Samedi 13 mai : saint Robert Bellarmin

Si tu es sage, tu comprends que tu es créé pour la gloire de Dieu et pour ton salut éternel. Cela est ton but, le centre de ton âme, le trésor de ton cœur. Estime donc comme un vrai bien pour toi ce qui te conduit à ton objectif, un vrai mal ce qui te le fais manquer. Les événements bénéfiques ou l’adversité, la richesse et la pauvreté, la santé et la maladie, les honneurs et les outrages, la vie et la mort, le sage ne doit ni les chercher, ni les fuir pour lui-même. Ils ne sont bons et désirables que s’ils contribuent à la gloire de Dieu et à ton bonheur éternel, ils sont mauvais et à fuir s’ils lui font obstacle…  saint Robert Bellarmin.

Saint Robert Bellarmin vécut à la douloureuse époque du 16° siècle, où des nombreuses nations, s’étant écartée de l’Église, étaient tombées dans le protestantisme… Robert naquit a Montepulciano dans la noble famille des Bellarmin le 4 octobre 1542. Enfant angélique d’une sainte famille, il grandit vite dans la piété et entra chez les jésuites dès ses 18 ans. Devenu prêtre, il eut un rayonnement incroyable par la puissance de son intelligence. Sa prédication et son enseignement ramenèrent ainsi à l’Église un grand nombre d’hommes qui s’en étaient écarté. Son enseignement sera publié dans ses fameuses « controverses » qui eurent un grand retentissement. Parmi ses nombreux autres ouvrages, on doit citer son catéchisme qui fut immédiatement très populaire. Sa science qu’on disait la plus grande de son temps, ne l’empêchait pas d’avoir une vie simple et sainte, et d’aimer par dessus tout faire le catéchisme aux pauvres. nommé cardinal par le Pape Clément VIII et archevêque de Capoue, il se dévoua sans compter à son diocèse, puis au saint Siège quand il fut finalement appelé à Rome. Il y mourut le 17 septembre 1621.

Saint Robert Bellarmin au milieu de la gloire du monde et de multiples occupations a su garder intact son désir de sainteté et une prière profonde. Avons nous cette même sagesse ?

Pratique : Revenons souvent, au cours de la journée, à la pensée du Dieu qui nous voit et que nous voulons aimer de tout cœur.

Vendredi 12 mai : saints Nérée, Achille, Domitille, et Pancrace

Nous fêtons aujourd’hui un groupe de martyrs d’époques diverses. Flavie Domitille au 1er siècle aurait reçu l’habit des vierges des mains du Pape saint Clément. Nérée et Achille auraient été soldats de la fameuse garde prétorienne, ils auraient aussi poussé à la consécration religieuse Flavie Domitille. Pancrace aurait été martyrisé peu après son baptême à l’âge de 14 ans. Une basilique a été construite à Rome en son honneur dans laquelle se réunissaient les nouveaux baptisés le dimanche in albis.

L’épître de la Messe de ces saints martyrs contient une forte leçon. Elle fait parler les impies. Ceux-ci voient les martyrs dans la gloire et s’exclament : Voilà ceux que nous avons tournés en dérision… Leur vie nous semblait absurde et honteuse leur mort ; et les voilà maintenant au nombre des enfants de Dieu et dans l’assemblée des saints ! Un jour apparaîtra ainsi la vérité des cœurs au yeux de tous. Alors, quelle surprise ! Chez beaucoup de ceux qui auront connu la facilité et la gloire apparaîtra la pauvreté de vie. Inversement bien de ceux qui auront eu des vies difficiles et généreuses seront dans la main de Dieu… Ici-bas, à nous de choisir la direction de notre vie…

Pratique : La générosité du quotidien

Jeudi 11 mai : saints Philippe et Jacques, apôtres

Fêtés le premier mai depuis le 6° siècle, les apôtres saint Philippe et saint Jacques furent déplacés au 11 « à cause de » saint Joseph artisan…

Philippe était originaire de Bethsaïde et l’Evangile rapporte à son sujet deux anecdotes : il mena Nathanaël (appelé aussi Barthélemy) au Seigneur. Et Jésus qui voulait nourrir la foule de 5000 hommes demanda personnellement à Philippe où l’on trouverait de quoi les faire manger… Un gars en qui l’on peut faire confiance, un bon serviteur, en somme ! Il aurait subi le martyre en Phrygie.

Jacques était le « frère » du Seigneur, et un apôtre de premier plan. Il devint le premier évêque de Jérusalem après la Pentecôte. Le bréviaire raconte quelques détails fort peu hygiéniques : sa pénitence était telle qu’il n’usait jamais de parfum ni de bains, et qu’il ne se coupait jamais les cheveux ! De plus il priait si souvent à genoux que la peau de ses genoux serait devenue aussi calleuse que celle d’un chameau… Il écrivit l’épître de la B ible qui porte son nom, fut martyrisé à Jérusalem, et pardonna à ses bourreaux son supplice.

Je soulignerai simplement aujourd’hui une des grandes leçons de l’épître de saint Jacques : Si un frère ou une sœur sont nus et manquent de la nourriture de chaque jour et que l’un d’entre vous leur dise : « allez en paix, chauffez-vous et rassasiez-vous! » sans rien leur donner, à quoi cela sert-il ? En un mot, notre foi doit se traduire en bonté réelle pour les autres !

Pratique : Pratiquons-nous en vérité la charité ?

Mercredi 10 mai : Saint Antonin

Antonin vécut au 15° siècle en Italie à l’époque de la Renaissance, donc. Enfant précoce dans la science et la sainteté, il entra chez les dominicains à 16 ans. Il fut particulièrement admirable dans son ardeur au travail: Il se privait même de sommeil pour travailler d’avantage! Sa sagesse aussi lui valut le surnom d’Antonin « des conseils ». Devenu archevêque de Florence, il se dévoua sans compter à son troupeau et mourut le 20 mai 1459.

Beaucoup croient sans doute que donner de bons conseils est un don humain qu’on a… ou qu’on a pas! saint Antonin l’aurait eu, lui…

C’est bien plus que cela, en fait : Dans la doctrine chrétienne, c’est un don du Saint-Esprit. Ce qui veut dire qu’il est à disposition de tous et ne s’exprime très bien que dans une âme particulièrement fidèle aux inspirations de Dieu. Une sainte Bernadette ou une Lucie de Fatima n’étaient pas particulièrement douées humainement, mais ces saintes, quand elles parlaient, transmettaient la pure lumière de Dieu! Un jour une dame demanda à Bernadette ce qui avait été le mieux entre voir la belle dame et faire sa première Communion, toute récente à ce moment là pour Bernadette. Après un court instant de réflexion, Bernadette répondit : Je ne sais pas! Ces deux choses là sont des choses du Ciel! Mais ce que je sais, c’est que j’étais bien heureuse dans les deux cas!

Donc, si donner de bons conseils vous tente… vous savez ce qu’il vous reste à faire!

Pratique: Du courage pour être de vrais chrétiens!

Mardi 9 mai : Saint Grégoire de Naziance

Saint Grégoire naquit à Nazianze en Cappadoce (Asie mineure) et vécut au 4° siècle, époque féconde de la patristique. C’était un puissant intellectuel qui connaissait les meilleurs esprits de son temps comme son ami saint Basile, et s’était formé aux meilleures écoles de son époque. Puis il se fit moine et fut ensuite sacré évêque de Sasime puis de Nazianze et enfin patriarche de Constantinople en 379. Lutteur ardent de la foi de Nicée contre l’hérésie arienne, il renouvellera son diocèse. Il finira par renoncer à son siège pour retourner à la solitude  dans l’étude et la prière. A cause de sa brillante science, ses contemporains le surnommèrent « le théologien »; il mourut vers 390 et fut canonisé et déclaré docteur de l’Église.

L’amour de Grégoire pour la solitude, l’étude, et la prière, nous rappelle notre vocation profonde: Nous aussi nous avons une âme, créée à l’image de Dieu, faite pour contempler et aimer le Seigneur! Et si les corps sont plutôt bien nourris de nos jours en occident, quelle famine dans les âmes ! Il est urgent pour nous tous de retrouver un regard authentiquement contemplatif…

Pratique: Un moment de méditation silencieuse sur un mystère du Seigneur qui nous touche…

Lundi 8 mai : De la férie. En mémoire, apparitions de saint Michel Archange

Pas de fête aujourd’hui, mais se fêtait très anciennement en ce jour l’apparition de saint Michel Archange au mont Gargan. Saint Michel serait apparu au début du 6° siècle dans les Pouilles, sur une montagne proche de la ville de Siponto. La dévotion à saint Michel Archange était très vive dans les anciens temps, notamment chez les Francs qui voyaient en lui un saint patron particulier.

L’offertoire de la Messe des défunts donne un rôle surprenant à saint Michel: celui d’accompagner les âmes des défunts vers le paradis. Vous avez d’ailleurs tous certainement déjà vu un tableau montrant saint Michel avec une balance et en train de trier les âmes du purgatoire!

Demandons donc simplement à saint Michel en ce jour la grâce des grâces: celle d’aller un jour au Paradis!

Pratique: La dévotion envers notre saint patron

Dimanche 7 mai : 3° dimanche après Pâques

Lorsqu’une femme enfante, elle a de la tristesse, parce que son heure est venue ; mais, lorsqu’elle a enfanté un fils, elle ne se souvient plus de la souffrance, dans la joie qu’elle a d’avoir mis un homme au monde. Vous donc aussi, vous êtes maintenant dans la tristesse ; mais je vous verrai de nouveau, et votre cœur se réjouira, et personne ne vous ravira votre joie.          Extrait de l’évangile de la Messe.

D’après Notre Seigneur, notre vie ici-bas est un passage… une naissance plus exactement : progression vers une vie plus grande et plus belle. La vie à venir, nous ne la connaissons pas encore, mais nous l’attendons confusément, et nous pouvons constater au fond de nous comme un murmure, une attente de cette vie si belle. Nous attendons le bonheur parfait ! Nous voudrions connaître la vérité sur tout ! Nous souhaitons l’amitié parfaite avec tous les hommes ! Et pourtant une légère expérience de la vie nous montre vite qu’on n’y arrivera jamais ici-bas… Alors pourquoi tous ces désirs irréalisables au fond de nos cœurs ?

Ces désirs sont le murmure et l’attente de la vie belle : celle que décrit Jésus, la vie dans notre vraie maison, auprès du Père du Ciel !

Pratique : Demandons chaque jour la grâce d’aller au Paradis.

Samedi 6 mai : De la sainte Vierge au Samedi

Regina Coeli laetare alleluia ! Quia quem meruisti portare, alleluia ! Resurrexit sicut dixit, alleluia ! Ora pro nobis Deum, alleluia !  Antienne à la sainte Vierge pour les complies au temps pascal.

Reine du Ciel, réjouissez-vous, alléluia ! Car Celui que vous vous avez mérité de porter, alléluia ! Est ressuscité comme Il l’avait dit, alléluia ! Priez Dieu pour nous, alléluia !

L’histoire nous apprend que les chrétiens ont eu la dévotion aux joies de Marie, bien avant de penser à ses douleurs ! L’hymne ci-dessus date en effet du 12° siècle, et dès 1422 les Franciscains inaugurèrent un chapelet des sept allégresses de Marie. Ne nous y trompons pas, la vie de Marie qui pourrait paraître marquée par la pauvreté et les peines, était en fait remplie de joie. Réjouis-toi Marie! lui dit l’ange Gabriel ! Toutes les générations vous diront bienheureuse, précise Elisabeth. Mon âme exulte en Dieu mon Sauveur, ajoute Marie. On imagine aussi sans difficulté les joies de Marie lors de la Nativité, des visites des Mages et des bergers. De même lors de la Présentation au Temple, de la vie cachée et publique, et particulièrement à Pâques. Pourquoi Marie était-elle profondément joyeuse ? Parce qu’Elle ne cherchait qu’à servir le Seigneur et voyait son Salut d’amour arriver sur cette terre. Si nous savions mettre nos désirs à ce niveau, ne trouverions-nous pas, nous aussi, la joie profonde de la vie ?

Pratique : prendre nos décisions de la journée dans le but de plaire à Dieu.

Vendredi 5 mai : Saint Pie V

Michel Ghislieri, né à Bosco Marengo en Italie, entra à 14 ans dans l’ordre des Dominicains. Très brillant, il gravit rapidement les échelons de la hiérarchie de l’Église jusqu’au cardinalat. Contre toute attente il fut élu Pape, sous le nom de Pie V, et garda, après l’élection, ses habitudes de simplicité. Il garda notamment sa robe blanche de dominicain, et à sa suite et encore aujourd’hui, les Papes sont habillés de blanc ! Comme Pape, il appliqua fermement les décrets de réforme voulus par le Concile de Trente. Il est célèbre pour sa défense de la chrétienté à la bataille de Lépante, pour avoir publié le catéchisme romain, et aussi pour sa réforme de la liturgie contre les abus de l’époque. Réforme qui fera date, d’où le fait qu’aujourd’hui encore on appelle rite de saint Pie V, par abus de langage, la forme extraordinaire du rite romain. Il mourut à Rome le premier mai 1572 après un peu plus de 6 ans de pontificat.

Comment ne pas remercier tout particulièrement saint Pie V pour la magnifique liturgie qui fait encore notre joie aujourd’hui ! Ces prières, transmises jusqu’à nous depuis les origines chrétiennes, chargées de la spiritualité de tous les siècles de l’Église, récitées par tant de saints avant nous, doivent aussi être offertes aux générations futures. Transmettons ce que nous avons reçu!

Pratique : Prions pour l’Église.

Jeudi 4 mai : Sainte Monique

Avec sainte Monique, nous célébrons l’amour maternel élevé à ses sommets par la grâce du Christ. Si vous voulez lire de bien belles choses, n’hésitez pas à lire le chapitre 9 des confessions de saint Augustin où il relate la vie et la grande âme de sa mère !

Monique naquit à Tagaste, dans le nord de l’Afrique, vers 331, de parents chrétiens. Mariée à Patricius, un païen de caractère difficile, elle toucha puis convertit son mari par sa douceur. Elle eut trois enfants dont le fameux saint Augustin. Augustin avait adhéré à la secte de Manichéens et vivait mal moralement. A force de prières et de larmes, elle obtint la conversion de son fils. Peu avant de mourir, elle dit à son Fils: Mon fils, en ce qui me regarde, rien ne m’attache plus à cette vie. Qu’y ferais-je? pourquoi y suis-je encore? J’ai consommé dans le siècle toute mon espérance. Il était une seule chose pour laquelle je désirais séjourner quelque peu dans cette vie, c’était de te voir chrétien catholique avant de mourir. Mon Dieu me l’a donné avec surabondance, puisque je te vois mépriser toute félicité terrestre pour le servir. Que fais-je encore ici ? Elle mourut peu après, à Ostie en 387, en demanda simplement à son fils de se souvenir d’elle à l’autel du Seigneur…

Que dire en conclusion? Que le Seigneur nous donne encore de nos jours de telles saintes femmes!

Pratique: prier pour les membres de sa famille dans le besoin spirituel