Samedi 3 mars : De la férie

Pourquoi faire des sacrifices (6) ?

  1. POUR GAGNER NOTRE CIEL

Notre Seigneur nous rappelle extrêmement souvent le devoir de faire des efforts pour gagner notre paradis. Par exemple au chapitre 25 de saint Matthieu. On y trouve, entre autres : – la parabole des vierges sages et des vierges folles. Quand le maître reviendra, serons nous prêts pour les noces ? – la parabole des talents : Le maître qui part en voyage en laissant aux serviteurs la gestion de ses biens, mais qui espère les trouvés fructifiés à son retour ! Qu’avons-nous fait des qualités que Dieu nous a accordées ? – la description du jugement dernier : D’un coté les brebis, de l’autre les boucs. C’est-à-dire que le Seigneur récompensera ceux qui auront nourri les affamés, accueilli les étrangers, vêtu les indigents, visités les malades et les prisonniers, mais pas les autres qui ne l’auront pas fait… sommes-nous si sûr d’avoir écouté le Seigneur sur ce point ? Comment ne pas remarquer une telle insistance ?

On raconte, dans la vie des pères du désert, qu’un d’eux avait établi sa tente à 5 kilomètres de la source où il venait boire chaque matin. Quelques années passant, il se dit en lui-même : Je devrais bien me rapprocher de la source, ainsi j’aurais moins à marcher chaque jour ! Au moment où il allait mettre son plan à exécution, il eût une vision dans le ciel : un ange qui marquait dans un grand livre en lettres d’or chacun des pas qu’il faisait en sacrifice chaque matin. Il médita un bon moment et s’en fut planter sa tente à 10 kilomètres de la source… Notre livre est en train de s’écrire, ne l’oublions pas…

Pratique : Au moins 5 sacrifices en ce jour.

Vendredi 2 mars : De la férie

Pourquoi faire des sacrifices (5) ?

POUR OBTENIR DES GRÂCES

Au chapitre 17 de son Évangile, saint Matthieu rapporte qu’un jour on amena aux disciples de Jésus un jeune possédé, mais ils ne purent le guérir. Jésus chassa le diable en un instant, et les disciples lui demandèrent pourquoi ils n’avaient pas pu le chasser eux-mêmes… Jésus répondit : Ce genre de démon ne peut se chasser que par le jeûne et la prière !

C’était bien le sacrifice qui manquait aux disciples pour obtenir la grâce de Dieu ! De tous temps les saints ont su qu’il fallait faire des sacrifices si l’on tenait vraiment à une grâce importante. Le saint curé d’ars multiplia les sacrifices pour convertir sa paroisse, et à un prêtre qui venait le trouver pour lui parler du peu de fruit de son apostolat, il répondait : Avez-vous jeûné, prié, fait pénitence ? Évidemment, tout dépend de la puissance de notre désir…

Pratique : Un sacrifice pour nos prêtres, ou une personne affligée.

Jeudi 1er mars : De la férie

Pourquoi faire des sacrifices (4) ?

POUR REPARER LES PECHES DU MONDE

Voulez-vous vous offrir à Dieu pour supporter toutes les souffrances qu’Il voudra vous envoyer, en acte de réparation pour les péchés dont Il est offensé et de supplication pour la conversion des pécheurs ? Telle fut la demande de la très sainte vierge Marie aux enfants de Fatima lors de sa première apparition, le 13 mai 1917. C’était un appel – à des enfants ! – à une générosité particulière…

La réparation n’a pas bonne presse à notre époque. On soupçonnerait volontiers le chrétien qui s’y adonne, de se mêler de la liberté des autres, et de se croire meilleur qu’eux… Reste que la sainte Vierge, qui  ne s’occupe pas beaucoup de l’avis du monde médiatique ni des opinions dominantes, nous le demande… Nous devrions donc regretter profondément le mal tel qu’il règne dans le monde et, autant qu’il dépend de nous, essayer de réparer, de faire triompher l’amour sur le mal.

Mais ne sommes nous pas un peu trop habitué à ce mal ? Une dame a raconté qu’un jour où elle se confessait au saint curé d’ars, celui-ci redoublait de larmes. Un peu étonnée, elle s’arrêta dans son accusation, et dit : Mon Père, pourquoi pleurez-vous ? Ce ne sont pas vos péchés, ce sont les miens ! Et le saint curé répondit : Je pleure parce que vous ne pleurez pas assez ! Demandons au Seigneur la grâce d’une grande tristesse des péchés de ce monde.

Pratique : Faire dire une Messe, ou au moins dire une prière, en réparation des fautes les plus graves de notre époque, tels l’avortement et la révolte contre Dieu.

Mercredi 28 février : De la férie

Pourquoi faire des sacrifices (3) ?

  1. POUR EXPIER SES PECHES

La Bible raconte l’histoire de Judas Macchabée : Celui-ci, après un rude combat, ayant trouvé des idoles sur les corps des combattants juifs morts au combat, fit offrir des sacrifices à Jérusalem pour que ces soldats soient purifiés de leurs péchés. Dés l’Ancien Testament, on savait donc qu’il fallait expier pour les péchés commis.

Beaucoup de fidèles ignorent la doctrine catholique sur ce point : Un péché est une offense à Dieu, cela nous le savons. Mais il est aussi une déviation plus ou moins grande, qui nous charge d’une certaine responsabilité devant Dieu ! Si nous nous confessons, l’offense à Dieu est pleinement pardonnée. La responsabilité, elle, est plus ou moins remise en fonction de notre regret, de nos bonnes œuvres. Et le purgatoire est là pour purifier les fautes qui ne l’ont pas été suffisamment sur terre. L’image la plus saisissante de cette vérité dans l’art chrétien, était la représentation de saint Michel en train de peser les âmes : le bien l’emportait-il ou le mal ?

Nous-mêmes, avons-nous pensé à expier les fautes de notre vie ? Sommes-nous prêts à paraître devant Dieu ? Le saint curé d’Ars demandait à son évêque un peu de temps pour pleurer sa pauvre vie, comme il disait… Heureux est-il d’avoir veillé au triomphe du bien dans son âme ! Heureux celui qui purifie son âme par le sacrifice !

Pratique : Un examen de conscience s’impose

Mardi 27 février : De la férie

Pourquoi faire des sacrifices (2) ?

  1. POUR CORRIGER SES DEFAUTS

En parlant de défauts, une histoire de la Bible me fait toujours sourire : celle d’Ananie le peureux. Vous en souvenez-vous ? C’est celui que le Seigneur appelle pour venir baptiser saint Paul ! Saul (le futur saint Paul) est d’abord un violent persécuteur des chrétiens et le Seigneur le renverse de son cheval pour le convertir, et le rend aveugle. Conduit  par la main jusqu’à Damas, Saul attend ce que le Seigneur veut pour lui. Le Seigneur apparaît alors à Ananie dans une vision et lui dit d’aller imposer les mains à Saul pour qu’il recouvre la vue. Réponse d’Ananie : Seigneur, j’ai entendu beaucoup de monde parler de cet homme et dire tout le mal qu’il a fait à tes saints à Jérusalem Et il est ici avec pleins pouvoirs des grands prêtres pour enchaîner tous ceux qui invoquent ton nom… En un mot, il est mort de trouille ! Le Seigneur lui dit alors : Va, car cet homme m’est un instrument de choix pour porter mon nom devant les nations païennes, les rois et les Israélites ! En terme clair : Accepte le sacrifice que je te demande… Ananie s’y rend et entrant devant saint Paul, il dit : Saoul, mon frère, celui qui m’envoie, c’est le Seigneur, ce Jésus qui t’est apparu sur le chemin par où tu venais ; et c’est afin que tu recouvres la vue et sois rempli de l’Esprit Saint… Toujours pas rassuré, le gaillard… Mais il guérira bien saint Paul ! Le Seigneur a bien mené Ananie à lutter contre son défaut…

Retenons ceci : Que ce soit par la manière douce pour Ananie, ou la manière forte pour saint Paul, le Seigneur veut aussi voir disparaître les défauts de nos âmes ! Ceux-ci nous empêchent de monter vers Lui et de devenir des enfants de lumière. Alors un sacrifice de temps en temps, là où il y a besoin, et le fil qui nous retenait à terre se brisera et nous volerons auprès du Seigneur…

Pratique : Ciblons un bon défaut et prenons une résolution pour tout le carême !

 

PS : pour ceux qui n’auraient pas d’idée et vivraient en famille (ou en communauté), les autres peuvent vous renseigner sur l’effort à faire…

Lundi 26 février : De la férie

Nous avons expliqué ce qu’est un sacrifice ; voyons cette semaine toutes les raisons que nous avons de faire un sacrifice…

  1. FAIRE LE CHOIX DE DIEU

La bible rapporte qu’Abraham était le père d’Isaac : l’enfant de la promesse de Dieu. Mais Dieu dit un jour à Abraham : Prends ton fils, ton unique, que tu chéris, Isaac, et va-t’en au pays de Moriyya, et là tu l’offriras en holocauste sur une montagne que je t’indiquerai (Gen ch. 22) Abraham obéit au Seigneur et s’apprête à le faire quand l’ange du Seigneur l’en empêche et lui dit : N’étends pas la main contre l’enfant ! Ne lui fais aucun mal ! Je sais maintenant que tu crains Dieu : tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique. Dieu ne voulait évidemment pas la mort de l’enfant, mais qu’Abraham choisisse Dieu au dessus de tout…

Nous sommes des êtres profondément divisés : mélange de bons désirs et de faiblesses, d’espérance et de découragement, souvent menés par nos habitudes… Alors, notre amour de Dieu est-il vrai ? Le sacrifice nous donne la réponse… Si je sais sacrifier une habitude chère, si je suis capable de rentrer avec enthousiasme dans ce carême et de viser haut, si je reste fidèle dans la difficulté, alors oui, Dieu est vraiment premier servi dans ma vie…

Dans ce carême, par nos sacrifices, faisons le choix du Seigneur cette année encore…

Pratique : Au travail avec de vraies résolutions de carême !

Dimanche 25 février : Deuxième dimanche de Carême

Moïse et Élie leur apparurent, s’entretenant avec lui…    tiré de l’évangile du jour

L’Évangile d’aujourd’hui, le récit de la transfiguration, est d’une grande profondeur : Jésus se rend sur une montagne, et est transfiguré devant ses apôtres. Moïse et Elie sont avec Lui, une nuée recouvre tout le monde, et la voix du Père se fait entendre : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toutes mes complaisances ; écoutez-le !

Pour comprendre l’évangile d’aujourd’hui, on doit revenir sur le thème de l’Alliance. L’Exode raconte comment Moïse était monté, lui aussi, sur une montagne, le mont Sinaï, pour conclure entre Dieu et le peuple juif une authentique Alliance. Le Ciel s’était manifesté, une nuée avait couvert la montagne, et le peuple juif était devenu le Peuple de Dieu. Plus tard les juifs seront souvent infidèles à cette Alliance promise, comme au temps des Rois, où vivait le prophète Elie. Le Seigneur demanda alors à Elie de marcher jusqu’à la montagne de l’Horeb. Là-bas, Dieu se manifesta puissamment, et rappela qu’Il était miséricordieux et toujours fidèle – Lui – à l’alliance qu’Il avait conclu. Lors de la Transfiguration, la présence de Moïse et Elie, ainsi que la voix du Père, indiquent que Jésus est celui qui vient proposer l’alliance parfaite et définitive avec les hommes, l’alliance nouvelle et éternelle, comme dira Jésus.

Sommes-nous prêts à conclure une alliance d’amour et de fidélité avec Notre-Seigneur ? Pour être son peuple et qu’Il soit notre Dieu ? Même si nous avons été infidèles tout au long de l’année, en ce temps de carême, l’amour miséricordieux du Seigneur nous invite à reprendre notre alliance avec Lui…

Pratique : Penser à se confesser pour être fervent tout au long de ce carême

Samedi 24 février : Saint Mathias

Avant de pratiquer le sacrifice, prenons du temps pour la prière. Si l’on faisait un sondage parmi les hommes, ils donnent quatre grandes raisons qui les empêcheraient de prier. Y reconnaitrez-vous les vôtres ?

Je n’ai pas le temps de prier ! Cela me rappelle une petite bande dessinée montrant d’abord un enfant, avec la légende : trop petit pour prier ! Puis on voyait un jeune homme occupé à travailler : il étudie trop pour prier ! Puis on le voyait plus âgé avec femme et enfants : trop occupé par sa famille pour prier ! On le voyait vieilli : trop fatigué pour prier ! Puis on voyait sa tombe au cimetière, et il était indiqué : trop tard pour prier ! No comment…

Je ne sais pas prier ! Demandez alors au premier prêtre venu (il en reste encore quelques-uns quand même !!), il vous expliquera comment faire…

Cela ne m’intéresse pas beaucoup de prier ! Et en un mot, cela s’appelle la tiédeur… Il y en a de multiples traitements : Pèlerinage, retraite, entretien avec un prêtre, un temps d’adoration, ou simplement une bonne confession. A vous de choisir ! Remarquez aussi que la tiédeur se nourrit de ne pas réfléchir sérieusement, d’éviter de penser à sa mort et son éternité,  et de l’envie de se divertir… étonnant, non ?

Je ne suis pas très porté à la prière ! Beaucoup mettent du temps à comprendre qu’ils ont une âme et qu’elle est faite pour aimer Dieu. Demandons cette grâce au Seigneur qui n’a jamais repoussé ses enfants. Comprenons aussi, selon le joli mot de saint Bernard, que celui qui ne se guide que par ses envies et ses courtes idées est vraiment mené par un âne…

Ne vous étonnez pas, mes bien chers frères si on vous traite de bigots. C’est toujours parmi ces gens là que le bon Dieu prendra ses saints ! Saint curé d’Ars.

Pratique : Se faire un solide programme de prière pour ce carême

Vendredi 23 février : Vendredi des quatre-temps de Carême

Avant de se mettre au sacrifice, voyons d’abord où en est notre dévouement ?

Voulez-vous bien… demandera la Vierge Marie, tant à Bernadette qu’aux enfants de Fatima. Sommes nous prêts à obéir au bien que nous indique notre conscience, sommes-nous des hommes de bonne volonté ? Et il me semble qu’on peut dire oui à trois niveaux : Le premier niveau, est de bien faire son devoir d’état. En dessous de cela, pas de vrai chrétien ! Le deuxième niveau est d’être dévoué : Toujours prêt à rendre service et généreux dans l’effort. Le troisième niveau est l’esprit apostolique : Travailler à faire arriver le Royaume de Dieu.

Si les chrétiens sont en dessous du premier niveau, la descente de la civilisation catholique devrait continuer inexorablement… ce qui se passe de nos jours… S’ils sont entre le premier et le deuxième niveau, nous aurions une société paisible. Beaucoup l’espèrent sans forcément savoir comment l’obtenir… S’ils se rapprochent du troisième niveau, nous aurons un élan missionnaire et une formidable extension du Royaume de Dieu, comme il a pu exister au 19° siècle par exemple où des jeunes français sont partis par milliers pour évangéliser les pays lointains.

Et vous à quel niveau êtes-vous ? Et si l’on prenait une grande résolution, une vrai conversion pour un idéal de vie ?

Pratique : être généreux

jeudi 22 février : chaire de saint Pierre

LE COEUR DU SACRIFICE

Il faut encore dire une dernière chose au sujet du sacrifice : Ce que Dieu regarde, ce qui compte surtout devant Lui, c’est le cœur avec lequel on fait son sacrifice… Ainsi Abel fut exaucé et Caïn ne le fut pas : leurs cœurs n’étaient pas identiques. Faisons alors nos offrandes avec une bonne volonté intérieure, pour que le sacrifice soit vrai devant Dieu.

Quand la petite Anne de Guigné prépara sa première communion, on lui dit de faire beaucoup de sacrifices si elle voulait que son âme soit prête à la venue de Dieu. Et un jour la maîtresse qui préparait les enfants osa demanda aux enfants s’ils faisaient bien les sacrifices demandés, au cours de la journée. Oh oui madame ! répondirent-ils tous. Combien en font au moins deux par jour ? Presque tous levèrent la main. Combien en font au moins 5 ? Il y avait déjà moins de doigts levés… Combien en font 10 ? Anne de Guigné et une autre petite fille levèrent le doigt. Combien en font 15 ? Seule Anne levait encore la main… 20 ? … 30 ? … 40 ?… 50 ?… Anne levait toujours la main, mais la maîtresse eût peur de continuer… Le cœur d’Anne était bon, elle avait pris le chemin du don de soi et du vrai amour.

Pratique : Combien de sacrifices dans notre journée ?