Lundi 17 juillet : De la férie

Le troisième conseil pour garder la ferveur est : L’examen de conscience.

Les permanences de confession sont souvent l’occasion de rencontres étonnantes : Récemment une dame avec sa petite fille me voit dans la cathédrale, avec l’étole violette au coup devant le confessionnal, et me demande : Mais on se confesse encore dans l’Église ? Sur ma réponse affirmative, elle expliqua à sa petite fille que pour se confesser, on se mettait à genoux dans ce meuble et qu’on devait dire ses péchés au prêtre…

Cette dame mettait le doigt sur un vrai problème : on ne se confesse plus assez de nos jours ! La cause de cela ? Parce que les catholiques ont perdu le sens du péché… Pour éviter ce danger, faisons l’examen de conscience : Passons un bref instant, le soir, pour examiner le bien et le mal commis au cours de la journée. C’est la meilleure manière de ne jamais s’habituer à ce mal et de savoir parfaitement quoi dire pour la prochaine confession !

Faire un examen de conscience est simple : on regarde les péchés qu’on a pu faire envers Dieu, envers les autres, et envers soi-même, et on termine par un acte de contrition et la résolution de faire mieux le lendemain. Saint Isidore se désespérait de ne pas faire de progrès dans l’étude, quand il vit, au bord d’un puits, que l’eau qui tombait régulièrement sur la pierre y avait creusé un sillon. Si une simple goutte d’eau à pu entamer cette pierre, se dit-il, mes efforts répétés arriverons bien à me donner la science. Et à force d’efforts, il devint un grand savant ! Notre examen de conscience nous fera certainement aussi réaliser de grands progrès !

Pratique : un examen de conscience

Dimanche 16 juillet : 6° dimanche après la pentecôte

Le saint Curé d’Ars aimait raconter l’histoire suivante : Un homme fort peu porté sur la piété et la charité, reçut un jour la visite d’un mendiant. Sors d’ici, lui dit-il, je n’ai que faire de fainéants de ton espèce ! Mais l’autre insistait doucement : Donnez-moi au nom de Dieu ! Tant et si bien qu’il finit par toucher le cœur de l’homme. Celui-ci alla chercher un pain qu’il donna en bougonnant. Peu après l’homme mourut et arriva devant saint Pierre qui mit dans le coté mauvais de la balance une liste vraiment inquiétante des erreurs de sa vie : Pas de pratique religieuse, dureté de cœur, presqu’aucun sacrifice… L’homme commençait à trembler quand saint Pierre sortit un pain qu’il mit dans l’autre balance : le pain qu’il avait donné au pauvre; et, merveille ! celui-ci, donné de bon cœur, faisait pencher la balance du bon coté… Le saint curé d’Ars ajoutait alors que la moindre de nos bonnes actions aurait sa récompense auprès de Dieu !

Il me semble qu’on peut comprendre l’Évangile d’aujourd’hui, la multiplication des pains, en ce même sens… En effet pourquoi le Seigneur souligne-t-Il qu’Il a pitié de la foule ? Peut-être pour nous inciter à avoir pitié nous aussi… Pourquoi demande-t-il les pains disponibles alors qu’Il n’en a nul besoin pour faire un miracle ? Sans doute pour nous dire qu’Il attend notre bonne volonté… Pourquoi pour seulement sept pains récolte-t-on sept corbeilles ? Parce que le moindre effort de notre part est récompensé magnifiquement… N’économisons surtout pas ce que nous offrons à notre Seigneur Jésus-Christ…

Pratique : La générosité au quotidien

Samedi 15 juillet : Saint Henri

Heureux l’homme qui a été trouvé sans tache, qui n’a pas couru après l’or, et qui n’a pas mis son espérance dans l’argent et dans les trésors. Qui est-il ? Et nous le louerons, car il a fait des choses merveilleuses durant sa vie.                                       Tiré de l’épitre de la fête de saint Henri.

Bonne fête à tous ceux qui, comme moi, portent le glorieux patronyme de saint Henri, duc de Bavière, roi de Germanie, empereur du saint empire romain germanique, et surtout glorieux saint de l’Eglise catholique ! Saint Henri fut surnommé à juste titre le pieux, car avec lui un moine semblait être monté sur le trône ! En effet saint Henri n’aimait rien tant que chanter l’office avec les moines. Il garda aussi toute sa vie la virginité avec sa femme sainte Cunégonde. De même, il ne perdait aucune occasion d’œuvrer pour le bien de l’Église, multipliant les fondations et les donations pieuses. C’est enfin grâce à sa piété que nous devons de chanter le credo dans la liturgie romaine… Mais n’allons pas pour autant imaginer un saint à faible personnalité : C’est en effet grâce aux labeurs de saint Henri que la Pape Benoît VII fut ramené sur le trône, que les grecs qui persécutaient l’Église furent vaincus et la Pouille annexée, et que la Hongrie et son roi embrassèrent la foi chrétienne… Saint Henri mourut le 13 juillet 1024 et fut enseveli au monastère de Bamberg qu’il avait fondé.

Saint Henri eut une puissance et une richesse remarquables, mais sa seule ambition, son seul dévouement, fut de bâtir le royaume de Dieu. Ce saint qui ne faisait rien d’important sans commencer à prier est encore aujourd’hui pour nous une lumière : Que faisons nous de nos dons ? Les utilisons nous pour le Seigneur et son Royaume ?

Pratique : Quel effort pourrions nous faire aujourd’hui pour le Royaume de notre Dieu ?

Vendredi 14 juillet : Saint Bonaventure

Jean fidenza naquit à Bagno regio en Etrurie, vers l’an 1217. Frappé d’une grave maladie dans son enfance, sa mère obtint sa guérison par une prière à saint François d’Assise, récemment canonisé. Le nom de Bonaventure qu’il prit plus tard viendrait de cette « bonne aventure ». Il étudia à Paris et choisit d’entrer chez les franciscains. Approfondissant ses études, il devint un très grand savant en théologie. Savant, mais doublé d’une douceur et d’une piété incroyables, surtout envers la Passion du Seigneur et la très sainte Vierge Marie. C’était un homme bon… Le Seigneur l’avait comblé de mérites si aimables que quiconque le voyait se sentait aussitôt le cœur saisi d’amour dira de lui l’auteur des actes du concile de Lyon ! Il devint, à 36 ans, supérieur général des franciscains et il exerça saintement cette charge pendant 17 ans. Devenu évêque et cardinal en 1273 par la volonté du Pape de l’époque, il eut de grande missions, comme celle de préparer le Concile de Lyon pour chercher l’unité avec l’Orient. Ses nombreux livres, remplis de piété, lui obtinrent le titre de docteur de l’Eglise. Il Mourut en 1274, vénéré par ses contemporains.

Il me semble que la vie de saint Bonaventure nous donne une grande leçon… Beaucoup croient qu’il faut réussir dans le monde, avoir de l’aisance financière, et l’admiration des autres. Saint Bonaventure nous dit au contraire que le sommet de notre vie est d’arriver à devenir un homme bon et pieux, quelqu’un rempli d’amour ! Mais cette sagesse est-elle encore comprise ?

Pratique : Veiller à être bon envers tous

Jeudi 13 juillet : De la férie

Passons au deuxième conseil pour garder la ferveur : Le silence !

Il ne faut pas beaucoup d’expérience de la vie pour comprendre que le silence est nécessaire à celui qui réfléchit, à celui qui vit un grand amour, et à celui qui écoute… C’est bien le cas du chrétien qui veut vire un grand amour de Dieu… Il cherchera à garder le silence, surtout au milieu de ce monde qui ne fait que prôner un divertissement bruyant et effréné.

Les Pères du désert avaient le culte du silence comme le raconte cette histoire : Théophile, l’archevêque d’Alexandrie, vint un jour à Scété. Les frères qui étaient réunis, demandèrent à l’abbé Pambo de dire quelques mots à l’évêque pour l’édifier. Mais il répondit :  » S’il n’est pas édifié par mon silence, il ne le sera pas par mes paroles »… Rien à rajouter, pour aujourd’hui je me tais, c’est promis !

pratique : aimer le silence

Mercredi 12 juillet : Saint Jean Gualbert

Jean Gualbert naquit près de Florence vers l’an 995. Il devait devenir militaire quand un de ses parents tua son frère unique Hugues. Peu après, un Vendredi-Saint, Jean avec sa troupe de soldats trouva le meurtrier, et celui-ci se jeta à terre les bras en croix. Troublé, Jean lui pardonna et entré dans une église pour prier, il vit le crucifix incliner trois fois la tête dans sa direction. Cette épisode acheva de le convaincre de donner sa vie au Seigneur dans un monastère. Après quelques années de vie religieuse, il fonda lui-même l’ordre de Vallombreuse, une branche des moines bénédictins. Il participa fortement à la réforme de l’église du 11° siècle, empestée par le fléau de la simonie (achat des ministères ecclésiastiques). Il mourut au monastère de Passignano près de Florence, le 12 juillet 1073.

Saint Jérôme, que nous lisons au bréviaire en ce jour, a de fortes phrases sur le pardon : … On peut alléguer une excuse et dire que l’on n’est pas en état de jeûner, de garder la virginité, de distribuer ses biens aux pauvres. Mais quand il s’agit d’aimer ses ennemis, on ne peut fournir de pareilles excuses ; vous ne pouvez pas dire : je ne puis pas aimer mon ennemi ! Alors ne tardons pas d’obéir à la demande du Seigneur sur ce point…

Pratique : Donnons aujourd’hui vraiment notre pardon à ceux qui nous ont offensés.

Mardi 11 juillet : De la férie

Dans le cours de spiritualité que je donnais aux séminaristes de première année, il y avait un chapitre qui s’intitulait : les aides de la vie spirituelle. c’est-à-dire l’ensemble des moyens, simples et efficaces pour assurer notre ferveur. Je profiterai alors des prochains jours de férie pour vous expliquer cela…

Le premier conseil était : avoir une règle de vie ! Vous savez sans doute que tous les monastères suivent un règle, un descriptif plus ou moins minutieux des occupations qu’il faut accomplir quotidiennement. C’est ce que je vous invite à faire vous aussi, à votre manière… Prévoir un minimum de prières, une bonne lecture, quelques acte de courage à pratiquer chaque jour devrait être normal pour celui qui veut aimer Dieu en vérité, et qui connait trop par expérience notre tendance à la paresse !

Lors des apparitions de la sainte Vierge à La Salette, la dame demanda aux enfants : Faites-vous bien votre prière, mes petits? Pas guère, Madame répondirent-ils. Ah! mes petits, il faut bien la faire, soir et matin, ne diriez-vous qu’un Pater et un Ave Maria (un Notre père et un Je vous salue) quand vous ne pourrez pas mieux faire. Et quand vous pourrez mieux faire, dites-en davantage…

Mais la Sainte Vierge est-elle écoutée ?

Pratique : Prévoir notre prière quotidienne

Lundi 10 juillet : Les sept saints frères martyrs, et sainte Rufine et Seconde

C’est bien neuf saints que nous fêtons aujourd’hui : Tout d’abord sept frères martyrs, vers l’an 162 à Rome. Le préfet usa de tous les stratagèmes possible pour les amener à sacrifier aux dieux, mais ils demeurèrent fermes, aidés par les exhortations de leur mère. Ils furent martyrisés les uns après les autres, pour essayer de fléchir leur constance, mais ils restèrent toujours fermes dans la foi. Quatre mois après c’est leur mère, sainte Félicité qui subissait le même martyr. Ensuite nous fêtons encore deux martyrs qui étaient sœurs de sang : Sainte Rufine et sainte Seconde. Ces vierges romaines vécurent un siècle après les précédents et refusèrent le mariage car elles avaient voué leur virginité à Jésus-Christ. Rufine fut le première a être battue de verges, mais seconde récrimina que l’honneur du martyre lui revenait aussi. Les deux furent alors décapitées.

Rome célèbre aujourd’hui, parmi ses nombreux martyrs, quelques uns des plus édifiants. On ne sait qui il faut le plus admirer, entre les sept frères totalement fidèles, les deux sœurs qui désirent ardemment témoigner de leur amour pour le Seigneur, ou encore cette mère forte entre toutes ! La liturgie de la Messe a choisi cette dernière, à travers l’épitre qui loue la femme forte, et l’Évangile où Jésus proclame que sa vraie famille est constituée de ceux qui font la volonté de Dieu ! Que le Seigneur nous donne une vraie générosité !

Pratique : Ne nous permettons pas une plainte en ce jour…

Dimanche 9 juillet : 5° dimanche après la Pentecôte

Le grand thème du 5° dimanche est le pardon, et l’avertissement de l’Évangile est violent : Si donc tu viens présenter ton offrande à l’autel et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande, devant l’autel, et va d’abord te réconcilier avec ton frère ; et alors viens présenter ton offrande !

On peut tourner cette phrase dans tous les sens, essayer une interprétation douce, il reste que le Seigneur semble ne pas plaisanter avec le pardon plein et entier qu’Il attend de nous. Pourtant, après quelques année d’expérience de la vie, comme on constate que cela est difficile ! Que de pardons différés, à moitié donnés, repris… Voir les saints à l’œuvre peut vraiment nous aider : On raconte ainsi qu’un de ses prêtres demanda à saint Vincent de Paul à la fin de sa vie s’il avait pardonné du fond du cœur à ceux qui l’avaient offensé. Et lui qui avait été critiqué, calomnié pendant de longs mois, eût cette réponse surprenante : Mais personne ne m’a jamais offensé! C’est donc possible…  Oui, le jour où le Seigneur règnera dans nos âmes, le souvenir même de la rancune disparaitra, et la paix règnera…

Pratique : commencer par demander la grâce du pardon

Samedi 8 juillet : Sainte Élisabeth du Portugal

Dieu très clément, parmi tant d’autres qualités éminentes, vous avez donné à la bienheureuse reine Élisabeth la vertu d’apaiser les fureurs de la guerre : accordez-nous, par son intercession, qu’après avoir, pendant cette vie mortelle, joui de la paix, que nous vous demandons humblement, nous parvenions aux joies éternelles.          Oraison de la Messe de sainte Élisabeth.

La sainte Reine ! Tel fut le surnom que la piété populaire donna à sainte Élisabeth. Elle naquit en 1271 dans l’illustre famille royale d’Aragon. Sa naissance fut l’occasion d’un si grande joie qu’elle fit se réconcilier son père et son grand-père, fâchés jusque-là. Éduquée dans la piété elle se fit remarquée très tôt par la perfection de sa vie, ce qui, en cette époque où l’on recherchait la sainteté, la rendit attrayante à une grand nombre de prétendants. Elle épousa finalement le roi Denys du Portugal, et se révéla non seulement une bonne épouse et une mère fidèle, mais aussi une vraie mère pour tout le peuple. Elle jeûnait la moitié de l’année et aimait par dessus tout s’occuper des pauvres. Le Seigneur manifesta le plaisir que lui causait cette conduite charitable en changeant les pièces qu’elle portait aux pauvres en belles roses, en plein hiver ! Enfin sa grande sainteté lui faisait facilement obtenir la paix entre ceux qui étaient dans la discorde.  A la mort de son mari, elle se retira au couvent des clarisses de Coimbra, c’est là qu’elle mourut le 4 juillet 1336.

Nous aimons tous la paix, mais ne savons pas vraiment comment la conserver toujours ! Sainte Élisabeth nous indique la réponse qu’elle a, elle même, trouvé : c’est quand l’âme est profondément unie à Dieu que la paix s’y repose… Dans l’âme unie à Dieu, c’est toujours le printemps… aimait dire le saint curé d’Ars. Connaissons-nous ce secret des saints ?

Pratique : veiller à garder la paix