Mercredi 17 janvier : Saint Antoine du désert (jour des apparitions de Pontmain en 1871)

Si tu veux être parfait, va et vends ce que tu as, et donne-le aux pauvres…

Saint Antoine, dit « du désert », vivait en Égypte au 3ème siècle. Il fut l’un des tout premiers, à la suite d’une parole de l’Évangile (Si tu veux être parfait, va et vends ce que tu as, et donne-le aux pauvres), à se retirer de la société pour vivre dans la solitude du désert, avec Dieu seul. Sa réputation fut telle qu’il attira bientôt à sa suite des milliers d’autres ermites qui peupleront les déserts d’Égypte. On les appellera les « pères du désert », et ils auront une grande postérité spirituelle à travers leurs « apophtegmes » (conseils de sagesse donnés par un ancien) qui nous ont été conservés.

Comment ne pas vous donner aujourd’hui un apophtegme d’Antoine ? Abba Antoine dit : Je vis tous les filets de l’ennemi déployés sur la terre, et je dis en gémissant : Qui donc passe outre ces pièges ? Et j’entendis une voix me répondre : l’humilité !

Puissance médiatique antichrétienne, promotion de la débauche, abandon de la foi, tout comme Antoine, nous pourrions être aujourd’hui effrayés devant la puissance des « filets du diable » ! Qui pourrait oser affronter cela ? Antoine nous réponds : Celui qui est humble !

Si je me méfie du mal, et que je le garde à distance autant que possible. Si, grâce à la prière, j’appuie ma fragilité sur la force de Dieu En un mot, si je suis humble, alors la victoire est pour moi, et, à la suite d’Antoine, je pourrai faire de ma simple existence une belle louange au Seigneur et une lumière pour mes frères en humanité !

 Pratique : Aujourd’hui veillons à plus écouter les autres qu’à parler nous-mêmes.

Mardi 16 janvier : Saint Marcel 1er

Marcel Ier fut Pape pendant la dernière grande persécution contre l’Église au début du IVème siècle. L’empereur Maxence le combla d’outrages, le forçant à garder les bêtes des écuries impériales dans une grande saleté, ce qui finira par causer sa mort. Le bréviaire nous mentionne que, tout en gardant les bêtes qu’on lui avait attribuées, saint Marcel dirigeait par lettres les paroisses qu’il ne pouvait visiter autrement.

Cette anecdote me plaît bien. Quand je pense qu’on entend souvent dans nos pays occidentaux qu’aujourd’hui il n’y aurait rien à faire, que ce serait difficile de transmettre la foi… Mais qu’est-ce qui nous empêche d’être missionnaires ? Il n’y a pas de kalachnikov pour nous menacer, pas d’empire puissant pour nous persécuter ! Nos barreaux à nous sont malheureusement dans nos têtes et notre faible foi, ce qui est nettement plus ennuyeux… car, comme le disait Chesterton : Il est plus facile au tigre de quitter les barreaux de sa cage que ceux de sa peau… Marcel convertis-nous !

Pratique : Nous pratiquerons aujourd’hui quelques sacrifices. Car celui qui sait être fidèle dans les petites choses le sera dans les grandes !

Lundi 15 janvier : Saint Paul, premier Ermite

Le saint Paul que nous fêtons aujourd’hui naquit en Egypte au 2ème siècle. Devenu orphelin de père et de mère à l’âge de 15 ans, il quitta le monde et se retira dans le désert pour prier Dieu plus profondément. Il persévèrera ainsi jusqu’à sa mort, peut-être le 15 janvier 347, à l’âge de 113 ans ! Malgré son éloignement volontaire, nous connaissons quelques détails de sa vie grâce à la visite que lui rendit saint Antoine du désert peu de temps avant sa mort. Saint Antoine, en effet, était tourmenté par une tentation d’orgueil : n’était-il pas le premier à avoir tout quitté pour suivre Dieu au désert ? Dieu l’envoya alors visiter saint Paul qui l’avait en fait précédé sur ce chemin. La liturgie, pourtant habituellement discrète, décerne donc à saint Paul le titre glorieux de « premier Ermite ». Saint Paul qui devinait sa fin prochaine demanda à saint Antoine la faveur d’être enterré dans la manteau de saint Athanase. Il manifestait ainsi que sa vie de prière avait puissamment servi celui qui avait si vaillamment défendu la foi catholique.

Nous admirons les ermites, ces vaillants athlètes, même s’il n’est pas question, pour la plupart d’entre nous, de suivre leur exemple ! C’est d’ailleurs une vocation très rare… Mais avons nous compris ce qu’ils veulent nous dire ? Que la prière est la nourriture de notre âme ! Allons-nous nous y mettre ? Que la prière fait vivre toute l’Église ! Sommes-nous prêts à y travailler ? Que la prière ouvre la porte du Ciel ! Et si nous entrions ?

Pratique : Un temps de silence au cours de la journée, pour ne pas oublier le regard de Dieu sur nous…

Dimanche 14 janvier : 2° dimanche après l’Épiphanie

Tu as gardé le bon vin jusqu’à maintenant !

Cana est l’histoire d’une noce ratée, une noce prête à sombrer dans la tristesse car le vin vient à manquer. Marie le remarque finement, et Elle pousse Notre Seigneur a intervenir. Le Seigneur va alors faire un miracle et changer l’eau en vin.

…Et vous trouvez cela normal, vous ? Mettre ainsi la puissance divine au service d’un simple ennui domestique ! Et pourquoi donc saint Jean nous rapporte-t-il cet épisode mineur, voire mesquin  ?

Saint Jean nous répond très clairement quand il écrit : Jésus fit ici son premier signe ! Le miracle de Jésus est donc un signe, une indication importante pour nous… Et le grand signe de Cana c’est le vin ! Ce vin qui manquait si cruellement dans notre monde marqué par la tristesse : tristesse de l’absence de Dieu, tristesse du péché : une vraie flotte ! Maintenant, le vin va couler en abondance (Six jarres, cela fait tout de même quelque 600 litres…) et une joie exubérante sera proposée au monde ! En un mot, discrètement, à Cana Jésus vous invite à ses noces et à goûter son vin nouveau, qu’en dites-vous ? N’apportez rien, un peu d’amour suffira! L’entrée est libre, le vin à volonté, à consommer sans modération…

Pratique : La confession, au moins mensuelle, est-elle acquise ? Sinon, vous savez ce qu’il vous reste à faire !

Samedi 13 janvier : Commémoraison du baptême de Notre Seigneur Jésus-Christ

A l’occasion du baptême de Notre Seigneur Jésus-Christ, nous dit l’Évangile, les cieux s’ouvrirent et l’Esprit-Saint descendit sur Lui sous la forme d’une colombe. L’Esprit-Saint atteste en ce jour que Jésus est Celui qui est envoyé, son ministère public va pouvoir maintenant commencer. Dans l’évangile de la fête, on en parle beaucoup de ce Saint-Esprit : Jésus est Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et se reposer… Mais c’est aussi Celui qui baptise dans l’Esprit-Saint… Ceux qui voudront suivre Jésus seront « baptisés dans l’Esprit-Saint », c’est-à-dire lavés, illuminés, renouvelés, par la puissance de ce Saint-Esprit !

Comprenons-nous bien la grâce immense de notre baptême ? Une illumination du Saint-Esprit en notre âme ! Une illumination qui efface le péché originel, donne la grâce de Dieu et rend membre de l’Église, comme le dit le catéchisme. J’aimerais pouvoir expliquer cela à cette immense masse de baptisés indifférents, à ceux aussi qui revendiquent la radiation de leur baptême, aux chrétiens fidèles aussi, qui n’arrivent pas à comprendre la beauté de la vie chrétienne, si enthousiasmante…

Comme le soleil qui se lève un matin d’hiver faisant fondre la glace et resplendir la campagne, un jour le Saint-Esprit a illuminé mon âme, l’a fait entrer dans la famille de Dieu et l’a orienté vers le ciel sa vraie patrie… Finalement je crois que je raconterai cette parabole au prochain baptême qu’on me demandera. Je ne sais pas encore ce que je verrai alors dans les yeux des assistants, mais au moins ils auront été ainsi conduits en vérité au pied de la montagne de Dieu…

Pratique : Une prière particulière pour ceux de notre famille qui auraient oublié la grâce de leur baptême.

Vendredi 12 janvier : De la férie

Terminons aujourd’hui nos commentaires sur la vie cachée du Christ.

Nous avons parlé du silence du Christ et de son travail, disons un mot de son obéissance : L’Évangile est formel : après que Marie et Joseph aient retrouvé Jésus au temple, ils sont retournés à Nazareth, et là, Jésus leur était soumis (Luc 2, 51) ! Saint Bernard, commentant ce passage, s’étrangle presque devant le spectacle insolite du Seigneur Jésus-Christ obéissant à des simples hommes ! Mais aussitôt après, il exhorte les chrétiens à apprendre eux-mêmes à obéir, en suivant le magnifique exemple laissé par le Christ.

Avouons-le ! L’obéissance, ne nous plaît pas beaucoup, à nous qui vivons dans ce monde épris de liberté… A croire que la vieille histoire d’Adam et Eve ne nous a pas rendus sages : Vous serez comme des dieux… nous y croyons encore ! malgré la vue glaçante des malheurs que la désobéissance a causé sur la terre. Jésus Lui, par les actes plus que par les paroles, nous remets sur le bon chemin : celui de l’obéissance à notre Père, et à ceux qui tiennent légitimement sa place pour nous ici-bas.

Ainsi le découvrit le jeune moine Jean Colobos qui était disciple d’Abba Amonas. Un jour, l’Abba planta un bâton dans le sol et demanda à Jean de l’arroser quotidiennement. Ce que fit Jean, et voilà qu’au bout de trois ans le bâton se mit à fleurir à produire un fruit! Le vieil Amonas prit ce fruit, le porta à l’église et dit à tous les frères : Prenez, mangez le fruit de l’obéissance… (rapporté par les anciens textes des Pères du désert). Je ne sais pas si, en obéissant, nos bâtons fleurirons, mais je sais le fruit que nous obtiendrons : la paix de l’âme !

Pratique : Essayer d’agir au cours de notre journée, comme le Seigneur l’aurait fait

Jeudi 11 janvier : De la férie

Une deuxième chose nous surprendra dans la vie cachée du Seigneur : Il a travaillé, et travaillé de ses mains ! L’Évangile de Marc nous l’indique à travers le témoignage des ennemis du Christ : N’est-il pas le charpentier ? Mc 6, 3.

Ainsi Jésus pratiquait donc le même travail que son Père adoptif Joseph. Et pourtant je ne connais pas d’artistes chrétiens qui aient osé représenter Jésus travaillant seul et humblement… Cela est réservé à saint Joseph !

Dans la Bible, le travail est à la fois une belle chose : la participation des hommes à la création de Dieu ; et aussi une punition pour le péché originel (Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front !). Dans tous ces cas, il est pour nous de grand profit… tant que nous n’en faisons pas une idole ! La « France qui se lève tôt », avec courage et détermination, ne gagnera pas forcément beaucoup d’argent par les temps qui courent, mais pourrait bien recevoir en cadeau une grande sagesse de vie et un cœur droit qui prépare à recevoir le Seigneur… Après tout, c’est en travaillant que les bergers reçurent la visite des anges, et c’est aussi en travaillant que les mages virent l’étoile !

Pratique : travaillons aujourd’hui avec conscience et courage, comme le Seigneur le fit.

Mercredi 10 janvier : De la férie

Profitons des prochains jours de Férie pour parler de la période entre la naissance et la vie publique de Jésus-Christ : ce qu’on appelle la vie cachée du Seigneur.

Et une première remarque s’impose : Entre le moment de la naissance et le moment ou Jésus va parler aux foules, il se passe plus de trente ans ! Quand le monde attend le Sauveur depuis des millénaires, quand le péché règne si fortement, quand on a tant de choses à dire et à apporter au monde, pourquoi attendre si longtemps ? Le silence de Dieu, quel mystère !

La grande erreur des  hommes, quand Dieu se tait, est, soit de se révolter, soit de désespérer. Alors que le Seigneur emploie souvent cette méthode du silence pour nous parler… Quand Il se tait, nous arrêtons de parler, notre cœur s’inquiète et s’ouvre, et le tourbillon de la vie cesse un moment de nous emporter. Son silence, si nous l’acceptons humblement, nous fait alors grandir. La vie cachée du Seigneur nous enseigne alors à prendre le temps de prier avant d’agir, à vérifier sérieusement si notre vie est remplie ou non de charité, à savoir regarder l’essentiel en face, avec les yeux grands ouverts. C’est alors que nous voyons clairement les progrès que le Seigneur attend de nous en cette année nouvelle…

Pratique : Prendre la résolution que le Seigneur attend de nous pour 2018.

Mardi 9 janvier : De la férie

…ouvrant leurs trésors, ils lui offrirent des présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Mt chapitre 2

Le mot Épiphanie, qui signifie manifestation, correspond vraiment bien à notre fête! A Noël, en effet, le Seigneur se révèle simplement aux bergers qui appartiennent au peuple juif, et sont des personnes humbles et discrètes. L’écho de cette annonce n’avait sans doute guère retenti plus loin que Bethléem… Mais lors de l’Épiphanie, c’est à des païens et à des savants que se manifeste le Seigneur, et bientôt tout Jérusalem et des peuples entiers seront au courant de la naissance du Roi attendu depuis les siècles ! L’Épiphanie manifeste donc avec éclat, que Jésus est le Sauveur de tous les hommes ! Toute à l’esprit cette glorieuse manifestation du Seigneur, l’Église ajoute d’ailleurs dans sa liturgie, l’évocation de deux autres manifestations rayonnantes de Dieu – que nous verrons plus tard – les baptême de Jésus et les noces de Cana…

L’Évangile indique qu’après avoir vu l’Enfant, les mages offrirent spontanément de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Ils ont vu le Seigneur et leur cœur change, devient généreux ! C’est le signe qu’ils ont reçu la grâce particulière attachée à la venue de Dieu sur terre ! Et nous, l’avons nous reçue cette grâce ? Sommes-nous devenus plus généreux ? Si nous sommes maintenant plus tournés vers la prière et l’étude de la foi, nous offrons au Seigneur un encens bien parfumé…. Si nous devenons généreux avec nos biens, spécialement pour soutenir l’Église et sa mission, nous Lui donnons un or splendide ! Et si nous veillons à mieux supporter les peines de la vie, et à soulager les pauvres autour de nous, nous apportons une myrrhe précieuse au cœur de l’Enfant. Serions-nous devenus d’authentiques rois mages ?

Pratique : Penser aujourd’hui à offrir au Seigneur un peu d’encens, d’or et de myrrhe.

Lundi 8 janvier : De la férie

Profitons des jours de férie à venir pour parler encore des rois mages…

Dom Guillerand fait remarquer qu’ils ont du vivre une épreuve assez terrible dans leur quête du roi des juifs. En effet après des journées voire des mois de voyage, ils arrivent enfin proche de la terre sainte, et là… plus d’étoile ! Ils se rendent donc à Jérusalem, la capitale, pour avoir des nouvelles. Et là, Hérode et toute la ville, nous dit l’Évangile, furent troublés de leur venue ! Les mages avaient parcouru un long chemin, mais là, à Jérusalem, personne n’avait l’air de se soucier du grand roi qui venait de naître… Ressortant de Jérusalem pour aller sur Bethléem, ils revirent l’étoile qu’ils avaient vu en Orient, et furent rempli d’une très grande joie, nous dit encore l’Évangile.

L’épreuve des mages et bien encore la notre aujourd’hui. Nous cherchons le Seigneur au milieu d’une multitude qui ne s’intéresse guère à Celui qui est venu pour les sauver ! Bien loin de nous accabler, cette épreuve doit être prise  pour nous aujourd’hui comme une mission : rester fidèles dans un monde difficile et moqueur, et porter témoignage à temps et à contretemps. Cette épreuve aboutira un jour à la joie : joie du pionnier, du précurseur qui voit le royaume de Dieu naître grâce à son témoignage ; et aussi joie future du ciel promise aux bons et fidèles serviteurs.

Pratique : Offrons au Seigneur nos épreuves et peines de la journée.