Vendredi 20 juillet : Saint Jérôme Émilien

Saint Jérôme Emilien fut, lui aussi, un magnifique exemple de charité, et il l’exerça envers les orphelins. Il naquit à Venise de la famille patricienne des Emiliani. D’abord soldat, il dut combattre pour Venise mais fut emprisonné dans un sinistre cachot. Une fervente prière à Marie lui valut d’en être miraculeusement tiré. Revenu à Venise, il ne veut servir que Dieu désormais, en se dévouant auprès de ceux qui souffraient. Il eut une immense compassion pour les enfants orphelins qui erraient dans la ville, et érigea pour eux de nombreux orphelinats où il les soignait et leur enseignait la foi catholique. A Somasque, près de Bergame, il fonda sa congrégation appelée les « Somasques », qui se dévouèrent aux orphelins et à l’éducation chrétienne des enfants en général. Il mourut comme il l’avait prédit, le 8 février 1537, victime de la peste et de son dévouement pour ceux qui étaient atteints de ce fléau.

Aujourd’hui encore, c’est la mission des chrétiens d’ouvrir les yeux pour porter secours à ceux qui souffrent. Dans nos pays, les orphelins sont pris en charge mais de nouveaux fléaux frappent les hommes : Avortements, soucis familiaux, solitudes, déprimes, ignorance des vérités essentielles de la vie et de la foi… Le chantier est immense, mais saint Jérôme Emilien nous rappelle notre place et notre devoir : auprès de ceux qui souffrent…

Pratique : Penser au bien qui est à notre portée pour soulager nos frères

Jeudi 19 juillet : Saint Vincent de Paul

Avec saint Vincent de Paul, nous fêtons une immense figure de la foi catholique, dont la réputation est encore profondément positive dans notre monde sécularisé.

Il naquit à Pouy dans les Landes le 24 avril 1581, et jusqu’à 15 ans il gardera les cochons. Son père remarque ses dons intellectuels et veut assurer l’avenir de sa famille : Il sera « d’Église ». Après des études sérieuses à Toulouse, il devient Prêtre le 23 septembre 1600; il a 19 ans. La première partie de sa vie de prêtre est peu édifiante, même s’il aura toujours un grand amour des pauvres. Il cherche une réussite humaine et une bonne place, ce qui était fréquent, hélas, à l’époque… Mais, arrivé à Paris, il se lie au milieu dévot dominé par Pierre de Bérulle qui devient son directeur spirituel et l’incite à devenir curé de Clichy. Il est touché par la piété du peuple. Plus tard il devient précepteur de la famille de Gondi qui lui demande de faire des missions pour les habitants de leurs terres. Et là, à Gannes, il assiste un mourant de grande réputation chrétienne qui se confie à lui et lui avoue qu’il a caché un péché en confession depuis des années. C’est un choc pour saint Vincent : Cet homme n’a donc jamais rencontré de prêtre rempli de bonté pour l’aider dans sa démarche ! Vincent comprend la leçon et va se donner entièrement au Royaume de Dieu. Aumônier des galères, organisateur de grandes œuvres de charité (enfants trouvés, pauvres, filles perdues, victimes de la guerre), fondateurs des filles de la charité (vous savez : les religieuses en  cornettes blanches dans les 2 cv…), fondateurs des prêtres de la Mission, réformateur du clergé parisien, inspirateur des mission à l’étranger, il fait tout !  Il meurt à Paris le 27 septembre auréolé d’une immense réputation.

Demandons au Seigneur de nous donner un cœur bon à l’image de saint Vincent de Paul.

Pratique : Un acte de charité envers un pauvre

Mercredi 18 juillet : Saint Camille de Lellis

Les saints de ces trois prochains jours furent des héros de la charité chrétienne. Saint Camille manifesta particulièrement un grand amour des malades et des mourants. Saint Camille de Lellis naquit au milieu du 16° siècle à Bucchianico dans le diocèse de Chieti, d’une mère déjà sexagénaire. Il n’eut pas une jeunesse très édifiante, mais à l’âge de 25 ans il se convertit au Seigneur, et voulut entrer, deux fois de suite, chez les capucins. Mais le Seigneur avait choisi autre chose pour lui, et se déclara alors une maladie qui l’obligea à sortir du couvent. Il fut alors chargé de la direction de l’hôpital des incurables à Rome : La Providence le menait vers les malades. Il se dépense sans compter auprès d’eux, tant pour les soigner que pour les guider vers le Ciel. A 32 ans, il ne craignit pas de reprendre les études au milieu d’enfants, et finit par devenir prêtre, et il fonda alors la Congrégation des Clercs réguliers ministres des infirmes. Les religieux de cet institut faisaient, en plus des trois vœux ordinaires, le vœu de soigner les pestiférés au péril même de leur vie. On imagine sans peine le bien que firent ces religieux ! Ayant dépensé tout sa vie dans la charité, il expira à Rome le 14 juillet 1614, à l’âge de 65 ans en récitant la prière des agonisants. Il est le patron des hôpitaux et des agonisants.

Le Pape Benoît XVI rappelait, dans sa première encyclique sur la charité, que l’Eglise de Jésus-Christ devait absolument porter un triple message au monde: La proclamation de la foi, la célébration de la liturgie, et la bonté envers les pauvres. Nous avons la foi, nous pratiquons la liturgie du dimanche, mais où en sommes-nous de la charité ?

Pratique : un acte de charité envers un malade ou un pauvre.

Mardi 17 juillet : De la férie

Le troisième conseil pour garder la ferveur est : L’examen de conscience.

Les permanences de confession sont souvent l’occasion de rencontres étonnantes : Récemment une dame avec sa petite fille me voit dans la cathédrale, avec l’étole violette au coup devant le confessionnal, et me demande : Mais on se confesse encore dans l’église ? Sur ma réponse affirmative, elle expliqua à sa petite fille que pour se confesser, on se mettait à genoux dans ce meuble et qu’on devait dire ses péchés au prêtre… Cette dame mettait le doigt sur un vrai problème : on ne se confesse plus assez de nos jours ! La cause de cela ? Parce que les catholiques ont perdu le sens du péché… Pour éviter ce danger, faisons l’examen de conscience : Passons un bref instant, le soir, pour examiner le bien et le mal commis au cours de la journée. C’est la meilleure manière de ne jamais s’habituer à ce mal et de savoir parfaitement quoi dire pour la prochaine confession !

Faire un examen de conscience est simple : On regarde les péchés qu’on a pu faire envers Dieu, envers les autres, et envers soi-même, et on termine par un acte de contrition et la résolution de faire mieux le lendemain. Saint Isidore se désespérait de ne pas faire de progrès dans l’étude, quand il vit, au bord d’un puits, que l’eau qui tombait régulièrement sur la pierre y avait creusé un sillon. Si une simple goutte d’eau à pu entamer cette pierre, se dit-il, mes efforts répétés arriverons bien à me donner la science. Et à force d’efforts, il devint un grand savant ! Notre examen de conscience nous fera certainement aussi réaliser de grands progrès !

Pratique : un examen de conscience

Lundi 16 juillet : De la férie, mémoire de Notre Dame du Mont Carmel

Dans la Bible, le mont Carmel était le lieu privilégié où résidait le prophète Elie. On se plut, au cours de l’histoire chrétienne, à voir dans l’histoire de ce prophète, des annonces du mystère de la Vierge Marie. Ainsi au début du 13° siècle des anciens documents nous transmettent l’existence, sur le mont Carmel, d’ermites de notre Dame du mont Carmel. Au temps des croisades et devant la persécution musulmane, ces religieux revinrent en occident, mais ils ne trouvaient pas facilement à recruter des religieux. Ils prièrent donc instamment la sainte Vierge, leur patronne de protéger l’ordre qui lui était spécialement dédié. La sainte Vierge apparut au supérieur de l’ordre, saint Simon Stock le 16 juillet 1251 en disant : Voici le privilège que je te donne, dit-elle à saint Simon Stock, à toi et à tous les enfants du Carmel. Quiconque meurt revêtu de cet habit, ne souffrira pas des feux éternels. Si l’on revêtait le scapulaire du Mont Carmel (c’est-à-dire si l’on se faisait religieux dans cet ordre…) on était assuré du salut ! Les vocations alors affluèrent, l’ordre était sauvé…

Ce privilège de Marie s’étendra à tous les tertiaires du Carmel, c’est-à-dire à tous ceux qui recevraient le scapulaire. De grand saints ont popularisé cet ordre parmi nous : Sainte Thérèse d’Avila, saint Jean de la Croix, et surtout sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus. N’hésitons pas à porter ce scapulaire, habit de la vierge Marie, et manifestation simple de notre amour pour Elle.

Pratique : se faire imposer le scapulaire par un prêtre, et le porter

Dimanche 15 juillet : 8° dimanche après la Pentecôte

Faites vous des amis avec les richesses d’iniquité !

L’Evangile de ce jour nous présente la figure étonnante de l’intendant malhonnête. On l’appelle Crux praedicatorum : la Croix des prédicateurs, tellement il est difficile d’expliquer que Notre Seigneur puisse louer un voleur ! Essayons tout de même de dire quelque chose : Il me semble que le vol qui est bon, qui est recommandé par le Seigneur, et qui nous vaudra l’amitié des saints du Ciel : C’est voler le Sang du Seigneur ! Ai-je fait des péchés, des erreurs ? Je peux venir en un instant auprès de Dieu et lui demander sa miséricorde, et le Seigneur, plus prompt à pardonner qu’une mère à tirer son enfant du feu, comme disait saint François de Sales, nous accueillera toujours. Quelle merveille ! Mais c’est limite de la justice, ça ! C’est même un vol, car ce réservoir de miséricorde n’est pas le notre, nous n’y sommes pour rien, nous ne l’avons absolument pas mérité… Notre chance, c’est que le Seigneur nous invite à venir piller ce trésor, et il pourrait bien un jour nous reprocher sérieusement de l’avoir négligé !

Sommes nous vraiment malins ? Plus que les gens du monde ? Allons voler le trésor ! Confessons-nous ! Venons chercher l’Amour dans la communion fréquente ! Demandons pardon au Seigneur pour nos faiblesses et disons Lui notre confiance totale ! Sainte Marie-Madeleine avait compris cela, je pense Elle qui n’a pas craint de venir baigner les pieds du Seigneur de ses larmes et qui entendit la merveilleuse parole : Ses nombreux péchés lui sont pardonnés !

Pratique : Un acte de contrition et un acte de confiance

Samedi 14 juillet : Saint Bonaventure

Jean fidenza naquit à Bagno regio en Etrurie, vers l’an 1217. Frappé d’une grave maladie dans son enfance, sa mère obtint sa guérison par une prière à saint François d’Assise, récemment canonisé. Le nom de Bonaventure qu’il prit plus tard viendrait de cette « bonne aventure ». Il étudia à Paris et choisit d’entrer chez les franciscains. Approfondissant ses études, il devint un très grand savant en théologie. Savant, mais doublé d’une douceur et d’une piété incroyables, surtout envers la Passion du Seigneur et la très sainte Vierge Marie. C’était un homme bon… Le Seigneur l’avait comblé de mérites si aimables que quiconque le voyait se sentait aussitôt le cœur saisi d’amour dira de lui l’auteur des actes du concile de Lyon ! Il devint, à 36 ans, supérieur général des franciscains et il exerça saintement cette charge pendant 17 ans. Devenu évêque et cardinal en 1273 par la volonté du Pape de l’époque, il eut de grande missions, comme celle de préparer le Concile de Lyon pour chercher l’unité avec l’orient. Ses nombreux livres, remplis de piété, lui obtinrent le titre de docteur de L’Église. Il Mourut en 1274, vénéré par ses contemporains.

Il me semble que la vie de saint Bonaventure nous donne une grande leçon… Beaucoup croient qu’il faut réussir dans le monde, avoir de l’aisance financière, et l’admiration des autres. Saint Bonaventure nous dit au contraire que le sommet de notre vie est d’arriver à devenir un homme bon et pieux, quelqu’un rempli d’amour ! Mais cette sagesse est-elle encore comprise ?

Pratique : Veiller à être bon envers tous

Vendredi 13 juillet : De la férie

Passons au deuxième conseil pour garder la ferveur : Le silence !

Il ne faut pas beaucoup d’expérience de la vie pour comprendre que le silence est nécessaire à celui qui réfléchit, à celui qui vit un grand amour, et à celui qui écoute… C’est bien le cas du chrétien qui veut vire un grand amour de Dieu… Il cherchera à garder le silence, surtout au milieu de ce monde qui ne fait que prôner un divertissement bruyant et effréné.

Les Pères du désert avaient le culte du silence comme le raconte cette histoire : Théophile, l’archevêque d’Alexandrie, vint un jour à Scété. Les frères qui étaient réunis, demandèrent à l’abbé Pambo de dire quelques mots à l’évêque pour l’édifier. Mais il répondit :  » S’il n’est pas édifié par mon silence, il ne le sera pas par mes paroles »… Rien à rajouter, pour aujourd’hui je me tais, c’est promis !

pratique : aimer le silence

Jeudi 12 juillet : Saint Jean Gualbert

Jean Gualbert naquit près de Florence vers l’an 995. Il devait devenir militaire quand un de ses parents tua son frère unique Hugues. Peu après, un Vendredi-Saint, Jean avec sa troupe de soldats trouva le meurtrier, et celui-ci se jeta à terre les bras en croix. Troublé, Jean lui pardonna et entré dans une église pour prier, il vit le crucifix incliner trois fois la tête dans sa direction. Cette épisode acheva de le convaincre de donner sa vie au Seigneur dans un monastère. Après quelques années de vie religieuse, il fonda lui-même l’ordre de Vallombreuse, une branche des moines bénédictins. Il participa fortement à la réforme de l’église du 11° siècle, empestée par le fléau de la simonie (achat des ministères ecclésiastiques). Il mourut au monastère de Passignano près de Florence, le 12 juillet 1073.

Saint Jérôme, que nous lisons au bréviaire en ce jour, a de fortes phrases sur le pardon : … On peut alléguer une excuse et dire que l’on n’est pas en état de jeûner, de garder la virginité, de distribuer ses biens aux pauvres. Mais quand il s’agit d’aimer ses ennemis, on ne peut fournir de pareilles excuses ; vous ne pouvez pas dire : je ne puis pas aimer mon ennemi ! Alors ne tardons pas d’obéir à la demande du Seigneur sur ce point…

Pratique : Donnons aujourd’hui vraiment notre pardon à ceux qui nous ont offensés.

Mercredi 11 juillet : De la férie

Dans le cours de spiritualité que je donnais aux séminaristes de première année, il y avait un chapitre qui s’intitulait : les aides de la vie spirituelle. C’est-à-dire l’ensemble des moyens, simples et efficaces pour assurer notre ferveur. Je profiterai alors des prochains jours de férie pour vous expliquer cela…

Le premier conseil était : avoir une règle de vie ! Vous savez sans doute que tous les monastères suivent un règle, un descriptif plus ou moins minutieux des occupations qu’il faut accomplir quotidiennement. C’est ce que je vous invite à faire vous aussi, à votre manière… Prévoir un minimum de prières, une bonne lecture, quelques acte de courage à pratiquer chaque jour devrait être normal pour celui qui veut aimer Dieu en vérité, et qui connait trop par expérience notre tendance à la paresse !

Lors des apparitions de la sainte Vierge à La Salette, la dame demanda aux enfants : Faites-vous bien votre prière, mes petits? « Pas guère, Madame » répondirent-ils. Ah! mes petits, il faut bien la faire, soir et matin, ne diriez-vous qu’un Pater et un Ave Maria (un Notre père et un Je vous salue) quand vous ne pourrez pas mieux faire. Et quand vous pourrez mieux faire, dites-en davantage… Mais la Sainte Vierge est-elle écoutée ?

Pratique : Prévoir notre prière quotidienne