Dimanche 24 septembre : 16° dimanche après la Pentecôte

Qui de vous si son âne vient à tomber dans un puits ne l’en retireras pas, même le jour du Sabbat !

Devant les pharisiens prompts à se choquer, Jésus guérit un hydropique le jour du Sabbat et leur reproche leur fausse indignation devant cette guérison : ne sortiraient-ils pas eux-mêmes leur âne du puits s’il venait à y tomber, que ce soit jour de sabbat ou non ! A première vue, l’Évangile de ce jour semble une discussion pointue sur les obligations exactes du jour du Sabbat. Mais en fait, il va beaucoup plus loin et éclaire un sombre recoin de notre âme… Ce qui ennuie Jésus – me semble-t-il – ce n’est pas tant les priorités dans le respect du Sabbat, que l’Egoïsme qui règne dans nos cœurs ! Pour ce qui est de notre âne, comprenez  notre confort ou  notre tranquillité, le moindre argent que nous gagnons, la plus petite offense qui nous est faite… nous savons être pointilleux … et impitoyables. Mais pour ce qui est de l’hydropique – le prochain – rien ne nous parait urgent !

Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus raconte avec finesse qu’étant enfant on lui avait donné deux bagues en sucre et elle avait résolu de faire cadeau d’une des deux à sa sœur Céline. Mais voilà qu’au bout de quelques pas le panier qui contenait les précieux trésors était troué : il ne reste plus qu’une bague… Sainte Thérèse se met à pleurer : la bague de Céline est perdue ! Et Thérèse de se demander subitement pourquoi c’était celle de Céline qui était tombée…

Nous avons vraiment besoin d’une conversion intérieure nous dit le Seigneur, et pour cela précipitons nous sans retard vers le bien que nous voyons : Avons nous un pardon à donner ? une personne nécessiteuse à aider ? quelqu’un à soulager ? Dépêchons-nous : notre âne se noie !

Pratique : un acte de bonté

Samedi 23 septembre : Samedi des quatre-temps de septembre

Aujourd’hui nous avons le choix entre une Messe longue (pas moins de 5 lectures en plus de l’épitre et l’Evangile…) et une Messe courte (trois lectures, épitre et évangile compris), selon le choix du prêtre. On utilisait autrefois cette Messe du samedi des quatre-temps de septembre pour conférer les ordinations.

Deux remarques nous retiendront particulièrement aujourd’hui : – Ce samedi, comme les autres jours des quatre-temps de septembre, la liturgie fait allusion à la vigne et à la joie. Le mois de septembre étant celui des vendanges, l’ancien peuple Romain remerciait le Seigneur du don précieux de la vigne et du vin ! Les anciens, plus proches de la terre que nous, ne se contentaient pas simplement de faire des foires aux vins, mais leur action de grâce montait vers le Seigneur. -La liturgie fait aussi allusion aux fêtes juives de ce mois : la fête juive de l’expiation et celle des tabernacles. Le dix du mois devait être pour les juifs une journée de pénitence particulière. On devait spécialement en ce jour expier pour toutes les fautes de l’année. Le quinze du mois et pour une semaine, on devait loger dehors dans des tentes de feuillage, pour se rappeler qu’autrefois le peuple avait été errant.

Si nous pouvions aujourd’hui couper un peu avec le matérialisme pour nous souvenir que nous ne sommes que des mortels en chemin vers le Ciel et devant rendre compte de ce que nous avons fait de notre vie…

Pratique : Pratiquer le retrait du monde et le silence.

Vendredi 22 septembre : Vendredi des quatre-temps de septembre

Nous avions dit que l’occupation des anges était d’adorer Dieu, mais ce n’est pas la seule ! Les anges sont aussi les messagers de Dieu. C’est même le sens exact du nom qu’on leur donne : Ange vient du grec Angelos, qui veut dire messager et c’est aussi le sens du mot hébreu malakh qui a été traduit par Angelos… La Bible nous montre très souvent des anges envoyés de Dieu pour transmettre ses volontés aux hommes, ainsi saint Michel, Gabriel, et Raphaël, les trois archanges dont nous connaissons le nom, ont été messagers de la part de Dieu.

Comme messagers, les anges sont particulièrement performants, puisqu’ils obéissent parfaitement et en un instant ! C’est bien plutôt les hommes qui semblent les agacer un peu, par leur lenteur à écouter le Seigneur… Hommes de Galilée, pourquoi restez vous à regarder vers le Ciel ? diront les anges aux apôtres après l’Ascension du Seigneur. Que faites vous ? Priez beaucoup… dira l’ange de Fatima quand il trouvera les enfants en train de jouer…

Comme nous le conseille padre Pio, ne craignons pas d’envoyer en mission notre ange gardien dans les cas difficiles. Et surtout apprenons à obéir au Seigneur sans tarder. Si, avec un peu d’âge, nous devenons si impatients, pensons que notre ange s’impatiente lui aussi de notre tiédeur à servir Dieu !

Pratique : Obéir sans tarder au bien que le Seigneur nous montre

Jeudi 21 septembre : Saint Matthieu

Toute la tradition reconnaît que l’apôtre saint Matthieu est le même que le publicain Lévi qui fut appelé par le Seigneur. Le récit de sa vocation, raconté par saint Matthieu lui-même est touchant : Lévi-Matthieu se trouvait au bureau de douane (normal pour un publicain dont c’était le métier) et Jésus, passant par là, ne lui dit qu’une parole : Suis-moi ! Matthieu se leva de suite et suivit le Seigneur. Matthieu fit alors un dernier repas avec Jésus et beaucoup de ses amis publicains, ce qui amena la critique amère des pharisiens : Comment Jésus pouvait-il ainsi fréquenter des pécheurs ? Jésus répondit : Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin de médecin, mais les malades ! Saint Matthieu écrivit le premier de nos quatre évangiles en langue hébraïque pour les juifs qui se convertissaient. De ce fait, cet évangile insiste énormément sur l’accomplissement des prophéties par Jésus. Matthieu serait mort martyr en évangélisant la Perse.

Que faut-il admirer le plus dans le récit de l’appel de saint Matthieu ? La bonté du Seigneur qui vient auprès des pécheurs, et qui appelle qui Il veut, même les collecteurs d’impôts (les publicains), considérés comme des pécheurs publics et des collaborateurs de l’envahisseur romain ? La promptitude de Matthieu à suivre Jésus ? Son enthousiasme a inviter tous ses amis pour qu’ils écoutent Jésus eux aussi ? Si nous pouvions avoir un peu de cet enthousiasme pour le Royaume de Dieu…

Pratique : faire quelque chose pour le Royaume de Dieu

Mercredi 20 septembre : Mercredi des quatre-temps de septembre

La pieuse institution des quatre-temps de septembre (sans doute la plus ancienne des cérémonies des quatre-temps) est sans doute née à Rome au 4° siècle. Dans le milieu juif comme dans le milieu païen existait la coutume de fêter les saisons, l’Église reprend alors cette coutume et invoque la bénédiction de Dieu au moment de l’automne. Les chrétiens sont alors invités à prier d’avantage et à faire pénitence. Et cela est bien juste ! Nous sommes heureux de recevoir les bénédictions de Dieu au cours de notre vie, n’est-il pas juste alors que nous pensions à en remercier le Seigneur et Lui demander qu’Il continue ses bénédictions sur notre terre ?

A cette occasion, le Pape saint Léon le Grand exhortera les chrétiens de Rome à pratiquer courageusement la pénitence : L’exercice de mortification que chacun s’impose d’après son propre arbitre, ne regarde, en effet, que l’utilité d’une partie et d’un membre ; le jeûne qu’entreprend l’Église universelle, au contraire, ne laisse personne à part de la purification générale ; et c’est alors que le peuple de Dieu devient tout-puissant, lorsque les cœurs de tous les fidèles se rassemblent dans l’unité de la sainte obéissance, et que, dans le camp de l’armée chrétienne, les dispositions sont pareilles de tous côtés… Si le Seigneur promet d’octroyer toute demande au pieux accord de deux ou trois, que refusera-t-il à tout un peuple innombrable, poursuivant à la fois une même observance et priant dans l’accord d’un même esprit ? Saint Léon le Grand. L’argument est choc, ne trouvez vous pas ? Si, même dispersés, nous nous groupons, à l’invitation de l’Église, pour prier et faire pénitence, le Seigneur pourrait-il refuser sa bénédiction à son peuple ?

Pratique : un acte de pénitence

Mardi 19 septembre : Saint janvier

Saint Janvier laissera aujourd’hui la place à l’apparition de Notre Dame à la Salette, fêtée aussi en ce jour. La sainte Vierge apparut donc le 19 septembre 1846, dans la montagne au dessus du petit village de la Salette dans les Alpes. Et la vision qu’eurent Mélanie et Maximin, les deux petits voyants, est extraordinaire : une femme, au milieu d’une grande lumière, vêtue comme une femme du pays, et qui ne cesse de pleurer… On aurait dit une maman que ses enfants auraient battu et qui se serait ensauvée dans la montagne pour pleurer, dira Maximin. La sainte Vierge, tout en pleurant, demandera de faire passer à tous le peuple qu’elle ne cesse de prier pour nous, pour nous éviter les punitions que nous méritent nos péchés…

Remarquons que la sainte Vierge apparaît au début de la fête de Notre Dame des sept douleurs (fêtée aujourd’hui le 15 septembre, mais qui se fêtait à cette époque le troisième dimanche de septembre). Les fêtes de la liturgie sont des liens entre le Ciel et la terre, ne l’oublions pas… Remarquons surtout ces larmes qui bouleverseront de nombreuses personnes tel Léon Bloy. Ces larmes secouent notre torpeur, elles sont un langage puissant et une muette prière : Allons nous longtemps continuer dans notre folie de péché et notre indifférence envers Dieu ?

Pratique : Pensons à nous confesser régulièrement

Lundi 18 septembre : Saint Joseph de Cupertino

Joseph naquit d’une famille pieuse et simple (son père était charpentier…) à Cupertino en Italie, l’an 1603. Son enfance fut pieuse et marquée par la protection de Marie dans une longue maladie qu’il eut à subir. Pour servir Dieu du mieux possible, il entra chez les Franciscains. Comme il ne connaissait pas les lettres, il fut placé parmi les frères convers, mais la Providence avait d’autres vues, Elle le fit réussir miraculeusement ses études, et il intégra les rangs des clercs futurs prêtres. Cette histoire est à l’origine de la coutume de le prier avant les examens (Au séminaire, il était courant de faire la neuvaine de trois jours avant les examens pour les séminaristes les plus inquiets… et peut-être les moins travailleurs ?!) Religieux très observant pour la pauvreté et l’obéissance, le Seigneur l’éclairait tout particulièrement : Il sentait la puanteur des péchés d’impureté tandis qu’il émettait lui-même une odeur suave, indice de sa grande sainteté. Les dons mystiques qu’il avait amenèrent la méfiance de ses supérieurs et même une forme de persécution à travers des exils répétés. Il supporta cela avec une grande patience, et mourut entouré d’une grande réputation de sainteté, à Osimo près d’Ancone le 18 septembre 1663.

Malgré l’exemple de saint Joseph de Cupertino, je ne crois pas très raisonnable de vous inciter à compter sur un miracle pour les devoirs de votre vie… En revanche, faire confiance à la divine Providence, savoir remercier des dons qu’Elle nous fait si souvent, et porter courageux les épreuves qu’Elle permet, est une profonde sagesse, un vrai chemin de sainteté, et une manière parfaite de vivre l’amour de Dieu ici-bas !

Pratique : Une action de grâces pour tous les bénédictions reçues dans sa vie.

Dimanche 17 septembre : 15° dimanche après la Pentecôte

Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus avait dans les 14 ans quand elle apprit qu’un criminel appelé Pranzini allait être condamné à mort pour ses crimes et qu’il semblait obstinément impénitent. Elle résolut alors d’obtenir sa conversion et multiplia les prières et les pénitences, et demandait au Seigneur un signe de sa conversion. Le jour de son exécution elle ouvrit le journal et vit que celui-ci avait refusé l’aide de l’aumônier mais qu’au dernier instant il s’était retourné et avait embrassé le crucifix. Son premier enfant, comme elle l’écrira elle-même, était sauvé!

L’Evangile de ce dimanche nous raconte la compassion du Seigneur pour une pauvre veuve confrontée à la mort de son fils unique, et que Jésus ressuscita. Cette compassion du Seigneur est passée dans son Église, et il est toujours émouvant de voir des âmes comme celle de sainte Thérèse saisies par cet amour venu tout droit du cœur de Dieu, et qui se penchent vers leurs frères dans la détresse. Ministère de compassion pour soigner  les misères corporelles du mal et de la mort, ou les misères spirituelles du péché et de l’ignorance des choses de Dieu, peu importe, restons simplement ouverts aux appels que le Seigneur mettra sur notre route !

Pratique : Pratiquer la charité pour une détresse proche de nous

Samedi 16 septembre : Saint Corneille et Cyprien

Les âmes des justes sont dans la main de Dieu, et le tourment de la mort ne les touchera pas !

Corneille, Pape et Cyprien, évêque de Carthage, non seulement se connurent, mais eurent l’occasion de se soutenir tous deux dans leurs épreuves ! Corneille fut Pape de 251 à 253. De son pontificat, on retiendra trois choses : d’abord sa bonté d’accepter la réintégration dans l’Église – après pénitence – des « lapsi » : ceux qui avaient apostasiés pendant la persécution sanglante pour sauver leur vie. Ensuite, grâce à la générosité d’une grande chrétienne fortunée et généreuse, sainte Lucine, il donnera une sépulture honorable aux restes de saint Pierre et saint Paul. Enfin comme sa prédication obtenait de nombreuses conversions, il fut exilé à Civita Vecchia où il mourut martyr un 14 septembre, soutenu par les lettres de saint Cyprien.

Cyprien fut un célèbre évêque au milieu du 3° siècle, à l’époque – malheureusement révolue – où le nord de l’Afrique était profondément marquée par le christianisme. Cyprien, encore païen, fut d’abord avocat à Carthage, puis il se convertit et fut ordonné prêtre puis devint évêque ce Carthage. C’est un des esprit les plus brillant parmi les pères de l’Église au point que saint Jérôme disait de lui :  Il est superflu de parler de sa grandeur, car ses œuvres brillent comme le soleil ! Mais sa vie chrétienne était tout aussi brillante ! On étudie encore aujourd’hui et on lit avec grand profit ses livres notamment sur la morale chrétienne et sur l’unité de l’Église : Celui qui n’a pas l’Église comme mère ne peut pas avoir Dieu comme Père, écrira-t-il ! Il mourut martyr le même jour que Corneille, un 14 septembre en 258 près de Carthage.

Corneille et Cyprien furent des vrais amis au service de L’Église. Qu’ils nous donnent la grâce de cultiver la vraie amitié, celle qui pousse aux grands dévouements au service de Dieu !

Pratique : Prier pour nos amis

Vendredi 15 septembre : Notre Dame des sept douleurs

La fête des sept douleurs de Marie tire son origine tout d’abord de la Bible. Le vieillard Siméon prédit à Marie qu’un glaive de douleur transpercera un jour son âme. Ce qui se réalisera quand le Seigneur Jésus mourra sur la Croix. Saint Bernard va même jusqu’à dire que le coup de lance du Centurion transperça bien plus l’âme de Marie que celle de Jésus, puisque Celui-ci était déjà mort !

Dans la dévotion de l’Église, on remarque que si les premiers siècles honoraient déjà Marie comme Reine de martyrs, il fallut attendre de 17° siècle et l’ordre des Servites pour voir des fêtes spécifiques aux douleurs de Marie dans le calendrier liturgique. Et ce fut le Pape Pie VII, revenu heureusement de sa captivité Napoléonienne en 1814, qui étendit à l’Église universelle la célébration de la fête des sept douleurs de Marie, propre à l’ordre des Servites auparavant. Nul doute que l’Église essaye de nous émouvoir aujourd’hui, à travers les souffrances terribles de la sainte Vierge que nous aimons. Nos cœurs si durs, seront ils attendris devant ce terrible spectacle ? Mais on peut aussi remarquer que les souffrances de Marie ont un sens plus profond : Elles unissent Marie avec Jésus qui sauve le monde en offrant ses souffrances et sa mort… Nous devrions alors avoir une immense gratitude devant le courage de notre Mère pour nous.. Que chacun choisisse la dévotion qu’il lui plait pourvu qu’il renouvelle son amour pour Marie !

Pratique : (re)lire l’admirable séquence Stabat mater, due au franciscain Jacopone de Todi.