre coté, ne le laissons pas seul ! Ne nous privons pas de ce si grand bonheur de cette terre !

Pratique : Une visite – même rapide –  au Saint-Sacrement

Jeudi 15 juin : fête du Très Saint-Sacrement (Fête-Dieu)

En 1208, une sainte religieuse hospitalière des environs de Liège, Julienne du Mont-cornillon, eut une apparition: Elle voyait une sorte de lune dans le ciel, mais dont il manquait un petit bout pour être parfaite. Une voix du ciel lui révéla ce mystère : Cette lune représentait le cycle des fêtes de l’Église et l’échancrure qu’elle avait remarqué, indiquait qu’il manquait un fête pour que ce cycle soit parfait: une fête en l’honneur du Très Saint Sacrement. C’est la Fête-Dieu telle que nous la célébrons aujourd’hui. C’est à saint Thomas d’Aquin qu’il revint de composer la Messe et l’office de ce jour, et que tous considèrent comme un chef-d’œuvre remarquable ! Normalement, en plus de la Messe solennelle, une procession devrait être faite en ce jour, autant que possible, pour marquer la dévotion et la foi des fidèles. Remarquons aussi qu’en France, et depuis Napoléon, on n’oblige plus à l’assistance à la Messe aujourd’hui mais on solennise alors la fête le dimanche suivant.

Que de fruits magnifiques produisit la Fête-Dieu ! Comme nos ancêtres ont aimé vénérer l’Hostie sainte, y nourrir toute leur piété et leur vie ! Ils ont multiplié les processions, les adorations, les bénédictions avec le Saint Sacrement… Et nous, où en sommes-nous dans notre amour de l’Eucharistie ? Sommes-nous régulièrement présent auprès de Lui ? Souvenons-nous de cette loi universelle : Notre ferveur dépendra toujours de notre amour du Saint-Sacrement !

Pratique : Quelques instants auprès du Seigneur dans l’Eucharistie

Mercredi 14 juin : Saint Basile le Grand

Saint Basile demeure dans l’histoire un des quatre plus grand Pères de l’Orient chrétien. Il naquit à Césarée en 329 dans une famille de saints. Sa sœur, sainte Macrine était religieuse, deux de ses frères furent évêques, et l’un devint saint sous le nom de saint Grégoire de Nysse. Après de très fortes études profanes, il devint moine, se consacra à l’étude de la vraie religion, et y acquit une science éminente. En 370,  il devint Évêque de Césarée. Il devint alors tout à la fois, un père et un législateur pour les moines, un apôtre rempli de charité pour son diocèse, et un docteur pour la profondeur de ses écrits. Son rayonnement intense le fit surnommer « le grand ». Il mourut le 1er janvier 379, âgé de 49 ans, usé par ses travaux.

Une histoire de sa vie mérite d’être citée : Le préfet Modestus menaça Basile qui s’opposait à l’arianisme soutenu par l’empereur. Il le menaça de la confiscation de ses biens, de l’exil, des tortures et de la mort. Basile répondit : C’est tout ? De tout cela rien ne me touche. Celui qui ne possède rien ne peut pas voir ses biens confisqués. Je ne connais pas le bannissement car, sur la vaste terre de Dieu, je suis partout chez moi. Les tortures ne peuvent pas m’arrêter car je n’ai pas de corps. La mort sera pour moi la bienvenue, car elle m’emportera plus vite vers Dieu ; au reste, je suis en grande partie mort et depuis longtemps je m’avance vers ma tombe ». Choqué le préfet reprit : On ne m’a encore jamais parlé avec une pareille liberté ! Sans doute, reprit Basile, que tu n’as jamais rencontré d’évêque!

La vraie grandeur de saint Basile était de se donner entièrement à Dieu. Quand une vie est menée par une telle confiance, on n’a plus peur de rien, et le Seigneur peut réaliser en son disciple de bien grande choses !

Pratique : un sacrifice d’une chose habituelle, pour vérifier notre disponibilité au Seigneur

Mardi 13 juin : Saint Antoine de Padoue

Le jeune Fernando naquit à Lisbonne au Portugal en 1195 de parents d’illustre noblesse. Il entra à 15 ans chez les chanoine de saint Augustin à Coïmbra, et prit le nom d’Antoine. Un jour, il reçut dans son couvent la visite de 5 frères franciscains qui allait au Maroc pour convertir les musulmans. Quelques semaines plus tard, il reçut les reliques de ces cinq qui avaient été martyrisés. Il se décide alors de rentrer dans le même ordre (en 1220) et de partir évangéliser le pays des « sarrasins » comme on disait alors. Mais il tombe malade et veut rentrer en Espagne, cependant les hasard de la navigation le firent arriver en Italie! Il devint alors un prédicateur populaire extraordinaire. Sa vie est remplie de miracles merveilleux : Un jour que les hommes ne voulaient pas entendre sa prédication, il s’adressa aux poissons qui vinrent en foule entendre ses profondes paroles. A Montpellier, un homme refusait de croire que le Seigneur était là dans l’Eucharistie. Saint Antoine obtint de Dieu que l’âne de cet homme se mit à genoux devant l’Hostie ! Un jour il bénéficia de l’apparition de l’Enfant-Jésus qu’il tenait dans ses bras… Il mourut à Padoue en 1231, fut canonisé l’année suivante. Docteur de l’Église en 1946. Sa langue fut trouvée miraculeusement incorrompue, elle est conservée dans un reliquaire.

Rarement un saint fut aussi populaire que saint Antoine. Sa statue est dans toutes les églises, on le prie particulièrement pour retrouver les objets perdus, dévotion o combien précieuse ! Sa langue, demeurée intacte, nous rappelle combien nos paroles devraient être toujours belles, charitables et véridiques… et surtout prêtes à enseigner les mystères de Dieu !

Pratique : Veiller à ne pas manquer à la charité dans nos paroles

Lundi 12 juin : Saint Jean de Saint-Facond

Jean, naquit à Saint-Facond, en Espagne, près de Burgos, l’an 1430. C’est un enfant pieux et qui cherche à conduire ses camarades vers le Seigneur. Il se dirige vers le sacerdoce, et devient favori de l’évêque de Burgos qui le comble d’avantages et de bénéfices. Mais saint Jean renonce à tout argent et poste, et devient chapelain d’une pauvre église d’où il exhorte les fidèles à la sainteté. Il rentre en 1464 chez les ermites de St-Augustin à Salamanque, ordre très austère de l’époque. Sa piété pendant la Messe était célèbre, il y eut plusieurs fois la vision de Notre Seigneur Jésus-Christ dans l’hostie comme un soleil splendide adoré par les anges… L’oraison de la Messe rappelle qu’il avait un don particulier pour apaiser les différents, ainsi il pacifiera Salamanque d’une révolte violente et sanglante. Il mourut à Salamanque le 11 juin 1479.

Saint Jean de Saint-Facond savait adorer le Seigneur présent dans l’Eucharistie; c’est sans doute là où il a trouvé le secret d’une paix profonde, celle que le Seigneur nous a promis… Qu’ils sont sympathiques ces saints porteurs de paix ! Ils indiquent clairement un chemin de beauté et de joie. Si nous autres, chrétiens nous savions être artisans de paix, nul doute que le monde trouverait facilement le chemin de Dieu!

Pratique: conservons aujourd’hui la paix du cœur et autour de nous.

Dimanche 11 Juin : 1er dimanche après la Pentecôte, fête de la Très Sainte Trinité

La liturgie de l’Eglise consacre le premier dimanche après la Pentecôte à fêter particulièrement la Très sainte Trinité. Ce sont des chrétiens de France et de Belgique du début du X° siècle qui commencèrent à populariser cette dévotion en composant une Messe. Mais Rome refusa d’appliquer cette pratique, car pour elle, tous les jours et spécialement les dimanches, honorent la Très Sainte Trinité ! Il fallut attendre le 14° siècle pour que le Pape de l’époque (un français !) accepte cette célébration dans le calendrier, et nous en profitons donc aujourd’hui…

Habituellement les fidèles trouvent ce mystère bien compliqué, et les prédicateurs les plus chevronnés osent à peine s’y risquer (dans le milieu ecclésiastique on dit qu’un prédicateur à le droit à trois hérésies dans son sermon sur la Trinité ! C’est dire !).

Deux pensées simples cependant occupent la liturgie de ce jour : – A nous, Dieu a révélé le secret intime de sa vie ! C’est aux hommes du Nouveau Testament que Dieu a révélé ce secret, c’est une marque de confiance. – La Sainte Trinité nous a couvert de miséricorde, puisque pécheurs que nous étions, le Fils est venu nous visiter, et le Saint-Esprit nous a été donné pour que nous devenions enfants de Dieu et puissions appeler Dieu en vérité notre Père !

N’est ce pas cet appel à la miséricorde que l’ange de Fatima apprendra aux petits voyants à travers cette prière : Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je Vous adore profondément, et je Vous offre le très précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Jésus-Christ, présent dans tous les tabernacles de la terre, en réparation des outrages, sacrilèges et indifférences par lesquels il est Lui-même offensé. Par les mérites infinis de son très Saint Cœur et du Cœur Immaculé de Marie, je Vous demande la conversion des pauvres pécheurs.

Pratique: Récitons en ce jour la belle prière de l’ange de Fatima